Invité
Posté le 25/06/2012 22:10
Repensant à ses derniers dires, Corbeau restait là, droit et fier, fixant de son regard implacable et glacé le nouvel arrivant. Sur de lui et de ses menaces, il s’apprêtait à les concrétiser ici même, devant les cieux nébuleux et l’œil sournois du désert, uniques témoins de cet acte odieux. Une scène malsaine qui toutefois animait la passion dans son cœur, désireux d'humiliation et de soumission à sa juste valeur. Une valeur sure qui -autrefois comme aujourd'hui- ne l'abandonnait en rien et qui persistait à le soutenir dans les moments les plus horribles. En effet, depuis qu'il avait entreprit son aventure, jamais personne n'eut raison de lui et de son incroyable assurance qui déstabilisait bien des personnes. En rien il n'eut l’occasion de douter de ses pouvoirs et de son don qui semblaient le mettre sur le même pied d'égalité qu'un Dieu. Une force qui lui assurait d'être au dessus du lot, une force qui lui vantait d'être supérieur au commun des hyliens. Une mégalomanie qui jusque là, taisait indénombrables vies. Hommes, femmes, enfants, féés, tous étaient touchés par cette vérité telle une maladie contagieuse répandant ses stigmates à travers le monde. Ce qui ma foi convenait plutôt bien à Corbeau, éternel insatisfait de cette douce idée. Un délice que seuls les faibles boudaient, eux qui n'avaient jamais goutés à une telle saveur , à un tel délice. La boisson des victorieux comme on aimait la qualifier par des temps plus anciens. Une boisson qui, cette fois si, n'avait guère d'arôme dans le gosier du bellâtre. Quelque chose n'allait pas. L'angoisse qui semblait si lointaine s’emparait de nouveau de son être et cette fois-ci, le paralysait sans pareil..
Malgré la présence des flammes qui protégeaient totalement le campement, un léger zéphyr ce fit sentir. A travers le mur de feu, il s’engouffrait aisément et à travers le sable, il se mêlait sagement. La venue de ce vent majestueux n'eut comme effet que de créer une bourrasque légère qui, subitement, agressait leurs deux êtres. La vision de Corbeau se brouillait donc et seul son bras parvenait à défaire le souffle nimbé de sable qui l'aveuglait sans le moindre mal. Dés que cet élément disparut, le sorcier pu de nouveau poser ses deux prunelles sur le mystérieux inconnu et ainsi percevoir à travers lui. "Percevoir" était le mot juste car en effet, un événement particulier s'était déclenché : L'invité n'était plus. Disparu au yeux de tous, il s'était comme envolé, en un instant. Quelle était donc cette étrange magie qui semblait user de bien des secrets ? Corbeau avait beau chercher dans sa mémoire, il ne se rappelait en rien d'une formule ou d'un sortilège qui permettait une telle fantaisie. Le bellâtre continuait de chercher la réponse à sa question lorsque soudainement, elle apparut clairement devant lui. L'air se densifiait et l'espace se courbait avant d'enfin y créer une silhouette : C'était lui ! Étonné par ce qu'il venait de voir, l'hylien eut du mal à y croire. Le désert pouvait donner des illusions aux esprits fatigués qui empruntaient ses terres arides la journée cependant, ce phénomène s'étendait-t-il même au delà de la nuit ?
« Hum..Je vois, tu es donc une âme errante, cela explique le fait que tu puisses passer avec aisance ma magie.. »[/b] tenta-t-il d'annoncer calmement, tout en rejetant l'idée de son étonnement. « C'était donc ça le mystère qui t'entourait mon cher, ne rougis pas de honte, nous sommes tout deux des grains de sable dans ce désert maudit, des grains de sable.. errants »[/b] rajouta l'ébène, afin d'amadouer son nouveau locataire.
Il était vrai que ses récentes menaces avaient pour but de tuer cependant, maintenant que le sorcier connaissait la nature de son hôte, le temps de la brutalité était dépassée. En effet, s'attaquer à une âme errante n'avait rien de gratifiant. De plus, les attaques physique ne les atteignaient pas, la magie les traversaient..une entité ne représentait aucun danger sauf celui de s'ennuyer dans un désert un brin désert. C'est pourquoi Corbeau devenait si amicale. L'ennui l'irritait, le sable l'irritait, tout l'irritait. Une compagnie, aussi rare était-t-elle, se devait d'être choyée, bichonnée avec passion. La rareté de ce fait l'obligeait donc à s'adapter et de se plier à Dame la Générosité. Ce fut ce qu'il tachait de faire au mieux en s'asseyant à même le sable tout en sortant sa gourde d'eau -à moitié pleine- de sa sacoche, rigide. Ce dernier versait de l'eau sur le sol mou avant d'agiter méticuleusement ses doigts au dessous de la zone touchée. Deux verres de glaces se formaient.
« Racontes-moi ta triste histoire, mon ami.. »[/b] conclu-t-il avant de boire ça toute première gorgée de la soirée.