RP libre, premier post pour Ailill.
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Chantez, dansez, vivez ! ___________________________________ Ah, la Place du Marché ! Aux pieds du château, protégée de grands remparts. Épicentre de la vie d'Hyrule dans toute sa splendeur en cette journée radieuse. Cette jolie place si animée, si belle, si pleine de vie, de voix, de mouvements, de… « - Maître ! Je vous en prie, arrêtez-vouuus ! » … De jeune demoiselle rousse qui criait et criait à son seigneur de ralentir la cadence. Mais trop tard. Trop tard oui, car Ailill était parti si vite qu’on aurait pu le prendre pour un enfant, semant derrière lui servante épuisée et domestique agacé. Mais il fallait le comprendre, enfin ! Pendant si longtemps, on lui avait interdit de quitter la demeure. En cause, la visite de quelques autres nobliaux qui lui donnaient envie de fuir tant leurs discours étaient tous les mêmes. N’avaient-ils pas de grain de folie ? D’aventures trépidantes ? Eh bien non. Car la Forêt était sale et remplie d’enfants des bois, car le Désert et le Lac étaient si loin et si dangereux, car la Rivière était trop pleine d’eau ! Alors ils se confinaient dans leurs petits palais qu’étaient leurs demeures riches et bien protégées, sans jamais se demander quelles merveilles les attendaient au-delà du pas de la porte. C’était si triste. Un peu comme la course effrénée que menaient Renis et Lelga derrière lui, tentant de rattraper un héritier Sylvere un tout petit peu trop enjoué pour paraître normal. Ce n’était qu’une Place, au fond. Qu’un simple marché, dans lequel des commerçants vendaient divers objets ou victuailles. Certes ! Mais cela n’était vrai que si on ne prêtait pas attention aux choses tout autour. Déjà, il avait pu remarquer deux silhouettes dans l’ombre d’une ruelle, plusieurs enfants courant et riant, une petite vieille sermonnant un petit-fils un peu trop charmeur envers une voisine débordée par son travail sur l’un des stands… Il y avait tant de détails importants sans l’être. Des personnes à voir, des sons à entendre… Des mélodies à écouter. Il se stoppa soudainement, laissant la rouquine et son compagnon à la tignasse grisée se heurter à son dos, sans que cela ne le déconcentre. « - … Vous entendez ? » Un silence se fit parmi les trois, les deux serviteurs s’entreregardant. Entendre quoi ? Mais c’était pourtant très clair ! Et dès lors qu’une autre note se détacha du brouhaha ambiant, il se retourna vivement. « - Ca ! Quelqu’un joue… Quelqu’un chante… ! » Et il repartit aussitôt, au plus grand désespoir de ses suiveurs qui reprirent leur marche. Ailill passa entre chaque personne, poussant délicatement certaines, ignorant quelques autres qui faisaient de même avec lui. On se retournait parfois sur son passage, car sa longue robe de noble trahissait – sans honte pour lui – ses origines. Fendant la foule, il s’approchait des notes. Lentement, mais sûrement, on jouait juste en face de lui. Et on chantait avec une justesse qui faisait battre son cœur comme jamais auparavant. Plus que tout, le brun était sensible à la musique. Lui-même adorait chanter, si seulement sa voix ne pouvait pas jouer des tours quelques fois, et faire des prouesses parfois insoupçonnables, surtout au moment où on s’y attendrait le moins. Mais écouter était aussi très divertissant, et il comptait bien trouver l’artiste qui se produisait ici ! Enfin, il s’arrêta devant la fontaine, et ses yeux s’illuminèrent en apercevant la personne assise à son côté. Pâle, aux cheveux noirs, ses vêtements firent peine à voir au jeune noble qui pensa un instant que sa propre richesse démontrée par ses habits risquaient de le vexer lorsqu’il s’approcherait. Et pourtant, ces idées furent bien vite chassées de son esprit, car se trouvait juste en face du poète des rues… Un immonde garde. Beurk. Autant dire qu’il ne portait pas l’armée dans son cœur, pour de nombreuses raisons, mais surtout car la plupart étaient des rustres sans cervelle. Un peu d’éducation ne faisait pas de mal, enfin ! Quelques politesses, de belles phrases, un peu de courtoisie, et cela marcherait sans doute mieux qu’avec leur accent de péquenaud tout droit sorti de sa cambrousse. Un peu du genre de ceux qu’on extirpait de leurs champs, et à qui on enfilait une armure en quelques secondes pour les jeter sur les champs de bataille. Pas malin. Autant la pratique que les pauvres types. « - Ouais, mais si ça se trouve, tu joues là depuis ce matin. Me prends pas pour un bleu. Ce sera 150 pour le dédommagement. » A ces mots, Ailill manqua de s’étrangler. Oui, comme ces donzelles de la « haute » à qui on ne proposait pas « un thé » mais « un thé ». … Comment ça, c’est la même chose ? Bien sûr que non ! Il y a une grande différence entre « un thé » et « un thé » enfin ! Vous ne la voyez pas ? … Eh bien tant pis. Voyant l’autre farfouiller dans sa bourse, il l’imita, mais bel et bien pour en sortir l’argent nécessaire. « - M…Maître ? » souffla Renis. « Mais… Que faites-vous ?! - Je paie pour lui, pardi ! » Ignorant les plaintes du vieux, qui était toujours aussi rabat-joie qu’à l’ordinaire, il se hâta auprès du musicien, et tendit violemment une main pleine de rubis, rouges et violets principalement. Car il n’avait pas vraiment fait attention à la somme, mais une chose était sûre, il y aurait largement plus que les 150 demandés. « - Tenez. Prenez ça, et déguerpissez. » lâcha-t-il. « N’avez-vous pas honte ? D’ainsi extorquer de l’argent à un simple artiste de rue, ne demandant que quelques instants pour enchanter nos oreilles et nos yeux ? C’est indécent, sire. Indécent, vous dis-je. Et je suis certain que mon père, Alfarr Sylvere, sera du même avis que moi, et qu’il sera ravi d’envoyer une longue missive à notre Souveraine, lui expliquant comment ses fidèles soldats dépouillent sans aucun remord les pauvres gens, pour qui elle se démène corps et âme pour les protéger et leur donner une vie décente. Je ne pense pas que cela lui plaira, voyez-vous. » Bien sûr que son paternel n’allait pas envoyer de missive du tout. Mais il fallait bien faire un peu jouer ses liens familiaux, de temps en temps, non ? Tiens, il allait même appuyer un peu, pour s’amuser. Il savait bien que ni Renis ni Lelga, qui étaient non loin de lui, n’approuveraient pas. Mais qu’importe ! « - L’art est quelque chose de nécessaire pour nous. Dans ces temps troubles, il nous faut quelque chose qui allège notre peine, ne croyez-vous pas ? » Il se tourna un instant vers le garçon et eut un soupir doux, presque empreint d’affection. Peut-être que l’homme de la Rivière* avait raison. Peut-être était-il un homme-serpent. Et dans ce cas, alors un simple ménestrel, au talent indéniable, arriverait sans l’ombre d’un doute à le faire danser comme jamais ! |
Ce sentiment de satisfaction était peut-être un peu malsain, non ? Mais il n’y pouvait rien. Il aimait qu’on l’écoute. Il aimait écraser les gens sous sa volonté. Bien sûr, on ne pouvait pas dire qu’il était un modèle de diplomatie de ce fait. Faire des concessions, très peu pour lui. Il était de ceux qui aimaient diriger. Et à défaut de pouvoir diriger la vie des autres, il le ferait avec lui-même. Il ne se pliait que rarement aux codes qu’on lui imposait. Certes, la noblesse l’obligeait à quelques cérémonies, mais il en esquivait la plupart pour n’en réaliser que peu, les moins pénibles, ou les plus distrayantes, sans pour autant toujours les trouver agréables. Tout cela pour dire, que le soldat agissait exactement comme il le souhaitait. Qu’il parte ! Il troublait la paix de ce lieu ! Enfin, surtout sa paix personnelle… Dos à eux, il ne voyait pas les visages stupéfaits de ses serviteurs, et leur soudain changement d’humeur. Lelga semblait navrée, peinée de voir son maître ainsi se donner en spectacle, en quelque sorte. Elle qui venait du peuple, elle ne pouvait pas se ranger de son côté, mais en même temps, elle ne pouvait pas non plus prendre position pour n’importe quel « camp » dans cette histoire. Quant à lui, Renis, né de bonne famille, posait sur le jeune noble un regard plus que réprobateur. Il ne pouvait comprendre les intentions de son protégé. Se drapant dans son aristocratie tout en tentant de toucher le peuple… Sans doute que seul l’intéressé lui-même pouvait y voir l’intérêt qui échappait à tout le monde, famille comprise. Il écouta les mots du musicien, laissant un doux rire s’échapper de ses lèvres, qu’il recouvrit de ses doigts fins. Ailill était tout excité par la situation, qui n’avait pourtant rien d’extraordinaire. Mais il n’était pas sorti depuis longtemps de sa demeure, autant dire de sa cage dorée, et c’était une véritable bouffée d’air frais. Sans attendre, il prit place sur le bord, aux côtés du ménestrel, lui adressant le sourire le plus heureux qu’il put. Ses domestiques, quant à eux, s’installèrent non loin, prêts à satisfaire le moindre désir de l’héritier. « - Jouez ce que vous voulez, du moment que la mélodie est joyeuse. Peut-être arriverez-vous à me faire chanter et danser ? Si tel est le cas… » Sa main vint discrètement se poser auprès de sa bourse, encore bien remplie malgré le nombre de rubis donnés au garde. C’était qu’il n’aimait pas sortir sans emporter un peu d’argent… ! On pouvait toujours en avoir besoin, pour s’acheter deux ou trois petites choses, offrir à quelques mendiants, et surtout… « - … Je pense que ma joie se traduira par une bonne récompense. » … Faire jouer les artistes à sa guise ? |
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Ocarina of Time - Version 1.1.5 (1)