Invité
Posté le 22/02/2015 23:01
Nathanael semblait enclin à venir l’écouter et d’humeur joyeuse. Aussi elle décida de battre le fer pendant qu’il est chaud et se leva.
« Très bien. Suivez moi dans ce cas. Mais je vous préviens, à moins que vous n’attendiez la fin du concert, je ne pourrais probablement pas vous parler à nouveau. Si vous avez des obligations, n’hésiter pas à partir, il n’y a pas de soucis »
Elle n’attendit pas sa réponse et marcha tranquillement en direction de la petit esplanade où elle allait jouer. Le petit carré dédié aux musiciens itinérants n’était pas très grand, mais elle retrouvait toujours avec joie ce petit espace pavé et usé par les pas de ses prédécesseurs. La jeune femme posa son balluchon et commença à retirer ses affaires. Elle sortit l’archet. Transparent comme les cordes cristalline, celui-ci attira quelque coups d’œil. Ce n’était rien comparé au violon. Fait de pure cristal, il rayonnait à la lumière de l’après-midi. Sa beauté et le mystère de sa conception captivait naturellement l’esprit des passants. Aglaranna se leva et joua rapidement sur les cordes a vide, comme tout violoniste aurait pour vérifier que l’instrument était bien accordé. Ce n’était en réalité que pour capter l’attention, car l’étrange violon ne se désaccordait jamais. Après ces quelques notes, elle regarda l’assistance et parla haut et fort :
« Bonjour mesdames et messieurs. Je m’appelle Aglaranna. Venez écouter ma musique ! Venez ! Prenez quelques instants de répit dans cette journée et passez un agréable moment ! »
Une vingtaine de personne la regardait. C’était correcte pour un début. Les gens viendraient et partiraient au fur et à mesure de la représentation, mais l’amas serait suffisant pour assurer la curiosité des passants. Aussi ne perdit elle pas de temps et commença. Elle coinça le violon de cristal au niveau de son menton, regarda l’instrument avec un tendresse un court instant, puis posa son archet sur les cordes. Elle ferma les yeux et respira doucement. Elle imagina le début du morceau et le sentiment de gaité qui lui était associé. Un court instant plus tard, elle tira l’archet d’un mouvement vif. Les notes s’élevèrent, vive et enjouée. Le morceau était rapidement et enivrant comme ceux qu’on jouait dans les fêtes populaires. La foule fut captivé immédiatement. Elle enchaîna sur deux autres morceaux rapides pour bien happer l’attention.
Une fois cela fait, la jeune femme pris davantage de risque. Elle laissa ses sentiments et la magie du violon s’emmêler et commença une longue improvisation. Ses premières émotions furent la surprise et la joie qui lui venait de la rencontre fortuite avec Nathanael. Passage agréable aux accents et modulations imprévu. Le passage fut comique et gai. Puis vint des moments bien plus personnel. Ceux de son amour perdu. Ces moments les plus joyeux mais aussi le plus triste qu’elle ai vécu. La musique du violon devint suave et chaude comme un premier baiser, une première étreinte. Pure beauté qui réchauffait les cœurs grâce à l’amour. Puis la musique changea à mesure que les souvenirs se rapprochaient de la mort de l’être aimé. La mélodie se fit plus passionnée, plus stridente. Les doigts de la jeune femme allait de plus en plus vite sur les cordes. L’archet virevoltait à une vitesse alarmante. Les notes couraient, fuyaient, aussi fort et haut qu’elles pouvaient…
Puis vint le pole. Aussi aigu que lyrique, aussi douloureuse que poignante. Elle perça les âmes comme la dague avait percé le cœur de son aimé. Elle vibra dans l’air quelques secondes qui semblèrent durer une éternité. La tension laissa place à un nouveau mouvement, lent, triste à faire pleurer les pierres...
Elle joua ainsi une heure, se livrant en musique, jouant en quête de vérité et de beauté, qu’importe le style. A la fin, elle retira doucement l’archet des cordes et revint doucement à elle, au moment présent, à la foule. Elle s’inclina et remercia les passants qui l’avaient écouter et ceux qui avaient déposé un peu d’argent. En les remerciant, Aglaranna guetta la foule. Nathanael était-il encore là ?