Appartenir à une famille, et soutenir un rêve

Privé ! :3

[ Hors timeline ]

Withered


Inventaire

0,00


(vide)

Cela fait déjà plusieurs jours que ses cheveux avaient pris la couleur de la neige. Mais son cœur n'avait plus cette innocence qu'elle avait toujours trouvé dans l'hiver, et ses yeux étaient devenus froids comme la glace. Froids comme ceux d'Eïvinnd.
Elle avait donc attendu quelques jours avant de concrétiser ce qu'elle avait décidé dès que le gerudo avait quitté son champs de vision. Elle voulait s'assurer qu'elle pouvait vivre normalement, mais le résultat ne fut pas concluant. Si sa boutique continuait de marcher, notamment grâce à sa nouvelle marchandise d'armes, son esprit était ailleurs. Sa nouvelle raison de vivre chaque jour n'était plus les fleurs ou les sourires des clients. Bien sur, elle continuait de sourire. Bien sur, elle faisait comme si de rien n'était, expliquant aux curieux qu'elle avait surement était victime d'un mauvais sort pour son apparence. Elle tentait de plaisanter à son sujet pour ne pas intriguer, mais elle savait pourquoi elle était devenue lys plutôt que rose.


"Le jour où tu te décideras, sers ce bijou contre toi, pleure celui qui t'a quitté...Et appelle moi. Je viendrais te trouver, où que tu sois. Ne tarde pas à ouvrir les yeux."

Elle soupira. Ces quelques mots lui revenaient sans cesse en tête, parfois comme un cauchemar, parfois comme un rêve. Les visages se mélangeaient -Link, Zelda, Eïvinnd, Wiil, Ganon, Aglaranna-, mais son cœur était déjà résolu. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point.
Il faisait nuit. La plaine brillait dans l'obscurité, et le bijou était fermement enfermé dans sa paume. Elle s'attendait à ce que son palpitant batte la chamade, mais elle était étrangement calme et sereine. Il y avait un nouvel espoir pour elle, et elle n'allait pas le laisser filer.
Un instant, elle espéra croiser le chemin du loup à la fourrure nuit. Un instant, elle espéra que le dilemme de sa raison serait écarté par une lame lui perforant le ventre. Un instant, elle espéra que Will la reprendrait à ses côtés, et qu'ils croiseraient de nouveau le chemin du garde dans une bulle de rêve. L'instant passa, fugace et éphémère, et elle se retrouva bientôt dans la zone des combattant, vide à cette heure.
Elle pressa le bijou contre son cœur, et son esprit se vida. Seule l'image d'Eïvinnd y resplendissait, bien que le garde fronce les sourcils devant l'allégeance qu'elle allait prononcer d'ici peu. Sa voix ne fut que murmure.


"Je vous en prie Seigneur, ne partez pas sans moi. Je suis prête, ne partez pas sans moi." finit-elle dans un souffle. Son arc et son carquois lui serraient la poitrine, mais c'est l'angoisse de se retrouver seule qui entravait sa gorge.


Il avait encore rêvé d'elle. Réveillé en sursaut, Ganondorf venait de sortir de son cauchemar en sueur et le souffle court, tétanisé par ce à quoi il venait d'assister. Comme toutes les nuits depuis sa renaissance du volcan, le gérudo se revoyait en sa compagnie, profitant d'un instant de calme avec l'unique femme qui pouvait se vanter d'avoir apprivoisé le Lion. Il repassait une main dans ses cheveux braisés, faisait courir une autre sur la ligne voluptueuse de son flan et de sa poitrine et il l'embrassait. Son destin, sa guerre s'effaçait de son esprit. Il cessait de penser à ses ennemis pour ne plus voir qu'elle. En retour, elle se pressait contre lui, en une étreinte brûlante et pleine de désir et cela suffisait à l'enivrer.
Mais presque aussitôt, les feux qui les entouraient étaient soufflés par un vent glacial. Elle commençait à trembler et des larmes lui venaient. Impuissant à stopper le souffle, Ganondorf tentait de la protéger de son corps mais rien n'y faisait. Sa femme devenait de plus en plus froide au toucher. Les flammes de sa chevelure s'éteignaient en même temps que sa peau pâlissait. Et soudainement, une flèche venait se ficher dans sa gorge.

Ganondorf s'éveillait toujours à cet instant en hurlant. De peine, de douleur et de surprise. Et chaque réveil était empreint d'un désespoir qui ne s'effaçait pas, qui ne faiblissait pas. Le temps ne fait jamais rien à l'affaire. Seul l'oubli peut calmer les souffrances du coeur... Mais une femme comme celle là ne s'oublie pas. Enfilant nerveusement une tenue légère, il appela une soeur et lui ordonna de lui préparer un thé. A dire vrai, il aurait même avalé le pire alcool du monde si cela avait pu lui changer les idées. Mais depuis qu'il était plus que mortel, son esprit était trop fort pour qu'une quelconque drogue puisse l'affecter. Ainsi, seules les herbes apaisantes lui faisaient un peu d'effet. Lorsqu'elle revint, il hésita à lui demander de le rejoindre. Pourtant, le Lion savait qu'il ne la forcerait pas mais il doutait qu'elle réussisse à le distraire de sa douleur.
Une seule pensée parvenait à calmer celle ci. Son espoir d'obtenir le pouvoir divin. Si Ganondorf obtenait la maîtrise des trois fragments, alors il pourrait demander aux déesses un pouvoir supérieur à la mort elle même... Et ainsi ramener l'élue de Din...Et de son coeur.

Cela lui rappela d'un coup la jeune femme qu'il avait rencontré au lac, quelques jours auparavant. Intrigué par elle, il l'avait observé à travers le bijou dont il lui avait fait don. Elle avait vaqué à ses occupations de marchandes, à des choses futiles que les mortels ordinaires font la plupart de leur temps sur terre... Mais il y avait quelque chose en elle. Quelque chose qui rendait ses sourires faux et avait donné à ses cheveux une magnifique couleur de neige. La souffrance. Une souffrance que le gérudo ne connaissait que trop bien. A nouveau curieux, il lia son esprit à la bague et la vit. C'est ce moment là, coincidence heureuse, qu'elle avait choisit pour enfin l'appeler.
Avec le sourire du père accueillant à un nouvel enfant auprès de lui, il entendit sa prière. Alors, il envoya les ombres à travers le bijou. Prises dans une ronde effrénée, elles créèrent un grand cercle, par lequel Ganondorf vint à elle. Alors, il lui tendit sa main,


"La route que j'emprunte est semée d'obstacles, et la mort n'est jamais loin. Mais si tel est ton choix, viens avec moi, Astrid."

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Withered


Inventaire

0,00


(vide)

Les ombres se mouvèrent, et il se dressa devant elle. Son souffle se fit court, et il lui tendit la main. Son regard lui rappela un instant la figure paternelle, et l'image de tyran sans cœur s'effaça définitivement de son esprit. Il était comme elle se persuada-t-elle.

"La route que j'emprunte est semée d'obstacles, et la mort n'est jamais loin. Mais si tel est ton choix, viens avec moi, Astrid."

Elle prit sa main. Ses doutes se turent dès que ses doigts fins rencontrèrent sa poigne ferme et assurée. Il allait lui montrer la voie, elle le sentait.

"Mon Seigneur, je n'ai peut-être ni la force, ni le courage des gerudos, je n'ai ni la sagesse et la subtilité des sheikahs, mais il faut que vous sachiez que j'ai le pouvoir d'éloigner la mort. Le soin est mon arme principale, et je pourrais soutenir les autres pendant les batailles comme après. Je sais que je n'ai pas fière allure comme les gorons, mais faites moi confiance, je ferais tout pour ne pas vous décevoir..."

Elle était tremblante, comme si elle cherchait à se justifier. Elle ne voulait pas apparaitre comme la femme fragile qu'elle avait toujours été, et encore moins comme la naïve souriante. Elle se sentait tellement peu crédible qu'elle craignait qu'il ne la mette toujours en retrait, qu'il ne la considère pas comme une alliée proche et fidèle. Elle voulait devenir le soutien des autres, et passer le reste de sa vie à le remercier de lui avoir laissé sa chance. Elle souffla.

"S'il vous plait..."


Astrid prit sa main et il sentit la réticence en elle s'apaisait et pourtant, son corps tremblait ainsi que sa voix lorsqu'elle sembla justifier de ses talents. Comme si il risquait de ne pas vouloir d'elle bien qu'il lui ait fait la proposition de le rejoindre. Elle lui expliqua que ses mains soignaient plutôt que de détruire et qu'elle se voulait plus un soutient pour sa famille qu'un glaive pour leurs ennemis, mais au lieu d'en être fier et de le revendiquer comme ce que c'était, c'est à dire un savoir faire rare et précieux, elle semblait en avoir honte et craindre que le Lion ne la repousse pour cela.

"S'il vous plait..."

Ganondorf posa une main sur son épaule et la rapprocha doucement de lui. Sa supplication n'avait été qu'un souffle mais cela avait suffit à attendrir le gérudo et à le persuader de la sincérité de la jeune femme. Le maître du monde avait disparu pour laisser au père, qui regardait avec douceur sa fille se sous estimer quand lui connaissait sa valeur. Un père à la voix feutrée dans laquelle transparaissait son affection pour celle qui le comprenait qui répondit sur un ton apaisé,

"Je ne cherche pas des surhommes, ma fille, mais bien des enfants fidèles qui me resteront loyaux et me considéreront comme leur père. Mais n'ais pas honte de toi. L'art que tu possède vaut tous les rubis du monde. Il lui embrassa le front avant de poursuivre, Puisque tu es prête, il est temps de me suivre et de rejoindre ta nouvelle famille, Astrid Dragmire."

Il lui laissa un instant pour faire ses adieux du regard à ce qui les entourait, puis les ombres les transportèrent dans la forteresse gérudo. Dés que la lumière leur vint à nouveau, Ganondorf vit avec satisfaction que ses soeurs s'agenouillaient devant sa nouvelle fille, comme son rang l'exigeait. Après, tout, elle était fille de roi à présent ! Alors, en son honneur, il ordonna d'un claquement de doigt aux flammes qui illuminaient la pièce de danser pour elle, ce qu'elle firent en un tourbillon fascinant de beauté. Finalement, il déclara, d'une voix forte et fière,

"Voici ma fille, Astrid Dragmire. Honorez la comme vous m'honorez ! Sa parole est votre volonté car son désir est le mien !"

Leur désir, leur rêve, était en effet le même. Vaincre la mort, et retrouver le bonheur.

Ce compte est un compte narrateur : les personnages joués par le narrateur ne peuvent pas être utilisés par les joueurs ou joueuses dans leur post (sauf autorisation d'un admin) et les jets de dé du narrateur sont contraignants.



Withered


Inventaire

0,00


(vide)

Lorsque la main du gérudo se posa sur elle et qu'il l'amena à lui, elle cessa un instant de respirer. La chaleur de la compassion balaya la froideur du Roi, et le père finit de conquérir sa future fille. Les souvenirs de son ancienne terre lui revinrent rapidement son esprit, mais la figure paternelle n'était pas la même. Elle se laissa bercer par sa voix, fermant les yeux. Le baiser sur le front lui arracha un frisson, et elle sut qu'elle n'avait plus rien à craindre, plus jamais. Elle était une Dragmire désormais.

Elle laissa les ombres l'emmener avec le Patriarche, et fit ses adieux à son ancienne vie. Elle se jura intérieurement que nul mot ne franchirait ses lèvres quand elle serait hors de sa famille, profondément consciente de son nouvel allégement.


"Voici ma fille, Astrid Dragmire. Honorez la comme vous m'honorez ! Sa parole est votre volonté car son désir est le mien !"

Astrid se sentit rosir les joues, flattée et terriblement gênée. Elle n'avait jamais été considérée de la sorte, et elle aurait certainement du mal à s'y faire. Elle espérait disparaitre dans la foule, mais sa nouvelle chevelure la priverait de ce luxe à l'avenir. Sauf si elle venait à rencontrer une autre femme aux cheveux de neige au sein de sa propre famille... Elle s'enfonça dans les ténèbres une bonne fois pour toute, curieuse de ce que lui réserverait l'avenir.