Posté le 10/12/2013 23:23
La dame bleue parue outrée par la manière dont l’avait abordée la nouvelle prêtresse en l’appelant « sœur ». Et pourtant, elle n’avait fait que dire la vérité car un même sang coulait dans leurs veines ; ce même sang, issu de la rivière céleste, qui parcourait le corps de tout être vivant sur cette terre. Les hommes oubliaient souvent qu’ils étaient tous les enfants des Créatrices et tous égaux devant Elles. Dans le bon sens comme dans le mauvais. Les hommes aimaient oublier quand cela les arrangeaient. Mais elle ne négligeait pas cela… Un instant, le souvenir d’une main posée sur son épaule, éveillé par l’encens et le calme du Temple symbole du Temps qui passe, qui fuit, l’effleura comme le souffle d’un vent doux. Mais il s’estompa à nouveau dans le néant, effacé par une voix sèche et piquante. Une voix qui transperçait, blessait sa cible si elle le voulait. Une voix dont Helrym devina aisément, d’après certaine rumeurs qui circulaient au couvent, la propriétaire ;
« La nouvelle prêtresse de Din, je présume…J’ai deviné votre identité car j’ai cru vous entendre tutoyer mon aveugle de Sœur. Seule une personne de notre rang ou de celui du Pontife pourrait s'octroyer le droit de le faire. »
La Prêtresse de Farore, Déesse du courage.
Ainsi, les trois avatars étaient à nouveau réunies, comme autrefois… On aurait pu faire trio plus différent, et pourtant semblables. Force, courage, sagesse. Feu, vent, eau. Tout se dont la vie avait besoin pour s’épanouir, et pourtant contraires. En se jour, à la porte du Saint Royaume, elles étaient réunis. L’air était lourd autour d’elle, l’atmosphère pesante. Le temps semblait retenir son souffle.
Nul hasard à leur réunion bien entendu : tout cela était prévu, calculé sur la toile du destin. Flora intervins alors à son tour :
« J’ignorais que les prêtresses étaient élues au berceaux maintenant. Le Saint Pontife devait être désespéré pour choisir une enfant. »
La Fille de Feu tourna vers sa sœur un regard pas plus expressif que celui, mort, de la Prêtresse de Nayru. Que son âge pose problème aux gens, elle s’y attendait, tous aveugles qu’ils étaient. Mais elle aurait préférée un peu plus de compréhension de la part de la Sagesse... les stigmates qu’elle portait à présent dans le dos l’élançait encore. Ils étaient la preuve même que le Pontife n’était rien de plus qu’un vieillard acariâtre, accroché désespérément au pouvoir. Mais le moment n’était pas venu d’exposer ses pensées, pas encore, car l’autre reprenait, répondant enfin à sa question :
« Mon rôle dans cette ère ? Mais c’est le même que le tien, Force : mener le peuple sur la voie qu'à tracé Nayru pour lui. Je suis une, parmi les bergers qui guident les brebis en ces temps troublés. »
Une bergère ? Oui, c’était une réponse acceptable. Au moins sa Sœur voyait-elle la route. Elle n’était donc pas une usurpatrice. Bien.
Il ne faut croire qu’Helrym n’avait pas de respect pour ses Sœurs ; au contraire, c’était les humaines qu’elle respectait le plus, avec le Passeur. Elles étaient ses ainées, Sage et courageuse. Cependant, il y a souvent un fossé entre l’esprit et les actes de cette enfant. Elle ne souhaitait pour rien au monde être l’ennemie de ses Sœur. Elle aurait préférée qu’elles soient unies pour guider les hommes vers leurs voies, loin du despotisme de l’Eglise. Elle secoua son épaisse chevelure brune, et dit :
« Guider les égarés vers le chemin que les Déesses leurs ont tracées… cela est notre indéniable ouvrage, chacune à sa manière cependant. Nous pourrions le faire ensembles, mais je crains que ce ne soit possible. Faites abstraction de mon âge, il n’a d’importance aucune, car mon identité même n’a plus lieu d’être dès l’instant où je sers Din. »
Un cours silence s’installa, avant que la Dame verte n’aborde sèchement l’homme dont elle avait oublié la présence. Des péchés, il en avait certainement sur la conscience car son regard et sa manière même avaient quelque chose de coupables.
« Peut être que cela ne nous concerne pas mais les Déesses, si. Face à elles, dit tout… détrompe toi cependant, nous sommes mortelles aussi bien que toi. »
Une sœur à la mine effarée s’approcha alors du trio et de l’homme, demandant conseil, mais Helrym haussa imperceptiblement ses légères épaules, et porta ses vides yeux marron sur la prêtresse de Farore ; Le vieillard pouvait bien venir, elle n’allait pas rester encore bien longtemps…
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