J'étais comme dans un brouillard... Étais-je mort ? Non, je ne pense pas, la sensation que j'éprouvais était plus proche de celle que je connaissais à Dreamland que l'idée de la mort que j'avais. Je flottais dans l'espace, un peu perdu. Que s'était-il passé dernièrement ? Le seul souvenir que je parvenais à capter dans cet océan onirique était une simple phrase :
"Le comte Shun Belley et sa compagne !". Instantanément, mes pensées et rêves se portèrent sur la douce Ylaina, qui m'avait montré un tout autre visage ces derniers jours. Mais la plus belle vision que j'avais d'elle, c'était lorsqu'elle avait mis cette robe rouge qu'elle avait essayé de voler quelques jours auparavant. J'appréciais énormément sa fougue, cette vulgarité candide de la jeune fille qui a toujours tout eu par elle même, cette assurance. Je me mis à sourire. Hyrule n'était pas si mal.
Mes pieds rencontrèrent bientôt la terre ferme. J'attéris devant mon ancien magasin, sur la place. Pas un bruit, personne. J'entrais, poussé par je ne sais quoi. Au comptoir se trouvait une jeune fmme, toute de bleu vêtue. La prêtresse ? La femme leva les yeux vers moi, et je pus voir qu'ils n'étaient pas aveugles. Ils me figèrent sur place, et elle hurla.
"Prends ton destin en main Shun ! Cesse de penser au passé, et prend le contrôle de cette nouvelle vie au lieu de la subir !"
Elle pointa un doigt vers moi, et je fus violemment projetée en arrière, quittant le magasin. Je restais allongé un moment sur le sol, le souffle court. Mes rêves me troublaient depuis que je ne les maitrisais plus à ma guise ! Je tentais de me relever, mais j'en fus incapable. Je commençai à crier, hurlant qu'on m'aide ! Mon appel sembla entendu, car une superbe femme en robe rouge, fendue sur la cuisse, me tendit sa main. Maquillée légèrement, les lèvres plus rosées qu'habituellement, je la reconnus instantanément.
"Ylaina !" me surpris-je à crier de bonheur.
Je saisis sa main, et je pus enfin me relever. Nous étions maintenant dans la plaine, et les visages de mes anciennes connaissances tournaient autour de moi. Mais dans cette valse étrange se mêlaient aussi des visages que je ne connaissais pas. Ils devaient être lié à ma compagne de cette étrange ballade onirique.