La Musique : le vent des souvenirs

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Les ombres avaient quitté ce lieu. Partout où Ganondorf posait son regard, il ne reconnaissait rien. De ce qui était auparavant le symbole de sa force, il ne restaient que des ruines misérables. Oh bien sur la citadelle n'était pas réduite à quelques résidus de murs branlants. Mais toute une aille s'était écroulée sous son poids, les oubliettes avaient disparu dans les entrailles du désert. Deux tours n'avaient pas supporté les assauts du vent et étaient tombées sur le plafond de la grande salle, le perçant et ouvrant comme une plaie, une blessure dans l'édifice autrefois si fier.
Le gérudo n'était pas dupe, les Hyliens n'étaient pour rien dans cette décrépitude. Sa principale cause, c'était l'abandon. Le seigneur des ombres de la flamme avait prit conscience de la vanité qu'incarnait sa citadelle. Car si l'ambition et la fierté lui étaient inspirés par Din elle même, l'orgueil n'était qu'un défaut mortel dont il devait se détacher. Gérudo il était, gérudo il resterait et toutes les triforces ne changeraient rien à ça. Comment pouvait il gouverner le monde si il se laissait dévorer par des considérations aussi basses que la taille de ses murs ? Non. Une tente pour tout abri, l'océan des sables comme demeure pour le moment, cela lui suffisait et aiguisait autant son corps que son esprit. Il s'était surprit à aimer la sensation rude du sable emporté par le vent, fouettant sa peau. A goûter la saveur de tours de force comme le dressage d'un cheval sauvage sous un soleil brûlant. A savourer la pureté rare d'une eau d'oasis. S'abriter derrière des murs n'était pas fait pour lui.

Et pourtant...il n'avait pu s'empêcher d'y retourner, rien qu'une fois. Une dernière et ultime fois pour contempler le fruit de sa vanité. Une mare de sang séché l'attendait dans son ancien grand hall, témoin de l'âpre bataille qu'il avait déclenché. Tous ses Darknuts contre l'ensemble des soldats d'Hyrule, un véritable massacre avant que cet étranger ne vienne s'en mêler. Ganondorf ne pensait pas connaître son nom mais il se souvint que son spectre l'avait remarqué lui aussi. Son spectre...Banni à travers les seuils dimensionnels, jusqu'à ce que son maître le rappelle et exerce à nouveau son emprise sur lui. Un serviteur prêt à tout pour éviter de souffrir était prêt à se battre jusqu'à la mort. Si seulement toutes les créatures funestes qu'il appelaient pouvaient être aussi efficaces que cet esprit damné !

Le Roi des Gérudos approcha du centre de sa grande salle. Ce lieu autrefois habité par les ombres était véritablement désert. Seule la lumière du soleil y pénétrait encore, par le trou géant du plafond. Il approcha de son trône, laissé en état depuis l'abandon. Un jour, il avait apprécié s'y asseoir. Il l'avait trouvé...royal.
Il tendit son poing et l'abattit sur l'un des deux accoudoirs. Aussitôt, le siège se fissura et tomba en miettes. Un geste de plus pour éloigner les fantômes de son passé. Il s'en éloigna et parvint au fond de la salle, encore plus au dessus de l'ex-trône. Là, intact, il retrouva son orgue. Impossible de dire quand il avait véritablement apprit à en jouer. Sans doute avait il eu cela dans le sang dés sa naissance. Il se rappelait juste en avoir joué le soir même où il avait prit le château d'hyrule d'assaut et avait renversé le vieux roi. Link introuvable, Zelda en fuite, il s'était senti tout puissant cette nuit là. Des heures durant, il avait improvisé une symphonie à sa gloire, jusqu'à en avoir les doigts en sang.

Ses doigts effleurèrent une touche et une note grave sortit d'un tube pour résonner dans tout l'édifice. Peut être fallait il un requiem à ce lieu, avant de le confier aux vents du désert. Il s'assit et promena un peu ses doigts sur l'instrument avant de prendre une profonde inspiration et de commencer à jouer, pour rien, pour un lieu, pour un passé appelé à disparaître. Il jouait un vent de souvenirs, conscient que derrière lui approchait une présence.

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Kuro


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[ J'espère que le 2ème post n'était pas réservé... ]

Kuro avançait, se frayant un chemin à travers les vestiges de l’édifice, la curiosité menant ses pas. Le voyage jusqu'à la citadelle n’avait pas été des plus simples et avait cruellement puisé dans les ressources du jeune homme. Pourtant, bien que dans un état pitoyable, il était heureux. Heureux de pouvoir enfin gravé sur ses rubis oculaires, les images de la légendaire Citadelle Noire. Depuis que La louve lui en avait parlé, il avait toujours voulu le voir de ses propres yeux, ce lieux où Le Patriarche avait assis son règne, symbole de son pouvoir qui lui avait été donné par la déesse Din elle – même. Les provisions avait été faites à la hâte et le voyage, plus qu’éprouvant pour cet habitué des forêts verdoyantes, mais la vue du bâtiment se dessinant enfin à l’horizon avait été récompense à la hauteur de ses sacrifices.

Il avançait à travers ce paysage qui avait du être témoin de nombreux combats, de vainqueurs et de vaincus qui avaient versé leur sang pour où contre le Trône. Mais tout cela ne demeurait que supposition découlant de la vision de quelques entailles dans la roche, dans le mobilier en ruine et de différentes tâches de sang séchées, disséminées ça et là. Les seules informations en sa possession, avec plus ou moins d’exactitude sur l’histoire de ce lieu, étaient celles concernant la naissance de La Folie, son frère incarné. Mais là encore un éclaircissement sur certains points n’aurait pas été superflu. Ignorant, il l’était. Il ne le savait que trop bien. C’est d’ailleurs pour palier à cette tare qu’il avait entrepris ce voyage historique, en tant que Dragmire.

« En tant que Dragmire ? »

La pensée amusa beaucoup le jeune homme. A quel moment un tel dévouement pour la cause du Trône était né en lui ? Cela aussi il l’ignorait.

« Par les déesses ! Mon ignorance n’aurait –elle pas de limite ? » S’était-il dit en lui-même.

Mais bientôt le son d’un instrument résonna dans toute la Citadelle, comme si le bâtiment jouait son propre requiem avant de tomber dans l’oubli. Tant bien que mal, Kuro finit par trouver la source de la mélodie, le menant dans une salle dont le toit avait été éventré par le temps, probablement. La disposition de la pièce et le siège au centre en piteux état, laissait croire qu’il s’agissait de la salle du trône. Le musicien était au fond de cette dernière, entrain de joué de l’orgue. En un instant, Kuro se mit sous sa forme translucide. Puis par quelques enjambées, il se rapprocha en quête de renseignement sur l’identité de l’inconnu. Mais curieusement, au fur et à mesure qu’il s’approchait de l’homme, sa tête, elle, s’inclinait comme forcée par une quelconque puissance obligeant le respect. Sa respiration était devenue totalement désordonné, à tel point qu'il lui était impossible de conserver sa forme furtive qui s’estompa brusquement. Kuro était ignorant certes mais la bêtise ne faisait pas partie de ses défauts ; c’est après une grande inspiration qu’il se dirigea jusqu’à « l’homme ». Arrivé à distance respectable, il n’avait plus aucun doute sur l’identité du musicien. Et bien conscient que sa présence avait été perçut depuis fort longtemps par le dit "musicien", il plaçât le poing et le genou au sol avant de s’exprimer :

« L’enfant vous salue, Patriarche ! Pardonnez mon attitude irrespectueuse, j'ignorais que Père avait un tel talent pour la poésie des notes ! Me voilà honoré d’ouïr pareille merveille ! »


Aurore


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La mélancolie avait toujours guidé les pas de Tsubaki. C’était cette dernière qui récemment l’avait poussé jusqu’au lac hylia où elle avait pu revoir Astre et aujourd’hui encore c’était ce triste sentiment qui guidait ses pas. L’idée saugrenue de pouvoir revoir une amie perdue avait germé dans son esprit. Sans doute espérait elle que le hasard lui jouerait à nouveau un drôle de tour.
Elle y avait pensé de nombreuses fois sans jamais s’octroyer le droit de mettre à exécution son idée –sans doute la peur d’être déçue- mais un soir, alors que le soleil versait ses derniers rayons, la tentation avait été trop forte et elle n’avait pu y résister.
Ce lieu renfermait le dernier combat qu’elle avait partagé avec Elle. Withered. Sans doute la plus proche amie qu’elle n’ait jamais eu. Dès l’instant où elles s’étaient rencontrées, Tsubaki c’était sentie unie à elle comme à une sœur.
Sa disparition avait causé un choc à la Dame louve. Elle en était venue à penser que plus jamais elle n’aurait le plaisir de contempler son ancienne famille réunie. Elle avait perdue son mari et son frère à peu près au même moment où elle avait retrouvé Withered. Et le destin cruel avait permis que cette dernière disparaisse alors que la louve retrouvait Astre et Arkhams.
Le quatuor était à tout jamais enterré.

La jeune femme avait vainement espéré que peut être elle retrouverait la femme au serpent quelque part dans une des salles de citadelle noire, peut être même dans la bibliothèque… lieu de leur dernier affrontement côte à côte. Après de longues heures de marche, le sable froid s’insinuant entre ses coussinets, des ruines se dévoilèrent à sa vue.
Elle s’arrêta quelques instants, contemplant le spectacle déchirant de ce qui autrefois avait célébré la gloire de son maître. Une musique vint virevolter près de ses oreilles comme pour ajouter à sa mélancolie.
Elle se remit à trotter, souhaitant achever son périple quitte à être déçue.

Elle n’avait jamais su se repérer dans se dédale, et c’était retrouvée par hasard da ns la bibliothèque la dernière fois qu’elle était venue en ces lieux. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Elle ne savait pas du tout vers où aller. Elle se rappelait avoir emprunté des escaliers mais ils ne semblaient plus être qu’amas de pierres grossières à présent. Las de chercher, elle décidât de se rapprocher de la source de la musique qui continuait d’emplir les lieux. Peut être trouverait elle des réponses à ses questions une fois là bas.
La mélodie la conduisit jusque dans la Grand-Salle ou comme elle avait eu l’habitude de l’appeler, la Salle du Trône. Titre beaucoup plus honorifique qui laissait transparaître la gloire du Patriarche. Quelqu’un l’avait déjà devancée.

Elle s’approcha à pas lents de l’orgue puis s’assit aux côtés de Kuro, toujours sous son apparence de louve, sans dire un mot, ne souhaitant pas interrompre le triste morceau exécuté par Ganondorf lui-même.


Aucun instrument n'avait jamais plus eu les faveurs de Ganondorf que l'orgue. De même qu'il se considérait comme l'empereur des rois, le gérudo voyait celui ci comme le plus bel enfant de la déesse Musique. Il avait apprécié en jouer dés la première seconde et y avait parfois passé des nuits entières. Des nuits et des jours à jouer, improviser, s'écouter en une sorte de transe surnaturelle. Jamais il ne se sentait aussi apaisé que lors de ces instants précieux. Jamais la rage qui l'habitait de s'évanouissait aussi aisément que lorsque ses doigts parcouraient les touches d'un orgue et que les nobles notes jaillissaient autour de lui.
Et en ce jour, il ne pouvait plus s'empêcher de jouer. Comme si son destin était pendu à ce que jamais la mélodie ne s'arrête. Comme si son coeur et ses poumons le lui demandaient. Comme si sa vie en dépendait. Il joua ainsi longuement, avant de les sentir derrière lui. Quelques instants lui furent nécessaires pour les reconnaître mais le seigneur des ombres et de la flamme parvint à reconnaître ses enfants. Son fils aux yeux de rubis qui savait se rendre invisible aux yeux des Hommes et sa fille louve, si fidèle malgré ses pertes. Ganondorf pouvait bien être leur roi, il était aussi leur père, et la douleur de la jeune femme fut également la sienne. Il soupira.

Withered lui manquait, tout comme Valheim et Guilia. Et même le fragment d'or sur sa main ne rendait pas leur perte acceptable. Il avait su arracher une victoire par la ruse mais ses enfants avaient subi le coût de la défaite et leur disparition totale ne pouvait signifier qu'une chose : ils reposaient par dessous ces ruines de pierre noire. Le Patriarche ne pouvait s'empêcher d'enrager en pensant à ceux qu'il avait perdu. Sans doute parmi ses meilleurs éléments. Mais...d'autres étaient arrivés.
Il se retourna et leur fit face, les dominant largement de par sa taille. Aussitôt, Kuro Dragmire mit un genou en terre.


« L’enfant vous salue, Patriarche ! Pardonnez mon attitude irrespectueuse, j'ignorais que Père avait un tel talent pour la poésie des notes ! Me voilà honoré d’ouïr pareille merveille ! »

Une voix douce et agréable à l'oreille, un regard de rubis et une langue agile. Ganondorf appréciait ce fils et regrettait de n'avoir pu passer plus de temps en sa compagnie. Un bien mauvais père, il était. Si peu présent auprès de ses enfants...Mais pouvait il leur montrer ses faiblesses ? Non, il ne le ferait jamais. Seuls les faibles se lamentaient indéfiniment. Ce voyage à la citadelle était déjà de trop. Le gérudo s'approcha alors de ses enfants et ouvrit les bras.

« Din m'a voulu talentueux avec cet instrument assez beau et glorieux pour lui faire honneur. Le Patriarche te salue, mon enfant. Et toi également, dignité. Je vois en toi la même tristesse qui m'envahit à la pensée des morts de ce lieu...Mais remuer le passé ne nous servira pas. Tâchons de nous tourner vers l'avenir...Allons, venez. Je veux vous montrer quelque chose. »

Il les dépassa et rejoignit l'entrée de la salle, puis un escalier montant vers l'aile ouest. Là se trouvait une salle complètement épargnée par les combats et l'écroulement de l'édifice...Pour l'instant. Sa salle de musique. Un lieu confortable, où trônaient des dizaines d'instruments attendant leur musicien. Un orgue siégeait au centre de la pièce, impérial. Ganondorf s'assit, pianota quelques instants avant de leur faire signe d'avancer.

« Cela fait trop longtemps que je n'ai plus joué autrement que seul. Faites moi le plaisir de vous joindre à moi, mes enfants. »

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Kuro


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Le jeune homme ne pouvait ignorer l’émotion qui régnait dans la pièce. La Dignité sous sa forme animale s’était assise à ses cotés sans dire mot, un air solennelle se dégageant alors de la scène. Kuro ne pouvait que supposer les raisons de ce poids dans l’air. Et bientôt, les propos du père confirmèrent les suppositions de l’enfant.

Il les avait ensuite, La louve et lui-même, conduis jusque en un lieu qui, après ouverture de ses portes, dévoila une salle remplie de divers instruments de musiques, bien plus que le jeune homme n’en avait vu dans toute sa vie. Les yeux écarquillé comme ceux d’un enfant qui venait de naître, il balayait du regard chaque pièce de la collection du Patriarche. Ces yeux s’attardèrent un instant sur un cylindre qui lui était familier quand la voix du Patriarche qui avait laissé ses doigts émettre quelques notes par le biais de l’orgue impérial, se fit entendre :

« Cela fait trop longtemps que je n'ai plus joué autrement que seul. Faites-moi le plaisir de vous joindre à moi, mes enfants. »

Le seigneur du désert venait de les inviter à jouer de concert : la demande avait quelques peu surpris Kuro. Pour en avoir débattu avec un barde lors d’un de ses voyages, il savait que musique était souvent porteuse de sentiment. Or là où le Patriarche et la Dignité avait reconnu mutuellement des émotions les unissant en ce lieu et en cet instant, lui avait plutôt une place de spectateur. Inquiet que la qualité de sa prestation ne gâche ce moment privilégié, il se tourna alors vers la Louve le regard demandant conseil mais sans émettre un son…


Quelques instant plus tard, la « réponse » de Tsubaki avait été donnée et clairement comprise par le jeune homme. Il s’avança alors vers l’instrument qui avait retenu son attention auparavant. Il le prit. Puis, il effleura du bout des doigts les ouvertures sphérique du cylindre. Il se remémorait les premières leçons de son tuteur qui lui avait placé l’instrument entre les doigts avant de le lui positionner latéralement devant le visage. « Le souffle a toujours eu un fort lien avec l’âme et donc avec la vie ! » avait dit le vieillard à l’époque.

Kuro se tourna alors vers le patriarche avant de lui sourire. Il ne savait quelle serait la profondeur de sa mélodie mais il savait du moins qu’elle serait agréable à l’écoute. En présence de son maître respecté et de son père vénéré muni de leur instrument, il allait souffler… souffler sa vie. Il porta l’embouchure à ses lèvres et ferma les yeux...


Aurore


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« Din m'a voulu talentueux avec cet instrument assez beau et glorieux pour lui faire honneur. Le Patriarche te salue, mon enfant. Et toi également, dignité. Je vois en toi la même tristesse qui m'envahit à la pensée des morts de ce lieu...Mais remuer le passé ne nous servira pas. Tâchons de nous tourner vers l'avenir...Allons, venez. Je veux vous montrer quelque chose. »

Une partie de sa tristesse l’avait quittée à l’ouï de la dernière phrase. Elle était telle une enfant à qui on allait offrir quelque présent. Trépignant à l’idée de la découverte d’un quelconque trésor enfui, que le patriarche allait dévoiler sous leurs yeux ébahis.
Le patriarche se dirigea vers l’entrée de la salle et Kuro ainsi qu’elle-même se mirent en roue à sa suite. Le petit trajet les amena devant une salle.
C’était une salle de taille moyenne. En son centre trônait un orgue qui semblait maître de tous les autres instruments et c’est donc naturellement vers lui que se dirigea le Roi des Gérudos.
Après avoir pianoté quelques instants il déclara :


« Cela fait trop longtemps que je n'ai plus joué autrement que seul. Faites-moi le plaisir de vous joindre à moi, mes enfants. »

Tsubaki se trouvait dans une situation inconfortable. Elle n’avait pas prévu de devoir se réincarner en humaine lors de son périple et de ce fait elle ne s’était pas encombrée inutilement de ses vêtements. Cependant il lui était impossible de pouvoir pratiquer un quelconque instrument sous sa forme canine.
Kuro se retourna alors vers elle, le regard interrogateur. L’élève compris alors la gène de son maître, il déposa délicatement sa cape sur les épaules de la louve puis repris son air interrogateur.
La Dame louve repris alors sa forme humaine et après avoir ajusté la cape, elle désigna à son disciple un endroit de la salle où se situaient les instruments à vent, persuadée qu’il y trouverait son bonheur et le poussant ainsi à se joindre à eux.

Quant à elle, elle se rapprocha d’une harpe qui avait été déposée non loin de l’orgue. Elle s’assit sur le petit tabouret qui avait mis à disposition pour les harpistes et effleura deux trois cordes des doigts.

Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait plus joué de ce noble instrument et elle espérait en avoir conservé quelques notions. En entendant les sons de son instrument se répercuter sur les murs, elle se rappela alors la dernière fois qu’elle en avait joué. C’était précisément le jour où elle avait décidé de quitter son village et son pays, ne souhaitant plus voir la pitié dans le regard des autres. Elle c’était rendu dans la petite salle de musique sachant que peut être elle ne pourrait plus jamais rejouer de cet instrument qu’elle affectionnait tant, elle avait improvisé un morceau d’adieu et lorsqu’elle avait terminé celui-ci elle avait quitté ce lieu pour toujours.

Une fois sortie de sa rêverie elle se tourna vers les autres membres du trio et se calla sur eux pour pincer les cordes du bel instrument.