Posté le 27/09/2013 11:38
Si il ne s'était pas isolé sur l'ilôt, la mort l'aurait emporté. Une colère destructrice et dévorante s'était éveillée dés l'instant où il avait vu, encore allongé, que sa main gauche n'était plus. Par chance, les eaux du lac avaient su apaiser quelque peu cette fureur. Elle restait néanmoins ardente, et même si la fraicheur Hylia soulageait son corps en rendant ce feu intérieur moins rouge, ses entrailles restaient calcinées.
Il lui semblait être rester inconscient un jour, mais il n'en était pas sur. Et si il était resté là plus d'une semaine ? Et si il avait manqué ses Compagnons ? Le soleil n'allait pas tarder à se coucher et il n'allait pas attendre éternellement. Il resta cependant, immobile. Il ne sait quelle force le poussait à demeurer. Etait-il simplement trop blessé pour se mouvoir, ou bien était-ce une quelconque intuition ? Il ne savait pas, tout comme il ne savait pas combien de temps son esprit avait vagabondé. Ses oreilles perçurent alors des bruits de pas. Lointains d'abord, puis de plus en plus proche.
"Il semblerait que cette bataille nous a laissé beaucoup de séquelles."
Il resta silencieux, posant son regard sur la jeune femme. La déception se lisait sur son agréable faciès. Rien d'anormal, l'attaque avait été un fiasco dont il était en partie responsable. Dés l'instant où la lame du Seigneur Noir avait pénétré son coeur imaginaire, il avait su que cette bataille était perdue. Non pas qu'il n'avait pas confiance en ses Compagnons ou dans les troupes royales. La raison était toute autre. Lorsque son sang se déversa, il avait croisé le regard du Monarque. Ganondorf lui était alors apparu sans artifice aucun. Ses yeux noirs traduisaient une détermination sans faille, un acharnement rare. A cet instant, il avait compris que la Forteresse ne tomberait pas.
"Je ne pense pas que les autres viendront."
« Je ne le pense pas, non, j'en suis persuadé ... Ils ne viendront pas ... »
Il se leva difficilement, s'aidant du tronc qu'il avait utilisé comme dossier précédemment.
« Mais toi tu es là, Cecilia Iole Mentina ! Je suis heureux de te voir, en vie ... et en un seul morceau ... »
Il ne put s'empêcher d'observer son membre fantôme. La douleur frappa, encore plus vive, et pas seulement à cet endroit : toutes les plaies de son corps s'était éveillées.
« Je ... je ... »
Il vacilla mais ne chuta pas, se rattrapant in extrémis contre l'écorce. Ses bandages immaculés avaient virés au rouge. Les blessures saignaient de nouveau, la faute à son trajet du laboratoire à l'arbre. Sa tête tournait tandis que sa vision se troublait. Il glissa lamentablement, contre le bois, reprenant sa position initiale.
« Je ... je suis vraiment mal en point ... Fait chier ! Le gars du lac a du m'administrer un remède contre la douleur ... qui ne fait plus effet ! J'ai foutrement mal ! »
Son visage se crispa. Il continua malgré tout, l'oeil fixant le lointain.
« Ils le ... paieront tous ! Il nous faut nous relever, peu importe la situation ! ... Tant qu'un infime souffle de vie m'animera, je n'aurai de cesse de traquer ... ceux qui ont mis à mal mes Compagnons ... »
L'air lui manquait, il était essoufflé. Le mal avait pris à nouveau possession de son corps, l'immobilisant. Il voulait se lever, détaler à toute allure et trancher ces chiens de Dragmires. Il ne pouvait le faire dans son état, surtout si il était seul. Son regard se porta sur le jeune femme.
« J'ai besoin de toi ... »