[HRP : "A première vue, et sans pouvoir en être sûr, il discernait cinq silhouettes, venant les encercler. " Par Lanre le 23/04/17]
Elle observait le ciel, a demi masqué par le monstre immonde qui se trouvait au dessus d'elle. Eorah se demanda pourquoi il y avait soudainement tant d'étoile qui brillaient ce soir. Était ce parce qu'elle se trouvait a l'agonie? Est qu'elle allait mourir? Son cœur se serra a cette idée. Non ... pas ça ...
Couchée dans la poudreuse sentant sa peau devenir toujours plus froide la métisse regretta que cette soirée ai viré si mal. Ils auraient dut passer un moment au calme. Enfin un peu de calme! Ça remontait a quand la dernière fois que la jeune femme a dormi sur ses deux oreilles, sans avoir la peur au ventre? Elle s'imagina chacun des membres de ce petit groupe insolite se rouler en boule dans sa couverture après avoir échangé quelques nouvelles du monde. Puis ils auraient pris un repos bien mérité. Peut être même que la présence de Roshu et Lanre aurait dissuader Misère de pointer son affreux nez ce soir?
Elle ne devait malheureusement ne jamais le savoir. Poussant sur ses bras, elle tentait de s'arracher a la neige. A demi sur le ventre, Eorah usait inutilement ses forces. Elle finit par se tourner un peu, et se laisser tomber pour ne plus bouger. Priant pour la première fois depuis des lustres, Eorah pria pour que son calvaire s'achève vite, pour que le froid la plonge dans une torpeur suffisamment profonde pour que la douleur s'en aille enfin.
De son point de vue a raz du sol, Eorah voyait les ombres que les flammes de Roshu créaient. Donnant aux branches des airs de danse macabres que les yeux sanguins de la jeune femme suivaient d'un air absent. Elle percevait les combats menés par ses deux compagnons d'infortunes. Elle put ainsi assister a la mise a mort du premier Bourbon. Elle ferma les yeux pour s’épargner la seconde. Epuisée elle roula pourtant sur le dos, et rouvrit ses prunelles.
Les yeux de sang de la Sheikah observèrent ainsi le second monstre, celui qui lui faisait le plus mal. Peau blanche, silhouette cadavérique, deux trous noirs en guise d'yeux, Misère faisait peur a voir. Le Spectre avait des allures de cadavre tout juste réanimé et pourtant pourri depuis des années. Grâce au lien qui unissait le monstre et son esclave, Eorah pouvait sentir son haleine fétide. Mélange de terre, de sang et de moisi, évoquant un cimetière ou une tombe commune tout juste ouverte en période d'épidémie.
Eorah savait qu'un jour elle devrait le chasser. Pour récupérer son corps, sa santé ou son Don. Car si la métisse l'ignorait, c’était bien Misère qui était la cause de ses multiples handicaps. En privant Eorah de ses ressources naturelles, la Bête s'assurait ainsi la soumission de la Belle.. En l'éloignant de ses proches, il la cantonnait dans sa solitude, assuré de garder ainsi son hôte parfaitement disposée a ses besoins.
Misère disparut soudainement. Eorah fronça les sourcils. La douleur qui la clouait au sol recula un peu, pour ne laisser qu'une impression de vide et de fatigue. Quelques secondes plus tard, le Bourbon leva sa patte, prêt a lui transpercer le crane et la clouer au sol a jamais. Elle hurla alors -faiblement certes- affolée a l'idée se souffrir encore, de mourir ou pire! Soudain la lourde masse de Lanre percuta la carapace. La métisse battit des cils plusieurs fois, comme pour se prouver qu'elle ne rêvait pas. Elle n'osait pas bouger, voulait rester le plus discrète possible, ne pas se mettre en danger. Est ce que l'animal hurla. Elle n'en était pas sure. De la neige lui entrait dans les oreilles, troublait son audition; des flocons voletaient dans ses yeux. Bordel, plus jamais elle ne ferait de camping en plein hiver! Ni d'humour noir! Si elle s'en sortait ... Est ce qu'elle allait s'en sortir?
Piégée dans uns sorte de torpeur dissociée Eorah débâtait avec elle même. Elle avait l'impression de perdre la tête, Ah tiens c'est l'euphorie pré-mortem? A ses cotés, le Bourbon remuait dans tout les sens, furieux. Elle le voyait s’agiter remuant ses pattes a qui mieux mieux déchirant l'air, feulant comme un chat sauvage. Elle bougea encore la tete quand un cri résonna : "
Hallja!" Elle répondit d'un soupir douloureux, mais il fut masqué par les cris du Bourbon en flammes que Roshu était en train de vaincre. "
Ici" soupira la jeune femme, tentant de se soulever. Son cœur battait a tout rompre, une terreur glacée lui rongeait maintenant le ventre.
Un nouvel appel et voila qu'une paire de main l'attrapait par les jambes. Son dos racla une seconde le sol et le visage inquiet de Lanre parut au dessus d'elle. Tout comme celles d'Eorah, les mains de l'homme étaient glacées. Misère avait totalement disparut pour ce soir, et les doigts de la jeune femme purent se refermer sur ceux de son compagnon d'infortune. il tira une fois, puis une deuxième sur ses bras, pour la faire se redresser. C'est une explosion de feu qui fit basculer Eorah en avant. La traction insistante de Lanre sur ses bras et le danger immédiat du feu, donnèrent un coup de fouet a la jeune femme qui s'assit aux coté du Ceald. Dans le mouvement elle en profita pour essayer de passer son bras droit au dessus de l'épaule de l'Ours et tenta de pousser sur ses jambes pour se redresser. Enfouissant son visage contre l'épaule de l'homme, elle gémit et lacha un "
Lanre, J'ai peur ..." aussi naturel que s'il avait été son regretté frère.
S'arracher a la poudreuse fut toute une lutte, car les talons d'Eorah glissaient dans la gadoue blanche en train de geler. Ses gestes hésitants trahissaient son stress et son envie rationnelle de filer le plus loin possible. Le quatrième Bourbon était en train de rendre l’âme sous les attaques de Roshu, quand elle trouva enfin un appui et se hissa sur ses jambes tremblantes. Dans un réflexe Eorah se rapprocha du Ceald, cherchant un refuge dans l'illusion sécuritaire de sa présence. Elle se laissa entraîner un peu a l’écart, lourdement appuyée sur le rouquin; sa main gauche crispée dans la fourrure qui couvrait Lanre, la droite toujours autour de lui pour se soutenir. A bout de forces, de sa longue journée et du poison qui lui rongeait le corps, Eorah fit dix mètres avant de tomber a genoux en gémissant de douleur. "
Sauve ta peau ..." Murmura la métisse en fixant le sol blanc de son regard sanguin, avant de le lever sur le rouquin. Les lèvres entrouvertes elle le fixa une longue seconde avant qu'une dernière explosion de retentisse éclairant le duo incongru de sa lumière orangée, les soufflant tout les deux vers l'avant. Une main sur son épaule mordue, serrant pour s’empêcher de se vider de son sang, la métisse tremblait de froid et a cause de l'hémorragie.
Pale comme la lune, des cernes sous les yeux, elle tourna la tete quand Roshu les rejoignit. "
Je pense avoir un antidote dans mon sac à dos." Ah? Ça tombe bien ca! A point nommé! Elle avala docilement le contenu de la minuscule fiole avant de soupirer : "
Merci." Elle essayait de se calmer, de reprendre confiance en elle, en ses compagnons de route. Sa main tremblait, son corps était agité de petit sursauts. Parfois un gémissement lui échappait, involontaire. Son cœur battait toujours a tout va. Elle dut fermer les yeux pour se concentrer sur son souffle, fait descendre la tension qui l'habitait.
L'adrénaline semblait retomber, la nuit semblait revenir au calme. Elle ferma les yeux quelques secondes, se laissant aller a soupirer. Quand un flash la fit sursauter. Un éclat de pouvoir. Une réminiscence. Misère qui avait du laisser retomber sa vigilance. Elle avait eu le temps de sentir une présence. Hostile, empoisonnée. Sans hésiter, elle tourna ses yeux de sang vers l'endroit d'ou le groupe venait. Elle discerna une ombre parmi les flammes qui dansaient encore. "
Il y en a un autre ..." murmura la jeune femme en pointant son bras droit pour leur montrer le cinquième ennemi. Son corps fut pris de violents frissons, elle le regardait qui agitait ses mandibules. Suintant de venin, il les fit cliqueter l'une contre l'autre avant de charger ...
La jeune femme tremblait de peur, de douleur et de fatigue. Elle gémit de terreur et enfouit son nez dans la fourrure qui couvrait le torse du Ceald, trouvant d'instinct ce léger creux que tout les hommes ont au niveau du torse, cet endroit que les Trois leur ont donné pour pouvoir rassurer les femmes. Un bruit dans son dos, et sa main droite agrippa le bras de son sauveur inattendu. Elle lâcha un cri étranglé, se mit a sangloter tant l’effroi et surtout la peur de rester sur le carreaux se firent importants. "
Non .... non ...!!" Elle développa une phobie des araignées sur l'instant, ayant l'impression de sentir le souffle empoisonné de l'insecte sur sa nuque.
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Comment ca je troll? Même po vrais d'abord :p [/spoiler]