Du givre et des soupirs

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Eckard Falskord


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(vide)

Voilà déjà deux jours qu'Eckard avait faussé compagnie au gosse à tête reptilienne. Ce noble qui semblait s'être entiché de lui. Deux jours d'errance, deux jours longs et froids sans un seul animal à la ronde. Son estomac criait famine, hurlait des borborygmes résonnant dans la plaine comme le carillon de son glas qu'il sentait approcher. Le nordique suivait cette pointe qui paraissait plus proche maintenant, quoique la neige en dissipait tout à priori. La pointe en question, à l'horizon, devait très probablement désigner le clocher d'une ville. C'est là qu'il souhaitait aller, et quelque chose en lui murmurait à son oreille de s'y rendre incessamment, comme si son but était là-bas, dans cette ville ou ce il-ne-savait-trop-quoi.
Pas la moindre trace de vie ici. La plaine s'étalait sur des milles et des milles infranchissables, laborieuses, de terre, d'herbe, de neige et de boue. Le ciel ne clamait rien de bon, là-haut. Le soleil demeurait réservé en cette journée hivernale, et restait bien au chaud sous une couverture épaisse de nuages gris, mornes.

Les pieds de l'homme tenaient par un indicible miracle. Sa marche n'avait guère cessé depuis qu'il eut bondit de la carriole. Pourquoi diable n'ai-je pris un de ces chevaux ? Le barbu était loin d'être aussi mauvais, et c'était là sûrement l'un des facteurs qui finiraient par le perdre dans ce pays étranger.
Eckard pensait dur et ferme qu'aucune terre n'aurait pu être aussi dangereuse que les forêts et les monts de Fröstvalland, aucune lande plus meurtrière et aucun pays plus froid. En cela il pouvait bien s'être trompé. Car la Plaine d'Hyrule le mettait face au vent glacial qu'il n'avait pas connu grâce aux arbres de son pays. La neige y tombe aussi drue et d'étranges créatures habitaient les lieux, comme les loups de la forêt.
Son ventre criait de douleur encore un peu plus à chaque pas. Depuis deux jours, le barbu s'était fermement résigné à ne pas gaspiller les quelques vivres qu'il avait sur lui. Toutefois la route était longue, bien trop longue. Et ô combien plus que ce qu'il n'avait espéré ! Trop grand pays, ça. Bordel. Le chasseur trouva un bien gros rocher et s'assit dessus après avoir au préalable déblayé d'un revers de main la neige qui le recouvrait. L'homme ouvrit son sac et mit sa paluche à l'intérieur puis fouilla un instant. Il en ressortit une vieille miche de pain rassis. Mieux valait se nourrir de ça pour commencer, et garder les deux tranches de lard séché pour plus tard. Il ne lui restait que ça, rien d'autre.
Eckard porta le morceau de pain à sa bouche et en arracha un bout avec ses dents. Inutile de dire qu'il avait eu droit à de meilleurs repas. Les plats de sa femme lui manquaient plus que tout autre chose dès lors. Ça et ses étreintes chaleureuses. Et le sourire de sa fille...
Ne commence pas à penser à ça, mon gars.

Ses yeux s'humectèrent sensiblement mais il se fit violence pour réprimer toutes les larmes qui pouvaient bien attendre plus tard pour couler. Un homme ne montre pas ses faiblesses quand la route est devant lui. Il doit juste marcher.
Le barbu venait de terminer son maigre festin. Il se releva alors et se saisit de la gourde à sa ceinture. Elle ne lui paraissait que trop légère. Le chasseur la porta à ses lèvres et en but deux gorgées. La rivière se trouvait déjà trop loin pour y retourner et abreuver son récipient. Plus qu'à prier pour trouver un cours d'eau ou bien un petit hameau sur le chemin.
Il reprit sa route, les pieds toujours aussi douloureux et embourbés. Il lui sembla même avoir plus faim encore qu'auparavant.


« Foutue faim. Foutue boue. Foutu pays. »


Eien Paper


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(vide)

"Non! Mellon, descends, descends! Sinon je vais geler sur place moi... Le vent est trop là haut. "

A cheval sur son précieux faucon, la petite fée se démenait pour lui faire comprendre que s'il continuait à vouloir toucher les nuages, c'est un bloc de glace qu'il retrouverait sur son dos. Bon, visiblement, crier contre le vent ne servait à rien. Eien se plaqua contre les épaules de l'oiseau et, donnant des petits coups dans son abdomen, elle finit par lui faire comprendre qu'il volait trop haut. Alors ce malin de petit farceur plongea tout simplement vers la terre à pleine vitesse. Ce qui, bien entendu, n'arrangeait pas du tout la fée. Couchée contre l'oiseau, elle essayait tant bien que mal de s'y raccrocher de toute ses forces mais, une vingtaine de mètre avant le sol, elle dû lâcher, faute d'autres moyens pour lutter contre la gravité.

Dès qu'elle fut éjectée, la petite fée déploya ses ailes d'argent: elle put ainsi planer tranquillement. Comme il y avait pas mal de vent, même sur terre, elle n'avait pas à faire de grands efforts et pouvait voler sans trop de soucis. Mellon, qui était remonté de son piqué, passa au dessus d'elle. Eien, faussement fâchée, lui tira la langue.

L'être ailé s'envola le long de la plaine. Si elle était fatiguée, elle se poserait sur un arbre et le damné faucon reviendrait la chercher. Ensuite, il chercheraient un abris pour la nuit, dans une vieille cabane, un trou de roche, un grenier. N'importe où: ils n'avaient pas besoin de beaucoup de place.

Après un moment, Eien commença à sentir des picotements dans son dos. Elle s'entrainait maintenant depuis un moment pour améliorer ses capacités de vol: sans grands succès jusqu'à maintenant. Il lui fallait trouver un endroit où se reposer en sécurité et, de préférence, à l'abri du vent.

C'est là que la fée vit, non loin, un homme farfouiller dans son sac. Quand elle s'approcha de lui, elle l'entendit pester. Drôle de bonhomme. Qu'est ce qui pouvait bien l'énerver à ce point?

Doucement, Eien voleta encore plus proche de lui. Pour l'instant, il ne semblait pas l'avoir remarquée. Un drôle de bonhomme, vraiment. Vêtements étranges, et pas d'oreille pointue : il ne devait pas être Hylien, déduit-elle. Alors, il vient d'où celui-là? Pour la petite curieuse s'ouvrait soudain une occasion en or d'élargir ses connaissances.


"He, monsieur!, commença-t-elle, dites, vous chercher quelques chose?

Eien se trouvait à cet instant juste au-dessus de la tête de l'étrange bonhomme.


Eckard Falskord


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(vide)

Ses pieds s'étaient inexorablement remis en marche. L'épée bien au chaud dans son fourreau lui battait la cuisse gauche à chaque pas, si bien qu'il ne manquerait pas de n'être guère étonné en voyant un large bleu tout le long de sa jambe. Son troisième jour de marche venait de débuter dans le même froid omniprésent, mordant.
D'immenses collines se dessinaient à l'ouest, courbes et gelées. Peut-être s'agissait-il là du meilleur site d'observation que l'homme pouvait avoir sous la main. Encore que le terme fusse bien inapproprié en raison de la distance qui le séparait de ces hauts monticules herbeux.
En les observant plus attentivement, Eckard pouvait au moins se rendre compte que ces prétendues collines devaient être moins éloignées que la pointe au nord, encore bien absconse pour son œil non habitué et toujours immature par rapport aux landes hyliennes.


« Sacré besoin de me renseigner sur ces foutues terres de mort. »

Le temps lui semblait propice aux jurons. De plus, cela le faisait moins appréhender le climat et les problèmes en général. Muni d'une force sensiblement renouvelée, le nordique obliqua légèrement vers l'ouest pour atteindre cette partie surélevée de la Plaine d'Hyrule.
C'est alors qu'il l'entendit. Une voix fluette et aiguë venue de nulle part. Où donc, morbleu ? L'homme regarda en l'air et aperçut un large oiseau non loin de lui, s'éloignant dans le blanc grisé du ciel. Ni une, ni deux, il décrocha son arc de son dos et se saisit d'une flèche dans son carquois. La voix lui était alors complètement sortie de l'esprit, tant la faim lui ordonnait de planter cette flèche dans la tête de l'oiseau pour le bouffer ensuite. C'était là l'occasion rêvée. Trois jours sans voir le moindre animal dans ces landes froides, c'était bien trop à son goût.
Le piaf volait vite et haut vers les nuages. Le barbu visa brièvement, un œil fermé, l'autre verrouillé sur sa cible, et décocha la flèche dans le ciel. Le vent soufflait fort dans les hauteurs, aussi la flèche fut rapidement déviée de sa trajectoire, et l'animal prit la fuite dans le lointain.
« Tss, et ça se dit chasseur ! Mon gars, te faut connaître la nature mieux que ça. Foutu vent. »
Alors, il aperçut enfin une forme minuscule et humanoïde flotter dans les airs. Elle luisait d'une étrange aura colorée et paraissait même de sexe féminin. La chose effraya Eckard qui se mit à pester de nouveau en faisant un pas en arrière. Après les hommes-poissons et l'homme-reptile, une femme lilliputienne dotée d'ailes ! La population hors du commun de ce pays finirait sûrement un jour par ne plus l'étonner, mais ce jour n'était guère celui-ci. L'homme voulut dire quelque chose sans trop savoir quoi, plutôt estomaqué. Était-ce donc impossible de trouver une seule personne normale ici ?


Eien Paper


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Maintenant qu'elle y pensait, le vent était un peu frisquet, tout de même. Pour un être aussi petit et de fragile constitution qu'elle, il ne faudrait pas longtemps pour que la brise glaciale gèle ses ailes. Sans ces ailes, qui ne fonctionnait déjà pas très bien en générale, elle n'était rien qu'un petit insecte. Un insecte, c'était si facile à écraser pour les grands rustres d'Hyliens.

Et un rustre, elle en avait justement un pas loin. Ce malotru c'était même attaqué à son oiseau! Mais il ne pouvait pas savoir que, sans lui également, elle était complètement démunie et impuissante face à une nature beaucoup trop grande pour la petite fée, alors elle lui pardonnait cette impolitesse. Surtout que le gars en question n'avait pas très bonne mine. Ses joues étaient creuses, son visage plutôt pâle. Eien n'en voyait pas beaucoup mais elle devinait qu'il devait être fatigué et, peut-être affamé. C'était un étranger, mais que faisait-il là? Il n'était certainement pas en promenade, voilà une chose certaine. Mais alors? Il faisait sans doute un quelconque voyage et c'était perdu, en conclu la fée. Après tout, ce genre de choses arrivaient souvent.

Elle l'avait effrayé, donc: primo, il n'avait pas l'habitude de voir des fées. Secondo,il devait être complètement déstabilisé par un nouvel environnement, sinon il n'aurait pas peur d'une chose aussi inoffensive. Honnêtement, quel mal pouvait vous faire une fée? Bien qu'Eien avait déjà lu quelques histoires dans lesquels les fées étaient de grandes magicienne, manipulant roi et dieu sur terre, valkyries de la guerre, il était de notoriété publique que les fées qu'on pouvait croiser en quelques, certes rares, occassion à Hyrule n'était nullement dangereuse. Au pire des cas, si vous les croisiez en forêt, cela voulait simplement signifier que vous étiez allé trop loin. Et comme on dit, "un Hylien dans la forêt et un Hylien mort"

Mais en l’occurrence, ils étaient dans la plaine. Et heureusement pour Mr.Juron, car il était complètement perdu. Eien décida que ce pauvre gars avait besoin d'un peu d'aide. Mais il fallait agir avec précaution pour ne pas le choquer. Alors la petite fée vola plus près de lui, et se posa sur le sol, montrant son infériorité, qu'elle ne pouvait pas lui faire de mal.


"Tout d'abord, laissez moi vous dire une chose. Vous n'êtes pas sur une terre de mort, mais bien de vie. C'est juste que ces temps-ci, ça se voit pas trop. La guerre, ça effraie du monde aussi, il faut dire. Et en plus, cette année les récoltes on pas été aussi bonnes que l'année dernière. Tout ça fait toujours peur au peuple, vous savez. On est moins aimable quand on a peur."

Elle n'était pas certaine que tout ce qu'elle disait était juste. Il fallait juste meubler le silence, et si possible intéresser son interlocuteur. Après tout, il pourrait tout aussi bien l'écraser plutôt que d'attendre pour entendre ce qu'elle avait a dire.

"Et maintenant, je répète ma question...vous chercher quelques chose ?"


Eckard Falskord


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(vide)

Les mots prononcés par la petite chose volante ne plaisaient guère au barbu. Déjà, il ne voyait pas bien en quoi ces landes pouvaient être une "terre de vie". Embourbé, exténué et affamé comme il l'était, les paroles du petit être sonnaient de façon assez ironique à ses oreilles gelées. De plus, la critique guère trop masquée sur son amabilité n'allait pas tarder à porter ses fruits, car l'arrogance de la bestiole finirait bien par le rendre plus agacé encore qu'il ne l'était déjà. Moins aimable quand on a peur. Moi ? Tss. Depuis quand les insectes me parlent-ils sur ce ton ? Les yeux du bonhomme demeurant obnubilés jusqu'alors par son interlocutrice (?) commencèrent à se plisser quelque peu tandis qu'elle répétait sa question antérieure. Alors, Eckard prit une grande inspiration comme s'il allait subir une longue apnée, puis soupira tout aussi longuement, vidant ses poumons, soufflant un air bien visible dans le froid ambiant. Cela lui fit un bien fou, aussi étrange que ça puisse paraître. Le nordique passa quelques fractions de secondes à faire une sorte de deuil, intérieurement. Le deuil du monde tel qu'il le connaissait auparavant, un monde simpliste, sans créatures de toutes sortes comme celles qu'il put découvrir dans ce pays abscons. Ses yeux toujours plissés fixaient la petite chose volante, mais son regard était vague, inexpressif. Le même regard qu'un chat, imprévisible et vivant dans son propre monde, faisant macérer de sombres pensées dont lui seul avait le secret ; un regard de chat, conscient des neuf vies qu'il possédait et prêt à n'importe quelle folie pour répondre à ses besoins naturels. Le regard d'un inconnu, des yeux-masques dont on ne pouvait percer le secret et les pensées. Sauf que l'homme ne possédait qu'une seule vie, et qu'il n'allait pas se précipiter sur la petite chose pour la boulotter comme l'aurait fait n'importe quel prédateur. L'indifférence, le mystère.
Son soupir prit fin et il s'étonna d'avoir soufflé si longtemps. Par ce biais, il put également se débarrasser de toute idée nauséabonde pouvant lui altérer les sens et l'esprit. C'est seulement alors que le calme se fit en lui, et qu'il ne se sentit définitivement plus comme un prédateur affamé, mais comme un homme. Le simple homme qu'il était.
L'être face à lui n'était pas une proie mais bien une personne et elle lui parlait. Mon estomac me rend nerveux, faut croire. Tu perds la boule, mon gars. Le chasseur se ressaisit rapidement et concentra un peu mieux sa vue.


« Je cherche à manger, petit être aux ailes scintillantes. S'il y a une auberge ou même une ferme dans le coin, je te serais redevable si tu m'en indiquais la route. Je n'ai croisé âme qui vive depuis le début de mes pérégrinations dans cette plaine hormis toi et l'oiseau qui vient de fuir. Ça fait trois jours que je suis là, et la neige et le vent ne m'épargnent guère. »

Si la bestiole pouvait signifier son unique espoir de survie, alors il n'avait désormais plus peur, et sûrement pas honte de quémander son aide. Contre la nature et les éléments, un homme seul ne peut rien. Ses jambes flagellantes menaçaient de ne plus porter le poids de son corps et de ses effets. Kald lui manquait alors plus que d'ordinaire en cet instant. Son bon vieux canasson avait toujours su le porter où il le désirait sans jamais fatiguer. Faut-il croire que le périple que vivait Eckard actuellement rivalisait mille fois avec tous ceux qu'il avait pu accomplir.

« Mon nom est Eckard, au fait », lâcha-t-il sommairement et conventionellement avec un reniflement prononcé.



[HRP]Toutes mes excuses pour le temps de réponse, j'ai eu une coupure de connexion ![/HRP]


Eien Paper


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(vide)

L'homme est le songe d'une ombre. Où l'était-il lui même ? Une ombre. Une bête carnassière assoiffée que de sang. De sang et de mort. Et quand la bête a faim... elle chasse. C'est le persistant sentiment d'être la proie de l'homme qu'Eien eut ce instant où l'Etranger dardait sur elle des yeux affamés. Enfin, elle en eut l'impression. Une impression profonde : mais qu'il s'en débarrasse, de cette folie. Elle n'était nullement de taille à lui procurer un bon repas. Limite, un casse-croûte oui... mais il aurait plus à gagner en la laissant en vie. N'avait-il donc jamais entendu le proverbe "Dans la nuit cherche la luciole enfouie avant qu'elle ne meure"? Ou quelques chose du genre, la fée ne se souvenait plus très bien. Peut-être même que ce proverbe n'existait pas, mais quoiqu'il en soit: elle était la solution à un des problèmes majeurs de cet homme, même s'il ne semblait pas la considérer comme plus qu'une petite chose nuisible. Comme s'il y avait une différence avec les Hyliens tiens!

Ah, voilà qu'il semblait s'être un peu calmé. Tant mieux, ce serrait plus facile comme cela. L'être ailée écouta les dires de l'Etrangé en voletant légèrement autour de lui.


« Je cherche à manger, petit être aux ailes scintillantes. S'il y a une auberge ou même une ferme dans le coin, je te serais redevable si tu m'en indiquais la route. Je n'ai croisé âme qui vive depuis le début de mes pérégrinations dans cette plaine hormis toi et l'oiseau qui vient de fuir. Ça fait trois jours que je suis là, et la neige et le vent ne m'épargnent guère. »

Voilà qui était bien malheureux. Si Eien n'était pas un peu plus prudente, voilà ce qu'elle lui aurait répondu... mais le moment n'était pas à l'espièglerie. Il fallait être un peu sérieuse, voyons ! Elle soupira et alla voler près de la tête de l'Etranger maintenant. En battant des ailes cela fatiguait beaucoup son corps, mais tant pis. Elle tiendrait.

"Je vois. Ta situation semble périlleuse. Ma foi, je pense pouvoir t'aider. Mais avant cela, sache que l'oiseau qui vient de fuir est ... mien. Non, elle ne pouvait définitivement pas lui dire que l'oiseau était son ami. Il ne semblait pas prêt pour ce genre de folies, Et c'est un oiseau très intelligent et très rapide. Lui saurait parfaitement où conduire l'étranger. Elle n'en était pas sûre du tout. Elle connaissait la direction approximative du ranch, mais pas l'emplacement exact. La fée siffla en espérant que Mellon l'entende... si oui, ce muffle ne vient pas immédiatement. Le salaud.

En attendant, il fallait bien faire quelque chose. Autant se mettre en route alors, non?

"Il y a pas si loin que ça une grande ferme qui offrirait certainement un asile pour la nuit et de la nourriture. Enfin, contre remboursement bien sûr. Si t'a pas d'argent c'est pas grave, t'a l'air assez costaud et je crois qu'ils ont besoin de main d’œuvre. Si tu veux, je peux t'y conduire... si tu me laisse me reposer sur ton épaule. La formulation pouvait paraitre étrange, mais la fée était vraiment harasée. Ah et au fait, même si cela risque de te surprendre, je porte aussi un nom. C'est Eien.


Eckard Falskord


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(vide)

Le barbu accepta la proposition d'un hochement de tête. Portant la sangle de son énorme baluchon sur l'épaule droite, il désigna celle qui était libre à l'aide de son menton. « Mais fais attention, j'ai une sale cicatrice au-dessus de la clavicule », fit-il toujours un peu neutre dans ses mots, ayant du mal à prendre ses aises. En effet, la plaie infligée par l'arc de Garel il y a trois ou quatre semaines de cela lui faisait encore assez mal. Aussi espérait-il vivement qu'aucune cible de chasse ou éventuel coupe-jarret ne le force à se munir de son bouclier qu'il aurait bien du mal à tenir en raison de la blessure. Maintenir son arc était déjà également une rude affaire, et encore heureux qu'il soit droitier.

L'étrange petit personnage qui servait de nouvelle compagnie lors des pérégrinations du nordique répondait trait pour trait à ce que les légendes de Fröstvalland pouvait qualifier de "fée". Le barbu avait eu vent de ces êtres minuscules et ailés, hauts en couleurs et réputés pour demeurer cachés dans les forêts et sous les collines. Le peu de livres qui traitaient de ces créatures les mentionnaient comme des entités d'un autre âge, maintenant totalement disparues du monde. Fallait-il croire que non. Si cette dénommée Eien était bien ce que les communes gens nomment une "fée", alors, pour sûr, son peuple est en phase terminale d'extinction. Les terres d'Hyrule pouvaient tout aussi bien conserver une sorte de réserve naturelle où les fées se développeraient tranquillement, au gré des époques et des saisons. Après mûre réflexion, Eckard se dit qu'il n'en avait rien à foutre, et que le bestiaire d'Hyrule était sûrement bien plus fourni que ça. Il en avait en tout cas bien fait l'expérience, au bout des presque deux semaines qu'il y avait déjà passé.
Étrangement, la bonne fortune se mit une fois pour toutes à lui sourire depuis qu'il eut fait cette rencontre pour le moins impromptue : les animaux se mirent à faire leur apparition dans la plaine tandis qu'il marchait, avec son accompagnatrice sur l'épaule gauche. Des lapins couraient se réfugier dans leurs terriers, on pouvait également apercevoir quelques poules se dandiner innocemment de ci, de là, et parfois, un renard montrait le bout de son museau derrière un buisson, restant éloigné malgré tout.

Le chasseur alors fou de joie -et en dépit de sa meurtrissure précédemment évoquée- parvint à planter deux poules et trois lapins. Une chance inespérée pour lui qui mourrait de faim jusqu'alors. Il en profita pour achever le reste des maigres victuailles que contenait sa sacoche à moitié vide, à savoir un morceau de viande séchée et la fin de sa miche de pain rassie. Tout cela avait un meilleur goût à présent. Eckard conserverait ses gibiers sur le long terme pour la suite du voyage. Après tout, la neige et le vent offraient une température idéale pour conserver la viande.

Au loin, toujours droit devant, un nouveau monticule se dessinait. Une énième colline dessinant un peu plus le relief de la plaine gigantesque d'Hyrule. L'homme jaugea l'écart qu'il lui restait à parcourir pour atteindre cette prétendue destination où, selon les dires, une grande ferme se trouvait. Une dizaine de jours au moins, au rythme auquel il allait maintenant. Un souffle nouveau l'animait dorénavant, et il espérait bien sa rapprocher un peu plus du moyen qui lui permettrait de quitter ce pays au plus vite pour rejoindre le sien.
Car même si la découverte des terres d'Hyrule l'animait d'une curiosité certaine, celles-ci ne représentaient pour lui que givre et soupirs.




[HRP]Je pense qu'on peut terminer le RP ici, merci beaucoup à toi ! Je continuerais au Ranch Lon Lon. :p[/HRP]