Il tendit l'oreille. Au loin, le vacarme des batailles retentissaient. Les cris, les rires, les crissements... Tout y était. Les flèches traversaient la pièce en sifflant, l'ambiance devenait corrosive quand le feu embrasait l'air et embrassait les murs. Il ramena ses genoux contre son thorax, inquiet. Installé au sommet des crânes et des tibias, le vieillard essayait de se faire plus petits que ses compagnons les rats. Depuis quelques jours, de plus en plus de gens passaient par les Catacombes qui courraient partout sous la Citadelle d'Hylia. Lui, y avait établi son repaire il y a près de cinquante printemps, à la mort de sa pauvre fille. Depuis la disparition de la petite, il priait les Déesses de lui accorder meilleure vie... Ou du moins l'avait-il fait. Mais elles ne lui avaient offert qu'un séjour aux cachots pour vol à la tire. Il y avait ensuite perdu la main, puis la langue pour outrage et blasphème devant un frère Inquisiteur. Un de ceux-là, marteaux, dont il n'oublierait jamais le nom. Le Clercelier et Frère de Din Anaclète Libère. Rien qu'à sa pensée, le vieil homme tentait de cracher, avant de se souvenir qu'il n'avait plus qu'un morceau de langue atrophié.
De ses mains faibles, fragiles et difformes, Mathurin tâcha de ramper vers les os les plus enfouis, de peur que les guerriers ne le trouvent. Il avait l'habitude des rats, des souris et des blattes. Parfois, il croyait apercevoir un nécrophage, mais il n'était pas encore assez fou pour croire à ces histoires. Il savait que ces légendes de morts venu dévorer les vivants n'étaient... que des légendes justement. Alors que la mort de sa fille, elle, était réelle. Il grogna, en poussant un bassin de femme, alors qu'il cherchait à s'enfoncer plus profondément dans les restes. Parfois, il se prenait d'affection pour un crâne et l'appelait Inde, comme sa fille. Il savait qu'elle était là quelque part. C'était la faute de ce frère Inquisiteur, qui ne lui avait pas laissé le droit de choisir le lieux de repos de son enfant.
« Quand un père s'abaisse à frapper son enfant pour qu'il lui ramène les quelques piécettes qu'elle aura pu grapiller, il n'a plus aucun droit sur elle. Aussi, quand il l'emmène ensuite au lit, il ne mérite rien sinon le feu. Celui qui purifie. » Avait plaidé le moine, alors âgé de presque une vingtaine d'années. Mais ils ne l'avait pas brûlé, non, non ! Ils lui avaient même refusé de rejoindre sa pauvre petite Inde. Parfois il regrettait la solitude. Mais il était heureux de ne pas avoir brûlé, quand bien même il ne l'avouerait pas. Il avait trop peur de mourir pour en vouloir au Clercelier, mais il le haïssait trop pour s'interdire une raison de le détester plus encore.
« Un enfant contraint au larcinat peut-être sauvé. Un enfant emporté par les maladies de la chair et du vice est perdu. Et c'est votre faute. » Il revoyait le doigt, accusateur du Clercelier. Il avait eu beau expliquer au prévôt et aux hommes de foi qu'il n'avait rien fait que chercher à nourrir sa petite Inde, tous avaient épaulé ce démon. Ce démon, qui du sexe et de la prostitution ne connaissaient rien, mais s'évertuaient à vouloir « protéger » les enfants qui en souffraient.
« Elle aimait ça. » Avait-il dit. Ce furent ses derniers mots. Peu après on lui arracha la langue, tandis que la dépouille d'Inde était jetée dans la fosse commune, faute d'avoir de quoi payer une véritable stèle. La gamine n'avait jamais rapporté assez, les clients les préféraient plus mures. Et elle voulait parler aux gardes de Daphnès, ce qu'il n'avait pu tolérer. La ceinture avait frappé fort, trop. Mais il ne l'avait jamais souhaité... Il en était presque persuadé.
Mathurin rampait, tant bien que mal, croquant parfois quelques blattes, par hasard. Peu à peu, il s'éloigna de sa cache, progressant mètre par mètre, jusqu'à arriver jusqu'au crâne qu'il avait fendu pour y camoufler ses quelques effets. Un briquet en acajou, une lanterne qu'il avait fait d'os et de tendons de rats, une mèche de cheveux d'Inde, la première dent qu'elle avait perdu (autrement que sous sa main), ainsi que la première pièce de cuivre qu'elle avait ramené. Comme chaque fois qu'il arrivait jusqu'ici, plus péniblement à chaque fois, une larme roula sur sa joue, avant de s'écraser sur un tibia brisé en sept. Le vieillard fut secoué de toute parts, au point qu'un étranger eut peu croire qu'il allait se casser en deux. En vérité, il pleurait. Il pleurait son seul trésor, qu'il avait laissé fuir, laissé s'envoler. Corrompu par des idéaux de grandeurs, les valeurs de cette Église malsaine et autoritaire. Il sanglotait comme un enfant, comme Inde. Tachant de contenir ses larmes, le vieil homme frappa le briquet entre ses deux mains jusqu'à allumer une petite flamme, qu'il dirigea jusqu'au coeur de la lanterne. Il lui fallait s'éloigner désormais.
S'approchant doucement des combats, il fut le seul à prêter attention au petit « clic » qui résonnait sous le puit. Le son se répéta une fois. Puis une deuxième. Il courrait déjà, aussi bien qu'il le pouvait, à la troisième fois. C'est dans son dos que l'explosif abandonné par la Lionne Noir détonna... Mais avant que le souffle et la déflagration ne le déchiquète comme l'un des cafards qu'il croquait chaque jour, le souffre et le gaz vinrent titiller la lueur de sa lanterne. Le grisou et la grenade hurlèrent à la mort, tandis que les souterrains de la capitale s'effondraient sur eux même, comme absorbés et avalés par une gueule noire, béante, vorace et insatiable.
... Alea Jacta Est ...
L'explosion provoquée tant par le coup de Grisou que par la grenade de Swann provoque inévitablement un effondrement de la cavité dans laquelle se déroule le combat. Les mercenaires, le Poigneur, ainsi que Llanistar van Rusadir, Roshu Aaron et Lloyfell sont donc exposés à trois types de dégâts. Outre les combats, ils risquent d'être blessés par des chutes de pierres, des déflagrations, ou l'explosion en tant que telle. Pour chaque personnage joueur, un D3 sera lancé, dans le but de déterminer l'étendue des dégâts causés par les récents événements (ce RP étant déjà ancien d'un point de vue contexte, ceux-ci n'ont pas à être pris en compte dans la timeline actuelle, au moment de l'écriture de ce post). Puis, pour les deux autres factions en présence, un D2 sera jeté, pour déterminé le sort qui les concerne. En raison de l'abandon des personnages joueurs pour la quête, ces factions ne peuvent essuyer des dégâts particulièrement lourds. Par conséquent, la quête « Enquête au Bourg — Vers les profondeurs » se solde par un échec des personnages joueurs. Félicitations !
D3 — Llanistar van Rusadir
Si le résultat est 1 :
Le Général est sévèrement percuté lors de l'effondrement de la cavité et se brise une jambe. Cogné à la tête lors de la chute, il sombre dans l'inconscience et doit être remonté hors des Catacombes par ses camarades. Il n'aura que peu de souvenir des événements.
Si le résultat est 2 :
Llanistar n'est pas mis en péril par les chutes de pierre, mais la déflagration et le souffle de l'explosion le repoussent contre un mur, comme s'il avait essuyé une violente bourrasque magique. Son crâne percute une roche, et il perd connaissance, tandis qu'un pan de tour chute sur sa main de fer. Il doit être remonté par ses camarades, incapable de se déplacer seul et le lendemain promet d'être douloureux.
Si le résultat est 3 :
L'officier n'est blessé ni par le souffle de l'explosion, ni par les roches qui s'effondrent. Hélas, alors qu'il fait montre de ses talents, Llanistar s'avance pour couper la retraite à quelques mercenaires effrayés. L'explosion le surprend soudainement et le Général voit sa main de fer se fendiller, çà et là sous l'impact. Il essuie également un certains nombre de brûlures, mais demeure conscient. Il pourra aider à porter ses éventuels compagnons.
D3 — Roshu Aaron
Si le résultat est 1 :
Le magicien esquisse un bouclier magique pour se protéger des chutes de roche, mais est surpris par le souffle de l'explosion. Il est propulsé contre le mur et se brise le nez à l'impact. Inconscient, le magicien ne peut que somnoler pendant que ses compagnons prennent la fuite. Il doit trouver un moyen de s'en sortir seul, à son réveil.
Si le résultat est 2 :
Roshu Aaron se sacrifie pour sauver Llanistar d'un péril qui aurait pu le tuer. Percuté par une roche, il perd sa baguette et ne peut se protéger face à la foule qui court pour se sortir de là. Au sol, il se fait piétiner par trois mercenaires. Deux vertèbres démises, une côte brisée et une pommette éclatée.
Si le résultat est 3 :
Le Rédempteur tente de fuir, effrayé par la puissance de frappe du Poigneur et conscient que le feu qui leur fait face n'est pas maîtrisable au coeur d'une bataille. Mais alors qu'il court pour s'en aller, la déflagration le propulse au travers du mur jusque dans la cuve aquatique traversée par Link pour rejoindre les lieux du combat. Il doit être secouru par ses compagnons ou il périra noyé.
D3 — Lloyfell
Si le résultat est 1 :
Le fauconnier, blessé, ne parvient pas à prendre la fuite assez vite. Alors qu'il essaye de courir pour partir, il est bousculé par un mercenaire qui fait deux fois sa largeur d'épaule. Lloyfell se cogne le front et sombre dans les bras de Morphée. Fail.
Si le résultat est 2 :
Lloyfell, blessé, fait le mort. Il est oublié des mercenaires, mais le Poigneur l'attrape à nouveau et le secoue au dessus de sa tête, prêt à le dévorer. L'explosion les projette tous les deux, et le monstre lâche le Fauconnier, qui tombe à l'eau, inconscient. Il doit être sauvé par Llanistar ou Roshu Aaron.
Si le résultat est 3 :
L'ex-Rédempteur fait pour une fois preuve de bravoure, plutôt que de ruse, et profite du fait que le Poigneur l'ai lâché pour se jeter au combat. Hélas, il prend un violent coup de masse à ailette sur l'épaule et s'écrase au sol, avant qu'une roche ne chute sur sa jambe, la brisant sur l'impact. Le Fauconnier hurle, lâche son épée, qui tombe dans une ravine provoquée par l'explosion. Il ne peut pas se déplacer autrement qu'en rampant et devra être porté pour sortir de ce guêpier vivant.
D2 — Les mercenaires
Si le résultat est 1 :
Les mercenaires prennent la fuite mais sont majoritairement tués durant l'explosion. On compte au moins un mort sur deux. Les survivants battent en retraite et s'enfoncent dans les catacombes avec leurs possessions et leur secrets, sans permettre aux protagonistes de découvrir leurs objectifs.
Si le résultat est 2 :
Les mercenaires prennent la fuite sans compter de trop lourdes pertes. Les survivants, largement majoritaires, battent en retraite et s'enfoncent dans les catacombes avec leurs possessions et leur secrets, sans permettre aux protagonistes de découvrir leurs objectifs.
D2 — Le Poigneur
Si le résultat est 1 :
Déchiqueté par l'explosion, le Poigneur est ravagé. Des lambeaux de son être parsèment la pièce, çà et là. Mais la bête, déjà morte de puis des siècles, n'est pas sensibles aux armes de cette facture. Lentement mais sûrement, il recouvre ses forces en prévision d'un prochain affrontement.
Si le résultat est 2 :
Le Poigneur prend la fuite avant d'essuyer trop de dégâts. Il s'enfonce entre les ossements et la boues et guette.
Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.