Posté le 08/01/2013 23:40
Le sanctuaire rougeoyant devint une ruine livide. Les flammes continuaient de danser et la bâtisse de s'effondrer. La Sainte-Maison ne tarderait plus à devenir poussière.
Portant Endë sur son dos, Lloyfell s'accroupit et récupéra sa cape qu'il avait laissée à l'entrée du Temple. En la mettant par dessus le blond, quelques objets en tombèrent ; ses potions qu'il avait acquises un peu plus tôt gisaient sur l'herbe. Par chance elle ne se fracassèrent pas en tombant, et les divers éboulements ne les atteignirent pas. Il les accrocha ensemble en faisant un noeud grâce à un chiffon mauve qu'il gardait sur lui qu'il attacha ensuite à sa ceinture.
L'enfant courageux pesait tout de même son poids ! Il avait beau avoir la corpulence d'un gringalet, le vagabond peinait tout de même à supporter sa présence sur ses vertèbres.
L'Immaculé observa au loin la Place du Marché. Celle-ci était noire de monde, la fontaine au centre en était à peine visible ! Tous observaient le monastère, dont les flammes dansantes semblaient laisser paraître des hommes se débattant pour éteindre les flammes qui les consumaient.
Le paladin profita de la crémation du Temple qui attirait tant les regards pour s'enfuir sans être vu. Il n'aimait pas énormément les foules et ne passerait certainement pas inaperçu si il venait à se mêler à cette dernière, avec sa grande cape noire et la forme qu'elle prendrait avec Endë en-dessous. S'il portait le blond sans cape pour le cacher, n'en parlons même pas : il aurait directement été pris en charge par les médecins du Bourg, qui ne sont pas tous recommandables.
Lloyfell se précipita dans la ruelle la plus proche pour observer l'état de l'inconscient. Il préférait le soigner lui-même, ayant quelques connaissances pour au moins l'aider à se sentir mieux à son réveil. Cependant, ses manières n'étaient pas les plus légales qu'il soit...
Il regarda alentour. Pas un Hylien en vue, il retira donc sa cape et observa le visage d'Endë. Le derrière de sa tête saignait abondamment et pour couronner le tout, il commençait à avoir des sueurs froides. Le vagabond se pressa de remettre la cape sur son dos et sortit de la ruelle en faisant attention à ne pas être vu. S'approchant du pont-levis, il vit un garde adossé à un mur près de celui-ci. Lloyfell patienta un moment, vérifiant si ce garde était en ronde ou s'il devait rester planter à son poste.
Caché dans l'angle de la ruelle adjacente dont il sortait, l'Immaculé envoya un caillou aussi gros qu'un demi-poing dans sa direction, sans le toucher. Le garde ne broncha pas, le vagabond comprit donc que ce dernier bayait aux corneilles, somnolant. Il se mit à courir vers le pont-levis pour sortir de l'infernal dédale qu'était le Bourg d'Hyrule.
L'air frais de la plaine se fit ressentir tout de suite sur les joues et dans les nasaux du paladin, tandis qu'un air vicié de braises et de cendres persistait dans le Bourg.
Il déposa le corps inanimé dans un coin ombragé, adossé à un arbre.
Non loin d'ici s'écoulait un petit torrent provenant du domaine Zora et rejoignant les douves du Bourg d'Hyrule. Lloyfell savait qu'il pouvait trouver là-bas une plante aux vertues médicinales très efficaces : l'Hélléquiame.
Cette plante avait la capacité de stopper les saignements et de cicatriser les plaies en quelques heures pour une petite blessure et deux à trois jours pour une large plaie. Encore fallait-il la trouver... Si elle se trouvait près des cours d'eau, il n'était pas aisé d'en trouver. Ces plantes poussent très lentement et ne deviennent utiles qu'à maturité, qu'elles n'obtiennent que deux fois dans une année. Seulement, même enracinées dans la terre, elles n'ont besoin que d'une semaine ou deux pour mourir.
Il se précipita vers le torrent et chercha l'Hélléquiame. Heureusement, la période était propice et le vagabond pu en trouver quelques unes. Certaines avaient déjà commencés à mourir, les propriétés en étaient donc amoindries, mais la substance restait tout de même efficace.
Le paladin tira violemment sur la manche gauche de sa chemise pour en arracher un morceau. Il l'humidifia dans l'eau et coupa en deux les tiges des fleurs, qui contenaient cette substance liquide aux propriétés intéressantes. Il ajouta donc le fluide que sa chemise épongea, et revint vers Endë qui, dans son coin, n'avait pas bougé.
Lloyfell essuya le sang sur le crâne du blond avec sa manche droite et posa délicatement le morceau de tissu imbibé dessus.