Posté le 25/11/2012 12:40
Elle renifla d'une façon des plus distinguées, avant de grogner un « reste là, toi » remarquablement courtois. S'éloignant de la porte, elle claqua sèchement le judas, et entreprit de déverrouiller les trois sécurités qu'il fallait parvenir à désamorcer pour faire grincer cette oblongue planche d'un bois moisi, sans la défoncer. Le clic clac mécanique servirait sans doute de minuteur aux deux bambinos. Clic-clac. Premier verrou. Clic-clac. Deuxième serrure. Elle s'arrêta là, et ouvrit légèrement la porte afin de contempler à loisir les deux enfants qui se présentaient à elle.
"L'a une sale tête vot'copain, là, m'ssire." Il parlait bien, le gars, c'était indéniable. Et y'avait que les nobliaux pour avoir cette tête de pucelle effarouchée. En fait, Le Mire n'aurait su dire s'il s'agissait d'une gamine ou d'un garçonnet. Du peu qu'elle avait pu reconnaitre, il était habillé à la manière d'un garçon, mais là encore... Ah ! Non ! Elle ne voulait pas d'un eunuque ou de quelques autre déformation malsaine dans son chez-elle ! Castrats ou pédérastes, dehors ! Dehors !
L'ancien Hongreur grogna à nouveau. Si ça n'était pas blasphème, et si elle n'avait pas eu à nettoyer, elle aurait lâché un bon gros mollar sur son parquet vernis il y a des siècles de cela. « J'm'occupe pas d'sodomites. » Mais les faits étaient qu'elle avait diablement faim, et qu'au fond elle ne pouvait pas refuser grand chose. Les laisser entrer ne changerait pas grand chose à son éthique, tant qu'elle les fichait dehors au premier signe suspect. « J'spère qu'nenni d'vous deux y trempe sa saucisse chez eul'autre.[/b] »
Se faisant, elle s'occupa du dernier loquet, et entrouvrit un peu plus la porte. Ses yeux fixaient les gamins. Elle n'aimait déjà pas le bouffon, elle se rappelait de l'avoir vu prendre part à un meurtre lors d'un discours qu'elle n'avait absolument pas compris, sur la place. Pis encore que les invertis, les bougres et les culistes, c'étaient les meurtriers. Quand à l'autre... Il puait le sucre à des lieux à la rondes. Gosse de riche.
Elle jeta un regard noir au nain que le travelo portait comme un sac de pommes de terre. « Vot'copain, m'ssire... C'est-y-pas un meurtrier du machin des Ânes Perdus..?[/b] » Non. Définitivement, elle ne comprenait pas comment on pouvait en venir à faire tout ce baratin qu'avait fait l'homme masqué, et planter quelqu'un parce qu'on avait paumé quelques mulets. Toutefois, sa main avait discrètement empoigné son balais le plus long et le plus solide, et son corps faisait rempart dans l'embouchure de sa porte. Le bois verrouillait son entrée un peu plus tôt, c'était désormais la chair qui bloquait le passage. La chair, un regard noir, et surtout, un balais.
Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.