Posté le 18/01/2011 08:35
[Il s'agit ici d'amorcer la relance du personnage dans le rp; celui-ci est libre, mais si on pouvait éviter la baston ça m'arrangerait, merci =)]
Après toutes ses aventures, l'Hylien était planté au centre de la place du marché. Il savait qu'il avait été absent, quand le peuple avait eu besoin de lui.
Les choses avaient changé. A commencer par l'expression gravée sur le visage des Hyruliens qu'il avait croisé jusqu'à lors, traversant la plaine. Sur ces visages, les sourires joyeux s'étaient éclipsés, laissant place à des airs inquiets, graves, et sinistres. C'était le premier détail qui l'avait choqué. Il pensait avoir vaincu Ganondorf. Il le pensait banni. Prisonnier à jamais -ou du moins pour l'éternité- d'un espace-temps scellé. Et bien qu'en son fort intérieur, il avait toujours été conscient de la réalité de la chose, il s'était, depuis longtemps -trop peut être- voilé la face. La vérité l'effrayait, voila tout. Ironique, pour le champion du courage, n'est-ce pas ?
Les guerriers s’entraînants à la plaine se faisaient eux aussi plus nombreux. Parfois, le nom du Malin, jeté dans la conversation, laissait un froid, et le temps semblait s'étirer, tout le long de ces longues minutes, où plus personne n'osait prononcer un mot. Mais Link ne connaissait pas ça. S'il l'avait vaguement entre-aperçu, ou tout du moins compris, il était resté trop longtemps à l'écart pour pouvoir juger avec objectivité de la situation. D'ailleurs, il était encore à l'écart, pour le moment.
Entouré d'une grande cape d'un brun clair, couleur sable, qu'il avait déjà utilisé, lors de ses visites chez les Gérudos, il ne voyageait pas incognito, mais presque. Et il constatait l'étendu des dégâts qu'il avait lui même causé, en vivant ainsi reclus, et laissant le peuple seul. Il lui fallait remédier à ça.
Où qu'il aille, son regard croisait de la déception, de la peur, de l'angoisse. Si les gens n'étaient pas encore terrifiés, beaucoup d'entre eux n'allaient pas tarder à l'être. Sur la place du marché, autrefois espace cosmopolite, d'échange, où se rencontraient les différents Hyruliens, pour échanger des banalités, vendre leurs marchandises, ou encore tout simplement contribuer à la vie de l'endroit, les visages s'étaient durcis, refermés. Les étrangers ne semblaient plus aussi désirés qu'avant.
Çà et là, des travaux de reconstruction -quoique en grande partie terminés- s'organisaient. Un homme, sur son toit, posait des tuiles, remplaçant les dernières manquantes, ou brisées. Un autre, fixait avec tristesse un tas de décombres, vestige du travail de son aïeul, balayé par une main puissante, forte, cruelle, injuste. A ses côtés, ce qui semblait être un proche, l'invita dans une nouvelle demeure, toute proche.
Par endroit, les murs avaient noircis, brûlés par la morsure rageuse des flammes, s'attaquant à tout sans exception. Si la plupart avait été repeints, d'autres restaient marqués.
Seul le château semblait encore touché. Même si le travail fait était considérable, le Héros n'eut pas beaucoup de mal à distinguer une césure au niveau de la tour, là-bas, sur laquelle son regard restait figé. Il avait successivement, par le passé, protégé -ou tenté de protéger-, puis envahi la forteresse. Mine de rien, il commençait à la connaitre.
Bien que déjà certains de la réponse, il ne résista pas, et fit deux pas en avant, pour aborder un commerçant des rues, prêt à vendre et acheter n'importe quoi. Il devait savoir ce qui s'était passé, durant le passage où il avait comme abandonné le Royaume.
"Bonjour à toi, commerçant !" Commença-t-il alors que déjà celui-ci le regardait d'un oeil méfiant, inquisiteur. "Dis moi, que s'est-il exactement passé, ici ? "
Link observa le jeune homme, qui passa subitement de méfiant à furieux. Une telle question le mettait hors de lui.
"Serais-tu stupide, Hylien ? Le Malin nous a attaqué, idiot ! " Cracha-t-il, avant prendre ses affaires, et de partir continuer son commerce ailleurs, tandis que le Héros restait sans réaction, impassible en apparence. C'était donc vrai... Il ne pouvait plus se voiler la face. Il n'avait plus le droit, désormais.