Posté le 22/05/2013 10:30
C'était sa première journée de calme depuis qu'elle avait repris une vie active et mouvementée en Hyrule. Les jours dans sa boutique s'étaient succédé, sans qu'elle les voit défiler réellement, comme prise dans le courant de cette nouvelle vie -pas tant différente de son premier passage en Hyrule, mais avec des visages presque inconnus-. Et puis, aujourd'hui, alors que le soleil revenait enfin pointer le bout de son nez, elle avait décidé de se prendre une journée pour elle, pour prendre l'air et pour rêver.
Par habitude, ses pas l'avaient menée au lac. La grande étendue brillait sous le soleil, étincelant de mille feux. La robe d'Astrid dansait autour de ses jambes, tandis qu'elle serrait contre elle une veste bleue fraichement acquise. Dans un élan de nostalgie inconscient, elle s'assit sur le rivage, enlevant ses chaussures et trempant ses pieds dans l'eau. Elle en lâcha un soupir de soulagement, tandis que ses pensées dérivèrent instantanément.
Elle avait connu tant de monde au lac, tant de moments empreints de cette magie si particulière unique à ce lieu. Elle voyait Eïvinnd fondre dans l'eau, ou encore Mazel rire avec elle. Elle voyait le petit Estrel courir près de la berge, et Kyu les regardant d'un œil menaçant. Elle aperçut un homme à l'allure sombre, et vit Abigaïl rouspéter contre l'Autre. Sans qu'elle ne le sentit, les larmes perlèrent à ses yeux.
Une mélodie vint interrompre ses souvenirs. Suaves, douces, les notes adoucirent son cœur blessé et lui firent ouvrir les yeux. Elle reconnut un instrument à corde, mais cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'écouter attentivement de la musique. Curieuse, elle se leva, portant ses chaussures à la main, se dirigeant vers une colline d'où lui semblait provenir la mélodie.
Sous un arbre, elle repéra une silhouette apparemment féminine. Les cheveux avaient une couleur qui lui accrochait l’œil d'où elle était, interpelée par l'originalité de leur teinte. D'aussi loin, on sentait tout le charme de la chorégraphie entre la musicienne et son instrument. Astrid s'approcha encore, mais lorsqu'elle fut assez proche, elle s'arrêta. Elle ne voulut pas interrompre la jeune femme, ou du moins pas lui faire peur. Elle s'assit de nouveau, bercée par les notes.
Puis, lorsqu'elle eut finit, Astrid prit la parole pour signaler sa présence.
"C'était magnifique. Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger, mais votre mélodie m'a tirée de mes pensées pour attiser ma curiosité."
Tout à coup gênée, Astrid retrouva une timidité qu'on ne lui connaissait pas. Elle se sentait petite fille ayant interrompu un adulte, et se fit toute petite tout en se relevant.