Dans tes bras, j’en oublierais que la Mort nous a pris.

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Withered


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Le sommeil vint la cueillir peu avant son départ pour la livraison de Bran et son odyssée commença. Son âme s’éleva, brillante, et elle flotta. Elle survola la forêt où elle avait établi son logis quelques années plus tôt, mais s’arrêta à la lisière des bois. Un blond lui faisait face. Un instant, son subconscient dessina les traits de Link, puis ils s’effacèrent pour laisser Will apparaitre. Elle se jeta dans ses bras, et il lui rendit son étreinte, la faisant tourbillonner. Dans le songe, le soleil brillait haut dans le ciel, mais restait invisible à leurs yeux. Ils terminèrent leur danse, et il la déposa tendrement sur le sol, gardant ses mains sur sa taille.

« Tu es magnifique mon amie. Tu m’as terriblement manqué. » dit-il, alors qu’une de ses mains caressait les cheveux de l’hylienne. Il n’avait pas l’air nostalgique, pas l’air triste, son sourire habituel illuminant son visage. Elle le cogna du poing à l’épaule –sans force, c’était pour le geste-, et lui sourit en retour.
« Tu m’as manqué aussi imbécile ! Ne t’avise plus de repartir jouer à la guerre sans moi ! »

Elle se lova dans ses bras, profitant du souvenir de leurs étreintes. Ils traversèrent la plaine, comme s’ils avaient toujours habité là tous les deux, ensemble. Ils discutèrent des heures durant, abordant tout et n’importe quel sujet, et ils se coururent même après dans un de leurs éternels jeux. Ils tombèrent au sol, riant aux éclats, se roulant dans l’herbe encore fraiche. Will l’aida à se relever, et ils repartirent. Le lac les attendait. Les cheveux blonds du garçon s’agitaient avec le vent, et pendant un instant leur silhouette fut celle de deux enfants âgés de cinq ans à peine.
L’étendue d’eau brillait de mille feux, et ils se battirent pour celui qui rejoindrait la berge en premier. Une nouvelle fois, l’écho de leur rire raisonna dans une Hyrule étrangement désert et calme. Une Hyrule en paix, dans toute la beauté qu’elle était capable.


« Grimpe. Alleeeez, grimpe sur mon dos, tu vas voir de quoi je suis capable ! »
« Tu es fou, tu n’arriveras jamais à traverser les ponts avec un paquetage, tu te surestimes grand bêta ! »

Sans attendre son accord, le blond aux pupilles malices se baissa et fonça sur la demoiselle, la chargeant sur son épaule, malgré les cris entrecoupés de rire d’Astrid. « En route mademoiselle paquetage ! » lança-t-il avant de courir comme un dératé, tout en contrôlant son équilibre sur les planches de bois. Elle riait aux éclats, mimant de vouloir se libérer de son kidnappeur sans pour autant le frapper. Elle avait de nouveau 15 ans, et elle adorait ça. Elle pria pour que cet étrange voyage ne s’arrête jamais.

Lorsqu’il accepta enfin de la déposer –ils étaient revenus sur la rive-, il la prit une nouvelle fois dans ses bras, lui cachant le visage tout en la décoiffant à loisir, juste pour le plaisir de l’embêter. Elle tenta tant bien que mal de se dégager, et quand elle réussit, lui tira superbement la langue. Elle plongea ses yeux saphir dans ceux de son meilleur ami, même au-delà des frontières de la vie. Il lui fit un clin d’œil en retour, et pointa de nouveau la berge, un peu plus loin. Une silhouette se dressait, et le cœur de l’hylienne s’enflamma instantanément.

« Qui est-ce ? »
« Quelqu’un que je dois te présenter mon ami. »

Ils marchèrent vers la silhouette, sans s’en approcher. Des heures durant, ils marchèrent sur place sans s’en rendre compte. Comme si le subconscient de la jeune femme voulait lui éviter une nouvelle déchirure, une nouvelle blessure, une nouvelle plaie. Pourtant ses yeux ne quittaient pas l’être aimé, et sa main pris celle de Will pour se rassurer. Enfin. Elle allait enfin le revoir. Revenue du monde des morts, elle n’avait souhaité revenir à la vie que pour le voir. Il était devenu son passé et son présent Hylien.

« Tu l’aimes hein ? »
« Presque autant que toi, mais d’une manière tellement différente. »
« Alors oublie le Astrid, s’il te plait. »

Elle se rendit compte qu’ils avaient atteint Eïvinnd, et alors qu’elle voulait se retourner vers son ami pour trouver un sens à ses paroles, il avait disparu. Elle regarda de nouveau le garde. Ils étaient seuls, ne formant que cette étrange entité qu'était leur couple.

« Eïvinnd Osfrid Stigand. »


Lanre


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EIVINND
***


Ses jointures lui faisaient un mal de chien. Le fer déformé mordait ses doigts aussi salement que Galastop ne se jetait sur le rhum avant le moindre des défis. Il expira, difficilement. Le sang lui coulait sur la gueule. Des torrents, en vérité. Après tout, le crâne était, de tous les endroits du corps, l'un des plus spectaculaires lorsqu'il était blessé. Ses yeux injectés fixaient le foutu salopard qui lui avait fait ça. Un brigand qu'il pourchassait depuis plusieurs jours déjà, jusque par delà les frontières de sa Reine.

Au final, il n'avait pas mal fait de s'encombrer de quelques plaques de cuirs et de fer. Il s'attendait à n'affronter qu'un vaurien, mais ils lui avaient tendu une embuscade. Son cheval était mort. Son unique compagnon avait fuit. La peste prenne ces Hyliens, tous plus lâches les uns que les autres. « Allez, approche, fumier. » Cracha-t-il, la voix rendue rauque par la douleur. Il planta son arme dans la neige qui meublait les montagnes, et arracha son gantelet d'un coup de dents. Il avait tué l'abruti qui avait su atteindre sa main d'un coup de hache. « Qu'est-ce que tu attends, fils de chienne ?! » Hurla-t-il, alors que ses doigts goutait à l'air frais qu'il connaissait si bien. Le carreau fila, et passa à un pouce de sa gorge. Il avait eu l'heureux réflexe de se déporter, mais ne se souvenait plus de si tout c'était passé ainsi. Une impression de déjà-vu lui envahissait la bouche ; à en vomir.


Un homme se jeta sur lui ; il le faucha d'un coup de hallebarde, lui coupant les jarrets sans autre forme de procès. Immédiatement ensuite, la pique qui terminait sa hampe enfonça et perça la pomme d'Adam du condamné. À nouveau, il eut l'impression d'avoir déjà vécu tout ça.

"Eïvinnd"

Il se retourna, brusquement. « Par tous les dieux, qui va là ?! » Le lion s'était toujours vanté de n'avoir jamais peur ; le lynx boréal de n'avoir jamais craint qui que ce soit et de savoir affronter les dangers seuls. Pourtant, au fond de ses yeux c'était bien la panique qui se lisait.

"Osfrid"

Ses doigts se refermèrent sur son arme, qu'il tira du cadavre sans plus le regarder. « Foutredieu, montre toi ! Avant que je ne t'égorge ! » Il avait beau serrer si fort qu'il pouvait, il n'en tremblait pas moins.

"Stigand"

Il ne fut pas capable d'émettre autre chose qu'un grognement. Un trait lui perçait le rein.


Ses yeux se brouillèrent, sa vue se flouait vilainement, comme lorsque cette si aimable amie aux bras si attirants et son étreinte si chaude s'amusait à le taquiner. Le monde semblait s'évaporer tout autour de lui, alors que les montagnes enneigées fondaient pour laisser place aux plaines verdoyantes qu'il avait quitté armes en mains.

"Eïvinnd Osfrid Stigand."

Son nom raisonnait comme si l'écho eut été possible au milieu des lowlands Hyliens qu'il avait appris à connaître si bien. Ses yeux commencèrent instinctivement cette manoeuvre qui lui avait si souvent sauvé la vie. « Peut-être pas assez..? » Songea-t-il, alors que le paysage défilait circulairement autour de lui. Tout était si plat ; en bas. « Alors, c'est Hyrule le Royaume des Dieux ? » Souffla-t-il. Son regard s'arrêta sur l'Hylienne qui avait su l'enchainer, jusqu'à ce qu'il ne parte en chasse de celui qui savait qui lui avait prise.

"A — S — T — R — I —D !" Hurla-t-il, avant de jeter ses bras vers elle, comme pour l'attirer à lui ; pour peu qu'elle veuille bien d'une étreinte. « J'ai eu peur, murmura-t-il, même s'il avait conscience qu'il découvrait ses faiblesses. Elle était celle avec qui il était incapable de rester aussi froid que sa nature l'exigeait. Ils disaient qu'on t'avait tuée... Je savais qu'ils avaient tort. Et je les ai traqués. »


Withered


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Il tendit les bras vers elle, et son cœur eut des ratés, mais elle plongea dans cette étreinte qu'elle connaissait bien, et qu'elle chérissait. Ses propres bras enroulèrent le torse du garde, et sa tête se cala près de la clavicule -comme si leur deux corps devaient se joindre éternellement-. Elle retrouva les odeurs, les muscles saillants sous ses doigts qu'elle connaissait si bien, et qu'elle ne pourrait jamais oublier. Elle passa une main furtive dans les cheveux à la coloration unique, et garda les yeux clos, imprimant chaque souvenir. Le cœur au bord des lèvres, elle l'écouta, et quelques larmes perlèrent à ses yeux.

« J'ai eu peur, ils disaient qu'on t'avait tuée... Je savais qu'ils avaient tort. Et je les ai traqués. »
« Oh, Eïv'... » souffla-t-elle, bouleversée. Elle était à la fois touchée et horrifiée, comme si elle avait peur d'être à l'origine de la mort d'Eïvinnd.
« Je t'ai cherché aussi, un garde m'a même dit que tu avais péri... Dans l'exercice de tes fonctions. Mais je t'ai cherché, je t'ai cherché partout et tu n'étais pas là. J'ai cru que tu m'avais abandonné. » finit-elle par lâcher, les perles devenues torrent à ses yeux. Puis, fidèle à elle-même, elle se mit à rire doucement, essuyant ses larmes.
« Si on s'est cherché l'un et l'autre, c'est normal qu'on ne se soit pas vus ! Nous connaissant, on aurait pu se passer à côté sans se voir, absorbé par notre recherche ! »

Elle éclata alors d'un rire doux, pas excessif mais exprimant tout son soulagement. Son subconscient savait qu'elle se trouvait dans un rêve, mais son cœur avait besoin de cette certitude, pour un instant au moment. L'hylienne brisa l'étreinte, s'éloignant légèrement, prenant le visage du garde. Elle étudia les détails qu'elle connaissait par cœur, plongea ses yeux dans la glace des siens. Elle lui sourit, son palpitant battant encore la chamade, et elle l'embrassa. Combien de fois avait-elle rêvé de cette étreinte depuis qu'elle était revenue, et encore plus de ce baiser ? Elle y mit tout son amour, toute sa douceur, toute sa joie de vivre, souhaitant que l'instant ne finisse jamais. Elle retrouvait ses lèvres qu'elle chérissait tant, et souhaitait de plus jamais s'en détacher !

« Ne t'éloigne plus jamais, même si c'est pour faire la peau à mes détracteurs, tu sais ce que je pense de la violence ! » dit-elle avec humour, une fois leur baiser rompu.

« Tu m'as tellement manqué... »

Au loin, l'image de Will finissait de disparaître. Il savait que son temps était fini dans cette minute d'éternité, qu'elle avait besoin de le retrouver pleinement, mais il savait aussi que cette amour serait la racine de bien des maux. Sa silhouette disparut complètement sur cette sombre idée, et le vent cessa de souffler dans cette bulle onirique.


Lanre


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Sa plaie lui faisait foutrement mal, au point, presque, de le réveiller par instants et le tirer à son paradis momentané. Et s'il parvenait à s'ancrer dans ce rêve qui n'en était un qu'à moitié, c'était bien parce que son subconscient y travaillait plus rudement que l'acier ne s'acharnait à déchirer son flanc, la tête de la lance à naviguer entre ses cotes. Grognement. Bientôt, ses jambes commencèrent à se débattre d'elles même, comme si une forme de fièvre particulièrement vilaine s'amusait à jouer avec son corps blessé, quelque part des lieux et des lieux au nord du Mont du Péril, dans l'une de ces cavernes qui jonchent les chaînes et les Montagnes.

Il avait traqué ces salauds qu'on lui avait juré des meurtriers. Incompétents, certes. Lâches, sans aucun doute. A peine plus dangereux – à ses yeux – qu'un chaton, et pourtant ils devaient mourir. Tous sans exception. Et tous étaient morts. Mais il ne savait toujours pas ce qu'il était advenu d'Astrid, et à la simple pensée de la demoiselle son coeur se serra. Lui qui ne croyait pas, en dépit des preuves matérielles que lui avait apporté Zelda se mit à prier toutes les entités dont il avait jamais entendu parler qu'on lui permette de s'endormir et de retrouver l'amour qu'il croyait perdu à jamais.

*

Son être réapparut enfin. Il avait du quitter Astrid quelques instants ; alors même qu'elle venait de lui demander de ne plus s'éloigner. « Je... — Je suis désolé. » Murmura-t-il en allant à nouveau chercher ses bras. Maintenir cette espèce de connexion entre eux lui devenait de plus en plus difficile.

Il rageait, mais pourtant, quelques instants passés avec elle suffisaient à calmer le fauve qui ne cessait de feuler et n'allait pas tarder à mordre. Il était d'uniques instants, avec elle, où il se laissait aller au calme et à la tendresse.


"Tu te souviens...?" Demanda-t-il ensuite, dans un souffle. Le cours de ses pensées remontait l'ensemble de leur vie commune, sans se tromper — jamais. Chaque image, chaque son, chaque odeur, resterait gravé en lui pour l'éternité. Dut-il mourir – était il mort d'ailleurs ? Il n'en avait guère l'impression, cependant Astrid semblait le prétendre... – qu'il n'oublierait pas pour autant. « Tu te souviens du lion solitaire, du lynx boréal et de toutes ces conneries ? » Reprit-il, après un soupir.

Le barbare – parce qu'il en gardait les traits – laissa passer un temps de silence ; le temps de s'arrêter sur un souvenir tout particulier. Non loin de la large cascade Zora, elle approchait avec une masse d'onguents, de crèmes et de pommades ; les bras chargés de tissus et d'étoffe pour apaiser ses blessures et panser son bras sévèrement brûlé. Et lui, en bon gros nordique orgueilleux et fier, l'envoyer bouler et balayer toutes ses attentions d'un revers de la main.


"Je n'ai plus l'envie d'être un lynx, un tigre ou un lion. Je suis fatigué." C'était vrai. Il en avait plus qu'assez de tous ces combats qu'il avait à mener, alors qu'il lui suffisait de s'endormir pour revoir sa bien-aimée. « Tu sais, je crois que si somnoler me permettait de rester avec toi, je serais prêt à dormir pour l'éternité. »

Un sourire triste étira la portion du visage du Garde Royal qui pouvait encore l'être. L'énorme mâchoire qui venait masquer tout un pan de sa gueule empêchait tout un quart de son visage d'accompagner les petites moues du genre. Les rares fois ou les dents s'écartaient, c'était sous le coup d'une rage mortelle qu'il n'avait jamais éprouvé à l'encontre d'Astrid.

"Tu ne cessera de me manquer que lorsque nous seront à nouveau ensemble — pour ne plus jamais nous séparer."

Tendrement, il déposa un léger baiser sur les lèvres de son Hylienne, alors qu'au delà du Royaume du Poisson-Rêve, des larmes fuyaient ses yeux assoupis. D'autres glissaient de la plaie béante dans son abdomen pour venir s'écraser sur le sol rocailleux de sa tanière improvisée.


Withered


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Il disparut un instant de son champ de vision, mais la bulle n’éclata point. La supercherie était de plus en plus évidente, mais l’hylienne refusait toujours de s’éveiller. Elle retint fictivement son souffle, ses bras toujours ouverts sur l’étreinte du garde. L’instant lui sembla durer beaucoup trop longtemps –l’abandonnait-il de nouveau après ces brèves retrouvailles ?-, mais il refit surface. Ou plutôt s’enfonça plus profond avec elle dans l’abysse de leur rêve.

« Je... — Je suis désolé. »
« Chuuuut. » se contenta-t-elle de lui murmurer en retour, lui offrant l’embrassade qu’il voulait.

Elle l’écouta ensuite attentivement, alors qu’il semblait vider son cœur une nouvelle fois devant elle. Si elle avait appris à l’aimer avec ses airs de barbares bougons, elle n’avait pu que lui céder lorsqu’il avait accepté de la laisser voir une autre part de lui, dans l’intimité qui leur était propre.


« Je n'ai plus l'envie d'être un lynx, un tigre ou un lion. Je suis fatigué. Tu sais, je crois que si somnoler me permettait de rester avec toi, je serais prêt à dormir pour l'éternité.
« Arrête. » le coupa-t-elle de nouveau « Ne dis pas des choses pareilles. Lorsque nous nous retrouverons, ailleurs qu’ici, nous aurons tellement de choses à faire que nous n’aurons même pas l’envie de dormir. Garde tes forces je t’en supplie, ne cède rien mon fier Lynx. »

Son subconscient commençait à laisser filtrer les brides de compréhension. Elle apercevait la tragédie qui allait se jouer, et refusait que son bien aimé ne la quitte définitivement. Si elle ne voulait pas quitter son rêve, elle ne désirait pas non plus qu’Eïvinnd sombre éternellement dans les songes. La tragédie se répétait, et elle savait que si elle ne faisait rien, Eïv finirait comme Will…

« Tu ne cesseras de me manquer que lorsque nous seront à nouveau ensemble — pour ne plus jamais nous séparer. » Elle accepta son baiser, mais lui donna une fin anticipée pour répondre.
« Eïvinnd, tu ne dois pas penser à ça. C’est moi la madelaine ici, tu te souviens ? C’est moi qui pleure en nous imaginant loin l’un de l’autre. Alors je te le dis : nous nous reverrons. Mais pour que cela soit possible, tu ne dois pas renoncer. Je t’attendrais, je ferais tout pour te retrouver, dus-je retourner ciel et terre. Je trouverais un moyen je te le promets mon bien aimé. Je ne te laisserais pas partir loin de moi. »

Ses yeux saphir brillaient d’une résolution nouvelle, et elle s’empara avec fougue des lèvres du Garde. Ses mains saisirent son cou avec passion, et elle s’y accrocha –une dernière fois, soupçonnait-elle-. Mais déjà l’image du nordique lui échappait de nouveau, avant qu’elle ne comprenne que c’était elle qui était en train de disparaitre de leur écrin unique. Ses jambes devinrent translucides, et s’effacèrent peu à peu. Elle libéra Eïvinnd de son baiser, et ses mains saisirent son visage tant qu’elle le put encore.

« Je serais là, reviens-moi. Ne te laisse pas appâter par le calme de l’abysse. Retrouve-moi par delà les monts, par delà le désert, par delà les rivières, je serais là. Je t’aime… »

Déjà il ne lui restait que les mains et le visage. Une larme lui échappa, et son esprit finirait bientôt de se réveiller complètement.