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La fanatique

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La nouvelle était désormais rendue officielle ; tout le royaume n’allait cesser d’en parlementer. Le prince Loireag était un parjure, un traître de la pire espèce, qui avait manipulé depuis le départ la douce princesse Zelda ! Un traître auquel on consacrait pourtant tout un article dans le tout nouveau journal hylien, à expliquer tous les retords de son histoire personnelle.

Devant cette publicité de mauvais goût, la jeune femme referma le vieux journal au parchemin froissé et jauni. Il semblait qu’une crise économique soit déjà passée par le budget naissant du journal, à l’image de celui des marchands officiels. Mais que faisait donc la grande banque d’Hyrule pour renflouer tout ceci à coup de rubis ?!
Assise sur le rebord, la toute nouvelle prêtresse de Farore jeta le journal dans la rivière qui se trouvait juste sous la pointe de ses souliers. Aucune pitié pour une revue qui prêtait attention au Traître. Qui avait bien pu diriger une mascarade sur papier pareille ? Une certaine Katrina Skara, avait-elle lu.

La rivière zora s’écoulait sous ses yeux, l'eau scintillant au soleil – elle aurait presque trouvé l’endroit joli, si elle ne l’avait pas su infesté d’Octoroks. Paraissait-il que cet endroit était celui où les prêtresses de Din et de Nayru s’étaient rencontrées… Elle-même aurait été curieuse de reproduire l’expérience. Mais avant tout, elle était venue là pour méditer, se reposer avant de revenir au Temple du Temps. Un sacrifice l’attendait là-bas, pour la nuit prochaine.

La fanatique observa le journal dévaler les flots de la rivière ; on avait à peine parlé de Link dans ses pages. Où pouvait bien se trouver le Héros du Temps ? Etait-il au moins vivant ? Il était censé être le Champion de Farore, et par la même un associé de la prêtresse ! Faible qu’il était, si ce frêle blondinet avait subi le courroux de Ganondorf dans le désert.


-Les héros ne sont plus ce qu’ils étaient…
maugréa la jeune fille en roulant la tête sur son épaule, ses longs cheveux cascadant mèche par mèche sur son dos.

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La rivière Zora, cela faisait un moment qu’elle n’y avais pas mit les pieds surtout parce qu’il y avais trop d’Octoroks à son goût, sans parler des Sacdoss la nuit. Mais c’était l’un des seul moyens pour se rendre au domaine Zora et vu qu’elle n’est pas très bonne nageuse passer par le passage du Lac Hylia n’était pas vraiment envisageable pour elle, donc elle c’était résignée à passer par la rivière. Elle marchait lentement malgré son envie de traverser rapidement les lieux, pour une fois qu’un endroit ne lui évoquait pas de mauvais souvenir elle voulait en profiter un peu. Elle en profitera aussi pour aller chercher le journal, bien qu’elle connaissait déjà la situation actuel il y aurait peut-être des détails qu’elle ne connaissait pas.
Elle continuait d’avancer tranquillement quand au détour d’un arbre mort qui se couchait dans la rivière, un troupeau de cocotte lui barrait le chemin. Qu’allait-elle bien pouvoir faire, elle se voyait mal renoncer à aller plus loin. Elle réfléchit quelques instant, quand elle se souvint qu’elle avait un peu de pain dans son sac. Elle fouilla donc ce dernier afin d’en sortir le morceau en question qui s’était émietter. Il faudra qu’elle pense la prochaine fois à le mettre dans un torchon. Du coup elle récupéra les miettes qu’elle jeta au cocotte. C’était sans compter sur un malicieux cailloux qui c’était retrouver on ne sait comment dans son sac et qui du coup atterrit sur la tête de l’un des gallinacés. Mais que voila une bien mauvaise idée que celle-la.


-Oh, Oh!!

Le caillassé regarda Yatchan avant de se mettre à caqueter de colère ce qui eut pour effet presque immédiat d’énerver toutes les autres. Il fallait faire vite pour espèrer échapper sans trop de mal de l’attaque des cocottes, elle regarda rapidement autour d’elle; la rivière n’était pas très loin mais elle n’arriverai pas à y sauter avant que les cocottes ne chargent, ces dernières d’ailleurs menaçaient de passer à l’attaque d’une seconde à l’autre. Elle n’hésita pas plus longtemps et se dirigea en courant vers le cour d’eau, malheureusement pour elle se fut aussi le signal d’attaque pour les cocottes. Quand elle se jeta enfin dans l’eau elle avait tout de même essuyer quelques coups de becs, elle rageai intérieurement et s dit qu’un jour elle en ferait des poules rôties sur une grande table pour un grand dîner entre amis, un jour. Elle resta le plus longtemps possible sous la surface de l’eau laissant le courant l’emporter et espérant ainsi que les furies l’oublient, elle passa sous l’arbre mort et glissa le long d’une petite cascade. Quand elle refis surface, elle entendis les cocotte caqueter au loin, au moins elles ne l’avaient pas suivit, Yatchan nagea donc, comme elle put, jusqu’à la rive pour sortir de l’eau, le temps était doux c’était peut-être la seule chose de positif dans cette aventure une fois au soleil, elle sécherait relativement vite.

La scène devait être comique pour quiconque la voyait, seulement Yatchan n’avais pas vraiment envie de rire, revenu sur ses pas malgré elle, elle se demandait maintenant comment elle allait faire pour passer. elle s’assit donc sur l’herbe attendant que la chaleur la sèche en regardant l’écoulement des flots elle aperçut un journal flotter et passer devant-elle. D’habitude elle l’aurai ramasser pour ne pas le laisser la mais elle sortait a peine de l’eau et n’avait vraiment pas envie d’y retourner. Cela signifiait aussi qu’elle n’était pas seule sur les bords de la rivière.


Un grand éclat de rire partit de la rive située plus haut. La prêtresse avait assisté au spectacle de la jeune femme regagnant la terre ferme, et avait fort bien entendu les poules caqueter au loin.

-Fort heureusement pour vous, le ridicule ne tue pas !
nargua l’avatar de Farore.

La naufragée ressemblait à une serpillère humaine. Son chignon de longs cheveux châtains dégoulinants d’eau était pratiquement défait, sa robe claire collait à certains endroits de son corps sources de déchaînements pour les mâles, et son beau minois se couvrait presque de gêne à la lumière du jour.
La prêtresse se releva pour venir à la rencontrer de la jeune femme ; non pas pour l’aider -elle n’aimait pas se mouiller- mais pour examiner la maladroite. D’une attitude qu’elle sut parfaitement incongrue, la religieuse se pencha vers elle en souriant malicieusement.


-Attendez, je vous connais,
déclara la dame de vert vêtue. Vous êtes la guérisseuse, la prêtresse nouvellement nommée de notre Eglise…

Du regard, elle jaugea Yatchan. Quel nom étrange pour une prêtresse officiant au Temple du Temps, pensa-t-elle…

-Savez-vous, ma chère, que l’on vous consacre tout un article dans le torchon que je viens de jeter à l’eau ? Ce qu’ils ne disent pas, c’est que dans le Temple, vous avez été accompagnée d’un barbare notoire…

Le ton était piquant et le regard brûlant, tandis que son visage restait étrangement figé dans une expression de froideur perfide. Pour la prêtresse de Farore, faire entrer un barbare, un homme aux mains couvertes de sang, relevait presque de la défiance vis-à-vis des déesses. Surtout en gardant le souvenir de la tuerie du seigneur Gérudo.
Consciente du ton abrupt de ce début de discussion, la prêtresse préféra se taire un peu ; son regard calculateur parlait déjà pour elle.

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L'Ombre avait cessé de se cacher. Elle trainait à figure découverte partout au village Cocorico, prête à aider les habitants, son peuple à elle maintenant. Elle serait leur défenseur et elle trancherait les problèmes avec sévérité et honneur, pour le bien de tous. Très vite, flânant au travers des allées du bourg bucolique, une rumeur attisait les passions.
Difficile d'en distinguer le vrai du faux, mais un seul fait s'en dégageait avec netteté : Hyrule avait une nouvelle Prêtresse de Farore. Tantôt un paysans la décrivait d'une beauté virginale et d'une gentillesse divine, tantôt une fromagère soutenait mordicus que sa chevelure vertes n'était que serpents arboricoles et qu'elle dispersait son implacable extrémisme à tout Hyrule. Il était clair que la représentante de Din avait sérieusement ébranlé l'image de pureté des trois dames.
Malgré l'excitation ambiante de cette nomination, Dark Link était triste et quelque peu désemparé. Ses efforts pour prouver sa bonne foi et son intérêt pour les doléances de la population étaient vains, on ne cessait de le redouter telle une calamité. Trop habitués qu'ils étaient aux trahisons, les villageois n'étaient que trop méfiants au tourne-casaque de son genre. Le soutient d'une belle âme ne serait pas de trop pour l'aider.
Il troqua des sucreries locales à base de lait Lonlon contre une cape de voyage sombre et délavée à un garçon qui jouait en criant des insanités, à la grande peine de Dark Link, au " fantôme maléfique du héros ". Les enfants étaient si cruels ! Mais comment leur en vouloir ? Leur vie n'était que ruine et la vue d'un bouc émissaire leur servaient d'exutoire. En d'autres temps l'Ombre aurait volontiers châtier cet ingrat du plat de l'épée, mais à présent elle avait pitié de lui. Elle ébouriffa ses cheveux juvéniles en bataille et se dirigea vers la sortie du village.


« Même les chevaux ne veulent pas de ma compagnie. » pesta le ténébreux Link. Il déchirera plus d'une paire de bottes à cause de cela, à force de marche. Toutefois la fraicheur de la rivière Zora, timidement réchauffée par le Soleil de la Plaine, lui fit oublier la souffrance de ses pieds brumeux. Peu à peu le lit allait en s'agrandissant jusqu'à faire du cours d'eau un torrent bruyant. Le chevalier de Ganondorf s'était décidé à parcourir des lieux et des lieux à la recherche d'une personne assez maligne pour lui servir de faire valoir. La nouvelle responsable du culte du Courage était une potentielle candidate. Mais Hyrule était vaste et monotone et son aventure se révéla n'être qu'ennuie.

Alors qu'il battait campagne en direction du Domaine Zora, évident raccourci vers le grand Lac, un animal fait de plumes immaculées et à l'oeil paniqué s’empêtra entre ses jambes. Les bras du Héros ligotés sous sa sombre cape ne l'aida pas à garder l'équilibre. La poule s'était donnée pour mission de le faire tomber. Ce qu'elle fit avec brio puisque Dark Link tomba sur son séant avec fracas. La terrible bête, elle, continuait à jouer les béliers en fonçant dans ses côtes, bec en avant. D'une preste main qu'il dégagea de sa cape, le Fantome Hylien attrapa le petit crâne du volatile. Il fourra rapidement son autre main dans les plumes de la cocotte et la caressa avec énergie.

« Je ne comprends toujours pas pourquoi j'aime autant ces petites choses ... »

Ce nouveau compagnon acquis, le guerrier de suie se releva pour reprendre son périple, mais en duo cette fois. Il s’arrêta net lorsqu'il vit au loin, sur les fesses, une jeune femme accidentée. Ses tissus collant à sa blanche peau, elle avait l'air d'avoir échappée au drame.



« Côt ! Côt ! Côt ! »


Fit d'un ton angoissé son nouvel ami. Le volatile observait de son regard intelligent l'Hylienne. Madame la poule avait peur de cette personne manifestement. Cependant l'Ombre quant à elle était plus effrayée par la deuxième femme présente. Ses cheveux n'étaient certes pas des reptiles, mais son regard avec tout de venimeux. S'il avait eu des crocs, ce regard aurait tôt fait d'empoisonner mortellement l'autre Hylienne mouillée.

Bien que seuls les yeux de Link, flamboyants rubis sur une face entièrement noire, étaient visibles en raison de sa grande cape, la Prêtresse du Courage aurait rapidement reconnu en lui l'ersatz de Link qu'il était. Ce dernier d'ailleurs décida de se tenir éloigner. Il était ravis d'avoir si facilement trouvé ce qu'il cherchait, mais il était plus prudent pour lui, simple copie démoniaque du Héros, d'écouter et d'apprendre à connaitre cette représentante de Farore. Se faire bannir d'Hyrule à tout jamais par cette religieuse n'était pas dans ses projets immédiats.

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Alors qu'elle attendait qu'elle sèche pour repartir, une voix moqueuse se fit entendre.

-Fort heureusement pour vous, le ridicule ne tue pas !

-Effectivement et ce que ne tue pas rend plus fort paraît-il. Dit-elle en tournant la tête.

Ainsi elle put voir son interlocutrice qui s'approchait d'elle et qui apparemment ne se gênait pas pour la scruter de bas en haut et vice-versa. En même temps, il est vrai qu'ainsi fagotée et trempée, Yatchan devait passer pour une bête de foire plus qu'autre chose et puisque la jeune femme l'observait avec instance, elle en fit de même. Une longue chevelure verte sombre, des yeux émeraudes et des habits de la même couleur, les rumeurs sur la nouvelle prêtresse de Farore étaient peut-être fondées finalement.

-Attendez, je vous connais, déclara la dame de vert vêtue. Vous êtes la guérisseuse, la prêtresse nouvellement nommée de notre Église...

-Guérisseuse c'est vite dit, je ne fais que faire ce que je peux. Mais si j'en crois les rumeurs, au vu de votre accoutrement, vous devez être la nouvelle représentante de Farore parmi nous.

-Savez-vous, ma chère, que l'on vous consacre tout un article dans le torchon que je viens de jeter à l'eau ? Ce qu'ils ne disent pas, c'est que dans le Temple, vous avez été accompagnée d'un barbare notoire...

Yatchan sentit comme une pointe non dissimulée de reproche dans les derniers mots de la femme en vert. Que cherchait-elle, essayait-elle d'énerver Yatchan, dans ce cas-la c'était chose peu évidente à faire, car elle se mettait rarement en colère.

-Tout un article rien que pour moi ? Cela doit-il me faire plaisir ? N'ayant pas encore eut l'occasion de lire cet exemplaire du journal, je ne sais pas ce qu'il contient, c'est une raison de ma présence ici, j'allais m'en procurer un exemplaire. Quoi qu'il en soit, je pense que toutes flatteries quelles qu'elles soient ne peuvent que nuire à leur destinataire. Et effectivement, j'y suis allée avec un barbare notoire comme vous dites, un barbare qui n'est autre que mon mari qui s'inquiète pour sa femme. Est-ce un mal qu'il m'est accompagné même si je lui avais dit que cela n'était pas nécessaire, redoutez-vous que le fait qu'il m'est accompagnée et pu jouer en ma faveur en intimident le prêtre, si c'est le cas, remettez en cause ma nomination, je ne peux vous en empecher. A moins que ce ne soit juste parce que c'est justement un barbare et qu'il soit entré dans le temple qui vous gène. Mais le seigneur du malin n'y est-il pas lui-même entré également et dans ce cas n'est-ce pas non plus un sacrilège?

On aurait pu croire que Yatchan cherchait a envenimer la situation, mais pas du tout. Elle cherchait juste à comprendre le pourquoi du comment. Malgré la douceur de la journée, la conversation semblait plustôt glacial, mais bon toutes les conversations ne peuvent être chaleureuses et amicales. Et dans un sens c'était tant mieux, car sinon on s'ennuierait vite. Elle se demandait ce qu'il allait se passer quand elle entendit un caquètement. Les poules, ou au moins une n'était pas loin, venait-elle finir de se calmer ses nerfs ? Toujours est-il que Yatchan ne bougea pas, s'il n'y en avait qu'une il serait facile de la faire partir


-Tout un article rien que pour moi ? Cela doit-il me faire plaisir ?

Tout en l’écoutant parler, la fanatique de Farore s’exaspéra de voir la belle et douce religieuse lui répondre avec un calme désarmant. Par tous les diables, était-elle au moins capable de s’énerver un peu ? Ce n’était pas drôle, si ses petites piques mesquines ne l’atteignaient pas.

-Est-ce un mal qu'il m'ait accompagnée ? poursuivait Yatchan en parlant de son tas de muscles de Conan. Même si je lui avais dit que cela n'était pas nécessaire, redoutez-vous que le fait qu'il m'ait accompagnée ait pu jouer en ma faveur en intimidant le prêtre ? Si c'est le cas, remettez en cause ma nomination, je ne peux vous en empêcher.
-Humpf… faillit l’interrompre la prêtresse.
-A moins que ce ne soit juste parce que c'est justement un barbare et qu'il soit entré dans le temple qui vous gêne. Mais le seigneur du malin n'y est-il pas lui-même entré également et dans ce cas n'est-ce pas non plus un sacrilège ?

Les deux femmes seraient au moins en accord sur une chose.

-Au vu de ce qu'il y a commis, c’est même le pire des sacrilèges !
scanda la fanatique. Le Temple du Temps ne cesse plus, désormais, d’être souillé par les âmes barbares qui n’ont aucun remord à verser le sang.

La prêtresse ne manquait guère de culot : le sang des autres, elle aussi le faisait souvent couler. Mais c’était dans un but tout à fait honorable, celui d’honorer sa déesse ! Le sang versé par elle, c’était la vie… celui versé par Ganondorf, Conan, ou tous les autres barbares errant en Hyrule : la mort.

-J’ajouterai à cela que même si je voulais remettre en cause votre nomination… cela ne servirait à rien. Du moins, pas pour le moment…


Menace, promesse, ou facétie, la prêtresse laissa le mystère demeurer quant au sens de sa dernière phrase.
"Côt ! Côt ! Côt !"


-…Qu’est-ce que c’est que ça ? maugréa la prêtresse.

Un de ces volatiles au cri désagréable venait apparemment de revenir. Mais la poule n’était pas seule… Un homme -ou ce qui paraissait en être un- la tenait avec force contre lui. Vêtu d’une cape noire qui le protégeait des rayons solaires, on ne devinait rien de son apparence… Exceptés ses yeux rouges, et luisants comme deux rubis.


-Savez-vous,
lança-t-elle au nouvel arrivant encapuchonné, que voir une ombre telle que vous se promener sous le soleil me parait… absurde ?

Les deux prêtresses regardaient maintenant le personnage, qui jurait terriblement avec le décor verdoyant et coloré de la rivière. Celle de Farore avait un doute sur l’identité du personnage, mais préférait entendre sa voix pour en avoir le cœur net…

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Une tâche dans le paysage qu'il était, voilà tout. Un coup de canif dans un tableau de maitre ou un coup de pinceau noir mal placé qui gâchait tout le décor. Un jour, et il le savait, il serait remarqué non pas par sa peau de charbon mais par sa grandeur. Il serait le chevalier Courage, le Tue-Malheur. Mais d'ici là, les regards des Hyruliens le blessaient en permanence. Et les deux femmes d'Eglise ne dérogeaient guère à cette règle cruelle. Heureusement qu'il avait son compagnon à plumes pour calmer son malaise à coup de caresses appuyées.

A présent découvert, Dark Link du se mettre en avant et mettre fin au débat entre les deux dames. Ceci, il ne le voulait pas. Il décida que les questions venimeuses de l'Avatar Émeraude resteraient sans réponse. La Rivière n'était pas vraiment le lieu adéquat pour parler de l'avenir de tout Hyrule.

Le Sombre Link approcha des deux personnes lentement dans un cliquetis de maille et leur projeta l'ombre de son imposante carrure. D'un geste théâtral il retira sa cape et drapa les épaules de la fille trempée. Allait il lire du dégout dans ses yeux après cette galanterie ? Très certainement. Mais il n'en avait cure, leur idiotie ne l’empêcherait pas d’être chevaleresque contre le gré de ces imbéciles. Autant d'efforts pour gagner le cœur du peuple allait user ses nerfs à terme. Mais cela en valait la chandelle : le pouvoir, la vengeance, le respect, rien que ça !


Sans attendre de réaction de l'humide jeune femme, il pointa ses iris de braises sur la Prêtresse de Farore. Malgré son air féroce, on ne pouvait nier que c'était une Dame, une vraie Dame piquante que tout souverain aimerait détenir dans sa cour. Une rose épineuse au milieu d'un parterre de dindes qui pouffent et qui flagornent le tout venant. Une forêt de fougères ornée une tête bien faite et assurément bien pleine. Les traits de son visages taillés à la serpe n’exprimaient qu'antipathie. Fini de scruter cette curieuse face emplie d'une subtile beauté, le brumeux Link leva son avant bras droit, poing vers le ciel. De son index gauche il désigna le dos de sa main droite, la poule fermement maintenue sous l'une de ses aisselles. Sa bouche prit un plis rieur et son regard brulait de sous entendus.

Le message était clair et limpide. Se présentait devant la Prêtresse le vrai Élu du Courage, celui qui était parfait, exalté par les sentiments, noble et avide de reconnaissance. Qu'on l'oint des faveurs de cette Déesses ! Sa représentante ne pouvait refuser. Il lui laisserait cependant le temps de la réflexion. Ainsi, après la confrontation faite et le signe envoyé, le corps de Dark Link devint de plus en plus impalpable, telle une brume d'été instable. Ce qui dépassait de sa tunique : bras, jambes et tête, n'étaient plus que gaz opaque et dense. Le vent crée par les flots puissants de la rivière balayait petit à petit cette fumée noire. Cependant la brume déposa doucement la poule effrayée au sol et soudain plus rien, une rafale puis plus d'Ombre du Héros. Il laissait la conversation des femmes intactes. Il n'avait rien interféré.

Chevaleresque, ça oui, il l'était.

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