Posté le 27/01/2013 17:15
Le sable partait peu à peu et laissait entrevoir un bout de l'imposante Forteresse Gérudo. Le faible ouragan qu'utilisait la jeune Villarreal produisit quelques réactions de mépris de la part du peuple du désert ; néanmoins, son aide plus que précieuse était acceptée malgré tout. Même si elle ne pipait mot à leur encontre, elle n'en pensait pas moins. Leur fierté était tout autant méprisante, et parfois la jeune femme fut tenter de partir en les laissant se débrouiller, seules. Mais elle avait des principes, dont l'un était qu'elle aiderait le peuple à grandir avec la guerre. Bien que dignes et débrouillardes, il s'agissait que de voleurs plus que de combattantes, aussi l'ex-assassin se devait de les protéger avec toute la force qu'elle possédait en elle. L'aide n'était pas proposée, mais imposée.
Swann découvrit une grande façade de la Citadelle, grâce à sa magie. Néanmoins, ses ressources étaient loin d'être illimitées, et bientôt son sort disparaîtrait. Elle ne pouvait pas le tenir très longtemps en action, mais elle avait déjà fais plus que toutes les autres gérudos réunies. Celle-ci avaient notamment perdu bêtement du temps en attrapant un homme avant de le conduire en cellule. Pauvres rituels que voila, pauvre façon de vivre. Non seulement elle y voyait là une contre-volonté au progrès et à la modernité des mentalité, mais en plus elle trouvait stupide de se priver de deux bras supplémentaire pour déblayer les grains d'or qui recouvraient leurs soeurs.
Elle ne dit rien, se contentant de continuer à sauver les prisonnières de leur propre habitat. Son guépard, véritable don du ciel pour le coup, l'aida tout particulièrement en trouvant les fenêtres par lesquelles de nombreuses femmes purent s'échapper. Les nombreux remerciements lui passèrent au-dessus de la tête ; aussitôt une femmes en sûreté, elle se concentrait de suite sur le sauvetage d'une autre. Sans le moindre sourire, car aider n'était pas une action qu'elle affectionnait tout particulièrement. Ce n'était pas par plaisir qu'elle était ici, elle estimait juste avoir un devoir envers le peuple. Hyrule et tout ce qui le composait étaient si faibles, lorsque l'on regardait de plus près.
Alors que les gérudos qu'elle sauvait se comptaient dorénavant par dizaines, une voix de femme surgit subitement dans son dos. Les mots qui furent délivrés à ses oreilles provoquèrent un bref haussement de ses sourcils, avant qu'elle ne se retourne pour faire face à celle qui osait refuser sa magie salvatrice. Elle la reconnut de suite ; à son accoutrement, principalement, elle n'était pas une gérudo ordinaire comme elle avait pu en sauver de nombreuses jusqu'à maintenant. Et puis, pour parler de Grande Nabooru, il n'y avait pas grand-monde à part les lèche-botte et la concernée elle-même -cela n'était que supposition, mais elle avait un à priori des Roi et des Reines.
La Sage de l'Esprit reprit aussitôt par un rire, avant de lâcher une familiarité plus que déconvenue. Oh ! N'allez pas croire un instant que Swann s'en indignait ! Après tout, elle était bien la première à briser les barrières de l'amabilité et de la courtoisie. Elle eut tôt fait de l'oublier très vite lorsque la gérudo la remercia pour l'aide qu'elle apportait à ses protégées. Elle appréciait aussi, dans un second temps, que ce ne soit pas elle qui brise le vouvoiement tant pratiqué machinalement envers les inconnus. Elle avait un côté irrespectueux qui lui plaisait.
« Swann Villarreal », répondit doucement l'ancienne membre de l'Ordre, lorsqu'il fut question de son nom. La main sur son épaule ne lui faisait ni chaud ni froid, aussi l'accepta-t-elle sans s'en étonner plus que cela. Oui, la jeune femme avait considérablement refroidis d'elle-même son tempérament. Mais c'était son vrai caractère, au fond d'elle-même, elle en était parfaitement consciente. Le changement brutal qu'elle avait opéré quelques mois plus tôt n'avaient rien changé à sa vie, à ses relations. Le sourire qu'elle avait arboré si peu de temps et qui lui avait permis de rencontrer bon nombre de personnes n'était plus nécessaire ; elle estimait même que venant d'elle, il n'avait rien de sincère.
« Je ne suis plus là pour bien longtemps », avoua enfin Swann en guise de réponse à la Maîtresse de la Forteresse, avant de se tourner machinalement pour finir sa besogne. La nuit se faisait moins noire, déjà, signe qu'elle avait déjà passé un long moment ici. Une petite heure, tout au plus. Et encore, elle n'en était pas bien sûr.
Lorsque son sort disparut, elle eut droit à accueillir quelques regards interrogatifs d'abord, emplis d'une faible déception ensuite. Le Cygne Noir ne les remarqua pas et laissa échapper un long soupire de dépit en contemplant les dégâts qu'il restait à réparer. Elle aurait voulu aider plus, sauf que ses ressources magiques s'étaient volatilisées. Il était donc inutile de s'éterniser, tant son aide physique était à exclure. Elle pensait déjà avoir fais suffisamment de son propre chef, et elle avait aussi des choses à régler de son côté. La jeune femme siffla son félin, qui la rejoignit presque immédiatement, puis elle tourna le dos à la Forteresse et se mit en marche. Les gérudos sauraient se débrouiller sans elle, dorénavant.