Posté le 25/09/2012 10:58
[Aller, c'est parti !]
Les festivités des Nuit d'Or se déroulaient au Ranch ce soir. Pour tout dire, Leeryn détestait cette fête. Mais elle devait la supporter deux fois par an. L'une à la Citadelle, étant donné qu'elle devait bien y rentrer le soir, sa demeure s'y trouvant. Et inévitablement, celle à laquelle elle devait participer durant toute la soirée, et faire office de bonne figure. Cette présence pouvait facilement s'expliquer. Fille de ferme également, les jours de fêtes ne signifiaient pas délaisser les bêtes. C'était donc tout naturellement qu'elle était venue le matin même pour son travail habituel, et qu'elle était resté le soir pour s'occuper des chevaux, temporairement déplacés afin de laisser un libre accès aux écuries pour les festivités.
Mais à l'heure actuelle, la jeune rouquine était libérée de toutes tâche. Elle se préparait dans une grange à l'écart pour ce grand soir. Sa tenue était la même que d'habitude. Elle n'aimait pas avoir à se mettre en valeur. Aussi, elle épousseta juste sa robe, et repeigna correctement ses cheveux, enlevant les brins de paille s'y étant logés durant la journée, pour les remplacer par de jolis rubans dorés ornés de petits carillons, indiquant un cœur à prendre, comme le voulait la coutume. Elle ne ferait pas partie des plus belles demoiselles de cette nuit, mais elle avait tout de même son charme bien à elle que rien ne pourrait lui enlever. Et de toute évidence, la rousse ne se préoccupait pas de ça. Pour quoi faire ? Trop attirante, elle serait vite entourée d'ivrogne et de prétendants.
Elle ne désirait aucun des deux. L'alcool était très mauvais pour elle, et elle ne voulait pas une mauvais réaction de la part de son corps. Leeryn avait d'ailleurs une légère pression. La moindre crise de sa part cette nuit risquait fort de gâcher la fête, en plus de risquer de la tuer, comme n'importe quel évènement de cette nature... Sans compter les autre débordements dû à la boisson. A ce sujet, elle n'était donc pas vraiment assurée. Même pas du tout.
Quant aux prétendant, elle les acceptait déjà d'avantage, car au moins ne lui posaient-ils pas de soucis. Seulement, sa maladie l'empêchait de s'attacher à qui que soit sur le point sentimental. En plus, qui voudrait d'une fille malade pouvant mourir sans prévenir ? Personne, sûrement. La peine à ce moment serait certainement trop grande. Trop douloureuse pour que quiconque ne tente de s'y risquer, pensait-elle. Aussi s'interdisait-elle le moindre amour.
Pour résumer, la jeune Hylienne suivrait ses habitudes. Rester dans un coin à l'écart de la fête, et prétextant aller voir les chevaux pour s'absenter dans le cas d'un interlocuteur trop collant.
Fin prête, elle quitta à contre cœur ce lieu de calme, se forçant à avoir l'air détendu, et affichant un sourire enjoue. Ce n'était pas un rôle trop difficile pour elle. Il était son quotidien. Elle verrouilla la grange, vérifiant avant d'y aller que tout allait bien, et finit par rejoindre une foule déjà bien enthousiaste.
Certains équidés étaient toujours en liberté, et Leeryn les regarda un peu peinée. Tout comme pour elle, la nuit seraient sûrement longue pour eux aussi...
Son arrivée dans l'enclos correspondit au moment où Malon faisait son discours pour ouvrir le bal. Et elle se sentit rassurée en voyant que sa "patronne" ne semblait pas plus à l'aise qu'elle. A force de jouer un rôle, Leeryn avait plus ou moins apprit à déceler les signes trompeur chez les autres.
Le discours fut acclamé, et l'alcool ne tarda à couler à flot. Le malaise de la rouquine non plus ne tarda pas à se manifester. Pourtant, elle restait là, souriante et l'air serein face aux gens qui l'entourait.
Malgré tout, elle ne put résister à l'envie de s'éloigner quand elle du refuser avec politesse la troisième chope qu'on lui proposa. Elle n'avait jamais bu d'alcool, mais l'idée là aussi ne lui manquait pas. Ça permettait d'oublier, qu'ils disaient tous. Et c'était justement ce dont elle aurai grand besoin. Mais cette envie pourrait lui ôter la vie, et ça, elle ne le tolérait tout simplement pas. Comme pouvoir s'amuser gaiement lorsque l'on pouvait tout quitter en un instant ? Ce pensée ne la quittait plus depuis qu'elle savait qu'elle était malade...
A l'écart de la foule, mais les oreilles attaquées par la musique des troubadours, elle s'assit contre le poteau de pierre à l'entrée de l’enclos, soupirant, retirant son masque de joie, pour afficher une mine sombre. Plus personne ne s'occupait de sa présence, du moins, pensait-elle. Pourquoi continuer à jouer ? L'obscurité de la nuit la dissimulait assez, de toute façon.
Les Hyliens ne se rendaient pas compte de la chance qu'ils avaient, de pouvoir vivre aussi librement ce genre de fête sans risquer de la quitter en plein milieu... Oui, vraiment beaucoup de chance...