Posté le 28/07/2010 11:52
[ Hors RP : Si mon post cause soucis niveau "timing", dites-le moi x) ]
La nuit était déjà bien avancée lorsque Abigaïl atteignit la plaine. Ce dernier fulminait littéralement : sa soirée avait été catastrophique. Comme d'habitude, il s'était installé au comptoir de l'auberge de NuttyK en fin d'après-midi, en compagnie de ce crétin d'Autre, et ils s'étaient lancés quelques piques pas bien méchantes. Jusque là, rien qui ne sorte de l'ordinaire... Mais pourquoi cet imbécile s'était mis à lui faire des sous-entendus plus que douteux ? D'accord, il le faisait déjà en temps normal - et Abigaïl savait très bien que c'était dans le seul but de le voir sortir de ses gonds - mais pourquoi dans un lieu public, et pourquoi à une telle heure dans une telle auberge, bon sang ?! Les joues du jeune garde étaient devenues rouges d'embarras, et cela avait provoqué quelques rires dans la foulée, mais le pire fut lorsqu'il entendit clairement un "tapette" hurlé au beau milieu de l'assistance... C'était bien la pire chose que l'ivrogne du coin aurait pu faire en de telles circonstances. L'instant d'après, le roux avait donné un violent coup de poing au nez de l'importun, peu soucieux de savoir qui il était et pourquoi il avait dit cela.
Ce fut apparemment le signal attendu pour déclencher une bataille générale.
Abigaïl avait réussi à s'échapper par la porte de derrière, après s'être rendu compte que son "cher ami" l'Autre s'était déjà éclipsé, et c'était avec une rage contenue qu'il était sorti de l'enceinte de la ville - juste avant la fermeture des pont-levis. Et maintenant ? Maintenant, il marchait à un pas cadencé sous la lune, trop aveuglé par ses tracas pour se préoccuper du danger. Et si quelqu'un le dénonçait ? Nul doute qu'il recevrait une punition digne de la rixe qu'il avait causé à la taverne. Il espérait juste qu'on ne le renverrait pas de ses fonctions... Ruminant ses sombres pensées, il ne remarqua qu'au dernier moment à quel point il s'était éloigné de la ville. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il se rendit compte qu'il était déjà arrivé à l'orée de la forêt.
*Merde. Je fais comment, moi, maintenant ? Je rentre chez moi ? Après avoir laissé l'Autre dehors, alors que je sais très bien qu'il est sans-abri ? ...Hmpf. De toute façon, c'est de sa faute. Il n'avait pas à se casser de l'auberge sans me prévenir ! Ça lui apprendra.*
Mais, alors qu'il reprenait sa marche en direction de la forêt, un rire sauvage et puissant déchira le silence et le fit sursauter. Il se retourna brusquement, l'œil aux aguets... et une bien étrange scène apparut sous ses yeux méfiants :
Un homme au regard sombre et satisfait, un peu à l'écart, en possession d'une énorme épée. Une femme en tenue de combat, un serpent blanc enroulé autour d'un bras et armée de deux dagues fines. Et puis cet autre homme, torse-nu, qui lui faisait face avec une bestialité impressionnante, avec cette gigantesque lame ! Abigaïl devait faire à peu près la même taille qu'elle. C'était... à couper le souffle. Mais pas forcément dans le bon sens du terme.
" Bordel, mais qu'est-ce qui se passe ici ?! "
Ah oui. Pour la discrétion, c'était loupé. En même temps, le jeune homme n'aurait pas pu quitter les lieux après avoir vu tant de choses. Il était tendu comme un arc. Ses yeux passaient d'un combattant à un autre, d'une manière presque accusatrice... Sa main s'était réfugiée à la garde de sa dague à rouelles. Il se sentait inférieur, face à toutes ces personnes si bien armées. Heureusement qu'il était sorti en tenue de garde ! Ce n'était certainement pas en civil qu'il aurait pu se défendre. Non pas qu'il songeait vraiment à se battre, là, maintenant, mais il...
Par les Déesses ! Mais cet homme à l'allure de loup qu'il voyait ici... N'était-ce pas un garde d'Hyrule ? Abigaïl hallucinait. Ce n'était pas possible ! Pourquoi ? En plus, que faisait-il torse-nu, bon sang ?! Ce n'était pas du tout séant pour un garde royale ! Et après, c'était lui qu'on engueulait parce qu'il provoquait des rixes de taverne ! Le jeune garde eut très envie de se masser les tempes, dépité. Il se retint pourtant.
Le garde qu'il voyait là ne semblait pas en position d'infériorité par rapport aux deux autres. Surtout que l'homme au regard cruel s'était écarté de la future zone de combat. Mais fichtre, qu'il soit banni s'il osait s'enfuir après ça ! Il ne connaissait pas très bien ce garde, mais un camarade reste un camarade. La rage et l'indignation grandissaient en lui comme une vague dévastatrice.
Il dégaina.