Au son de ma vièle...

RP semi-privé avec Swann, Mp pour participer

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Aurore


Inventaire

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(vide)

Cela faisait maintenant plus d’une semaine que j’avais rejoint la contrée d’hyrule. J’avais fait un rapide balayage des lieux et pensais pouvoir m’y repérer sans trop de difficultés. Je logeais toujours à l’auberge, attendant de trouver un habitat personnel. Mangeant souvent dans l’établissement, j’en avais profité pour écouter les diverses conversations. La langue locale bien qu’un peu rustre, était facile d’apprentissage, et je me sentais à présent capable de mener à bien une discussion.
J’avais décidé que ce soir j’irais sur les berges de la rivière –je ne savais encore son nom- et que j’entreprendrais de me remettre à la vièle, espérant que les étoiles et le clapotis de l’eau m’inspireraient quelque mélodie anciennement apprise.

Mon instrument en main, je parcourus ma chambre des yeux et arrêtais mon regard sur mon épée. En temps de guerre, mieux valait être prudent. Je la pris entre mes mains et examinais son manche, des rubis y étaient incrustés parmi des feuilles de lierre sculptées dans l’acier. Je n’en avais vu de pareille à la place du marché. Je décidais de bander le manche d’un linge blanc, pour éviter tout soupçon. Peut-être ces ornements signaient-ils ma contrée d’origine, sinon mon rang et si je ne pouvais camoufler mon accent, il n’en allait pas de même pour le manche de mon épée.

L’obscurité régnait déjà en maître depuis plusieurs heures lorsque je sortis de l’auberge. Après une demi-heure de marche j’atteignis enfin les premières berges. Je poursuivis ma route enfin d’entrer plus profondément dans le domaine « Zora » –si on en croyait la pancarte- et finis par trouver un endroit agréable où m’asseoir.
Archet et vièle en main, je commençai à positionner mes doigts sur le manche en les regardant, et frottai les cordes. Un grincement ignoble retentis. Je renouvelais l’expérience plusieurs fois sans succès.
Enfin, au bord du renoncement, je fermais les yeux et ne me préoccupais plus de savoir ce que faisait ma dextre. Une mélodie se fit entendre, je poursuivais.


Link

Héros du Temps

Inventaire

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(vide)

Il passa la main devant sa bouche, ne pouvant réprimer un bâillement. La fatigue le tenaillait depuis des heures, si pas des jours entiers. La vérité, c'était que malgré les soins qu'il avait pu recevoir après la perte de la Forteresse, il n'avait pas véritablement récupéré. Tout aussi puissante qu'elle puisse être la magie – et les soins dispensés grâce à elle – restait particulièrement douloureuse, aussi, d'un commun accord son amie et lui même avait décidé que le temps finirait par faire le reste. Et si l'Hylien possédait la quasi totalité de ses capacités physique, les épreuves qu'il avait eu à surmonter (subir, parfois ?) n'en était pas moins éreintantes. En réalité, il était exténué et ça, il n'y avait aucun sortilège qui pourrait un jour y remédier.


Bientôt, néanmoins, sa main retomba vers la nuque et la somptueuse crinière de sa jument. Avec Flora au Temple du Temps, il avait préféré monter sans mords, sans longes et sans licols. C'était ainsi qu'il avait toujours aimé l'équitation au fond. Si la selle devenait obligatoire pour qu'il puisse y accrocher ses effets et ainsi ne pas se surcharger lui même, c'était bien par nécessité qu'il la gardait quand il avait l'occasion de voyager seul. Mais sans doute devait-il être trop habitué à pareille sauvagerie pour trouver encore un tant soit peu de logique au « mal du voyage » que la Prêtresse pouvait ressentir, à cheval d'autant plus en tenant compte des précautions qu'il prenait. Ce soir il n'avait plus à se soucier de cela. La jeune fille était à l'hospice du Temple du Temps, encadrée par les meilleurs guérisseurs de la Citadelle et lui avait rendez-vous avec Impa. Du moins... C'était là le propos de son ami, à leur séparation sur le parvis de la Cathédrale. 



La lune inondait la rivière de jolis reflets d'argents depuis bien des heures, quand les courbes des berges commencèrent enfin à apparaitre, à l'horizon. Il avait quitté la Cité Royale près de trois jours plutôt, et quand bien même le voyage vers Cocorico n'était pas le plus long qui puisse exister, il était heureux de savoir qu'il arriverait bientôt. D'une brève pression, il fit signe à Epona qu'elle pouvait dorénavant calmer le jeu, et le galop qu'il lui imposait depuis déjà de longs moments devint rapidement un petit trot, d'intensité décroissante. Puisqu'ils atteignaient un point d'eau, ils pourraient bivouaquer et installer un campement. Ses réserves bien maigrichonnes ne lui autoriseraient sans doute guère plus de repas avant d'arriver aux Portes du Sommet du Péril, mais un bon feu ne pourrait que lui faire du bien.

"Tout doux, tout doux. ~" Fit-il à l'égard de sa monture, non sans flatter son encolure. Dès lors qu'elle cessa d'avancer, il mit pied à terre pour délester l'animal de son propre poids. La pauvre bête portait déjà son épée, l'écu de Belle, et les minces autres possession dont il disposait. Une cape qui lui servait à l'occasion de couvrante — pour les nuits à la belle-étoile, et les astres auraient pu témoigner qu'elles lui avaient servi de toit plus souvent qu'aucune demeure ; quelques ustensiles de cuisine tout ce qu'il y a de plus rudimentaires, pour pouvoir faire cuire la viande qu'il attrapait parfois. Sans plus se préoccuper de la jument et en la laissant vaquer à ses occupations – il ne craignait guère le vol –, il s'avança vers l'eau claire.


La fraicheur ne tarda pas à lui mordre agréablement la pulpe des doigts. L'Enfant-des-Bois réalisa alors à quel point il avait envie de prendre un instant pour se détendre et délier les muscles noués qui le faisait souffrir. Sans jamais troubler le silence, il se dévêtit pour mieux se laisser glisser dans le monde aquatique de cette veine bleue qui approvisionnait tout Hyrule. Ce fut froid, un instant, mais un petit sourire éclaira ses traits tandis que son visage s'engouffrait dans les profondeurs de la rivière. L'eau ruisselait sur lui comme il avait glissé sur elle, alors que par instant, une truite, un saumon ou un gardon se faufilait entre entre son corps et la berge et le temps d'une poignée de secondes, il redevenait l'enfant qu'il avait été avant même que Navi n'ai vent de son existence : ce gamin curieux et rieur qui s'émerveillait d'un tout et d'un rien.


Pour autant, malgré l'écaille qu'on lui avait jadis offert, ses poumons commencèrent à le brûler. Sans aucun désir de revivre la sensation que lui avait imposée Ganondorf en refermant sa main sur sa gorge, il n'hésita pas avant que son crâne ne perce une seconde fois la surface. Une fois la tête hors de l'eau, il la secoua vigoureusement. Ses cheveux usuellement blond semblait tenir plus du châtain, une fois trempés. « Epona, ma belle, je crois que je sais ce que l'on va manger ! ~ » Souffla-t-il d'avantage pour lui que pour elle. Mais quand bien même il restait sceptique quant à son appétit pour le poisson, le fait de n'avoir plus personne à qui parler lui pesait sans doute un peu. La jeune Avatar de Nayru lui manquait, indubitablement, autant qu'il ne s'inquiétait pour Navi ou pour Malon. S'il savait à peu près ce qu'il en était de la Fille-de-Foi ou de Belle, il ignorait purement et simplement ce que Flamboyante et la petite Fée devenaient. 


Le Sans-Lignage se laissa couler une seconde fois, sur de biens plus sombres pensées qu'un instant plus tôt. Pourquoi Zelda était-elle Princesse et ne pouvait pas l'accompagner ? Pourquoi Malon restait inaccessible depuis sa fugue – et pourquoi n'était-il pas allé la retrouver bien des lunes plus tôt ? – ? L'envie de refermer ses bras sur elle le taraudait peut être autant qu'il ne se demandait quelle folie l'avait prise d'emmener la Prêtresse risquer sa vie avec lui. 


Une carpe passa devant lui, mais son bras ne se détendit que trop tard et il pesta de n'être plus même capable de chasser la poiscaille qui devrait le nourrir jusqu'à son arrivée à Cocorico. Comment espérer protéger qui que ce soit quand même un poisson s'échappe sans mal ? Et il osait véritablement se retourner quand on l'appelait « Héros »...? Un Héros ne faisait pas les erreurs qu'il commettait lui même. De qui était-ce la faute, si Ganondorf avait pu mettre la main sur le premier des trois Fragments Divin..? Il était, en un sens, celui qui avait posé la pierre qui précédait toutes les autres dans l'édifice de l'apocalypse qu'érigeait le Gérudo. Qui donc sinon lui était responsable de l'état de Flora ? A cause de qui dormait-elle à nouveau enfermée entre quatre murs, en convalescence ? Qui avait eu l'occasion de mettre fin à un combat qui lui semblait devenir séculaire (millénaire ?) mais avait préféré un autre choix – qu'il ne parvenait pas à regretter pour autant – ?


Le Vagabond cessa de tergiverser quand ses yeux se focalisèrent sur un nouveau poisson. Une brème plutôt grassouillette qu'il décida d'attendre patiemment. Quand elle passa suffisamment près, son bras fusa et cette fois-ci il ne rata pas son coup, sans que ça ne lui remonte le moral pour autant. Si la présence du Sheikah l'avait jusqu'à présent mis relativement hors de porté de ce genre de réflexions, ça n'était plus le cas désormais. Link remonta tout de même, proie en main et se hissa sur la terre ferme. La petite bête se débattait entre ses doigts, et à plusieurs reprises il dut faire attention à ne pas la laisser glisser. Tout aurait été autrement plus simple s'il avait encore le masque de Mikau !


La première chose qu'il entreprit fut de mettre à mort son repas du soir, avant de se sécher aussi bien que faire se peu sans tissu ni feu. Il enfila ensuite le pantalon taillé dans cette étoffe d'un brun orangée dont il ignorait le nom, tout en réalisant assez d'ourlets pour être sûr de ne pas en tremper les bords. Puis, il s'attela à l'allumage du feu qui lui tiendrait chaud pour la soirée et la nuit quand résonnèrent quelques notes qu'il n'avait sans doute pas entendu plus tôt à cause du mur aqueux qui pesait gracieusement sur son dos et sa nuque. Se désintéressant progressivement des braises tout juste rougissante, il intima à sa jument de veiller sur leur campement de fortune d'un regard, avant de se lever et d'accrocher le poisson a un crochet qu'il attacha également à sa ceinture. En ramassant une chemise de lin, il attrapa au passage le couteau qu'il ne quittait que rarement, ainsi que l'Ocarina du Temps — son bien le plus précieux, et se laissa guider par les sons ; comme il l'avait déjà fait dans les Bois Perdus.


Ses pieds nus ne faisait aucun bruit dans l'herbe humide, et le conduire à quelques pas de là, toujours en bordure. Une femme, d'une dizaine d'années son ainée, sans doute un peu moins même. Longue chevelure noire, vêtements suffisamment sombres pour qu'il peine à discerner ce qu'ils étaient. Une robe ? Sans doute pas. Il n'aurait pas mis sa main à couper, mais il lui semblait bien qu'il soit là des habits plus pratiques, dans le voyage ou dans l'action. L'instrument ne lui était pas inconnu, même s'il n'avait jamais été amené à en jouer. Il savait faire chanter les tambours, les luths ou les ouds, les trompes, les flutes ou les ocarinas, mais la vièle faisait parti de toute cette famille musicale qu'il n'avait jamais eu la chance de croiser d'aussi près.


Le Fils-de-Personne laissa tomber son haut, avant de s'asseoir à même le sol, pour écouter la jeune femme. S'il avait parfois l'impression qu'elle hésitait un instant ou que ses doigts cherchaient brièvement, il appréciait la mélodie. Instinctivement ses doigts vinrent triturer le trésor de la Famille Royale, au fur et à mesure que la musique se faisait plus entrainante. Et bien que l'envie d'accompagner cette inconnue l'ai gagné dès les premières notes, bien qu'il ai besoin de se vider l'esprit et sans doute d'un peu de conversation avant de reprendre la route, il se retint de porter le petit instrument à ses lèvres. Au moins jusqu'à ce qu'elle ai terminé de jouer cette première mélopée.