Quête — Enquête au Bourg — Vers les profondeurs

Suite des quêtes "Tout devient possible lorsqu'une vie est en jeu" (Cocorico) et "Enquête au Bourg" (Citadelle)

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(vide)

Son regard balaya la place qui s'ouvrait devant lui. Si la scène n'avait rien du calme avant la tempête, elle n'en restait pas moins d'une banalité sans pareille. De tout temps, ou presque, il avait connu la Citadelle de la même façon qu'elle lui apparaissait aujourd'hui : bruyante, colorée. Tantôt teintée d'infinies nuances du blanc le plus pur au rouge flamboyant des oriflammes qui claquaient dans le vent. Tantôt plus sombre, à la tombée de la nuit. Quand rodaient des ombres plus pernicieuses que les pauvres tire-laines du jour passé. Rien de bien surprenant à découvrir la Grand-Place assaillie une fois de plus par des commerçants en tout genre, des amuseurs publics, quelques bourgeois en vadrouille... Il lui semblait même que rien n'avait changé, sinon la taille de la capitale Hylienne. Le cœur économique et politique du Royaume donnait cette étrange impression, aussi rassurante que dérangeante, de vivre dans un cocon d'argent qui le protégeait des malheurs au-delà des remparts. Des larmes, de la poussière et du sang. De la guerre.

Il renifla, conscient qu'il ne pourrait rester des heures à contempler ce tableau si isolé du reste du monde. En cela, la ville de Zelda l'avait toujours fasciné. Quand bien même elle lui paraissait toujours être une prison. Le Sans-Lignage s'avança, laissant ses yeux sauter d'étal en étal, à mesure qu'il ne progressait dans le dédale formé par les échoppes et les gens. Parfois un marchand l'haranguait, vantant les mérites d'un onguent à base d'ingrédients dont il ignorait jusqu'à l'existence et qu'il ne pourrait de toute façon pas s'offrir. D'autres fois c'était un pauvre homme qui l'arrêtait, s'accrochant à un pan de sa tunique pour quémander une à deux piécettes. Quand ce n'était pas une chèvre récalcitrante qu'il devait enjamber pour continuer son périple. Sans un mot, il se glissait tant bien que mal entre les couloirs rendus étroits par la nasse de gens qui les empruntaient, à la recherche d'un indice concernant les déclarations de l'épée-louée que la garde de Cocorico avait capturé. Un temps, pendant qu'il s'extirpait aux geoles du fief d'Impa et tout du long de la route jusqu'au Bourg, il avait pensé que cela ne pourrait pas passer inaperçu. C'était sans compter sur l'essence même de la ville : tout s'y perdait, noyé par le reste.

L'Enfant-des-Bois grogna en s'arrachant à un vendeur par trop insistant. Jouant de l'épaule, il se délivra de la poigne du vieillard qui tâchait de lui laisser une longue écharpe de soie bleue, brodée du vermillon et de l'aigle royal. Encore un trésor qu'il ne saurait s'offrir et qu'il n'estimait que trop peu. Agacé, il s'engouffra presque aussi vite dans une ruelle si vide qu'il lui semblât qu'il avait voyagé de la Citadelle d'Hylia à l'un de ces hameaux qui pavaient les plaines d'Hyrule. Le pavois qu'il portait sur le dos tinta clair, tandis qu'il rencontrait la pierre grisâtre de la bâtisse contre laquelle il vint s'appuyer. Link soupira, s'accordant une seconde de répit avant de s'aventurer de nouveau dans les allées grouillantes de la Ville-Close. « Messire souhaiterait-il quelque chose... ? ~ » Il se retourna brusquement, sur le qui-vive, pour découvrir un nain à face de crapaud dont le sourire lui semblait presque malsain. « J'ai là tout ce qu'il faut pour vous détendre, mon bon Seigneur ! Qu'est-ce que le Lutin peut-il vous servir pour vous faire plaisir ? ~ » Chanta-t-il une seconde fois de sa voix fluette et perchée. Ses yeux globuleux ne quittaient pas le vagabond mais ses mains s'activaient si vite qu'un enfant en auraient compté quatre, sinon plus. De sa lourde étoffe noire, il tira un petit coffret de bois finement ouvragé. Le blond fronça les sourcils, circonspect : l'homme semblait plus encore dans le besoin qu'il ne l'était lui-même. « Quelques tracas que son altesse souhaiterait omettre ? ~ » Continua-t-il en ouvrant la boite. Dedans reposaient tout un ensemble de fioles tout juste capables de contenir deux gouttes de pluies, des billes de verres aux couleurs envoutantes et tant d'autres merveilles... « Tout est là, messire. Absolument tout... Et pour cette fois-là, je me ferais un plaisir de vous offrir ce sur quoi portera votre choix ! » Une seconde fois, les traits de son visage se durcirent, alors qu'il réalisait pleinement dans quoi on tâchait de l'emmener. « Je saurais m'en passer. » Siffla-t-il seulement alors que le cuir qui dormait sur sa main gauche grinçait doucement. Il n'avait pas le temps de jouer les justiciers. Pas cette fois. Et à nouveau, il devait admettre qu'il était tant de gens qu'il ne pourrait sauver.

Il ne resta pas plus longtemps en compagnie du crapaud, mais ne tarda pas plus à pester contre lui même. S'il avait su s'extirper à tous les donjons et tous les labyrinthes qu'il avait du traverser, il devait s'avouer perdu – une fois de plus – entre les murs de la Cité. Le gel qui courrait au fond de ses yeux volait dorénavant de tours en masures et de toit de chaume en flèches d'Eglise. Ses pas le menaient plus profondément dans les entrailles de la Citadelle, sans qu'il n'ait la moindre idée d'où il allait. Jusqu'à ce que, du moins, son nez ne lui indique. Les effluves qui lui parvenaient était sans équivoque et il regretta de n'avoir rien pour se couvrir le visage. « Hé bien, brave aventurier, c'est une nouvelle paire de bottes que vous cherchez ? » Lança l'un des tanneurs qui peuplait le quartier. « A moins que vous ne préfériez une jolie sacoche pour transporter plus que ce que vous ne pouvez en porter ? » A l'origine assez peu intéressé, l'Hylien s'approcha néanmoins. Plus que d'une sacoche, c'était d'un itinéraire qu'il avait besoin. « Pas vraiment. » Souffla-t-il, s'approchant. Son regard s'attarda néanmoins sur les articles, alors qu'il s'échinait à ignorer l'odeur qui planait sur tous les environs. « La Ville-Close est elle en proie à des troubles particuliers ? » S'enquit-il, en soupesant la bandoulière de cuir. Il avait le sentiment que l'homme serait plus enclin à parler s'il se montrait intéressé.

M'foi, pas tant. Du moins, on parle bien d'meurtres çà et là, mais mêmes si la cité est sûre, l'est pas un jour sans qu'un type soit emmerdé. S'agit simplement d'éviter les coupes-gorges. Le sac vous intéresse ?” Les yeux de Link trouvèrent ceux du commerçant. « Ca se pourrait. Ils sont nombreux ces coupes-gorges ? » Le commerçant marmonna vaguement un prix, avoisinant les cinquante rubis, sans en dire plus. Le Fils-de-Personne se débarrassa de sa bourse dans un silence glacial. « Dernièrement, la rumeur veut qu'faudrait éviter de s'promener du côté des douves ou dans le quartier des soies. Merci bien m'sieur. » Lâcha-t-il nonchalamment, après avoir dépouillé la bourse. Link passa la lanière de cuir sur son épaule, rattacha l’aumônière à sa ceinture avant de demander comment s'y rendre. Faisant fi des gros yeux du tanneur, il insista.

Une fois en connaissance de l'itinéraire, le voyageur s'éloigna d'un pas décidé. Les aveux de la mercenaire dataient de près d'une semaine désormais et il craignait qu'ils ne soient plus d'actualité. Bientôt, il gagna les quartiers que lui avait indiqué le tanneur, et de toute évidence il n'avait pas menti. Plus de gardes en armure lourde patrouillaient et veillaient sur ces quelques rues qu'il n'en avait vu dans l'intégralité de la ville. Deux d'entre eux restaient stationnés devant une bouche d'égout tandis que deux autres s'étaient postés devant la porte d'une auberge. D'autres encore interdisaient l'accès aux axes principaux qui menaient jusqu'au carrefour. Il s'avança néanmoins. S'ils ne laissaient passer, il trouverait le moyen de se glisser au plus profond des égouts s'il le fallait. Quand des soldats veillaient des catacombes en temps de guerre, il y voyait un signe évident. Et plus encore quand deux autres en parlaient craintivement. Il fronça les sourcils, progressant vers les hommes de Llanistar, s'attendant à ce qu'ils ne le reconnaissent pas : dans un soucis de discretion, il s'était contenté d'une simple tunique bleue brodée de blanc que lui avait offert Belle. Excalibur  pendait à sa ceinture, mais pour tant de gens il ne s'agissait que d'une jolie épée, loin d'être reconnaissable.

J'ai cru comprendre que quelque chose se passait par ici.” Lança-t-il aux deux troupiers, qui l'observaient d'un œil mauvais. Il ne savait que trop bien ce que les hommes d'armes pensaient des simples roturiers, ou même des soudard. De toute évidence, il ressemblait à l'un, ou l'autre. « Peut-être auriez vous besoin d'aide ? » S'enquit-il. Sous les casques des deux fantassins, il devinaient les rides du lion qui se brossaient sur leurs visages. « L'officier-en-chef a fait fermer l'intégralité du quartier des soies. Va voir ailleurs si j'y-suis. » Cracha le griveton, l'air vilain et austère.Le visage de l'Hylien s'éclaira. Il s'attendait à cette réponse. « Et qu'est-ce qu'il est possible de faire pour le rencontrer, cet officier ? » Demanda-t-il dans un demi-sourire.

[Premier post pour Llanistar. A tous les participants des deux premières parties, veuillez excuser ce retard : un léger soucis d'organisation et de compréhension ! Le sujet est donc ouvert aux joueurs suivants : Llanistar van Rusadir, Lloyfell, Cecilia Iole Mentina, Roshu Aaron et Perla. Bon jeu à tous !]


Llanistar van Rusadir


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(vide)

« Alors, général ? »

L'officier n'avait rien osé dire depuis que Llanistar et Lloyfell étaient tous deux ressortis des égouts, mais le nordique avait perçu tout du long son impatience mal réfrénée. Avoir à ses côtés ce curieux n'avait pas amélioré l'humeur du général, doublement sombre à cause de son échec à trouver plus d'indices sur le responsables des meurtres, mais aussi à cause de l'état puant et trempé dans lequel il s'était trouvé après que les eaux croupies aient failli le tuer. Aussitôt à l'air libre, il n'avait pas perdu une seconde et, emmenant Lloyfell, il avait trouvé un lavoir où il avait pu se laver et s'assurer que son compagnon se remette. C'était là que son subalterne avait cru bon d'ouvrir la bouche. Llanistar lui répondit par un grognement agacé qui la lui ferma comme l'aurait fait un ordre aboyé avec colère. Pas besoin d'être empathe comme lui pour comprendre que ça n'était pas le moment.
Le nordique s'efforça de faire disparaître la puanteur qui l'imprégnait alors et envoya un soldat lui chercher des vêtements propres. Ce dernier revint quand Llanistar s'estimait satisfait du semblant d'hygiène qu'il avait retrouvé. Il allait rentrer au château quand il se rendit compte que Lloyfell était toujours inconscient. Il se tourna alors vers l'officier indélicat et ordonna d'une voix ferme, qui marquait sa détermination,


« Je retourne à la citadelle, avec mon compagnon. Renforcez les contrôles aux portes. Que personne ne pénètre dans ce quartier jusqu'à demain. Son homme le considéra avec des yeux ronds et une expression médusée, devant l'ampleur de la tâche, Si vous vous en sentez incapable, dites le et je choisirais quelqu'un de plus zélé. »

L'officier ravala sa salive mais il acquiesça finalement et repartit hurler des ordres aux soldats disséminés aux alentours. Llanistar ne croyait pas que le blocus resterait étanche bien longtemps, mais il comptait bien compliquer la possible fuite des meurtriers. Au fond de lui, il ne se faisait guère d'illusions : après le lendemain, ceux ci auraient disparu, en profitant du jour de marché. Pour les retrouver, il ne faudrait pas lésiner sur les moyens. La journée était alors bien avancée et il était hors de question pour lui de se risquer à une fouille poussée de nuit. Sans doute y avait il là une forme de superstition mais Llanistar gardait à l'esprit que la mort surgissait plus souvent des ombres que dans la lumière. D'un claquement de doigts, il intima au soldat qui lui avait apporté des vêtements de mettre Lloyfell sur une monture et de prendre les rennes. Tandis qu'il remontait vers le château, le visage mutilé de Jonas Tarim, le plus jeune des tués, lui revint en mémoire. Un beau visage, plein d'innocence. Le général serra les poings et murmura,

« Demain, la chasse sera bonne, Jonas. Tu as ma parole. »

L'ombre d'une des tours du castel vint sur lui, masquant un éclat blanc sur sa joue.

* * *
Llanistar se leva avec le soleil, le lendemain matin.Malgré la présence réconfortante d'Orpheos à ses côtés, il n'avait que peu dormi, hanté dans ses rêves par des démons inconnus. Et même éveillé, ses pensés l'amenaient toujours à ce visage meurtri. Même en repensant à tout ce qu'il avait pu voir comme cadavre depuis des années, aucun indice ne lui venait, aucune piste ne lui semblait la bonne. Le nordique avait senti de naviguer de nuit sur une mer noire, complètement déboussolé, et il détestait ça.

Finalement, il abandonna l'idée de dormir et s'habilla de tissus légers, provisoirement, et quitta sa chambre. Au mes des officiers, il trouva trois de ses capitaines et leur transmis les ordres de mobilisation. Ceux ci partirent aussitôt réveiller les hommes et Llanistar se rendit à la forge du château. Cela faisait partie de ses habitudes : chaque jour il trouvait quelques instants pour venir faire examiner sa main d'acier par le forgeron et vérifier ainsi que celle ci ne rouvrait pas de blessure au poignet. Cette fois ci, néanmoins, l'artisan avait un sourire en coin qui n'échappa pas au général. Ce dernier lui demanda alors, impatient et plein d'espoir,


« Vous l'avez fini ? » L'homme acquiesça.
« Il ne vous reste plus qu'à l'essayer. »

Llanistar s'installa. Un des assistants lui retira sa main d'acier, avec précaution mais la douleur surgit néanmoins dans son bras. Presque habitué, il serra les dents jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Le forgeron observa avec satisfaction que le moignon était sain et il alla chercher ce qui devait être son chef d'oeuvre. Il revint avec une main différente de l'ancienne. Quand cette dernière cherchait à reproduire un gantelet, afin de faire illusion, la nouvelle imitait la forme d'une véritable main. Néanmoins, elle était forgée dans un métal noir étrange et surtout, parcouru de fil d'argent formant des motifs complexes sur le dos et la paume. Llanistar la trouva magnifique et il prit conscience du talent de l'artisan. Ce dernier lui présenta d'ailleurs avec une fierté non feinte. Tout ce put lui dire le général en retour fut,

« Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau sortir d'une forge. »

L'homme en fut visiblement flatté. Il demanda d'un signe à Llanistar si il pouvait lui installer et lorsque celui ci l'y autorisa, il s'approcha et commença à expliquer tout en travaillant,

« Ce métal c'est de l'ébonite. Très rare et dur à extraire mais très résistant et facilement malléable, une vraie merveille. Cette fois, les doigts ne risquent plus de rompre et elle sera plus légère à porter à bout de bras. La vis... le général frissonna légèrement à l'évocation de ce morceau indispensable mais douloureux,... sera plus stable et moins...acérée. Vous ne vous réveillerez plus la nuit à cause d'elle. Il fixa la main, procéda à toutes les étapes nécessaires à son arrimage au bras, puis, finalement, laissa Llanistar en sentir la légèreté. Et enfin, je me suis permis un petit plus, dont vous serez surement heureux.

Le forgeron se pencha sur son oeuvre et prononça de sa voix grave,

« Ven. »

Aussitôt, le fil d'argent se mit à luire et le nordique compris. L'entrelacement de runes gravé sur la main résonna et il sentit que le sortilège tentait de se lier à son esprit. Il l'ouvrit alors avec précaution mais le sort se contenta de maintenir un contact, tenu et discret. Et tandis qu'il s'interrogeait sur les effets de ces runes, Llanistar réalisa qu'il pouvait mouvoir les doigts. Très légèrement, et pas tous, mais c'était déjà un miracle ! L'émotion fut presque trop forte et il ne se retint que difficilement de sauter au cou de son bienfaiteur. Ce dernier semblait se satisfaire du sourire qu'il lisait sur le visage du général. Finalement, il lui déclara,

« Pensez à moi quand votre poing enverra Ganondorf au tapis ! »

Llanistar l'étreignit avec gratitude.
Lorsqu'il sortit dans la cour, après avoir réglé quelques affaires urgentes, il vit que ses ordres avaient étés suivis. Une centaine de soldats en uniforme attendaient au garde à vous, dans un silence religieux. Il fit quelques pas devant le premier rang, soudain très fier de ce qu'il avait pu accomplir en quelques mois. Finalement, il monta sur Anthem, son cheval, et fit sonner le départ de la troupe.

* * *
Comme fasciné par sa main, Llanistar s'essayait à plier ses doigts de plus en plus, tandis que sa troupe arrivait jusqu'au quartier des soies. Ses progrés étaient lents, la rune fragile, et elle devrait sans doute être rechargée, mais il avait retrouvé un peu de ce que Ganondorf lui avait pris, presque un an auparavant. C'était une victoire qu'il savourait pleinement. Le contingent dépassa la place du marché, n'ayant aucun mal à écarter la foule d'acheteurs et de marchants. La vue des soldats en armures et des étendards suffisait à imposer un respect presque palpable. Encore une fois, le nordique se senti fier de ce que ses efforts avaient produit, fier de ses hommes. Et il vit que beaucoup d'hyliens partageaient ce sentiment.

Alors qu'il arrivait enfin sur le terrain de chasse, le général vit deux gardes occupés à empêcher un passant d'entrer dans le quartier. Il sourit et faillit les féliciter pour leur zèle quand il reconnu le civil à qui ils parlaient. Llanistar lança son cheval au galop et le freina brusquement à un pas de Link. Il sauta aussitôt de selle et prit le jeune homme dans ses bras, refusant de cacher sa joie.


« Mon frère ! Bénis soient les dieux de t'envoyer vers moi ! Ton aide ne serait pas de trop pour la chasse d'aujourd'hui ! Allez viens ! »

Et sous le regard surprit des gardes, il les dépassa et entra dans le quartier avec Link. La zone était étroitement patrouillée et la tension encore perceptible. Difficile de croire que des hommes étaient morts la veille, si ce n'était les traces de sang encore fraîches. Leurs pas les menèrent devant l'endroit où gisait Jonas quelques heures auparavant. La joie de Llanistar s'effaça en partie et il resta silencieux, son regard posé sur les pavés rouges.


Roshu Aaron


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(vide)

Le séjour en prison était assez rapide, mais pas confortable. S'endormir sur de la paille ou sur le sol en pierre taillée, une chambre digne d'un hôtel cinq étoile. Le sorcier s'était confronté, une fois de plus, au plaisir des cachots. Et dire que c'était un garçon innocent et pas un criminel, il avait déjà un petit casier judiciaire. C'était peine à croire, lui non plus ne voulait pas le croire. Et pourtant, voilà la triste réalité. Il était fiché auprès des autorités, si seulement il pouvait réparé cette erreur et nettoyer ce casier. Une fois de retour chez lui, il s'empressa de rejoindre son lit douillet. Le confort était nettement plus supérieur, un matelas moelleux. Comme un nuage.

Dire qu'il était en prison parce qu'ils voulaient se rendre utile et aider les gardes à arrêter les coupables et de protéger le chevalier. A croire qu'ils l'avaient fait exprès de les capturer. Mais dans la prison, le dit chevalier avait trouvé une information capitale provenant d'un des criminels. Quelque chose allait se passer dans la citadelle. Une attaque ? Un attentat ? Il n'avait pas encore fini avec ces mercenaires. Ces derniers préparaient une attaque d'une grande envergure. Roshu n'était pas autorisé à aller enquêter vu que c'est la garde royale qui s'en chargeait. Mais il était lié à l'affaire, c'était son devoir d'aller les aider et de les capturer. Et puis ça le ferait mal de ne pas assister à quelque chose d'aussi excitant. Donc lorsque le jour se leva, il était déjà prêt à livrer bataille. Equipement paré, petit déjeuner dans son ventre, arme dans sa poche, il sortit en trombe de son appartement.

Une fois dehors, il s'était dit qu'il attendrait dans un coin. Le garçon à la capuche ne savait pas où commencer ses recherches. La place grouillait de garde, la patrouille avait été renforcé. S'il attendait tranquillement, il pourrait alors retrouver le héros du royaume. Ce dernier devait être aussi sur cette affaire vu qu'elle concerne la sécurité du royaume. Mais il devait faire gaffe de ne pas montrer son visage. Peut être que Link ne voulait pas qu'on le gêne. C'était pour ça que Gallyfrey avait sa capuche relevé. Et puis qui sait, il se pouvait qu'il y avait aussi les gardes du village Cocorico. C'était sûr qu'eux ne veulent pas d'un enfant de 16 ans sous leurs pattes. La chance lui souriait, juste devant lui passait l'homme à la tunique verte. Les mains dans les poches, le sorcier de feu commença à le suivre sans trop attirer l'attention, en enlevant sa capuche.

Après des détours, le voilà enfant dans le quartier concerné. Il y avait plus de garde que sur la place. Le second éclat observa Link de loin, discutant avec deux officiers. Il ne prêta pas attention à la personne derrière lui qui arriva. Mais cette personne ne prêta pas attention non plus, il s'avança vers le chevalier. Le jeune homme ne le reconnu pas de suite, mais c'était le général Llanistar. Caché derrière un mur, il observa la scène de loin, les voyant entrer dans le périmètre de sécurité. Puis une grande ombre apparu derrière lui. Un officier qui repéra l'enfant. Ce dernier se retourna et souri avant d'essayer de prendre la fuite. Le garde le prit par le capuchon, l'arrêtant net.


"Que fait un gamin comme toi dans les parages, surtout caché dans l'ombre ?"
" Croyez le ou non mais je suis aussi dans cette affaire, les Soleils Rouges ! Lâchez moi !"

En espérant que ces propos permettent de convaincre le soldat. Après tout, il était vraiment sérieux et s'il le faut, il pouvait balancer le nom de Link, voir du général. Le sorcier s'était quand même déjà battu avec eux, ces derniers pouvaient ne pas reconnaître le jeune homme mais Gallyfrey s'en souvient bien ...


Lloyfell


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Par l'entrouverture de la fenêtre de cette chambre d'auberge, le zéphyr caressait le visage pâle et les joues creusées du vagabond, apaisant son coeur et son esprit. Le drap qui ne recouvrait plus que ses jambes semblait trempé de la froide sudation que son corps entier sécrétait. Il entendait un homme s'installer tranquillement à ses côtés, sur un tabouret. Lloyfell tentait d'ouvrir entièrement ses paupières, mais n'y parvenait pas.
Néanmoins, le paladin perçut approximativement la silhouette de cette personne : un grand homme assez mince et de longs cheveux noirs... sans qu'il ne puisse mettre un nom sur ce bel homme.

Ce dernier observa passivement Lloyfell, puis ouvrit la bouche en grand, bien plus qu'un humain normalement constitué n'en serait capable. Puis de timides chicotements s'en échappèrent, comme si les cordes vocales de cet homme les provoquèrent. En quelques secondes le volume sonore augmenta jusqu'à déchirer les tympans du vagabond, qui ne put s'empêcher de fermer les yeux et de cacher ses oreilles avec ses mains gelées et tremblantes. Enfin, il rouvrit les yeux du mieux qu'il put. Tout ce qu'il vit fut un flot de rats sortir de la bouche de cet homme, avant de perdre la vue puis ses autres sens. Le sens qui resta le plus longtemps fut l'ouïe, qui disparut en laissant comme dernier souvenir un ricanement sinistre, secondé par les couinements incessants. Enfin, les rats dévorèrent Lloyfell sans en laisser un seul morceau.

***

Par l'entrouverture de la fenêtre de cette chambre d'auberge, le zéphyr caressait le visage pâle et les joues creusées du vagabond, apaisant son coeur et son esprit. Le drap qui ne recouvrait plus que ses jambes semblait trempé de la froide sudation que son corps entier sécrétait. Les yeux du vagabond s'entrouvraient légèrement, puis complètement.
Il commença à observer les lieux. Une chambre d'auberge simple ; un lit et un oreiller de plumes au centre avec un drap blanc d'une immaculation douteuse, une commode sous la fenêtre sur le mur de gauche, un portant en face, un tabouret dans le coin droit en face et une table de chevet sur la droite. Son regard s'arrêta sur ce dernier élément, la table de chevet. Sur celle-ci reposait une petite fiole fermée par un bouchon de liège. Ce flacon semblait à moitié plein et ses parois semblaient encore recouvertes de quelques restes de l'épais liquide qu'il contenait, comme si quelqu'un venait tout juste de le secouer.
Sous le récipient était posé un petit mot que le vagabond s'empressa de lire.

Ce soldat avait tellement hâte de se débarasser de toi qu'il n'a même pas remarqué que je l'ai suivi jusqu'à la porte de ta chambre.
Tiens, voilà un échantillon qui te remettra d'aplomb, je sais que tout n'a pas été facile pour toi dans les souterrains du bourg.

Pas besoin de réfléchir. Plus besoin. Qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Cela importait peu, il avait ce qu'il lui fallait. Toujours tremblant, il lâcha la lettre et prit la petite bouteille de ses deux mains, qu'il engloutit sans attendre. Les maux disparurent un à un. La température de son corps et son taux de glycémie se rehaussèrent, les tremblements se stoppèrent. La migraine s'envola, puis son teint digne de celui d'un Poigneur reprit quelques couleurs. Enfin, la toux disparut elle aussi, ne laissant qu'un paladin en pleine forme... ou presque. L'impression de légèreté reprit le dessus, si bien que Lloyfell ne ressentit plus aucune sensation de toucher.

« Un cauchemar, hein ? » dit-il, observant à nouveau la petite lettre. Aucune signature ne s'y trouvait, mais il savait de qui il s'agissait. Il était revenu le trouver au bourg il y a quelques jours déjà, mais sans succès. Cette fois-ci, il fallait qu'ils se rencontrent à nouveau.

Lloyfell s'habilla. À sa grande surprise, ses vêtements étaient propres et avaient été légèrement retouchés. Les déchirures étaient remplacées par du fil de couture et les tâches de sang, de boue et d'eau croupie avaient toutes en partie disparues. Veston boutonné et épée à sa taille, il cherchait sa sacoche, à laquelle il tenait énormément. Non pas que la sacoche ait une grande valeur, mais ce qu'elle contenait était un lien avec le propriétaire de l'objet en question, son "vieux frère". Une sorte de gage d'amitié et de confiance qu'il jugeait éternel.

Il descendit les marches de l'escalier sans attendre, puis arriva à la réception de la maison.


« Bonjour, et merci pour tout, madame. Combien je vous dois ? la questionna-t-il, déjà effrayé par la réponse qu'elle lui donnerait.
-Un homme a tout réglé la nuit d'hier, y portait une longue cape et une capuche. Par les temps qui courent, on éclaire plus trop la nuit. J'ai pas pu voir sa trogne.
-Bien, bien... Et bien, merci encore ! répondit-il sans trop comprendre la tournure des évènements.
-Nan, vous, vous remercierez c'monsieur ! Il avait l'air d'bien vous connaître, pi il a payé plein pot pour vous ! Un chic type, j'vous le dis moi !
-Je... j'y songerai, merci. »

Le vagabond entama sa petite route vers les quartiers isolés du bourg. Il passa par la place du marché, toujours aussi animée. Oppressé par la population trop dense pour lui et pressé d'arriver à destination, il hâta le pas.
À quelques dizaines de mètres de sa destination, des soldats gardaient l'entrée du quartier et s'occupaient d'un jeune garçon qui essayait de s'enfuir.


« Ah, messieurs les soldats ! Bonjour à vous. Lloyfell souleva la visière des deux gardes espérant reconnaître un visage. Hmm, on ne se connait pas, vous et moi... Il jeta un oeil derrière eux et reconnut deux hommes s'entrelaçant, un qu'il avait rencontré un peu plus tôt et le second qu'il connaissait bien, très bien même... Je ne connais pas le nom de cet homme aux cheveux noirs, mais nous nous sommes rencontrés récemment et avons fait une sympathique balade dans les égoûts afin de trouver l'assassin d'un de vos collègues... Jonas, je crois ? Je peux aussi vous affirmer qu'il est général de l'armée du royaume. Si si, c'est bien vrai, disait-il cyniquement comme si les subalternes de ce même homme n'étaient pas au courant. Et le deuxième homme, c'est Link. Un ami de longue date, j'ai d'ailleurs quelque chose à lui rendre. Alors vous seriez bien gentils de me laisser passer, mes agneaux.
-Qu'est-ce qu'il veut, le roturier ? répliqua froidement l'un des deux gardes. Le général a fait bloqué l'accès au quartier des soies. Heureusement que vous le connaissez, c'est l'un des hommes les plus importants du royaume et... pardon, Link, vous dites ? »

Commençant à s'impatienter, Lloyfell croisa les bras puis attendit une opportunité pour espérer pouvoir passer. Loin de lui l'idée d'attirer l'attention des quartiers voisins en criant le nom de son ami, il pensa attirer l'attention du général uniquement, appelant en criant de sorte à ce qu'il remarque tout de suite de qui il s'agit sans trop éclairer les malfrats alentour...

« MONSIEUR ! dit-il en insistant lourdement sur ce mot. Je veux dire, Ser ! Comment avez-vous trouvé notre romantique balade souterraine la fois dernière ? En ce qui me concerne, j'ai connu mieux, même si j'apprécie sentir le corps trempé d'un homme contre le mien !
-Comment osez-vous vous adresser de la sorte au général, insolent ?! s'indigna le second soldat.
-Taisez-vous un peu, reprit-il, agitant la main pour faire signe aux deux hommes, prenant le petit garçon sous son autre bras, je n'ai pas non plus dit que j'allais coucher avec votre patron. »


Link

Héros du Temps

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(vide)

Il avait simplement demandé à rencontrer l'officier supérieur quand un cavalier débuta sa charge. S'il n'avait pas eu loisir de s'attarder sur qui était son assaillant, il eut en revanche tout le temps d'aller gagner sa lame. Un instant, il se demanda pourquoi il s'évertuait à la conserver dans son dos en temps normal, quand il lui fallait bien moins de temps pour la retrouver à sa hanche. Le martèlement des sabots mis fin à ses interrogations, tandis que l'acier glissait doucement dans sa gaine. Il n'avait pas l'intention de se battre et espérait ne pas avoir à le faire... Mais s'il fallait une preuve de quoique ce fut il espérait que le fer qui était le sien saurait parler pour lui. En son fond intérieur, il pesta contre ces gardes si obtus qu'il lui fallait les affronter, et plus encore il pesta contre lui même ; pour ne rien apprendre du passé, ne rien tirer de ses leçons. S'il n'avait souhaité offrir une deuxième chance aux forces de Belle et de Llanistar, sans doute serait-il déjà à l'intérieur depuis un moment. Il n'aurait eu qu'à assommer l'un des lourdauds encore maladroits (tous ne l'étaient pas mais il y en avait plus d'un) et de s'accaparer son uniforme. Personne ne l'aurait reconnu.

Il se déporta sur la gauche, pivotant sur son pied fort — en l’occurrence. Il n'avait manqué de voir que les deux autres hommes se mettaient en formation, tirant piques ou hallebardes. Pourtant, c'est le chevalier qu'il chercha du regard. Ses traits se durcirent en même temps que sa poigne. Il grinça des dents, en se concentrant. Ses yeux persistaient à chercher ceux du cavalier. Et ils finirent par les trouver.  Avec un bref regard aux deux autres hommes, il désamorça son mouvement. Sans doute trop vite pour qu'eux en fasse de même, mais il ne comptait dorénavant plus sur lui même pour les arrêter — si tant est qu'ils leur soient encore possible de ramener leur bras. De toute évidence, l'homme qu'il attendait serait là avant qu'ils n'aient pu frapper et s'ils avaient été trop sots ou trop maladroits pour continuer, son ami saurait les ramener à la raison. De ça, au moins, il ne doutait pas.

C'est l'épée au ceinturon, propre — lavé, les cheveux clairs, décrassés, les ongles nettoyés et la gueule rasée de près — ; la tunique aussi neuve qu'impeccable que l'Hylien retrouvait Llanistar. Quand le Général l'enferma dans ses bras, il ne tarda pas à penser avec un brin d'humour que c'était une chance qu'il ait été reconnu. L'homme ne l'avait sans doute jamais vu ainsi. Aussi... Changé. « Tu remercies trop les dieux, Llanistar. Bien trop. », Glissa-t-il à son camarade, d'un ton taquin qu'on lui connaissait rarement. Et pourtant, le discours qu'il tenait à son Frère-de-Sang n'était pas nourri par le ressentiment qu'il éprouvait vis-à-vis des Déesses. Sa venue n'avait rien de providentielle : c'était l'oeuvre du Roi des Voleurs. S'il venait, c'était justement pour participer à la chasse (le mot était bien choisi) à laquelle il l'avait invité. L'Hylien s'extirpa de l'étreinte du Nordique. « Tu parlais d'une chasse. Que traquons-nous ? » S'enquit l'Enfant-des-Bois, redevenant sérieux. S'il était une chose qu'il haïssait par dessus-tout, c'était bien celle là. Devoir se plier aux enfantillages, aux caprices et aux mises en scènes de Ganondorf l’écœurait plus que tout. Tournant le dos à l'allée qu'il avait emprunté pour venir jusqu'ici, il laissait son regard se perdre entre les soldats qui patrouillaient, tenaient leurs positions ou jouaient leurs soldes aux dés. Tant d'hommes étaient réunis sur une si petite place qu'il aurait été impossible de faire un mouvement sans qu'un d'eux ne s'en aperçoivent.

Avant que son ami ne reprenne, il avait fermé le poing. Il ignorait tout du mal qui rongeait la Citadelle mais se rassurait de voir que le Rusadir en personne prenait la mesure du danger. Pour autant... « Dis moi... », Commença-t-il, sans regarder le gradé. « Qu'est-ce qu'on fait ici, au juste ? Est-ce vraiment la Cité qu'il nous faut protéger ? » Il était rare qu'il fasse part de ses doutes, même à Zelda. Le Seigneur du Désert l'avait guidé jusqu'ici, sachant pertinemment qu'il n'aurait aucun mal à le mener où il le voudrait. Mais maintenant qu'il était arrivé, maintenant qu'il avait le sentiment d'avoir été manipulé, il restait indécis. Ne s'agissait-il pas justement de les éloigner tout deux d'une véritable menace ? « Ta vie a-t-elle été mise en danger ? » Demanda-t-il brusquement, coupant encore une fois Llanistar, s'il espérait répondre. Cette fois-ci, le givre qui dansait au fond des pupilles de l'Hylien vint affronter le gris orageux qu'abritaient les yeux du soldat.

Un cri fusa, sur sa gauche. D'instinct, le Fils-de-Personne pivota, de trois quart face à Llanistar. La boucle de Zelda se balançait au bout de son oreille, suffisamment lourde pour qu'elle lui revienne à l'esprit. Un rayon de soleil glissa doucement dessus, la faisant briller de milles-feux un instant. Portant sa main en visière, Link jeta un oeil. « Tu le connais ? » Glissa-t-il à l'attention du Général, non sans détailler le voyageur. Une silhouette presque maigrichonne, bardée de cuir par dessus une simple chemise. Des cheveux courts, en bataille, le visage pale et rongé par un début de barbe. Si le soleil l'empêchait de distinguer clairement les traits du garçon, il avait un profond sentiment de déjà-vu. Un gamin vêtu d'une longue robe noire l'accompagnait, sans qu'il ne puisse dire là aussi s'il avait déjà vu ou non. Fronçant les sourcils, il tâcha de remonter aussi loin que ses souvenirs le lui permettaient. La démarche de l'inconnu lui était familière. Son insolence l'était également, et sa voix le ramenait à une époque révolue. Le temps des Guildes et des Compagnies d'avantage que celui d'une armée unie. « Light. » Murmura-t-il. Un demi-sourire écartait de nouveau ses lèvres, alors qu'il retrouvait un deuxième ami le même jour. Quant à son camarade, il soupçonnait qu'il s'agisse du gamin avec qui il avait partagé les geôles de Cocorico. Du regard, il balaya la foule maintenue à l’extérieur par le blocus ordonné par Llanistar, cherchant après Cécilia ou la jeune Zora qui les accompagnait également, sans parvenir à les retrouver.

"J'ai eu quelques ennuis à Cocorico." Lâcha Link à son frère de sang, sans plus d'explication. « L'un de ces hommes était avec moi. Quant à l'autre, c'est un ancien compagnon d'arme. M'est avis que nous pourrions avoir besoin de leurs talents. » Ajouta-t-il, le visage toujours fendu d'une moue discrète, mais appréciable. Après que les deux gardes laissent passer leurs compagnons, le Héros déchu retourna son regard sur les hommes dont les armures étincelaient sous le soleil estival. Ses yeux bondissaient de soldat en soldat, à la recherche de ce qui lui semblait le mieux défendu. Et même s'il lui semblait étrange de l'admettre c'était bel et bien la bouche d’égout qu'il avait repéré un peu plus tôt. « Ca se terre là dedans, non ? » Sa question n'était que rhétorique. S'il était heureux de ces brèves retrouvailles, il estimait également qu'elles pouvaient attendre encore quelques heures. Ou quelques jours.

Saisissant une lanterne tendue par un homme, il se glissa à l'intérieur. En un bond, il rejoint la chaussée sale, au fond des catacombes, avant de se couvrir le nez de la main qu'il avait gardé libre. L'obscurité tamisait les lieux, mais c'étaient les relents et la pestilence qui régnaient en maîtres.« Funérailles... — » Jura-t-il, la main toujours sur le visage. Le sol boueux était glissant. Du bout de la botte qu'il n'avait pas su garder propre, il retourna le cadavre d'un rat mort noyé, ou pour avoir avalé trop d'eau. A la lueur de sa lanterne il lui semblait possible de deviner les organes ballonnés de l'animal, au travers d'un filament de peau bien trop tendu. Du pied, il jeta la carcasse dans le caniveau bien trop rempli, quelques centimètres en contrebas. Jetant un dernier regard vers le ciel, il distingua une silhouette descendant l'échelle de fer, à contre-jour. Sans plus attendre après ses camarades, il s'engagea dans le tunnel, le débarrassant des dépouilles de rongeurs qui pavaient l'allée. A mesure que l'eau les charriait, il commença à s'interroger. Combien étaient-ils ? Il lui semblaient être des centaines, voire des milliers, mais il ignorait ce qui avait pu tous les tuer de la sorte. Certains étaient morts noyés, incontestablement. D'autres en revanche, étaient plus secs que les dunes du Désert, quand ils n'étaient pas simplement éventrés ou séparés en deux parties à la coupe nette. Il se retourna vers celui qui le précédait — Llanistar, lui soufflait son intuition et le regard concis que lui avait permis le flambeau de sa lanterne — et lui intima le silence d'un doigt sur les lèvres. Sans bruit, il tira son épée et reprit la marche, jusqu'à un cul de sac. Le chemin qu'ils avaient suivi s'arrêtait sur une espèce de réservoir. Mu par un pressentiment, il confia sa lanterne au Général, avant de lui donner des instructions. « Attends moi là un instant. Si je ne suis pas revenu d'ici trois minutes, fais comme bon te semble. » Excalibur regagna son fourreau.

L'eau était froide, en plus de drainer des centaines de restes animaux. Bien vite, elle avait atteint sa taille. Il frissonna. Du bras, il écarta les rats qui flottaient à la surface. D'abord sur sa droite, puis sur sa gauche, pour se ménager un espace de plongée. L'odeur assaillait ses narines et la bile naissait au fond de sa gorge. Il toussa, alors que la trouée qu'il avait réalisé commençait déjà à se reboucher. « Cesses de jouer les fillettes », pensa-t-il en grimaçant. Après tout, cela n'était que des rats. Il ferma les yeux, inspira autant d'air qu'il lui était possible en dépit de la puanteur et s'engouffra sous l'eau. La crasse colla ses cheveux à ses tempes, mouilla son front. Il avait l'impression de nager dans de l'encre : il n'y voyait presque rien et le peu qu'il apercevait manquait de le faire hoqueter. Les bouteilles brisées ne le dérangeait pas, quand elle ne venaient pas déchirer l'abdomen des rongeurs. Les entrailles de certaines bêtes semblaient nager avec lui. Il progressait lentement mais il progressait. S'il était persuadé que l'eau elle même cherchait à le ralentir, c'était parce qu'une épaisse pellicule de boue saumâtre le retenait. Lui piquait les yeux.

Il commença à manquer d'air, mais n'avait pas encore atteint la moitié du bassin. Obscurité faisant, il avait sous-estimé la profondeur de la crevasse sous marine. Sans savoir s'il serait capable de gagner le grillage abîmé qu'il distinguait tout au fond, il repartit de l'avant. D'ici peu, il pourrait respirer de nouveau. S'il avait conservé les masques glanés à Termina, tout aurait été plus simple... Mais il ne parvenait à se souvenir où il les avait laissé et ne retrouvait pas le passage vers la province dont il commençait à douter de l'existence matérielle. Quelques brasses le menèrent plus bas encore vers le fond. Ses poumons le brûlaient avec la vigueur d'un feu de camp, mais pire encore il avait l'impression que des braises encore rougeoyantes lui avait dérobé ses yeux. Il força la cadence faisant fi de la douleur qui montait en lui. Bientôt, tout ne serait plus qu'un mauvais souvenir. De nouvelles brasses le tirèrent à nouveau vers les dalles qui pavaient le gouffre. Ses doigts se refermèrent sur l'un des barreaux d'acier. Ils étaient quatre, le cinquième ayant été arraché, quelque part entre les trois premier. Luttant encore un peu, il se faufila entre les petits piliers et gagna le corridor. Du pied, il se servit des restes du grillages comme d'un ressort.

Il perça la surface de l'eau et inspira goulûment et bruyamment. L'air avait beau être vicié, il lui donnait tout de même le sentiment d'être plus vivant que jamais. Lentement, il s'arracha complètement à nappe stagnante pour mieux s'appuyer contre les parois devenues verdâtre de moisissure. Il resta un instant ainsi, à reprendre son souffle, ayant perdu la notion du temps. Quand il se releva, il dégagea ses cheveux maculés de devant ses yeux, même s'il n'y voyait pas plus. Sans source de lumière, il n'y verrait de toute façon rien.


Llanistar van Rusadir


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« Dis moi... Qu'est-ce qu'on fait ici, au juste ? Est-ce vraiment la Cité qu'il nous faut protéger ? »

Les dieux pouvaient foudroyer le nordique si il avait la moindre idée d'une explication à tout ceci. De tout ce qui le rongeait depuis la veille, c'était sans doute son ignorance quasi totale qui l'insupportait le plus. Quand bien même la vérité dut elle être terrible, Llanistar aurait préféré la connaître que continuer à avancer dans un mystère brumeux. Il pesa soigneusement ses mots, et glissa à son frère de sang, sans élever la voix afin de ne pas faire naître un mouvement de panique,

« Nous chassons l'invisible. Quand à ce qu'il nous faut protéger, je l'ignore. »

Link semblait lui aussi avoir abandonné sa bonne humeur pour afficher une mine soucieuse que le général ne comprenait que trop bien. D'ailleurs, le simple fait que le Héros soit présent ce jour là à cet endroit lui apparaissait comme une coïncidence trop belle pour ne pas cacher quelque chose. Et si le nordique accordait une confiance totale à l'Hylien, il savait leur ennemi assez sournois pour parvenir à les manipuler, tous les deux. Une pensée fort peu confortable.

« Ta vie a-t-elle été mise en danger ? »

Llanistar fut surpris par la question. Link semblait faire allusion à autre chose que son escapade dans les égouts de la veille. Le ton du héros trahissait une réelle inquiétude, comme si l'affaire pouvait avoir un lien direct et important avec lui. En vérité, pas un instant il n'avait envisagé le problème sous cet angle. A première vue, il semblait improbable que quelqu'un ait pu prévoir qu'il déciderait de s'occuper personnellement de l'enquête... Sauf que c'était lui tout craché. Quiconque l'avait suffisamment observé pouvait s'en douter. Le soupçon l'envahit, si violemment qu'il lui parut qu'on lui serrait soudainement une corde autour du cou. Mais avant qu'il ait le temps de répondre à son frère de sang, un cri venant de la ceinture de garde leur parvint, et Link, après s'être retourné, lui demanda,

« Tu le connais ? »

Brusquement sorti de ses pensées, Llanistar tendit l'oreille, et la voix lui parut familière. Il se retourna pour reconnaître son infortuné compagnon qui bataillait pour passer le périmètre.

« ...vez-vous trouvé notre romantique balade souterraine la fois dernière ? En ce qui me concerne, j'ai connu mieux, même si j'apprécie sentir le corps trempé d'un homme contre le mien !

Un instant, Llanistar se méprit sur la moquerie de l'homme. Craignant que son secret venait d'être révélé sur la place publique, il en eut le souffle coupé et son regard trahit il sans doute sa peur. Puis, aussi vite qu'un yeux se ferme, le général se ressaisit en captant le ton et le sourire ironique de son soi-disant amant d'un soir. Il croisa le regard de Link et feinta l'amusement tandis que son coeur continuait à battre une mesure martiale.

« Light. »

« Tiens donc, c'est donc son nom ? Il m'a dit s'appeler Lloyfell, hier. »

« J'ai eu quelques ennuis à Cocorico. L'un de ces hommes était avec moi. Quant à l'autre, c'est un ancien compagnon d'arme. M'est avis que nous pourrions avoir besoin de leurs talents. »

Link se montrait avare dans son récit mais Llanistar compris que c'était là l'essentiel et il fit signe aux gardes de les laisser passer. Sans doute aurait pu s'en abstenir d'ailleurs, car les soldats semblaient prêt à s'exécuter dés lors qu'ils avaient entendu les mots du blond. Le nordique sourit à l'idée que Link aurait sans doute pu être le général le plus adulé d'Hyrule, si il avait eu ne serait qu'un début d'envie d'endosser ce rôle. Tandis qu'ils approchaient, les yeux gris du duc scrutèrent les deux nouveaux arrivants. Lloyfell avait visiblement bien récupéré de sa nuit et affichait clairement une meilleure mine que la veille, bien qu'il y eut encore dans son regard quelque chose que Llanistar ne pouvait s'empêcher de considérer comme étrange... anormal. Quand au second, c'était presque encore un enfant, qui ne portait aucune arme à sa ceinture. Il fallut au nordique toute l'estime qu'il portait à son frère de sang pour ne pas questionner son choix de l'inclure dans la chasse.
Et d'ailleurs, Link semblait déjà absorbé par la tache qu'ils avaient à accomplir. Il observait fixement la bouche d'égout, prés de laquelle restaient des traces de sang, comme des marques d'infamie.


« Ca se terre là dedans, non ? »

« Quoi que ce soit, oui. Plus pour longtemps, sans doute. Mes hommes ne pourront pas isoler un quartier entier très longtemps. Il faut aller débusquer la bête. »

Le héros lui emboîta alors aussitôt le pas et descendit en premier. Llanistar l'imita, s'emparant d'une seconde lanterne qu'il coinça dans sa nouvelle main. Un instant, il tenta d'en fléchir les doigts pour en refermer totalement la poigne mais l'effort était trop conséquent et il abandonna. Juste avant de passer dans le monde du dessous, il eut un regard amusé vers Lloyfell et lui asséna, moqueur,

« J'espère ne pas avoir à vous remonter cette fois ! »

Une fois descendu, tant bien que mal, à une main, Llanistar dut se faire une raison. Les égouts étaient tels qu'il s'attendait à les retrouver, en légèrement pire. L'inondation de la veille avait eu raison de beaucoup de rats et leurs cadavres flottaient en nombre à la surface de l'eau croupie. En prévision d'un nouveau désastre crasseux, il s'était équipé plus légèrement. Des bottes de cuir montantes et étanches, une armure mêlant maille et cuir plus légère et plus souple, et son épée pour seule arme. Il espérait avoir ainsi autant de chances face à sa proie qu'en cas de nouvel imprévu aquatique.
Link ne l'avait pas attendu et il dut se fier au son et à la lumière de sa lanterne pour le rejoindre, d'un pas rapide. Le Héros s'était arrêté, visiblement absorbé par les cadavres de rats. C'est là que le général vit ce qui ne collait pas. Beaucoup ne devaient pas la mort à la noyade, mais à bien pire. Son frère de sang lui imposa le silence d'un doigt sur les lèvres et il acquiesça, sa main valide dés lors prête à dégainer au moindre danger. Finalement, ils débouchèrent sur un réservoir, et un cul de sac. Retenant un juron, Llanistar était prêt à retourner sur ses pas lorsque Link lui tendit sa lanterne.


« Attends moi là un instant. Si je ne suis pas revenu d'ici trois minutes, fais comme bon te semble. »

Le général s'apprêtait à protester mais le Hylien rengaina et fendit la surface de l'eau croupie d'un plongeon agile. Cette fois, le nordique ne se retint pas de jurer mais il ne le suivit pas. De fait, il en était incapable, avec un équipement comme le sien. Faisant le tour de la cuve, il tendit sa lanterne au dessus de l'eau, tentant d'en percer la noirceur et la crasse mais rien n'y faisait. Une minute passa. Puis une deuxième. Et lorsque le délai fut écoulé, Llanistar décida qu'il n'en pouvait plus.
S'efforçant au mieux de faire le vide dans son esprit, il oublia le réservoir, l'eau puante, l'humidité, ses deux compagnons... Rien n'exista plus que lui et la force de son esprit. Alors, il ouvrit son don en grand. Le monde s'ouvrit et s'offrit à sa conscience. Le nordique vit un rat remonter une pente mouillée non loin, il entendit une goutte tomber dans un canaux à quelques murs de lui, et il senti Link. Deux murs assez fins le séparait de lui. Il se ferma à nouveau, réintégrant son corps et ses sensations. Comme c'était toujours le cas, il fut envahi de nausées, qu'il laissa passer sans résister. Finalement, après quelques instants, il avait récupéré ses moyens.
Son regard se posa sur le premier obstacle entre Link et lui, puis sur sa main.

Llanistar se détestait déjà pour la souffrance qui serait sienne, mais il n'y avait pas de temps à perdre. Dans son état...différent, il avait capté d'autres présences que celles de son frère, et ça n'était pas des rats. Inspirant profondément, il s'approcha du mur aux pierres branlantes, fragilisé par des décennies d'humidité. Avec un cri rauque, il le percuta de sa main de métal. Une fois, deux fois. La douleur s'empara de lui à mesure que la vis tremblait dans sa chair, mais elle ne fut en rien comparable à ce qu'il avait déjà vécu. L'artisan du château était réellement un maître et il s'était surpassé. Après plusieurs coups, le nordique donna de violents coups d'épaules et, finalement, une partie des pierres se descellèrent et le mur chuta. Au delà, plusieurs mètres plus loin, un autre mur l'attendait. La rage marquée sur ses traits, il eut un regard pour ses deux compagnons et se jeta à l'assaut de son ennemi immobile.


Roshu Aaron


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Alors que le sorcier essayait de se débattre pour rejoindre les chevaliers et de s’échapper de l’emprise du garde. Jusqu’à l’arrivé d’un autre monsieur, un peu plus grand que le garçon, qui lui pris par le bras. Pour le coup, le garde ne l’avait plus entre les mains mais le visage de Gallyfrey affichait la tête d’une personne blasée, les yeux plissés. Se faire balader de bras en bras étant pour le moins gênant, surtout après les propos de cet individu. Le garçon aux cheveux blancs ajouta en le fixant:  « Inutile de déballer votre vie privé avec le général, surtout quand je suis à côté »

Et puis, grâce à Link, et le général qui donna son aval pour entrer, le second éclat s’écarta de l’homme en redressant son col. Il jeta aussi un coup d’œil à cet adulte, son visage lui était familier, ainsi que les vêtements. S’en suivit un grand flash dans l’esprit de Roshu. Des souvenirs de son passé, son époque révolu, quand il était une autre personne. Il secoua sa tête pour extirper ses pensées et souri aux gardes, comme s’il les narguait avant de rejoindre le duo. Il se retrouva à hauteur du général ainsi que du héros du temps. Au lieu de serrer les mains de ces coéquipiers ou de faire une accolade, l’adolescent se contenta d’un salut militaire mais avec deux doigts. Il vit ensuite les dégâts sur la bouche d’égout.

Cette journée risquait d’être longue. La petite aventure dans les égouts n’était pas au tout le monde, surtout pour le sorcier. Mais s’il fallait braver l’odeur nauséabonde de ces souterrains ainsi que leurs petits habitants rongeurs pour avoir le fin mot de l’histoire, autant s’armer de courage. Car oui, si le général ou Link n’avait prononcé aucune information sur ces mercenaires, il avait fait le rapprochement entre les propos de la mercenaire dans la prison et le pourquoi de la présence des gardes ici. Avant d’entrer à l’intérieur, l’enfant mit son bras gauche devant son nez et prit sa baguette de sorcier avec sa main dominante.

Gallyfrey essaya du mieux qu’il peut de ne pas vomir son déjeuner, surtout après avoir vu des cadavres de rats. Les professeurs, son père, son frère, ne l’avaient jamais appris à se confronter contre des ennemis dégoûtants. Le jeune homme essaya du mieux qu’il pouvait d’avancer en essayant d’esquiver tout ce petit monde. Puis une fois dans une impasse, le chevalier partit de son côté, laissant le petit groupe ici. Après trois minutes, le sorcier de feu décida d’aller à sa recherche et fit quelques pas, avant de se rendre compte qu’il partait tout seul. Il se retourna et entendit un énorme bruit. Le général essaya de détruire le mur avec sa force. Bon sang mais c’était quoi ce délire ? Puis le Solarien remarqua que le bras de cet homme était en métal, une sorte de prothèse. Un super soldat ? Une journée riche en surprise …

Et puis les voilà de nouveau face à un ennemi coriace tout en pierre. Alors que le général le chargea de nouveau, Roshu le stoppa net en attrapant son épaule gauche. Le sorcier avait une petite idée en tête, histoire de préserver ce qui reste de santé à ce général. Il le demanda de reculer un peu. Une fois à une distance raisonnable du mur, le sorcier pointa sa baguette vers l’obstacle et prononça :
« Fire Impact ! » La cible explosa littéralement, sous un bruit assourdissant et un nuage de fumée. Le garçon baissa sa tête et se protégea les yeux avec son bras. Le brouillard se dissipa, laissant place à une vue sur le chevalier aux cheveux blonds.

Le garçon à la tenue sobre se frotta les mains et se tourna à ses deux coéquipiers, avec un grand sourire en leur disant :
 « Magnifique feu d’artifice, non ? » Avant de s’avancer vers Link, d’un pas pressé, s’adressa cette fois à l’intéressé, en reprenant son ton plus sérieux « Vous avez mis du temps, quelque chose de nouveau ? »


Lloyfell


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(vide)

Le noble général avait accompagné sa descente en gênant le maraudeur, lui rappelant leur triste aventure dans ce même trou à rat. Lloyfell ricanait malgré tout suite à cette remarque qu'il aurait préféré ne pas partager avec Link et le garçon. Il les suivait lui aussi, un peu hésitant, en posant l'un après l'autre ses mains et ses pieds sur les barreaux pour descendre dans le souterrain.

Le roturier s'efforçait à ne prononcer mot, pendant que sa condition mentale lui incitait à faire l'inverse. D'habitude très peu prolixe, le précieux breuvage que son corps raffolait le rendait très loquace. Il avait eu la légère sensation d'avoir ennuyé le général avec ses longs discours la fois précédente, alors qu'il n'était ce jour-là pas sous l'emprise du nectar.
Il observait ses compagnons agir tour à tour. Son frère d'arme avait plongé dans l'eau croupie.
« Il aurait au moins pu retirer ses vêtements... », pensa-t-il, esquissant un léger sourire et hochant la tête. Après tout ce temps, Link n'avait pas changé. Il était toujours une figure très représentative de bravoure, mais parfois aussi d'inconscience. Lloyfell, lui, ne l'aurait en aucun cas suivi dans ce mausolée aquatique. Surtout après sa traumatisante balade de la dernière fois avec le général. Rien que de poser ses yeux sur les restes de l'inondation le faisait frémir.
Tandis que Link traçait son chemin à travers les cadavres et diverses matières organiques, Llanistar et le jeune garçon dont il ne connaissait d'ailleurs toujours pas le nom venaient de détruire deux murs l'un après l'autre. Le premier avait donner quelques coups de poing et d'épaule, tandis que le second avait pulvérisé aussi son propre pan de mur après avoir prononcé quelques mots que le paladin ne pouvait pas déchiffrer, ce qui provoqua une sorte de boule enflammée précédant un épais nuage de fumée. Le tout avait par ailleurs momentanément redonné une odeur bien plus supportable que ce que les quatre hommes pouvaient sentir depuis leur descente. Presque comme si cette magie avait redonné une once de vie dans cette gargantuesque et labyrinthique nécropole.


« Bien, avançons alors. »

Lloyfell prit donc la tête de cet étrange et incohérent petit groupe que, sans attendre de ses compagnons une simple ou que ceux-ci ne le suivent. En effet, qui aurait cru que le général de l'armée Hylienne se permettrait de descendre en territoire prétendu hostile accompagné d'un homme connu comme un justicier, d'un jeune garçon en pleine croissance au lexique saugrenu et d'un vagabond lunatique anticonformiste, plutôt qu'y aller avec ses soldats en qui il devait avoir grande foi ?
Il avançait confiant, ne se doutant pas qu'une petite fête avait été organisée en l'honneur des quatre individus un peu plus loin. Lloyfell s'était arrêté d'un coup sec. Des silhouettes descendaient vivement de quelques rebords en hauteur sur les parois sales et humides des souterrains. Son instinct avait pris le dessus un court instant, juste à temps pour dégainer son épée de ses deux mains et parer un coup de l'avant en la positionnant à l'horizontale. Il n'avait pas pu discerner quel était le type d'arme de son assaillant, aussi il commençait à observer l'arc de cercle qui s'était formé devant lui, n'osant pas se retourner pour éviter de laisser une ouverture à l'ennemi. La lame face au comité d'accueil, il tentait de compter combien de silhouettes se présentaient à lui. Il y faisait malheureusement trop noir pour le savoir précisément, mais il était sûr d'une chose : ils étaient bien trop nombreux pour le quatuor.
Avant de tenter quoi que ce soit, il chercha aux alentours la présence d'une ouverture vers la vie, l'air frais, la lumière. Il en doutait, mais s'était tout de même empressé de tenter le coup ; lâchant un sifflement aigu et perçant, il appelait Leanne, son aigle.


« Je sais, on est beaux et impressionnants, pas la peine de nous siffler ! » affirma l'un des hommes face à lui, ne pouvant pas s'empêcher d'ajouter un rire gras et exagéré. S'efforçant encore à garder la bouche fermée, Lloyfell répondit de la seule façon qu'ils lui laissèrent dans pareille situation : il empoigna la fusée de son arme plus fermement, fit un délicat premier pas, puis trois autres suivirent afin d'asséner un premier coup aux attaquants. Il trancha verticalement en-dessous du genou gauche de celui qui osa se moquer ouvertement de lui. Voilà bien longtemps qu'il ne put sentir cette sensation, celle de trancher l'adversaire ! Additionné aux effets de la drogue, l'acte fut encore bien plus jouissif qu'à l'accoutumée. Toujours sans dire mot, Lloyfell esquissa un sourire tout en revenant sur sa position, puis l'adrénaline commença à monter. De plus en plus. Encore plus intense.

Le paladin ne savait pas à quelle distance se trouvait ses compagnons, il ne savait même pas s'ils étaient encore là d'ailleurs. Il ne pouvait pas baisser sa garde en se retournant, tout ce qu'il lui restait donc était l'espoir, avec peut-être une once de chance. Une chance qui jusqu'ici ne l'avait jamais trahi, puisqu'il aurait du mourir plus de fois qu'on ne peut le compter avec deux mains. Cette-fois sera-t-elle sa dernière chance ?


[spoiler][/spoiler]

Stanislas se glissa dans les tunnels sombres et mal odorants. Les catacombes du Bourg, voilà un endroit qu'il aimait, bien plus que le trou d’où on l'avait tiré avant de lui enseigner les arcanes. Malingre, et encore plus blanc qu'a Cocorico, ses yeux noirs scrutaient l'obscurité de par dessous le capuchon qu'il avait rabattu sur son visage. Manquerait plus que ces imbéciles de Cocorico le reconnaisse. Il ne voulait pas. Il avait encore a faire. Ses pieds agiles flirtèrent avec la boue merdeuse qui stagnait au sol.  Il secoua la tête et marmonna un sort. Aussitôt ses pieds quittèrent la boue, tandis qu'un souffle d'air lui permettait de léviter doucement, au dessus de cette bouillasse infâme.

« Ne perdons pas de temps. » lança-t-il au nain qui l'accompagnait et qui, lui, devait patauger dans la gadoue.

Oui il fallait a tout prix arriver les premiers. Dans quelques heures, tout le gratin serait la, du plus rutilant soldat, à ce traîne misère tout fringué de vert, en passant par ses puants compagnons. Manquerais plus que les gonzesses soient de la partie. Voila qui excitera les troupes. Une Zora, ils ont jamais testé ça. Et la brunette … Hum il est possible que notre mage, aux chevilles un peu gonflée la garde pour lui seul. Deux mages dans une même pièce, voir un même lit … y'a de quoi faire des étincelles.

Le second chef des Soleils Rouge s’arrêta, ses pieds soulevés par magie. Ah ! Il les avaient bien bernés. La prochaine fois qu'il verrait le mignon petit mage feu follet, ce sera pendant qu'il lui tiendrait le visage dans la boue, en attendant tranquillement qu'il se noie. Tiens en voilà un a qui ça fera des pieds d’épargner un homme. A l'avenir il y songerait peut être a deux fois … Ah non , vu qu'il sera mort … Ah … C'est ballot ça.

Et tout en réfléchissant a ses projets il disposa ses hommes. Une faible lueur brillait dans le lointain. Mais les archers de Stanislas avaient l'habitude de se déplacer dans le noir, ne distinguant rien d'autre que la vague silhouette de celui qui se trouvait devant lui. La lumière qui venait vers eux, c’était leur cible. Stanislas leva un bras et murmura une incantation. On ne sait jamais, il valait mieux être prudent. Un crépitement magique, un bourdonnement et … fiouuuuuuu … la barrière élémentaire s’éleva. Le mage maîtrisait le vent, d'une façon incroyable. Il pouvait créer des boucliers et des barrières quasi indestructibles. Malheureusement il ne savait pas attaquer. C'est pourquoi il comptait sur les dix archers qui se tenaient dans son dos. Les hommes tenaient déjà l’empennage de leur flèche tout contre leur joue, leurs souffle se ralentissait, pour ne faire plus qu'un, au moment où la volée mortelle irait s'abattre sur les fils de chien en face. Stanislas éprouva un plaisir presque pervers a l'idée de la souffrance dont il allait être le témoin. Il adorerait voir les corps se trémousser de douleur, se tordre dans l'agonie final, hérissés de flèches. La salive lui dégoulinait presque au coin des lèvres, et il dut faire un geste pour l'essuyer.

En renfort au cas ou ça suffirait pas, de transformer cette bande en porc-épique, une dizaine de fantassins, armés d'épées, de haches et de lances attendaient cachés dans les recoins, a l’abri des dommages collatéraux. Llanistar que les Putes au Visage d'or aient sa raclure d’âme, ne pourra pas les voir, étant donné le camouflage qui les recouvraient. Ces hommes n'avaient pas hésité a se plonger de longues heures durant dans la merde environnante, laissant jusqu'à leur peau prendre la teinte de l'eau.

Mais il n’était pas temps, pas encore. La lueur indiquait que leurs ennemis approchaient. Et tout a coup … ils furent là. Stanislas serra les dents de rage. Pourquoi ? Il voulait que leur arrivée se fassent lentement, qu'ils s'épuisent a patauger dans la boue, les détritus, qu'ils perdent leur moral en arrivant a eux, que le désespoir s'empare de leur âme. Un grondement frustré monta dans la gorge du mage, tandis qu'il comptait seulement trois hommes. Mais parmi eux que de la crème. Et le mignon petit mageounet. Mais pas de fille … Dommage. Les mecs tireront la gueule puis y iront s'en chercher d'autres. Parait qu'il y a une jolie blonde dans le château, et les catacombes vont jusqu'en dessous. Ça pourrait valoir le coup …

Un des hommes siffla. En réponse un des rustauds sortit de la boue et lui crachat dessus : « Je sais, on est beaux et impressionnants, pas la peine de nous siffler » Et il rit, suivit de prêt par ses amis. Stanislas savait ce qui se préparait. Tout son plan partait a l'eau ! Si ces gros bras chargeaient au lieux de rester support, le risque de pertes dans les rangs des soleils s’élevait. Aussi il fit un geste, un seul …
Et une volée de flèches s’abattit sur Llanistar, Lloyfell, Roshu Aaron.

... Alea Jacta Est ...

Trois dés à trois faces (D3) seront utilisés pour clarifier deux points du RP laissés au hasard. Ils concerneront chacun l'un des Protagonistes et définiront l'impact de l'attaque a distance de Stanislas et de ses sbires.
D3 : Roshu Aaron

Si le résultat est 1 :
Roshu est touché par au moins un tir et sévèrement blessé (articulation, point vital, à la discrétion du joueur) et est condamné à traîner difficilement sa carcasse tout du long du RP. Ses capacités sont naturellement mises à mal et chaque mouvement devient horriblement douloureux, voir dangereux.

Si le résultat est 2 :
Roshu est touché superficiellement par un tir. La douleur est présente, certes, mais il lui est encore possible de l'ignorer et de continuer sans que son corps n'en soit trop dérangé. L'endroit où la flèche se fiche est laissé à la discrétion du joueur.

Si le résultat est 3 :
Roshu est doué d'une chance incroyable. Aucun des traits ne parvient à l'approcher, et il semble presque protégé, comme si les Déesses avaient décidé que sa mission relevait du divin ; et qu'il fallait lui venir en aide.


D3 : Lloyfell

Si le résultat est 1 :
Lloyfell est touché par au moins un tir et sévèrement blessé (articulation, point vital, à la discrétion du joueur) et est condamné à traîner difficilement sa carcasse tout du long du RP. Ses capacités sont naturellement mises à mal et chaque mouvement devient horriblement douloureux, voir dangereux.

Si le résultat est 2 :
lloyfell est touché superficiellement par un tir. La douleur est présente, certes, mais il lui est encore possible de l'ignorer et de continuer sans que son corps n'en soit trop dérangé. L'endroit où la flèche se fiche est laissé à la discrétion du joueur.

Si le résultat est 3 :
Lloyfell est doué d'une chance surnaturelle. Aucun des traits ne parvient à l'approcher, et il semble presque protégé. Son arme semble bénie et il fait un ravage autour de lui.

D 3 : Llanistar van Rusadir

Si le résultat est 1 :
Llanistar est touché par au moins un tir et sévèrement blessé (articulation, point vital, à la discrétion du joueur) et est condamné à traîner difficilement sa carcasse tout du long du RP. Ses capacités sont naturellement mises à mal et chaque mouvement devient horriblement douloureux, voir dangereux.

Si le résultat est 2 :
Llanistar est touché superficiellement par un tir. La douleur est présente, certes, mais il lui est encore possible de l'ignorer et de continuer sans que son corps n'en soit trop dérangé. L'endroit où la flèche se fiche est laissé à la discrétion du joueur.

Si le résultat est 3 :
Llanistar est doué d'une chance de cocu. Aucun des traits ne parvient à l'approcher, comme si la barrière magique l'entourait lui aussi.
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[spoiler][/spoiler]

Qui ose s'aventurer dans son domaine ? Replié dans le froid et dans la boue, son corps blanc luisant dans la pénombre, il leva la tête. Un sourire lui barrait la face, son long cou se déplia. Sa bouche plus qu'immense s'ouvrit en large. Il hurla, un cris horrible et aigu. Il ne tolérait pas qu'on pénètre dans sa demeure. Que ce soit oiseau, rongeur ou insecte, il s'emparait de tout ceux qui posaient la patte chez lui. Et la … il ne pouvait compter le nombre de pattes qu'il sentait résonner dans la boue immonde de son lit.

Fou de colère le Poigneur quitta le recoin sombre qu'il occupait, et jeta sa masse molle dans les boyaux puant des catacombes. Son ouïe le guida a travers les différents chemins qui composaient le labyrinthe sous terrain.

La colère augmentait a mesure qu'il devait avancer, traquer sa proie. Il aimait a être tranquille et a dévorer des petites bêtes. Les Bipèdes, il les exécrait. Son corps flasque se mouvait avec lenteur. Il ne voulait pas se servir de ses mains, aussi nombreuses que les rats dans les égouts. Il voulait garder ça en réserve, pour après …

Il arriva au moment ou les mercenaires a pieds fonçaient sur Lloyfell. Ils étaient trois et tenaient le Paladin en respect. Trois autres entouraient Llanistar et riaient a pleine voix, des rires bien gras. Le reste s'en prenait a Roshu. Depuis l'ombre d'où il observait la scène, son sourire diabolique découpant son visage en deux, la monstre compta au moins vingt cinq Bipèdes.

Et comme le damné qu'il était, le Poigneur entra dans une folie meurtrière. Ses deux mains visibles frappèrent le sol avec violence, tandis que les autres, innombrables filèrent a travers la boue, saisissant ici une cheville, la une tête, jaillissant du sol comme des démons de leurs boites, menaçantes et mortelles, balayant l'air tout autour d'elles.

... Alea Jacta Est ...

Trois dés à trois faces (D3) seront utilisés pour clarifier deux points du RP laissés au hasard. Ils concerneront chacun l'un des Protagonistes et définiront l'impact de l'attaque de notre sympathique invité.
D3 : Roshu Aaron

Si le résultat est 1 :
Roshu parvient a s’échapper aux griffes du Poigneur, cependant il doit toujours faire attention aux mercenaires qui lui font face.

Si le résultat est 2 :
Roshu est touché. Sa cheville est prise au piège et le monstre flasque se rue vers lui. Il est pour le moment pris au piège et en danger. Il ne peut échapper a la poigne du monstre de sa propre initiative.

Si le résultat est 3 :
Roshu a été attrapé au visage, il ne peut user de sa magie, ou de ses compétences aux armes car il risque de se blesser (il n'y voit pas la main lui couvre les yeux). Il ne peut échapper a la poigne du monstre de sa propre initiative. Pour le Poigneur, il n'est pas une priorité, mais le danger reste réel. N'oublions pas que Stanislas guette.


D3 : Lloyfell


Si le résultat est 1 :
Lloyfell parvient a s’échapper aux griffes du Poigneur, cependant il doit toujours faire attention aux mercenaires qui lui font face.

Si le résultat est 2 :
Lloyfell est touché. Sa cheville est prise au piège et le monstre flasque se rue vers lui. Il est pour le moment pris au piège et en danger. Il ne peut échapper a la poigne du monstre de sa propre initiative.

Si le résultat est 3 :
Lloyfell a été attrapé au visage, il ne peut user de sa magie, ou de ses compétences aux armes car il risque de se blesser (il n'y voit pas la main lui couvre les yeux). Il ne peut échapper a la poigne du monstre de sa propre initiative. Pour le Poigneur, il n'est pas une priorité, mais le danger reste réel. N'oublions pas que Stanislas guette.

D3 : Llanistar van Rusadir

Si le résultat est 1 :
Llanistar parvient a s’échapper aux griffes du Poigneur, cependant il doit toujours faire attention aux mercenaires qui lui font face.

Si le résultat est 2 :
Llanistar est touché. Sa cheville est prise au piège et le monstre flasque se rue vers lui. Il est pour le moment pris au piège et en danger. Il ne peut échapper a la poigne du monstre de sa propre initiative.

Si le résultat est 3 :
Llanistar a été attrapé au visage, il ne peut user de sa magie, ou de ses compétences aux armes car il risque de se blesser (il n'y voit pas la main lui couvre les yeux). Il ne peut échapper a la poigne du monstre de sa propre initiative. Pour le Poigneur, il n'est pas une priorité, mais le danger reste réel. N'oublions pas que Stanislas guette.

D3 : Les mercenaires.

Si le résultat est 1 :
Les mercenaires ont put parvenir a échapper aux griffes du Poigneur. Bien qu'ils soient effrayés, ils sont tout de même déterminés a mener a bien la tache qui leur a été confiée. Il se ruent a l'attaque.

Si le résultat est 2 :
Le Poigneur a put saisir a la cheville d'un tiers des Mercenaires. Ils ne peuvent se défaire de ce lien maudit par eux même. Les autres sont toujours parés a l'attaque et foncent sur les représentants du Bien.

Si le résultat est 3 :
Un tier des mercenaire a ete frappé au visage. Ils sont immobiles et ne représentent plus un danger. Attention a leurs amis.


Toute fois, il est rappelé que si l'ensemble des PnJs jouissent du statut standard, deux d'entre ceux qui sont présentés dans ce post ne peuvent pas être tués de l'initiative d'un joueur— il faut que leurs morts soient mentionnés dans un post semblable à celui-ci — Tout cela ne signifie pas qu'ils sont immortels, simplement qu'ils doivent être tués de la même façon que l'on tue un véritable joueur.
Bien sur, il s'agit de Stanislas et du Poigneur.

Et bien sur il est important pour vous de tenir compte des deux jeux de dés pour vos prochains post Rp.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Puissent les Déesses guider votre destin...

#1 'Dé à 3 faces' :

#1 Résultat :


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#2 'Dé à 3 faces' :

#2 Résultat :

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Link

Héros du Temps

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(vide)

Deux perles brillaient dans la nuit. A quelques mètres de là où il avait émergé s'ouvrait une antichambre qu'il devinait plus qu'il ne discernait. Fronçant les sourcils et plissant les yeux, l'Hylien s'arracha au mur, laissant sa main gagner sa hanche. Sans bruit, il s'avança, progressant lentement mais silencieusement vers ce qui lui semblait être deux bougies éloignées. De toute évidence, cela faisait bien plus de trois minutes qu'il avait abandonné ses compagnons, et il comprenait que ceux-ci aient fait le choix de ne pas le suivre. Le visage de Light s'était creusé plus encore qu'il n'avait fondu. Son teint, auparavant basané s'était effacé, remplacé par un blanc terne et délavé. Le gamin avait l'air fatigué, également. Il était loin de le connaître autant, mais les poches qui se dessinaient sous ses yeux trahissaient son épuisement avec suffisamment de justesse qu'il n'y avait pas besoin d'en savoir beaucoup. Quant à Llanistar... L'armure qu'il portait – sans être de plaques et d'acier – comportait suffisamment de cuir bouilli et de fer pour le dissuader de piquer une tête.

Il n'en grinça pas moins des dents. L'air ne lui manquait plus, mais le froid qui le mordait le faisait avec trop de hargne pour qu'il l'ignore. Sur les catacombes demeuraient silence et ténèbres. Il frissonna doucement, avant de renifler pour mieux cracher. Ses pieds s'enfonçaient dans la boue visqueuse et collante, accrochant ses bottes, à mesure qu'il avançait. Discret, prudent et accroupi, il progressa vers l'antichambre que fuyaient quelques rongeurs affolés, passant entre ses mollets. Sa main droite vint s'appuyer sur la parois malmenée par la moisissure et la rouille. Sur sa gauche s'affairaient des voix qu'il ne parvenait à reconnaître, étouffées par les roches épaisses du mur tandis qu'au dessus lui retentissaient quelques rires gras. Dans un sifflement sec, il tira au clair la lame qui pendait à sa ceinture. Ses deux mains se rencontrèrent sur la hampe de l'épée, comme deux courtisanes retrouvant un amant commun.

Les éclats de voix ne durèrent guère, s'évanouissant dans l'obscurité et dans la nuit. Le chandelier, lui, restait inflexible. Les flammes étincelaient mais n'ondulaient jamais et s'il avait d'abord cru – de loin – à une quelconque source de lumière, il savait dorénavant qu'il était épié depuis son arrivée. Mais la bête qui le fixait n'avait pas esquissé le moindre mouvement et il était peu de créature qu'il savait capable d'une telle patience. La chasse était loin de toucher à sa fin, mais il progressait. Si l'animal qui rodait tapi dans l'ombre n'était pas celui qu'il traquait, il avait au moins compris que tout cela n'était pas si innocent qu'il aurait été possible de le croire. Sans savoir combien de ces « Soleils Rouges » l'attendaient, il risquait de se jeter tête baissée dans une impasse... et peut-être d'y rester. La femme de Cocorico n'avait été que trop pingre dans sa façon de le renseigner — ou alors était-ce lui qui n'avait pas osé frapper une seconde fois. Toujours était-il que d'après elle, le nombre de mercenaires pouvait varier entre du simple au double, en ne comptant jamais moins de vingt têtes. Bien trop pour un seul homme, fut-il doué.

Beaucoup auraient battu en retraite et il ne pouvait pas les blâmer. Ce qu'il s'apprêtait à faire relevait de l'inconscience. Il poussa un profond soupir, non sans repenser à la réaction qui avait été la sienne quand Belle avait agi de la sorte, lors de l'assaut sur la Forteresse de Nabooru. Sa poigne se referma avec d'autant plus de fermeté tandis qu'il ramenait la lame contre lui. L'Enfant-des-Bois quitta le corridor, silencieux comme une ombre et s'engagea dans la Grand-Salle qui avait jadis servi de réservoir d'eau, puis de tombe, à en croire les ossements au sol et les restes de la nappe croupie dans laquelle ils baignaient encore pour certains. Les deux yeux braqués sur lui persévéraient à le dévisager, immuables. Son propre regard se faisait plus perçant, à mesure qu'il ne s'habituait à l'obscurité ambiante et qu'il approchait ce qui paraissait être un félin, majestueux.

Il n'était qu'à mi-parcours quand un pan entier de la cloison explosa.

Il roula à l'opposé, tandis que sur sa gauche tombaient des roches susceptibles de le briser aussi efficacement qu'une masse d'arme. « Hardi ! » Souffla-t-il alors que la pointe d'une lance montait à l'assaut de son visage. Saisissant l'arme d'une main, il tira et coinça le fer sous son bras. Sans s'être relevé, il envoya son front entre les jambières du piquier. Bien vite, l'homme s'effondra, les deux mains coincée là où ses grèves n'avaient su le protéger. Sans plus attendre, il se hissa sur ses deux jambes, abandonnant la discrétion pour la mobilité. Dans son dos s'éleva la voix du sorcier qui l'avait accompagné. Si le vacarme était tel qu'il ne parvint pas à l'entendre, il sût au moins qu'il pouvait compter sur un peu de renfort. Link récupéra la lance qu'il avait arraché à son adversaire de la main droite, conservant Excalibur dans la gauche, et recula de quelques pas. Sur tous les côtés, les maraudeurs les assaillaient. En hauteur, la lueur nouvelle des lanternes lui permit de distinguer des tireurs. Archers et arbalétriers accompagnaient un homme au visage paré d'un sourire bien trop confiant. Leurs regards se croisèrent sans qu'il ne dise rien.

Le Phénix siffla, provoquant ricanements et moqueries. L'Hylien se contenta d'un moulinet, se baissant ensuite pour éviter un coup de tranche bien trop ample. De la lance, il perça le ventre de l'épée-louée, avant de parer un second coup. « Llanistar ?! » Lança-t-il, se retournant tant bien que mal, avant de repousser la lame qui cherchait sa gorge. Le givre de ses yeux balaya la pièce, à la recherche de l'officier, sans parvenir à le trouver. D'un bond, il s'éloigna du gamin qui l'assaillait, alerte. Quand son poursuivant revint vers lui, frappant de nouveau de sa hachette, le Sans-Lignage joua de l'épée. La main de l'enfant tomba au sol dans un hurlement qu'il n'aimait pas. « Light ? » Reprit-il alors, toujours à la recherche d'un de ses alliés. Balançant de droite à gauche la glace qui parsemait son regard, il réalisa que le fauve avait disparu également. « La gale ! » Pesta-t-il, avant de reconnaître le Chevalier à l'Oiseau de Feu. « Light, tenez-bon ! » Hurla-t-il à son égard, non sans jeter son talon dans le ventre d'un troisième homme qui montait sur lui.

Sa raison lui hurlait de rester aux côtés de ses amis pour repousser les hommes de Ganondorf, mais son coeur lui dictait tout l'inverse. Un frisson le secoua doucement tandis qu'il s'en remettait à son instinct : sans pouvoir l'expliquer, il savait que pire était à venir, mais que le véritable danger se tenait aux côtés de cet animal. En quelques foulées, évitant les assauts comme ceux qui les portaient, il avait rejoint l'endroit où se tenait cette bête qu'il avait déjà vu. Sa mémoire lui faisait défaut, mais c'était un animal qu'il avait déjà rencontré, il ne nourrissait pas le moindre doute à ce sujet.  Le félin s'était engouffré dans un tunnel qu'il pénétra également.

L'ombre retomba immédiatement. Si l'Épée de Maître brillait d'une faible lueur elle n'éclairait pas suffisamment pour qu'il y voit clair. Se fiant à ce qui ne l'avait jamais trompé jusqu'à lors, il continua  au travers du couloir de grès et de crânes jusqu'à gagner une petite pièce circulaire, montante sur une dizaine de mètres. La lumière du jour perçait au travers d'un grillage et venait éclairer le centre de ce qui restait d'un vieux puits, de toute évidence. Vide.

Jusqu'à ce que le guépard ne feule.


Roshu Aaron


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(vide)

Le jeune sorcier ne se doutait pas vraiment qu’il allait déjà tomber contre les mercenaires. Après, ce dernier commençait à s’ennuyer. Faut dire que l’exploration des catacombes ce n’était pas son hobby et la fatigue le gagnait petit à petit. Le garçon était sous un stress permanent aussi, lui qui avait peur qu’on lui tende une embuscade, un assaut surprise mais ici, les ennemis les attendaient dans une salle. Et après une petite raillerie de méchant, Roshu s’empara rapidement de son arme magique et le pointa vers les ennemis, ce qui les fit rire de nouveau. Lâchant lui aussi un sourire, il pouvait enfin s’amuser dans cet endroit sombre et fétide. D’ailleurs le garçon aux cheveux blancs prit l’habitude de respirer par la bouche, l’odeur aura moins d’impact sur son organisme.

Les « Soleils Rouges », ces malfrats tapis dans l’ombre, en grand nombre, lancèrent leur première attaque avec une volée de flèche. On pouvait entendre la corde de l’arc qui se relâche avec les tirs et donc, comprendre ce qui va se passer malgré la faible vision du groupe. Rapidement, le mage lança son sort de protection, formant un dôme autour de lui. Mais vu qu’il a été lancé à la hâte, le bouclier de lumière se forma seulement autour de lui et pouvait arrêter un nombre de flèche limité. Les projectiles tombèrent comme la pluie et le dôme de lumière arrêta les projectiles. Sauf une seule qui éclata en mille morceaux la protection, frôlant le visage du sorcier. Sous la douleur, ce dernier recula d’un pas et mis sa main sur sa blessure, une petite lacération sur sa joue gauche. Il avait une incroyable chance, à quelques centimètres et c’était une mort directe.

Il regarda du côté de ses coéquipiers et vit un qui a été gravement touché. Si seulement il pouvait connaitre des sorts de soins et être plus polyvalent. Le second éclat essaya de s’approcher du blessé mais fut empêcher par de petits fantassins. Ils avaient leur épée braquée sur Roshu. Autant combattre le feu par le feu. Le sorcier de feu transforma sa baguette en katana de feu dorée. Cela permit aussi d’éclairer ne serait-ce qu’un cinquième de la salle. Il para leurs attaques et leur renvoya la pareille en faisant une attaque horizontale. Ce qui aura pour effet de les faire reculer. Comme raillerie, le fougueux tendit son bras vers l’avant et fit signe d’approcher avec la main


« Venez vers moi, je vous prends tous !! »

Son tempérant explosif provenant de sa vie antérieure refit surface. Il n’était pas là pour négocier avec l’ennemi mais de tous les neutraliser par la force de ses flammes. Par conséquent, la provocation du petit être fit rager plus d’une personne dans le camp ennemi qui décidèrent d’attaquer par petit groupe de 5. Mettant son arme en arrière, en posture de guerrier, le sorcier préparait son attaque, qui permettrait de tous les balayer en un seul geste. Il n’attendait plus que les assaillants. Mais tout d’un coup, quelqu’un ou plutôt des choses sortit de nulle part. Et voilà que des mains blanches sortirent du sol et attaquent tout ce qu’elles touchent. Gallyfrey réussit à s’échapper de l’une de ses mains. Le monstre qui contrôlait ses mains n’était dans aucun des camps mais pouvait être utile au petit groupe s’il s’attaquait au bandit.

Et ce fut le cas. Le petit groupe qui voulait attaquer le sorcier prétentieux ont été immobilisés. Le sorcier se retourna de nouveau pour vérifier l’état de ses alliés. Sauf qu’il y avait une personne qui n’avait pas cette chance de s’en sortir indemne de l’attaque. Le général restait immobilisé. Il était dans une très mauvaise situation, si les mercenaires verraient cette cible facile, ils n’hésiteraient pas à le hacher menu. Le garçon venant de Solar courut vers lui, sauf qu’un autre mercenaire bloqua sa route. Avec ses deux épées, il les pointaient vers Roshu. Il n’avait pas le temps de s’amuser avec lui. Alors il lança ses lances de feu vers l’ennemi. Ce dernier riposta facilement, avec quelques gestes à l’épée. Mais pendant un moment, il était vulnérable. Le jeune homme en profita pour lui assener un violent coup de poing en pleine visage, le mettant hors circuit. Sa force de frappe a été décuplée à l’aide de son sort de propulsion.

Une fois qu’il était à portée de la victime, il réutilisa son katana pour couper la main blanche, le libérant de son emprise. Puis il se tourna vers le reste de ses ennemis, qui continuèrent à l’agresser à coup de hachette et d’arme blanche en tout genre. Roshu commençait en avoir marre de tous ses vagues d’ennemis, et puis avec l’invité surprise qui était versatile et imprévisible, le combat risquait d’être difficile. Tout d’un coup, le sorcier décida de lancer une grosse boule de feu, à l’aveuglette, histoire de voir ce qu’il y avait en face et d’éclairer la salle. Il pouvait voir les quelques archers sur les balcons en haut et puis un visage qui lui semblait familier, si ce n’est que le suspect qui a été arrêté au village Cocorico.

Et voilà que maintenant, les archers étaient prêts de nouveau à tirer des salves de flèche. L’impétueux tenta de se charger de ses nuisances. Il courut vers les balcons tout en pointant sa baguette vers le bas, se propulsant dans les airs avec Aero Pulse et atterrissant sur la plateforme en métal. Plusieurs archers semblaient viser le jeune homme. Il était paré pour contre-attaquer et de tous les abattre, un par un. Gallyfrey se montrait impitoyable et restait stoïque, ignorant sa petite blessure à son visage. Il avait décidé de mettre fin à leur plan, quoi qu’il en coûte. Une drôle définition de l’amusement.


«C'est reparti pour un tour ! »


Llanistar van Rusadir


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(vide)

Aussitôt que le bras du chef des mercenaires s'abaissa, Llanistar fonça vers eux, l'épée au clair. Lorsque la vague de traits s'abattit derrière lui, il avait traversé l'espèce de barrière étrange et fonçait déjà sur un premier mercenaire. Alors, avec un hurlement bestial, il envoya violemment sa main de métal sur le visage de son adversaire, dont la mâchoire vola en éclats, dans une explosion de sang. Un second vint aussitôt à son contact. Mais, rendu pataud par sa course dans l'eau croupie, il offrait au nordique fermement ancré sur ses appuis, plus d'ouvertures qu'il n'aurait dû. Sans hésitation, celui ci envoya sa lame transpercer le coeur de l'ennemi, pénétrant aisément à travers le cuir de sa tenue. Un autre ennemi se jeta alors sur le général, qui pivota sur un pied et cueillit l'homme de sa main runique, le saisissant au col pour mieux le plaquer au sol, dans la crasse, et l'achever d'un coup de botte à la nuque. Llanistar n'avait rien conservé de sa bonne humeur de tantôt. La rage du combat l'envahissait et il n'avait aucune envie d'y résister. En usant de sournoiserie, ces hommes avaient signé leur arrêt de mort. Voyant que ses premiers meurtres avaient fait hésiter ses adversaires, il leur cria,

« Vous êtes tous morts, fils de putains ! Profitez de vos derniers instants dans cette fosse, après ma lame, vous ne connaîtrez plus que les flammes des enfers ! »

Sans perdre plus de temps, il s'élança vers le mercenaire le plus proche. L'assaut fit reculer l'homme mais ce dernier était plus agile que feu ses camarades et il parvint à l'esquiver et à le repousser de sa targe. Aussitôt, deux autres hommes vinrent entourer le général, qui les observa d'un oeil mauvais. En fait de situation désespérée, Llanistar avait connu pire et il faudrait plus que trois pouilleux, même aguerris, pour le tuer. Mais c'est alors qu'il croisa le regard de leur meneur. L'homme le regardait et semblait prêt à user de ses pouvoirs. Le nordique se retint de jurer. La magie était toujours le détail qu'il oubliait, à Hyrule. C'était son fléau à lui. Mais il avait encore sa chance si ses deux compagnons pouvaient se dégager de leurs propres adversaires et si lui même pouvait charger le mage par surprise.

Llanistar se préparait donc, malgré les rires gras de ses ennemis, à vendre cher sa peau lorsqu'un hurlement le pétrifia, et tous ses ennemis avec lui. Avant qu'ils n'aient eu le temps de se rendre compte de ce qui leur arrivait, deux furent attrapés par d'immenses mains pâles et désarticulés au bout de longs bras jaillissant des eaux et de la pierre, et tirés dans le noir. Le général se retourna brusquement, une peur soudaine aux tripes pour voir une autre de ses mains lui arriver dessus. Il n'eut qu'à peine le temps de crier que l'abomination lui empoignait le visage.
Aussitôt, il sentit son corps se relâcher. Comme si toute sa force et sa volonté venait de lui être ôté d'un seul coup. Conscient, mais incapable du moindre mouvement, Llanistar voulait au moins lutter par l'esprit mais la main n'en possédait pas, et il n'arrivait pas à trouver sa source, la créature qui la contrôlait. Quand il projetait son esprit, il ressentait un amas de présences, comme si une foule entière se tenait devant lui, dans ces égouts... Si il s'agissait d'ennemis, le général faisait face à une armée entière... Qui hurlaient de peine et de douleur. C'était sans doute le plus horrible. Aussitôt projeté hors de son corps, le Rusadir manqua d'être déchiré par des vagues incessantes de lamentations effroyables qui venaient de partout. Craignant de perdre la raison, il se replia dans son enveloppe, pour constater que l'emprise du monstre était toujours aussi présente. Intérieurement, il maudit les dieux de se montrer une nouvelle fois aussi cruels ! Quel était l'intérêt de le laisser éviter les flèches si c'était pour lui envoyer pareil fléau ? Rendu à attendre la mort, envahit par une mer d'échos tourmentés...

Llanistar entendit alors quelqu'un s'approcher et se prépara à souffrir d'une mort horrible. Mais alors que le son d'une lame fendant l'air le faisait se crisper, peut être une ultime fois, la poigne se relâcha. Tombant lourdement dans l'eau, le nordique n'eut qu'un instant pour voir que le jeune garçon venait de lui sauver la vie, avant de repartir. Lui même récupéra sa lame et esquiva une nouvelle main, qu'il trancha aussitôt. Autour de lui, la confusion était totale. L'attitude des mercenaires et des mains, qui se combattaient farouchement, semblaient signifier que le général et ses compagnons n'affrontaient pas un camp uni. Llanistar comptait bien en profiter. Conscient qu'il serait plus ardu d'abattre la créature qu'un adversaire potentiellement dangereux mais plus vulnérable, il chercha du regard le chef des mercenaires, et, l'ayant repéré, se dirigea vers lui.

Son visage était inconnu au nordique, mais il l'avait vu à l'oeuvre et ne voulait pas subir de nouvelle mauvaise surprise. Profitant de la confusion des combats, Llanistar s'en approcha, collant un mur, le plus discrètement possible. Enfin, arrivé à proximité, il jeta toute la force de son esprit contre lui afin de le déstabiliser et se jeta sur lui, l'épée brandie, visant la gorge.


Lloyfell


Inventaire

0,00


(vide)

L'adrénaline montait, montait et montait encore. Voilà bien longtemps que le vagabond n'avait pas combattu. Il sentait son coeur battre jusqu'au bout de chacun de ses doigts, chacun de ses orteils. La sueur perlait sur son front, et les gouttes qui en tombaient résonnaient dans les catacombes.
Le roturier tremblait d'excitation et de peur à la fois, il était bien trop drogué cette fois-ci. Il n'eut pas le réflexe de se défendre après avoir porté son coup, mais ses vêtements étaient de toute façon trop légers pour le protéger de quoi que ce soit. Soudain, il ressentit dans sa cheville gauche une chaleur qui ne lui était pas inconnue. Le paladin lança son regard vers elle et y remarqua avec surprise un morceau de bois finement taillé à l'avant, et quelque chose qui ressemblait à un morceau de métal à l'arrière.
« Une flèche... ? » dit-il, d'un ton monochorde. Il ne savait pas, ou du moins plus. La drogue lui montait bien plus que d'habitude à la tête. Ses sens s'atténuaient au fur et à mesure que les secondes passaient, à tel point qu'il n'était presque plus en mesure de se déplacer convenablement ou d'ouvrir la bouche pour dire quelques mots. Sa vue était également trouble, et le moindre bruit résonnait dans sa tête comme si la cloche du Temple du Temps sonnait à quelques centimètres de ses oreilles. Un filet de sang commençait à couler de chacune de celles-ci, mais Lloyfell n'en fit rien, car il n'en savait rien.

« Je dois retirer ça. » ajouta-t-il. La bataille commençait à faire rage tout autour de lui, mais il ne se rendit compte de rien. Lloyfell s'accroupit puis commença à arracher la flèche de sa cheville. Ici, la drogue faisait bien son travail, voire peut-être un peu trop. L'ancien "chevalier" ne ressentait aucune douleur, et son expression restait toujours aussi neutre. Les épées dansaient autour de lui, les corps tombaient, plongeaient, valsaient. Tous ces bandits venaient le bousculer sans faire attention à lui, mais il se relevait à chaque fois pour enlever cette flèche qui restait figée dans sa cheville. Le vagabond avait tout juste la force de se relever, mais pas assez pour retirer le fardeau qu'on venait de lui planter.
Plus il essayait, plus ses forces lui revenaient. Son sang complètement souillé par la drogue se dispersait lentement autour de lui, formant une petite flaque rouge à ses pieds. Sa tête tournait toujours autant, mais il commençait petit à petit à ressentir la douleur. Alors qu'il forçait encore et encore afin de retirer cette flèche, son pied glissa dans son propre sang, et le roturier tomba à l'eau. Le liquide croupi et nauséabond entrait dans son nez et sa bouche, le faisant réagir face à la situation. Il ne put remonter tout de suite et s'engager dans la bataille, mais il réussit au moins à s'accouder au sol.

Après quelques essais, il parvint à se remettre sur ses deux pieds, même si la flèche était toujours dans sa cheville gauche. Il ressentait maintenant pleinement la douleur, et était donc incapable de marcher. Une fois encore, il n'eut pas le temps de voir arriver ce qui s'approchait. Une énorme main blanche sortie de nulle part l'attrapa au bras et le fit tomber. Lloyfell, par chance, passa à travers les longs doigts crochus, mais la main revint à la charge aussitôt, en l'attrapant cette fois par la cheville gauche. La flèche se cassa, si bien qu'il demeurait maintenant impossible de la retirer sauf avec l'intervention d'un médecin compétent. Son corps complètement déréglé était déjà un lourd fardeau à porter, il avait bien besoin de ça. Et avec cette main qui serrait fermement sa cheville, il hurlait de douleur à s'en briser les cordes vocales.
La main trainait le vagabond dans les catacombes, balayant çà et là ceux qui se battaient contre Roshu et Llanistar. C'en était trop pour lui, bien trop. La drogue, l'eau croupie, et enfin sa tête qui se cognait contre chaque pavé des catacombes. Elle tournait encore et encore, de plus en plus. Il gardait les yeux fermés, trop mal en point pour les garder ouverts, et son corps désirait rejeter les restes de drogue encore présents dans son corps. Il sentit ensuite la main lâcher son emprise sur sa jambe pour la reprendre aussitôt sur son buste, puis il sentit son corps se soulever. Il ouvrit enfin les yeux, pour se retrouver face à une créature aussi horrible que répugnante : un poigneur. Il n'en avait jamais vu, mais seulement entendu parler. Face à lui, la première chose qu'il était en mesure de faire n'était pas de hurler d'épouvante, mais de recracher toutes les choses qui n'avaient plus rien à faire dans son corps. Et Lloyfell vomit un bon demi-litre dans les yeux et le trou béant qui servait de bouche à cette chose.


Il tendit l'oreille. Au loin, le vacarme des batailles retentissaient. Les cris, les rires, les crissements... Tout y était. Les flèches traversaient la pièce en sifflant, l'ambiance devenait corrosive quand le feu embrasait l'air et embrassait les murs. Il ramena ses genoux contre son thorax, inquiet. Installé au sommet des crânes et des tibias, le vieillard essayait de se faire plus petits que ses compagnons les rats. Depuis quelques jours, de plus en plus de gens passaient par les Catacombes qui courraient partout sous la Citadelle d'Hylia. Lui, y avait établi son repaire il y a près de cinquante printemps, à la mort de sa pauvre fille. Depuis la disparition de la petite, il priait les Déesses de lui accorder meilleure vie... Ou du moins l'avait-il fait. Mais elles ne lui avaient offert qu'un séjour aux cachots pour vol à la tire. Il y avait ensuite perdu la main, puis la langue pour outrage et blasphème devant un frère Inquisiteur. Un de ceux-là, marteaux, dont il n'oublierait jamais le nom. Le Clercelier et Frère de Din Anaclète Libère. Rien qu'à sa pensée, le vieil homme tentait de cracher, avant de se souvenir qu'il n'avait plus qu'un morceau de langue atrophié.

De ses mains faibles, fragiles et difformes, Mathurin tâcha de ramper vers les os les plus enfouis, de peur que les guerriers ne le trouvent. Il avait l'habitude des rats, des souris et des blattes. Parfois, il croyait apercevoir un nécrophage, mais il n'était pas encore assez fou pour croire à ces histoires. Il savait que ces légendes de morts venu dévorer les vivants n'étaient... que des légendes justement. Alors que la mort de sa fille, elle, était réelle. Il grogna, en poussant un bassin de femme, alors qu'il cherchait à s'enfoncer plus profondément dans les restes. Parfois, il se prenait d'affection pour un crâne et l'appelait Inde, comme sa fille. Il savait qu'elle était là quelque part. C'était la faute de ce frère Inquisiteur, qui ne lui avait pas laissé le droit de choisir le lieux de repos de son enfant. « Quand un père s'abaisse à frapper son enfant pour qu'il lui ramène les quelques piécettes qu'elle aura pu grapiller, il n'a plus aucun droit sur elle. Aussi, quand il l'emmène ensuite au lit, il ne mérite rien sinon le feu. Celui qui purifie. » Avait plaidé le moine, alors âgé de presque une vingtaine d'années. Mais ils ne l'avait pas brûlé, non, non ! Ils lui avaient même refusé de rejoindre sa pauvre petite Inde. Parfois il regrettait la solitude. Mais il était heureux de ne pas avoir brûlé, quand bien même il ne l'avouerait pas. Il avait trop peur de mourir pour en vouloir au Clercelier, mais il le haïssait trop pour s'interdire une raison de le détester plus encore. « Un enfant contraint au larcinat peut-être sauvé. Un enfant emporté par les maladies de la chair et du vice est perdu. Et c'est votre faute. » Il revoyait le doigt, accusateur du Clercelier. Il avait eu beau expliquer au prévôt et aux hommes de foi qu'il n'avait rien fait que chercher à nourrir sa petite Inde, tous avaient épaulé ce démon. Ce démon, qui du sexe et de la prostitution ne connaissaient rien, mais s'évertuaient à vouloir « protéger » les enfants qui en souffraient. « Elle aimait ça. » Avait-il dit. Ce furent ses derniers mots. Peu après on lui arracha la langue, tandis que la dépouille d'Inde était jetée dans la fosse commune, faute d'avoir de quoi payer une véritable stèle. La gamine n'avait jamais rapporté assez, les clients les préféraient plus mures. Et elle voulait parler aux gardes de Daphnès, ce qu'il n'avait pu tolérer. La ceinture avait frappé fort, trop. Mais il ne l'avait jamais souhaité... Il en était presque persuadé.

Mathurin rampait, tant bien que mal, croquant parfois quelques blattes, par hasard. Peu à peu, il s'éloigna de sa cache, progressant mètre par mètre, jusqu'à arriver jusqu'au crâne qu'il avait fendu pour y camoufler ses quelques effets. Un briquet en acajou, une lanterne qu'il avait fait d'os et de tendons de rats, une mèche de cheveux d'Inde, la première dent qu'elle avait perdu (autrement que sous sa main), ainsi que la première pièce de cuivre qu'elle avait ramené. Comme chaque fois qu'il arrivait jusqu'ici, plus péniblement à chaque fois, une larme roula sur sa joue, avant de s'écraser sur un tibia brisé en sept. Le vieillard fut secoué de toute parts, au point qu'un étranger eut peu croire qu'il allait se casser en deux. En vérité, il pleurait. Il pleurait son seul trésor, qu'il avait laissé fuir, laissé s'envoler. Corrompu par des idéaux de grandeurs, les valeurs de cette Église malsaine et autoritaire. Il sanglotait comme un enfant, comme Inde. Tachant de contenir ses larmes, le vieil homme frappa le briquet entre ses deux mains jusqu'à allumer une petite flamme, qu'il dirigea jusqu'au coeur de la lanterne. Il lui fallait s'éloigner désormais.

S'approchant doucement des combats, il fut le seul à prêter attention au petit « clic » qui résonnait sous le puit. Le son se répéta une fois. Puis une deuxième. Il courrait déjà, aussi bien qu'il le pouvait, à la troisième fois. C'est dans son dos que l'explosif abandonné par la Lionne Noir détonna... Mais avant que le souffle et la déflagration ne le déchiquète comme l'un des cafards qu'il croquait chaque jour, le souffre et le gaz vinrent titiller la lueur de sa lanterne. Le grisou et la grenade hurlèrent à la mort, tandis que les souterrains de la capitale s'effondraient sur eux même, comme absorbés et avalés par une gueule noire, béante, vorace et insatiable.
... Alea Jacta Est ...

L'explosion provoquée tant par le coup de Grisou que par la grenade de Swann provoque inévitablement un effondrement de la cavité dans laquelle se déroule le combat. Les mercenaires, le Poigneur, ainsi que Llanistar van Rusadir, Roshu Aaron et Lloyfell sont donc exposés à trois types de dégâts. Outre les combats, ils risquent d'être blessés par des chutes de pierres, des déflagrations, ou l'explosion en tant que telle. Pour chaque personnage joueur, un D3 sera lancé, dans le but de déterminer l'étendue des dégâts causés par les récents événements (ce RP étant déjà ancien d'un point de vue contexte, ceux-ci n'ont pas à être pris en compte dans la timeline actuelle, au moment de l'écriture de ce post). Puis, pour les deux autres factions en présence, un D2 sera jeté, pour déterminé le sort qui les concerne. En raison de l'abandon des personnages joueurs pour la quête, ces factions ne peuvent essuyer des dégâts particulièrement lourds. Par conséquent, la quête « Enquête au Bourg — Vers les profondeurs » se solde par un échec des personnages joueurs. Félicitations !
D3 — Llanistar van Rusadir

Si le résultat est 1 :
Le Général est sévèrement percuté lors de l'effondrement de la cavité et se brise une jambe. Cogné à la tête lors de la chute, il sombre dans l'inconscience et doit être remonté hors des Catacombes par ses camarades. Il n'aura que peu de souvenir des événements.
Si le résultat est 2 :
Llanistar n'est pas mis en péril par les chutes de pierre, mais la déflagration et le souffle de l'explosion le repoussent contre un mur, comme s'il avait essuyé une violente bourrasque magique. Son crâne percute une roche, et il perd connaissance, tandis qu'un pan de tour chute sur sa main de fer. Il doit être remonté par ses camarades, incapable de se déplacer seul et le lendemain promet d'être douloureux.
Si le résultat est 3 :
L'officier n'est blessé ni par le souffle de l'explosion, ni par les roches qui s'effondrent. Hélas, alors qu'il fait montre de ses talents, Llanistar s'avance pour couper la retraite à quelques mercenaires effrayés. L'explosion le surprend soudainement et le Général voit sa main de fer se fendiller, çà et là sous l'impact. Il essuie également un certains nombre de brûlures, mais demeure conscient. Il pourra aider à porter ses éventuels compagnons.

D3 — Roshu Aaron

Si le résultat est 1 :
Le magicien esquisse un bouclier magique pour se protéger des chutes de roche, mais est surpris par le souffle de l'explosion. Il est propulsé contre le mur et se brise le nez à l'impact. Inconscient, le magicien ne peut que somnoler pendant que ses compagnons prennent la fuite. Il doit trouver un moyen de s'en sortir seul, à son réveil.
Si le résultat est 2 :
Roshu Aaron se sacrifie pour sauver Llanistar d'un péril qui aurait pu le tuer. Percuté par une roche, il perd sa baguette et ne peut se protéger face à la foule qui court pour se sortir de là. Au sol, il se fait piétiner par trois mercenaires. Deux vertèbres démises, une côte brisée et une pommette éclatée.
Si le résultat est 3 :
Le Rédempteur tente de fuir, effrayé par la puissance de frappe du Poigneur et conscient que le feu qui leur fait face n'est pas maîtrisable au coeur d'une bataille. Mais alors qu'il court pour s'en aller, la déflagration le propulse au travers du mur jusque dans la cuve aquatique traversée par Link pour rejoindre les lieux du combat. Il doit être secouru par ses compagnons ou il périra noyé.
D3 — Lloyfell

Si le résultat est 1 :
Le fauconnier, blessé, ne parvient pas à prendre la fuite assez vite. Alors qu'il essaye de courir pour partir, il est bousculé par un mercenaire qui fait deux fois sa largeur d'épaule. Lloyfell se cogne le front et sombre dans les bras de Morphée. Fail.
Si le résultat est 2 :
Lloyfell, blessé, fait le mort. Il est oublié des mercenaires, mais le Poigneur l'attrape à nouveau et le secoue au dessus de sa tête, prêt à le dévorer. L'explosion les projette tous les deux, et le monstre lâche le Fauconnier, qui tombe à l'eau, inconscient. Il doit être sauvé par Llanistar ou Roshu Aaron.
Si le résultat est 3 :
L'ex-Rédempteur fait pour une fois preuve de bravoure, plutôt que de ruse, et profite du fait que le Poigneur l'ai lâché pour se jeter au combat. Hélas, il prend un violent coup de masse à ailette sur l'épaule et s'écrase au sol, avant qu'une roche ne chute sur sa jambe, la brisant sur l'impact. Le Fauconnier hurle, lâche son épée, qui tombe dans une ravine provoquée par l'explosion. Il ne peut pas se déplacer autrement qu'en rampant et devra être porté pour sortir de ce guêpier vivant.
D2 — Les mercenaires

Si le résultat est 1 :
Les mercenaires prennent la fuite mais sont majoritairement tués durant l'explosion. On compte au moins un mort sur deux. Les survivants battent en retraite et s'enfoncent dans les catacombes avec leurs possessions et leur secrets, sans permettre aux protagonistes de découvrir leurs objectifs.
Si le résultat est 2 :
Les mercenaires prennent la fuite sans compter de trop lourdes pertes. Les survivants, largement majoritaires, battent en retraite et s'enfoncent dans les catacombes avec leurs possessions et leur secrets, sans permettre aux protagonistes de découvrir leurs objectifs.
D2 — Le Poigneur

Si le résultat est 1 :
Déchiqueté par l'explosion, le Poigneur est ravagé. Des lambeaux de son être parsèment la pièce, çà et là. Mais la bête, déjà morte de puis des siècles, n'est pas sensibles aux armes de cette facture. Lentement mais sûrement, il recouvre ses forces en prévision d'un prochain affrontement.
Si le résultat est 2 :
Le Poigneur prend la fuite avant d'essuyer trop de dégâts. Il s'enfonce entre les ossements et la boues et guette.

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