Perturbation estivale

Privé Aglaranna ou MP pour participer :)

[ Hors timeline ]

    La journée avait plutôt bien commencé, pour Malon qui s’activait à ses besognes quotidiennes, mais lorsque le soleil vint pour se coucher, l’orage se déclara, très rapidement, ce qui était tout à fait normal, avec la chaleur qu’il avait fait toute la journée. Le ciel s’était rapidement chargé de nuages grisâtres, prêt à déverser la pluie sur les terres hyliennes. La rouquine fut prise au dépourvu et c’est avec l’aide d’Ingo qu’elle réussit à mettre tous les destriers et les cocottes à l’abri. Il pleuvait à boire debout, sans parler des bourrasques de vent : c’était une vraie tempête ! Malon entra dans l’auberge, détrempée, les cheveux en bataille – parce qu’en effet, elle s’était littéralement battue avec la nature. Talon ne traina point à couvrir sa fille de serviettes et Malon le remercia : elle était apte à se sécher seule. Elle monta dans sa chambre, se vêtir de vêtements sèches et essorer comme elle le pouvait ses vêtements trempent. Elle tressa aussi rapidement sa chevelure, les empêchant de lui coller à la peau.

    La jeune femme se ficha devant la fenêtre de sa chambre quelques instants, à se demander si elle aurait la possibilité d’achever ses tâches, mais Dame Nature ne semblait pas vouloir s’adoucir. Bien vite, l’auberge se remplit de voyageurs à la recherche d’un toit sec pour passer la nuit et Malon dû venir en aide à son cher père.

    Le déluge se fit plus acerbe, la nuit tombée et c’est à ce moment que la clochette située près du portique tintinnabula : un autre client. Chaleureusement, Malon vint à sa rencontre, rapidement, sourire aux lèvres – après tout, son père avait décidé, pour une fois, de s’occuper de la cuisine … en espérant qu’il n’y mange pas trop. Au passage, elle empoigna une serviette sur le coin d’une table pour le voyageur, dont elle ne s'attarda pas trop sur le visage.

    « Bonsoir ! » déclara-t-elle de son entrain naturel, malgré le temps maussade à l'extérieur.

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Une goutte. Deux gouttes. Trois gouttes. Le pluie commençait à tomber sur le visage d'Aglaranna. Celle-ci se redressa en sursaut, réveillée par la caresse glacée de l'eau sur sa peau. Elle avait fait une sieste, profitant du calme et de la douceur de la plaine. Elle s'aperçut cependant qu'il était tard, car le ciel était noir, menaçant. On n'y voyait pas grand chose. La pluie commença à se transformer en déluge. La jeune femme vérifia son sac de voyage et s'assura qu'il était bien fermé afin que son instrument ne souffre pas des intempéries. Puis, sans se presser, elle se dirigea vers le Ranch Lon Lon qui était le toit le plus proche. Aglaranna aimait marcher sous la pluie. Le contacte des gouttes et la fraicheur de celles-ci étaient agréable, surtout par ces jours de fortes chaleurs. Des éclairs déchirèrent le ciel, illuminant un bref instant le paysage qui restait imprimé sur la rétine. La jeune femme admira le spectacle. Elle se remémora des jours où elle admirait ces paysages avec Tomas. Son visage se fit triste et nostalgique. L'eau qui coulait sur son visage ressemblèrent à des larmes. Mais celles-ci étaient depuis longtemps taries. Depuis Aglaranna avait décidé d'avancer. La jeune femme accéléra le pas. Elle devait arriver avant que le Ranch ne ferme.

Lorsqu'elle arriva à la porte de l'auberge, elle était trempée de la tête aux pieds. Ses vêtements collaient à sa peau et ses cheveux à sa nuque. Elle sonna, espérant être arrivée à temps. Une jeune femme aux cheveux roux et au sourire chaleureux lui ouvrit et sans plus de cérémonie, l'invita à entrer. Très vite, elle lui tendit une serviette et lui dit un bonsoir plein d'entrain. Aglaranna se surprit à sourire à cette demoiselle pleine de vie et de bonne humeur.
La violoniste se sécha les cheveux et dit :

-Merci pour la serviette. Est ce que vous auriez une chambre de libre ainsi qu'un repas chaud pour une musicienne de passage?

Puis, en voyant que se formait une flaque à ses pieds tellement ses vêtements étaient trempées, elle ajouta :

-Y a t-il un endroit où je puisse me changer?

Aglaranna resta polie et assez cérémonieuse. Elle dérangeait ces gens à une heure plus que tardive et demandait de surcroît de nombreuses choses. Elle espéra ne pas trop déranger la demoiselle car elle lui paraissait sympathique avec ses manières simples et son sourire contagieux.


    La jeune femme toujours à l’entrée de l’auberge avait soit fait un long voyage, soit avait eu quelques ennuis pour être détrempée ainsi. Malon baissa les yeux, un court instant, remarquant la flaque d’eau au sol, mais cela ne dérangea pas la jeune femme. Musicienne de passage ? Probablement aurait-elle de bonnes histoires à lui raconter. C’était une partie qu’elle aimait bien, lorsqu’elle travaillait à l’auberge, écouter les récits des voyageurs. Certains étaient farfelus, d’autres tout à fait plausibles. Surtout que ces derniers temps, certains affirmaient que le Seigneur du Malin était de retour, bien qu’aucun d’eux n’aient émis une hypothèse sur l’endroit où il se trouvait, et ce qu’il préparait. La rouquine avait promis à Sheik ainsi qu’à Nabooru et Link qu’elle prêterait plus d’attention aux petits détails.

    « Il doit effectivement rester des chambres libres, mais avant tout, vous devriez vous changer. Vous pouvez vous le faire dans ma chambre, vous n’avez qu’à me suivre, c’est à l’étage. »

    En fait, Malon n’était pas très sûre s’il restait des chambres, le petit bâtiment c’étant rempli assez rapidement dès que le déluge c’était mis à leur tomber sur la tête. Pour le repas, il y avait déjà cet odeur de soupe aux légumes et de poulet rôtis dans l’air, comme quoi son père n’avait pas encore flambé la cuisine au grand complet … ou qu’il n’avait pas tout avalé.

    Après quelques pas, Malon tourna la tête, s’assurant que son invitée la suivait.

    « Ne vous inquiétez pas pour la flaque d’eau, je m’en occuperai tout à l’heure. » ajouta-elle en souriant.

    Sa main se posa sur les barreaux de l’escalier et la rouquine se mit à monter les marches, son autre main tâchant de remonter légèrement le bas de sa robe pour éviter de tomber. Elle emprunta la première porte à droite, invitant la jeune femme à y entrer avec elle. La chambre de la fille de ferme était assez simple : les murs était d’un blanc ternit et recouvert de quelques peintures. Un lit double était accolé contre le mur du fond tandis qu’une fenêtre clair-voilée surplombait la tête d’oreiller. Il y avait aussi deux mobiliers fait de vieux chêne, dont une armoire surmontée d’un vase portant différents types de fleurs facilement trouvable à la plaine et un bureau recouvert de plusieurs livres, sans compter la cheminée, où y dansait les flammes. Une chaise était postée devant le feu, recouverte des accoutrements que la demoiselle avait porté tout à l’heure. Même s’il faisait chaud à l’extérieur, ainsi qu’à l’intérieur – et donc encore plus torride dans la chambre – la jeune femme l’avait allumé seulement pour faire sécher ses vêtements, afin qu’ils soient bien sèches pour le lendemain.

    Malon se dirigea vers le bureau et y prit la chaise glissée en dessous pour venir la placer face au feu, comme la précédente.

    « Vous pourrez placer vos vêtements ici, demain matin vous serez sûre qu’ils seront sec. » ajouta-t-elle en souriant à l’invitée. « Au fait, vous avez des vêtements de rechange ? Je peux toujours vous en passez en attendant. »

    La rouquine tourna la tête vers la commode, pensant aux vêtements qu’elle possédait, mais ce ne serait pas bien bien dur d’habiller sa convive : elles avaient plutôt la même taille et la même grosseur.

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La nouvelle du repas à venir et des chambres libres soulagea Aglaranna. Elle pouvait laisser ses inquiétudes derrière elle et profiter de la soirée. La chaleur de la pièce était agréable mais contrastait avec l'eau glacé sur sa peau. Elle avait hâte d'enfiler des vêtements secs et de manger. L'odeur de la nourriture flottait dans l'air. Elle fit saliver la jeune femme qui n'avait pas mangé depuis une demi journée. La musicienne en aurait presque oublié ses bonnes manières. Ses besoins avaient occulté l'espace d'un instant sa gêne. Aglaranna était en train de tremper le plancher et allait jusqu'à occuper plusieurs minutes la chambre de son hôte...
Aglaranna suivait la jeune femme rousse quand celle-ci se retourna en souriant, la rassurant au sujet de la flaque. Elle s'en occuperait plus tard, cela ne la gênait pas. Aglaranna la suivit jusque dans la chambre. Lorsqu'elle entra, la violoniste fut charmée par le cadre simple et presque rustique de la pièce. La chambre était simple, chaleureuse, accueillante. Elle était l'image de sa propriétaire, une femme au cheveux de feu avec un sourire joyeux et des vêtements de couleurs chaudes. La pièce réchauffait le corps alors que la rousse réchauffait le cœur. Lorsque son hôte lui proposa des vêtements de rechange, Aglaranna hésita. Porter une longue robe comme la jeune femme l'attirait. Après tout, elle n'avait plus l'occasion d'en mettre depuis qu'elle voyageait. Les robes n'étaient pas faites pour les longues marchent. Aglaranna éprouva un peu de jalousie pour ces robes et la beauté de son hôte. Elle hésita un moment, puis, en voyant le visage souriant et sans malice de la rousse, elle sourit. Quelle idiote elle était. Jalouser une personne si gentille à son égard et qu'elle dérangeait de surcroît. Aglaranna se confondit en excuse :

-Ne vous inquiéter pas, ça ira, j'ai ce qu'il faut. Vous en faites déjà beaucoup. Désolé de m'imposer ainsi. J'ai des vêtements dans mon sac, ils ne devraient pas avoir été touché par la pluie.

Aglaranna n'en était pas si sur, mais elle préférait vérifier ça par elle même quand elle serait seule dans la pièce. Elle devait impérativement voir si son instrument n'avait pas été touché par la pluie. Tant qu'il n'avait pas souffert, le reste n'avait pas d'important. Si les vêtements de rechanges étaient mouillés, ils le seraient toujours moins que ceux qu'elle portait. Ce n'était pas grave, elle n'avait pas qu'à se laisser surprendre par la pluie. Il était hors de question de déranger la rousse pour des vêtements un peu humide. Aglaranna fit glisser son sac sur le sol et dit à la jeune femme :

-Je me change et j'arrive tout de suite. Encore désolé pour tout ça.