Posté le 04/10/2010 20:35
[HRP : Je suis vraiment inexcusable, j'ai eu quelques contre-temps IRL, mais ça n'explique pas vraiment la qualité proche du zéro de ce post ; désolée >>]
Le visage marqué par une totale indifférence, Syrma observait Astre qui ne se gênait pas non plus pour le détailler ouvertement ; il n'eut de ce fait pas à s'inquiéter d'être pris pour un enfant, le rédacteur en-chef ne pouvant pas être plus crédule qu'il n'en donnait l'air, ce qui, en soi, est assez ironique comme phrase.
Une sensation terriblement désagréable flottait dans l'air, quoique le kokiri se doutât que l'aura malsaine de son vis-à-vis en était la cause. Ce dernier mit d'ailleurs un certain temps à répondre à l'interrogation du garde royal qui ne s'impatienta aucunement. Il n'avait pas besoin d'une réponse et s'il en attendait, c'était parce que des aveux seraient largement souhaitables. Après tout, très rares étaient ceux qui arrivaient à faire passer le meurtre inaperçu, ou plutôt devrait-il dire inentendu car la vision qui s'était offerte à lui quelques moments plus tôt était des plus spectaculaires. A cette pensée, son visage s'assombrit un instant ; c'était presque la signature des Profondes Ténèbres, et plus que jamais, il était convaincu d'être en face du coupable, quoique cette perspective ne fût pas des plus rassurantes.
-Petit homme, que fais-tu donc à cette heure-ci ? Tu sais…
Le chevalier l'écouta patiemment, voyant clairement de la provocation dans les propos du jeune homme ; il avait beau avoir l'intention de répondre, il préférait toujours laisser les autres débiter leurs paroles sans intelligence pour mieux avoir le dernier mot. L'interruption de la phrase ironique de l'écrivain sonna comme une anomalie aux oreilles du pantin qui comprit que le ton mielleux que l'autre employait allait bien vite changer, chose qui a priori ne l'importait que très peu. Les lèvres du brun s'étirèrent imprévisiblement dans un large sourire jusqu'aux oreilles, accompagné par des gestes témoignant de son excitation grandissante, au point que le kokiri craignit un instant que l'écrivain ne se jette sauvagement sur lui sans préavis, accusation qui ne pouvait que lui seoir, après l'épisode des quatre ivrognes.
-Un garde royal ! Ils vont les chercher à l’école, maintenant ? Que me veux-tu, demi-portion ? Je sais bien que je vous ai légèrement critiqué (Il sourit à ses mots) dans ma dernière édition, que je me suis plus ou moins déclaré comme compatriote du Seigneur Ganondorf, mais… il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte, n’est-ce pas ?
La dite demi-portion resta silencieuse, presque perplexe par l'attitude de l'autre personne ; Ses orbes, complètement éteintes la minute d'avant, brillaient maintenant d'une lueur étrange, effrayante.Il s'agissait presque d'une démence dans ses yeux, une sorte de folie destructrice que l'on ne ressent qu'en étant complètement perverti par Ganondorf. A ce constat, le kokiri fronça sévèrement les sourcils, observant dans les moindres détails l'autre qui éclata d'un rire clair, obligeant le châtain à réprimer de justesse un frisson de dégoût. Les yeux posés sur l'insigne des Chevaliers du Phénix, fièrement exhibé, il continua en tout sarcasme.
-Quelle charcuterie ? De quoi parles-tu ? demanda-t-il en fronçant exagérément les sourcils. S’il y a un meurtre, c’est peut être tes collègues un peu bourrés qui ont dû se montrer, brillants comme des étoiles, et tabasser quelques mécontents. Sur ce, je crois que je vais te laisser, car ta présence, si infime soit-elle (Astre continue à sourire) me gêne.
S'il avait été capable d'un sourire, il en aurait eu un de collé narquoisement au coin des lèvres, une réaction sûrement insensée si l'on ne comprend le clair message qu'adressait le rédacteur en-chef du Journal d'Hyrule, une reconnaissance implicite des faits car il était le seul garde à cet endroit, et quand bien même il ne le serait pas, une situation telle que le brun l'avait décrite pouvait-elle être vraisemblable ? Le sang-froid et la précision employée ne pouvaient définitivement pas appartenir à une personne ivre. D'ailleurs, l'écrivain ne tarda pas à lui tourner les talons, mais à peine eut-il le temps de faire quelques pas que la compagnie qui l'importunait tant revint irriter ses yeux pétillants de sadisme. De quelques mouvements brusques et vifs, il refit face au ténébreux, croisant les bras sur son torse et soutenant sans mal le regard de l'autre.
-Même sobre, une telle précision de découpage n'est digne que d'un aliéné comme vous, Monsieur le rédacteur en-chef.
Comme par provocation, il insista à bien articuler sa dernière phrase, fixant avec insistance les manches du brun qu'il avait accidentellement soulevées en passant à ses côtés et instinctivement, il resserra sa prise autour de son arme, sentant que l'envie meurtrière du jeune homme le prenait pour cible. Une lueur fugace de défi passa dans son regard lorsqu'il croisa celui plein de cruauté d'Astre, s'éteignant aussitôt pour laisser une pure froideur s'installer dans ses orbes bleues. Syrma eut un mouvement de recul en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire de ce fou ; ce qu'il avait sur son bras ressemblait en tout points à l'emblème de la guilde du Mal, ce qui impliquait une tonne de choses pour lesquelles le garde royal ne pouvait finalement pas le laisser partir ainsi.