"As tu lu ce parchemin? Que dit il?"
Lliude ne répondit pas tout de suite. Il préféra prendre quelques secondes pour agrandir le sourire sur son visage afin de rendre les choses plus théâtrales. Car ce qui allait suivre était tout sauf commun...
"Bien sûr que je l'ai lu..."
L'hylien plongea alors sa main dans une des sacoche qui entourait sa taille et en sorti une boite en métal fermée par d'innombrables nœuds de couleurs pourpres. La particularité de ces noeuds était qu'ils étaient fait de mailles et non d'une simple ficelle. De plus, la couleur pourpres qu'ils arboraient n'était pas ordinaire; elle brillait étrangement.
"Cette fine maille est destructible seulement si quelqu'un la frappe avec assez de force pour la couper, mais le coup détruirait également la boite et son contenu. De plus, elle est insensible a la magie, donc il faut défaire cet amas de nœuds a la main. Les gens s'énervent facilement contre les nœuds et le moindre faux pas rend la boite impossible a ouvrir, contrairement aux serrures qui sont plus simples et plus... attendues."
Lliude s'attela a défaire les nœuds qui parcouraient le contenant de métal. Il prit quelques longues minutes pour tout défaire, puis enfin il ouvrit le réceptacle, sous l'oeil du démon qui, pensait l'hylien, devait être agacé de toutes ces formalités... Mais c'était en connaissance de cause que toutes ces précautions étaient prises. Dans la boite se trouvaient deux parchemins roulés ensemble, et attachés par un brin de tissu noir. Le métamorphe prit les parchemin, retira le tissu et les déplia soigneusement. On pouvait distinguer des lettres finement ouvragées sur le papier jaunit. Ce n'était pas de l'hylien, mais des lettres d'une autre contrées, une autre langue en somme. Lliude se tourna vers son ami et déclara:
"C'est du Cyrodiilien ancien. Ce type en savait surement plus sur mon compte qu'il ne voulait le dire. Je vais te faire la lecture."
CHRONIQUES D'ACEDUS AGGRIPA
I- Recherches et histoire de Cyrodiil
Si jamais vous avez ces parchemins entre les mains, c'est que je suis plus de ce monde. Cela fait des années que je cherche sans relâche à séparer l'espace et le temps... Et enfin je pense avoir trouvé la solution! Tous mes pairs m'ont roulés dans la boue et m'ont fait passer pour un rénégat, un marginal de la société, un hérétique... Mais je ne les blâme pas, il n'ont pas d'importance pour moi. Avec le résultat de mes recherche, j'aurais pu changer le monde a loisir, faire apparaître ce qui avait disparu depuis des dizaines, des centaines, voir des milliers d'années... Pourquoi séparer le temps et l'espace me direz-vous? La réponse est d'une simplicité enfantine: afin de faire apparaître ce qui appartient au passé dans le présent, ce qui appartient au temps dans notre espace, ou faire disparaître ce qui est dans notre espace dans un autre temps. Mais il me manque certaines choses pour finaliser mon projet... Et dans cette époque troublée qu'est la mienne, je ne peux me permettre de laisser ma création entre de mauvaises mains. C'est pourquoi j'ai décidé de cacher mes notes et mes travaux en une terre de paix, pour éviter que la corruption des hommes ne s'en empare.
Si j'ai décidé de m'attaquer a ces recherches, ce n'est pas pour conquérir des terres, mais pour rendre l'éclat perdu de ma nation... En faisant surgir de ses cendres la tour de Bordeciel.
La tour de Bordeciel fut une tour gigantesque construite sous l'empereur Uriel III, un homme éprit de science et de savoir. Cette tour était le symbole du savoir qui était un réceptacle de toutes les connaissances acquises sur le monde, mais également un lieu de travail pour les savants et les chercheurs du pays où des choses merveilleuses se déroulaient. Durant dix ans, Cyrodiil connu son age d'or. Mais l'or laissa la place au sang quand le malheureux gouvernant se fit assassiner par des opposants politiques qui placèrent alors Tiber IV sur le trône, un homme n'ayant aucun don pour la politique, avide de jeux et de femmes. Afin de ne plus avoir a intervenir dans les affaires d'Etat, il délégua son pouvoir sur un conseiller, Ymir. Ymir était un ancien alchimiste qui ne voyait pas la tour d'un bon oeil. Pour lui, cette ouvrage signifiait la fin d'un peuple facilement manipulable car a présent instruit. Pouvant faire ce que bon lui semblait dans l'ombre du nouvel empereur, Ymir convoqua l'Ordre, un organisme religieux influent pour leur proposer une offre sans précédent: s'il investissaient la tour, celle-ci serait a eux, et l'Ordre serait proclamée religion d'Etat.
L'Ordre se décida rapidement et tenta d'acheter les alchimistes. Bon nombre répondirent présent a l'offre, voyant une occasion d'avoir plus d'argent pour eux que pour leur recherche, car certains aspiraient a autre chose que la recherche. Pour le reste des effectifs qui avaient refusés, ils envoyèrent alors le gros de leur troupes durant la nuit pour s'infiltrer dans la tour et tuer les alchimistes qui ne décidaient pas de se rendre. Cette nuit fut appelée la nuit des longs couteaux à cause du nombre effarant de mort durant cet évènement macabre. Comme convenu, l'Ordre s'installa dans la tour. Mais ce que Ymir ne savait pas, c'est qu'il avait condamné son pays... Au sein de l'Ordre, deux factions se distinguèrent: Les Asuréens qui vénéraient Akatosh, et les Théluriens, obsédé par Mara, la mère noire. Une scission s'opéra entre les deux factions: les Asuréen gagnèrent les étages les plus élevés pour être proche du ciel et les Théluriens les bas-fond de l'édifice pour être proche de la terre. Au début, les deux factions habitait en harmonie, mais plus le temps passa, plus les tensions se développèrent, et les Théluriens décidèrent d'utiliser les alchimistes pour concevoir une nouvelle forme de puissance et imposer leur culte tandis que les Asuréens se mirent a continuer la construction de la tour pour se rapprocher du ciel.
Ce fut ainsi qu'apparurent les premier nécromants. Le lieu était propices aux expérimentations sur les morts, car il était chargé de crimes et de sang; et les informations ne manquaient pas, étant donné que la recherche et le savoir était la fonction première de la tour. Quand le moment fut venu, les disciples de Mara décidèrent d'éliminer les Asuréens qui n'avaient visiblement pas leur place dans leur monde. Ceux-ci était trop illuminé par leur mission divine et leur but illusoire pour se rendre compte de ce qui se passait dans les bas-fonds. De plus, ceux-ci imposaient leur culte en se faisant passer pour des dieux vis a vis de la population qui devait alors se plier a leurs exigence. Ce fut la première bataille entre la lumière et les ténèbres, entre des Asuréens fanatiques et obsessionnel et des Théluriens assoiffés de pouvoir. La tour devint alors un champs de bataille sans précédent, ainsi qu'un lieu de mort et de désolation... Elle avait perdue son âme, et la connaissance et le bien avaient laissés place au sang et a l'avidité... Pourquoi? Pour pouvoir être des divinités, l'un cherchant a se rapprocher des nuages pour défier des dieux auxquels ils ne croyait plus vraiment, l'autre en manipulant la vie et la mort.
Un jour, la tour s'écroula sans crier gare, tuant tout ses occupants jusqu'au dernier, et Cyrodiil subit une des pires vague de peste de toute son histoire. Le pays fut accablé de tous les maux. Etait-ce les dieux qui trouvaient que ces hommes qui osaient les défier devaient disparaître, ou était-ce tout les maux que la tour a du subir, toute cette magie corrompue comme le cœur de ses habitants qui lui avait fait atteindre son point de rupture et avait fait s'échapper cette magie noire sur le pays? Quoi qu'il en soit, ce fut le début de l'Ere Sombre, une ère qui scella le destin des hommes de cette contrée, et qui les divisa en tribus ayant chacun leur règles et leurs ambitions...
J'ai été un des témoins de l'age d'or, et je faisais partie de ces alchimistes corrompus qui ont vendu leur âme au plus offrant. La destruction de l'Ordre m'a rendu ma liberté, mais je ne peux pas vivre avec cette faute terrible, celle d'avoir vendu mes frères, d'avoir provoqué la perte de ma nation... C'est pour cela que j'ai entreprit de trouver un moyen de changer les choses afin que toutes ces horreurs soit oubliées, que le peuple de Cyrodiil soit enfin soudé. Pour cela, il faut reconstruire la tour, et trouver un homme suffisamment fort pour qu'elle puisse garder son intégrité.
Le premier parchemin se terminait là. Lliude se tourna vers Altaranth et s'écria avec une excitation visible sur son visage:
"J'ai fait quelques recherche sur cette fameuse Tour de Bordeciel... Bordeciel et l'appellation "locale" de l'édifice, mais il est plus connu sous le nom de tour de Babel!"
Le jeune homme saisit alors le second parchemin et le tendit a son compagnon. Celui-ci comportait des écritures, mais aussi des schémas.
"Je n'ai pas réussi a lire ce parchemin-ci. Les caractères sont différents, on dirait qu'une autre langue a été utilisée."