De sommeil et d'engelures.

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Héros du Temps

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(vide)

Froides les dunes endormies, froides les étoiles assoupies.
Froide Artemis ce soir là et froides ses flèches perçant son linceul brillant.
Froide la chair de Leever et froides les mains de l'enfant.
Froides les âmes de ceux qui errent, froids les restes des défunts. Froids les coeurs oubliés, froides les peines des vivants. Froides les traces balayées, froids les vents.
Froide, la nuit du Désert. Froids les voyageurs loin de leurs demeures.

Il fut pris d'un frisson. L'obscurité tombée sur la mer de sable, le soleil enfuit et sa chaleur avec, le gamin souffrait désormais du froid. Incapable d'allumer un quelconque feu – il ne disposait de rien hormis d'une lame et de sa gaine qu'il portait dans le dos sans savoir ce qu'elle représentait. En fait, il ne savait rien. En dehors du fait qu'il était frigorifié. Ses deux mains semblaient brûlées, quoique d'une façon bien différente : la droite, désormais entièrement noire (bien que parsemée ça et là de rouge) avait sans doute été exposée au feu, ou à la foudre. L'autre, il lui était impossible d'expliquer un tant soit peu le phénomène.

Il avait conscience qu'il avait tout oublié. Rien ne lui revenait, mis à part ce froid qui traversait ces tissus et ces mailles aujourd'hui partiellement carmins. Froids les mains, les os et les coeurs. Et la providence sait que les courants d'airs brusques et puissants n'aidaient en rien à se réchauffer. Il s'entoura donc du bras droit, grelottant, les yeux posés sur ce morceaux de viande crue, seule prise qu'il avait faite dans la journée. Les Leevers avaient la possibilité de creuser le sable pour s'y enfouir, et quoique d'ordinaire agressifs, ils avaient fuit le blond depuis qu'il errait dans ce monde hostile et aride, pourtant si glacial. Son bras, bien plus maigre (mais il ne s'en rendait pas compte) ne le protégeait que trop légèrement. Il avait froid.. Tellement froid.

Toutefois, il est de ces choses que rien ne parvient à repousser. En plus d'avoir froid, il avait faim. Et tout aussi repoussant que pouvait être ce pavé de chair, il n'avait d'autre solution. Ni l'envie de se laisser mourir. Sa main gauche, seule à même d'être utilisée, il porta le fruit de sa chasse à sa bouche. Rongé par la faim, défait par le froid, l'Hylien n'avait plus grand chose de ce qu'on avait dit qu'il était. Il ne se souvenait de toute façon pas de ce qu'il était supposé être. Et les six à sept kilos qu'il avait perdu n'étaient sans doute pas grande aide à quiconque risquait de le croiser (pour peu qu'il s'en sorte) pour le reconnaître.

Le filet de sang qui coulait sur son menton depuis ses lèvres ne le réchauffa pas pour autant. Comme les lézards, ces animaux là avaient le sang froid, et avant d'en avoir fini ne serait-ce que la moitié, le garçon jeta son repas dans le sable. Il n'en pouvait plus. Bien que son estomac soufrât de ce manque de nourriture continuel, son coeur se refusait à avaler cette chose. Depuis 40 jours, il n'avalait que ça. Et depuis 40 jours, il recrachait chaque soir son repas quotidien.

Les coudes et les genoux dans le sable, dos face au ciel et regard posé si bas sur terre, le de-nouveau-bambin tenta de se calmer. Paniquer dans ce genre de situation ne l'amènerait à rien sinon se mettre plus en danger qu'il ne l'était déjà. Sans pouvoir justifier son ressenti, ni en distinguer les origines, il restait persuadé qu'il n'était pas en lieu sur (il eu fallut être sot pour y croire..!) et qu'il devait conserver son calme.
Il tacha de se relever. Fatigue. Les trois dames qu'étaient le Froid, la Faim et la Fatigue le jetèrent de nouveau dans le sable. Ce sable dont il avait plus qu'assez. Insidieux, pernicieux, sans règle ni maître. Tout dans ce désert semblait désirer sa fin. Sans plus résister au vent qui fouettait son visage (déjà griffé et cuit à point par le soleil), au sable qui tâcher de l'ensevelir, ou à la faim qui lui tordait les boyaux, il cessa de bouger. Il avait sommeil. Et plus que tout, il avait froid.


[Ce RP annonce le retour de Link. Sans être privé, je laisse le premier post à InuYasha, et je le dis tout de suite : il ne s'agira pas ici d'un affrontement, ni d'un retour festoyant. Le RP est libre, mais j'attends de ceux qui prétendent rejoindre une raison valable, et une cohérence avec le BG. Merci d'avance !]


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Bon. Qu'est-ce qu'il fichait dans le désert, Inuyasha...ne le savait pas. Ou du moins si. Il savait, mais sans savoir. Il devinait plus vu les circonstances.

La montée de Ganondorf avait un effet bien pervers sur Hyrule. Les monstres proliféraient plus facilement avec sa terrible aura maléfique. Plus féroces, aussi. Et pas de chance pour Inuyasha, qui était...moitié monstre, justement. Voulu par un monstre fort dangereux en Hyrule, bien qu'ayant été élevé comme un humain par la Sheikah qui l'avait mise au monde dans d'atroces souffrances.

Les monstres proliféraient donc à Hyrule. Il n'y avait pas échappé. Comme une force surpuissante, contre laquelle il avait lutté, car Inuyasha était assez connu (du moins pour les gens qui l'avaient connu, et particulièrement dans son enfance) pour être une personne insoumise, refusant de manière obstinée n'importe quelle autorité, refusant qu'on puisse décider quoi que ce soit à sa place. Une attitude qui était la conséquence de son sombre passé un peu compliqué, lié à ce monstre qui avait voulu l'engendrer, et qui du coup avait fait naître ce surnom d'"Enfant des Ténèbres" par son village Sheikah. Un être engendré par les Ténèbres les plus noires, né dans un monde où la Lumière s'imposait.
Alors il avait lutté. Mais ce combat fut très difficile, un homme normal serait devenu fou à sa place à peine après trois jours de cette torture mentale et physique incessante. Une lutte contre une tierce partie des pouvoirs des Déesses, quelque part. Mais justement. Inuyasha n'était pas tout à fait "humain". Ce qui faisait qu'il était tout naturellement capable de ce que beaucoup d'hommes, hyliens, sheikah, et gérudo entre autre, n'étaient certainement pas capables de faire. Tout comme il était capable de faire ce qu'un monstre d'Hyrule serait incapable. L'inverse existait aussi : sa nature faisait qu'il était parfois incapable de certaines choses, là où les hommes et les monstres l'étaient.

Mais cette lutte avait durée bien trop longtemps. La solitude n'avait rien arrangé, et affaibli, bien qu'ayant tenu tout de même jusqu'à la période de l'assaut contre la Citadelle Noire, ce qui était, compte tenu de la puissance des déesses, même en tiers, était un exploit. Sûrement que contre les trois pouvoirs réunis, il ne pourrait rien. Mais il avait tenu jusque-là. Mais très affaibli. Alors les Ténèbres l'avaient envahis, et ce fut le noir total, comme s'il mourrait.

Et il avait eu la surprise de se retrouver dans le désert, alors qu'il était "mort" dans la forêt kokiri, là où il profitait un peu de la protection de l'Arbre Mojo sur les Bois Perdus, ce qui l'avait aidé à lutter. Tout en restant, évidemment loin du village des kokiris, histoire de dire que, si jamais il perdait le contrôle de lui-même, au moins, il épargnerait leurs vies, car il refusait de revivre ce cauchemar.

L'explication était là : sa partie monstrueuse avait fini par l'emporter. Il s'était transformé, complètement. Les monstres étaient tous belliqueux, cherchant à défier plus fort que soi pour se déclarer maître du monde. Bref, il avait de nouveau basculé dans cette toute autre personnalité qui semblait le posséder comme un pantin, et contre lequel il n'avait plus de force de lutter. Car son corps refusait de mourir. Alors quand il se sentait en danger, son instinct sauvage se réveillait, violent, sanguinaire, sauvage et agressif, qui faisait tout pour survivre.

Mais l'aura ténébreuse l'avait attiré. Comme pour beaucoup de monstres, ce qu'il avait été à ce moment-là. Alors il avait suivi cette trace. Pour se jeter droit dans la gueule du loup, vers la Citadelle Noire, pour en tuer le maître et lui prendre sa place. Sans avoir conscience que ça serait lui qui se serait fait tuer, malgré sa force exceptionnelle, ou alors embobiné dans de sombres desseins. Justement ce pour quoi il s'était battu toute sa vie, qu'il avait refusé. Son "père" l'avait "créé" pour l'offrir un jour à Ganondorf, justement, histoire de s'attirer ses faveurs. Inuyasha avait toujours refusé, et c'était de là qu'il tirait cette attitude de "je refuse d'être soumis à quoi que ce soit, même si c'est le Bien". ça venait de là. Car on lui avait déjà forcé la main pour ce terrible destin.

Il voulait vivre. Être lui-même, et surtout, libre, tout en prouvant qu'il pouvait très bien être l'égal de l'homme, et certainement pas en-dessous, comme on l'avait tant considéré. Au moins, toute cette histoire, qui lui avait été bien douloureuse, avait eu le mérite de lui forger un caractère en béton, avec une détermination inébranlable. Mais comme il était capable du meilleur comme du pire, étant imprévisible...il était devenu très difficile à enchaîner. Et ce malgré sa naïveté qui lui causait parfois des soucis.

Finalement, la Citadelle avait été vaincue. L'aura s'était atténuée, et il s'était soudainement écroulé, retrouvant peu à peu sa forme d'origine. Et comme, niveau mémoire, c'était comme s'il ne s'était jamais rien passé, il s'était demandé où est-ce qu'il était...déjà qu'il avait passé des mois à lutter contre lui-même, au point presque d'oublier ce qu'il était véritablement...ce qui n'était pas étonnant ! Il n'était pas infaillible, non-plus.

Un autre se serait laissé mourir. Mais Inuyasha avait une part humaine. Et si les humains n'avaient pas une constitution physique extraordinaire comme la sienne et fragile, ils avaient toutefois cette flamme de désir de vie qui était plus vivace que chez toute autre espèce. Pour en avoir vu, Inuyasha savait ça d'expérience. Et ce désir fou de vivre, il en avait hérité. Alors qu'un véritable monstre à côté se serait laissé mourir. Non, lui, il avait décidé de se battre.

Cela revenait toujours au même : il refusait que la Mort ne s'impose à lui sans qu'il ne l'ait décidé. Alors il luttait pour vivre, juste pour défier cette Mort qui voulait le serrer dans ses bras à jamais. Juste pour "ne pas lui faire plaisir". Mentalité qui pourrait paraître pénible et simpliste, mais au moins, ça fonctionnait, preuve !

Alors il s'était relevé. Et avait été bien content une nouvelle fois d'être vêtu avec des vêtements gorons car ceux-ci le protégeaient de la chaleur ardente du désert. Vu que ça rendait invulnérable au feu...donc, de ce côté-là, il avait la facilité, et il n'allait pas s'en priver. ça serait stupide, non, tant qu'à faire ?

Habitué à vivre à l'état le plus sauvage qu'il soit, il ne s'affola pas. Au contraire, Inuyasha se sentait bien plus désorienté dans des endroits comme la Place du Marché plutôt que ce genre d'endroit, que pourtant il ne connaissait pour ainsi dire, pas du tout. Mais les montagnes étaient hautes. Alors avant de prendre une direction, il regarda tout autour de lui, voulant se chercher un repère, et s'y fier. Mais il n'avait quand même pas une vision d'aigle...certes perçante, oui, mais il ne voyait quand même pas à plusieurs kilomètres à la ronde !

Alors il regarda le ciel, puis son ombre déformée par le sable. Non-seulement cela lui donna plus ou moins l'heure de la journée, mais aussi de la direction à prendre, rien que par la position du soleil. Couchant. Et ça se couchait toujours du même côté, un soleil. Alors il sut. Rien que par ça.
Il prit donc la direction de la Vallée Gérudo, bien qu'il en soit bien loin encore et qu'il ne savait strictement pas à quoi elle ressemblait, car n'y étant jamais allé. De toute façon, là-bas, on était un homme, on se faisait capturer d'après ce qu'il avait entendu dire. Sauf si on avait prouvé sa valeur. Bien sûr dans des défis dangereux. Et lui qui était homme PLUS monstre, il ne se ferait même pas défier, il était sûr qu'il se ferait tirer dessus avant d'avoir pu tenter de prouver qu'il ne voulait pas être hostile si on ne le cherchait pas. Bref, donc partie à éviter, bien qu'il verrait sur place. D'abord, fallait tomber dessus.

Ensuite, ayant déjà vu une carte du monde dans sa tête, il savait que le désert était enfermé dans une grosse chaîne de montagne. A l'Ouest se trouvait le Colosse, à l'Est, la vallée. S'il déviait un peu, il lui suffirait de trouver un pan de ces montagnes, de continuer à se diriger vers l'Est, guidé par la position du soleil ou de la lune, et il finirait bien par trouver la sortie ! Bon, après, plus facile à dire qu'à faire, hein, bien entendu...

Son estomac grognant, il avait cherché de la nourriture. Sauf que bon, des fruits, il n'y en avait pas ici. Alors il s'était contenté des monstres. Des leevers, qui étaient sortis pour oser le défier, lui, qui n'en avait fait qu'une bouchée grâce à ses griffes et à sa rapidité. Protégé en plus de la haute température du désert, qui n'était pas loin de celle du Cratère du Péril, la chaleur intense ne l'avait donc pas ralenti. Merci les gorons.

Et bien qu'il trouva le goût immonde, voyant qu'il ne trouverait rien d'autre, il s'était forcé, et avait ingurgité les 6 qui l'avaient attaqué. Il se savait capable de tenir plusieurs jours sans manger vu sa constitution semi-monstrueuse, mais bon, ce n'était pas éternel non-plus, loin de là...en plus, forcément, comme n'importe qui, il s'affaiblissait un peu quand il avait faim. Alors au cas où il ne trouverait plus de monstre à se mettre sous la dent, même s'il n'avait plus faim après le premier, et même s'ils avaient un goût immonde, il les avait tous mangé. Être mangé ou manger, être la proie ou le chasseur, Inuyasha ne se laisserait jamais faire en tant que proie. Il était donc le chasseur, celui qui mangeait, bien que cette loi du plus fort le dégoûtait, à cause de sa nature humaine qui était du genre à aimer la justice et le bien d'autrui. Monstre ou homme. Peu importait, pour lui, c'était...forcément du même niveau. Bien qu'il serait incapable de manger un humain ou une fée...se contentant donc des monstres de plus basses espèces aux instincts primaires.

Manger ou être mangé, être chasseur ou proie, voilà les deux seules choses qui comptaient en vie sauvage, où personne n'avait son identité.

La nuit tombait, et Inuyasha marchait, ses pas s'enfonçant dans le sable, ralentissant sa cadence habituelle, ce qui l'agaçait fortement, lui donnant l'impression d'être un escargot, que ces plaines brûlantes qui se refroidissaient étaient infinies. Même la plaine d'Hyrule semblait moins infinie que ça !

La température se rafraîchit. Là, il le ressentit par contre. Bien que, buté, Inuyasha continua, refusant de s'arrêter, vu que les monstres des sables attaquaient dès qu'on s'immobilisait. Buté. Regardant droit devant, se disant qu'il finirait par y arriver. Même s'il y parviendrait en se traînant par terre parce qu'il mourrait de nouveau de faim. Tant qu'il ne se transformait pas, c'était le principal.
Jusqu'au moment où son pied buta sur quelque chose de dur, ce qui le surprit, lâchant une petite exclamation de surprise, basculant vers l'avant, le sable ne lui procurant pas vraiment de stabilité.

Il se débattit un peu dans le sable, se relevant en tendant les bras, toussant et crachotant le sable qui lui avait pénétré dans la gorge et les narines. Ce qui était très désagréable. Le tout en tentant de s'en débarrasser, avant de se tourner afin de râler contre la personne qui lui avait fait ce coup sournois, mais fut surpris par ce qu'il vit. Un hylien. Inconscient.

Laissant passer les deux secondes de surprise, Inuyasha se mit à genoux et posa une main sur l'épaule de l'hylien, le secouant un peu :


- Hey...faut pas rester là. Si tu restes, tu vas te faire dévorer.

Aucune réponse. L'hybride le retourna, débarrassant au maximum le sable du visage de l'inconnu, avant de nouveau d'être frappé par la surprise en reconnaissant quelques symboles sur les affaires de ce jeune homme, qui semblait à peu près d'être du même âge que lui.

La triforce. Ayant été élevé chez les Sheikah pendant son enfance, Inuyasha savait forcément ce que ça représentait. Etait-ce...le Héros du Temps ? La personne dont il aurait péri s'il avait rejoint malgré-lui Ganondorf ? Celui qu'Inuysha avait tout fait pour éviter de croiser son chemin afin de lui éviter le moindre mal, qu'il ne prenne pas le risque qu'on le transforme devant lui, pour qu'il attaque le Héros, et que le Héros au final...l'aurait tué grâce à ses pouvoirs ?

Inuyasha resta pendant deux secondes interdit. Mais ce n'était pas à cause de son histoire qu'il était ainsi. Au contraire. Parce qu'Inuyasha était du genre à penser aux autres avant lui. Car il se demanda plutôt directement qu'est-ce que le Héros faisait là, seul au beau milieu de nul part. Pourquoi n'avait-il pas d'amis pour le soutenir ? D'après son histoire, du peu qu'Inuyasha en savait, l'élu était très apprécié...pourquoi l'avait-on abandonné ?

Enfin. Se poser des questions ici ne servait à rien, il n'aurait pas les réponses. L'élu semblait bien mal en point. Inuyasha eut beau tenter de lui claquer le visage, rien ne vint. Ses diverses tentatives échouèrent une à une. Alors il agit comme il avait l'habitude de faire : se morfondre, ça ne servait à rien, sauf à empirer. Alors il se mura dans ses propres attitudes, dans le genre qu'il se donnait, ça avait toujours été de cette façon qu'il n'avait jamais cédé à un quelconque désespoir. Il prit une mine exaspérée, soupirant :


- Bon. Je crois que je n'ai pas le choix...

Enfin, si, il l'avait. Il pouvait très bien l'abandonner. Il pouvait très bien le tuer aussi. Mais non. L'hybride en avait décidé tout autrement. Il allait s'enquiquiner la vie, et donc lui sauver la vie. Après tout, il représentait bien quelque chose, ce type, non ? Contrairement à lui qui n'était rien aux yeux du monde, et qui devait se battre depuis qu'il était né pour prouver qu'il était l'égal de n'importe qui, et qu'il méritait sa place comme tout le monde...
Non, pas de jalousie. Pas de méfiance. Inuyasha chargea l'élu sur son dos, passant les bras du héros par-dessus ses épaules, croisant ensuite ses propres mains derrière son dos afin de soutenir le héros et de se relever.


- T'as intérêt à tenir le coup...sinon, je ne te le pardonnerai pas, de m'avoir fait perdre mon temps. J'irai troubler ton repos dans ta tombe si tu me fais ça, alors t'as intérêt à t'accrocher...Héros.

Bon, il savait qu'il ne l'entendrait pas, ou alors, de façon lointaine. Mais peut-être que rien que ça lui permettrait de ramener sa conscience en lui. Il l'aidait. A sa manière. Pas question de déprimer, avec un air inquiet. BIEN SÛR qu'il était inquiet ! Mais pas question de le montrer. Sinon, ça se ressentirait, et ça n'aiderait pas l'élu. Au contraire. Même si après, Inuyasha et la délicatesse, ça faisait deux. Enfin, ça ne serait pas lui, sinon.

Il marcha pendant près d'une heure. Le héros avait besoin de repos, mais...ils ne pouvaient pas dormir ici. Les monstres des sables les attaqueraient. Inuyasha chercha donc un abri, quelque part, et en trouva un sur le flanc de la montagne. Sur un sol rocheux, les monstres des sables ne viendraient pas les troubler.

Il y entra, déposa son fardeau, le regardant pendant quelques instants en face, essayant de voir s'il avait repris conscience. Il le reprit par les épaules, essayant cette fois un coup un peu plus brusque :


- Allez, c'est bon, maintenant, réveille-toi !

Toujours rien. C'était...mauvais signe. Inuyasha jura. Puis soudain, son ouïe, très affinée comme les monstres, perçut quelque chose...un son. Clair comme le cristal. Régulier. Apaisant.
Il s'éloigna donc un peu de l'élu, et tendit l'oreille. Suivant le bruit, jusqu'à arriver près d'un pan rocheux contre lequel il se colla, avant de s'en détacher, et d'y envoyer fortement son poing dessus, brisant la roche avec sa seule force. Comme il le pensait, un mince filet d'eau coula de la roche. Ils devaient être sur le flanc montagneux du côté du Lac Hylia, alors. Bon, c'était très mince, le filet d'eau était à peine aussi large qu'un doigt, mais bon, c'était tout ce qu'il y avait pour l'instant. Puis bon, il avait soif aussi.

Il prit donc patience et recueillit l'eau dans ses mains et la vérifia, au cas où, essayant de détecter une quelconque trace de poison. Mais ne sentant rien, il avala avidement l'eau, avant de tendre ses mains de nouveau sur le mince filet d'eau, patienta le temps que ses paumes se remplirent, pour ensuite se retourner, revenir vers l'élu et lui jeter l'eau au visage. Bon, ce n'était pas super frais, mais c'était toujours mieux que rien. Puis l'hybride resta accroupit devant l'élu, poings sur le sol, guettant le moindre signe, tout en espérant le voir se réveiller.

Mais se réveillerait-il ?


Tali N. Thorlak


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(vide)

Crottée jusqu’à l’échine, Tali époussetait un petit caillou, serti de rubis, alors que sa main gauche s’affolait dans les pages d’un bouquin de notes. Éclairée à l’aide de plusieurs torches, la rouquine au teint basané cherchait toujours à approfondir sa connaissance d’Hyrule, autre que par les livres, autres que par les Gérudo qu’elle avait rencontrées à son arrivée en ces terres … arides. En effet, la jeune femme n’avait encore daignée sortir du désert et s’aventurer dans les landes pleines de verdures plus au Sud.

En fait, lorsqu’elle avait traversé le désert, Tali s’était surprise à trouver un temple. Évidemment, guidée par la curiosité, elle s’y était glissée et avait rapidement commencé à piocher. La jeune femme voulait emporter ces petites trouvailles, pour les étudier au cours de la route qui lui restait à faire pour atteindre Hyrule. Malheureusement, ses recherches furent vite arrêtées par un groupe de guerrière Gérudo, armées jusqu’aux dents. Ramenée à leur forteresse, Tali avait appris qu’elle avait outragée les écritures saintes du Temple de l’Esprit … et qu’elle était depuis un bon moment déjà, arrivée à Hyrule. Surprise totale.

Par respect, la jeune femme n’avait pas abusé de leur temps et s’était glissée à nouveau dans le désert. Certes, elle était la bienvenue à la forteresse, mais Tali était du genre solidaire, et préférait dormir à la belle étoile, malgré toutes les bestioles qui rôdaient. Elle voulait aussi continuer ses recherches sur la Triforce et sur l’histoire du désert, malgré le fait que les Voleuses lui avaient totalement interdit l’accès au Temple. Ce qui était compréhensible … et décevant. Elle pensait sérieusement s’y glisser tout de même, en faisant plus attention.

Tali, absorbée par sa lecture, releva la tête à l’entente d’une voix. Elle arqua un sourcil immobile, cherchant la provenance. Une voix d’homme, très certainement. Ou d’une femme à la voix d’homme. Ce n’est que lorsqu’il sembla y avoir un éboulement qu’elle sauta sur ses deux pieds, agrippant la torche l plus proche pour filer vers la sortie de la grotte. Sa taille décorée de deux sabres, la Gérudo de l’Ouest ne craignait pas ce qu’il y avait à l’extérieur.

La main bien enrobée autour de la torche, positionnée loin devant elle, Tali se retrouva rapidement dehors. Il faisait, noir, si noir. Seule la lune éclairait les pas des imprudents. Elle n’avait d’ailleurs pas remarqué que la nuit était tombée auparavant, beaucoup trop préoccupée par son passetemps favoris : creuser et épousseter les cailloux alors que son esprit batifolait seul sur des théories farfelues. La rose du désert avait perdu la notion du temps. La perdait souvent, trop souvent.

Son ouïe à l’action, la jeune femme longea le flan de la montagne pour trouver, en peu de temps, deux individus, d’un l’un arrosait l’autre au visage. Avec de l’eau. D’où elle venait, cette eau ?

« Si c’est pour l’abreuver, vous vous y prenez très mal, sir. » fit-elle, annonçant sa présence, bien que la lumière dégagée par son flambeau l’avait probablement déjà fait.

Essayait-il de le noyer avec ce peu d’eau ? Aussi bien l’étrangler de ses mains pourvus de griffes. Un peu de logique tout de même ! À croire que ce drôle d’individu en était dépourvu. Pupille verticale, vêtement étrange … il n’était certainement pas Hylien. Un animal à la forme humaine ? Un esprit bienveillant … ou alors malfaisant ?

Elle leva les yeux rapidement au ciel, cherchant sa notion du temps, tout en franchissant la foulée qui la séparait des deux individus.

« Il est vivant ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ? » demanda-t-elle sur un ton neutre.

En fait, tous les deux semblaient en piteux état à leur manière. Si l’un semblait être mort de fatigue et de faim, l’autre avait l’air mort. Tali s’était accroupie auprès de celui tout de vert vêtue – qui était tout de vert vêtu à une époque, le carmin colorant la tunique. La rouquine survola le corps du pauvre homme de sa flamme : les dégâts étaient pires qu’elle avait imaginée. Par réflexe, sa main libre vain saisir la main noire du blessé alors que son index et son majeur étaient à la recherche d’un pouls. Dure tâche avec cette chair noircie.


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Héros du Temps

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(vide)

Si la nuit du Désert était froide, que ne l'était point l'eau qui lui mordait le visage..! Sur les plus éloignées des berges de la conscience, le gamin ne réalisait rien sinon qu'il s'était laissé aller au bras d'une Dame toute particulière, où selon les croyances, aux nageoires d'un Poisson arc-en-ciel volant.

C'est à peine s'il se souvenait – vaguement, concédons-le – des gifles qui lui avaient été données. Son dernier réel souvenir de ce soir restait et resterait le froid. Car, froide est la nuit du désert, et froid tout ce qui s'y rapporte.
L'eau lui fit l'effet d'un électrochoc. Intérieurement il était de nouveau debout. Physiquement, il allait devoir mener bataille contre son actuelle faiblesse avant de pouvoir seulement ouvrir les yeux.

Sa main droite glissa jusqu'à rencontrer le sol. Rocailleux. Il prit appui sur cette surface inespérée, sans comprendre pourquoi il avait quitté la mer de sable. De toute évidence, l'heure n'était pas aux questions, en fait. Et bien que curieux de savoir tout ce qu'il ne savait plus, il lui semblait prioritaire de survivre.

Dans un effort qui lui arracha une grimace (tout aussi réelle et matérielle que spirituelle), il tenta de se hisser sur ses jambes fatiguées et endolories. Violente réponse de la réalité ; le blond fut ramené au sol. La rapidité (ou plutôt soudaineté..?) de l'événement arracha son bras droit des mains d'une inconnue (qui ne l'était pas, à dire vrai..?) tandis que son coude heurtait la roche parallèlement à son autre main. Ses yeux bleus – injectés de sang – s'ouvrirent enfin, et le gamin chercha l'air autant qu'il pu. Il ressortait littéralement d'une apnée forcée qui le laissait éreinté. Ereinté, et en état de choc.

Respirer lui était encore difficile, et son souffle trahissait encore sa panique la plus prochaine. Sa noyade n'aurait été faite d'eau, mais de sable. Pourtant, l'eau du Sheikah avait sans doute été salvatrice, mais dans l'immédiat, il n'avait tout simplement pas remarqué ses deux compagnons. De nouveau sa vue se brouillait.


« Sois comme le brin d'herbe qui ploie mais jamais ne tombe ! » Tonna une voix dans son esprit. Il lui était impossible d'expliquer pourquoi, mais malgré les intonations dures et froides (parfois presque mécaniques, ou rouillées, comme si la voix reprenait seulement la parole après des dizaines – que dis-je..? Des centaines..! – d'années) perçait une inquiétude non dissimulée à laquelle il se raccrocha. Il lui fallait tenir jusqu'à ce que s'achève le jour et jusqu'à ce que chute ce sentiment oppressant de savoir qu'il lui fallait se souvenir de quelque chose sans pour autant y parvenir.

Son poing gauche se serra. Tant et si bien que les jointures zébrés de rouge (le soleil n'est point des plus clément, aux portes du Désert) virèrent au blanc, avant que la pierre ne cisaille quelques un des doigts. De nouveau son sang tacha le sol – bien qu'il n'ai jamais eu connaissance des autres fois, dans cette nouvelle vie à peine hantée par le spectre d'une autre, passée.
Instinctivement, son regard se posa sur cette main. Il lui semblait qu'une part de lui même, qui devait s'y trouver, lui avait été arrachée. Bah..! Sans doute cette profonde cicatrice encore blanchâtre. Une longue ligne verticale qui lui barrait la main – tant sur le dos que sur la paume – au centre de celle-ci, environ. Il ouvrit la bouche... Puis la referma. Rien ne venait, comme s'il avait oublié jusqu'à comment formuler une phrase. Peu vraisemblable, puisqu'il comprenait encore (relativement) celles des autres. Ou du moins celle de la voix, qui lui était si familière et si lointaine à la fois. Familière, mais changée, en réalité.

Enfin, l'Hylien releva la tête, dévoilant son visage maculé de crasse, rougi par les coups de soleil, zébré de griffures et encore taché de sang (sien et étranger). Son regard se porta d'abord vers l'Ouest : une fille à la longue chevelure de feu, qui semblait penchée sur lui. Depuis quand était-il accompagné ? Mais bien vite, un autre attira aussi son regard : un individu vêtu d'un rouge sombre et féroce, dont l'expression n'avait pas l'air des plus amicales. L'Est. L'Enfant à la mémoire volée ne savait pas encore qu'à l'Ouest, rien de nouveau sinon la mer de sable. Mais son regard restait figé vers l'Est – sans doute arrêté sur l'Hybride – sans savoir que par là se trouvait la Forteresse des Guerrières et Voleuses du Désert, Amazones Orientales aux confins de l'Occident : les Gérudos.


[Désolé pour le retard, on peut pas dire que ce soit toujours la joie pour trouver une connexion par ici..! En revanche, j'aimerais qu'on ne tarde pas trop sur ce RP, je comptes sur vous ! :P]


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Quelques secondes s'étaient passées, puis soudainement, Inuyasha ressentit une présence, et se méfia aussitôt, tournant vivement la tête vers l'entrée, adoptant une position et attitude défensive. L'époque où il était assez naïf pour croire que de quelconques inconnus n'étaient pas malintentionnés était révolu depuis très longtemps. Alors non, il ne faisait confiance à personne, il fallait pour ça que la personne lui fasse ses preuves. Et ces personnes là étaient moins que les doigts de sa main.

Une jeune femme, gérudo apparemment, apparu. Instinctivement, Inuyasha posa une main sur la garde de son arme.


- Qui es-tu ?

demanda-t-il à son adresse, bien qu'assez abruptement.

Elle lui fit une remarque...qui l'amusa un peu. Répliquant donc :


- Eh, j'suis pas sa nounou, d'abord. Et je n'ai rien pour ça.

Le filet d'eau était très mince, et oui, il n'avait rien sous la main pour tenter de fabriquer un pseudo-récipient quelconque. Il n'allait pas non-plus traîner l'élu jusqu'au fond de la grotte pour tenter de le faire boire, non ? Tâche qui échouerait plus qu'autre chose.
N'ayant donc pas pu employer cette méthode-là, il avait donc continué à tenter de ramener d'abord l'élu à la conscience. Mais ramener quelqu'un à la conscience dans un environnement comme celui-là, c'était loin d'être simple ! Lui, il se débrouillait toujours, car habitué à vivre avec presque rien du tout, à part la tunique goron et son arme, c'était en gros tout ce qu'il avait. Pas de réserve de nourriture ou d'eau. Pas de rubis. Pas de quelconque ressources. Sa nature monstrueuse l'avait privé d'élément magique à maîtriser dès sa naissance, ce qui était compensé par une formidable constitution physique. Mais...absolument RIEN d'autre. En revanche, comme les monstres, la magie faisait bien plus de ravage sur lui que sur les autres personnes...Inuyasha avait développé ses aptitudes exprès pour éviter de se faire toucher magiquement, au mieux.
Les monstres d'Hyrule explosaient et disparaissaient une fois tués. Lui l'était à moitié. Il n'osait donc pas imaginer ce qu'il subirait en cas de blessure mortelle. Il était presque certain d'y survivre, parce qu'il avait une part humaine qui le sauverait, mais...pas sans d'atroces souffrances et de nombreux jours de convalescence, il ne s'en remettrait certainement pas facilement. Et peut-être même...qu'il ne retrouverait plus jamais sa constitution actuelle, à ce moment-là. Et il n'avait pas spécialement envie d'en arriver à un tel scénario...c'était tout juste horrible.

Preuve ici. Entre l'élu et lui, dont tous deux n'étaient aucunement habitués à ce genre de lieu où il n'y avait rien du tout, qui s'en était le mieux sorti des deux ? Lui. Link était au bord de la mort, Inuyasha non. Mais magiquement...ça serait une toute autre histoire.

Inuyasha se raidit quand l'inconnue entra, voulant s'interposer entre elle et celui qu'il tentait de sauver, tirant sa lame et la plaçant entre les deux personnages, ordonnant :


- Eloigne-toi de lui. Si je tente de le sauver, ce n'est pas pour qu'on vienne aggraver son cas !

Mais...elle ne recula pas. Elle lui demanda plutôt ce qui était arrivé. Et à ça...Inuyasha n'avait pas de réponse. Il savait juste qu'il avait trouvé l'élu abandonné au beau milieu de nul part. Il n'avait pas le don de lire le passé ou l'avenir des gens. Et à vrai dire, il s'en fichait royalement. Il avait juste vu une personne en danger, qu'il tentait de sauver. ça aurait pu être n'importe qui d'autre, il aurait fait la même chose. Enfin, sauf à ses ennemis, bien sûr.

Ce fut à ce moment-là qu'un mouvement se fit du côté de l'élu justement. Inuyasha tourna un regard vers lui, bien que se tenant sur ses gardes, car il était bien connaisseur des coups en traître dont il avait l'habitude de vivre. Si très peu avaient sa confiance dès le départ, ce n'était pas sans raison ! Combien s'étaient servis de lui pour ensuite le poignarder dans le dos après, et ce en dépit de toutes ses méfiances ? Il ne les comptait plus.
Dans tous les cas, il ressentit un vif soulagement, et probablement que ça se serait vu plus clairement s'il avait été seul. Mais là, il y avait une inconnue dont il ne connaissait rien. Donc potentielle ennemie, si jamais. Parce que bon, au début, on pouvait toujours sourire, faire croire que, avant de se retourner contre soi. Il connaissait par coeur ce genre de scénario, qu'il n'avait eu de cesse de vivre et revivre.

Il abaissa son arme, la rangeant simplement. Voyant que l'élu ne parlait pas, lui laissant le temps de reprendre connaissance, il fixa de nouveau l'inconnue, lui redemandant, non sans méfiance :


- Qui es-tu ? Comment être certain de tes intentions ?


Tali N. Thorlak


Inventaire

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(vide)

Même si l’individu aux pupilles verticales tira son épée, Tali continua à avancer. À ce qu’elle sache, elle n’avait pas tiré ses sabres, elle. Elle lui avait d’ailleurs lancé un regard lui demandant de ranger son jouet.

« Si je voudrais aggraver son cas, j’aurais plutôt opté pour une approche agressive, armes aux poings. » fit-elle en relevant les yeux vers l’homme aux cheveux d’argent, fronçant un peu les sourcils, trouvant sa réaction bien tordue. Mais toute réaction comme celle-là existait en conséquence d’expériences passées. Et sincèrement, ses expériences passées ne l’intéressaient pas du tout. Il avait l’air tout aussi menaçant qu’elle avec ses pupilles verticales. Il était peut-être – et sûrement sous l’influence de drogues, tiens !

Quelle ne fut sa surprise lorsqu’elle vit le blondinet tenter de se relever. Elle détourna la tête et se pencha un peu vers lui, les mains de la rouquine se posant naturellement sur le corps du blessé de manière à pouvoir le supporter. Il retomba seul, son corps beaucoup trop faible pour pouvoir le porter.

« Hep hep hep, doucement … » murmura Tali, comme si la rose du désert parlait à un enfant, dépassant les limites de son petit corps. « Ça va aller … » continua-t-elle sur le même ton, juste avant que l’homme méfiant face à elle ne lui repose une autre de ses questions douteuses.

« Avant de demander le nom de quelqu’un, il est coutume de donner le sien avant tout. » répondit-elle nonchalamment à sa question, lui décochant un regard peu amical. Elle le trouvait étrange, beaucoup trop étrange. Plus étrange qu’elle-même d’ailleurs !

Il se méfiait. C’était normal, après tout. Il avait ressemblé, quelques instants auparavant, à un animal défendant sa progéniture. Elle ne savait pas que le blessé mi mort mi vivant était le Héros. Pour elle, il n'était qu'un simple guerrier égaré, depuis bien longtemps. La rouquine n'était pas du tout au courant des derniers événements survenus à Hyrule. Elle était certes tombée sur quelques cadavres en chemin, mais pas assez pour suspecter qu'une bataille avait eut lieu au sein des dunes de sable.

« Si je vous sors de là, tous les deux ? Que je vous emmène à la Forteresse Gérudo ? Là, maintenant, tout de suite ? Ça vous suffirait pour montrer mes bonnes et saintes intentions ? »

Certes, la jeune femme avait eu vent que ses cousines Sudistes détestaient la venue des hommes dans leur citadelle. Elles devaient tout de même avoir un cœur, une bonne âme quelque part qui ne refuserait pas deux personnes en train de mourir voyons. La dénommée Nabooru, du peu qu’elle l’avait vu et en avait entendu à son sujet, semblait la personne idéale à qui s’adresser en compagnie de ses deux invités. Oh ! Elle sentait déjà les regards de foudre s’abattent sur sa personne.

« Votre méfiance pourrait lui coûter la vie, alors soyez un peu raisonnable. » fit-elle en se relevant, le blessé sur les épaules. Oh, c’était elle qui allait le transporter, l’autre exaspéré serait déjà bien occupé à marcher dans le sable sans perdre pied. Tali espérait que la position dans laquelle il était placé ne lui faisait pas trop de mal, mais elle voyagerait beaucoup plus vite ainsi.

« Vous faites ce que vous voulez, je le ramène à la forteresse. Après, c’est votre choix, de me suivre ou non.»

Tali s'accroupie rapidement pour ramasser sa torche : même si elle était capable de se rendre facilement à la Forteresse Gérudo, le feu pouvait éloigner certains animaux nocturnes. La jeune femme ne perdit pas une seconde de plus : elle se mit en marche à l’Est. Ces bestioles vertes sortant du sol ne lui faisaient certainement pas peur, ni même cet homme animal derrière. Il pouvait bien la menacer de sa grosse brindille : elle l’abattrait de sang-froid. Humant l’air de la nuit, Tali pouvait sentir que le désert ne resterait pas aussi « tranquille » qu’il était. Le ciel, l’horizon … tout indiquait que la tempête se lèverait. Probablement que la Dame des Sable n’aimait pas que la jeune femme lui vole ses prisonniers.

[ Je propose que l'on lance un nouveau RP à la forteresse ]