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La Fondation

[ Hors timeline ]

Après avoir traîné son compagnon, salement amoché par les coups de l'intrépide Kuro, jusqu'en lieu sur, Astre décida de laisser Arkhams dans cette petite planque proche du lac. Ici, le Vil Larron pourrait récupérer sans trop de doute, et de toute façon il avait à faire.
L'ex sénéchal s'éloigna de la cachette ou restait encore son ami, pour rejoindre la fosse où dormait Tsubaki, prisonnière de la glace. Et une fois n'est pas coutume, quelque spectacle exceptionnel de ce genre attirait les foules. Démontrant une fois de plus ses talents d'orateur, Astre n'hésitât point à les faire fuir. Quelques mots bien placés attisèrent chez ces gens la peur d'une épidémie par trop mortelle. Un mal de plus en ces temps troublés les effrayèrent tant qu'ils prirent tous leurs jambes à leur cou et sans demander leur reste.
Un bref regard à l'état de la pauvre femme renseigna le maraud sur ce qu'il savait déjà. Et c'est sans cheval ni monture ou compagnon qu'il prit le parti de s'en aller vers Cocorico, pour trouver la Sorcière. Elle aurait sans doute de quoi sauver la Dame Louve.
Il lui fallût marcher longtemps, pour traverser la plaine entière deux fois de suite. Mais il lui sembla que c'était un bon sacrifice, puisqu'il revenait avec suffisamment de substances médicinales pour endormir toute une garnison, sans compter les tissus pour bander, et une torche ainsi que de quoi l'allumer (alcools, briquet d'acajou) pour cautériser si nécessaire.
Quand il arriva, Arkhams se réveillait et se remettait lentement de ses douleurs. Ensemble, ils décidèrent d'aller tirer leur ancienne camarade du trou dans lequel elle gisait. Après plusieurs longs et douloureux efforts, ils parvinrent à extraire le cercueil de glace de l'eau. C'est ensuite seulement qu'ils s'attelèrent à ses soins, peu désireux de la laisser mourir. Et pour autant après l'avoir soignée, pansée et choyée elle ne se releva pas. Ils n'auraient su dire pourquoi, et même si son état semblait stabilisé (respiration régulière), la Dame restait inconsciente.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Aurore


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(vide)

Elle tombait. Toujours plus profond.
Les ténèbres nous saisissent afin de nous emporter, certains résistent quand d’autres préfèrent succomber.
Tsubaki avait toujours était de celles qui y succombait. A présent ses ténèbres s’apparentaient à la mort et elle les accueillait à bras ouverts. Plus encore, elle plongeait avidement vers eux avec la soif de savoir quelle sensation la mort apporterait-elle ?
Sa vie s’échappait. Elle ne savait plus qui elle était. Elle ne savait si la vieillesse avait fait un pacte avec la faucheuse et l’avait emportée ou encore si elle avait décidé d’anéantir ses parents en ne vivant pas le jour de sa naissance.
Son cœur était léger. Toutes ses contusions disparaissaient.
Puis sa chute se termina brusquement. Quelqu’un l’attendait dans l’obscurité. Quelqu’un qu’elle n’avait pas envie de voir elle le savait. Son jumeau mort né. Elle se rapprochait inexorablement de lui. Elle voulait faire demi-tour mais c’était trop tard.
Quand elle fût à quelques mètres de lui, il entama un étrange discours qui fit résonner toutes les blessures de son cœur.
Sa voix était douce et enfantine, mais elle avait quelque chose de cruel. Et le début de son discours semblait plus s’adresser à lui-même qu’à sa sœur.


« Cette nuit j’ai fait un rêve. Toi, mon autre moi, tu souffrais. Et moi, ton autre toi, je souffrais de te voir comme cela.
Alors tu disais « Je t’aimais mais tu m’as souffrir… Faut-il souffrir pour aimer ? »
J’aurais voulu te dire que moi aussi je t’aimais mais tu t’es retournée, tu as pris ton envol dans ce vide d’âmes perdues.
Mais dis-moi ? Qui de nous deux à fait souffrir l’autre en premier ?
J’ai essayé de te pardonner, mais les blessures ne sont pas faciles à cicatriser.
Je voulais juste que tu me dises ce que je savais déjà… mais peut être était-ce trop te demander ?
Enfin, las de tout cela je disparaissais…
Cette nuit, j’ai rêvé que je n’existais pas… et que je n’étais qu’une partie de toi. Mais peut être n’était-ce pas un rêve… peut être était-ce simplement la réalité…
Tu m’as pris ma vie. Tu n’es qu’une abjecte créature.
Vas-t-en d’ici Tsubaki ! Dégage et laisse-moi pourrir dans ton cœur en putréfaction ! Tu ne m’as jamais aimé. Tu as préféré fuir et te lier à cet être vil. Va-t’en. Toi au moins tu en as le droit contrairement en moi.
»

Et ce fut tout. Quelque chose la projetai hors de l’abime, et au fur et à mesure qu’elle en remontait, il se refermait derrière elle.
Elle se retrouva à la limite de l’inconscience. Elle était entourée, elle le savait. Plusieurs personnes se trouvaient à son chevet et dès l’instant où elle ouvrirait les yeux, la réalité referait surface. Elle appartiendrait à ce monde, et elle se remémorerait son existence.


Astre


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(vide)

« Réveille-toi, mais réveille-toi. » Il se prit la tête, passablement énervé. « Mais tu vas te réveiller, ou je dois t’y forcer, espèce de maudite garce ?! » Les larmes cristallines noyaient son regard pourpre. La marée violette repoussa ses enfants, petites perles d’améthyste qui fuyaient le déluge. Il se retourna vers elle pour la énième fois, tentant de déchiffrer ce visage imperturbable. La culpabilité le rongeait depuis déjà plusieurs jours, et la crainte de la voir mourir lui serrait le ventre. Ses nerfs craquèrent ; il sauta sur elle, et lui asséna des gifles d’une violence rare. Le visage auparavant pâle était maintenant rouge. Elle saignait même à la pommette droite. Astre se détourna d’elle, prit sa cape et sortit en trombe de la cachette pour ne plus à avoir supporté le regard fermé et pourtant si accusateur de la convalescente.

Lorsqu’il revint une heure plus tard, elle n’était toujours pas sortie de son coma. Arkhams n’était pas rentré, ou alors il se terrait devant la planque. Ils étaient toujours au lac, et l’Illusion Dépravée ne s’était pas encore remis de ses côtes cassées et de son manque d’énergie. Le meilleur des remèdes pour lui était sans aucun doute un repos sain, sans alcool ni femmes fermentées. Astre connaissait assez ses goûts en matière de donzelles pour le savoir peu exigeant à propos de la qualité de la viande dont il aimait se repaitre. L’ex-sénéchal se dirigea vers la petite table qui constituait le seul mobilier de la petite pièce crasseuse, si on ne comptait pas le sommier de fortune et les deux chaises. Il s’assit d’ailleurs sur l’une d’elles, prenant bien soin de faire le plus de bruit possible en raclant les pieds sur le sol. Comme si le bruit allait la faire sortir de son rêve mortel.

Il n’avait pas dormi ces dernières nuits ; il ne résista pas à ses paupières lourdes. Le monde se ferma à lui et il plongea dans une obscurité dont il fut reconnaissant. Pour lui, aucun cauchemar ni rêve ; Morphée lui laissait un peu de répit en lui accordant quelques heures de sommeil complet. Voilà bien longtemps qu’il ne lui avait pas accordé cette faveur, ce salopard ! Il se réveilla doucement ; son corps criait toujours à l’aide mais son cerveau était reposé. Il était assez content, même s’il jeta un regard triste sur la dépouille pas encore tout à fait morte de son amie. Il se leva, s’étira plusieurs fois avant de s’atteler à sa tâche quotidienne depuis maintenant quelques jours. « Tsubaki, il faut que tu reviennes. Pour moi, pour Arkhams. » Il n’aimait pas afficher ses émotions ; heureusement qu’elle était dans un autre monde, car si elle pouvait réellement l’entendre, la honte ne finirait pas de le damner. « Pour le monde que nous avons à rebâtir. » Il éclata de rire à cet argument, et allait cracher lorsqu’il constata qu’il était à l’intérieur et qu’un gentilhomme ne se mettait pas à expulser sa bile ou sa salive n’importe où. « Mouais… tant pis. » Il finit son œuvre sur le sol en paille.


Aurore


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(vide)

Elle entendait des bruits de vie quotidienne autour d’elle. Puis soudainement une phrase.

« Tsubaki, il faut que tu reviennes. Pour moi, pour Arkhams. »

D’autres suivirent mais elle les entendit sans réellement les écouter. Ces mots lui rappelèrent alors la situation, la raison de sa pseudo-mort… tout lui revenait en mémoire. Cette voix éreintée était celle d’un ami chère, celui qui avait bien voulu lui offrir le repos éternel mais qui en même temps lui reprenait en cet instant. Les douleurs s’éveillèrent l’une après l’autre, sa plaie la faisait souffrir, son dos aussi. Ses muscles étaient endoloris et contractés mais le pire pour elle fût de constater l’odeur désagréable qui s’échappait de son corps. Une fragrance de faiblesse.
Ce voyage avait permis à Tsubaki de retrouver la sérénité mais pas uniquement, elle avait retrouvé son humour noir également.
Il fallait bien qu’Astre paye pour ce qu’il avait fait et elle décida de lui faire peur.
Elle le saisit fermement par le poigné et le regarda fixement.

Elle lui sourit alors faiblement car ce petit geste avait déjà consumé les maigres forces qu’il lui restait. Elle n’en voulait plus à personne en cet instant. Elle était là, ils (du moins elle l’espérait) étaient là et c’était tout ce qui comptait. Surement avaient-ils dû peiner pour la sauver et cela prouvait leur attachement envers elle.

« Eau » dit-elle. Car sa gorge sèche ne lui permettait pas d’en dire plus. Elle en était d’ailleurs soulagée car elle ne savait que dire. Peut être devait-elle s’excuser. Elle n’en savait absolument rien.

Astre revint. Elle bût toute l’eau qu’elle pu puis se rallongeant elle songea que c’était à elle de parler. Aussi entamât-elle stupidement :


« Tu m’as réveillée, tu avais quelque chose à me dire ? »

Elle referma les yeux quelques secondes attendant la réponse.


Astre


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(vide)

Une serre aggripa brutalement la main d’Astre; le contact froid l’avait surpris et il s’était retourné, prêt à frapper l’agresseur. Qui n’était autre que Tsubaki. Comment était-elle parvenue à sortir de son coma ?

« Eau » grogna-t-elle. La bouche sèche lui donnait une voix rauque, inutilisée depuis plusieurs jours déjà. L’ex-sénéchal accepta de faire le servile serviteur. Il rapporta une cruche entière qu’elle absorba comme une fleur fanée qui se raccroche à la vie avec les maigres forces qu’il lui reste. Lorsqu’enfin sa soif fut étanchée, elle goûta la peur qu’elle leur avait fait à Arkhams et lui en faisant de l’humour :

« Tu m’as réveillée, tu avais quelque chose à me dire ? ». Astre était trop abasourdi pour répondre immédiatement. S’ensuivit un rire de soulagement, une joie pure qui ne lui allait pas mais qu’il accepta sur le coup. Un rire franc et plein d’espoir, une cascade de bonheur qui contaminait tout le monde.

« Et bien, j’avais besoin de quelqu’un pour laver mes habits pleins de crasse. » Il lui jeta cette boutade dans le visage, comme pour tester la consistance de l’état dans lequel elle se trouvait. « Tu sais », reprit-il, « j’ai bien failli te tuer. » Son visage avait repris sa gravité habituelle. La voir, même dans un état second, donnait du baume à son cœur fatigué. La culpabilité s’éloignait peu à peu ; après tout, il n’avait fait que ce que ses principes lui dictaient : protéger son frère, sans qu’elle ne meure. Il inspira l’air comme si ses poumons s’étaient vidés, comme si la vie même l’avait quitté durant la convalescence de son amie. Il marcha de long en large dans la pièce, aperçut sur la table le poinçon tâché et ne put réprimer un sourire. Il arrêta enfin ce débordement d’énergie et demanda à Tsubaki, l’air concentré : « Je n’ai pas vu le jeune qui t’accompagnait depuis ce fameux jour… Erre-t-il sans but, croyant à ta mort ? ». Il se rendit compte du peu d’intérêt qu’il avait réellement pour cette interrogation. Il balaya la question de la main en lui disant : « Peu importe, en fait. Ce gamin n’a pas d’importance. Tu es maintenant guérie. » Il s’accorda le genre de sourire qui cache des complots : « Quelques heures à te dégourdir et tu seras sur pieds en un rien de temps. » Il se gratta l’épaule, puis la tête, soudain gêné de la situation. Il rougit, ce qui veut dire que sa face lunaire devint légèrement rosâtre. « Content de te voir parmi nous, Tsubaki. »


Aurore


Inventaire

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(vide)

Astre riais. Et ce rire à moitié dément, bien qu’il exprimât la joie, arracha un sourire à Tsubaki.

« Et bien, j’avais besoin de quelqu’un pour laver mes habits pleins de crasse. » dit-il sarcastique. La dame-louve de répondit pas, elle savait que son ami avait un certain nombre de choses à dire, peut être des questions à poser également, aussi décidât-elle d’attendre qu’il puisse se décharger.
« Tu sais, j’ai bien failli te tuer. »
Après cet aveu, plusieurs interrogations se succédèrent :
« Je n’ai pas vu le jeune qui t’accompagnait depuis ce fameux jour… Erre-t-il sans but, croyant à ta mort ? »
Puis vint le temps de l’espoir,
« Peu importe, en fait. Ce gamin n’a pas d’importance. Tu es maintenant guérie. Quelques heures à te dégourdir et tu seras sur pieds en un rien de temps. »
Et enfin l’accueil d’un ami qui avait bien cru ne jamais la revoir en vie :
« Content de te voir parmi nous, Tsubaki. »

Elle voulu le serrer contre elle à cette dernière phrase mais peut être cela embarrasserait-il son ami. Elle espérait que le sourire radieux qu’elle lui adressait en ce moment était capable de retranscrire toute ses pensées.
Après quoi elle choisit de répondre une par une à ses affirmations.


« Ça a donc été toi le plus rapide. Je m’en doutais un peu… » dit-elle avec un sourire apaisant.
Elle lui laissa quelques instants pour digérer ce qu’elle venait de dire puis embraya sur le sujet de son disciple.


« A mes yeux Kuro a de l’importance. Je ne suis pas du genre à revenir sur mes promesses malgré ce que certains en pensent. Je me suis engagée à former ce jeune et il en sera ainsi à moins que tu ne comptes me séquestrer ? » lui dit-elle avec un sourire vengeur.

« Sois sûre que je serais rétablie en un rien de temps si j’ai la chance d’entendre à nouveau ton rire » dit-elle d’un ton moqueur. Elle espérait que sa légèreté à prendre la situation apaiserait les remords de son compagnon.

A peine avait-elle finit de parler qu’une ombre se dessinait à l’entré du refuge. Peut-être Kuro s’était-il senti appelé par son maître ?


John Doe


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(vide)

Rares étaient les moments de lucidité d'Arkhams. Seules de fugaces images parvenaient à se graver sur sa rétine avec douleur. Une Lune aveuglante à travers des planches branlantes. Une chemise dansante sur une chaise, valsée par une brise quasi-marine d'un bord de lac. Le Soleil n'acceptait même pas d'éclairer la cabane miteuse. Sans importance, Arkhams se reposait. Enfin ! Jubilait il entre deux siestes comateuses. Sa solitude lui fit également un bien fou, aucune pensée ne détournait son corps de son objectif : se reconstruire. Pas de complots à échafauder, seule la guérison. Sa face émaciée laissait paraitre un sourire furtif de plénitude.

Un matin humide de rosée, il ouvrit les yeux. Après un bref bilan sur sa condition physique, il jugea bon de sortir. Les membres engourdis par l'inactivité parvinrent avec une aisance surprenante à habiller son corps à demi nu. Astre avait eu le bon gout de lui procurer une armure de cuir sobre mais pratique. Sur un coup de tête, Arkhams s'empara d'une cape de son ami qu'il avait laissée là par simple oublie. Une pointe de raffinement en quelque sorte. Il poussa la porte de bois presque moulus. Le cabanon se trouvait loin des chics quartiers résidentiels d'oisifs bourgeois. Il brulerait un jour ces suites acquises par un revenu de capital honteux. Tous ces riches étaient gras et les poches grosses du travail d’autrui. Avant de chercher le cadavre de sa douce, il longea la bordure de l’étang gigantesque. L'air léger du matin le revigora. Mais il avait à faire malheureusement. Il soupira et se dirigea vers une bicoque de pêcheur, trop abandonnée pour l'être vraiment. Il savait qu'Astre s'était débrouillé à créer une telle ruse pour protéger Tsubaki des Hyruliens indiscrets.

Arkhams entendit des échanges faibles mais amicaux. Cela le rassurait. La traitresse avait échappait aux Limbes. Sans préambule, il entra.


« Si ta lâcheté ne t'a pas tué il y a quelques jours, peut être que la honte t’achèvera. Ma chère. »

Galéjade grinçante. Mais sous ce trait d'esprit se cachait une sale vérité et Tsubaki devait en avoir conscience et l'assumer. S'empaler sur une dague grossière pour éviter un choix était une honte. Noblesse bafouée. Astre et Arkhams allaient devoir lui refaçonner l'âme, pour la purifier des déjections que Ganondorf avait déféquées dans son crâne. Cette engeance de lesbiennes lubriques ! Un frisson d'horreur chatouilla son échine. Il toucha par réflexe son avant bras. Le Sceau ... Arkhams sauta sur le corps fragile de la Louve et chercha sur elle, sans pudeur devant Astre, la marque de la damnation. Introuvable. Il regarda son ami avec un certain dégout envers le Malin. Lui aussi allait être marqué comme du bétail. Il émit un soupire de soulagement, rassuré de ne pas avoir vue le tatouage purulent sur la chair de sa belle. Réconfort éphémère, il le savait.

Il prit une chaise, flanqua ses pieds sur la table et se balança, tel un jeune homme impatient.


« Les deux autres vont venir. »

Envoya t il avec fierté. Le disciple de la Dame louve et une parfaite inconnue aux desseins obscures allaient les rejoindre. Ensemble ils tailleraient une flèche. Ensemble ils désigneront Astre comme l'arbalète qui transpercera Hyrule.


Kuro


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Kuro avait erré pendant des heures, laissant ses pas le guider, ignorant tout, du trajet emprunté jusqu'à la destination. Le contre coup du Shoumei se faisait ressentir: c'était la première fois qu'il avait eu à s'en servir depuis son arrivée dans ces contrées, la douleur témoignant d'un manque flagrant de pratique. Son corps était endoloris, ses jugement étaient confus, son maitre avait péris, son serment était rompus :

"Tel que tu es, mon cher Kuro, on devrait bientôt entendre parler, d'une âme errante sillonnant le pays comme maudit par les déesses."

Il sourit légèrement, imaginant quelques idées plus saugrenues les unes que les autres à son propos, qui germeraient dans l'esprit de différents marchands, mère au foyer, gardes s'ennuyant durant leurs patrouilles et autres gens du royaume souvent animé par une curiosité malheureusement si superficielle. Quand l’intérêt de définir son emplacement se présenta enfin, il était entouré d'arbres :

"...La forêt..." pensa-t-il avec un air amusé. "J'y reviens toujours... quelques soit les incidents qui viennent par leur ondes, troubler la surface de ma vie " dit-il tout en pensant aux évènements produis quelques heures auparavant.

Après s'être hissé tant bien que mal sur la branche d'un feuillu assez en hauteur et qui n'était pas visible du sol, il ferma les yeux, méditant alors pendants plusieurs jours sur ces actions et ses sentiments. Le calme intérieur était obligatoire après de tels bouleversements. Cela lui serait fortement bénéfique tant pour son corps que pour son esprit qui aurait retrouvé une efficacité aussi fines que le tranchant d'une lame. Il pourrait ensuite prendre une décision sur concernant ses actions futures :

"Elle est probablement morte.... ce que je ressent ?...... de la rancune...... pour qui ?......
Pour elle... elle s'est suicidée... elle ne m'a rien expliqué.... et de la haine.... pour qui?...... pour ces deux hommes..... Autre chose ?..... Oui, de la culpabilité.... je n'ai pas pu la protéger.....
Cela je dois l'accepter et y faire face, il n'y a quand l'acceptant et en l'abandonnant que je pourrai avoir une réflexion claire.....
J'ai agis sans réfléchir... elle m'a arrêté.... pourquoi ?.... un attachement... oui, certainement un lien.... non deux liens... un ami... un mari.... elle a parlé de me montré la loyauté envers son maître... mais elle s'est suicidée.... un choix ?.... oui, un dilemme probablement.... qu'elle voulait résoudre par sa mort..."

Un vent frais vint caresser le visage du jeune Sheikah endormit. La symphonie naturelle était jouée sous le regard bienveillant de l'astre du jour qui était déjà levé. Kuro ouvrit les yeux constatant qu'il s'était endormi. Et se rappelant de ses réflexions de la veille :

"Une question demeure cependant : Qui est donc cet homme pour qu'elle préfère renoncer à la vie ? Et le deuxième ne doit pas non plus être des plus banals ? Leur mort aurait été pourtant réglée en un instant et cela sans que je lui vienne en aide. Dame Tsubaki était certes une âme brisée mais dotée aussi d'une forte personnalité et d'une fierté presque à toute épreuve. Pour que l'on puisse la pousser au suicide... Qui sont donc ces hommes ? "

La question demeurait sans réponse. Mais déjà la gorge sèche du jeune homme l'irritant quelques peu, il se leva et se mit à la recherche d'un point d'eau qu'il trouva sans trop de mal. Après avoir étanché sa soif, il se remit en route tout en réfléchissant en direction du lac. Mais arrivé sur place, il vit une silhouette qui désormais était gravée à jamais dans son esprit : L’homme qui avait enfermé son défunt maitre dans la glace.

Kuro fut d'abord très irrité mais se calma par la suite. Certaine des questions non résolus qui l'habitaient pourraient trouver réponse par la bouche de cet homme. Il le suivit en prenant bien soin d'être le plus discret que possible jusqu’à ce qui semblait être un habitat mais son état était tel que l'on pourrait fortement en douter. L'homme y entra, laissant Kuro avec ses réflexions. Mais le jeune homme n'eut pas longtemps ce loisir : il entendait des échanges à l'intérieur.

"Impossible ! Elle est encore..."

Il arrêta là ces dires. L'emportement lui avait déjà causé assez de tort : il devait vérifier son hypothèse. Il se rapprocha dans le but de pouvoir distinguer les propriétaires des différentes voix entendues. Le jeune homme reconnut sans trop de mal celles des deux complices mais la troisième voix, il en avait la conviction, appartenait à son maître :

"Elle est encore en vie ! Mais pourquoi ? Ils l'ont soigné ? Je ne vois pas d'autres solution"

Il voulait la voir, le comportement de son mentor avait certes été troublant et la rancune son égard habitait toujours le cœur du jeune élève mais il devait la voir. Il se leva alors, se dirigea vers la porte. Il frappa 3 fois avant d'ouvrir sans même attendre de réponse.

[Dsl pour le retard monstrueux du post un Hara Kiri est prévu]


Astre


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(vide)

Astre laissait glisser une main distraite sur ses avant-bras musclés, les yeux dans le vague et un léger sourire sur ses lèvres reptiliennes. Feu son père l’aurait giflé pour présenter cette dégaine d’artiste vagabond et sodomite, mais pour l’instant le jeune homme ne pensait pas au passé mais plutôt au futur qui se dessinait allègrement devant son regard de sang. Et justement c’était la promesse d’une nouvelle lutte, sans merci, qui conclurait à des tas de morts en décomposition baignant dans leurs excréments fumants. Un soleil noir s’apprêtait à flotter au dessus d’Hyrule, et la couleur la plus pure en dehors du blanc viendrait gommer toutes les tâches et les fautes impardonnables qu’avaient commises les Hyliens de tout temps.

Tsubaki reprenait des forces ; la couleur avait pigmenté son visage élégant d’une teinte de pêche. Ses cheveux, de couleur indécise (entre le brun et noir, semblait-il) tombaient délicatement sur de fines épaules. Cet état fragile, qui la mettait entre les mains d’hommes bourrus à l’âme lacérée par des crimes violents, lui conférait des allures de princesse juvénile. Le Chancelier avait eu le temps de réfléchir depuis ses retrouvailles précipitées avec Akhams et cette entrevue soldée par un presque-crime. Oui, il avait eu le temps de réfléchir. Des souvenirs d’outre tombe lui parvenaient, lui susurraient les mots qu’il voulait entendre : gloire, puissance, réconciliation. Les Profondes Ténèbres étaient tombées, il était à présent inutile de le nier et impossible plus encore de les relever. Car elles appartenaient à une autre ère, hors du temps, disparue. Non, il fallait que leurs objectifs d’antan soient repris, mais avec plus de prudence, et sans fond de toile Ganondorfien. Car à présent ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. Et il faudrait pouvoir convaincre Tsubaki de… Les plans fluctuaient impatiemment sous le crâne épais du tueur. Il tenta de maîtriser les vagues déchaînées de ses ambitions en inspirant lourdement. La quantité d’air insufflée lui permit d’étouffer toute sa folie, et c’est ainsi qu’l se concentra de nouveau sur les objectifs présents.

« Arkhams, nous ne pouvons pas nous reposer sur notre gloire passée. Celle-ci a disparu, et tout homme avec un minimum de dignité et d’honneur chevalier tendrait à les récupérer. Tsubaki, je n’ai pas changé ; je suis toujours le fanatique entièrement dévoué à ses principes. Or ces causes, ces dictons, ces valeurs me poussent à nous unir, car je sais votre façon de pensée assez proche de la mienne pour que nous soyons à nouveau ensemble. »

Finalement l’orage avait repris la mer, et sa fougue repris ses droits. Il se rendit compte de son emportement, quoiqu’il fût un peu tard pour s’en préoccuper. Il joua avec ses ongles pour cacher sa gêne, le temps que les autres réagissent. Ses yeux néanmoins se levaient fréquemment pour guetter les visages pâlots de ses camarades.