Un vent d'ouest sur le ranch

RP libre !

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" Je veux deux groupes au Lac Hylia, vous descendrez la rivière pour y accéder le plus rapidement possible. Quatre groupes dans la plaine dont un qui se chargera de vérifier si le gamin ne se trouve pas au ranch et un autre qui s’approchera du côté de la rivière, vers le Domaine. Un groupe à Cocorico, un autre à la Place du Marché, un au Mont du Péril et un aux abords de la forêt. Contentez-vous uniquement d’observer sans agir, et ne pénétrez pas dans l’enceinte des Kokiris, Gorons et Zoras. Faîtes-vous discrètes, sœurs. Vous avez ma confiance. Maintenant, allez ! "

Toutes exécutèrent les ordres de leur leader immédiatement et partirent explorer le pays à la recherche de Link. Cette fois il était bel et bien en Hyrule, donc le retrouver serait assurément plus aisé que lors de sa dernière désertion.
Quant à Nabooru, elle retourna dans ses appartements pour réunir quelques affaires dans un sac de cuir. Elle n’allait pas rester les bras croisés, oh non ! La Sage de l’Esprit donna quelques dernières directives à une de ses suivantes pour tenir les rennes de la tribu le temps de son petit voyage, puis se pressa jusqu’aux écuries pour y préparer son étalon Håg. Chevauchant au plus vite, elle galopa sur le chemin du château pour y rendre une petite visite à la princesse. Peut-être savait-elle quelque chose, bien qu’il ne faille pas y compter plus que cela. Lui était avis que Link aurait pu s’y rendre également, d’ailleurs. Dans le pire des cas, elle aura simplement fait une promenade matinale... Espérons que cela n’ait pas servi à rien et qu’elle tombe sur les traces du garçon.
~

Enfin arrivée au Ranch Lon Lon. La chevauchée fut longue et il faisait à présent nuit. Elle avait duré toute la journée, à vrai dire. La rouquine avait fait quelques pauses pour que son cheval se repose, l'ayant mené au galop, il était exténué. A contrario, la demoiselle du désert brillait d'une forme de tous les dieux. Le voyage ne l'avait pas éreintée le moins du monde, aussi était-elle même d'humeur élancée, festive.
La dernière pause de la journée aurait donc lieu dans l'enceinte boisée du ranch de nouveau mis sur pieds depuis un bon moment. La Gerudo ne l'avait pas revu depuis la dernière attaque qu'il avait subi, cela faisait semblait-il, longtemps maintenant. Avant d'y pénétrer, elle descendit d'Håg et continua à s'avancer par l'entrée tout en tenant la monture par les rennes. Les lieux n'étaient vraiment plus les mêmes depuis la reconstruction, décidément. Encore que l'on n'y voyait que par quelques torches allumées ça et là.

Comme chaque nuit, les étalons furent rentrés dans leur écurie. Nabooru cherchait du coin de l'oeil si Talon, sa fille ou bien un employé tiers de la ferme se trouvait dans les parages pour y placer le sien également. Personne à l'horizon, il allait falloir toquer à la porte des appartements. Ce que la Sage s'empressa de faire après avoir soigneusement attaché le destrier à un pillier de bois. Elle frappa à la porte, dans l'espoir qu'ils ne soient pas encore tous en train de dormir.
Le cheval hénissait.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



La belle enfant finissait dans écuries. C'était sa nuit de veille, car les animaux étaient assez agités ces derniers temps ; tant et si bien qu'il avait fallu instaurer des tour dits « de garde » afin de veiller à ce que les bêtes aillent bien. Sans doute planait encore le spectre de l'assaut qu'avait porté le vil cavalier du Désert – elle n'osait pas le nommer – sur le Ranch, l'été passé.

La nuit était chaude, et les palefrois relativement calmes, hormis Feu-Follet. Ce dernier avait été nommé ainsi sans réelle référence à la légende, mais bien pour la couleur de sa robe, son côté impétueux, fier et parfois violent du destrier. Il en arrivait parfois à effrayer Marine, qui partageait pourtant comme tous les autres travaillant ici cette passion touchant les animaux, et tout particulièrement les chevaux. Pour autant, quand Feu-Follet se décidait à entrer dans une fureur noire, elle ne contrôlait pas cette crainte qui lui venait de l'accident qu'elle avait eu avec lui. Pour peu il la piétinait et la tuait.

C'était toujours Edval qui le calmait. Edval.. Elle aimait encore ce garçon et ne parvenait pas à tourner la page quand bien même rien ne pourrait plus jamais avoir lieu. La chance avait voulu qu'Ingo insiste pour l'emmener avec eux, et elle avait évité le sort de nombres de ses amis, quand le Seigneur Noir avait ordonné à ce que soient exterminés tous les gens présents sur le Ranch.
Et Edval avait disparu. Jamais plus son rire n'égaierait les journées de la petite. Pour l'éternité elle serait contrainte de rêver et d'imaginer le voir un jour à nouveau sourire. Mais elle savait que dans les faits, un pan entier de sa vie était mort avec le palefrenier. Il n'y avait guère plus que Malon qui parvenait à lui arracher un semblant de sourire triste, de temps à autres. Oh.. Elle tachait d'être forte, et préférait se montrer insensible, mais en réalité personne n'ignorait que l'amour de sa vie avait été happé par le Désert alors que le Ranch était en proie aux flammes. Et si forte qu'elle voulait être, elle avait déjà pleuré plus de larmes que son corps ne pourrait en contenir.

Elle priait les Déesses qu'il soit mort heureux, et d'une mort rapide. Et elle les priait aussi, parfois, de lui accorder le droit de le rejoindre vite. Quand bien même elle se doutait qu'il ne l'avait jamais vu que comme une bonne amie – le petit Edval était du genre pêcheur et changeait de prise régulièrement – elle préférait l'avoir ainsi que pas du tout. La vie sans lui n'était... La vie n'était plus ce champ des possibles qu'elle était supposée être : la seule porte qu'elle ai jamais voulu emprunter lui avait été barrée, interdite. Sa vue se brouilla, les larmes montèrent. Elle ne retint pas un sanglot, et sa main s'écrasa sur sa bouche, alors que Marine tombait à genoux sur le sol de terre des écuries du Ranch Lonlon. Et comme chaque soir ; elle pleura.

L'on dit des animaux qu'ils ne sont pas cruels, et c'est là un fait avéré, néanmoins sot serait le badaud que de croire qu'un animal est exempt de gestes qui peuvent y faire penser. Celui qui avait été le meilleur ami de la jeune femme et qui incarnait désormais sa crainte la plus profonde rua à nouveau. Elle eut un mouvement de recul et un petit cri étouffé, et tomba sur le dos, en appui sur le coude. Sa main droite vint masquer son visage, frêle protection contre la puissance de l'étalon qui avait sans mal ouvert son box.
Une seule pensée lui traversa l'esprit : elle allait mourir.

Une torche vint faire battre le cheval en retraite. D'amples mouvements néanmoins assez malhabiles forcèrent l'animal à reculer sans broyer Marine-la-jolie. Adrian avait le nez bien rouge et sentait l'alcool, mais au moins parvenait-il à sauver cette vie. Et il s'en verrait récompensé, se promit-il.
« WOOF ! WOOF ! T'veux te battez eul'canassason.. Canna... Bordel..![/b] » L'alcool lui faisait perdre ses mots, le canasson en question émis un hennissement menaçant. « Ta gueule, pédé ! Pédé ![/b] » Il remua à nouveau la torche, alors que Marine s'écrasait au sol, inquiète, morte de peur, et évitant la torche qui ne manquait que de peu de lui embraser les cheveux. La panique se leva dans l'écurie, et les autres bêtes commencèrent de concert à faire un barouf impressionnant, qui accentuait le malaise de la jeune fille. Elle ne savait de quoi la punissaient les Déesses, et elle en venait à regretter amèrement d'être née, et se jura que si elle s'en sortait elle se rendrait au Temple du Temps pour s'en excuser auprès des Saintes Trois. «Tu crois p'têt qu'c'est qu'toi qu'est eul'plus balèze ?! TU VEUX TE BATTEZ ?![/b] » C'est un Adrian violent, brutal et ivre qui frappa le premier. La torche percuta le flanc de Feu-Follet, et sa belle robe fut bien vite léchée par les flammes.

L'animal hurla, dans la mesure ou l'on peut prêter ce genre de comportement à un équidé. Et alors que le feu le dévorait, Marine coupla son cri. Malgré la peur qu'elle avait de l'animal, il restait son meilleur ami, et toujours elle avait espéré pouvoir récupérer ce lien privilégié qu'elle avait eu avec, de même que Malon et Epona. Et elle pleura à nouveau, en se relevant. La panique gagnait son meilleur ami, la douleur le mattait. Elle arracha la torche des mains du saoulard et la plongea de toute urgence dans le bac à eau, avant d'attraper en vitesse un des sceaux pour l'y plonger aussi. Sans plus attendre elle en jeta le contenu sur Feu-Follet, maîtrisant l'incendie naissant. Dès demain elle l'emmènerait voir Gros-Tom, mais déjà la petite savait qu'il garderait une marque à vie..


"TOI !" Commença-t-elle, pointant un index accusateur sur Adrian. Sa fureur éclatait. « Espèce de triple-imbé... » Elle fut coupée par un baiser malvenu. Sa gueule puait l'hypocras, et elle savait d'ores et déjà qu'il avait été piqué dans la réserve du vieux Talon. Avant qu'elle ne comprenne et ne réalise ce qui se passait réellement, la langue encore goûteuse de cet alcool qui lui faisait tourner la tête en deux verres avait forcé l'entrée de sa bouche, et la main d'Adrian montait sur son sein. Elle ne se débattit pas. Pas tout de suite. Sans doute trop surprise pour quoique ce soit, et les dernières caresses d'un homme remontaient à si loin...
C'est qu'il aimait ça, quand elle s'énervait. Sa deuxième main entreprit de descendre un peu trop bas, sur son fessier, pour la plaquer contre son bassin.

Elle se dégagea. Sa main vint claquer contre la joue du poivrot, alors que ses lèvres gardaient le souvenir de ce baiser alcoolisé dont elle n'avait pas voulu.
« Sale porc..! » Hurla-t-elle. Et quand elle vit ses yeux, elle fut pris d'une peur qui la tétanisa presque. Il lui envoya son poing dans le ventre.

"Puis'ke t'veux pas m'aimer, vais t'y aider.[/b]" Lâcha-t-il d'une voix encore pâteuse et embrumée par l'alcool, alors qu'elle tombait au sol le souffle coupé.

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Aucune réponse, hélas, si ce n'étaient les hennissements toujours plus nombreux des équidés. Ceux-ci semblaient d'ailleurs s'agiter depuis la porte des écuries. Deux d'entre eux devaient probablement copuler entre eux, ces bestioles font un baroufle incroyable lors de leurs périodes de reproduction. La rouquine se dirigea vers l'enclos, et en fit le tour, espérant croiser un quelconque employé en pleine balade nocturne. Hélas à nouveau, personne aux alentours.
Il commençait à se faire tard, après tout. Et peut-être valait-il mieux ne pas importuner Talon et ses employés à une haure si tardive.

Après son petit tour d'enclos, la Gerudo revint au point de départ, vers les appartements et écuries. Et là, survint un grand fracas. Celui-ci semblait venir du dernier lieu cité. Nabooru se précipita à la grande porte y menant, mais celle-ci était verrouillée. On entendait des voix à l'intérieur, de façon assez vague, mais Nabooru distingua celle d'un homme agressif, puis celle d'une femme gémissant. Et des cris de chevaux toujours plus bruyants. Elle cogna la porte de deux coups de poings pour signaler sa présence.


" Que se passe-t-il là-dedans ? " fit-elle à voix haute, suivi d'un " Je sais qu'il y a quelqu'un, répondez ! Malon...? "

Peut-être ne fut-elle tout simplement pas entendue à cause des animaux à l'intérieur, mais le peu de voix qu'elle parvint à entendre ne lui avaient pas tant plu que ça. Si personne ne se manifestait, il allait falloir entrer de force, ce qu'elle ne souhaitait pas. Mais si une personne -et une jeune femme, en l'occurence- était en danger à l'intérieur, il fallait lui venir en aide, et les moyens de Nabooru était loin d'être les plus... fins, diront-nous.

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Elle rêva un instant alors qu'elle s'effondrait à nouveau. A genoux. Comme une chienne, se dit-elle. Qu'elle le veuille ou non, elle était devenue la chienne d'Adrian. Les larmes embuèrent ses yeux. Elle ne voyait pas dans ce rêve, néanmoins elle entendait très nettement les notes qui gravitaient autour d'elle, et la silhouette noire du palefrenier prenait une toute nouvelle signification. Elle ne put s'empêcher d'y voir un ange macabre aux ailes déplumées et au visage sans chair. L'être jouait une mélodie par le biais de sa flûte, et il n'en fallut pas plus à la pauvre enfant pour comprendre qu'elle allait mourir.

Ses larmes s'écrasèrent sur le sol.


"Debout." L'ordre eut l'effet d'une claque, la gamine fut secouée de sanglots violents qui laissèrent de nombreux sillons sur ses joies qui avaient été autrefois le reflet de toute la joie du monde. Et dire qu'il y a un an et demi, cet homme qui allait la tuer faisait figure de grand-frère et de modèle pour elle ! « A... Adrian.. » Murmura-t-elle, la voix brisée par les pleurs, et les hoquets. Elle n'osait même plus le fixer, se contentant de regarder sa main droite, encore posée au sol. « DEBOUT, SALOPE ![/b] » Il avait hurlé, et il joint le geste à la parole. Sa main agrippa les cheveux de Marine-la-jolie et il tira d'un coup sec, pour la forcer à le regarder.

Elle n'avait jamais voulu l'aimer, elle allait payer. Son beau visage de jeune vierge fut bien vite trempé d'un glaviot puant l'alcool, alors qu'il lui crachait toute sa rancoeur à la gueule. Il avait ce besoin compulsif de l'humilier, et d'humilier toutes les autres. Sans doute glissait-il sur une mauvaise pente, mais qu'importait ? L'engrenage était lancé, il ne pourrait pas faire marche arrière, et l'Hypocras qui lui embrumait l'esprit (qu'il n'avait déjà pas forcément bien vif depuis sa rupture) lui interdisait ce genre de raisonnement. La seule certitude qu'il avait, c'est que ce serait un jour le tour de Malon. Toutes des salopes.

Il tirait aussi fort qu'il lui en était possible, et la fille de ferme gémissait de douleur. Entre deux cris étouffés, elle parvint à peine à souffler un
« Grand-frère... S'il-te-plaît... » auquel il eu tôt fait de répondre par un « FERME TA PUTAIN DE GUEULE !! »
Elle obtempéra, ses larmes se mêlant à la salive de son ange noir. Elle avait peur. Elle était morte de peur. Elle qui voulait parfois rejoindre Edval ne parvenait à se résoudre à se laisser mourir, et pourtant elle avait vite compris qu'elle n'aurait pas le choix. Parce qu'elle en était sûre : il allait la tuer.

Il lâcha enfin ses cheveux, et elle eut l'impression qu'elle pouvait respirer à nouveau. Que tout ça était terminé, qu'il avait repris raison. Il s'éloigna de quelques pas. Elle avait envie de bénir les Déesses, de le remercier lui d'être redevenu lui même.
« Adrian.. » Fit-elle, contenant aussi bien que possible ses sanglots qui ne voulaient pas s'arrêter. Elle renifla, prise par les larmes. « Debotu.. Totu de suite ! » Toujours ce ton sec et tranchant, malgré les fautes dues à l'alcool ingurgité. La peur s'empara à nouveau de la jeune fille.

Elle n'alla pas assez vite au goût du palefrenier. Son poing s'écrasa ; brutal ; sur la joue gauche de Marine, qui ne put retenir un cri, tant de douleur que de surprise. Les animaux reprirent leur barouf en coeur, alors que l'enfant s'écrasait par terre.
L'alcool a néanmoins des vertus que certains ignorent. Peut être quelques uns parmi vous le savent : trop de pastis tue le pénis, mais une bonne majorité n'en a vraisemblablement pas idée. Et l'ancien amant de la rouquine finit par comprendre que l'Hypocras aurait raison de toute la force qu'il pourrait jamais avoir.


"Sale... Sale... SALE MOCHE ![/b]" Beugla-t-il comme un boeuf (c'est le cas de le dire..!) en s'apercevant quelle impuissance le frappait. Il incrimina la pauvre enfant, mais cette rage qui n'avait cessé de croître depuis que Malon l'avait mis dehors ne l'avait pas quitté. Ses yeux aux nombreux vaisseaux sanguins éclatés s'arrêtèrent sur la main droite de sa victime.

Son talon frappa. A de nombreuses reprises – trop pour qu'il ne puisse compter – il broya les doigts de l'enfant, tandis qu'un concert de cris gagnait les écuries. Elle ne parvenait même plus à parler, mais il avait l'impression de n'avoir jamais terminé, de n'avoir jamais accompli sa vengeance. Et quand il aurait détruit tout ce que la fermière avait jamais pu aimer ; elle comprendrait qu'on ne le jetait pas comme un déchet.

Deux coups secs furent frappé à la porte, et il délaissa Marine, brisée, en larme et en sang, maquillée d'un pourpre aux reflets noirs sur la pommette gauche, et avec les doigts de la main droite baignant dans une flaque carmin, cassés, désaxés, désarticulés, émiettés, immondes, difformes. Alors qu'il s'éloignait pour se rapprocher de la porte, elle entreprit de ramper, pour s'échapper, à la recherche de la protection de Feu-Follet. Les larmes l'empêchaient d'y voir quoique ce soit.

Ad' s'éloigna lui aussi de sa victime, et se saisit d'une fourche, pour aller accueillir cette voix dont il ignorait tout. Une femme, à l'évidence. Qu'importe. Il la ferait payer, elle aussi. Il ouvrit brutalement les portes à double battant vers l'extérieur, de telle sorte à ce qu'elles puissent dans le meilleur des cas cogner sur l'inconnue. Elles allaient payer. Toutes.

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Les portes s'ouvrirent brusquement, et Nabooru eut tout juste le temps de faire un bond en arrière pour ne pas finir assomée. L'une des portes égratina malgré tout son avant bras droit sur la longueur. Rien de bien grave somme toute, mais cela lui fit tirer un désagréable rictus. Cela ajouté à la face inexpressive et dérangée du gars qui sortait avec une fourche entre les doigts. Il n'était assurément pas dans son état normal, titubant à moitié, le visage rougit par la bibine ou un quelconque autre breuvage alcoolisé. Elle trébucha à la fin de son saut, atterrissant sur son arrière-train lourdement, les bras l'amortissant sur le sol afin d'éviter que la totalité de son corps ne se soit retrouvé étalé sur l'herbe sèche. Une deuxième moue se dessina sur la faciès de la rousse qui se frotta le bas dos. L'haleine du type se déversait d'ailleurs loin jusque dans les naseaux de la rouquine qui restait étrangement coite, un sourcil arqué. Une odeur pestilentielle ! Si bien qu'elle toussota légèrement, les effluves lui donnant plus ou moins envie de régurgiter.

Pas le temps de rester ainsi, l'homme était déjà en train de charger avec sa fourche, tel un chevalier en pleine joute. Se défendre n'allait pas être aisé, d'autant plus que les sabres de Nabooru se trouvaient encore à la garde de son étalon, attaché à une demi-douzaine de mètres d'ici. La fourche était sur le point d'embrocher sa proie, et l'esquive n'était plus permise. La Gerudo parvint à se saisir de l'objet en empoignant les pointes de l'immense fourchette. Non sans se blesser d'ailleurs, la main droite avait heurté une pique juste entre le pouce et l'index, ce qui lui fit serrer les dents, mais la fourche était entre ses mains, désormais. Heureusement que l'homme était sous l'emprise de l'alcool, ses mouvements n'était pas des plus nets, mais sa force toutefois bien présente. Aussi retenait-elle du mieux qu'elle pouvait l'ustensile qui n'était pas très loin d'embrocher son visage.


" Qui diable es-tu pour m'agresser de la sorte, mâle ? "hurla-t-elle, haletante.

Elle vit de loin la jeune Marine, rampant, sanglottant, tel un revenant, affreux mannequin martyrisé. Nabooru fut prise d'une colère noire aussitôt. Ses muscles se tendirent une ultime fois pour rejeter la grande fourchette sur la gauche, l'individu saoul avec elle. La chef de la tribu du désert se releva aussitôt pour ne plus être prise au dépourvu, et envoya violemment son pied dans les côtes du jeune homme, accompagnant des fissures osseuses et étouffées.


" Tu as levé la main sur cette gamine, n'espère pas t'en tirer sans petits bobos, mon garçon ! "lui annonça-t-elle tout en tenant sa main blessée, dont le sang avait coulé plus tôt le long de son bras.

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Les veines saillantes traçaient sur son bras autant de sentiers différents. Des sentiers bien vivants, chargés d'un sang lui même alimenté d'une telle dose d'Hypocras qu'il lui était tout à fait impossible de parvenir à comprendre tout ce qui se passait, et même de soulever une partie qu'il n'avait jamais su faire que soulever en temps normal. Pour la première fois de sa vie, Adrian connaissait l'impuissance, et cela le mettait dans une fureur noire. Il n'avait jamais brillé que par sa queue, il ne pouvait accepter qu'on lui retire ce dernier talent. Et en dépit de l'alcool qui polluait son sang, la colère lui offrait une vigueur digne de celles qu'avait connu Malon parfois, dans des moments d'une brutalité avérée. Les doigts de la main gauche – il avait aussi cette originalité d'être gaucher – fermement serrés sur la ferraille qui servait usuellement de fourche, l'autre main poussant la porte de bois au point de s'en faire éclater les veines.

Mais son effort paya, et poussant un râle comme l'eut fait un homme en rut, il envoya la porte frapper la Gérudo situé juste derrière. Il avait entendu une femme frapper et beugler. L'espoir lui était venu que ce soit Malon. Elle aurait su soigner son impuissance, ou il les aurait tuées, Marine et elle. fMais le hasard avait voulu que ce soit une métisse aux cheveux roux et au nez si proéminent qu'on aurait presque pu croire qu'elle engrangeait de l'air gratuitement pour le faire payer un jour. Elle tomba, Adrian envoya son arme improvisée sur son visage dans l'idée de lui percer ses gros yeux dorés si atroces.
« SALOPE ![/b] » Hurla-t-il, bourrin, sans même réaliser qu'il était dehors et que d'autres pourraient l'entendre. Elle eut une réponse. Concise. Et lui, de bégayer : « Je... Je... Je...[/b] »

Le palefrenier la regarda avec des yeux ronds. Qui il était. Il n'avait jamais entendu pareille question. Adrian, le Grand, pardi ! De la part d'une femme du désert en plus..! Et qui osait l'appeler "mâle" ? Il manquait d'exploser de fureur, l'Hypocras le rendant particulièrement agressif.

"JE SUIS PAS N'IMPORTE QUEL MÂLE, EULA GROGNASSE ![/b]" L'alcool lui chauffait les oreilles, et le sang qui lui battait les tempes faisait office de tambour de guerre, le préparant au combat. Au meurtre, même. Réfléchissant à toute vitesse sur une réponse potable à lui fournir, il se souvint qu'aucun homme ne pouvait pénétrer l'enceinte de la forteresse Gérudo, et à l'évidence elle ne savait rien de ses parents. Aussi lança-t-il, fièrement, dans un murmure.. «... Et je suis ton père ![/b] »

Ad' ne comprit ensuite plus rien. Il fut déporté sur sa droite (et donc la gauche de son adversaire), son côté le plus faible. Il s'effondra au sol, comme un faon incapable de marcher. Avant qu'il ne soit debout, un coup de pied l'envoya mordre la poussière à nouveau. Il déglutit avec difficulté. Allonger, même par accident, un ivrogne pareil n'avait rien d'une bonne idée. Les relents de sa dernière beuverie remontèrent, alors qu'il était pris de spasmes violents. La gerbe remontait le long de sa gorge, lui envahissait la bouche.

... Alea Jacta Est ...

Un Dé (D2) est jeté pour déterminer la suite des évenement concernant Adrian, et sa potentielle mort. La première face relatera les conséquences pour lui s'il ne parvient pas à se relever tandis que la seconde énoncera les conséquences qu'il subirait en parvenant à se lever partiellement.

D2 (Dé deux faces) :

Si le résultat est 1 :
Adrian ne parvient pas à se lever, et vomit couché sur le dos. Non seulement l'alcool restitué inonde les lèvres, le menton, la gorge et la nuque, mais la majeure partie retourne de là d'où elle vient : vers l'estomac. A ceci près qu'allongé comme il l'est, Adrian s'étouffe avec son propre vomi qui reprend le chemin des poumons. Sans aide, la mort paraît inévitable. Nabooru dispose du choix d'aider ou non le Palefrenier.
Dans le cas où elle ne l'aide pas, nous déclarerons sa mort dans les posts à venir. Dans le cas inverse, il faudra trouver le moyen de lui vider les poumons, et vraisemblablement de relancer la respiration. Le massage cardiaque n'est pas à exclure.


Si le résultat est 2 :
Adrian parvient à se mettre à quatre pattes, comme le ferait un chien, et recrache tout l'Hypocras volé à Talon. Il est victime de tournis, souffre d'une cotte flottante, et sombre dans l'inconscience.

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Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Puissent les Déesses guider votre destin...

'Dé à 2 faces' :

Résultat :

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L'ivrogne ne devait probablement pas comprendre ce qui venait de se produire. Envoyé violemment puis frappé aux côtes sans vergogne. La rouquine se sentait déjà bouillir mais commença plus ou moins à appréhender la situation. Loin de là fut son intention que de semer la pagaille dans le Ranch Lon Lon, quoique la faute n'était pas de son fait, définitivement. Elle jeta un regard méprisant au cadavre vivant, brutalisé à la fois par l'alcool et par une Gerudo -et pas n'importe laquelle, de surcroît !-. Le pauvre bougre n'avait pas bougé d'un poil depuis sa chute, quelques légers spasmes se firent remarquer sur son corps flasque, puis un son que nul n'appréciait entendre. Le son des entrailles qui remuent, le son d'une matière s'échappant de là d'où elle fut ingurgitée. Il déglutit sur lui-même. Médiocre et misérable comme jamais il ne le fut, à n'en point douter, ses injures s'arrêtèrent, étonnamment. Et d'ores et déjà, Nabooru émit un petit rire, fière d'elle. Il n'avait eu que ce qu'il méritait, après tout ! Toutefois la situation ne sembla pas l'amuser autant que cela. L'homme était sur le dos et commençait à s'étouffer avec ses retours gastriques. La Gerudo savait très bien ce qui pouvait découler de cette situation, et bien qu'éprouvant une méprise tout à fait évidente pour les gens de son peuple envers la gente masculine, elle tressaillit. Le gars allait crever sous peu, et il ne fallait pas qu'elle le laisse ainsi.
Mais un problème subsistait : Nabooru ne savait pas effectuer les premiers soins. Elle se précipita néanmoins vers le jeune homme et effectua un semblant de massage cardiaque, pensant que cela ferait son effet. Hélas. La Gerudo appuyait sur la -ou les- côte(s) brisée(s) plus tôt. Ce qui n'arrangeait strictement rien. Le garçon crachait sa substance épaisse et opaque d'autant plus, accompagnée d'une incroyable masse de sang.

La Gerudo avait les mains pleines de ce sang mélangé à la bile, et autres fragments d'aliments pré-digérés. Ce qui lui procurait une désagréable sensation. Les bras recouverts de ce mélange chaud et visqueux commença peu à peu à lui donner à elle aussi, envie de vomir. Et ce n'est pas le sang qui lui faisait cet effet. Nabooru cessa de massacrer le pauvre bougre plus qu'il ne l'était déjà. Il était clair qu'elle n'était absolument pas douée -ni formée- pour les secours de ce type. Elle se redressa et recula de deux pas, ne sachant que faire. La rouquine regarda encore autour d'elle, espérant trouver une aide dans le coin, autre que celle des quelques cocottes qui batifolaient joyeusement, et des chevaux qui continuaient de hénir.

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Un pincement au cœur fit redresser la fermière dans son lit à l’étage de la maisonnée. Sa main vint étouffer la fin d’un cri de surprise, alors que ses yeux peinaient à s’ouvrir. Ses paupières pesaient des tonnes et elle avait l’impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine. Tremblante, Malon finit par s’accroupir sur elle-même, ramenant ses pieds et croisant ses bras, formant un bouclier humain contre le cauchemar qui l’avait prise.

Où était-il ?

Il ne pouvait avoir tout simplement disparu, comme certaines personnes disaient. Il ne pouvait pas être mort, comme les journaux l’annonçaient presque fièrement. Après tout, n’y avait-il pas ce nouveau général pour reprendre son rôle ? Elle maudissait le monde, maudissait aussi les déesses d’avoir fait de son Link un héros. Ne pouvait-il pas seulement tout abandonner pour venir travailler avec elle au Ranch ? Juste à penser à sa mort, elle serra les dents, avalant difficilement une réalité plausible qu’elle avait du mal à croire. Ou qu’elle ne voulait pas voir, comme une enfant. Aux fils des journées, les nuits s’enflammaient. À nouveau, un pincement la repris au cœur, la réveillant encore un peu plus.

Où était-il ?

La fièvre lui montait à la tête. Elle était dégoulinante de sueur alors que des tambours de guerre martelaient son crâne. Sa robe de nuit lui collait à la peau. Ses cheveux formaient sur son front des serpents rouges. La rouquine resta un moment assise, calmant sa respiration ainsi que les larmes naissantes qui s’étaient mises à couler. Malon s’était mise à fixer ses pieds, toujours enfoui sous les draps.

Elle avait envie de vomir, de tout régurgiter, mais la boule au fond de ses entrailles lui empêchait de recracher ou encore d’avaler quoique ce soit. Son estomac tanguait, comme un navire en pleine tempête. C’est à peine si ses jambes parvinrent à la porter jusqu’au petit bureau prêt de la porte, ou un bol de cuivre l’y attendait, accompagnée d’une vieille guenille et d’un peu d’eau. Pas question de retourner dormir – comme si elle espérait vraiment pouvoir retrouver sommeil après cet épisode – avec cette chaleur.

Où était-il ?

La guenille humide et froide apposée sur son front lui fit un bien de fou. Elle n’hésita pas à la passer sur son visage et la glisser sur son cou. Tout en se rafraîchissant, elle en profita pour faire les cent pas. C’est en approchant de la fenêtre que Malon entendit des bruits peu communs pour un soir de pleine lune comme celui-ci : il lui semblait que les chevaux s’agitaient. Un vite coup d’œil vers la grange et même si tout semblait anodin, son instinct lui disait de ne pas baisser la garde. De toute manière, avec l’épisode du Ranch, elle n’était jamais trop prudente. De plus, Marine était de garde cette nuit, de quoi affoler encore plus la demoiselle. Malon tenait à la jeune fermière comme à la prunelle de ses yeux.

Jetant la guenille sur le bureau, il ne fallut pas bien longtemps avant de dévaler les escaliers, sans réellement faire attention au vacarme qu’elle pouvait causer. Si les chevaux s’agitaient bel et bien, c’était pour une raison. Pas question d’y aller seule. Elle pivota à gauche, empruntant un sinueux couloir bondé de chambres. Malon stoppa son pas se rapprochant de la course devant une des portes qu’elle ouvrit après y avoir toqué deux coups. La chambre d’Adrian. Elle avait vécu de biens différentes aventures avec lui, mais sachant qu’il s’entendait relativement bien avec Marine, il avait été son premier choix pour jeter un coup d’œil à la grange. Elle s’arrêta net devant une porte : celle de la chambre d’Adrian. Elle ne prit pas le temps de toquer.

Vide. Sa chambre était vide.


« Merde … » s’était-elle murmurée en faisant demi-tour.

Ça s’annonçait encore plus mal si Adrian avait lui aussi disparu. Il avait une forte habitude de se fourrer dans des ennuis tous plus improbables les uns que les autres. Et si Adrian avait réellement encore fait une gaffe, il n’y avait que Beranger pour le sortir de là. Sans fermer la porte derrière elle, c’est au pas de course qu’elle traversa le second couloir et littéralement exploser dans la chambre du fermier. Évidemment, le bruit l’avait réveillé. C’est un Beranger tout hébété que Malon tira du lit, lui jetant des explications au visage qu’il saisissait à peine. Si la fermière le traînait dans les couloirs, c’est bientôt elle qui se fit tirer, au fur et à mesure que l’armoire à glace prenait connaissance de la situation.

Ses petits petons foulèrent un sol mouillé sans qu’elle ne sache de quoi il était imbibé. Mauvais pressentiment. Elle espérait juste que ça ne soit pas du sang. À peine venait-elle de traverser le porche de la maisonnée que la pluie ruisselait sur ses membres. Elle entendit Beranger pousser un juron, mais sans le réprimander comme elle le faisait toujours. La porte de la grange était à demi ouverte alors qu’à l’habitude, elle était toujours fermée. Malon se jeta dans l’embrasure, manquant trébucher sur un sceau, mais ses mains s’agrippèrent rapidement sur l’encadré du portique.


« Nabooru, qu’est-ce qu … »

La jeune femme et Beranger se figèrent sur place. L’odeur donna envie à Malon de se vider l’estomac, mais voir l’état dans lequel Marine se trouvait et les chevaux qui menaçaient de la piétiner à tout moment lui donna un élan de courage. Avant de s’élancer, elle donna une claque sur le bras de Beranger pour le réanimer (le garçon d’écurie était comme figé) et l’inviter – ou plutôt, lui ordonner – de s’occuper d’Adrian. La rouquine se précipita devant les chevaux, élevant les bras dans les airs.

« Tout doux. » disait-elle aux bêtes qui, au son de la voix de la jeune femme, se calmèrent d’un cran. Elle chantonnait doucement l’air que sa mère avait composé, tout en reculant pour rejoindre Marine. Une fois celle-ci a portée, la fille de Talon, tout en fredonnant – qui sait pour qui ? -, la prit dans ses bras. Définitivement, la gamine dont les cheveux arboraient tant de reflets châtain-cuivre-blond n’avait pas le droit de la laisser. Marine était comme sa petite sœur. La perdre – déjà qu’elle avait perdu Link – ne la mettrait que dans un état quasi suicidaire et dépressionnaire.

Malon agrippa doucement les épaules de Marine pour la forcer à se lever et marcher (elle avait bien plus l’impression de traîner un cadavre en ce moment) jusqu’à l’entrée de la grange. Elle l’aida à s’y asseoir et rapidement, en regardant son visage, les larmes lui montèrent aux yeux, une fois de plus. Sa main était rien de plus qu’un pâté de chair et d’os, son visage avait été fracassé à plusieurs reprises, violemment. Un vif un regard vers Adrian et elle savait déjà qu’il y était pour quelque chose.


« Qu’est-ce que tu fous, bordel ?! » ragea-t-elle en relevant la tête vers la Gérudo. Nabooru était la seule à n’avoir aucune blessure : que les avant-bras et les mains couvertes de sang et de bile. Elle avait une forte estime pour la femme du Désert, mais Malon était sur les nerfs. Elle sentait son cœur battre dans ses tripes. La fermière s’était relevée pour se mettre face à face à la guerrière.

« Explique-moi … tout ce bordel ! »

Elle manquait d’exploser un peu plus à chaque instant. Sa mère lui avait légué une fougue incroyable, mais le sang de son père avait su contrer ce (parfois) travers d’une tempérance prouvée ce soir la.

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Finalement, Malon était là. Son arrivée ne manqua pas de réjouir la première rouquine apparue sur les lieux en cette nuit aux étoiles invisibles. La lune aussi s'était dérobée, masquée par un quelconque nuage. Il n'y avait là que la quelque demi-douzaine de torches apparentes du ranch accrochées aux bâtisses pour servir d'éclairage. Lumière toutefois amplement suffisante pour distinguer chacun des détails de cette scène de crime qui venait d'avoir lieu. Et enfin, enfin le calme revint lorsque les chevaux se turent. Ce qui ne fut malheureusement pas de longue durée car la fermière avait perdu son sang-froid, ce qui était tout à fait normal. Quant à l'autre homme, bourru, il semblait à la fois dangereux comme un ours, craintif comme un porcelet... et fatigué comme on ne sait quel Goron ayant fait une trop grande consommation de roches volcaniques et ayant roulé, roulé, roulé...
C'est aussi l'impression qu'éprouvait la femme du désert dans son corps. Un remue-ménage parmi ses organes qui lui suppliaient d'expédier son dernier repas afin de le rendre à la nature. Il n'en fut rien.
Pour la première fois, elle vit son amie en colère, ce qui lui fit plus ou moins quitter cet état maladif qu'elle avait contracté quelques secondes plus tôt. Si Nabooru n'avait pas songé demander à Malon de rentrer d'abord afin de parler au calme le plus complet, elle n'aurait pas pris autant de temps pour formuler sa réponse. Cette idée ne fit que lui traverser l'esprit, tout comme le vent chaud traversant calmement sa fenêtre. Mais Nabooru redescendit sur terre bien rapidement.


"Oh là, ne monte pas sur tes grands chevaux, chérie. Je vais tout t'expliquer." dit-elle simplement en lui faisant signe de deux mains ensanglantées pour que la jeune femme se calme. L'état de la guerrière des sables était déjà bien meilleur, ses nausées avaient complètement disparu avec l'arrivée des deux autres protagonistes. "Bon... je dois aller voir notre amie la blonde au château. Et c'est ici que j'ai pensé faire une halte. Toutefois, il semblerait que tes employés aient eu quelques problèmes entre eux. Ce type détestable ne semble pas dans son état normal, il a fracassé cette gamine et une fois sa besogne accomplie, il s'en est pris à moi. Une chance que l'alcool lui ait retourné l'estomac, sans quoi je me serais chargé de le faire." elle marqua un temps d'arrêt. Probablement pour que Malon puisse prendre le temps d'interpréter tout ceci. Puis elle continua. "Mais sois rassurée, les seuls coups que j'ai pu lui porter n'étaient que de l'auto-défense, et je ne voulais pas finir dans le même état que la petite. Surtout si c'est un... mâle qui me fait ça !"

Effectivement, Nabooru n'était pas ici dans un but belliqueux, ce qui serait absurde étant donné l'amitié et la sympathie qu'elle éprouve envers les propriétaires du ranch. Elle était exténuée d'ailleurs, et aimerais beaucoup se reposer après son long voyage. Elle savait que la nuit serait courte, si Malon acceptait de lui offrir le gîte. Car c'est au petit matin que la maîtresse des Gerudos souhaitait se rendre au château royal.

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    Chérie ? Ah ! Par les Déesses, Malon n’était certainement pas la chérie de Nabooru ! Mauvais usage d’un appréciatif de la part de la Gérudo. Son visage s’était crispé un peu plus alors que ses poings se refermaient. Elle n’avait point l’intention de frapper la jeune femme : elle avait eu sa dose de sang et de gerbe pour la nuit. Malon était accrochée aux lèvres de Nabooru et devenait impatiente d’entendre les explications.

    Notre amie la blonde du château ? Jamais Malon n’aurait-elle eu le culot de parler de la Princesse Zelda ainsi. Elle était loin d’être une simple blondinette : c’était une souveraine aimante qui aidait son peuple du mieux qu’elle pouvait, et la fermière lui levait son chapeau bien haut. Béranger releva la tête lorsque Nabooru traita Adrian de « type détestable ». La colère s’était lut sur son visage (bizarrement, car Adrian était très peu apprécié au Ranch) et Malon tendit la main dans sa direction : qu’il reste calme, ils n’avaient pas besoin d’une autre baston. La jeune fille lui fit un signe de tête, lui disant d’emmener Adrian ailleurs, lui prodiguer les soins nécessaire, maintenant que son état semblait stable. Il s’exécuta, comme il le faisait toujours quand Malon lui demandait quelque chose.

    L’alcool ? Adrian avait dû voler pour une énième fois la réserve d’hypocras de son père. Elle l’y avait déjà coincé, bien bourré. Mais qu’il ait frappé Marine, c’était une première, et Malon s’organiserait certainement pour que ce soit aussi la dernière.

    La rouquine s’éloigna de quelques pas de la guerrière tout en écoutant ses derniers propos. Ses yeux se posèrent sur la pauvre Marine, en pleur. Son cœur se déchira à voir sa tendre amie dans cet état. Pour seule réponse, Malon expira : que pouvait-elle dire ou faire de plus ? Le mal était déjà fait, et l’état de Marine empirait. Elle faisait complétement confiance à Béranger pour s’occuper d’Adrian, quoiqu’elle n’allait pas s’empêcher d’aller voir comment il s’en sortait. Elle aurait deux mots avec lui, après qu’il se soit remis sur pied.

    Feu-Follet semblait fortement agité. Quelques pas lui suffirent pour distinguer sa robe brûlée. Son cœur se serra ainsi que ses entrailles : la vue de la blessure lui avait soudainement transmis la douleur de l’équidé. Comment une chose si horrible était survenue ? La jeune fille s’approcha de l’animal, qui recula immédiatement dans son box. Malon chantonna l’air d’Epona. La bête piaffa avant de se laisser approcher.


    « Je préfère oublier cet épisode. » finit par articuler Malon, caressant les naseaux de Feu-Follet. « La nuit n’est pas finie. Tu peux toujours passer une nuit dans l’une des chambres, mais ça ne sera pas gratuit. » s’enquit-elle d’un ton morne, abandonné de sa jovialité.

    La fermière glissa du box et se dirigea dans une petite armoire de bois. Elle l’ouvrit et en sorti un bocal à moitié plein d’un onguent couleur crème. Malon retourna auprès de l’animal blessé et appliqua la mixture sur la brûlure, sans arracher quelques hennissements de douleur de la part de Feu-Follet.


    « Sinon, tu peux dormir dans l’étable, sans charge. Mais il faudra décamper rapidement le lendemain matin : mon père n’apprécie pas que je laisse des gens dormir gratuitement sur nos terres. »

    L’onguent appliqué, Malon rangea le bocal dans son armoire et revint vers Nabooru. Au moins la crème soulagerait-elle l’animal jusqu’au petit matin : Marine était plus pressante.

    « Surtout que s’il te voit, il attribuera les troubles de cette nuit sur tes épaules. Ne va pas croire non plus que je te crois totalement dans cette histoire, mais pour l’instant je n’ai que ta version. »

    Pourtant, Nabooru lui avait sauvé la vie par deux fois au moins. Mais l’histoire la chicotait trop, des détails lui échappait, et elle ne pouvait réellement juger. Si une partie d’elle avait voulu renvoyer la guerrière du Ranch LonLon, sa trop grande générosité l’avait facilement emportée. Malon se glissa jusqu’à la porte et se saisit de Marine (du mieux qu’elle le pouvait, sans blesser la pauvre fille). Il ne lui manquait que la réponse de la Dame du Désert pour filer s’occuper de Marine, aussi molle qu’un cadavre. Elle semblait avoir perdu connaissance.

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Dubitative. Malon ne la "croyait pas totalement" ; cela ne manqua pas de vexer la rouquine deuxième du nom, un tantinet. Mais elle décida de passer outre, pour une fois. Son caractère enflammé n'avait pas pris le dessus, étrangement. Autant ne pas insister et remuer le couteau dans la plaie, de toutes façons. Car la blessure de la fermière est bien assez profonde comme cela. Pourtant, la confiance régnait entre les deux. Peut-être que la fermière était vraiment trop en colère et aussi assez désorientée par la scène macabre des lieux. Il fallait avouer que cela devait sans aucun doute lui rappeler de mauvais souvenirs tels que l'attaque du ranch, pour ne citer que ça. Et puis, qui avait réellement confiance en la moindre Gérudo, si ce n'étaient les Gérudos entre elles ? Personne. Des êtres bien fourbes que voilà, et intelligent est l'homme qui refusera l'avance d'une femme du désert... ou bien frigide.
Les phrases de Malon se répétèrent dans l'esprit de Nabooru, puis finirent par se réduire aux quelques mots clés : nuit, chambre, étable, décamper...
Certes.
La (feu) Sage de l'Esprit n'avait guère l'envie de passer la nuit auprès des canassons encore quelque peu agités malgré la voix rassurante de leur éleveuse. Heureusement que son propre cheval était attaché au décor, lui aussi. Sans quoi il aurait certainement décampé on ne sait où. Nabooru se mit alors à sortir un rubis rouge de la petite bourse de cuir qu'elle portait sur elle, chose rare car elle ne transportait d'habitude pas le moindre rubis. Hormis ceux qu'elle dérobait. Toutefois, ces rubis-ci furent apportés volontairement dans le but de payer sa nuit, ainsi qu'à manger pour demain, à la place.


"Voilà un rubis rouge, cocotte. C'est plus que le prix d'une nuit, je crois..." La Gerudo s'interrompit une seconde ou deux et sortit deux rubis bleus supplémentaires. "... et voilà pour le dérangement occasionné." termina-t-elle sur une note un peu plus grave, désolée.

Là n'était pourtant pas son genre. Pas du tout même. Nabooru compatissait pour son amie, pour Talon et pour les autres personnes travaillant ici. Pour elle, venir en aide à une amie était chose qui valait de l'or, et peut-être plus que tout celui qu'elle cachait dans sa forteresse. La rouquine se sentait plus que responsable de ce qui était arrivé, bien qu'en réalité, les deux crimes ne soient aucunement de son fait. Tous avaient pour coupable l'alcool à forte dose. Un malfaiteur décidémment omniprésent.


"Je ne chercherais pas à démentir ton avis, ma grande. Et je ne chercherais pas non plus à me défendre. Je ne suis pas venue pour ça ! Tes employés sont bien braves, mais il faudrait surveiller leur consommation d'alcool, néanmoins !" Reprit-elle avec son entrain habituel et en effectuant ce clin d'oeil ravageur que ses conquêtes connaissaient si bien.

Elle n'avait plus qu'à remettre les rubis à Malon et prendre le chemin des chambres.
"Merci pour ton hospitalité." C'était certainement le mot qu'il manquait.
Demain, une longue chevauchée l'attendait. Plus courte que la première moitié du chemin, encore fallait-il qu'elle ne croise guère trop de monde ou de monstres dans la plaine au cours de son voyage.
Le vent d'ouest la portera à destination.

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