Posté le 28/05/2014 12:15
Voilà qu'après à peu près deux jours de voyage harassants, les blanches murailles du Bourg brillantes sous le soleil de midi se dressaient à nouveaux devant elle. Le pont-levis ouvert, on percevait de loin les rumeurs de la place, toujours un lieu de fêtes de joie, mais surtout de marchandage et de prix échangés, quelque soit l'heure. Avec la population qui affluait de plus en plus vers ce lieu, car le plus protégé du pays, Perla s'inquiétait de trouver une place libre à l'auberge; surtout pour une personne comme elle... Les gens ne faisaient pas confiance à ce qu'ils ne connaissaient pas et, même étant le plus pacifique des peuples, les Zoras devenaient inconnus du royaume car ils ne sortaient plus guère de leurs Domaine, au contraire des autres espèces qui avaient tendance à se regrouper dans la capitale.
D'un bond, la Zora sauta du chariot et s'écarta rapidement pour ne pas se faire écraser par le prochain. Époussetant ses vêtements -une tunique simple de laine brune, couvrant à peu près jusqu'aux genoux et les épaules, complétés par des braies et un manteau de voyage léger car le temps se faisait doux- toujours aussi désagréable, mais nécessaires, elle s'empressa de rejoindre la tête du chariot; sortant quelques rubis de sa bourse, elle les tendit au Gil qui hocha la tête, puis claqua sa langue pour pousser sa vieille jument. Pour ce voyage-ci, elle avait préféré se joindre à une caravane de marchants pour éviter les risques des chemins, les bandits se faisant de plus en plus nombreux; seul deux personne avait accepté un poids supplémentaire -aussi insignifiant soit-il- en échange d'une forte paye, malheureusement. Elle n'avait cependant pas le choix: la dernière fois qu'elle avait voyagé seule, elle avait failli finir empalée sur un mur.
Perla s'écarta vivement de la route pour laisser passer le convoi. Elle inspecta sa bourse, encore dans sa main, et soupira. Qu'elle est légère! Je ne vais pas en avoir assez... Et pourtant, elle avait fait nombre de petits boulots et travailler dur pour récolter ses premières payes, justes suffisantes pour un mois, peu être deux. Que faire? Elle avait besoin d'un vrai travail, mais personne ne consentirait à lui en donner un convenable, à cause de cette maudite peau bleu...
Elle secoua la tête, ses cheveux algueux dansant autour d'elle -à ce propos, il faudrait qu'elle pensa à s'acheter un bandeau pour les nouer, avoir les cheveux trop longs comme ça, ce n'était pas pratique- il ne fallait pas qu'elle pense négative. Tout ira bien. Je suis sûre que tout ira bien. Il faut juste y aller, et puis voir. Je dois avoir confiance... Elle ne pouvait se permettre de flancher: pour découvrir la Vérité qu'elle cherchait, il n'y avait qu'une seule solution, penser positivement et avancer.
Voyons, il y avait bien quelqu'un qui pourrait l'aider... Perla avança, après que le dernier chariot de la caravane ait enfin passé le pont, d'un pas hésitant, semblant chercher quelque chose ; Elle failli renverser un vieillard qui passer derrière elle car elle regardait les inscription au plafond, la tête levée, puis c'est une bonne femme tout en chair et en rondeur qui l'écrasa, elle. La poussa plutôt. Perla se retrouva soudain projetée dans les airs, puis avachi à terre.
Elle leva la tête, un peu sonnée. Voyant qu'elle avait failli buter dans deux autres personne -une femme et un soldat, semblait-il- elle se releva presto, les joues en feu et s'inclina comme on le faisait constamment chez elle pour s'excuser, le pied gauche devant, la main droite dans le dos, légèrement penché en avant.
"Olala, je suis désolée ! Je ne faisait pas attention, pardonner ce manque... Je ne voulais pas vous importuner. Elle voulu faire demi-tour quand une idée l'arrêta. Elle se racla la gorge, et, hésitante, continua: Vous ne sauriez pas, par hasard, si quelqu'un cherche une personne qui peu se montrer utile dans tous sortes de domaines? j'accepte n'importe quel travail.
Elle souri. Je n'aurais pas du poser la question, je suis complètement ridicule...