Eorah Vif-Argent


Eorah Vif-Argent

24 ans

Hylien(ne)

Femme

#12ABFF


Duelliste, elle sait manier l'épée et le bouclier. Elle s'y est entraînée depuis son adolescence. Son niveau est donc correct. Elle sait piéger les lames de ses ennemis dans les défauts de sa protection ronde. Cependant Eorah n'aime pas se servir d'un bouclier. Elle le trouve encombrant

Elle préféré se servir d'un arc court et attaquer a distance. Ça lui permet de compenser sa petite taille. De plus elle se sent en sécurité en attaquant de loin. Son corps est assez meurtri par des combats au corps a corps.


jeune femme de 24 ans, d'environ 1.65m. Eorah est de corpulence moyenne, possède une musculature sèche, due a des années d'entrainement. Eorah a la peau pale, marquée ça et la par des cicatrices, ramassées pendant des escarmouches et autres affrontements. parmi les plus remarquable il y a la brûlure qui lui marque l'arrière de la joue droite jusqu’à la nuque, de longues lacérations sur sa hanche gauche, et sur la cuisse gauche.

Un visage taillé en ovale, encadré par une cascade de cheveux blancs nattés ou laissés libres dans son dos, des sourcils souvent froncés, deux yeux comme des saphirs.
Elle sourit rarement. Ses lèvres roses sont plus souvent plissés en une moue pensive et sérieuse.

coté vestimentaire, la jeune femme affectionne les tenues pratiques. Lin, coton et cuir composent le plus souvent ses atours.
En combat elle portera une veste matelassée sous un plastron de cuir clouté.
En dehors de ces moments, elle préféra se vêtir d'une tunique ample sur des braies ajustées.
Des bottes solides viennent compléter le tableau qu'elle offre ainsi.
Et quand il fait vraiment froid Eorah drapera ses épaules d'une peau de bête. Parfois elle portera également un capuchon de tissus sombre pour masquer ses traits.

parfois il lui arrive également de décorer son visage avec de la terre ou de la suie. Dans son pays les signes ont différentes significations (se reconnaître sur un champs de bataille, un rang social pour ne citer que ceux la.) Eorah aime a porter ceux qui la désignent comme une combattante.


Eorah est une femme sérieuse.
renfrognée et taiseuse. Elle parle peu et uniquement si ce qu'elle a a dire est important. Parfois elle manque clairement de patience. Et parfois elle s'enflamme et a des coups de sang.

Elle redoute le corps a corps, car ce style de combat lui a déjà coûté beaucoup et a faillit la tuer a plusieurs reprises. De plus elle a peur des lampes a huiles, car l'une d'elle est la responsable de la brûlure sur son visage.

Eorah rejette l'autorité, en particulier quand elle est représentée par une femme. Méfiante elle ne sait pas trop faire confiance.

Elle ne comprends pas toutes les subtilités de la langue hylienne. Ne sait pas la lire, ni l’écrire.



  Il était une fois, il y a vingt quatre ans, une petite fille qui venait de naître, durant une éclipse de lune, dans un tout petit pays lointain. Tout petit pays qui était recouvert par la neige et la glace presque toute l'année, ou le froid faisait danser de la buée devant le visage et rougir les peaux. Petit pays rude dans son climat, aux tempêtes de neige fréquentes et aux frimas violents.
L'enfant qui poussait son premier cri, et remuait ses poings dans l'air avait les cheveux blancs, les mêmes que sa mère, qui la tenait entre ses mains et l'observait d'un air épuisé. Elle descendait d'une longue lignée de guerrières au bouclier.
  Lenneth la nouvelle mère, était d’ailleurs fière du nourrisson qu'elle serait maintenant contre elle. Ses lèvres effleurèrent le front souillé, et elle lui chuchota des prophéties et des légendes. Car il se racontait dans l'entourage de la Belle qu'elle possédait des dons pour voir le futur et le passé. Elle même assurait parfois de fortes intuitions. Tout comme en cet instant, alors que ses yeux couleur de nuit se posaient sur la petite chose vagissante. "Tu vivra de grandes choses, mon petit astre ..."
  "Lève ton bouclier!" L'ordre sonne, sec. Eorah peine a l’exécuter que déjà un autre coup s'abat sur sa protection de bois. Le choc lui ébranle le bras, fait gémir ses articulations et ses muscles déjà raides et douloureux d'autres entraînements vigoureux. L'enfant change sa prise sur la poignée centrale, l'attrapant ainsi a deux mains. Eorah a quatorze ans, et a suivit les pas de sa mère en s’engageant comme recrue militaire. Car Anthélème est fière de son corps armé féminin. Et la jeune fille s’entraîne durement depuis toute petite pour devenir une guerrière, comme sa mère, une légende.
  Ses mains se raffermissent sur la poignée centrale de son bouclier. D'un geste machinal, l'enfant fait pivoter le cercle de bois et observe son vis a vis. L'autre jeune fille en face la regarde également de ses grands yeux verts. La bouche grande ouverte, elle cherche son air. Tout comme Eorah qui puise dans ses dernières forces pour lever son bouclier et essayer de pousser son adversaire. Un air méfiant sur le visage, les deux jeunes attendent que l'autre fasse le premier faux pas, donne une ouverture, devienne la proie. 
  Un sourire vient éclairer le visage du sergent instructeur. D'un hochement de tête, elle met fin au combat et autorise les recrues a poser leur lourds fardeaux. Yeux-verts s'approche d'Eorah et lui tends la main. "Je m'appelle Saga!" Un grand sourire contagieux, de long cheveux blond platine. L'enfant de la Belle se saisit de la paume tendue et la serra avec joie. Et d'une gentille rivalité naquis une profonde amitié. 
  Durant six ans, Eorah appris le maniement de l'épée, du bouclier. Elle appris aussi a monter à dos d'élan et tirer a l'arc. 
Elle était née dans un pays d’apparences et d'illusions. Anthélème se voulait être un Eldorado glacé, une utopie enneigée. Un pays minuscule dont les quelques villes exhibaient leurs bâtisses glorieuse et leurs cottages resplendissants. Les pierres blanches des bâtiments rutilaient et les maisons de bois semblaient aussi confortables que si elles avaient construites hier. Ces petites villes dont les habitants portaient des tenues d'apparat comme s'il s'agissaient de vêtements de labeur. Ces petites villes dans ce tout petit pays dirigé par un Roi pour qui les apparences comptent plus que tout, cachent la pauvreté de son peuple. Les mendiants sont systématiquement abattus, les orphelins envoyés aux mines pour y travailler jusqu’à l'épuisement. Les fous, les malades et les anciens séniles sont eux aussi traqués et éliminés ou mis a l’écart de la société.
En bref un tout petit pays avec d’énormes problèmes.
  Et Eorah était la fille de Lenneth Valkyrie. Ce n’était pas son nom, mais un titre honorifique représentant sa légende, sa gloire au combat et le respect qui lui était du. Car oui, on était dans un tout petit pays rude, mais où les rêves de gloire pouvaient devenir immense.

Le corps d'armée qui avait le plus de renommée était exclusivement féminin. Désignées par ses voisins sous le sobriquet de Faucheuses, il s'agissait de cinquante femmes rompues au maniement des armes, dont le but était de faire le plus de ravages sur le champs de bataille. Mais leurs compétences ne s’arrêtaient pas la. Elles participaient aussi a des missions furtives ou a des assassinats d’émissaires. Intrigues politiques, charmes d'opposition, ce sont des maillons importants dans la sécurité du Roi. A un tel point qu'il exigeait que la Valkyrie, la cheffe suprême de ce groupe soit en permanence a ses cotés pour le protéger et le conseiller.
Une rumeur racontait d'ailleurs que les Faucheuses gratifiaient parfois leurs plus valeurs adversaires (homme ou femme) d'un baiser au moment du trépas. Certains racontent que ce faisant, ces guerrières envoient leurs victimes siéger directement aux cotés des Dieux, dans l'attente de la fin du monde; quand ces mêmes dieux perdrons leurs dons et deviendront a leur tour de simples hommes, mortels et fragiles. Quand la magie disparaîtra et que l'age des ténèbres débutera. Alors les guerriers tombés aux quatre coins du monde se relèverons pour défendre Anthélème et l’empêcher de sombrer a son tour.
  Enfin c'est ce que racontent les légendes, celles la même qui forment le base religieuse de ce tout petit pays a immense problèmes, dirigé par un Roi superficiel et profondément croyant. Petit Roi qui se croit incarner un Esprit divin. Tournée autour d'esprits animaliers (qui incarnent eux même certaines vertus humaines) et s'appuyant sur les cycles de la lune cette petite religion craignait paradoxalement la nuit et les créatures qui s'y épanouissent.
  Petit pays aux grandes ambitions qui tenta d'annexer son voisin, tout aussi petit, car plus fertile et boisé.
C'est dans ce contexte qu'Eorah fit ses premières armes. Tantôt furtive comme une ombre, tantôt rutilante en armure sur le champs de bataille.
C'est aussi a cette occasion qu'elle récoltât la brûlure sur son beau visage. Sa mission ce jour là était de brûler les resserves de nourriture ennemies. Peu importait aux nobles d'Anthélème que ce faisant, il priveraient femmes et enfants des environs de provisions pour l'hiver. A la guerre comme a la guerre. Les ordres ne souffraient pas d’être discutés. Pourtant, pour la première fois, Eorah réfléchit et remit en question ce qu'on lui disait de faire. Voila plusieurs années que la jeune femme de vingt ans obéissait aveuglément a sa mère et a son Roi. Elle avait donc eu le temps de devenir une Faucheuse et de constater les ravages de la politique menée par son dirigeant, de se poser des questions, de commencer a se rebeller.
  Elle se faufila donc, a la nuit tombée, la boule au ventre, dans le grenier. Dans sa poche, se trouvaient briquets et silex. La jeune femme aux cheveux blancs avait l'intention de ne brûler que le niveau inférieur, avait de laisser une chance a la population voisine de sauver son pain.
Mais il y eu un problème. L'informateur devait être un agent double et la poignée de soldates tomba dans une embuscade. Plusieurs Faucheuses dont Saga perdirent la vie cette nuit la. Quant a Eorah, elle reçut une torche pleine d'huile brûlante en plein visage. Son cri de souffrance et de colère résonna dans le grenier, a glacer le sang. Il était chargé de douleur, de folie et d’incompréhension.
Sa colère se mua en haine et rapidement elle fut brûlante. Il n'y eu pas que le grenier que la fille de la Valkyrie brûla dans les jours qui suivirent. On dénombre une grosse poignée de victimes, brûlées vives, ainsi que deux fermes et une petite scierie détruites.
  Et bien sur cela ne plut pas en hauts lieux. Bientôt la jeune femme fut convoquée devant sa mère et son monarque. Car dans un tout petit pays où l'apparence compte plus que tout, qui depuis le début de la guerre essayait de se faire passer, non pas pour le méchant envahisseur, mais pour un grandiose sauveur, une Faucheuse qui perds la tête ça fait désordre.
  Difficile de condamner Eorah a mort. Mise a l’écart pour que ses idées dérangeantes ne contaminent pas d'autres Faucheuses. S'il s’était agit d'une autre, la sentence aurait été terrible. Mais compte tenu de l'influence de sa mère, la jeune femme fut mise a la retraite. En tant que fille aînée de la Valkyrie, elle jouissait d'une impunité relative. A la place, on la déclara folle, car elle avait trop combattu et elle fut emprisonnée dans le Domaine familial. Le domaine était luxurieux, une vraie débauche de richesse, alors qu'a coté d'autres familles crevaient de faim. D'apparence libre, Eorah était pourtant sous haute surveillance. Elle savait parfaitement qu'elle prendrait une flèche en pleine tête, sans que le garde aie la moindre hésitation, si elle tentait de s’échapper. D'ailleurs elle lisait clairement le mépris dans le regard de ses chaperons. "Jusqu’à quand vais je rester ici?" avait elle une fois demandé. La vieille femme était sortie de la chambre sans répondre. La jeune Faucheuse avait questionné ainsi chaque personne qu'elle croisait et ne récoltait que le silence.
Ce qui fini par attiser sa colère et son sentiment d'injustice. Déjà qu'elle enrageait d’être mise ainsi de coté. Son emprisonnement avait le gout de la honte. Mieux aurait il valut qu'elle crève sur le champs de bataille!
  Une nuit Eorah laissa exploser sa frustration. En se servant de son savoir elle tenta de s’évader. Furtive, elle sut se frayer un chemin, sans causer de victime, dans cette cage d'or. Cependant, Eorah avait oublié que la créatrice de cette fameuse cage, c’était sa mère. Et Lenneth connaissait parfaitement le tempérament de sa fille. Elle avait deviné qu'elle chercherait a se sauver. Aussi avait elle conçut un piège qui se referma sur la jeune femme dès l'instant ou celle ci posa le pied en dehors du domaine. La Légende fondit alors sur la Faucheuse et s'ensuivit un duel qui fit trembler la terre et les villageois autour.
  Malheureusement, la Faucheuse fut vaincue, après une attaque en tranche qui la blessa a la hanche. Elle tomba au sol qui se gorgea rapidement de son sang. La Valkyrie laissa sa progéniture ainsi jusqu’à l'article de la mort. Puis elle fit exploser sa propre colère. En représailles pour avoir laissé Eorah s’échapper, Lenneth massacra méthodiquement et minutieusement chacun des soldats et des domestiques. Hommes, femmes ou enfant, personne n’échappa a son courroux destructeur. Elle s'attacha a leur ôter a tous la tête des épaules a l'aide de Dame de fer, son glaive. L'arme aussi légendaire que sa maîtresse jetait des éclats bleutés au moindre coup mortel. Il se racontait que la lame était issue d'un morceau d’étoile tombé du ciel. Et que sa garde avait été taillées dans l'os du dernier Géant ayant parcourut le monde. Une légende au même titre que les pouvoirs de la Valkyrie.
  
  Pour Eorah la punition fut aussi très lourde. Grièvement blessée, sa survie ne fut d'abord par certaine. Puis quand il s’avéra qu'elle survivrait, Eorah dut réapprendre a se tenir debout, puis a marcher. Cela n’apaisa pas le feu qui brûlait en elle et Lenneth entrepris de dompter son aînée différemment. Avec l'aide d'une sorcière venue de loin, d'un pays appelé Hyrule, elle entrepris de droguer sa progéniture. Une camisole chimique était toujours mieux a prendre qu'une corde autour du cou selon la Valkyrie. L’étrangère prétendait venir d'un endroit ou le soleil brûlait la terre et où le sol était si chaud que rien ou presque n'y poussait. Pour Lenneth, qui n'avait connu que les plaines blanches de son tout petit pays, les Fjords et le froid, l'idée même du désert était grotesque. Cependant la femme a la peau sombre et aux cheveux de feu avait su éveiller son intérêt. De par son savoir avec les plantes, elle aida la Légende a garder la main mise sur l'enfant rebelle, distillant ses poisons dans les repas d'Eorah.
  Devenues amies les deux femmes se retrouvaient souvent, aux dépends de la Faucheuse. La Femme du désert aimait parler de chez elle. Souvent elle racontait l'histoire de son monde, où une dictatrice immorale avait chassé son bon maître de leur contrée. Le peuple de la rousse mourrait maintenant de faim, isolée dans les terres arides pendant que la dictatrice se gavait de leur ressources vilement pillées! Ces histoires touchaient Lenneth au cœur qui y voyait l'extension de son propre combat.
  Ainsi passa encore six mois. Eorah venait de feter ses vingt deux ans, quand on introduisit dans sa cage un nouveau venu. Toujours abrutie par les drogues de la Gerudo, elle ne réagit pas a cette intrusion dans un premier temps. Au contraire, c'est plutôt lui qui fit du tapage. Mais il avait de quoi. Il s'agissait du prince héritier de ce pays voisin que notre bon Roi et sa Valkyrie tentaient d'annexer depuis quelques années. Lui aussi etait tombé dans une embuscade et avait vu ses hommes, et plusieurs de ses amis mourir pour lui. Sa colère était donc plus que naturelle. Son nom était Auguste. Lui aussi tenta de s’échapper, mais n'y parvint pas aussi bien que sa co-détenue. il rencontra Eorah un jour de printemps. Libre de ses mouvements Auguste avait été se promener dans le "jardin" du Domaine. C'est a cette occasion qu'il trouva la Faucheuse en train de contempler d'un œil vide un cerisier couvert de neige. A ses cotés se trouvait la femme du désert, bien décidée a veiller à ce que la jeune femme soit bien docile. Elle scruta Auguste de ses yeux d'ambre avant d’entraîner la prisonnière dans la maison. Ceci intrigua le Prince qui dès lors chercha a entre en contact avec la jeune femme aux cheveux blancs. Il n'hésita pas a charmer les servantes et a soudoyer les gardes avec de la nouriture ou des promesses impossible a tenir. Rien ne semblait trop cher pour rencontrer cette femme qui pouvait peut être l'aider a s’évader. Il lui fallut presque trois semaines pour obtenir un tete a tete avec Eorah et presque autant pour que sa gardienne accepte de lever la camisole chimique qui pesait sur elle.
  Eorah revint peu a peu a la réalité. Dans les mois qui suivirent elle connu sa première histoire d'amour.  Auguste et elle trouvant du réconfort l'un dans la présence de l'autre. Et pour sauver les apparences et éviter que la Gerudo ne drogue a nouveau Eorah,  Auguste s'employa a apprendre a la jeune femme les runes et la langue de son pays. En contre partie, la jeune femme lui enseigna les bases de la lutte. D'une romance innocente, leur relation devint plus profonde, a un point où les deux amants se jurèrent secrètement fidélité et amour éternel, a l'abris des regards de leurs chaperons
  Cependant toutes les belles choses ont une fin. Eorah avait une petite soeur. Cette dernière n'avait jamais embrassé une carrière militaire, en raison d'une santé fragile. Mais voila qu'elle arrivait a un age ou les non-combatants se rangeaient pour la plupart. Et Lenneth etait une femme ambitieuse. Elle voulait meler sa lignée aux plus hautes sphères du pouvoir. Son rang de Valkyrie bien qu'unique, etait ephemère. A sa mort ce ne serait pas ses filles qui en heriteraient. 
  Aussi par un jeu de magouilles et de velour, elle s'arrangea pour que sa cadette -bien plus docile qu'Eorah- devienne l'épouse d'Auguste. Au grand dam des deux amants du Domaine. Mais ils n’eurent pas leur mot a dire. Eorah avait déjà fait trop de vagues, Lenneth estimait ne pas pouvoir compter sur elle. Et la Valkyrie avait déjà tout enclenché. Eorah eu beau se battre comme une diablesse, elle ne fit que resserrer sur elle les liens de sa mère.
  Le jour de la cérémonie, elle fut tirée, menottée, hors de sa cage dorée, pour voir celui qu'elle aimait se lier, même a regret, a une autre. De chagrin, Eorah cessa de manger et se mura dans le silence. Ses yeux redevinrent vagues, elle sentit le poids des poisons peser a nouveau sur ses épaules. Soudainement, ce fut comme si son feu intérieur avait cessé de brûler, ne laissant rien pas même une braise sur laquelle souffler. Sa mère venait de lui arracher la seule personne qui comptait vraiment.
  Quelle est la meilleure façon de s'emparer d'un état? En lui fournissant un héritier qui convenait a l'envahisseur. C'est ce qui fini par arriver. La sœur d'Eorah attendait son premier enfant. Lenneth décida donc qu'il était temps de se débarrasser de ce gendre qui redevenait gênant. Avec l'aide de son amie venue du désert la Valkyrie empoisonna Auguste qui mourut dans d'atroces souffrances. Apres tout elle avait ce qu'elle désirait : sa famille s’était assise sur le trône. Pas celui où elle était née, mais qu'importe au final. Si elle arrivait a vivre assez longtemps pour, Lenneth essayerait de lier le destin de sa petite fille a celui de son Roi.
  La mort de l'homme sortit Eorah de sa catatonie. Sa mère était venue lui annoncer la nouvelle en personne, les yeux faussement humides. Assise face a la Valkyrie vieillissante mais toujours redoutable, la Faucheuse avait battu des cils et fixé ses yeux de nuit sur sa génitrice. "Il est mort ? ..." Ses premiers mots depuis le mariage. Elle n'arrivait pas a y croire. Et la Valkyrie ayant trop confiance en ses propres capacités balança l'horrible vérité. Poison, jeux de pouvoir. Lenneth se cru invincible pendant sa confession, croyant sa fille encore sous le joug des poisons de son amie. Elle ignorait que non, que ces rituels n'avaient pas repris car cette dernière estimait la fille bien assez docile. 
Pendant quelques secondes Eorah eu l'impression que les dons de voyances de sa mère se transposaient a son propre regard. Elle avait une perception claire et nette de la scène. De Lenneth assise de façon stricte, même si elle ployait légèrement sous le poids de son armure d’apparat. De Dame de fer qui reposait sur la table, sage, dans son fourreau. La jeune femme sur que si sa paume se refermait sur la garde du glaive, elle serait a même de terrasser la Valkyrie. "Puisse les Skaalds chanter a sa gloire ..." murmura l'enfant de la Légende. Avant de se jeter en avant. 
  Elle eu un frisson indéfinissable en sentant la lame céleste chanter. Son poids était parfait, son équilibrage aussi. Avec émerveillement Eorah se rendit compte que ses réflexes de combattantes étaient toujours la. Elle prit appui sur ses pieds, comme dans une danse maintes fois répétée, recula son coude pour ramener la garde a coté de sa joue. Puis frappa. La lame vint transpercer la chair comme le couteau s'enfonce dans le beurre. 
Lenneth avait un air surpris sur la figure, alors que sa tête roulait lentement sur le sol, tranchée net. Un léger floc accompagna sa chut, suivit d'un clang plus sonore quand son corps en-feraillé s'affala.
  Impossible pour Eorah de se souvenir de son évasion. Elle repris conscience dans les steppes, couverte de sang son épée souillée a la main. Dame de fer n'avait pas quitté sa poigne et Eorah devinait que plusieurs personnes en avaient goutté le tranchant.
Vêtue comme une demoiselle, d'une jupe longue en lin sur un corsage de coton aux couleurs pales et coûteuses, Eorah avait beaucoup de mal a se mouvoir. En plus le froid la gênait tout autant que ses parures. 
  Notre histoire devrait se finir la. Ce serait logique. Eorah était seule au milieu de nulle part, a demi folle, recherchée très probablement, pour le meurtre de sa mère et celui de plusieurs autres personnes. Mais la Faucheuse avait le feu dans les veines. Pas question de mourir ici. Pas question de laisser son amour perdu reposer sans la vengeance qu'il mérite. Eorah n'en voulait pas a sa sœur. Elle n’était qu'un dommage collatéral dans les plans fous de leur mère. 
L'objet de sa nouvelle traque était l'empoisonneuse.
  Par soucis de discrétion, elle coupa ses cheveux juste au niveau des oreilles. Elle changea également son nom pour Saga. Un souvenir de son amie d'enfance, "Celle qui raconte les histoires". Elle renonça aux marques qu'elle aimait a arborer sur le visage, celles qui désignaient son rang social et militaire ainsi que ses beaux vêtements.
Bientôt elle intégra une compagnie de mercenaires et loua son épée bien souvent. Pendant près d'un an Eorah marcha. Elle traversa plusieurs pays et risqua sa vie pour un peu d'or. Elle se mua peu a peu en femme de cuir et de fer, tel un papillon sort de sa gangue, elle quitta ses tenues colorées.
  Elle s’émerveilla du monde tout au long de son voyage. Peu a peu la fille de la Valkyrie. Même si la colère ne s’éteignait pas tout a fait. Parfois, il lui arrivait pourtant d'avoir un accès de rage et de ne laisser que du sang dans son sillage. C’était souvent a ces moments que la compagnie qui l’embauchait décidait de mettre fin a leur collaboration. Et Eorah continuait sa route seule. Même ici, loin du petit pays sous la neige, les apparences sont parfois importantes.
  Et puis un jour, au terme de cette année de voyage, Eorah débarqua dans ce pays dont sa mère avait tant rêvé. Heureusement qu'elle avait eu le temps de découvrir un peu le monde et sa beauté, avant d'arriver a bon port. Car en effet Hyrule était bien différente de son pays natal. De l'herbe et du vert a perte de vue, une multitude de senteurs inconnues, de sons et de langues différentes. De quoi perdre la tête, elle cru d'abord être morte et avoir eu enfin accès aux Halles célestes. Pour finalement être rattrapée par des considérations et des besoins tout a fait mortels. On échappe pas a la faim ni au manque de sommeil.
  Cependant être arrivée en Hyrule ne fut pas la fin de sa route. Maintenant, la Faucheuse devait retrouver celle pour qui elle avait fait tout ce trajet. Parfois, Eorah se demandait "Est ce que ça en vaut la peine?" surtout après tout ce temps? Mais retourner en Anthélème était impossible. Et puis qui pouvait elle faire d'autre? Parfois elle rêvait d' Auguste et a son réveil sa quête reprenait son sens. D'autres fois Eorah était juste lasse. Elle n'avait vécût qu'un quart de siècle mais avait parfois l'impression d’être vieille d'un millénaire. Alors elle cherchait un coin paisible pur poser son fardeau.


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Son inventaire

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