A la reconquête de la gloire passée

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Swann

Championne d'Aegis

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(vide)

[ RP Privé ]


Depuis bien trop de temps déjà les Larmes s'étaient tues sur le sujet. Cette journée devait marquer un tournant décisif pour tout son Clan, quand bien même elle n'avait pas tout à fait mené son projet à son terme. Mais en invitant le Seigneur du Malin sur ces lieux, elle savait pertinemment qu'elle frappait fort, rien que par la symbolique de l'endroit. La Citadelle, là où tout avait démarré, là où le Trône s'était dressé sur les cendres d'une Croisade Sanglante à l'agonie. Là où un Traître-Prince avait décidé qu'il était temps de laisser ressortir sa vraie nature. Mais c'est aussi entre ces murs qu'un Général s'était révélé ; tant de choses, regrettables comme particulièrement plaisantes.

Mais Ganondorf allait-il être de cet avis ? Au fond, elle n'en savait rien, elle voulait simplement lui offrir ce que toute fille devrait offrir à leur père : une profonde reconnaissance et une passion indescriptible pour lui. Il était un héros, son Héros. Elle ne l'avait pas vu le jour de leur rencontre, mais bien plus tard, alors qu'elle avait déjà fait couler le sang en son nom, alors qu'elle lui avait offert une guerre rapide, un carnage sans pareil. Elle avait déjà entreprit cette longue entreprise à cet instant où il lui conféra une partie de ces pouvoirs ; dans le but de se trouver une demeure, de se rendre maître de terres abandonnées. Les circonstances avaient changé : il l'avait sauvé, reconnu en temps que sa fille. Alors elle lui devait bien cela, en récompense de ses efforts pour elle. Elle ne le formulerait pas ainsi, évidemment ; elle réservait l'expression de ses sentiments à la seule qui soit incapable de la juger en se basant sur eux. A peine lui dirait-elle qu'il s'agit d'un cadeau.

Elle était seule, surplombant du haut d'une haute dune la totalité de ce Désert baigné de lumière. D'un côté, elle voyait le cortège de son Père s'approchant au loin, et de l'autre l'aboutissement de presque deux mois de long travail acharné. Enveloppée dans une longue cape noire qui s'agitait au gré d'un vent plus qu'agréable dans un tel endroit, elle attendait qu'il arrive à sa hauteur. De son regard d'où découlaient ses éternelles larmes noires, elle suivait la petite troupe du Trône s'approchant de plus en plus d'elle, tandis que derrière elle, en contre-bas, s'élevait une haute colonne de pierre sombre, en parfaite harmonie avec l'ambiance de ce lieu terrifiant.
Hommes, femmes et enfants travaillaient d'arrache-pied ; ils étaient des centaines, peut-être plus d'un millier, nul n'aurait su le dire. Des gérudos faite prisonnières qu'elle avait fait sortir de la Forteresse pour les envoyer se briser le dos ici, mais aussi de nombreux hyliens capturés lors de son court voyage jusqu'à Cocorico, il y avait quelques semaines. Tous travaillaient ensemble à présent, main dans la main mais sans le moindre sourire. A dire vrai, quelle satisfaction tireraient-ils de la reconstruction de la Citadelle Noire, symbole de leur impuissance ?

Ses yeux ambres et gris, noircis par des années de haine et de colère, s'apposèrent sur Ganondorf, avant de s'échapper sur celle qui ressemblait terriblement à la jeune Astrid, une marchande qui l'avait aidé à détruire une partie du mal en elle. Mais en de telles conditions, comment pensé qu'elle eut pu le détruire totalement ?
« Seigneur... »[/i], souffla-t-elle lorsqu'il fut suffisamment proche pour percevoir le souffle qu'elle avait lâché en guise de bienvenue. Puis, elle ne dit rien de plus. Elle voulait laisser le temps à son Héros de contempler son oeuvre qui, bien qu'incomplète, saurait l'émerveiller, ou presque. Veines auraient été les explications ; seules comptaient les réactions du Patriarche et de sa soeur dragmire, dont elle avait ignoré la présence au Trône jusqu'à aujourd'hui.


"Combien de temps nous laisserez vous, mon roi ?"

Ganondorf garda le silence un instant, ne sachant quoi répondre. Il était légitime qu'Aveil s'inquiète de la durée de son absence, étant donné qu'il lui laissait le commandement de son armée le temps de son voyage au désert. Néanmoins, après avoir réfléchit, il haussa les épaules, ce qui voulait dire qu'il refusait de s'imposer une date de retour mais aussi qu'il faisait confiance à sa soeur pour gérer au mieux les affaires du Trône à la forteresse en son absence...ou du moins qu'il lui faisait confiance pour savoir ce qu'il l'attendait en cas d'échec. Se séparer d'un élément brillant comme Aveil serait rude. Mais si elle le décevait, elle ne lui paraîtrait plus aussi brillante.

Celle ci s'inclina, lui indiquant par là qu'elle avait comprit et respectait ce choix. Ganondorf se retourna et avança vers sa monture. Il masqua à la soeur le léger sourire qu'elle avait fait naître au coin de ses lèvres. Aveil le servait depuis toujours et elle faisait partie de celles de son clan dont il était le plus fier. Peut être était la fidèle dont il était le plus fier, jusqu'à il y a peu.
Seulement, depuis peu était entré sur la scène sa fille, Swann Dragmire, le Cygne Noir. Il se souvint de la curiosité qui s'était emparée de lui, la veille, lorsqu'il avait reçu un message d'elle lui demandant de se rendre aux ruines de son ancienne citadelle. D'abord perplexe devant un message aussi inattendu, il avait comprit que Swann ne lui aurait jamais demandé de laisser sa récente conquête sans une excellente raison. Depuis l'aube, il avait préparé son départ, et voilà qu'il y était enfin.
Un rapide coup d'oeil lui fit remarquer que sa nouvelle fille, Astrid Dragmire, l'avait bien rejoint dans ce voyage. Dés lors qu'elle l'avait rejoint, Ganondorf avait vite apprit à l'apprécier. Il percevait en elle un potentiel digne de son nouveau clan et espérait qu'elle montrerait la même loyauté que le Cygne Noir.
Souple malgré sa carrure de géant, il se hissa sur son cheval aussi sombre que les ombres elles mêmes, et déclara à sa porte étendard, son impatience perçant dans sa voix,


"Sonne le départ, soeur ! Nous n'avons que trop tardé !"

La gérudo souffla alors puissamment dans un cor d'ivoire et d'or. Le signal résonna entre les parois de la vallée pour finalement s'évanouir en direction des étendues sans fin du désert. Fier comme jamais, depuis qu'il avait remporté la bataille de la forteresse, Ganondorf prit la tête de la troupe. A peine une centaine de guerrières, c'était là le minimum qu'un roi de son rang devait avoir à ses côtés. Fier mais prudent, le Lion se refusait à affaiblir ses positions dans la vallée. Et de toute façon, le désert était son royaume. Seuls les rois faibles craignaient leurs propres royaumes.
* * *

Lorsque Ganondorf arriva aux confins du désert qui abritaient son ancienne demeure, il sentit un sentiment l'étreindre : la nostalgie amère liée à une déception. Car malgré la gloire d'alors du Trône, le gérudo n'avait jamais réellement digéré l'effondrement de sa Croisade. La bataille de la citadelle l'avait laissé en possession du fragment du Courage mais elle avait détruit tout ce qu'il avait autrefois bâti.
C'était la perte de tout cela qui, au lieu de l'abattre, lui avait redonné la rage de continuer. Des cendres de sa création perdue avait jaillit un ordre nouveau, qui régnerait bientôt sur le monde.

Et puis, au détour d'une dune, il la vit.
Silhouette fine et élégante perchée au sommet d'une dune, Swann Dragmire l'attendait, en suivant des yeux la colonne de cavaliers du désert. Plus impatient que jamais, Ganondorf se dirigea vers elle. Mais, à mesure qu'il montait, ses yeux s'ouvrirent en grand. Se dessinant petit à petit, à mesure qu'il gravissait la colline de sable, une tour déjà immense s'offrit à son regard. Arrivé au sommet, le Lion fit l'effort de détacher son regard du monument pour mieux plonger dans celui de sa fille. Celle ci, les yeux pleins de cette colère mais aussi de cet amour familial qui les unissait depuis quelques temps, s'approcha de prés et le salua sobrement,


« Seigneur... »

Elle n'en dit pas plus. Elle n'en eut pas besoin.
Ganondorf affichait un large sourire, touché et enjoué qu'il était par la surprise que lui offrait sa fille. Cette construction monumentale était digne de lui, digne d'un roi des rois. Alors, il descendit de cheval et fit quelques pas. Puis, les mains sur les hanches, le dos droit, il éclata d'un rire clair et franc. Une pensée venait de lui effleurer l'esprit. Il se retourna vers Swann et déclara,


Je payerais cher pour voir la réaction du héros du temps devant un tel spectacle ! Le Lion du désert s'approcha de sa fille et lui déposa un baiser au front, avant de lui dire, Jamais le Lion n'a rugi aussi fièrement qu'en ce jour. Merci, ma fille, pour moi et pour le Trône."

Puis, se retournant vers Astrid,

"Qu'en pense tu, ma fille ?"

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Withered


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Astrid avait du mal à se faire au climat du désert, même dans les murs protecteurs de la forteresse de Nabooru. Peut-être était-ce à cause de sa nature fragile, ou bien parce que ces dunes de sable ne cessaient de lui rappeler ses débuts à Hryule -et ô combien ils étaient loin derrière la femme qu'elle était devenue-. Néanmoins elle se fa peu à peu avec familiarisait un peu avec son nouvel environnement, et surtout avec sa nouvelle famille. Le vent du désert chassa ses cheveux tandis qu'elle s'avançait dans la cour.
Elle croisa peu des siens à proprement parler. Néanmoins elle revit quelques gerudos qui l'avaient accueillies, et aussi certaines qui l'avaient vu dans ses débuts à l'arc. Toutes les gerudos qu'elle croisa semblaient reconnaitre pleinement l'autorité de leur Roi, et leur fidélité avait changé de camp. Dans ce soupçon d'innocence qui lui restait elle s'étonna de ce revirement de comportement, mais elle se rappela avec humilité qu'il y a peu elle idéalisait encore sa propre souveraine. Rabattant son chèche couleur nuit -ne mettant que plus en valeur sa silhouette au couleur de la Lune-, elle rejoignit l'intérieur des murs.

L’ébullition était à son paroxysme. Elle n'eut pas à demander ce qui se passait -elle n'avait pas envie de s'adresser à ces femmes- que plusieurs conversations répondirent à sa curiosité.


"Prépare le cheval du Roi ! Et n'oublie pas les vivres !"
"Me prendrais-tu pour une imbécile Etylia ? Le Seigneur aura tout ce qu'il lui faut pour son périple jusqu'au cœur du désert."
"Tais-toi et mets-toi au travail. Tu dois tout emmener aux portes."

C'était l'occasion rêvée pour l'hylienne de faire ses preuves, ou tout du moins de se montrer fidèle envers son nouveau Père. Elle suivit la seconde femme, et avec discrétion se glissa dans le cortège qui se formait déjà. Quelques instants plus tard ils se mirent en route, et une fois de plus Astrid du affronter les vents des dunes. Mais elle n'était plus seule.

Elle n'avait pas connu l'époque de la Croisade, aussi elle se contenta de rester silencieuse quand des voix s'élevèrent dans le cortège, chargées d'émotions. Si elle ne pouvait comprendre ce qui se passait, ce que signifiait ce lieu, elle le respectait.
Elle vit alors Ganondorf se dirigeait vers une silhouette qu'elle sembla reconnaitre, mais elle attendit que le cortège fut plus prêt pour le rejoindre. Elle reconnut alors enfin Swann, et la surprise pouvait se lire sur son visage. Comment n'avait-elle pas vu depuis le départ à quel sombre monde appartenait la jeune femme ? Comment n'avait pas deviné l'aversion que le Cygne portait pour la Princesse ? Mais lorsque le Seigneur déposa un baiser sur son front, elle comprit. Peut-être n'étaient-elles pas si différentes que ça.
Le gerudo se retourna, s'adressant directement à elle. Elle ne sut d'abord que répondre, et son regard surprit bientôt la structure mais aussi tous les êtres qui y travaillaient.


"C'est... époustouflant. Mais d'où viennent tous ces hommes et femmes ?"

Elle avait encore cette candeur de vouloir savoir comment ces êtres pouvaient travailler sur ce chantier de leur propre volonté, ou tout du moins elle voulait savoir comment ils en étaient arrivés là. Ses yeux clairs, à l'opposé de ceux des deux autres membres de sa famille se posèrent sur le sable, perdu dans le vague.

"Excusez mon ignorance Seigneur, mais quel est ce lieu ? En quoi affecterait-il le héros du temps ?"

Si elle avait autrefois songé à Link avec tendresse, il n'était plus aujourd'hui qu'une figure dans son esprit, et une figure n'avait pas besoin d'un nom.


Swann

Championne d'Aegis

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Le visage de la dragmire arbora un sourire lorsque Ganondorf éclata d'un rire franc et fier. Elle était heureuse que la surprise lui plaise autant, mais également surprise qu'il ne semble pas affecté par ce qu'il s'était passé entre ces murs noirs, quelques mois auparavant. Il devait probablement avoir digéré depuis le temps, ou peut-être n'en retenait-il que le côté positif ? Quoiqu'il en soit, elle était honoré de tant d'engouement. Cela dépassait presque ses espérances. « Il courberait l'échine, et plierait de honte devant son lamentable échec, mon Seigneur ! » Lui répondit-elle le sourire toujours présent sur ses lèvres. Même si elle exagérait, une chose était certaine : devant un tel spectacle, n'importe quel royaliste verrait son moral en prendre un sacré coup.
La Belle-aux-larmes s'inclina très brièvement suite aux remerciements du Roi Gérudo, puis son regard se posa sur la jeune Astrid, en quête de réponses à ses interrogations. « Des prisonniers, pour la plupart. Certains, je suis allée les chercher à Hyrule, dans quelques villages, par-ci par-là », dit-elle nonchalamment, se tournant en direction de l'immense construction. « Ils n'étaient pas très contents, à leur arrivée. Mais une fois qu'ils ont compris qu'ils étaient à l'abris de la guerre, ici... », souffla-t-elle ensuite. C'était évidemment sa seule vision des choses, très contestable soit dit en passant ; elle n'était pas continuellement sur les chantiers et ignorait tout de la dureté du travail accomplit. Mais elle n'avait pas tort sur un point : ici, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à tous ceux encore présents sur les terres de la Princesse. Eux aussi seraient bientôt délivrés, ce n'était qu'une question de patience.

Swann laissa le Patriarche répondre à la seconde question d'Astrid, le temps pour elle d'éteindre son sourire et de se satisfaire de ce qu'elle avait entrepris. Bien sûr, il restait encore une charge de travail conséquente pour que la Citadelle Noire redevienne ce qu'elle fut jadis, mais elle était déjà de nouveau habitable. Si elle avait pu, c'est là qu'elle se serait recluse, et non pas dans la chambre froide et sans âme qui lui était attitrée à la Forteresse ; mais elle n'avait pas pu garder le secret, finalement. De toute façon, il l'aurait forcément découvert par lui-même ou par le biais de ses soldats, tôt ou tard. Et puis, même s'il l'avait abandonné, chacune de ces pierres restaient à lui et au Trône, au fond.
« Votre voyage a dû être long et fastidieux », reprit-elle après avoir laissé quelques secondes de contemplation supplémentaires à chacun et chacune. « Suivez-moi à l'intérieur, l'air frais n'y manque pas », lâcha-t-elle avant de passer la première pour descendre la dune de sable, non sans un regard pour sa soeur dragmire, qui devait rencontrer des difficultés à supporter une telle chaleur, tout comme elle. Après tout, toutes deux n'étaient pas des gérudos.

Evidemment, à une telle heure, tous les ouvriers étaient en pleine activité, et il fallait se frayer un chemin parmi la foule en temps normal pour pouvoir rejoindre l'entrée ; c'était comme un petit village. Effectivement, si les ouvriers constituaient la grande majorité de la population présente, quelques marchands en tous genre se disputait une faible clientèle. Après tout, il avait bien fallu trouver un moyen pour tous les nourrir. Outre cela, il avait fallu trouver quelques activités pour les gérudos qui gardaient tout ce petit monde depuis quelques semaines. Les tentes et les établis se dressaient par dizaines sur le chemin du cortège, et encore Swann s'était appliquée à en faire démonter quelques un afin de créer un semblant d'allée. En vérité, cela ressemblait plus à un campement qu'autre chose ; mais on ne voyait là que la partie immergée de l'iceberg. Car à l'intérieur des murs, ce n'était plus une simple Forteresse bâti pour la guerre ; L'assassin en avait fais une véritable cité.
Il ne suffisait qu'à passer l'entrée - ce qu'ils firent tous les uns après les autres - pour s'en rendre compte. Le Grand-Hall n'avait rien à voir dorénavant. Les armures darknuts qui jonchaient le sol depuis des mois avaient été redressé et entreposé sur de petites colonnes d'au moins deux mètres de haut. Tous les débris avait été nettoyé pour permettre aux gens de s'installer ici en attendant que d'autres pièces soient restaurées. Si la plupart que Swann savait chères à Ganondorf n'avait pas été changées, comme la bibliothèque, les oubliettes ou même la salle de torture, beaucoup d'autres s'étaient transformées en appartement pour les nombreuses familles qui grouillaient ici. Déjà que les conditions de travail étaient terribles, il ne fallait pas pour autant leur rendre la vie impossible. Du moins, c'est ce que le Cygne Noir croyait. Et elle n'avait pas hésité à faire agrandir la Citadelle Noire pour cela.

Mais devant ces changements dans la structure de son antre, Ganondorf pourrait ne pas être satisfait des libertés prises par sa fille. C'est en tout cas ce qu'elle redoutait, et une fois qu'ils avaient fais suffisamment de pas dans le Grand-Hall, elle s'empressa de préciser certaines choses. « Il faut tout de même que je vous dise que j'ai changé certaines choses ici... plus par nécessité que par réel désir. J'ai fais ce que j'ai pu, avec les impératifs que vous pouvez observer », soupira-t-elle presque alors que son regard se portait vers une famille hylienne de six membres, sûrement laissé au repos le temps de manger un morceau pour se remettre au travail ensuite.

" Mais vous retrouverez facilement vos appartements. Ça, je ne l'ai pas changé ", dit-elle, un sourire se dessinant timidement sur ses lèvres.


"Excusez mon ignorance Seigneur, mais quel est ce lieu ? En quoi affecterait-il le héros du temps ?"

Ganondorf la regarde, mi surprit mi amusé, avant de réaliser qu'en effet, il était tout à fait probable que la majorité de hyliens ne sachent presque rien de son ancienne citadelle. Les journaux du royaumes avaient écrit sur cette bataille et sur la défaite du Lion transformée en victoire par la ruse, mais pour l'homme du commun et le civil, qui n'avait pas combattu dans la citadelle, cette silhouette sombre et majestueuse ne devait pas avoir beaucoup de sens. C'est avec une nostalgie et une fierté certaine que le gérudo répondit à sa fille,

"La dernière fois que Link comme moi avions vu ce bâtiment, il était en ruine. Mes ennemis en avaient ébranlé jusqu'aux fondations. C'est la seule victoire militaire que pourrait revendiquer Zelda... Si son dernier acte n'avait pas été aussi sublime qu'imprévisible. Ce que tu vois devant toi, ma chère Astrid, est ma citadelle noire, où le prince Dun a trahit sa femme et où le héros du temps a perdu...ceci."

Et, disant cela, il lui montra le dos de sa main, où s'illumina le fragment du courage.
Beaucoup encore se demandaient ce qu'il était advenu du prince renégat. Mort ? Disparu ? Ganondorf lui même entretenait un certain mystère sur cette question. Il était bon que ses ennemis pensent le trône encore plus dangereux qu'il ne l'était déjà. En vérité, Dun s'était évanouit dans le désert, comme aspiré par les sables, comme si il n'avait jamais réellement existé. Un cauchemar, envoyé par les dieux pour tourmenter ses adversaires. Mais si Dun s'était montré très utile, son absence ne dérangeait plus le Lion. Au final, toute cette époque appartenait au passé, et au temps révolu de la croisade sanglante.
Le temps était venu du Trône. Plus puissant que jamais. Et cette citadelle, à nouveau dressée fièrement au sein de ce désert brûlant, en était une preuve manifeste. Radieux, il observa quelques instants le doux spectacle devant lui. Son regard suivait les lignes droites ou courbes du monument, en appréciait l'architecture massive, royale même, et s'acharnait à y distinguer le moindre détail.


« Votre voyage a dû être long et fastidieux », sa voix sortit Ganondorf de sa contemplation, qui se tourna vers elle avec une bonne humeur évidente, « Suivez-moi à l'intérieur, l'air frais n'y manque pas »

Le Roi faillit lui rétorquer qu'un lion ne souffre pas de la chaleur, mais il se souvint qu'Astrid était hylienne, et à en juger par sa pâleur, peu habituée à un tel pays. Il remonta en selle et, avant qu'il ne puisse inviter Swann à monter derrière lui, celle ci descendit la dune afin de leur ouvrir la voie. D'un signe, le Lion fit redémarrer la colonne derrière lui. A mesure qu'il approchait du bâtiment, il observait les ouvriers...ou plutôt les travailleurs forcés qui travaillaient là. Aucun ne soutenaient son regard plus l'instant qu'une fraction de seconde, le temps de le reconnaître. Plusieurs avaient des marques de coups de fouet. Les gérudos savaient y faire pour mener des hommes, et en cela, Swann était sans doute plus gérudo que toute autre.
L'agitation était grande mais l'escorte se fraya sans problème un chemin au travers de la piétaille. Un cheval imposant suffit à faire s'écarter le tout venant, alors quand ce cheval portait le grand Ganondorf, dont un claquement de doigt suffisait à donner la mort... Une chose frappa néanmoins le Lion : le nombre d'âmes que semblait rassembler la reconstruction. Tentes et abris de fortune s'amassait en un véritable dédale dont on peinait à voir les limites et de ce qu'il pouvait déjà voir de la citadelle, celle ci ne manquait pas non plus de vie.

Lorsqu'ils parvinrent dans le grand hall, le gérudo comprit à quel point sa fille avait vu les choses en grand. Si il retrouvait là l'esprit de son ancienne demeure, ses dimensions n'avaient plus rien de semblable, et l'édifice lui semblait aussi commun au souvenir qu'il en gardait qu'une chapelle peut l'être à une cathédrale. Ganondorf fit quelques pas, claquant du talon sur le sol de marbre. L'échos de ses bottes s'amplifia à un tel point qu'on eut dit qu'un géant en était à l'origine.
Là encore, ses yeux parcouraient tout ce qui s'offrait à sa vue, détaillaient les statues et sa mémoire s'efforçait de trouver ce qui avait été changé. Cette pensée le figea soudain. Pressé par les événements, il n'avait pu s'occuper de sa bibliothèque et de certaines réserves contenant des objets d'une valeur difficilement estimables. L'espace d'un instant, il imagina que tout avait disparu, ouvrages anciens comme artefacts précieux, abandonnés à la ruine et aux dégâts du temps. Et puis, il repéra une gérudo portant deux globes, intacts, qu'il reconnu aussitôt, et poussa un profond soupire de soulagement. Avec une guerre à mener, le Roi ne voulait se défausser d'aucune carte de son jeu.
Tandis qu'il observait sa soeur emprunter le chemin d'une des réserves secrètes, sa meilleure carte lui déclara précipitamment, comme si elle craignait sa réaction.


« Il faut tout de même que je vous dise que j'ai changé certaines choses ici... plus par nécessité que par réel désir. J'ai fais ce que j'ai pu, avec les impératifs que vous pouvez observer »

Son regard se posa sur une famille d'hylien au repos, ce qui n'échappa pas à Ganondorf. Ainsi, même si elle les avait enlevés à leurs maisons et à leurs familles, sa fille s'efforçait de ne pas les traiter en esclaves bons à user et à jeter. Il reconnaissait bien là le paradoxe du Cygne Noir, sa bienveillance pour le peuple qui contrastait avec sa haine de la cour. Alors, compréhensif, il lui sourit et répondit,

"Je ne doute pas que tu ais fait au mieux. Mais pour ce qui est de..."

"Mais vous retrouverez facilement vos appartements. Ça, je ne l'ai pas changé "

Perspicace, elle avait deviné vers quelle partie de la citadelle ses pensées n'allaient pas manquer de le mener. Après tout, Ganondorf avait vécu un certain temps entre ces murs, et dans ses appartements, goûté à de nombreuses nuits de bonheur avec sa femme, la prêtresse de Din. Son sourire manqua de s'effacer mais il le refusa. Ce jour était un renouveau, un nouveau départ pour cette citadelle. Même une si grande peine ne devait pas l'obscurcir. Il devait bien cela à ses filles.
Doucement, il posa une main sur l'épaule de Swann et fit signe à Astrid de s'approcher, avant de faire de même avec son autre main. Là, entouré de ces deux filles, il déclara, fier et plein d'emphase,


"La renaissance de cette citadelle est un signe. Les temps nous sont favorables, et bientôt nous en bâtirons une nouvelle sur les ruines fumantes du château de nos ennemis. Swann, je suis fier de toi. Tu as redonné vie à ce lieu. A nous, à présent, d'y faire grandir la flamme de notre famille ! A présent, venez. Allons retrouver notre Trône."

Impatient, comme survolté, Ganondorf ne se retint que difficilement de courir en direction des grandes portes qui séparaient le grand hall de la salle du trône. Lorsqu'il fut sur le seuil, il passa sa main sur le métal noir finement gravé, comme si il y ramassaient des souvenirs depuis longtemps laissés là. Et puis, soudainement, il les ouvrit en grand, et devant lui, il revit enfin le siège du roi des rois. Le Trône du Lion.

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Withered


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[ Par contre Swann tu pars du principe qu'à Cocorico c'est réglé ? Quoi qu'on y fasse ? ]

Elle assimila les informations, un peu honteuse de son ignorance mais heureuse de voir que son roi ne lui en voulait pas pour ça. Zelda avait donc vaincu, et Link tout perdu... Elle fut étonné qu'il ait toujours gardé le silence à ce sujet. Elle observa respectueusement la main du patriarche, prenant enfin conscience de l'impact des déesses de ce monde sur ses acteurs.

Le convoi se remit en marche, et elle se mêla de nouveau à la foule. La descente fut dur, le sable glissant sous ses pieds. Quelqu'un la rattrapa une fois, et l'envoya vers l'avant. Ils arrivèrent rapidement à la citadelle proprement parlée, et elle ne sut où donner de la tête.

Le Trône avait encore ce point de vue humain que lui avait déjà laissé entrevoir Ganondorf, puisque lui et Swann échangèrent par rapport à une famille qui se trouvait tout près. Elle garda le silence, stupéfaite de voir comme elle allait de surprises en bonnes surprises. Le Trône n'était vraiment pas ce qu'elle croyait.

Elle continua de suivre docilement, portée par la joie du gerudo. Elle n'avait pas connu la tragédie, elle ne ressentait pas la nostalgie, mais le bonheur qui émanait du monarque était contagieuse. Un instant fugace elle fut jalouse de Swann, qui semblait avoir fait plus que ses preuves aux yeux de l'homme roux. Elle n'était pas guerrière comme elle, elle n'était pas architecte, elle n'était rien à côté. Elle la laissa donc entre en première à la suite du roi dans la salle du Trône.


Swann

Cygne Noir

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(vide)

[ Même si cela a été vu avec Astrid par MP, je précise, pour ceux qui suivraient, que je ne considère pas la situation réglée à Cocorico (seulement une infime partie de la population a été enlevé, dès mon premier post), et que les prisonniers sont autant des gérudos prisonnières de guerre que des malheureux paysans vivants dans des hameaux isolés de la Plaine ; ou encore des voyageurs égarés dans le Désert, probablement :P ]


La Belle de Villarreal était tout aussi heureuse que soulagée de voir le Patriarche dans cet état. On aurait dit un enfant émerveillé par ce que lui offrait la vie. Elle en tira un large sourire pendant qu'il la félicitait encore pour cette Citadelle qu'elle lui rendait ; de meilleur cadeau, elle n'en avait pas à lui offrir. A part, éventuellement, la tête de la Princesse, mais ça... elle la voulait surtout pour elle. Elle se voyait déjà l'accrocher au bout d'une pique dans ses appartements, peut-être au pied de son lit. Mais elle n'avait pas à penser à cela pour l'instant, car pour l'heure, seule comptait la gloire du Trône des Dragmires. La victoire, elle, viendrait ensuite.

Ganondorf ne tarda pas à se précipiter vers la salle du Trône, et forcément ses deux filles suivirent tout de suite. Il poussa les immenses portes noires, indestructibles face au temps, et découvrit la salle plongée dans l'obscurité ambiante. Au fond de la pièce, le Trône du Lion, seul élément éclairé par un faible rayon de lumière bleuté qui on ne sait comment traversait le plafond. Personne ne se trouvait dans cette pièce, bien évidemment. Et Swann avait une nouvelle surprise, une nouvelle marque de sa personnalisation des lieux. Si elle avait construit à la seule image de Ganondorf, ça ne lui aurait pas suffit. Elle l'avait construit sur l'idée même du Trône, sur ses fondements, sur ses principes. Et, finement, elle les imposait, à sa manière.

Son indexe et son pouce claquèrent l'un avec l'autre. Aussitôt, des flammes s'allumèrent, suspendues dans l'immense pièce. Chaque flammèche s'alluma après une autre, et la lumière qu'elles dégageaient rendait à chaque fois un peu plus visible la salle du trône dans son ensemble. Jusqu'à ce qu'elles laissent découvrir devant les yeux du Roi Gérudo ce qu'elle lui avait préparé : huit sièges en marbre noir se dessinèrent, quatre de chaque côté du Trône. Ils étaient évidemment moins imposants, moins spectaculaires, mais surplombaient eux aussi la salle dans son ensemble. Swann avait effectivement surélevé tous les sièges - et le Trône, forcément - sur une haute estrade de pierre de deux mètres, uniquement accessible par un escalier qui montait face au Trône du Lion.
Cette fois, elle ne dit rien. La simple vue de cet aménagement devait suffire au Seigneur du Malin ce qui lui était passé par l'esprit et ce qu'elle avait voulu ainsi accomplir. Ce n'était plus le seul Roi qui était maître de sa Citadelle, mais bien le Trône des Dragmires.

Son regard se déposa finalement sur Astrid ; la belle marchande, la naïve, l'enjouée. Elle n'aurait su dire comment ni pourquoi, mais cette joie avait l'air de l'avoir quitté, comme pour elle. Elle s'approcha, puis fit glisser son bras à l'intérieur du sien, un fin sourire sur les lèvres. « C'est un vrai plaisir de te voir ici, Astrid », souffla-t-elle, assez bas. Elle ne cherchait pas à se faire entendre ; elle souhaitait depuis quelques minutes déjà avoir quelques instants pour s'entretenir en privé avec elle, alors elle profitait que Ganondorf découvre cette salle pour le faire.

" Pourquoi ne m'as-tu rien dis ? Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Et je te pensais... enfin, tu sais ? Du côté de la Blonde. "


L'initiative de Swann fit sourire le Lion. Un seul trône n'aurait effectivement pas suffit pour le clan qui s'était constitué autour de lui et grossissait à mesure que le temps avançait. A mesure qu'il avançait, pas à pas, vers les sombres sièges qui dominaient la salle pourtant immense, Ganondorf se rappela du chemin parcouru pour en arriver là. Des tentatives pitoyables, jusqu'à la première force qui parvint véritablement à blesser ses ennemis ; la Croisade Sanglante. Hyrule avait été assaillit, depuis ses frontières. Sa prêtresse de Din choisit le camp des Lions...Et le prince leur fut enlevé. Enfin, en guise d'acte final, la trahison de Dun mena le héros du temps à perdre le fragment de Farore. La Croisade accomplit ce jour là son but et sa chute ne fut pas regrettée longtemps par le Roi.
Il parvint jusqu'à sa trône, en effleura le dossier, toujours plongé dans ses souvenirs. Les temps qui suivirent la chute de la Croisade furent durs. Une période d'errance, froide, après la mort de la seule femme qui l'ait un jour fait vibrer. Le gérudo avait alors tout abandonné à sa peine. La citadelle était à l'image de lui lorsqu'il quitta le sommeil et sortit du cratère brûlant de la montagne du péril. Un édifice ravagé, l'ombre de ce qu'il était à son zénith. Et à présent, malgré les blessures, malgré le coup au coeur qu'on lui avait porté, il se tenait là. Dressé fièrement devant son trône, devant ceux de sa famille, il faisait mentir tous ceux qui avaient souhaité sa mort. Jamais il ne s'était sentit aussi puissant.

Ganondorf avait apprit de ses erreurs. Si son âme ne pouvait prétendre à abattre seule ses ennemis, alors son sang l'y aiderait. Il glissa son regard vers Swann, qui conversait avec Astrid. Mais aussitôt, ses autres enfants lui vinrent à l'esprit et son sourire devint mauvais. Si Zelda et Link ne parvenaient qu'à grande peine à le contrer seul, quel espoir avaient ils face à un clan de Dragmire plus puissant chaque jour. Hyrule était déjà contesté sur son sol. Bientôt, des mains gérudos tiendraient la couronne des Nohansem.


"Astrid. Approche toi, ma fille."

Le Roi avait parlé avec force mais sans colère. Sa main glissa sur le lion sculpté qui formait un des accoudoirs du trône. Puisque ce jour marquait la renaissance de sa citadelle, il se devait de l'immortaliser lui aussi. Il attendit qu'elle parvint presque à lui pour se retourner. Le gérudo eut un sourire plein de complicité pour Swann avant de demander à sa fille au teint d'albâtre,

"Es tu prête à devenir ma fille par le sang et par la bénédiction de Din ?"

Ganondorf proposait ainsi à Astrid le même rituel que Swann avant elle. Étape risquée mais nécessaire pour que le sang du Lion ne soit pas que des mots et que le Trône tout entier puisse profiter de la force des déesses pour conquérir le monde. Il présenta une main à sa fille, celle où la Triforce le marquait, attendant sa réponse.[/i]

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Withered


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La marchande regarda la pièce, perdue dans ses pensées. Elle sursauta quand Swann s'approcha d'elle, et lui adressa la parole. Il faut dire que quelque part, elle ne la reconnaissait pas, et se sentait étrangère en ces lieux et personnes.

« C'est un vrai plaisir de te voir ici, Astrid. Pourquoi ne m'as-tu rien dis ? Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Et je te pensais... enfin, tu sais ? Du côté de la Blonde. »

L'ancienne brune se gratta l'arrière de la tête, mal à l'aise. Elle aussi se croyait de l'autre côté, et pourtant elle se trouvait dans la toute nouvelle citadelle.

"Cela faisait longtemps... Swann. A vrai dire on ne s'est pas revue après l'incident de la place, je n'aurais pas pu t'en parler même si j'en avais eu l'envie. Ce n'est pas quelque chose qu'on confie facilement tu t'en doutes bien..."

Elle se sentit une nouvelle fois gênée.

"J'ignorais que toi même tu... Enfin, dans ma naïveté je n'avais pas deviné ton... affiliation. Je ne sais pas quoi te dire vraiment. Juste... Qu'il s'est révélé plus proche de moi que la princesse."

Comme pour faire écho à leur conversation, ce dernier l'appela à lui. Comme dans la plaine, son coeur se mit à battre la chamade. Elle jeta un regard à Swann, puis s'avança vers le Patriarche. Il était tellement imposant, alors même qu'il lui faisait toujours dos. Lorsqu'elle fut à sa hauteur -étrangement, les 8 sièges finirent de la mettre mal à l'aise, comme s'ils inscrivaient la réalité de son nouveau clan-, il se retourna.

"Es tu prête à devenir ma fille par le sang et par la bénédiction de Din ?"

Elel crut que son coeur allait s'arrêter pour de bon. N'avait-elle pas déjà fait part de son engagement en rejoignant le désert ? Pour elle, elle avait déjà atteint le point de non-retour, et pourtant elle était effrayé de l'honneur qui lui était fait. Il lui présenta sa main, et elle vit les deux fragments qui y brillaient. Deux fragments... Pouvait-elle refuser de se soustraire à un tel rituel ? En avait-elle seulement envie ?
Elle oublia les bâtisseurs venus de toutes parts, capturés ou non, comme elle oublia les hommes tombés dans les maintes batailles. Elle eut cette envie soudaine de partager la force de sa soeur et de son père. Elle ne pouvait pas cracher dessus, et même, elle désirait obtenir quelque chose.


"C'est un si grand honneur... Je l'accepte, et ferais tout pour ne jamais vous décevoir."

Elle se mit à genou, le tissu qui lui servait de protection contre le sable tombant sur le sol. Cela découvrit toute sa fragilité, mais elle resta impassible.


Swann

Cygne Noir

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(vide)

Swann écouta attentivement ce qu'avait à dire la nouvelle dragmire, et se contenta d'hocher la tête pour finir, sans prononcer le moindre mot. A cet instant, le Seigneur du Malin avait appelé la jeune femme à lui pour lui transmettre une partie de son pouvoir et de sa force, le même genre de rituel qu'elle avait eu à supporter, devenant alors là première Fille du Trône. Elle l'observa s'avancer prudemment vers leur Roi, un sourire sur les lèvres. Elle était vraiment contente de retrouver Astrid ici, bien qu'elle avait un peu de peine au fond d'elle ; ce qui l'avait toucher en plein cœur lors de leur première rencontre, cette naïveté si touchante et la joie débordante de vie qu'elle dégageait semblaient l'avoir quitter en grande partie. Alors, même si elle combattrait à ses côtés dorénavant, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur, relativisant même son propre cas. Tant de haine, tant de morts, et au final pour quoi ? Plus de haine. Plus de morts.

Était-elle vraiment aveugle, comme le lui avait suggérer l'élu de son cœur ? Ou était-ce un prix à payer pour un monde meilleur ? Prise d'un doute, la jeune femme s'en retourna vaquer à ses occupations, tandis que dans son dos commençait le rituel qui ferait d'Astrid une véritable Dragmire. Les derniers mots qu'elle avait prononcé allaient dans le sens d'une déception ; et Swann crut se revoir à travers elle. La désagréable sensation que le même genre de choses pouvait arriver à n'importe quelle personne de son cercle finissait de ternir son humeur tandis que ses jambes la faisait quitter la salle, tête haute, visage ferme et sûr de son fait. Il lui fallait se changer les idées, pour l'heure.


[Fin du RP pour mwa, merci ]


"C'est un si grand honneur... Je l'accepte, et ferais tout pour ne jamais vous décevoir."

Ganondorf prit les mains d'Astrid, qui s'était agenouillée, dans ses mains tandis que Swann s'en détournait. Sans doute celle ci ne voulait elle pas revivre ce moment qui avait été si éprouvant pour elle. Pour une raison qu'il ignorait, la passation de pouvoir s'était avérée plus douloureuse et risquée que le Roi ne s'y attendait. Au fond de lui, il espérait que le rituel se passerait mieux pour Astrid mais n'avait aucun moyen de le savoir à cet instant. Il lui fallait enclencher le processus et se tenir prêt à le rompre si la jeune femme ne pouvait le supporter. Cette dernière possibilité, Ganondorf se refusait tout de même à trop l'envisager. Il avait la conviction que sa dernière fille avait quelque chose de spécial, un fort potentiel et qu'il ne s'était pas trompé en la prenant à ses côtés. Il eut pour elle un sourire tout paternel et déclara d'une voix feutrée,

"Je suis sur que tu combleras mes attentes, ma fille."

Aussitôt, il débuta le rituel.
Le fragment du courage commença à s'illuminer tandis que Lion murmurait des incantations dans une langue depuis longtemps oubliée. Ganondorf se concentra et se plaça dans un état de semi-méditation afin de parvenir à tirer du fragment sa puissance. Tandis qu'il concentrait la force divine en lui, dans son corps de mortel, le Roi se sentait ployer sous ce poids immense. Mais il ne fléchit pas, et soudainement, considérant qu'il avait suffisamment puisé à la source de pouvoir, il coupa les vannes. Alors, en proie aux tourments d'une âme luttant pour maîtriser une énergie divine, le gérudo combattit. Tout champion de Din qu'il était, il savait n'être pas l'élu de Farore et la puissance de cette dernière lui résistait. Néanmoins, plus le temps passait, plus il prenait le dessus, et gagnait en puissance.
Finalement, Ganondorf se rendit maître du flux. Il poussa un soupire qui eut l'effet d'une rafale de vent et souffla toutes les flammes de la salle du trône. Mais l'obscurité ne l'envahit pas. Par ses yeux, le Lion irradiait une lueur rougeoyante surnaturelle qui illuminait le hall. Sa voix était caverneuse, emplie d'un étrange écho, lorsqu'il déclara à sa nouvelle fille,


" Astrid, en cette nuit, tu deviens ma fille, devant les hommes et les dieux. Puissent les premiers te craindre. Puisse les seconds t'octroyer ce dont ils m'ont fait don... Le cercle s'ouvrit et l'énergie divine passa vers elle. Ganondorf resserra sa prise sur ses mains, rouvrit les yeux et la fixa de son regard de flamme afin qu'elle ne faiblisse pas.Puissent ils t'accorder une part de cette puissance, car tel est ma volonté ! ! Porte nos larmes, porte notre colère, Astrid ! Bientôt le monde appartiendra à notre Trône et tous nous entendront rugir ! Car mon nom est Ganondorf Dragmire, élu de Din et de Farore, Haut Roi des mortels !"

Le dernier mot quitta ses lèvres en même temps que le flux faiblit. Le rituel était fini. Restait à savoir comment la nouvelle Dragmire l'avait vécu.

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Withered


Inventaire

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(vide)

Son Patriarche lui prit les mains, mais cette fois elle n’eut nul frisson. Sa confiance allait maintenant pleinement à cet homme qu’elle voyait comme bon, sans pour autant douter de sa propre santé mentale. Il lui sourit, et sans qu’elle n’ait eu le temps de répondre, il devint dieu parmi les mortels. Si elle ne put voir le combat qu’il menait, elle le sentit dans la pression de ses mains. Mais, déjà fille fidèle, elle ne fléchit pas non plus. Elle se fit réceptive, éloignant toutes ses peurs pour s’ouvrir pleinement à son Père. Même ses yeux rougeoyant ne la perturbèrent pas, l’esprit vide de tout.

L’énergie la percuta de plein fouet. Mais si la jeune femme était d’une constitution fragile, les magies qu’elle abritait ne l’étaient pas. La puissance de l’anneau alla à la rencontre du flux de toute sa force, et bientôt le spectre de Will se dessina pour le soutenir. L’âme de son ami se retrouva bientôt au centre de l’impact, et irradia de lumière –d’une nuance émeraude magnifique-. Un court instant le blond eut des traits hyliens, puis il redevint lui-même. Il apparut face à elle, chargé de flux. Il lui prit la main, sa pression faisant écho à celle du gerudo. Il s’enfonça en elle, vidant cette énergie nouvelle dans son corps.

Tous ses souvenirs implosèrent, et elle eut peur un moment qu’ils ne lui échappent totalement. Les images défilèrent : eux deux enfants, encore eux adolescents, eux dans le futur qu’ils auraient du avoir. Elle n’en comprit pas le sens mais ne le chercha pas. La puissance éclaira les vaisseaux de sa magie, lui donnant de nouvelles connaissances sur sa propre magie. La lumière glissa vers l’extrémité de ses doigts, pour lui faire lever les yeux. Il n’avait pas disparu.


« Désormais, je viendrais quand tu auras besoin de moi. »

Illuminé de la puissance de Din et la magie de Farore, il fit demi-tour, s’évaporant peu à peu. Dans les derniers instants, elle crut reconnaitre un cerf, aux bois émeraude et rubis.

Elle rouvrit les yeux, pour se rendre compte qu’elle n’avait pas bougé. Support infaillible, le gerudo était toujours là lui aussi, comme s’il n’avait rien vu. Elle-même haletait, au bord de la conscience.


« Merci... »

Sur quoi elle chuta lourdement, inconsciente.


[Je vous présente Astrid, petite nature de première 8D Du coup j’pense qu’il vaut mieux arrêter là, merci à vous deux <3 ]