De souvenirs et d'équidés.

RP flashback prenant place pendant le parcours de l'Hylien pour récupérer les trois pierres ancestrales.

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Le gamin souffla, fatigué. Il lui semblait qu'il n'avait plus ni pieds ni jambes, tant il était épuisé. Soudain lui prit l'envie d'aller s'asseoir un instant sur la grosse roche qui se démarquait des autres, sur le flanc de la montagne. Il lui avait fallu courir jusqu'ici pour éviter les étreintes chaleureuses, mais ô combien douloureuses des Gorons, ces êtres de chairs et de pierres. Il ne l'avouerait sans doute jamais, mais Darunia l'avait très largement intimidé. Le Roi de la Montagne lui semblait aussi massif qu'elle même, aussi puissant et tout aussi lunatique. Mieux valait ne pas l'ennuyer, réellement.
Mais au moins avait-il deux pierres ancestrales, désormais ! Tant bien l'Émeraude Kokiri que lui avait légué l'Arbre Mojo avant de s'éteindre – il sentit ses yeux le piquer à cette pensée –, que le Rubis Goron, tout juste offert par son nouveau frère de sang. Le terme lui paraissait étrange, et à dire vrai, il n'avait aucune image concrète à associer à l'idée, mais il se doutait qu'il s'agissait là de quelque chose de gratifiant, aussi avait-il remercié le Seigneur de Pierre d'un grand sourire sincère.

L'Enfant des bois décida donc de s'arrêter. Son premier reflex, une fois assis, fut de laisser glisser les petites bottes de cuirs qui serraient ses pieds depuis son départ de la Forêt – soit un long moment. Il n'aurait su dire combien de jours s'étaient écoulés, mais il lui semblait presque qu'il avait passé sa vie à dormir à le belle étoile.
Le blondinet se laissa aller à un soupir de contentement quand l'air entra en contact avec ses membres meurtries et couverts d'ampoules. Oh, certes, il avait d'autres blessures, éraflures, coupures, plaies et tout ce genre de chose qui va de pair avec l'aventure, mais il avait déjà pris le temps de les panser, en sortant de la Caverne Dodongo, un peu avant de rencontrer le chef des hommes de pierre.

La nuit tombait déjà, et le sommeil le prenait lentement, mais le petit homme savait que ce n'était pas le genre d'endroit où il faisait bon faire une halte. Il bailla ostensiblement, alors que son ventre hurlait sa faim. Ses pieds l'imploraient de ne pas continuer tandis que la petite Fée s'était déjà endormie. L'envoyé de la Princesse posa alors deux yeux bleus tendre sur la petite lumière, touché par l'innocence et la faiblesse de sa camarade. Il n'avait pas le coeur à la réveiller, aussi il décida qu'en dépit du danger, ils s'arrêteraient ici pour la nuit. Pour autant, afin de se prémunir contre les éventuels assauts d'un Araknon en mal de sang, il décida de chercher un peu autour de lui, avec en tête l'idée de trouver quelques brindilles, qui l'aideraient à alimenter un feu. Et même si les arbres n'étaient pas le fort du Mont du Péril, il finit par trouver un Baton Mojo – sans doute laissé là par un aventurier le précédant – qu'il cassa en suffisamment de morceaux pour pouvoir le brûler.
Jamais il n'aurait cru le petit briquet qu'il s'était fabriqué (bois d'acajou, cela va de soi !) lui serait autant utile que ce soir là. C'est sans mal que le petit parvint à faire naître, sur ces brindilles éparses, le début d'un feu.
Son ventre criait plus encore famine qu'auparavant, et Link se saisit ensuite d'un morceau de viande séchée qu'il avait pris avec lui. Ce n'est qu'après un dîner frugal, qu'il prit enfin le parti de se coucher.


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Bien vite, le soleil frappa, et dur. Il fut réveillé par les premiers coups d'Hélios, qui semblait-il, se plaisait à écourter tant que possible ses nuits, pour au mieux rallonger ses journées. Le blond n'était pas reposé le moins du monde, mais déjà Navi lui expliquait qu'il fallait partir. « La belle blague..! » Ne put-il s'empêcher de penser. C'était elle qui s'était effondrée le plus tôt, et lui le feignant désormais. C'est avec une triste mine qu'il récupéra ses affaires – son bouclier, l'épée Kokiri, et sa sacoche – avant de se remettre en route.

C'est aux alentours de midi (après au moins six bonnes heures de marche) que Cocorico pointa le bout de son nez. Encore une fois, la faim le taraudait et l'épuisement était proche. Qui avait dit que l'ascension était plus ardu que la descente ? Non.. En toute franchise, il n'était pas mécontent de voir enfin se dessiner les tuiles des toits du village d'Impa.

Le « preux chevalier » fut aimablement accueilli par le soldat qui lui avait ouvert la grille près d'une semaine plus tôt, apparemment. Et d'après les dires de l'homme en armure, personne ici ne s'attendait à le voir revenir. Link n'ajouta rien, se contentant d'un hochement de tête avant de passer l'imposant portail.
Il prit le reste de la journée pour enquêter sur la troisième pierre que la Princesse de la Destinée lui avait demandé de rapporter. Sans réellement savoir pourquoi, il se refusait à la décevoir. Il avait l'impression de la connaître mieux qu'il n'avait jamais connu quiconque, et pourtant il ignorait tout d'elle. Hormis le fait qu'elle était princesse, et lui simple vagabond – il ne savait toujours pas comment il lui transmettrait les trois Pierres Ancestrales.

Mais pour l'heure, sa réflexion était concentrée sur où trouver la dernière. Et qu'importe à qui il demandait, il était soit écarté de la conversation ( « C'est là discussion de grand, le mioche ! Ta mère n'aimerais pas que tu entendes ! » ) soit regardé comme l'on regarderait un fou, soit plus sobrement envoyé « jouer ailleurs ». N'ayant guère plus le choix, le garçon fila vers la future auberge de NuttyK, pour s'y payer de quoi manger et plus important, toit pour dormir. Sa bourse, considérablement amaigrie, lui offrit même le luxe d'un baquet d'eau chaude en guise de toilette.

C'est propre, frais, et le ventre plein qu'il se leva le lendemain matin pour gagner la plaine d'Hyrule. Il ne savait toujours pas où trouver la dernière relique (il lui semblait que Zelda avait utilisé ce terme).
Aussi se laissa-t-il aller là où ses pieds décidèrent de le porter, un étrange refrain à la bouche. « If you don't keep your feet, there's no knowing where you might be swept off to. »

Sans plus faire attention, il avançait, jusqu'à rencontrer (quel doux euphémisme) un grand canasson. La peste soit ces grandes jambes ! Le gamin tenait son nez – qu'il avait sûrement rouge, maintenant..! – tandis que le cavalier se moquait de son manque d'attention. Au moins savait-il qu'il était au Ranch, désormais. Sans plus écouter cet individu dont il ne connaissait strictement rien, Link s'engouffra dans l'allée principale. C'était la deuxième fois qu'il venait, déjà, mais il s'y sentait bien. La vue de la crinière rousse de la jeune Malon lui étira les lèvres en un petit sourire, et il s'avança dans son dos.


"Hey..!" Fit-il secouant timidement la main, pour attirer son attention.


    Comme toutes les journées, Malon, petite fille à papa au Ranch Lonlon, faisait son possible pour aider ce cher bon vieux Ingo. Malon nourrissait les cocottes, pouvait traire quelques vaches sans avoir mal aux bras, changeait l’eau dans l’auge des chevaux et accomplissait tout ce qui pouvait s’adapter à sa petite taille. Cependant, Ingo râlait toujours, toujours et toujours. Il y avait toujours trop d’excréments d’animaux à ramasser, trop de bêtes à nourrir, trop de ci et trop de ça. Jamais assez d’argent cependant ! Et la jeune Malon était là, poings sur les hanches, tapant du pied, comme son père le faisait lorsqu’il s’apprêtait à sermonner quelqu’un.

    « Tu devrais apprécier ce que tu as, Ingo. » disait-elle en relevant un peu la tête, fière.

    Et Malon s’en allait, en gambadant et tout juste avant de franchir la porte ou de perdre le gaillard de vu, elle se retournait vers lui, en plissant des yeux. Elle le fixait, le décortiquait, jusqu’à ce qu’il se retourne et en s’assurant d’avoir toute son attention, elle lui déclarait comme un petit monarque :
    « Je te regarde. Et si tu fais une bêtise, je le dirai à papa. »

    Puis, elle filait à nouveau, comme le vent, en laissant un Ingo sceptique, qui reprenait le travail, sagement. Elle laissait ses petits pieds la mener jusqu’à l’enclos, en traversant la nuée de poules, sans vraiment leur faire gare. Les cocottes avaient, de toute façon, l’habitude se faire maltraiter par un Talon qui les lançait de tout bord tout côté, dès qu’il avait perdu un objet important. Certes, la jeune fille ne faisait pas exprès pour leur piler sur les ailes !

    Elle était probablement celle qui avait le plus de respect pour ce que Farore leur avait donné, à son père et à elle. La terre était fertile, les animaux tombaient rarement malade. Ils avaient la santé et de quoi ne pas crever de faim et de soif. Elle rêvait toujours d’un preux chevalier, pour la prendre dans ses bras et la combler de bonheur jusqu’à la fin des temps, mais le bonheur, c’était ce petit bout de terre sur lequel elle vivait, ce qu’elle commençait tout juste à réaliser. Une terre que sa mère et son père avait bâtie ensemble. Un havre de paix … et d’amour.

    Sautant par-dessus le chemin de terre qui faisait le tour de l’enclos des chevaux, comme s’il eut été une rivière de magma, elle continua sa course pour rejoindre son amie de toujours, Epona. Elle n’avait pas besoin de chanter que les petits sabots de la pouliche la menait déjà jusqu’à son amie humaine. Caressant les naseaux de l’animal, le chant de sa mère lui vint instinctivement aux lèvres, tinter l’air doux du matin, comme s’il eut été le langage des deux complices.

    Epona était d’ailleurs sa seule amie. Malon ne connaissait pas vraiment d’autres enfants. Certes, elle nouait parfois des liens avec ceux qui venaient avec leurs parents visiter le Ranch Lonlon, mais ils repartaient au bout de quelques temps. La rouquine avait aussi une ou deux connaissances à la place du marché et au village Cocorico, quand elle faisait des livraisons avec son père, mais sans plus. Les quelques fermiers qui travaillaient pour son père étaient occupés à faire leur tâches et préféraient aller dépenser leur temps libre en ville. Aucun d’eux ne voulait jouer à la cachette. Au moins, son père daignait-il lui accorder quelques parties lorsqu’il n’était pas en train de faire la sieste.

    Malon s’était assise sur le sol, en plein milieu de l’enclos, tout comme son amie la bête, pour se prêter à la coiffure, c’est-à-dire, brosser la petite jument et pourquoi ne pas lui faire quelques tresses par la même occasion. À défaut de pratiquer ses talents de coiffeuse sur des poupées que son père avait faites par le passé, elle préférait nettement le faire sur les crins épais d’Epona.

    Probablement trop occupée à tresser la crinière blonde de la jument depuis un bon moment, comme elle s’amusait souvent à le faire, Malon fut surprise, par un timide « hey ». Si elle ne se retourna pas sur le coup, croyant à un fruit de son imagination, la rouquine fit volte-face seulement pour s’en assurer. Quelle ne fut pas sa surprise d’y retrouver son ami tout de vert vêtu? Un large sourire s’empara des lèvres de l’enfant.


    « Link ! » s’écria la gamine aux cheveux rouges en bondissant, bras grand ouvert, les refermant immédiatement sur le garçon de la forêt, alors qu’Epona, pour sa part, s’éloignait du duo à travers les chevaux plus âgés. Sa timidité refaisant surface, comme à chaque fois qu’elle était en présence d’un inconnu … ou de quelqu’un de peu connu.

    « Je suis contente de te revoir. » continua la rouquine, en libérant son ami. « D’habitude, les enfants qui viennent ici, je ne les revois jamais. » dit-elle en haussant les épaules avec un sourire un peu triste.

    Elle eut cru, un court instant, que c’était peut-être le chant d’Epona, qui l’avait ramené jusqu’ici : la mélodie ne faisait plus qu’appeler la pouliche, mais ceux qui l’apprenait aussi ? Mystères et boules de gommes.


    « Tu es revenu ici pour me voir ? »

    Malon s’était mise à se balancer doucement sur ses pieds, joignant ses mains dans son dos. L’idée d’être la raison pour laquelle il était revenu lui faisait chaud au cœur et l’entendre de la bouche de Link l’amuserait encore plus.

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Il arrêta son regard sur cette crinière de feu qu'arborait la jeune fille un peu plus loin en face de lui. Il ne le savait pas vraiment, mais ses lèvres s'étaient étirées en un sourire franc et sincère, en guise de réponse à celui qu'avait esquissé la future fermière. En un instant s'était envolé toute sa fatigue et toutes ses peines. Un regard avait suffit à le défaire du fardeau que représentait la quête qu'il entreprenait pour Zelda.

Il n'eut pas le temps d'ajouter quoique ce soit que la petite Malon l'avait déjà fait prisonnier d'une bien agréable cage que formaient ses bras autour de son être.
Jamais il n'avait été à l'aise avec les autres, et le voilà qui se retrouvait plongé au milieu d'une aventure l'amenant à rencontrer des gens à la pelle et en pagaille. Depuis qu'il avait quitté Saria le gamin avait rencontré un hibou aux capacités surprenantes et doué de parole (bien que déjà troublé par tous les événements qu'il avait vécu les jours précédents, le blondin s'était retrouvé effrayé par l'animal, sans avoir rien laissé paraître. Un hibou qui parle..?!), le père de la fermière, Talon, un brave monsieur quoique fort paresseux, et pourvu d'un abdominal unique « particulièrement développé » qu'il lui avait dit. Il avait aussi rencontré une Princesse (fort jolie, il serait de mauvaise foi de prétendre le contraire) qu'il lui semblait déjà bien familière. En fait il avait l'impression de n'avoir jamais été étranger à cette enfant-ci. Par la suite, il avait croisé Impa, une femme sévère qui l'avait peut être plus intimidé que ne l'avait fait Darunia ensuite, Roi des Gorons. Et ce n'était pas peu dire...

Et il avait aussi croisé la route de Malon, celle qu'il appelait aussi souvent "Cheveux-de-Feu" pour la cascade rouge qui encadrait son visage. C'était la troisième fois, déjà, que leurs routes se faisaient une et unique. La première fois avait eu lieu sur la place du marché, la seconde alors qu'il revenait de l'entrevue avec la future suzeraine. L'enfant avait suivi une petite jument qui gambadait dans la plaine, jusqu'à tomber sur le Ranch.

La jeune fille desserra les bras, et le libéra ajoutant qu'elle était heureuse de le revoir. Le Garçon des bois se surprit à rougir sans savoir quoi répondre. Mais le petit sourire triste désormais peint sur ses lèvres de son amie effaça toute trace de joie du sien. Il n'aimait pas la voir dans cet état, elle qui lui avait semblé dès la première heure être une source de lumière presque sans fin.


"Je suis désolé..." Lança-t-il, sur un ton qui témoignait de son désarroi. Il était certes content de la revoir, mais ne savait réellement que répondre à la petite rouquine dans cette situation. Pour autant, elle eu vite fait de passer à une autre humeur, en lui demandant la raison de sa venue, l'air passablement excitée. Il ne lui semblait jamais avoir vu Saria dans un tel état, d'ailleurs..!

"Oh.. Je.." Commença-t-il, avant de s'arrêter. Il s'accorda un instant pour réfléchir sur la véritable raison de sa venue. À dire vrai, ce n'était pas pour la voir qu'il était venu jusqu'ici, mais bien par erreur, suivant le chemin que ses pieds lui avaient dicté. Toujours est-il qu'il ne voulait en rien blesser la jolie petite rousse, et qu'il n'était pas faux de lui dire qu'il était sincèrement heureux de la revoir, lui aussi. « En fait, je suis de voyage, et la route m'a conduit jusqu'ici. » Lâcha-t-il de sa voix encore fluette, avant de tenter un sourire timide et discret. Sans laisser une seconde à Malon, il ajouta : «Mais je suis vraiment content de te revoir, moi aussi ! »

Son sourire se fit plus affirmé, moins peureux. Même s'il ne l'avait pas dit à Malon, lui non plus n'avait que peu (voir pas) d'amis. En dehors de Saria, le village entier l'avait rejeté. En dehors de Zelda, tous les Hyliens lui étaient étranger. Hormis ces trois enfants, et sa camarade ailée, il n'avait pas d'amis.

L'Enfant de la forêt ouvrit la bouche pour mieux la refermer. Il savait bien qu'il s'agissait d'un haras, mais entre savoir et voir, il était tout un panel de nuances. Le coursier qui venait de filer juste à sa gauche lui avait fait une de ses frousses ! Link était persuadé que c'était l'homme qu'il avait croisé à l'entrée, qui aurait fait ça pour continuer à se moquer de lui. Inconsciemment le gamin adopta une moue boudeuse que la petite fermière en chef n'aurait sans doute pas de mal à effacer. Ses bras se croisèrent sur sa poitrine et son visage se fit plus renfrogné. Sans doute avait-il eu un poil honte de se laisser aller à la peur (si courte soit-elle) devant son amie.


"C'est qui lui ?" Lança-t-il à l'égard de Cheveux-de-Feu en fixant toujours la direction qu'avait emprunté le cavalier – l'enclos.



    Les mains toujours collées dans son dos, se balançant tranquillement sur ses pieds, la petite demoiselle écoutait Link lui dire qu’il était content de la voir. Ça lui faisait chaud au cœur. Et quelque part, elle remerciait le hasard de l’avoir mené jusqu’ici.

    « Moi je suis contente gros comme ça ! »

    Expressive comme tout, elle avait ouvert les bras très grand, tentant de démontrer en quantité comment elle était comblée en ce moment même. Un messager passa rapidement à leur gauche. Bien que Malon ne broncha pas d’un poil, les bras toujours grand ouvert, ce ne fut pas le cas de Link. Elle laissa tomber ses petits bras, les laissant se balancer de chaque côté de son corps délicat, regardant le coursier s’éloigner.

    La moue que Link arborait lui montrait qu’il ne semblait pas du tout ravi de revoir cet homme, si bien, qu’il lui demanda qui il était. Ce monsieur là-bas ? Elle l’avait vu plusieurs fois. Il était même le père d’un des jeunes fermiers qui travaillaient ici, Hadrien. Un timide adolescent, plus vieux qu’elle. Parfois, il lui semblait même que le jeune homme avait une peur bleue de son père. Alors s’était une bonne chose que cet homme, qui lui semblait fort cavalier, ne soit pas souvent présent.


    « Ne t’en occupe pas, il n’est pas important. Il fait des trucs d’adultes. Enfin, c’est ce qu’il me dit, quand je lui demande. » Lâcha-t-elle comme si de rien n’était.

    « En plus il ne sourit jamais, il n’est pas sympa. »

    Probablement dans la même optique d’idée, la petite rouquine agrippa la main du garçon de la forêt, n’aimant pas cette allure boudeuse. Il était là, avec elle, et Malon allait en profiter pour s’amuser un peu avec lui … et tenter de dompter Epona, par la même occasion. Dompter la timidité, la petite fermière la voyait comme maladive, mais rajoutait un charme certain à la pouliche.

    « On va s’amuser avec Epona à la place. Tu es mon ami, alors elle sera aussi ton amie ! »

    En tenant toujours la main du garçon tout de vert vêtu, Malon s’élança à la course dans l’enclos. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour retrouver son amie équidé. Epona semblait nerveuse, à l’approche d’elle et Link, ce que la rouquine compris rapidement. Malon se mit à fredonner l’air si familier de sa mère et la jument se tranquillisa, laissant les deux enfants s’approcher d’elle sans problème. Malon lâcha la main du garçon et arrêta tranquillement sa course. Elle posa délicatement ses mains sur les naseaux de la bête.

    « Monte dessus. » lui ordonna-t-elle, gentiment. Probablement qu’Epona prenait la fermière pour une psychologue, ce qu’elle s’improvisait, en ce moment. Elle voulait que la pouliche fasse confiance à son ami, bien que sincèrement, elle s’attendait à ce que la bête, dès que le garçon serait confortablement assis sur son dos, décampe au galop. Mais … peut-être qu’elle agirait différemment, vu qu’il connaissait le chant de sa mère. Pour l’instant, il n’y avait eu que Malon, qui était capable de la montée, sans qu’elle daigne fuir.

    « Elle te fera pas mal, promis. » L’encouragea-t-elle, tout sourire, chacune de ses mains posées sur les joues de l’animal.

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Il marmonnait dans sa barbe – inexistante, cela va de soi ! – alors qu'à ses côtés venait de passer, dans une bourrasque qui avait semblé au petit incroyablement forte et bruyante, un coursier. Sans doute le même que celui qu'il avait percuté un instant plus tôt. Alors qu'il avait en face de lui une gamine aux cheveux rouge, sûrement un poil plus jeune que lui, qui n'avait pas bougé d'un centimètre, toujours un grand sourire sur les lèvres ; lui avait presque sursauté tant il avait été effrayé. Effrayé ? Non. Bien sur que non, voyons ! Il venait tout juste de terrasser le Roi Dodongo, comment aurait-il pu être effrayé par un simple cheval ? Allons bon. Il avait été surpris, voilà tout !

Toujours un peu grognon, le Kokiri baissa la tête, regardant ses bottes de cuir durci. Grommelant encore quelque chose de tout à fait inintelligible, dont la signification lui échappait à lui aussi. Sans doute quelques reproches vis à vis de ce cavalier qui se plaisait à le ridiculiser aujourd'hui.
S'il avait eu des poches, il les aurait sûrement remplies de ses petites paluches, mais son vêtement des bois ne disposait d'aucun échappatoire pour ses mains (hormis une sacoche, mais l'idée ne lui vint pas à l'esprit), si bien que la jeune fille agrippa l'une d'entre elle, pour le tirer ailleurs.

Le contact le tira de cette moue désagréable qui s'était peinte sur son visage, alors qu'il se décidait à suivre Celle-aux-Cheveux-Carmins. Passé la tête, il avait autre chose à penser désormais. L'enfant appréciait cette proximité innocente qui s'était dessinée entre lui et son amie. De plus, il avait dorénavant les yeux rivés sur l'endroit où elle l'emmenait : l'enclos à chevaux, lequel était rempli de ces animaux, tous libres pour autant. Même s'il était déjà venu ici – c'était là qu'il avait appris le chant de la mère de Malon –, le garçon restait émerveillé comme la première fois : ces chevaux avait quelque chose de majestueux qu'il ne parvenait pas à cerner, et l'intriguait fortement.

A l'approche de la petite jument qu'il avait "rencontré" (dans la mesure où l'on peut parler de rencontre pour un animal), son amie lâcha sa main, et il fallut un instant au blond pour réaliser qu'elle était vide. Sans être triste ou peiné, il réalisa que Malon lui avait manqué, et qu'il aimait passer du temps avec elle. Il eut été faux de dire qu'il la connaissait, et pour autant il se sentait bien en sa compagnie, avait envie d'en apprendre plus sur elle, de la découvrir, et de devenir réellement un ami.

Pour autant il redevint silencieux alors qu'elle calmait l'animal, fredonnant l'air qu'elle lui avait appris la dernière fois, sous l'oeil attentif et l'oreille avisée du Vieux Hibou. Aussi tôt, la bête sembla se calmer, alors que la rouquine lui intimait de monter.


"Mais, Malon..." Fit-il d'une petite voix, en baissant les yeux. La tentative de la future fermière de le lier avec sa meilleure amie le touchait profondément, mais le laissait perplexe. En quelque sorte, elle partageait avec lui ce qu'elle avait de plus cher, et lui n'avait rien à offrir en échange. Qu'offrir en retour, sinon son amitié ? Et elle la possédait déjà. Il lui semblait qu'elle sortirait lésée. Tout pour lui déplaire. « Tiens, » commença-t-il alors, en lui tendant un présent emballé dans une feuille Kokiri. C'était presque s'il avait oublié être parti avec ce si petit objet, à la fois si local, et si chargé de souvenirs. Saria lui manquait.

"Puisque tu m'offres la clef qui ouvre les portes de ton amitié, je te fais don de mes souvenirs, Malon !" Il termina sur un sourire si large qu'il lui fendait la poire en deux. Ce qu'il ne savait pas réellement c'est qu'ils s'offraient l'un l'autre une pause dans deux travaux éprouvants. Il lui incombait de risquer sa vie pour chercher les Pierres Ancestrales, elle avait à charge la survie des animaux du Ranch. Si pas en totalité, au moins partiellement. Et mutuellement, ils se donnaient de quoi respirer et s'amuser (quoi de plus normal, pour des jeunes enfants de leur âges ?) un peu.

L'émissaire de la toute jeune Princesse Zelda s'avança alors vers Epona, l'air déterminé. Malon lui avait laissé entendre, la dernière fois, que celle-ci refusait de se laisser approcher à moins d'un nombre de pas assez impressionnant. C'est pourquoi il se fit tout petit, et tout discret, afin de ne point effrayer l'amie à la robe de feu. Étrange parallèle, ou lien particulier entre l'animal et son possesseur ?
La distance se fit moindre petit à petit. Ce qui semblait une éternité au pèlerin des bois n'était en réalité que quelques minutes, alors qu'il saisissait lui aussi son courage à deux mains : jamais en l'intérieur du sanctuaire formé par les arbres n'avait pénétré un canasson, et ce que lui demandait la gamine relevait aussi – quelque part – du défi.

Il posa enfin sa main sur le cou de la pouliche, et d'un geste vif, passa par dessus la petite jument. L'enfant s'était assuré d'avoir décalé sa propre main pour ne pas appuyer (de tout son poids, qui si pas si lourd que ça restait conséquent à porter) sur une zone sensible ou potentiellement douloureuse. Il avait maintenant l'habitude de ce genre d'acrobaties, (déjà avant, mais pas dans des situations aussi récurrentes et dangereuses) devenue indispensable pour assurer sa survie. Sans doute Zelda ne s'en doutait pas le moins du monde, mais le travail que représentait la chasse aux Pierres n'avait rien d'une ballade champêtre.

Bientôt, ses jambes vinrent se fixer sur les flancs d'Epona, et il crut avoir réussi. En lui commença à monter une petite boule de soulagement, alors qu'il expirait silencieusement, et que ses joues rosissaient légèrement.


"Malon, je..."

Puis le cheval rua. Le blondinet chuta lourdement, tentant tout de même d'amortir le choc en offrant au sol son épaule gauche. L'espace d'un instant, il lui sembla que sa cage thoracique était compressée au possible, alors que la collision avec la terre verdoyante du Domaine Lon Lon lui vidait l'air des poumons plus rapidement qu'il ne faut de temps pour le dire.

"Uh.." Parvint-il seulement à lâcher, en se retournant de façon à pouvoir se relever (dos face au ciel, regard sur le sol, donc) tandis qu'Epona partait en courant, au loin.



    Link semblait si gêné, si mal à l’aise. Elle tendit ses mains face à elle, paume tournée vers Link. Sa petite tête indiquait la négation.

    « Il n’y a pas de mais ! » fit-elle comme les mères faisaient avec leur enfants qui rouspétaient. Il sorti un petit paquet de l’une de ses poches, timidement, avant que son visage ne soit décoré d’un immense sourire, qui mit tout aussi la poire à la demoiselle. Elle ne comprit pas vraiment à quoi rimait sa longue phrase avec des mots compliqués. Ça ressemblait à un discours d’adulte. Elle acquiesça d’un signe de tête et prit délicatement le paquet, ne sachant pas à quoi s’attendre.

    Ses yeux s’étaient soudainement remis à briller comme de petits diamants. Il n’y avait que son papa qui lui faisait des cadeaux habituellement. Ingo était trop grippe sous, et les garçons de fermes avait sûrement peur de passer pour des lèche bottes.

    « Qu’est-ce que c’est, Link ? » fit la petite en manipulant le paquet emballé de plusieurs feuilles. Elle jeta un dernier regard vers un garçon de la forêt se dirigeant vers le petit équidé avant de se mettre à le déballer, tentant toujours de découvrir ce qui s’y cachait. Elle y trouva un masque, travaillé dans le bois. Il n’était pas aussi coloré que ceux chez le marchand de masque au Bourg, mais elle savait reconnaître un objet réalisé avec minutie.

    L’enfant à la crinière sienne le tendit au bout de ses bras, pour le voir globalement, avant de le rapprocher de son corps et de le faire tourner avec soin dans ses petites mains. Elle ne savait pas de quel bois il s’agissait, mais il dégageait une odeur particulièrement agréable, comme les sapins. Elle ne savait pas non plus avec quel instrument exactement il avait été fait, mais une chose était sûre : c’était Link qu’il l’avait fait. Elle le savait. L’instinct du cœur !

    Pendant ce temps, elle regardait d’un œil distrait – voir pas du tout – Link montant sur Epona. Malon était bien trop subjuguée par le cadeau fait par l’enfant pour donner au petit bonhomme de vert vêtu toute l’attention requise. Elle releva seulement la tête quand il l’interpella. Regardant à travers le masque, la joie de la gamine de le voir assis là fut bien brève : Epona décampant à la vitesse de la lumière.

    Lorsque Link chuta, ses petites mains vinrent couvrir sa bouche ainsi qu’un petit cri. Elle resta bouche bée, et pendant que la pouliche au poil roux déguerpissait à toute allure, Malon senti son estomac se resserrer. La gamine se sentait mal, très mal : c’était à cause d’elle s’il avait chuté. Le masque toujours en main, elle franchit la courte distance qui la séparait du malheureux au pas de course. Elle se jeta à genou, à ses côtés, alors que le pauvre se relevait, péniblement. Elle porta une de ses mains sur son dos.

    « Te relève pas trop vite. »

    Elle parlait par expérience. La première fois qu’elle était tombée, elle avait été sonnée pendant quelques minutes.

    « Est-ce que ça va ? Je suis désolée Link, c’est de ma faute, j’aurais dû savoir qu’Epona n’était pas prête pour ça ! J’aurais dû être près de toi quand tu étais assis sur son dos. Excuse-moi Link ! »

    Une moue triste collée au visage, elle fixait le masque appuyé sur ses cuisses. Elle était persuadée qu’il avait mal, très mal. Que pouvait-elle bien faire pour l’aider ? Elle se souvenait que son père, lorsqu’elle se blessait, lui embrassait le front : il lui semblait toujours que tout était moins pire. Un bisou magique, qui affaiblissait la douleur et les pleurs. Peut-être devait-elle aller le chercher, pour qu’il en fasse un à Link ?
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Son souffle lui revint plus vite qu'il n'eut cru, tandis que la petite fille accourait vers lui un air inquiet gravé sur le visage. Plus de peur que de mal, il semblait bien. Il renifla, toujours en recherche d'air, ses yeux à lui fixés sur le sol alors qu'il se concentrait afin que ne lui revienne tout à fait son souffle. Le petit Kokiri avait un côté casse-cou qui l'avait très souvent amené à tomber, se fouler la cheville, se cogner, se blesser d'une façon ou d'une autre en vérité. Toujours – ou presque – au dam de Saria.
Le blondin était, il faut dire, éveillé, curieux et attentif. Dès qu'il apercevait quelque chose qui lui était inconnu, il était pris de l'envie d'en savoir plus. Parfois il n'avait que quelques mètres à franchir pour parvenir à l'objet de ses interrogations, plus souvent, il lui fallait employer des chemins que l'incontestable majorité des Fils & Filles de l'Arbre Mojo ne se seraient résignés à prendre qu'en cas de danger imminent — et encore eut-il fallut que celui-ci soit moins dangereux que le chemin lui même.

Aussi, quand bien même n'avait-il que l'air d'un gamin insouciant, il connaissait bien plus que les simples bleus qu'avaient pu rencontrer l'essentiel des jeunes de son âge. Sans compter ; bien entendu ; ses aventures au sein du très Vénérable Arbre Mojo, et de la Caverne Dodongo.
Il expira doucement, pendant quatre secondes. Une petite pause de deux secondes, puis Inspiration. Cinq secondes. Flamboyante approchait, il l'entendait arriver. Deux secondes de pause à nouveau. Expiration. Cinq secondes. Pause. Il n'était pas capable de déterminer combien de mètres le séparait de Malon avec exactitude, mais compris sans mal qu'elle serait là avant qu'il n'ai finit l'exercice. Inspiration. Six secondes, cette fois-ci. Toujours le même rituel : on démarrait de quatre, on montait jusqu'à dix. Des années qu'il connaissait cette astuce.

Son coeur se ralentit à mesure qu'il ne continuait l'exercice de respiration. Le sang cessa de lui battre les tempes, et ses poumons s'ouvraient à nouveau. Malgré son visage caché du regard de la jeune fille par le bras qui en barrait l'essentiel, un petit rictus pointa le bout de son nez sur les lèvres du gamin. Plus de peur que de mal, et une joie profonde qui le gagnait. Il avait vraiment craint pour sa vie, depuis que l'Arbre Mojo l'avait invité à le soigner de l'intérieur, mais cette parenthèse auprès de la jeune fille lui donnait l'impression de retrouver cette enfance qu'on lui arrachait sans vergogne.

Il se sentait à nouveau insouciant, sans avoir à craindre que ne surgisse dans son dos quelques Lézards de taille et d'apparence humaine, désireux de l'embrocher sur la pique qu'ils maniaient, pour – sans doute – le faire cuire en prévoyant leur prochain repas. Pas non plus à s'inquiéter de trouver sur sa route un squelette réanimé par une magie qu'il ignorait. Les Déesses le pardonnent ! Mais, il avait été pris d'une frousse incroyable quand le premier mort s'était levé sous ses pieds, et qu'une main sortie de terre avait agrippé sa cheville. Panique, frayeur, peur, tant de chose qu'il n'avait plus à gérer, en l'instant. Oh ; bien sur, ce n'était pas la seule parenthèse qu'il avait eu depuis qu'il avait quitté la Forêt, mais toutes celles-ci lui offraient la force de mener sa mission à bien.

Le rire le prit, d'abord insidieux, puis plus visible. Un rire clair et franc. Il se jeta en arrière, la poire toujours fendue par sa bonne humeur, pour mieux s'asseoir sur le sol. Trop rares et trop précieux instants que ceux-ci pour les gâcher ainsi. Il était heureux, de retour en enfance, et sans qu'il ne sache trop pourquoi, il avait envie de communiquer son bonheur par le biais d'une hilarité contagieuse.


"C'est rien Malon !" Fit-il quand tout ça se fut un peu calmé. Ca n'avait pas été un fou rire intarissable, non, non. Juste l'expression ponctuelle d'un sentiment présent. Quelques éclats sincères, rien de plus. « Plus de peur que de mal, comme dirait une vieille amie à moi. » Il pensait bien évidemment à Saria. Bien plus souvent elle qui utilisait ce genre de formules, lui n'y songeait que rarement. Et pourtant, elle lui était revenue en tête de même que le visage souriant de la Kokiri aux cheveux vert-été. Des parfums et des souvenirs l'envahissait, alors que cette journée ne cessait d'étirer ses lèvres, dans une mimique apaisée et joyeuse. Douce journée de printemps, agréable compagnie, et heureux instants.