Hyrule's Journey

Par-delà les terres de Cocorico et les plateaux de Kasuto se dresse Moruge. Cachée aux confins de l’Orient, la Cité-Marais est érigée au cœur des tourbières qui jouxtent la Grande Forêt d’Hyrule dont tout ou partie, dit-on, est maudit. C’est là une métropole étrange, faite de bois et de torchis bien plus que de pierre, portée par d’innombrables pilotis. Le château, que d’aucuns appellent encore Le Nid en référence à l’ancienne famille régnante dont la héraldique représentait un corbeau d’ébène sur fond de sauge, a été construit au sommet d’un imposant tertre qui dominait déjà le palud.

Cernée de lourdes enceintes, la motte castrale accueille plusieurs bâtiments : la bastide de la famille Latouane, dont le faste - sans comparaison avec celui dont font preuve les autres seigneurs - jure tout de même avec le reste du paysage, mais aussi le jardin et les écuries privées d’Iria de Moruge. La Dame de Cornes, ainsi que l’appellent ses gens, y a également fait dresser un mémorial à l’effigie de son défunt époux, tué au combat pendant la guerre. La Cour abrite également une baraque, où sommeillent les soldats préférés de la Matriarche, des geôles creusées à même le sol, un puits ainsi qu’une petite chapelle. C’est là aussi qu’exerce l’armurier, dont le fourneau est installé juste derrière les palissades bloquant l’accès au Nid. L’Intendant, réputé pour tenir une échoppe de produits rares (dont nul ne sait véritablement comment il a pu les acquérir) s’est installé de l’autre côté de la herse.

Plus l’on descend, et plus l’on se rapproche des marais ; où vivent les petites gens et les artisans du fief. La Cité-Marais connaît son lot de défricheurs, de bûcherons ou de pêcheurs, contraints pour l’essentiel de vivre à proximité des bocages inondés où l’on cultive notamment le houblon. Pour retrouver les champs habituels, il faut s’éloigner de la ville-close et de ses sous-quartiers, séparés par de béantes douves naturelles en dépit du pont dressé il y a des années de cela. Car plus qu’aucune autre capitale de domaine, Moruge marque la division entre son élite et ses serfs. Il pèse d’ailleurs sur le bourg une ambiance sombre, propre aux endroits condamnés, comme si le maléfice de la Forêt s’étendait en un voile de pluie et de tonnerre au-dessus du vieux Ménil.