Krach boursier à Hyrule.

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John Doe


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La cabane en bois vibrait des sons joyeux des acheteurs. Sous cape, le vendeur ricanait de ses « bonnes affaires ». Truandant gamins et vieillards, pigeonnant mères enceintes et ménagères apathiques, la journée s’annonçait bien pour le gentilhomme. Sourires faux, poignées de mains molles, telles étaient les comédies du vil commerçant. Alors que ce dernier rendait la monnaie, fait rare !, à un client impatient, un courant d’air passa dans son dos et le grincement d’une porte de hêtre anima sa curiosité.

Un vandale, un voleur à la petite semaine ? Le marchand tourna la tête, mais rien. Il soupira, rassuré. Les temps étaient rudes pour tout le monde, un peu moins pour cet escroc c’est sûr. Hyrule était traversée par des caravanes de brigands, attisés par le doux parfum du rubis frais. La guerre planait toujours, les moins aisés étaient poussés à des extrémités délictuelles, dévalisant au hasard avec plus ou moins de talents. Car les pécores pendus étaient soudainement devenus légions aux entrées des villages. Pancarte crasseuse en guise de collier : « j’ai volé un honnête homme ». Le commerçant était en train d’acquérir un statut de victime idolâtrée, de courageux travailleur qui exerce son art malgré la tempête.

Au bout de quelques minutes, le vendeur se retrouva seul. Entre deux salves de clients, il put respirer. Débouchant un gros rouge qui tâche, il se servit une dégoutante rasade, la liqueur avinée coulant sur sa barbe et tâchant sa chemise. Le gras personnage se frotta les mains en dévorant du regard sa caisse remplie de pierres précieuses de diverses couleurs.



« Nyihihi ! »


Le strident rire dégoulinant provenait de derrière le gras gentilhomme. De panique, il se retourna, emportant de son gros estomac brics et brocs. Il fit un bond de surprise et de peur. Un homme svelte, visage mi verdâtre mi bleuté, assis avec noblesse sur un tonneau de Lait LonLon, bras tendus pour accueillir on ne sait quoi dans son giron. Le sourire de l’inconnu était immonde, peint de dents pointues et marron.


« Vous … qui êtes ?! Vous n’aurez pas ma marchandise … ! »


Le sourire illumina encore plus la face dégoutante du bandit. Il se leva, le bruit de cuir de son armure en peau grinça de manière inquiétante, vrillant tympan et détruisant le peu de courage du marchand. Le riche obèse sortit un petit couteau ridicule, vain rempart entre lui et la mort.


« C’est la Justice que je veux. »


Les yeux de l’homme en panique s’agrandirent, toute flamme éteinte. La vie fuyait par son regard de plus en plus pâle cependant que la dague du Mille-Casaque découpait abdomen et foie. Il dut utiliser sa main gauche pour mieux enfoncer l’acier dans ce gras bourgeois. Avec grâce, Arkhams aida le cadavre à s’écrouler sur le comptoir. Il sortit un mouchoir de sa poche et nettoya sa lame souillée. Le Lord planta un petit étendard du Phénix dans la plaie sanguinolente de sa victime.

Sans perdre plus de temps, le Pénixien se mit au travail. Il s’empara des trésors de l’homme, enfourna là une grande partie des biens à vendre dans un grossier sac de tulle. Ne restait que des fées roses, malheureuses de ne point avoir fait leur office pour leur innocent ravisseur, mort pour la cause du Phénix. Epées de frêne, potions écarlates et autres outils de mort en presque gratuité, Hyrule tout entier se devait de passer par le Phénix pour se préserver du chaos. Arkhams se posta enfin devant le comptoir, en marchand improvisé, sourire gluant, faussement naïf, yeux plissés dignes d’un vendeur trop sympathique pour être honnête. Il accosta de la voix les badauds craintifs à la vue du mort.



« Approchez Mesdames et Messieurs, produits frais, cadavre de bourgeois et fée au rabais. Venez nombreux craquer votre bourse, la crise approche ! »


Les prix affichés à la craie étaient dérisoires. Un rubis symbolique pour la fée rose et tout autre achat de guerre. Les Chevaliers corbeaux du Phénix frappaient le cœur économique d’Hyrule. Soins aux rabais, foutant en l’air l’équilibre précaire de l’offre et de la demande. Partout sur les terres, les agents d’or rachetaient tout ce qui était possible d’acheter et ne vendaient plus que les armes et aides aux batailles pour trois fois rien.



Sources : Phoenix Knights Consulting Business 2013.


Aurore


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