La Forge [RP privé Nesreen]

L'élève rattrape le maître ? [1er RP]

[ Hors timeline ]

Alwyn Dalbarde


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(vide)

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À quelques jours de cheval du Château, se situait un petit hameau, dans la moyenne financière du pays, composé d'une vingtaine de bâtisses, commerces comme habitations. Il s'agissait du genre d'endroit, plutôt paisible, où tout le monde se connaissait très bien et qui n'avait aucune histoire particulière.

C'est dans cet endroit qu'Alwyn avait grandi, auprès de son père adoptif, et qu'il avait apprit tout ce qu'il savait aujourd'hui, grâce à celui-ci. Tous deux vivaient et travaillaient dans la forge de la place, une petite maisonnette aménagée pour leur travail et qui était, à la fois cossue et très fonctionnelle.
Leur place au sein du village était primordiale puisqu'en plus de forger tout ce dont le petit hameau avait besoin, comme les fers pour les chevaux où les quelques armes dont il disposaient pour se défendre, Alwyn et Jaroch aidaient énormément leurs voisins dans leur labeurs de tous les jours, quand ils n'étaient pas surchargés.

La forge, en elle-même, disposait d'un four à l'extérieur, creusé dans le mur d'une terrasse couverte, leur permettant de travailler les métaux au grand air. Les outils et tout leur matériel annexe étaient fixés sur les volets de la fenêtre qui donnait sur cette terrasse afin de faciliter le travail.
L'intérieur de la bâtisse ressemblait à une habitation tout à fait quelconque, en dehors de la roue qui leur permettait de faire chauffer le four et qui disposait d'un système d'engrenages en bois assez simpliste qui consistait à lâcher un énorme poids afin de la faire tourner. On pouvait y voir deux fauteuils, quelques étagères et même un petit meuble servant à entreposer les livres dont disposait la famille. Cette bibliothèque miniature était surplombée des plus belles oeuvres des forgerons, qui trônaient fièrement au-dessus de leurs aventures. Les chambres se trouvaient à l'étage et disposaient de simples lits et d'ameublement servant aux quelques vêtements, armes et armures que les Dalbarde utilisaient lors de leurs voyages.
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La véritable aventure d'Alwyn Dalbarde commence ici. Ce matin là, le métis se leva au premiers rayons du soleil, comme à son habitude. Son bain pris, ses habits enfilés, il se pencha sur le fauteuil où dormaient son père, encore une fois. "[strike]Hey, listen![/strike]" "Hey, le vieux ! Lève-toi, je t'ai préparé un truc à manger avant ton voyage." lança-t-il d'un ton calme.
Jaroch, les yeux toujours fermés, rétorqua sur un ton moqueur :
"Je suis réveillé depuis que t'as commencé à faire du boucan, fils indigne !"
Leurs conversations étaient toujours rythmées par des chamailleries familiales dont ils ne pouvaient, tous deux, pas se passer.
Jaroch mangea un morceau avec son fils puis prépara son voyage à la Citadelle. Les armes, les armures, les provisions, l'eau, la charrue était prête et les chevaux n'allaient pas tarder à arriver avec leur propriétaire, Kogi qui accompagnait toujours Jaroch au royaume. Kogi était le doyen du village et raffolait d'aventures et... il ne le dira pas, mais aussi des jeunes filles que l'on pouvait voir au marché.
Avant de partir, Jaroch serra Alwyn dans ses bras puis déclara avec un sourire :
"Tu commences à avoir l'habitude mais prends bien soin de la forge en mon absence, et si tu t'en vas, donne les clefs à Mira."
Mira était la femme de Kogi et, dans sa jeunesse, elle avait été forgeronne. Même si ce n'était pas très répandu, elle était vraiment douée et on pouvait sentir l'expérience de l'âge.
"Aucun soucis ! De toutes façons, je suis devenu meilleur que toi." lança-t-il avec un léger sourire. "Faites attention à vous surtout et bon voyage !"

Et voilà qu'Alwyn, une fois les chevaux attelés et les deux hommes partis, s'assit dans un fauteuil après avoir préparé le four, un livre à la main, cherchant quelques informations sur la magie élémentale qu'il ne trouverait certainement pas en détails dans les livres de son père.


Nesreen


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(vide)

Nesreen arriva dans ce hameau au dos de la mule que des fermiers du bourg avaient bien voulu lui prêter. Elle en aura besoin, pour transporter ses emplettes sur le trajet du retour.

L'attaque de Ganondorf sur le bourg Cocorico, où deux habitants, Abigail et Adalrik, l'avaient recueillie après qu'elle ait quitté la Forteresse pour se rendre en terre d'Hyrule,  avait fait bien des dégâts. Dès que la victoire eut été déclarée, les habitants s'étaient mis à reconstruire, mais force avait été de constater qu'il y avait beaucoup de choses qui avaient été sévèrement abîmées, et il était apparu que la forge de Cocorico était à présent inutilisable. Si seulement elle avait pu emmener des outils en quittant la forteresse... Elle même avait amoché son arme lors de combats qu'elle avait dû mener contre les ennemis lorsqu'elle et Adalrik avaient du conduire leurs voisins en lieu sûr... Son esprit s'attarda un instant sur ce
roi honni qui faisait autour de lui tant de mal. Elle sentit ses dents se crisper.

Elle avait entendu parler d'une forge tout à fait bien dans un hameau des alentours. Alors, dès qu'elle fut convaincue que Ad n'avait pas besoin de ses bras (sa petite boutique d'apothicaire ayant elle aussi fait les frais de l'assaut), elle s'était mis en route, chargée des commandes de tout le quartier. Elle devrait penser à envoyer un pigeon à la prochaine poste qu'elle croisera: depuis la bataille, elle n'avait eu de nouvelles d'Abigail, le garde. Son coeur se serra quelques peu en pensant à son ami, qui l'avait accueillie sous son toit alors qu'il ne la connaissait pas.

Mais elle arrivait, un peu fatiguée et sale du voyage, clopin-clopant sur sa mule. Ses longs cheveux d'un roux flamboyant, caractéristiques de celles de son peuple, n'étaient plus qu'un amas de noeuds qui la démangeait, et qu'elle avait négligemment relevés sur sa tête. Elle observa les alentours. C'était vraiment petit. On était à une heure assez avancée de la matinée, l'activité du village battait déjà son plein. Quelques têtes, tournées vers elle, semblaient surprises de trouver chez eux une étrangère ainsi chargée. Il lui sembla que quelques regards s'attardèrent sur la couleur de sa peau, de ses yeux et de ses cheveux, interrogateurs.

Bah. Au moins, elle ne se perdrait pas.

Et elle ne se perdit pas. Très vite, elle trouva la bâtisse dont elle reconnu immédiatement le four, ainsi que les outils familiers fixés aux fenêtres. Elle se surpris à sourire face aux souvenirs qu'un tel lieu pouvait évoquer chez elle. La forge de sa mère... qui devint sa forge lorsque cette dernière devint trop vieille pour exercer. La satisfaction qu'elle ressentait à forger armes et outils pour ses soeurs... Puis secoua la tête. Non. Pas maintenant.

Elle attacha sa bête à un arbre non loin.

"Je te trouverais de l'eau bientôt, ma belle," fit-elle en flattant son encolure. Puis elle avança vers la porte, et toqua.

"Est-ce qu'il y a quelqu'un?"


Alwyn Dalbarde


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(vide)

Alwyn n'eut pas énormément de temps pour ses fastidieuses recherches. Il savait très bien que, mise à part, peut-être, dans le livre que Jaroch lui avait laissé, il n'y aurait aucun signe de magie dans leur entière bibliothèque. Ce livre incompréhensible restait, pour le moment, dans sa besace et attendait patiemment d'être ouvert pour délivrer au métis tous ses secrets, ce qui ne tarderait pas à arriver, l'impatience de ne rien trouver le rongeant de l'intérieur. Quand il rangea les livres sortis pour sa curiosité, le four devait être à la température parfaite pour commencer à travailler. Aujourd'hui, il avait quelques commandes à terminer pour le lendemain et un projet personnel qui lui tenait à cœur. C'est donc sans tarder que le sheikah se mit à la forge, où il commença par chauffer plusieurs petites pièces de métaux différents dans le but de les faire fusionner et d'en faire une nouvelle entité bien plus solide et robuste. Les morceaux, collés entre eux, furent martelés un long moment par le bras musclé d'Alwyn, qui fut soulagé lorsque la première étape fut terminée, celle-ci étant l'une des plus éreintante de son travail secondaire. Il remis ensuite la barre de métal obtenue au four afin qu'elle chauffe à nouveau, de manière à pouvoir la modeler ensuite dans une forme semi-finale, avant l'endurcissement et le polissage. Le travail de cette lame lui demanda quasiment le reste de la matinée et c'est pendant la dernière étape, que quelqu'un frappa à la porte. Le four extérieur était alors éteint et Alwyn trempait la lame dans des solutions d'eau mélangées à d'autres produits naturelles avant de la frotter avec une matière rugueuse servant à la nettoyer de toutes ses impuretés, assis sur un tabouret, devant son meuble intérieure.

"Est-ce qu'il y a quelqu'un?"

Le métis posa délicatement la dague, quasiment terminées, sur l'établie. "J'arrive dans une minute !" dit-il, retirant ses gants et passant un coup d'eau sur son visage suintant. La chaleur était encore très présente à l'intérieur, même si le four était éteint. Celle-ci ne dérangeait pas Alwyn qui avait l'habitude de vivre ainsi mais il était vrai qu'être en sueur sans arrêt pendant plusieurs heures pouvait devenir gênant. C'est le visage marqué par le travail que l'hybride ouvrit la porte. "Bonjour, que puis-je faire pour..." Le spectacle qui s'offrait à lui parut tellement irréel qu'il n'arriva même pas à finir sa phrase. C'était la première fois qu'il voyait une femme du peuple Gerudo et il la contemplait alors comme la chose la plus belle qu'il n'ait jamais vu. Bien évidemment, son visage peu propice aux émotions faciales ne laissa rien paraître de son ressentit en l'instant mais son esprit bouillonnait. "Veuillez m'excuser, c'est la première fois que je rencontre une guerrière Gerudo... Entrez, je vous en prie." Il se poussa légèrement pour la laisser pénétrer dans la forge, se demandant si une telle personne pourrait remarquer son affiliation à ce peuple du désert. Il était tellement chamboulé, qu'il ne fit même pas ses observations habituelles et se contenta de regarder la demoiselle de haut en bas, intérieurement ému de pouvoir la rencontrer. "Il fait chaud à l'intérieur, je travaillais." Avant de continuer à parler, il prit une grande inspiration afin de se calmer et de pouvoir réfléchir enfin. Et cette réflexion instantanée l'amena à penser qu'elle ne devait pas être venue à pied, aussi proche était-elle du hameau. Il regarda à l'extérieur et pu voir la mule qui avait l'air assoiffée. "Voulez-vous vous installer sur la terrasse avec quelque chose à boire ? Je pourrais aussi donner de l'eau à votre bête."

Il n'attendit pas la réponse pour commencer à remplir une petite bassine d'eau pour la mule et prépara aussi quelques légumes qu'elle pourrait manger. Il revînt ensuite prêt de la jeune femme, lui donnant un verre d'eau qu'il avait préparé en même temps.


Nesreen


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(vide)

Nesreen ne s’offusqua pas du regard fixe que le jeune homme lui lança en ouvrant la porte. Elle commençait à avoir l’habitude que les gens la dévisagent, par simple curiosité plus que par hostilité, la plupart du temps. Non, plus que son attitude, ce fut le physique du forgeron qui capta son attention : devant elle se tenait un jeune homme, certes, mais un jeune homme dont les longs cheveux rouges et la peau sombre rappelaient fortement les siens, et ceux de ses sœurs. Elle secoua la tête face à l’émotion qui l’étreignit brièvement, en colère contre elle-même. Ce n’était pas le moment. Elle était là pour une raison précise, et elle avait autre chose à faire de ses journées que de devenir émotive à chaque fois qu’elle croisait un garçon aux cheveux un peu trop vifs ou à la peau un peu trop foncée. Simple coïncidence, simple coïncidence si ce jeune homme lui rappelait les siens de façon si frappante : de mâle Gerudo, il ne pouvait en avoir qu’un.

Elle soupira. Elle commençait à trouver agaçant le fait que, à chaque fois que ses pensées se mettaient à s’égarer, elles la menaient exactement vers ce point précis. Alors, elle porta à nouveau une attention qu’elle se voulait désintéressée sur son interlocuteur, qui semblait lui aussi, au même moment, reprendre un peu ses esprits.


« Bonjour », dit-elle simplement.

Elle entra dans la pièce, après y avoir été invitée, et se mit à observer les alentours. Elle fut tout de suite prise à la gorge par la chaleur étouffante, familière, qui régnait dans l’endroit.


« Il fait chaud à l’intérieur, je travaillais. »

Elle lui sourit, l’air indulgent. Peut-être ces quelques temps passés à vivre parmi les Hyliens, à rapiécer des chaises et cueillir des herbes de soin, l’avaient un peu déshabituée aux températures extrêmes. Et bien ! Ce n’était pas un mal qu’elle soit venue. Il n’était jamais très bon de trop se ramollir.

« La chaleur ne me gêne pas. J’avais une forge, dans le désert. »

La fébrilité du jeune homme avait quelque chose d’amusant. Elle songea que dans cette bourgade, il ne devait pas y en avoir beaucoup, des comme elles, même si la teinte de son interlocuteur lui faisait songer à quelques métissages avec des peuplades du sud. Il lui était sympathique. Surtout quand il lui proposa des rafraîchissements, pour elle et pour sa bête : elle était en train d’accepter avec vigueur alors qu’il s'exécutait déjà. Elle prit avec reconnaissance le verre d’eau entre ses mains. Le voyage lui avait laissé le corps las et la gorge sèche.

« Merci. Merci beaucoup. Hum… »

Bon. Il lui semblait qu’à peine arrivée, elle commençait déjà à abuser de l’hospitalité du forgeron. Il lui avait dit qu’il était à l’œuvre, et elle était bien placée pour savoir l’importance de la minuterie, dans le métier. Elle s’en voudrait de lui gâter son travail.

« J’espère que je ne vous dérange pas. Je peux repasser plus tard, si ça vous arrange. Mais… merci de m’accueillir, tout de même. »

Bah. Autant continuer.

« Vous voyez, ma mule est plutôt chargée. En fait, je viens de Cocorico. Je ne sais pas si on en a entendu parler ici… des derniers… évènements. »

Le raid, retint-elle entre ses dents. L’attaque lâche et sanglante de ce Roi du désert, qui avec ses sbires avait réussi à mettre le village à sac. Si les soldats de la Reine avaient fini par bouter dehors l’envahisseur, les dégâts avaient été considérables, et le bourg se remettait, peu à peu, de ses blessures.

« Enfin. Il y a eu des combats, et donc il y a eu de la casse. La forge du bourg est inutilisable, et les paysans ont besoin de leurs cognées, de leurs socs de charrue et de leurs houes. Bien sûr, nous pouvons payer. »

Elle hésita un instant.

« Et… hum. Il y a aussi autre chose. »

Elle prit alors sur son dos un paquet qu’elle portait sur elle, contrairement à ses autres commandes dont la malheureuse mule s’était chargée. Dedans était caché son cimeterre. Lors du raid, elle avait accompagné quelques familles de Cocorico pour les conduire saufs à un refuge, attendre que les choses se passent, et elle avait dû chèrement vendre sa peau. Elle n’avait pas pensé que l’assaillant connaîtrait, bien sûr, les techniques de combat de son peuple. Les lames de son peuple. Et leurs points faibles. Elle n’aurait pu croire cela possible, mais durant l’assaut, son arme adorée, celle qui était pour elle tant chargée de souvenir, avait été brisée. On avait réussi à l’acculer, et on avait réussi à lui briser son arme. Il lui avait fallu l’intervention opportune de son ami Ad’, qui l’accompagnait, pour en réchapper indemne. Elle déballa le paquet, et un pincement au cœur la prit au souvenir de la peur qu'elle avait ressenti face à la mine féroce et sanguinaire de son adversaire, face à la sensation qu'elle allait mourir ici, loin des siennes. Au souvenir de la douleur qui l'avait saisie lorsqu'elle avait du ramasser les deux morceaux, brisés nets, de l'arme de sa mère. Elle fixa le jeune homme, droit dans les yeux, et demanda :

« Vous vous y connaissez, en armes Gérudo ? »

La dernière fois qu’elle avait abordé le sujet avec le forgeron du bourg, celui-ci avait semblé refroidi. Peut-être cette ignorance le vexait-il. Moment était venu de comprendre d’où le garçon tenait son apparence.