Pantin plaisantin et vieilles corneilles

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Gris


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(vide)

« Cric Crac
Mes os craquent
Crac Cric
Squelette famélique

Cric Crac
Vertèbres en vrac
Crac Cric
Côtes rachitiques

Cric Crac
Mon fémur, une matraque
Crac Cric
Sur les crânes, belle musique ! »


Krr krr krr... quel talent ! Quel talent ! Ouiiiiiii ! Encore une horrible chanson.
Et la flûte. Ohhh. Douce, grinçante flûte. Les corneilles chantent aussi ! Qu'annoncent-elles ? Qu'annoncent-elles ? Battez des ailes, applaudissez !

La nuit nous cache. Oui. Elle nous cache. Elle nous cache à la vue de ces vilains hommes de fer.
Eux et leurs piques. On ne peut pas leur tordre le cou. Non. Tristesse !
Mais ils sont sourds. Leur chapeau de fer bouche leurs vilaines oreilles ! Alors ! Alors nous pouvons passer tranquillement.
Krr krr... Du haut de leur tour, ils ne nous voient pas. Ils ne nous voient pas ! Il fait nuit ! Qui pourrait voir... ce qui rampe dans le noir ?

La grande porte de bois cliquetante. Fermée depuis longtemps. Les murs. Très, très hauts ! Mais... ils sont gris.
Comme nous.
Notre mâchoire claque.

Ils ne nous verront pas. Faisons une petite promenade derrière les murs... Grimpons.
Les pierres sont froides. Les ongles de nos mains squelettiques s'y accrochent, les griffent. Nous sommes comme une araignée. Et l'araignée va trouver une mouche dans sa toile ! Krr krr...

Le sommet. Des torches sur le haut des murs. Trop de feu. Il faut se cacher. Mais... personne ici ?

« Oùùù eees-tuuu, petiiite mouuuche ? L'araignée t'as sentiiie sur sa toile...

- Qu... qui va là ? Montrez-vous !
- C'est l'araignééée... qui a piégé sa proie ! »

Nous arrivons dans son dos. Nos dents se plantent dans son mollet. Il y a du fer de l'autre côté.
Hurlement. Oooh... Magnifique ! Encore !
Son bâton piquant est tombé. Un beau jouet !
L'homme de fer gigote trop. Il essaie de nous attraper. Mais il boîte. Et il ne nous voit pas dans le noir. La torche est trop loin.
Nous sautons sur son dos. Lui attrapons la tête. Il gigote toujours mais nos doigts morts s’enfoncent dans ses yeux depuis longtemps.
Encore des hurlements. Aah... Souffres-tu autant que moi ? Non. Tu n'as pas mal. Vilain petit homme de fer.

Il est tombé. Comme une branche d'un arbre mort.

« Bon appétit ! »

Nous lui arrachons le visage avec nos dents. Et nous volons les siennes. Une. CRAC Par. CRAC Une. CRAC Pour notre collection ! Et ses ongles. CRAC Il ne faut pas oublier les ongles ! CRAC CRAC CRAC CRAC Eux aussi, dans le petit sachet en peau de vache. Krr krr...

Du bruit. D'autres hommes de fer ont entendu. Pas rester ici. Non.
Nous emportons le bâton piquant de l'homme de fer mort. Joli jouet.
Passons de l'autre côté du mur. Silencieusement. La lune est avec nous, et les vilains ne nous voient pas. Krr krr...

Le sol est en pierre. Comme les grands murs gris. Et il y a de petites maisons. Nous marchons dans l'allée et les pointons du doigt. Allumée. Éteinte. Allumée. Éteinte. Éteinte. Éteinte. Allumée. Éteinte. Il y a de quoi s'amuser !
Par où commençons-nous ?

« Hiihii ! Une maison éteinte. Nous devons embellir notre collection ! Rampons par-là... »


Dreack


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(vide)

Disposé en cercle, un à un, les bougeoirs s'allumèrent. Les petites flammes violettes se mirent à danser sous les courants d'air qui traversaient la pièce avant de lentement s'élever dans les airs. Les flammèches convergèrent vers le centre pour tourner lentement autour de celui qui leur avait donné vie. Cela faisait presque deux heures que le sorcier méditait, à genoux sur le sol poussiéreux, les mains plaqués sur ses cuisses. La lumière des flammes ne parvenait pas à chasser l'obscurité qui l'avait épousé depuis tout ce temps. Ni le bruit des animaux nocturnes, la chaleur des feux magiques ne saurait le troubler. Venir en ces lieux lui avait toujours été pénible. Le passé hantait chaque pierre, chaque bouffé d'air et pourtant il se trouvait ici. Déjoué la surveillance de la Garde qui interdisait l'accès aux Dragmires à la cité d'Hylia avait été d'une facilité déconcertante. Drapé d'illusion, leurs yeux profanes n'avaient pas put déjouer le charme qui agissait sur son corps physique et sa présence avait déjà disparue avant qu'une personne doté de quelques talents magiques latent n'arrive. Malgré une aversion palpable et un dégoût non dissimulé dans l'accomplissement de sa tâche, la journée avait été bonne.

Dreack avait pris sur lui de montrer que malgré la demi-défaite au village Cocorico, le Trône était toujours en activité. Et pour cela, rien de mieux que de rappeler aux partisans caché parmi la population royale que le Seigneur du Désert veillait au grain. Très peu d'entre eux avait opposé de réticence à leur allégeance lorsqu'ils furent en présence de l'Horreur du Clan. Et ceux qui en avaient, furent rapidement remis dans le rang. Il était inutile de mentir à quelqu'un qui pouvait s'introduire dans votre tête. Mais la tâche qui s'avérait trivial au premier abords fut rapidement relégué au premier rang lorsque certains se mirent à parler des évènements récents.

C'était pour ces raisons qu'il se trouvait encore ici. Revenir à la Forteresse n'était pour le moment pas envisageable. Si le Sorcier voulait accéder au rang de favori dans la famille, il devait surpasser toutes les attentes du Père et il voyait dans les événements récent, une chance providentielle. Mais même si sa puissance avait drastiquement augmenté grâce au don de son Maitre, Dreack ne désirait pas commettre les mêmes erreurs que lors du Fléau de Din. Cette fois, il serait préparé et en pleine possession de ses moyens pour faire face à l'adversité. Les flammes continuèrent à virevolté au rythme des vents arcaniques qui balayaient à présent la pièce. D'ici, il pouvait presque sentir toutes les âmes du quartier. La plupart étaient sans intérêt, rien de plus qu'une braise dans l'immensité l'éther. D'autres étaient semblables à de petites flammes. Mais la lueur que cherchait le Sorcier Noir était encore introuvable. La présence du Temple du Temps et du château rendait également la tâche plus difficile que prévu. Il y avait quelque chose dans les pierres de ces édifices qui semblaient s'opposer à ses pouvoirs. Évidemment. Les Déesses et les mages de l'Ancien Temps avaient certainement pris des précautions, des enchantements pour éviter que ces lieux soient soudainement pris d'assaut par les forces qui se terrent de l'autre côté de ce monde. Il l'avait bien expérimenté au village.

Deux heures passèrent à nouveau et toujours rien. La nuit avait complètement étendue son emprise sur la cité. La plupart des habitants étaient endormis sagement, leurs esprits vagabondant dans le monde onirique, mais là encore, celui de l'Horreur du Clan traquait sa proie. Puis vint le bouleversement dans l'Ether. Dreack sentait quelque chose remuer. Une aura presque similaire à la sienne. Les flammes virevoltantes gagnèrent en intensité, comme pour protéger leur créateur des dangers du monde physique pendant que celui-ci vagabonder ailleurs.