D'écus et de rubis [Premier post pour PdN] [Libre]

Chronologiquement parlant, le combat pour le deuxième sceau est déjà terminé depuis quelques jours !

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On était bien loin de sa première sortie de l'enceinte du Château. Aujourd'hui, personne pour le reconduire au vu et au su de tous les Veilleurs qui gardaient les abords du Palais comme de la Forteresse. Ces mêmes gardes qui n'avaient pas hésité a le jeter quand il n'était qu'un gamin s'écartaient solennellement et respectueusement dorénavant. Pourtant, il lui paraissait évident qu'il était bien plus méritant enfant qu'il ne pouvait l'être désormais.

Il les regardait s'éloigner, décroiser leurs lances quand il passait. Il les entendait s'échanger quelques mots rapides, le concernant. L'Hylien aurait préféré passer toutes ces arches en se bouchant les oreilles et les yeux bandés. Que ne lui manquait ce Masque de Pierre qui lui permettait de devenir aussi inintéressant qu'un caillou, et donc invisible ! Les mots qu'avaient ces Hyliens, les regards qu'ils pouvaient lancer... Tout se muait en véritable coup de poignard. Il avait l'impression d'être saigné à blanc à chaque fois que des yeux emplis d'espoir se posait sur sa vieille carcasse. La désagréable impression d'être le seul à savoir une réalité que tous s'évertuaient à ignorer. Il n'était pas un sauveur. Un bon bretteur, soit, mais il fallait plus qu'une épée pour faire un héros. En revanche, il avait la certitude d'être un fieffé menteur.

L'Enfant des Bois passa une porte de pierre. Puis une autre. Vint la troisième, suivi d'une quatrième, dernière et unique. Il avait quelque intuition quand à leur signification. Flash ineffable d'un jadis perdu et effacé des mémoires des plus au courant des doyens. Et si la Trinité n'avait pas toujours été Tricéphale ? Il lui semblait revoir cette immense statue d'une femme aux ailes d'ange et à la lyre d'or. Une épée sacrée plaquée contre sa taille, et d'immenses oiseaux fendant sur les cieux.

D'instinct, le Fils-de-Personne leva la tête vers ce ciel qu'il lui plairait d'explorer. Un soleil hivernal frappa son regard, l'éblouissant. Les nuées étaient interdites aux mortels. Sa main se plaça en visière pour lutter contre la lumière vive à mesure que ses yeux ne parcouraient les vastes étendues bleus. Etait-ce ça ; la liberté ? Sans doute. Cependant, ça ne fut pas la question qui lui traversa l'esprit. Encore, toujours, pour jamais, les origines. Il le savait mais avait du mal à s'y résoudre, il lui était interdit de savoir d'où il venait.

La silhouette de la Grand-Place se dessinait un peu plus précisément à chaque pas. Autrefois, il aurait pu dire qu'il connaissait la Citadelle d'Hylia aussi bien qu'il était possible pour un homme de connaitre son épouse. Cela n'était plus vrai depuis le jour ou Ganondorf en avait à nouveau rasé l'essentiel. Cette époque ou le Prince Dun Loireag avait été jusqu'à faire sauter une tour entière du Castel pour empêcher le Gérudo d'approcher la Princesse.

La colère qui grondait en son sein et battait sans remord ses tempes comme ses tympans n'avait toujours pas fait silence. Furieuse et vulcanienne, elle aurait tout ravagé sur son passage si elle n'avait rencontré un adversaire plus puissant encore. Fracassante est la rage, sourde est la tristesse et muette est la culpabilité. Son coeur ne battait pas au rythme qu'imposait une ire violente, ni même d'un désir de justice implacable, mais bien selon le tempo sobrement énoncé par une peine bien plus discrète que ne pourrait l'être le Lynx, bien plus glaciale que ne saurait l'être le givre.


"Héla, m'sser..!" Grasse voix qui le força à tourner la tête. « Bien belle épée qu'z'avez là ! » Enchaîna l'autre, avant que le blond n'ai pu même jeter un regard à son interlocuteur. Un tissu d'une rare qualité habillait sa large bedaine, mais d'innombrables taches de graisse (sans doute de l'huile) venaient décorer la soie d'un vert autrefois émeraude. La calebasse dénuée d'un seul cheveu et les yeux renfoncés donnaient à cet homme un air qu'on n'oubliait pas. Ses doigts boudinés étaient ornées de bagues aux allures précieuses (quoique cela eu put être du toc sans que Link ne s'en aperçoive). « Eul'chevalier qu'z'êtes sûrement d'vrait s'prémunir d'un bon bouclier comme qu'j'en ai..! » La grimace que tira Link dut sans doute rester incomprise du commerçant. Peu de gens, pour ne pas dire aucun, savaient en réalité qu'il ne supportait pas la Chevalerie. « Merci bien, l'ami. Je me débrouillerais sans. » Et ce fut au tour du petit bourgeois de grimacer.

"Nenni, nenni, nenni ! M'sser va v'nir voir avec moi ! C'sont les moins cher du marché !" Fit-il lui attrapant le poignet pour le tirer à l'intérieur, avec une force insoupçonnée au vu du ratio poids-taille. « T'nez ! Cuilà ! [/b] » Continua-t-il, une fois à l'intérieur, excité comme une puce en pointant d'un doigt particulièrement vigoureux, désignant tour à tour une rondache de bois, un pavois de fer, ou quelque écu bardé de clous et de cuirs. « Je... Ce sont certainement de beaux boucliers, armurier, mais.. » Mais la vérité était que quand bien même il était nécessiteux d'un pareil équipement, il n'avait pas un seul et unique rubis pour se l'offrir. «... Mais...? » L'air sévère de l'artisan trahissait le propre besoin qu'il nourrissait. De même que les taches sur son vêtement annonçait le début de sa faillite, son insistance parlait pour sa bourse. « Je ne saurais les payer. »

Il ne fallut pas un mot de plus pour qu'il fusse jeté dehors, en cette belle matinée.

[HRP : Chronologiquement parlant, le combat pour le deuxième sceau est déjà terminé depuis quelques jours !
De même, Link ne porte pas sa tenue habituelle, mais celle que lui a fourni Zelda > voir <]


La journée s’annonçait belle. Belle mais fraiche. La prêtresse avait couvert ses épaules et sa robe de religieuse d’une longue cape de laine. Elle aimait le contact de cette matière, elle lui évoquait la chaleur rassurante et la sécurité de ses années de novice.

Pour ceux qui ont des yeux, elle n’arborait pas le bleu Saint, juste des couleurs simples.

Donc c’est par une belle après midi d’automne que la représentante de la Sagesse quitta le confort du Temple du Temps ainsi que les nombreux mendiants d’affection divine, pour se dégourdir les jambes sur la place du marché.

Alors qu’elle allait, le visage couvert et le bâton sondant les pavés, elle écoutait la si diverse symphonie de la place. Il y avait la tant de sons, que la prêtresse pouvait s’arrêter et tendre l’oreille sans jamais s’ennuyer sans qu’il n’y ai jamais la moindre répétition.

Et pourtant il n’y avait pas que son ouïe qui était ainsi stimulée. Son odorat et son toucher l’était tout autant. Car déjà certains commerçant savaient que la prêtresse fraichement débarquée en Hyrule n’y voyait goutte et tous se creusaient les méninges pour lui faire connaitre leur marchandise.

C’est d’ailleurs en se sauvant d’un apothicaire un peu trop collant que la jeune fille entendit un début de conflit. Ses oreilles la guidèrent vers le lieu dis. Toute a son ouïe, la prêtresse compris que le marchand d’armes avait voulu vendre quelque chose et que le pauvre client n’en n’avait pas les moyens.

Elle arriva juste a la porte au moment ou le pauvre être volait par celle-ci, sentant le petit souffle d’air ainsi produit sur son visage.

Ramenant son bâton contre elle, la favorite de Nayru lança a l’intention du marchand.


« Bien le bonjours maitre Gamelin ! Je constate que vous avez a nouveau jeté un client par la porte ? De quoi s’agit il cette fois ci ? »

Elle fit un pas vers le client malmené tout en continuant a gronder le commerçant.

« Pourtant vous savez ce que le Garde Royal Ace vous a dis la dernière fois ? Que si vous recommencez, vous irez en prison ! Vous le souhaitez tellement ? Tout ça pour quoi ? Quelques rubis ? »

Finissant son sermon, la prêtresse de Nayru trouva le pauvre homme sur le sol. Elle s’accroupit non loin de lui et lui tendit la main.

« Veuillez excuser Maitre Gamelin messire, ce n’est pas un mauvais homme. Un bon forgeron, oui mais pas un mauvais homme. »

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



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Il trébucha et manqua de s'étaler au sol. Mais, habitué des rattrapages de l'extrème, il parvint à rétablir son équilibre suffisamment en avance pour ne se retrouver qu'avec un genoux à terre, l'autre fléchi, et la main droite au sol. Le bracelet de cuir que lui avait offert Zelda n'avait pas cette fonction protectrice qu'avaient les gantelets qu'il avait l'habitude de porter. Dans son dos, il entendait le pauvre homme grommeler et se sentit désolé pour lui. Néanmoins il n'avait pas le moindre sou (et ce depuis bien des lunes déjà. Aussi loin qu'il ne se souvienne, il n'avait jamais possédé plus de quelques centaines de rubis.), et ne pouvait pas s'endetter en sachant qu'il ne pourrait jamais payer. Un pavois à milles cinq-cent rubis ? Allons bon !

Il releva les yeux vers la jeune femme qu'il avait failli percuter. Encore une fois de bons reflèxes lui avaient permis de modifier sa trajectoire in-extremis, quitte à s'érafler la paume de la main. Avant de n'être remonté plus haut que le genoux, l'Hylien arrêta son regard. De toute évidence, cette jeune fille était une femme de foi. Rien de bien étonnant au fond, mais il y avait bien longtemps qu'il ne partageait plus cet amour des Déesses que bien des Hyliens possédaient. Ce qui le fit s'arrêter fut toutefois la canne qu'elle avait, et qu'il incita après un bref instant à laisser son regard remonter jusqu'à ses yeux.

Texture laiteuse, d'un blanc mitigé, vitreux, l'oeil de cette nonne ne le trompa pas. Tout comme la canne l'avait très sincèrement aiguillé, il comprit immédiatement qu'il était sur la bonne voie en croyant cette enfant aveugle. (là encore, les traits juvéniles de la religieuse ne mentaient pas. Il lui donnait une quinzaine d'années, tout au plus.) Il poussa un soupir silencieux, heureux de ne l'avoir pas jetée à terre en tombant lui même, conscient de la difficulté que pourrait représenter son handicap dans une situation pareille.

Quelques mots le renseignèrent sur l'artisan qu'il venait de quitter brusquement. Gamelin, un habitué de ce genre de brimades, il semblerait. Cependant... De là à parler d'une peine de cachot, il y avait aux yeux du blond un véritable monde. Pour avoir déjà été privé de sa liberté, et même incarcéré – il n'avait pas oublié son premier passage à la Forteresse Gérudo –, il estimait l'emprisonnement bien trop lourd pour sanctionner un comportement de la sorte.

Aussi, quand la sacerdoce lui offrit sa main et tenta de s'excuser pour l'armurier, il se contenta d'un petit sourire qu'elle ne verrait pas, passant outre le titre de noblesse qu'elle lui accordait si soudainement
. « Je n'en doute pas une seconde. » Lança-t-il, sur un ton calme, serein. « Les temps sont durs. » Termina-t-il, simplement. Il n'avait jamais été aisé financièrement, et avait toujours vécu une vie de bohème, le vol et la manche en moins, mais savait à quel point la guerre ravageait une vie d'homme.

Se saisissant de l'aide qu'on lui proposait, il se releva, et d'un mouvement du poignet aida la demoiselle-aux-yeux-de-lait à se hisser sur ses deux jambes. Une simple bure, sur laquelle avait été jeté une épaisse laine, pour la protéger du froid, le visage couvert par le grossier tissu. Un accoutrement peu commun pour une sacerdoce, presque celui d'une damoiselle touchée par le désir de conserver un certain anonymat. Cette idée le ramena ce qui lui semblait être des siècles en arrière.

La place frappée par le désespoir et la crainte. Les visages murées dans des expressions de peur comme de tristesse. Les bâtiments ravagées, le Château lui même encore en rénovation. Hyrule ; mutilée. Il n'en fallait pas plus pour faire ressurgir ce triste présent sous les yeux de l'Enfant des Bois.


"Par ailleurs," Commença-t-il, sur un ton défait, presque désabusé. « Pourriez-vous me dire en quelques mots ce qu'il est advenu récemment ? J'ai été.. » Il en revint au silence, avec un sentiment qu'il ne parvenait à nommer ni à décrire, mais pesant. Cette désagréable impression de devoir toujours demander, parce que toujours absent. Certes ; Belle lui avait déjà raconté, mais il la connaissait bien assez pour savoir qu'elle l'avait ménagé. Et le Fils-de-Personne avait ce besoin de savoir. « ... Isolé, ce doit être le mot. » Termina-t-il, un peu terne.

Il baissa ses yeux givré sur la main de la Prêtresse, qu'il avait gardé dans la sienne. Quelque peu gêné, il délia ses doigts puis laissa glisser ceux de l'Oracle.


"Pourquoi avoir pris la bure ?" S'enquit le Faux-Kokiri. Il avait une conception des Déesses qui sortait assez des convenances. Pour autant, c'était avec une véritable curiosité que Link posait cette question, et sans le moindre jugement de valeur. Si les Trois n'étaient pas avec lui ; au moins l'étaient-elles avec le peuple, espérait-il.


C’est une main de guerrier qui saisit celle de la prêtresse. Elle peut le sentir aux cals et a la force ferme des doigts serrés sur les siens.

« Les temps sont durs. »

« Ils le sont pour tous, messire. »

La Sainte serra doucement la main inconnue, en un geste apaisant. Elle aurait pût ajouter « gardez la foi, les Trois veillent sur nos âmes. » mais quelque chose en son cœur lui commandais de ne rien en faire. Car tout le monde ne recherchais pas forcement la légèreté du cœur par des paroles divines ?
Et en se fiant a ses oreilles la prêtresse sût que son interlocuteur était de ceux la.

Mais il ne lui laissa pas le loisir de la réflexion, l’interrogeant déjà :


"Par ailleurs, pourriez-vous me dire en quelques mots ce qu'il est advenu récemment ? J'ai été isolé, ce doit être le mot. »

Elle baissa le tête et la secoua en signe de dénégation. Une hésitation, s’était faite entendre dans la voix du jeune homme, car elle en était a peu près certaine, il n’était pas beaucoup plus âgé qu’elle.
La jeune fille se dit qu’il devait être troublé.


« Navrée messire, je ne suis présente au Bourg que depuis quelques semaines. Je n’ai guère d’informations à vous donner. »

Il la relâchât et elle fit jouer doucement ses doigts. Non pas qu’il lui a fait mal. Non. C’est une simple habitude. Pour mémoriser une caractéristique de ses interlocuteurs.

« Pourquoi avoir pris la bure ? »

La question la surpris. Elle tourna la tête vers le jeune homme comme si elle le voyait. Puis elle sourit et dis :

« N’est ce pourtant pas évident ? »

Certes elle parlait de son handicap, mais aussi de son affiliation a Nayru . Quoique à y réfléchir, c’est bien le premier homme qui lui fait comprendre qu’il a sentit son infirmité et qui pourtant, la traite comme une femme normale. Et aussi ce doit être le seul à l’heure actuelle, pour qui son statut de prêtresse importe peu.

Curieuse la jeune fille voulut en savoir plus sur cet homme.


« Qui êtes vous messire ? Pourriez-vous me donner votre nom ? »

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Bien qu'elle ne le verrait pas (peut être le sentirait-elle..?) son visage se teinta brièvement d'une teinte de déception. Quand bien même il savait pertinemment que les réponses qu'on apporterait à ses questions lui seraient douloureuses, il savait aussi qu'il lui fallait inévitablement qu'on les lui apporte. Quand bien même cela lui infligerait un coup de poignard à chaque fois...
Il est des choses qui défient la logique. Loin de retranscrire un besoin de souffrir, il était juste bien trop attaché aux Terres d'Or pour ne pas se soucier de comment avaient pu évoluer les choses.

L'Hylien retint sa langue, de peur qu'elle n'en dise trop sur son ressenti. Oh, elle n'enchaînerait pas tant de mots que ça, en réalité ; mais une simple intonation était parfois bien plus éloquente que le beau phrasé d'un long discours. De même que ne l'avait été, sans doute, l'expression qui avait déformé ses traits un peu plus tôt. Mais ça... La nonne ne pouvait l'avoir vu et il ne voulait pas qu'elle soit mal (le mot est fort, mais l'idée est là) de n'avoir su quoi avancer en guise de réponse.

Il avait toujours cru que les aveugles ne pouvaient pas voir, sans réellement se pencher sur la question, toutefois. Pourtant, quand elle dirigea ses yeux blancs vers les siens, il fut pris d'un doute profond. Et si elle le voyait ? Il n'était pas (plus...?) assez naïf pour croire qu'elle pouvait voir, mais... En dépit de la blancheur de son regard, le blond ne pouvait s'empêcher de le trouver profond. Perdu dans cette voie lactée, Link avait presque l'impression de pouvoir toucher l'âme de la Sacerdoce. Il en était persuadé ; elle voyait. D'une façon qu'il ne comprenait pas, mais elle voyait.

S'il était bien un exercice auquel il n'aimait pas s'essayer, c'était bien celui qu'elle lui demandait d'effectuer. La question posée par la jeune fille était claire et lui bien trop peu habile pour jouer sur les mots, trop peu aisé pour s'en défaire.


"Je..." Commença-t-il, un peu hésitant. Son regard polaire fuyait presque sans vergogne celui de lait qui le perçait, tantôt. Il regardait ses bottes neuves, mal à l'aise. Un petit blanc s'installa, sans qu'il ne soit capable de le rompre, dans l'immédiat. « ... Certainement pas un seigneur, en tout cas. » Reprit le Héros du Temps. Le « messire » qui revenait dans l'essentiel des dires de la demoiselle le faisait un peu plus tiquer à chaque fois. De même que lorsque le Général l'appelait « Héros », in facto. Il n'aimait pas être désigné par ce qu'il n'estimait pas être.

Il laissa de nouveau l'eau couler sous les ponts, ne sachant qu'ajouter. Que dire de plus ? Il ne voyait guère grand chose à déclarer. Quoi, sinon qu'il était Lutin pour les uns, enfants des Bois pour d'autres ? Qu'auprès des Seigneurs dans la Montagne on l'appelait Tueur de Dragon, où qu'il était supposément Prince Consort en devenir chez les Zoras (une missive de Ruto l'attendait encore, et bien qu'il ne l'avait pas ouverte, il avait une quasi-certitude sur son contenu. La teneur de leur dernière discussion en disait long..) ? Que pour les Femmes de l'Ouest il avait su devenir un membre de la Tribu à part entière ? Non. Certainement pas. Il avait beau avoir un certain nombre d'identités, ça n'était pas comme ça qu'il se définissait lui même.


"Je... Ceux-là m'appellent Fils-de-Personne." Reprit-il, cherchant le regard de la femme de foi. L'ancien Champion de Farore parlait bien des Sires et autres Sers qu'il avait pu croiser. « Autrement... Link. » Lança l'Hylien élevé en Kokiri. Il n'était aucune prétention, ni dans sa voix, ni dans son ton. Seulement une frappante simplicité, qui là encore parlait d'elle même.

"Juste Link." Termina-t-il. A l'évidence, il n'y avait rien qui le représentait à ses yeux mieux que ces quatre lettres, cette unique syllabe qui formait son nom. Il n'avait jamais rien été de plus que Link, et jamais ne voudrait être plus que Link. Il était Link, et c'était là ce qu'il voulait être. « Et toi ? »

Instinctivement, il en était revenu au tutoiement. Bien des gens avait cette habitude, là d'où il venait. Il avait grandi dans une humilité et une simplicité des plus déconcertantes, et le naturel revenait au galop. Il lui avait déjà fallu se forcer pour ne pas manquer de respect involontairement au Rusadir, mais au fond, il disait « tu » à des Princesses et à des fermières sans distinction.


"et toi?"

L'usage du "tu" lui fit plaisir. On oubliait par la les fonctions de chacun. La prêtresse sourit et elle dit:

"Oh mon nom a moi est bien plus pompeux, Juste Link."

Pourtant elle se leva, et en s'inclinant elle donna son patronyme :

"Je m'appelle Flora Del Carmen."

Elle retiens sa langue qui par habitude aurait continué sur "Je suis la prêtresse de Nayru."
Pourtant le nom lui dis quelque chose et la curiosité l'emporta sur la prudence.


"Link ... Dis moi nous nous sommes pas déjà rencontré? aux abords du Lac Hylia? Ton nom me semble familier."

Sans s'en rendre compte et dans l’excitation de la discutions la jeune fille avait attrapé la main du Héros du Temps. Pour l'instant il n'y a plus de prêtresse mais simplement une jeune fille de seize ans, curieuse et pleine de vie. Envolée l'avatar de Nayru. Quand elle réalisa son geste elle balbutia quelques excuses et relâcha ces doigts qu'elle avait fait prisonniers. Les voyants aimaient pas qu'on les touche sans raison, et pour elle ses mains étaient ses yeux et son contact avec les autres.

"Oh pardon."

Et elle coinça ses deux mains dans son giron, les serrant sous ses coudes. Elle avait une expression gênée mais elle même l'ignorait. Puis elle pencha la tête de coté et écouta la mélodie du marché.
Le maitre d'arme grommelai toujours dans sa boutique. Cela la fit sourire.
Et comme elle n'aimais pas ce silence gêné elle lança :


"C'est une belle journée. Ça change des jours sombres de ces derniers temps. On a de plus en plus de plaignant ou de malades au temple."

Elle ne voulais pas faire de soucis ou de peine a son compagnon. Non, Flora expose juste ce qu'elle constate tout les jours.

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Il le sentait peser dans sa petite besace, accrochée à la ceinture de cuir que Belle lui avait offerte. Il avait l'étrange besoin d'un contact avec l'ocarina, l'envie d'entendre raisonner les notes. De les sentir légèrement s'élever, pour mieux les voir voler, majestueuses. Il avait eu l'intuition, sans doute un peu tard, qu'il aurait peut être pu faire passer mieux encore l'essence même de ce qu'il était par le biais de la musique. Depuis tout jeune, sous l'oeil sévère mais juste d'une préceptrice particulièrement assidue, la musique l'avait accompagné. Toujours, en réalité. A peine savait-il tenir debout qu'il avait eu un instrument entre les doigts, tant et si bien qu'il lui était impossible de se rappeler d'un monde dénué de toute mélodie.

Les lèvres de l'enfant (elle lui faisait l'effet d'une enfant, fragile, et peut être même plus perdue qu'il ne l'était pour l'heure) s'étirèrent en un bref sourire. L'Hylien n'eut pas besoin de plus pour comprendre que la demoiselle était une sorte de receptacle à joie, débordante d'une surprenante bonté. L'espace d'un instant, elle sut lui rendre une foi pourtant si érodée, ternie et balayée par différentes mésaventures dont il n'avait parlé à personne. Le genre de choses que l'on garde pour soi — pour différentes raisons ; bonnes ou mauvaises. Le fait est qu'il n'avait jamais aimé s'exprimer à son sujet, et moins encore s'épancher. Et certaines tristesses ne sont pas faites pour être partagées.

Néanmoins, en l'espace d'une si petite mimique, elle avait laissé transparaître tant d'allégresse qu'il en était venu à se demander si cette foi en les Déesses n'en était pas la cause. Loin de lui l'idée de nier l'évidence qu'était leur existence (il avait même le sentiment qu'une avait été oubliée) et sa perte de foi ne touchait pas cet aspect là de la croyance. C'était... Bien plus profond. Il avait perdu confiance en leur propre bienveillance. Pourtant... Si elles faisaient le bonheur de cette fille, pouvaient-elles être exactement ce qu'il les croyait être...?

La surprise le prit, quand il vit la religieuse se pencher en avant, et à plus forte raison quand il réalisa qu'elle s'inclinait.
« Mais... ..? » Eut-il à peine le temps de murmurer, frappé d'incompréhension et d'un début de gêne, avant qu'elle ne décline l'entièreté de son nom. Elle se releva bien vite et attrapa sa main gauche — celle sur laquelle subsistait la cicatrice. Cette oblong trait d'un blanc grisâtre qui traversait tant le dos de sa dextre que sa paume. On eut dit qu'il avait été victime d'un coup de poignard, cependant rien n'était décelable au toucher.

"Familier.. ..?" Il est une nuance entre connaître quelque chose en théorie et le voir appliqué en pratique. Et même si ça n'était pas la première fois (ni la dernière), l'Enfant des Bois avait toujours autant de mal avec cette notoriété acquise malgré lui. De fait ; rares étaient ceux qui ignorait jusqu'à son nom, et Darunia avait été jusqu'à baptiser son enfant de son prénom. « ... Je... Hum... » Reprit-il sans vraiment savoir quoi dire, une nouvelle fois. L'ecclésiaste avait très certainement rencontré un autre sujet de la dynastie Hylienne portant le même patronyme que lui. « Je n'en ai pas souvenir.. J'imagine qu'il s'agissait d'un autre. »

La dernière fois qu'il avait posé pied sur les berges du Lac Hylia remontait à presque deux semaines, en compagnie d'une Gérudo, qui somme toute lui avait sauvé la vie. Tali Norka Thorlak. Pendant toute cette période où l'amnésie avait eu raison de lui, la jolie rouquine – elle lui faisait penser à Flamboyante – avait veillé sur lui. Parfois un peu sèche, mais toujours soucieuse qu'il ne lui arrive rien. Le blond s'en voulu de ne pas avoir même pensé à prendre de ses nouvelles avant de partir. « La dernière fois que je me suis retrouvé non loin du Lac, il était assez agité... » Léger euphémisme. Il ne savait toujours pas ce qu'il s'était passé exactement, mais il en était certain, les événements du lac étaient intimement liés tant à lui qu'à Excalibur. La présence rassurante de l'acier saint contre son flanc était minorée par une fracture qu'il peinait à identifier. L'Épée de Légende n'avait pas été brisée, mais scellée. Elle avait perdu de son pouvoir, mais l'entité elle même avait vécu cela comme une séparation. Du moins.. ..! Il l'avait vécu ainsi, et pour une raison qu'il n'aurait su définir le pressentait ainsi quand à la lame sacrée.

"J'imagine qu…" Sans savoir pourquoi, il était désireux de se justifier vis à vis d'elle, de s'expliquer, mais elle le coupa bien vite. Déliant ses doigts, elle libéra les siens et s'excusa, un masque de gêne brossé sur le faciès. « Ca n'est rien ! » Fit-il, sur un ton plus léger, à mesure qu'il ne gagnait à nouveau en confiance. Il n"y avait eu aucun mal ; et elle évitait à Link de s'épandre plus encore. Un petit sourire amusé qui s'entendait dans le timbre de sa voix étirait légèrement son visage.

Celui-ci ne tarda pas à se rembrunir, toutefois, quand Flora aborda le sujet des malades et des plaignants. L'ancien Détenteur du Courage avait conscience que c'était le lot de toute guerre (quand bien même il aurait tout donné — ou presque, pour l'éviter), mais à sa connaissance, le bourg n'avait pas été cible d'un quelconque assaut récemment. « Flora... Il s'est passé quelque chose, ici ? Je veux dire, il y a peu ? » Se faisant, ce fut au tour de Link d'attraper la main de la Sacerdoce, l'inquiétude remplaçant la gaieté dans son ton.


"Oui tu as raison, pour le Lac ce doit être un autre, je dois confondre."

Elle baissa les yeux et pris un air contrit. Il saisit ses doigts et les serra, cela l'effraya car il y avait trop d'émotions dans ce simple geste. Mais elle ne retira pas sa main. Elle redevins l'espace de quelques seconde la prêtresse de Nayru et assuma sa fonction. Aussi elle dit d'une voix claire :

"Oh il y a eu de drôles de choses récemment."

Ses pensées se tournèrent vers le Temple du Temps, ou des combats avaient eu lieux deux jours auparavant. On racontait que sa consœur de Din était devenue folle et qu'elle avait mis le feu a l'édifice sacré. Que Dragmires et représentants du bien s'étaient battus sur le dallage sacré. Que les autels avaient étés souilles. Et ce que le sceau céleste était devenu, elle même l'ignorait.

Elle raconta tout cela au Héros a ses cotés. Elle sentait les sentiments du jeune homme qui se bousculaient en lui. Quoi de plus normal au fond? Quand on aime son monde on le chéri et on ne le blesse pas comme l'ont fait ces gens deux jours plus tôt. Et en son jeune cœur Flora sentait un écho des chocs causés par cet affrontement. Elle même étant en visite ailleurs a ce moment, n'avait pas pût apporter de l'aide.

Quand elle eu fini, la jeune fille soupira.


"Le monde ne tourne pas rond, même si je m'efforce de croire qu'il s'en remettra ..."

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Il dut se faire violence pour ne pas broyer chacune des carpes, métacarpes et phalanges de la main de cette pauvre enfant. Il avait déjà manqué de faire de la dernière Nohansen Hyrule une manchot la veille au soir. Son affection pour elle avait su contrer sa fureur avec suffisamment d'habileté pour qu'il ne lui arrache pas l'une de ses deux petites mains si frêles. Cette fois-ci, malgré la colère qui lui battait les tempes, il se modéra tant que faire se peu. La religieuse ressortirait indemne, à l'évidence.

Quand à lui... Bien souvent ces derniers jours que l'Hylien se faisait tourbillon d'émotions. A la fois océan de magma et profondeurs de givre, l'autrefois Champion de Farore était bouillant autant qu'il n'était gelé. Le gel brûle parfois mieux que n'importe lequel des incendies, et ses colères avaient toujours été de glace. Il jeta sur ses yeux deux lourds voiles qui le ramenaient à une égalité presque totale (il n'avait pas les sens aussi développées que ceux de Flora) avec la sacerdoce.

Chacun des mots de la jeune fille faisait sens, au plus profond de son esprit. Chaque parole précisait un peu plus le tableau qu'elle brossait dans les pensées du faux-Kokiri. Chaque coup de pinceau qu'elle ajoutait se muait en un poignard par trop aiguisé. Et chaque coup de poignard qu'elle lui infligeait involontairement élargissait la plaie béante qu'avait ouverte le Prince Parjure en son coeur.

Une ire polaire qui faisait écho à la promesse qu'il avait proféré, dans la chambre de la Souveraine Hylienne. Et il tirerait l'épée, encore, toujours — à nouveau. Et ce jusqu'à ce que paix ne gouverne Hyrule, sous l'égide de Belle. Où jusqu'à ce que la mort le prenne. Mais il ne pouvait pas laisser les Terres d'Or ainsi mutilées. D'aucuns penseraient certainement qu'il prenait cela trop à coeur, mais comment ne pas s'attacher à ce qui était son palpitant ?

Il n'ajouta rien à la conclusion de la femme-de-bure. Ses yeux demeurèrent clos. Ses lèvres, pales et pincées. Le Fils-de-Personne laissa simplement sa propre main glisser et son bras retomber contre son flanc. Les Déesses, protectrices du Royaume, n'est-ce pas ? Il fut tenté de rire jaune, mais rien ne parvint à délier sa lange, rien ne réussi à ouvrir sa bouche. Le peu de foi que Flora lui avait subitement rendu s'envola. Sans doute en voulait-il autant à Din, Farore et Nayru qu'il n'en voulait à Loireag et au Gérudo.

« Le prix du fer. Le prix du sang. » Scandait sa propre voix, vocifération murmurée, dans un coin de sa tête. Il se souvenait avoir promis ça à son amie et suzeraine. Il se souvenait se l'être promis. Il se souvenait l'avoir promis à Hyrule tout entière. Pourtant, il ne supportait déjà plus ces termes. Trop de fers avaient été tirés. Trop de sang avait irrigué le terreau, et il craignait pour Hyrule. Dure réalité que celle de la guerre..! Tout se bousculait en lui, entre l'ardent désir de châtier, la tristesse de savoir qu'il était des êtres pareils sur cette bonne terre — comme celle de devoir frapper.


"Sois comme le brin d'herbe qui ploie mais jamais ne tombe." Les mots avaient fuis sa langue, sans qu'il n'en prenne immédiatement conscience. Il crût un instant n'avoir été celui qui avait prononcé cette formule qui l'avait si souvent accompagné depuis le Ranch. « Sois comme le brin d'herbe qui ploie, mais jamais ne tombe, Flora. » Répéta-t-il plus haut. Si la première fois, la phrase s'était simplement évadée de ses lèvres, c'était une seconde fois autrement plus assumée. Comme s'il ne s'exprimait qu'à lui même à l'origine, avant de mieux transmettre son courage à celle qu'il ignorait être l'avatar de Nayru. Ses mains encadrèrent le visage de l'adolescente. Il voulait lui offrir le peu de force qu'il avait conservé. « Ainsi seulement tu pourras protéger ce qui est cher à ton coeur. » Ajouta-t-il simplement ; avant de la prendre dans ses bras, comme le ferait un adulte pour protéger et réconforter l'innocence d'un enfant.


L'homme la serrait contre elle. Chose étrange cela la gênait pas. On était au delà de la simple étreinte. Elle ressentait l'émotion qui parcourait le Heros du Temps. Elle voulait lui transmettre un peu de foi, comme lui; lui donnait du Courage, elle souhaitait lui donner de la Sagesse.

Mais est ce raisonnable?

Soudain la lumière se fit en elle. Link ... Comme l'Ombre de Link! Elle connaissait déjà l'Ombre du Héros, elle connaissait maintenant le Héros, l’être de lumière.
Alors elle posa ses paumes a plat sur les omoplates de Link et lui murmura doucement a l'oreille :


"N'ai crainte, Héros du Temps, Nayru veille sur toi... Elle t'envoie son avatar pour te rendre foi."

Puis elle se recula et sourit doucement avant de confirmer :

"Je suis Flora Del Carmen, Prêtresse de Nayru."


Doucement elle abaissa son capuchon, révélant ses stigmates divins, ses yeux, ses cheveux azurs.


"Navrée de m’être cachée, Héros."

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(vide)

Elle exprimait deux des choses en lesquelles il avait cessé de croire depuis si longtemps. Il était certifié que les Trois étaient réelles, de fait. Il se souvenait encore d'un débat qu'avait eu un jeune mage blond et quelques Chevaliers du Phénix, un peu après les événements du Ranch. L'enfant avait soutenu que le concept de divinité était purement humain et que l'humain était purement faillible. En un sens, il n'avait pas tort. L'Hylien l'avait compris bien avant même qu'il ne surprenne ce dispute argumentée, mais pas de la façon dont l'avait entendu le gamin. Jamais, ô grand jamais il n'aurait remis en cause l'existence de Din, Farore ou Nayru, mais indéniablement il le faisait en ce qui concernait leur magnanimité à l'égard des Terres du Saint-Royaume.

Sans conteste, il les trouvait froides. Froides au point d'en devenir cruelles. Elles lui semblaient gelées, comme si, pour devenir Immortelles il leur avait fallu s'arracher le coeur de la poitrine. Comment pouvaient-elle rester si statiques et passives face au sacrifice de leur création ? Comment laisser cette vie qu'elles avaient créé se désagréger avec tant de violence et de fougue à la tache ? Il restait interdit, désabusé, dégouté. Ca n'était pas réellement un problème de compréhension, mais plutôt d'acceptation. Il ne tolérait ni ne supportait cette atonie, véritable apanage divin.

"Je ne crains pas pour moi." Lâcha-t-il doucement, comme un quelconque murmure porté par les Vents d'Hiver. Dans le cas où il s'avérerait en danger, il pourrait toujours compter sur lui même. — Il avait cessé de compter sur elles des années auparavant, à son réveil dans un corps d'adulte. « La peur qui s'empare de mon coeur se lit dans les yeux d'Hyrule. » Ajouta-t-il, sur le même ton. Un soleil tiède caressait ses joues, tandis qu'une bise plus fraîche jetait le trouble dans sa crinière dorée. Doucereuse façon d'annoncer qu'il ne retrouverait pas la foi, qu'il ne croyait pas en une aide céleste. Méthode un peu plus crue, sans doute, de donner la couleur des mois à venir. Quoique là encore, il était autrement possible de faire plus vindicatif.

Link n'avait pas pour souhait de la blesser. Les faits étaient ainsi : elle croyait aussi dur que l'acier, aussi chaud que le feu — là où lui n'avait pas cette vigueur religieuse. Pour autant, il n'avait aucune envie d'en briser la véhémence. Cette force qu'il décelait sans mal, et qui lui provenait de foi presque aveugle qu'elle avait en les Déesses, lui était propre. Là où bien des autres se seraient acharnés à la rallier à leur cause, le blondin était heureux de savoir qu'elle avait ce qu'il avait perdu. Sa capacité à puiser cette ardeur et cette joie le contaminait, quelque part. Et c'est naturellement qu'il lui rendit son sourire (quand bien même elle ne pourrait pas le voir), hélas teinté de cet éternel spectre triste.

"Espérons," Fit-il, la voix modulée par sa mimique, « que les Trois que tu pries veillent plus sur Hyrule que sur moi. »

Elle rejeta sa bure en arrière, découvrant le bleu cérule de ses cheveux. De tous ses voyages, il n'avait jamais croisé que Kafei, Néphilis puis elle. L'un marié à une Anju toute semblable à l'Hylienne, dans un univers dont il se demandait parfois s'il avait vraiment existé. Quand à l'autre...

"Qu'est-il advenu de Néphilis... ?!" Il n'avait vu que deux fois l'ancienne Prêtresse de Nayru. Une première fois lors du mariage de sa consoeur de l'Ordre de Din avec Ganondorf, une seconde fois par hasard tandis qu'il chevauchait sur les plaines. Et si la dame azur ne l'avait pas marqué, il se doutait de ce que ce changement signifiait. « Pardonnes-moi. » Souffla-t-il à l'égard de Flora. Il se doutait bien que sa réaction aurait pu la vexer. La disparition d'une autre prêtresse avait du toucher le moral des Hyliens, il en avait conscience. Le Fils-de-Personne n'était pas affecté de la même façon que l'étaient tous ces gens autour, pourtant... « Je ne souhaitais pas te vexer, reprit-il, plus posément, le fait est seulement que je ne connais rien. Aussi... »

Il se tut, le faciès comme le timbre de voix assombris tant par l'inquiétude que par le remords. « Je n'ai de leçons à donner à personne, que ce soit en matière d'héroïsme ou de dissimulation. » Héroïsme. Un autre mot qu'il aurait volontiers fait rire jaune — s'il avait eu le coeur à rire. Et si ses passages à vides n'étaient pas volontaires, ils avaient toujours coûté cher au Royaume.


Elle avait du faire la moue quand Link avait évoqué la défunte prêtresse.

"Nephilis, n'est plus .... Elle retourné en Nayru."

Elle écouta avec attention le jeune homme et lui sourit.


"Mais non Link, je ne suis pas du tout vexée. Ne t'en fait pas."

Puis elle écouta les cloches de l’Église. Il était bien tard deja. L'heure des vêpres. Le fond de l'air devenait deja bien frai. Presque froid. La neige tombera peut être ce soir ...
Bientôt il faudra rentrer. Redevenir Nayru. Elle soupira.


"Tu es notre Espoir, Porteur du Courage. Pas besoin de donner des leçons d’héroïsme pour cela. Tu représente Hyrule au même niveau que Zelda, puissiez vous nous protéger encore longtemps."

Elle attrapa les mains du Héros et ferma les yeux.
Un petit sortilège de guérison.
Un simple flux de magie.
Rien de méchant.
Une jolie façon de donner de la force a quelqu'un d'autre.

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(vide)

Morte. Il avait vu juste. Son visage se durcit légèrement. Les Prêtresses étaient des symboles bien plus fragile que ne l'étaient les sages. Le plus souvent des enfants arrachées à leur monde, puis jetée au milieu d'un nouvel univers — en guerre dorénavant. Depuis la venue du Gérudo, Hyrule avait si souvent été en guerre... Cet homme avait apporté carnages, massacres, Non-Vie et horreur. Sang, conflits, acier, larmes et sueur. La Mort s'avérait en réalité être une demoiselle d'honneur qui tenait l'un des pans de la cape que formait son sillage.

Ses lèvres restèrent pincées, pales. Son faciès froid et austère. Il se refusa à demander plus de précisions, mais jeune comme Néphilis l'était, il avait du mal à la voir s'éteindre d'une belle mort. Ses soupçons restèrent des soupçons, néanmoins. Malgré toute l'aversion qu'il avait pour Ganondorf et ses soldats, il ne se résoudrait pas accuser sans savoir.

A nouveau le vent apporta une fraîcheur qui lui semblait bienvenue ; vivifiante. Il crût néanmoins voir la jeune demoiselle frissonner. Il n'en jurerait certainement pas, mais il lui semblait qu'elle avait froid. Les cloches sonnèrent, il comprit qu'elle ne devrait de toute évidence pas tarder.


"Sans doute." Lâcha-t-il du bout des lèvres, sans réelle conviction. « Qu'importe. Je n'ai pas l'intention d'abandonner ce qui me tient à coeur. Et si je dois y laisser un fragment Divin, une main ou la vie, c'est sans hésitation que je le ferais. » Et si la vigueur l'avait repris, il avait su conserver ce calme étonnant qui lui était caractéristique. Puis, enchaînant, sans lui laisser le temps de répondre : « Tu trembles presque, Prêtresse de Nayru. Rentrons. »

Link la laissa terminer le petit sortilège qu'elle avait voulu employer. Ses doigts le picotaient légèrement sous l'effet de cette magie contre laquelle il était si souvent d'une méfiance profonde. Un bien être s'empara de lui, il attrapa le bras de la sacerdoce, et se dirigea vers le Temple.

[HRP : Voilà qui conclus le RP, je pense ! J'ai vu que tu en avais un nouveau en cours avec Rauru, je ne voudrais pas te retenir trop longtemps :) Merci pour ce RP et au plaisir de jouer à nouveau avec toi !]


Elle se laissa entrainer, vers le Temple et les responsabilités.
Tout du long du trajet, la petite prêtresse garda le silence.
Puis viens le moment ou les deux arrivèrent et quand elle salua le Héros, Flora lui glissa a l'oreille :


"Pas besoin de vouloir perdre quoi que ce soit, car l'esquille divine, Link, c'est toi. Tu es le Courage. Et sois remercié car tu l'as a nouveau éveillé en mon cœur. Garde foi en toi et j'espère croiser a nouveau ta route."

Sur ces paroles, l'avatar sourit au Héros et s'en retourna a ses occupations.

[HRP : Merci a toi et a bientot sur les champs de batailles ....]

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