Posté le 20/02/2013 02:29
Un cri de rage accueillit le choix lancé par Llanistar. Une voix étrange, qui ne lui était pas tout à fait étrangère sans pour autant qu'il puisse l'identifier. Il scruta le masque, tentant vainement de déceler une faille qui lui permettrait de percer ce déguisement. Ce cri, il l'avait déjà entendu quelque part, ces derniers mois, mais sa mémoire lui faisait défaut. C'est alors que le criminel dégaina et avança vers le général, le pas souple et régulier. L'homme savait ce qu'il faisait et chacun de ses gestes était assuré. Un instant, le nordique douta de sa capacité à le maîtriser. Dieux ! Si seulement il ne portait pas ce masque ! C'était sûrement irrationnel mais Llanistar aimait à voir le visage et surtout les yeux de ses adversaires. Il parvenait mieux à les comprendre, et son don d'empathie était plus efficace ainsi. Là, il regardait approcher son adversaire, parcouru d'une tension difficilement soutenable. Soudain, la voix jaillit à nouveau du masque.
«Plutôt mourir !» Et la mémoire lui revint.
Il revit le hall de Ganondorf, le piège tendu par le seigneur sombre et les créatures qui avait commencé à décimer les lignes royalistes avant que Llanistar ne prenne la tête des opérations. Un homme, respecté des soldats, l'avait alors rejoint. Un homme aux cheveux verts et maniant des sabres... La stupeur se dessina sur le visage du nordique alors que son adversaire lui jetait son manteau dessus. Un filet de voix inaudible des gardes franchit alors ses lèvres.
«...Galastop.»
Le temps ralentit alors. Et tandis que le voile de la cape tombait sur le sol, révélant l'homme qui s'était porté au contact du général, ce dernier brandit précipitamment son épée pour parer le premier coup. Le mouvement étant brusque, la violence du choc résonna dans son bras, douloureuse. Puis vint le second coup. Là, Llanistar dut lever sa main pour arrêter la lame... Et il y parvint. L'acier de sa main rencontra celui du sabre de Galastop et les doigts se replièrent dessus, bloquant l'arme. Sans prendre la peine et le temps de réfléchir, le nordique asséna un violent coup de la poignée de son épée au menton de son agresseur tandis qu'il le fauchait d'un mouvement de jambe derrière le genou. Le criminel se retrouva au sol, son sabre hors de portée de sa main. C'est là que, sortant de l'état second dans lequel l'affrontement venait de le faire entrer, le général remarqua les deux carreaux d'arbalètes. Rien d'étonnant à ce que le guerrier ait cédé si facilement. Sans l'intervention de ces hommes, Llanistar n'aurait sans doute pas vaincu sans peine...Si il avait vaincu. L'air atterré, une profonde incompréhension dans le regard, il regardait l'homme gisant au sol, son masque toujours sur son visage, dernier rempart entre lui et la mort. Un garde royal traître à la couronne ! Exactement ce dont Hyrule n'avait pas besoin. Le nordique se mordit la lèvre en pensant à ce qui se passerait si son identité était révélée. Il héla alors le capitaine des cavaliers qui s'approchait déjà de lui.
« Capitaine, relevez le et passez lui des fers. Mais surtout, ne retirez son masque sous aucun prétexte ! Ce bâtard de diable a osé attenter à ma vie, je veux découvrir son visage moi même, lorsque nous serons seuls. »
L'officier acquiesça avant de s'exécuter, liant les poignets et les chevilles de Galastop dans des chaînes solides. Llanistar alla ramasser le sabre et, après l'avoir comparé avec succès à ses souvenirs de la citadelle, monta sur le cheval d'un de ses hommes. Il ne prit pas d'avance, ne quitta pas le prisonnier d'une semelle. Depuis le bourg jusqu'au château, il resta avec lui afin de s'assurer que ses ordres seraient respectés. L'honneur de la garde royale tenait à cela, autant dire un simple fil. Une fois sur place, et après s'être assuré que les autres prisonniers avaient bien été escortés et enfermés dans la prison, il s'y rendit lui même avec le criminel. Là, il l'enferma lui même dans l'une des cellules les plus sombres, enchaîné au mur, son masque couvrant toujours son visage. Jamais il ne lui parla, toujours il le frappa dés qu'il le sentait prêt à dire un mot. Cette voix ne devait pas quitter ces lèvres, tant que l'affaire ne serait pas réglée. En guise d'ultime précaution, Llanistar fit forger un masque de fer, pouvant enserrer toute la tête de Galastop dans le métal, et lui mit lui même. Personne n'avait vu, personne ne savait, pour l'heure.