Le sceau se brisa et le temps fila.

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John Doe


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Les frimas naissants de l’hiver balayaient de leurs griffes le sol pavé de la plus belle place du monde. Le duvet neigeux rendait la marche compliquée et le spectacle qu’offrait la Garde hylienne en pleine débâcle devant leur pire ennemi, le verglas, ne manqua pas de faire sourire le Lord. Rire qui tourna au jaune, lorsque lui aussi était en détresse sur ces dalles traitresses. Parvenu sur le parvis d’une taverne, il remercia le soldat zélé qui avait brisé la glace de sa pique. Le troufion avait l’air plus habile à occire le givre qu’à éventrer les partisans de Ganondorf. Arkhams aurait pu cracher sur ses bottes inadaptées au froid, mais voir l’innocence puérile dans les yeux de la sentinelle lui mit du baume au cœur. En effet, tant que ces enfants étaient dans l’armée, les jours du Tourne-Casaque n’était pas comptés. Il ne craignait pas le Seigneur du Malin non plus, il l’avait mainte fois trahi sans rudes représailles. Sa seule peur était jadis les Chevaliers du Phénix, mais l’Oiseau de Flamme était siens à présent. Il se baladait, tabard mythologique de l’animal enflammé sur le torse, tel un héros. Il claironnait presque, prêt à taquiner la milice urbaine de la Reine.


Sa vantardise prit fin lorsque le tatouage de Saria lui chauffa la nuque. Il y porta la main en se plaignant bruyamment. Cela faisait plusieurs jours que le sceau sylvestre le tourmentait. Son inquiétude allait croissante puisque cette vive douleur avait commencé depuis qu’il avait corrompu les Chevalier du Phénix. Il se demandait de plus en plus si avoir fait de ces soldats du Bien une horde de chevaliers corbeaux n’était pas à l’origine de ce mal.


Enfin au chaud, il posa son fessier sur un tabouret, traversant clopin-clopant à travers la taverne sombre. D’un signe de tête, il commanda quelque chose de fort, pour anesthésier sa brûlure. Le tant souhaité breuvage glissa sur le comptoir et fut ingurgité sans cérémonie. La boisson avait du coffre, mais pas assez pour assommer la douleur. Une dague aurait été bienvenue pour dépecer sa peau tatouée. Lord Arkhams grogna de nouveau pour avoir un autre alcool. L’irascibilité du client et ses manières hautaine ne semblait pas plaire au tenancier. Le Traitre le soupçonna d’ailleurs d’avoir craché dans sa boisson. L’ex-Dragmirois posa alors sa lame sur le comptoir, politesse d’usage afin de ne pas traverser la porte grâce à un coup de pompe dans le train. Le barman comprit le message et se montra plus commercial et prolixe en amabilités. Son deuxième verre s’en retrouva plus rempli que de coutume. Le Tourne-casaque sourit.


Alors qu’il sirotait son médicament de fortune, il balayait de son œil calculateur l’ensemble de la clientèle de la taverne. Son rôle était de surveiller la Place du Marché et ses alentours, d’être présent en tant que membre d’une milice inquisitrice. Cette tâche ne se faisait pas seul, bien entendu. Arkhams attendait simplement en ce lieu riche en rumeurs son collègue du jour.


Kuro


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Le jeune homme se tenait devant la porte de la taverne, oubliant le froid et tout ce qui s’y rapportait. Son esprit était préoccupé, obnubilé par la tâche que son maître lui avait confiée. Lui attribuer pareille mission alors qu’elle était celle qui avait arrêté son bras, bras qui avait voulut l’occire sans sommation ! Elle aurait elle même signé l’arrêt de mort de son ex-époux, que cela n’aurait été différent ! A moins que cela soit une sorte de châtiment pour une faute du disciple commise malgré lui ? Ce chef qu’il n’appréciait guère plus était certainement à l’origine de cette idée farfelue. Cherchait –il la disparition de son acolyte ? La relation qui unissait ces deux hommes était un mystère. Cependant, une chose était certaine : demeurer ainsi ne lui apporterait aucune réponse sur ce qu’il convenait de faire. Il aviserait au fil de l’entrevue.

C’est avec cet état d’esprit que le jeune homme perdu dans ses pensées franchit le pas de la porte de l’établissement. Il fut alors oins tel un roi des anciens temps. Non pas d’huile sacré comme le voulait la coutume mais bel et bien d’alcool. Le liquide filait à présent le long de sa chevelure d’ébène pour s’éponger finalement sur ses vêtements tandis que la serveuse, tenant à présent un godet vide et qui avait probablement eut pour cible un ivrogne bien trop audacieux qui s’était abrité derrière Kuro dès son entrée, se confondait en excuses de toute sorte. « Une entrée en matière des plus arrosées ! » Il voulut faire signe à la femme qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur lorsqu’il reconnut son « partenaire » du jour installé au comptoir. Le visage crispé, il se mit tout de même à sourire essayant de masqué au mieux la rage qui l’habitait. Apparaître ainsi devant un homme qu’il haïssait… . Les déesses avaient certainement détourné le regard de sa personne en ce jour maudit ! Il s’avança finalement en direction de l’homme.

« Messire Arkhams ! La louve m’a demandé d’être votre aide en ce jour ! »

Les mots avaient été prononcés. Le disciple aurait été seul, il aurait probablement rendu tout ce que sa panse contenait avec pareil goût laissé par ces derniers sur sa langue.


Le grand Gautier buvait encore trop ce soir. Mais il fallait avouer que pour ce pauvre paysan, les temps étaient rudes. L’hiver était arrivé, avec son maudit froid et ses maudits vents venus du nord. Mais surtout, depuis l’automne, il n’avait plus de terres. Au moment où il aurait encore pu tirer des récoltes, quelqu’un avait brûlé le champ qu’il cultivait amoureusement. Un petit merdeux, un voleur, un mauvais esprit ou un mauvais farceur : il n’avait aucune idée de l’identité du malfaiteur.
Sa terre mettrait des mois, peut-être plus d’une année, pour renaître de ses cendres. En attendant, il croupissait dans la faim et le sentiment de devoir se venger d’il-ne-savait qui. Pour couronner son malheur, sa femme l’avait cocufié avant de quitter le foyer. Et désormais, chez lui, il était seul. En conséquence, il préférait venir se torcher à la taverne du bourg où au moins, il serait quelque peu accompagné. Même si la compagnie en question n’était qu’une bande d’ivrognes du coin ou de voyageurs intrigants.


-Servez m’en encore ! gueula le paysan éploré.

De ceux qui étaient attablés au bar, il devait être le seul en état de pousser de la voix. Les autres s’endormaient lentement. Eux pouvaient somnoler tranquilles ; ils n’avaient pas ses malheurs, ni de criminel à retrouver.


-Messire Arkhams ! La louve m’a demandé d’être votre aide en ce jour !

Gautier se tourna vers sa droite. Arkhams… Où avait-il entendu ce nom ? Peut-être un peu partout, en fait. On ne voyait jamais l’homme, mais son nom était connu en Hyrule. Alors le paysan prit un peu de recul sur sa chaise pour l’observer. Tout petit, il avait un teint de pêche et des cheveux blancs. A contrario, celui qui l’avait rejoint était grand et ses cheveux étaient aux couleurs noires de jais. Ses vêtements étaient imbibés d’eau, ou peut-être bien d’alcool.

-Arkhams…

Le paysan Gautier se releva, pas assez ivre pour tomber aussitôt à la renverse. Il était grand, amaigri par la famine, et avait le teint pâle digne d’un fossoyeur. Son crâne dégarni luisait aux lueurs tamisées de la taverne, tout comme ses yeux, qui fixaient avec rage les deux derniers arrivants.

-Arkhams l’criminel, hein ?! s’écria l’escogriffe.

D’alcool ou de chagrin, le paysan ne sut pas vraiment de quoi son geste fut motivé. Mais il s’empara d’une bouteille de bon vin laissée sur le bar, par le tenancier, et se mit à menacer le garçon aux cheveux blancs.


-Ton ami a parlé trop fort, mon gaillard. T’es r’cherché dans tout l’royaume ! J’m’en vais t’rosser et t’ramener aux d’vants du château, car qui sait, c’est p’t-êt’ toua qui a brûlé mes récoltes ! Hein ? Ouais –hic !– j’suis sûr qu’c’est toua !

Alors que toute la taverne buvait et criait encore, le grand Gautier se rua sur Arkhams avec le goulot de sa bouteille bien serré dans sa main. Dans l’intention pure et noble de lui éclater sa petite tête.

... Alea Jacta Est ...

Un dé est jeté pour déterminer la résultante de l'action de ce pauvre paysan. Le dé, le D2 (comporte donc deux faces), mettra en œuvre l’agression du paysan et en déterminera les conséquences sur Arkhams.

D2

Si le résultat est 1 :
Arkhams évite la bouteille d’un simple mouvement de recul.

Si le résultat est 2 :
Un autre client, galvanisé par la possibilité d’arrêter un criminel, saisit par surprise les bras d’Arkhams pour le bloquer. Kuro étant bousculé par un autre ivrogne et n’ayant pas le temps de réagir, la bouteille de Gautier explose alors sur la tête d’Arkhams en lui cisaillant la tempe et en l’éclaboussant de vin.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Puissent les Déesses guider votre destin...

'Dé à 2 faces' :

Résultat :

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John Doe


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Alphabet vrillant l’oreille, syllabes dégoulinantes de méchanceté, diction hautaine de la bonne société, tout autant d’indices qui montraient que son collègue était arrivé. Non content de le haïr, il lui balançait ses vilenies au visage sans répit. Noblesse est parfois discrétion, Kuro en était peut être dépourvu, ou alors possédait il trop de jeunesse arrogante, de témérité, de sentiment d’impunité. Arkhams porta une dernière fois le verre aux lèvres et le reposa calmement. D’un geste ample, il débarrassa son tabouret de sa cape, afin de se lever avec la grâce d’un gentilhomme, l’alcool toujours en bouche, tiédi pour son haleine colérique. D’une demi-toupie, le Lord au Mille Casaques fit face au nouveau Phénix tout en plumes de paon et en fanfaronneries. Le Traitre cracha sa liqueur sur le plancher usé du bar, provoquant le grognement guttural du tenancier.


« C’est cela que notre Chef m’envoie ? Mon breuvage est devenu aigre à ton entrée, ce n’était donc pas surprenant. »


Salut acidulé contre réplique hostile, les présentations étaient ainsi faites. L’histoire commune de ses deux hommes totalement différents amenait forcement quelques politesses nauséabondes d’usage. Arkhams posa un pied dans la souillure avinée qu’il avait éructée, hache de guerre à présent enterrée. Il tendit sa main vers Kuro.

Il lut sur le visage de ce dernier, cireux tableau de grandiloquence et de charmes subtils, une absence totale de réaction. Allait-il recevoir une poignée de main ou une volée de claques ? Impossible de le savoir, d’autant plus que leur amicale altercation était impoliment interrompue par un être obscène. Dans sa vie, Arkhams avait commandé une foule d’invocations cadavériques de Ganondorf, mais jamais il n’avait vu pareil monstre squelettique. Un paysan, bile aux lèvres et famine au ventre, le tenait en joug avec un goulot de bouteille, arme des alcooliques. Son discours aux accents de petit peuple était inaudible aux délicates oreilles du Lord. Le plébéien se rua vers lui, l’œil ensanglanté de celui qui a tout perdu et le sourire de celui qui croit son action justifiée.

Le Mille-Casaques esquiva le brutal et mortel estoc du pouilleux puis d’un coup de coude entre ses omoplates saillantes de crève la faim, le plaqua contre le comptoir. Son épée engainée encore sur le bar, il l’a pris et étrangla sa victime avec. De la dextre gauche, Arkhams fit glisser son arme hors du fourreau, encore plaqué contre la gorge du paysan.



« Je ne me serais jamais contenté de bruler ton champs, imbécile. Sois ravi de n’avoir pu croiser mon chemin, remercie les Déesses de cela. »


Toujours en joug, le pauvre bougre ne semblait plus bouger, réfléchissant peut être à comment s’en sortir. Arkhams jeta un coup d’œil au statique Kuro, contemplant la scène comme un spectateur d’un théâtre de mauvais gout. Le regard du Traitre ne laissait aucun doute, il criait au collègue Phénixien de l’aide. Il le supplia presque de venir découper le téméraire agresseur, car lui, Arkhams, allait trancher cet idiot par simple amusement, oubliant totalement le risque qu’il prenait en commettant un meurtre.

Le Sceau de Saria se mit à se liquéfier presque, lave incandescente, le long de sa nuque. Arkhams exigea des Déesses que Kuro le sauve de sa malédiction bientôt libérée.


Kuro


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[ Mes plus plates excuses pour ce monstrueux retard ! ]

« C’est cela que notre Chef m’envoie ? Mon breuvage est devenu aigre à ton entrée, ce n’était donc pas surprenant. »

Tant par son attitude que par son « parlé » : il était impossible pour le jeune homme de s’être trompé de personnage. Variation constante entre noblesse d’acte, folie et manque flagrant de bienséance. Il avait une fois encore dans toute sa splendeur dégouté le jeune homme par le biais d’un vulgaire crachat sur le sol avant de tendre la main. Ils n’auraient eu un passé commun qu’il l’aurait très certainement suivit par simple curiosité : l’homme était pour le moins peu commun. Mais les enjeux étaient tout autre aujourd’hui. Hésitant, il leva néanmoins sa main pour saisir celle du Lord. D’une façon où d’une autre il devait minimiser les hostilités : nullement besoin d’être devin pour savoir ce qu’il adviendrait d’eux et de leur « mission » dans ses conditions. Le jeune homme fut cependant interrompu dans son geste par l’interpellation d’un ivrogne qui se tenait non loin de là.


-Ton ami a parlé trop fort, mon gaillard. T’es r’cherché dans tout l’royaume ! J’m’en vais t’rosser et t’ramener aux d’vants du château, car qui sait, c’est p’t-êt’ toua qui a brûlé mes récoltes ! Hein ? Ouais –hic !– j’suis sûr qu’c’est toua !

Sans grand discours et avec une dextérité plutôt douteuse, « l’ami de la boisson » s’était rué sur le Lord. Kuro se maudit alors d’avoir parlé si fort. Sa rage, exalté par l’onction alcoolisée lui avait fait perdre son sang froid. Un manque de discrétion avait conduit à une véritable esclandre et bien que la moitié de l’assemblée semblait à moitié assommée par la boisson, un grand nombre avait du entendre le hurlement du bougre. Bien que gêné par le tapage qu’il avait provoqué, Kuro avait espéré l’espace d’un instant voir la bouteille se fendre sur le crâne de son « partenaire du jour » . Malheureusement, sans trop de surprise, l’agresseur se retrouva plaqué contre le comptoir après avoir manqué son coup. Kuro connaissait quelque peu l’agilité dont pouvait faire preuve l’homme en certaine situation : une belle cicatrice dans le dos ! Voilà quel avait été le prix d’une telle expérience.

« Je ne me serais jamais contenté de bruler ton champs, imbécile. Sois ravi de n’avoir pu croiser mon chemin, remercie les Déesses de cela. »

Cet homme était mort. Nul doute possible. Mais à sa grande surprise, Le Lord le fixait l’air de lui demandé de l’aide avec un léger sourire paradoxale en coin qui laissait présager de la suite des événements. Arkhams hésitait à saigner purement et simplement le bougre. Était ce dû à de l’incompréhension ? De la rage devant ce soudain semblant de moralité dont faisait preuve cet homme qu’il haïssait où une simple volonté typiquement humaine et irréfléchie de provoquer la chute de l’être détesté dans la boue ensanglanté quitte à en recevoir les éclaboussures ? Nul ne sait pourquoi mais Kuro cracha pour confirmer sa bêtise :

« Oh ? Eh bien ! Qu’attendez-vous messire ? L’homme qui se tient devant moi n’est pas de ceux qui hésitent à faire chanter l’acier en chaire ! Le temps a filé depuis me direz-vous ! Là où la langue a conservé son tranchant, la lame elle semble bien émoussée ! »


John Doe


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« Allez, dévore son âme ! Cela fait si longtemps, tu en as oublié la suave saveur. On t’a fabriqué pour ça, tu n’es bon à rien d’autre. Regarde-toi, déchet. Tu es devenu un gentilhomme gentillet. »

Son esprit lui jouait certainement des tours car une voix caverneuse chantait une sombre litanie dans son crâne bouleversé. Le terrible phrasé était celui de Ganondorf mélangé avec le timbre d’Arkhams en une soupe à faire frissonner les gamins. Le tatouage des damnés, héritage du Sombre Mage, palpita.

« Tu avais pourtant promis, Kokiri.
- Et toi tu l’as pourtant trahi, trainée de Sage verte ! »

Le marquage sylvestre de Saria se mit à bouillir.

Lequel éclatera ?



« Oh ? Eh bien ! Qu’attendez-vous messire ? L’homme qui se tient devant moi n’est pas de ceux qui hésitent à faire chanter l’acier en chaire ! Le temps a filé depuis me direz-vous ! Là où la langue a conservé son tranchant, la lame elle semble bien émoussée ! »


Le paysan en joug, transpirait à grosses gouttes d’une aigre sueur de peur. Ce délicat parfum ravivait le passé guerrier du Mille-Casaque. Le sourire de l’ancien Dragmire s’effaça, son visage n’était plus qu’un masque de chair blanc.
Le fourreau sur la gorge de gueux, l’étranglait toujours. Arkhams retira la gaine de cuir de sa précieuse lame, lentement. Et lentement le fil trancha la peau de l’homme. Une giclée sur le bar et déjà les autres clients s’excitaient, tels des requins.

Le Sceau de Saria explosa, la Marque des Damnées se répandit. Le tenancier, devant le meurtrier, l’attrapa au col. Face haineuse d’alcoolique grossier. Il tenait entre ses pattes une marionnette désarticulée emplie de spasmes effrayants.



« Pour toi ce sera la corde ! »


Un rire d’outre-tombe au relent de démon fut craché au nez du barman. Ce dernier le relâcha, dégouté. Lord Arkhams se décomposait littéralement. Son teint de pêche mûre vira en fruit pourri, verdâtre et brunâtre. Les muscles se crispèrent, fondèrent pour certains. Son vif regard haineux devint vitreux et fatigué. Ses cheveux d’argent virèrent au gris puis au noir terne, des mèches tombant sur le sol par quantité. Et la douleur, quelle odieuse souffrance. Le Sceau de Ganondorf faisait son office, dévorant la chair fraiche d’Arkhams dans un concert de cris car l’homme souffrait atrocement, malgré son rire encore présent en bouche.

Il avait rompu le contrat avec la Sage Kokiri, celui de ne plus faire de mal à Hyrule. Le Lord avait encore trahi. La nature reprit son dû, et la jeunesse paranormale du vieux diable disparut. Le Maudit sans foi ni loi s’écroula au sol, se tortillant comme un dément possédé. La conscience avait déjà quitté ce corps à bout de souffle. Son esprit lui, se faisait flageller par l’ombre du Seigneur du Malin, jouissant à l’idée de pouvoir de nouveau fouetter griffer et mordre son traitre préféré.

« Que c’est bon de te retrouver. »

Déjà les clients crachèrent sur le cadavre d’Arkhams, qui se liquéfiait peu à peu. Tôt ou tard quelqu’un s’en emparerait, cœur noble, et le conduirait à la potence.
Il crèverait sans doute après ce meurtre, mais Déesses, ce qu’il avait aimé ça.


Kuro


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Les murmures avaient commencé à se faire entendre dès l’instant où le malheureux s’était fait plaquer contre le comptoir. Ils se firent de plus en plus insistants comme l’approche de l’orage à l’intérieur des murs de la taverne. L’acier sonna alors répandant un silence de mort dans l’établissement. Il avait enfin agis comme le démon qu’il était. Un étrange sourire s’était dessiné sur le visage de Kuro qui fixait son agresseur d’il y a quelques années. Il se remémorait la « petite » vengeance qu’il avait assouvit au lac, les membres du Lord qui à cette époque n’étaient plus qu’épave ayant grincé encore et encore sous la pluie de coups qu’il lui avait infligé sans aucune retenu. Le désir de reproduire cette scène, acte tragique mais qui honteusement lui avait procuré le plus grand bien. La chute de son maître avait été une image des plus troublantes certes, mais elle avait été surtout le prétexte parfait pour enfin laissé libre court à ses désirs fougueux de jeunesse.

Kuro fit un pas en direction du Lord qui était à présent étendu sur le sol. Il dévoila la garde d’une de ses lame prêt à envoyé ce démon devant les Grandes quand le silence fut rompu par les hurlements de l’assemblée. La porte de l’établissement avait été bruyamment ouverte. Un de ses bougres avait du courir alerter la garde. La rage qui s’animait en ce lieu ne présageait rien de bon. Il devait s’éclipser au plus vite. Kuro fixa son partenaire du jour avant de cracher :

« Au plaisir de vous revoir ! Lord Arkhams ! »

Il recula alors de quelques pas et se retourna pour se diriger vers la sortie. Deux hommes voulurent lui barrer la route mais prévoyant pareille initiative de la part de ces courageux de l’instant, il avait déjà commencé à disparaitre ; Sous sa forme invisible, il contourna les hommes qui s’interrogeait sur ce qui venait de se produire et atteint la place située devant l’établissement. Une fois à l’extérieur, il resta un instant le regard fixé sur la porte ouverte du commerce. Puis il regarda ses mains absente de toute trace hémoglobine et pourtant bel et bien entachées. Aucun ordre n’avait été donné. Aucun contrat d’assassinat n’avait été accepté. Il avait agit de son propre chef. Quelques frissons lui parcoururent le corps avant que ce dernier ne revienne à lui. Il devrait informer la Louve de la situation. Kuro se mit alors en route : il avait tout le trajet pour penser ces mots qui allaient rapporter les événements à son maître…