Lullaby

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Eorah Vif-Argent


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(vide)


Elle soupira en écartant de son visage une branche.
Lenneth s’arrêta et regarda autour d'elle, les larmes lui monta aux yeux. Elle venait de passer un coin de la foret trop familier pour sa raison et pour son cœur. Pourquoi réagissait-elle ainsi? Deux ans avaient passé, elle devait plus être touchée par ça. Peu importe, elle avait refait sa vie non? Elle s’était reconstruite.

"Laisse moi t'aider ...
- Ta gueule! T'es rien de plus qu'un souvenir! Et un souvenir, ça s'efface!"

Et en réponse, la jeune femme bondit dans les airs. Ses pieds prirent appuit sur la branche qui se trouvait a sa portée. Et telle une boucle, un cycle, un éternel recommencement, Lenneth se propulsa en avant.

Je saute de branches en branches, d'arbre en arbre.
Je viens de passer une très mauvaise nuit. Les cauchemars ne me lâchent plus décidément.
J'ai décidé de prendre l'air, en pensant que ça me ferait du bien.


Un bond. Elle s’arrêta. Une main glissa dans ses cheveux, en tressa une mèche, fine, un peu comme une réminiscence de ce qu'elle fut avant son amnésie. Puis elle secoua la tête. C'est pas bon, pas bon, pour elle de rester trop long temps être les arbres. Car un Non-Kokiri perdu, est un Non Kokiri de moins.
Mais peut on exclure sa différence? Ce métissage qui la privait de fée, mais faisait qu'elle ne deviendrait pas Skull si elle se perdait. En cet instant la demoiselle a la chevelure argentée regretta le métissage, regretta de ne pas être hylienne, d'avoir son lot de Sylve en elle.
si tu peux m'entendre maintenant, je te tends la main
pour te faire savoir que tu n'es pas seul
et si tu ne peux pas dire que je suis terrifié

Depuis les branches je peux me cacher, tendre des embuscades, ou tout bêtement me défendre.
Au sol je me sens impuissante, .... surement une séquelle de mon amnésie. ou une peur irrationnelle.


Me feras-tu l'honneur de devenir... ma femme?
ferme juste tes yeux
Bien chérie, voici une berceuse
Ta berceuse rien qu'à toi

Tu m'as tout pris! Mon corps, mon esprit, mes émotions et surtout elle...
J'ai erré ici en traînant la maladie et la souffrance que tu m'as causé!

Tout le monde touche le fond
Et tout le monde a été oublié
Quand tout le monde est fatigué d'être seul


Lenneth, je suis ton père ...
Je t'appartiendrai jusqu'à la fin de mes jours...

MENTEURS!
Le cri fusa mental et physique a la fois. Les feuillent s'agitèrent a leur branche, le vent sembla murmurer le reproche des centenaires et des anciens de la foret. Len' quant a elle se tenait la tête de ses mains. Allons fait un effort, pour Eorah. Eorah l'innocente qui allait devoir passer son enfance dans le giron d'une vieille femme, qui dans ce temps, ne se souviendrait jamais du visage de sa mère, de son frère ou même de son père. La douce Eorah qui n'avait pas mérité ça. "Prend toi en main!"

"Vas-t-en toi aussi." Marmonna la jeune femme. "Je t'ai quitté, je ne veux plus rien avoir a faire avec toi. VA-T-EN!" Elle a adopté le Sheikah de son enfance, les mots ronronnant que lui apprenait sa mère. Son visage, celui de Lothar, celui de sa demi-sœur, la Volä, tous revinrent la visiter, tel des esprit portant leur lanterne, leur sourire bienveillant affichés sur les pales visages.

Elle se remit en route, alors, un peu rassurée de retrouver ces gens qui l'aimaient, redevenant un peu enfant, en essayant d'attraper les mains des illusions. Est ce qu'elle se mystifiait elle même? Elle n'aurais sut le dire.

Lenneth retourna a la réalité quand son pied trébucha. La jeune femme se rendit compte alors qu'elle était épuisée. Aussi elle se mit en quête de bois pour concevoir un feu. Bientôt ce fut une belle flambée qui illuminait le petit coin ou l'Argentée s’était réfugiée. Lenneth n'avait pas très faim et décida de contempler les flammes. Elle tournait entre ses doigts un petit ocarina qu'elle avait retrouvé dans ses affaires, celles qui dataient de sa séparation, de son divorce.

Elle ne se rendit pas compte qu'elle avait porté l'instrument a ses lèvres, jusqu’à ce que les premières notes se fassent entendre. La métisse ferma les yeux, et se laissa porter par la douce mélodie. Il lui semblait que les maux de son cœur s'en allait en même temps que les tempos et notes s'engrenaient.


Lanre


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(vide)

Ses doigts effleurèrent l'écorce, tandis qu'il avançait doucement dans une de ces forêts que vantaient les chasseurs. Un lapin et un renard pendaient sur sa hanche et confirmaient quelques uns des propos des archers. Bientôt débuterait le tournois, aux dires d'Aedelrik et il avait souhaité s'éloigner un peu de toutes les activités de la Cité. Quand ils se battaient pour les In`n, comme les désignaient nombre de ses camarades rétiaires, il demeurait loin des affaires du Bradwryn Höll, tapi derrière les pierres et le mur. Enfoui, au plus profond des « quartiers souterrains » qui tenaient plus de la geôle que du palais, il était plus compliqué d'être atteint par toute cette agitation qu'il répudiait violemment. La vie qu'il avait mené pendant cette année avait été pire que celle d'un lépreux ou d'un chien galeux, mais au moins n'avait-il pas eu à subir le braillement incessant qui l'avait, finalement, poussé hors des remparts de la Citadelle. Il n'était pas étranger au vacarme, puisqu'il avait toujours vécu dans l'adversité et dans les combats. Pour autant, il voyait dans la bataille une espèce d'évidence, de fatalité et de sérénité qu'il préférait autrement au bruissement, éternel, des villes.

Il ramena sa main vers lui quand ses doigts glissèrent sur un bois tiède et poisseux. Son index et son majeur, ramenés sous ses yeux, s'étaient teintés d'un carmin qu'il ne connaissait que trop bien. Du sang sur les arbres, à hauteur d'homme. De toute évidence, l'animal blessé qui se terrait dans les bois marchait sur deux pattes plutôt que quatre. Le Ceald fronça les sourcils. La langue que parlait le trappeur qu'il avait croisé sur son chemin lui était encore relativement étrangère mais il avait cru comprendre que la Forêt inquiétait les résidents. « On entre pas dans ces bois, ils sont maudits », avait craché le brun, emmitouflé dans sa cape en ours. Lui n'avait crainte des malédictions. Sans les nier, il savait pertinemment qu'elles étaient souvent inspirées par l'inconnu et la superstition. Lui même avait été accusé de sorcellerie, quand la seule magie qu'il connaissait était celle de l'acier et du silex. De quoi faire un feu, fracasser un crâne ou abattre un cerf.

Il savait aussi quelles plantes poussaient les hommes entre les griffes de Tàihme, Wyrm des rêves et des cauchemars. Il savait lesquelles accéléraient ou ralentissaient les pulsions du coeur, comme il connaissait celles qui isolaient et sapaient au moins partiellement la douleur. Brieg avait insisté pour lui transmettre ces quelques savoirs qui, à quelques reprises, lui avaient sauvé la vie. Ils nécessitaient une préparation préalable assez longue, mais les effets de certaines mixtures pouvaient s'avérer dévastateurs. Tant pour les adversaires qui croisaient le fer avec lui que pour son propre corps. Si l'ancien ne l'avait pas sauvé, tout jeune, Snjàr aura dévoré son âme il y a bien des années déjà. En cela, les tatouages à base de genévrier étaient plus sûrs. La protection qu'ils offraient, bien diminuée, mais tous les organismes n'étaient pas à même de supporter les effets des mélanges du doyen. Avec un peu de chance, il tomberait sur les herbes qui lui permettraient de préparer l'onguent avant les affrontements du tournois auquel son ami l'avait inscrit.`

Comme par réflexe, le rouquin ramena ses deux doigts tâchés de sang à son museau et renifla. Son pouce monta jusqu'à la pulpe de son index, tournant sur ses doigts, comme il aurait pu écraser une motte de terre. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus pratiqué l'exercice, mais il n'avait pas cru déceler de poison et savait désormais que la piste était fraîche. L' « animal » qui se vidait doucement devait s'être échoué un peu plus loin. Avec un peu de chance, il pouvait encore le rattraper. Le peu de vermeil qui colorait l'écorce et ses doigts, ainsi que l'absence de venin, le laissait penser qu'il n'y avait pas de véritable risque. Pourtant, il se décida à suivre la traînée de sang qui maculait quelques unes de ces feuilles et de ces herbes montantes qui tapissaient l'humus. Il n'aurait su dire ce qui le motivait, et en vérité il s'en souciait assez peu : de comptes, il n'en devait à personne et allait là où ses pieds souhaitaient le porter.

Le vin-de-vie suivait une course suffisamment étrange pour qu'il s'interroge. Tantôt, il suivait les doyens sylvestres qui tiraient leurs branches vers l'ouest, puis subitement disparaissait pour reparaître au sud, ou à l'est. L'unique constante qu'il parvenait à lui trouver, c'était de ne jamais s'aventurer vers le nord. De toute évidence, son jeune ami cherchait à s'aventurer au plus profond des bois. Apparemment, il n'était pas le seul à ne pas s"inquiéter des rumeurs et des légendes. Et s'il progressait à pas de loup, c'était pour ne pas perdre le mince filet de sang qui l'attirait peu à peu dans des abysses de plus en plus sombres. A sa ceinture reposait la dague d'ivoire que Blanche avait ensorcelé avant de lui offrir. Si l'une des créatures qui effrayaient tant les gens d'Hyrule se jetait sur lui, il se savait capable de trouver sa gorge avant que les crocs ou les griffes de la bête ne déchirent la sienne.

Bientôt, la piste commença à s'effacer et l'espace d'un instant, Lanre eu le sentiment que les arbres s'allongeaient de manière à former une voûte qui camouflait la faible lueur de la lune. Il grinça des dents, ramenant son regard derrière lui. Un silence de plomb pesait comme une chape sur le pan de forêt dans lequel il s'était engagé et il savait d'expérience à quel point cela n'avait rien de normal. De jour comme de nuit, ces endroits regorgeaient d'une vie plus ou moins bruyante, mais jamais silencieuse. Tantôt les arbres parlaient, tantôt un oiseau chantait son amour pour conquérir une dame, tantôt un chat ou un renard brisaient une brindille en chassant, tantôt un loup hurlait, quand ce n'était pas l'ours qui faisait savoir sa domination sur les bois et les Hoajlands. Mais jamais la forêt ne se taisait.

Un cri fusa, loin devant. Sans un mot, il se glissa derrière l'un des centenaires qui peuplait les bois, et porta la main sur la fusée de son coutelas. De l'autre, le paria fit sauter l'accroche de sa petite besace et piocha quelques projectiles qu'il cala entre sa paume et la naissance de son pouce. Assuré que les pointes de silex, d'os ou de pierre ne bougeraient pas, il referma la bourse de cuir et se saisit de sa fronde, laissant glisser un unique carreau jusqu'au fond de la bande de peau tannée. Il resta un instant accroupi, alors que le silence était retombé. Tant caché par l'imposant pied d'un grand-chêne ancestral que par la végétation aussi sombre qu'abondante, il se contenta d'écouter. Jusqu'à ce que ses genoux lui fassent mal, et plus longtemps encore. Jusqu'à ce que sonnent les premières notes. Inconsciemment, ses traits se durcirent alors qu'il s'interrogeait sur la sorcellerie qu'était celle-là. Ses lèvres se pincèrent, ses sourcils se froncèrent, et il tenta un regard. L'ombre s'était établi sur l'intégralité des bois, la piste avait disparu. 

Il se hissa sur ses deux jambes, conscient sans vraiment y penser qu'il ne pourrait rester ainsi pour l'éternité, ni même la nuit. En quelques pas, il quitta sa cachette, jusqu'à regagner le presque-sentier qu'il avait quitté un peu plus tôt. L'ombre était tombée sur les bois et à nouveau il s'interrogea sur l'étrange artifice, qui invoquait à ses oreilles une mélopée qu'il lui semblait connaître et tuait la lune elle-même. Peu à peu, insidieusement, le doute commençait à naître en son sein, concernant la véritable nature de ces bois. Dorénavant à découvert, il s'accorda un grognement guttural, plus méfiant que jamais. Si la malédiction existait bel et bien, il s'était fourré tout seul dans de beaux draps. Fou ou téméraire, il jongla un instant avec sa dague, comme pour mieux la sentir et s'avança. Coutelas dans la main gauche, fronde dans la droite, le paria décida de se fier à ses oreilles. Ensorcelés ou non, les sons qu'il entendait finiraient inévitablement par le mener quelque part, face à quelque chose ou quelqu'un. Et si c'était un face à un danger qu'il devait se retrouver, il aurait sans doute l'occasion de débarrasser les habitants du mal qui les effrayait tant.

L'étrange musique le guida à travers des bois perdus et obscurs. Petit à petit, il lui semblait distinguer l'éclat chaleureux d'un brasier, sans parvenir à en être tout à fait certain. Sans un bruit, Lanre laissa retomber son bras droit le long de son corps, tandis qu'il rangeait sa dague. S'il arrivait avec une allure agressive ou une démarche inquiétante, il ne risquait rien sinon alerter l'être à l'origine de toutes les illusions et trahir ses intentions. Ses doigts avaient beau s'être refermés plus fortement sur les deux extrémités de la lanière de cuir  – toujours armée d'une pointe de flèche en pierre taillée –, il adoptait désormais une attitude autrement plus relâchée. A la manière d'un pèlerin, d'un voyageur ou simplement d'un promeneur égaré.

Il ne dit rien mais n'en pensa pas moins quand une silhouette se dessina enfin, de l'autre côté des flammes. Une jeune femme, semblait-il, pendue à un instrument qu'il ignorait. « Arl onè. » Souffla-t-il suffisamment fort pour couvrir tant le crépitement des flammes que les quelques notes que la jeune femme arrachait à son instrument. Parfois, encore maintenant, sa propre langue lui revenait. Plus naturellement que l'Hylien, qu'il connaissait mais rechignait malgré tout à employer. Son regard s'arrêta sur la chevelure de la jeune femme. D'un blanc argenté qui lui dressa les cheveux sur la nuque. Dans l'attente d'une réponse ou d'une réaction, il conserva le silence, mais la tension demeurait palpable : ce genre de crinière était l'apanage des créatures de magies et des esprits. Alors qu'il était enfant, Brieg avait fait brûler un homme dont la peau et les cheveux étaient blancs, quand ses yeux brillaient d'un rouge sang. L'homme était, disait-on, le réceptacle d'un esprit vengeur. « Je vois que tu es sans le pain... » Glissa-t-il alors, dans une tentative d'établir le lien, autant pour en apprendre plus que pour briser le silence. « J'ai de quoi manger pour deux. Tentée ? » Il n'avait su se défaire de sa méfiance, et l'accent qui était le sien soulignait peut-être plus encore ce malaise. Mais qu'importe, s'il pouvait en découvrir un peu plus avant de devoir en venir aux mains, cela lui allait parfaitement.


Eorah Vif-Argent


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(vide)

« Je vois que tu es sans le pain...J'ai de quoi manger pour deux. Tentée ? »
Elle n'avait même pas bronché, seuls ses yeux avaient bougé et la musique avait cessé.
La main de l'argentée vola, en faisant un détour par sa taille où elle saisit une dague a la lame effilée comme un rasoir. L'arme alla se planter dans le tronc d'un arbre. En effet, juste au dessus de la tête de Lanre, ondulait un serpent, venimeux et dangereux. Le reptile avait pour habitude de mordre ses proies, pour les endormir, et se contentait de les engloutir ainsi, pour les digérer lentement et vivantes. La lame brilla avant de se teindre d'un éclat rubis. Elle venait de trancher la tête du reptile.
Lenneth sentit le regard de l'homme se faire lourd sur elle, détaillant ses cheveux d'argent, s'attardant sûrement sur ses courbes. Elle soupira et d'un geste montra son feu de bois.


« Merci l'ami, mais je n'ai guère l’appétit. Assied toi, tu ne risque rien ici. »

Rien de plus vrais pour le Ceald. Même si pour Lenneth il était un Hylien parmi d'autres. Elle rangea son instrument dans une des poches de sa besace avant de remonter ses genoux sous son menton et de fixer ses yeux dans les flammes. Lesquelles donnaient a ses cheveux argents des reflets roux. Un peu de couleur dans ce bas monde n'a jamais fait de mal a personne. N'est ce pas ?

Levant ses yeux a la fois sang et ciel elle soupira en constatant que l'homme restait toujours a sa place.
« Venez je ne vais pas vous dévorer -désignant le serpent- lui par contre l'aurais fait. Vous êtes trop grand pour mon estomac. » Elle se décala pour faire de la place devant le petit brasier. En même temps c’était pas nécessaire. Mais Lenneth se disait que ça pourrait aider l'inconnu a se poser tranquillement.

La curiosité la tenaillait aussi elle posa une question 
: « Que fait un Hylien comme toi seul, dans les bois ? Ne connais tu pas la legende ? Si tu te perds, sans fée, tu pourras jamais rentrer chez toi. »


Clémance


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(vide)

Entouré d’arbres mojo, le chemin présentait moins d’empreintes que l’entrée de la forêt kokiri. Les préparatifs ne manquaient pas. Clem jeta un coup d’oeil à sa pochette et poussa Trèfle d’un côté. Elle regarda l’entrée de la forêt au loin. Elle vérifia ses bottines et s'étira. D’un pas assurée, elle se dirigea vers la forêt-où-personne-ne-veut-aller et accrocha une feuille morte. Crounch. Elle grimaça. Trèfle la suivait malgré elle, pas dans son assiette. Elle trouvait sa protégée littéralement stupide, téméraire, ignorante, garce et naïve. Elle vola au dessus de sa tête en maugréant.

T’es débile! La forêt perdue… tu vas te faire dévorer par un loup ou pire un serpent… ou pire c’est moi qui va se faire dévorer.

La lumière de la luciole se baissa. Ses yeux grossissaient de peur. Oui, discerner son regard reste une tâche délicate... Elle s'éteint. Ses ailes s'arrêtèrent. La conviction de Clem ne laissait aucune place à la déviation. Celle-ci déjà quelques pas plus loin, déterminée, soupira larme à l'oeil. Cette aventure pour une étoile perdue avait longtemps hantée la kokiri, mais les dangers trop grands s'alliaient à tous les habitants de la forêt. Sa seule motivation, une amitié perdue, enflammait la petite telle la fournaise dans la forêt d'autrefois. Cette étincelle même créa sa passion pour l'épée. Escalibur, un grand mythe que racontait l'arbre Mojo, resta gravé dans sa mémoire. Tant qu'à la Jiminy avec un jugement qui laisse à désirer... je vous offre une loyauté «avec» précédent. Cette fois encore, elle a échoué son devoir de la garder en sécurité. Son destin qu'elle avait prédit auparavant, elle le faisait face. Mais voici une forêt qui la faisait face et elle seule pouvait briser la perdition qui fréquentera sa protégé. Mais... la mort, cette ordonnance naturelle ne lui donnait pas le goût amer de la convoiter. En pleine effusion mentale, elle cadavéra sur une feuille. Son décret l'alarma. «Tu dois suivre Clem partout, il faut que tu la guide, c'est à toi seule le rôle de fée.» Les paroles du Grand Arbre Mojo lui revient. «Si le danger te suis, une fée doit l'affronter aussi grand que c'est... mais attention... si tu tombes dans les mauvaises mains... tu risques de bien pire...» - une-fée-très-connue «Tu verras avec la persévérance qu'elle a, je suis sûr qu'elle pourra même affronter Link, ricana un vieil ami.» Clem s'immobilisa et se retourna. Les larmes aux yeux. Sans vraiment sans rendre compte, leurs pensées étaient syncronisées. Trèfle regarda les yeux de Clem (aussi loin qu'elle était). Trèfle retrouva sa lumière et partit en vol vers Clem.

Réalises-tu… Non, évidemment pas ça fait depuis t’a l’heure que j’énumère les dangers… Clem, t’es vraiment ridiculeusement intrépide et que je dois affronter quelque chose que je ne veux jamais, JAMAIS affronter de toute ma vie! Et une deuxième fois, tout au plus...

La fée remarqua les pleurs. Les membres de Clem grelottèrent, la peur était là, mais elle ferma le poing tout de même. Trèfle arrêta sur l'épaule de la kokiri pendant que la dernière sècha ses yeux avec sa manche; leurs esprits troublés, mais hardis. La grande mit son regard vers le tournant à la fin du chemin.

Je ne peux plus faire pas à l'arrière... c'est maintenant ou jamais... je n'en peux plus, mes préparations sont faites, c'est sûrement pas assez, mais... sinon je vais en devenir folle... pas comme si je le suis déjà...

Clem sentit sa voix s’agiter malgré elle. Trèfle ne le remarqua, mais elle tappa sur son cou. Elles étaient à l’entrée. Une pancarte leur communica: «Bienvenue à la forêt perdue». Le «bienvenue» couvert d'une croix rouge. Trèfle avala sa salive sur une seule pensée: «soit du sang ou des baies... j'espère que c'est des baies...» Aucune mouche à l'horizon. Les oreilles de la kokiri dévoila les rumeurs végétales. Divers sons résonnaient. Évidemment, la forêt perdue grouillait de population. Des morsures. Des cris. Des pas. Le prochain pas sera le début. Le début d'une fin ou simplement, le début. Il faut qu’elle trouve les Skull kids. Voilà sa quête. Seul espoir de retrouver, l'âme perdue. La kokiri ajusta son chapeau et marcha sur d'autres feuilles mortes et des petites branches mortes. Ce chemin en était garni. Elles entrèrent dans la noirceur. Après quelques pas dans la pénombre des arbres de la forêt «maudite», Trèfle commença à virevolter autour de Clem. Pas dans son assiette pour une raison qu'on sait déjà trop bien.

Tu sais bien que je déteste cet endroit!

Trèfle criait et un peu fort. Pas assez, mais pour sa protégée sa voix résonnait partout. Clem fronça les sourcils. Elle mit son doigt sur sa bouche. Trèfle se dirigea à l’oreille de la kokiri.

Désolé, j’ai presque oublié…

La fée chuchota. La kokiri leva les yeux et retourna son regard sur le petit chemin qui restait. Son écoute en alerte scannait dans tous les sens. Beaucoup de mouvements se produisaient dans cette forêt bien qu'elle était en quelque sorte corrompu dû à la malédiction. Celle-là même peuplait l’environnement damné des Skull kids. Néanmoins, d'autres populations y vivaient autant pacifiques que sanguinaires. Quelques oiseaux partaient au vol. Des loups dévoraient une bête ne serait-ce un lapin, un chevreuil ou… un Skull kid. La kokiri avala sa salive à cette idée. Si ça aurait été un serpent, ça tombe mieux, pensait-elle pour tenter de se calmer. Un mélodie résonna. La forêt semblait chanter. Un écho similaire à un instrument, peut-être un ocarina. Trèfle n'entendait qu'un vent lugubre et semblait avoir des cauchemars quand elle volait, alors elle se collait à Clem. Pourquoi moi? Pourquoi moi? Pleurait la fée. Clem entendit tout à coup un loup dans les parages. Elle arrêta et tenta de déterminer avec les arbres la direction du risque. Son regard sur le sol pour les branches, son ouïe l'entourant, Clem prévenait le plus qu'elle pu. Si la forêt n'était pas déjà un labyrinthe pour Clem, c'était un labyrinthe vivant et non seulement ça, il fallait garder son compas intérieur, car rare était les compas qui marchaient dans ces bois. Trèfle n'en avait pas ce qui est contre sa nature. Seul sa présence suffisait pour combattre la magie reconnue de cette forêt. L'entourage humide et très muet n'aidait guère les émotions de la fée et la sueur perlant le front de Clem risquait fort d'attirer des ennuis.
[...]

Après tant d'angoisses, Trèfle s'était endormie sous le chapeau de Clem pour s'échapper à son sort. La nourriture à sec depuis peu, Clem cherchait maintenant des plantes comestibles. Elle grimaça. Un cadavre se tenait devant un tronc d'arbre et était couvert de bestioles. Elle vit un champignon, se baissa pour bien voir, prit son épée et vérifia en dessous. C'était bon. Une fois dans sa pochette, elle s'assit à terre pour réfléchir. Elle jeta un autre coup d'oeil au cadavre, remercia Farore de la garder en vie et se demanda si la bête avait eu une belle vie malgré l'entourage maléfique. Elle plaça son épée par terre. Elle reforma ses idées. Si je dois trouver un Skull kid, je vais rester pour un bon bout de temps, c'est ce que je m'était pensé... que faire quand je n'ai pas de point de contrôle... La forêt résonnait maintenant une différente mélodie. Elle y prit attention. Je vais aller voir... je vais peut-être bien être en aide... ou en danger... elle soupira... c'est pas chez moi... Elle se releva et s'approcha d'un feu qu'elle vit entre les arbres, quelques Hyliens étaient en train de converser. Elle ne put saisir leurs paroles, car un sifflement guêtait son revers. Le bouclier sur le dos, l'épée en main, elle sentit quelque chose la pousser. Cherchant à garder son équilibre, elle prit le pas en avant vers les inconnus. Un pincement au dos la fit grimacer de terreur, ensuite son visage se déforma avec sévérité. Elle se pencha cherchant un bon appui. Les deux mains derrière son bouclier, elle poussa le plus qu'elle pouvait. Elle sentit une lame très fine et petite pas plus gros qu'un rubis ressortir de son dos. L'adrenaline fit crier sa poitrine. Trèfle se réveilla et sortit. Elle vit une longue queue écailleuse. Elle vola vers le feu.

Serpent! Sur ton... ton bouclier!

Le serpent, la machoire grande ouverte avait été freinée par le bouclier et celui-ci allait bientôt se fendre. Par instinct, Clem repoussa son morceau d'écorce à moins de 3 mètres d'elle. Elle mit ses deux mains sur son épée. Elle grimaça. Les yeux rivés vers le serpent, mais certaine qu'ils pourront entendre, elle râla.

Argh... Et voilà un magnifique chef d'oeuvre qui va disparaitre. Et dire que j'allais avoir une belle journée. Mon dos... Ma taille m'a menti. Désolé les amoureux... euh non désolé... que dis-je. Si vous pouvez m'aider n'hésitez pas!

Ses pensées s'accélérèrent. «Une chance que j'ai appris l'hylien, ouf, c'est ça de coché» pensa-t-elle malgré les secondes vitales qu'elle avait besoin... Sa blessure n'étant pas le seul des GRANDS soucis. Le bouclier se brisa en milles miettes dans la gueule du prédateur qui les cracha aussitôt. Le temps de penser à une manoeuvre pour ne pas devenir la proie. Du sang tachait déjà sa tunique et tombait vers ses bottes. Malgré sa blessure, elle resta debout. La perte de sang ne faisait pas encore effet, mais elle devenait de plus en plus dévastatrice. Elle prit l'épée d'un main et tentait de mettre de la pression sur sa blessure. Seul le bout de son pouce pouvait sentir le trou, mais pas le couvrir. Elle mordit la lèvre inférieure. Le serpent siffla et se prépara à sauter. Elle recula d'un pas et prit rapidement l'épée de l'autre main. Ensuite, comme en étirement de bras, elle couvra le trou de sa main, le coude appuyé sur sa tête. Elle sentit un autre trou et mit un de ses doigts. Ça va prendre du temps ça. Elle grinça les dents. Maintenant, avec une allure très incommode, elle se para pour prévoir le prochain coup du serpent. Mais le sang affluait. J'aurais besoin d'un plus de magie du Vent, pensait-elle le genou à terre.

[je voulais mettre «oxygène», mais dû au contexte...]

[Désolée, j'ai fait quelques petites modifications... ^^' Je trouve très précipité comment je les ai introduit, mais j'espère que cela ne vous dérange pas... Désolé pour la longueur... (oh boy...) A vous de jouer!]


Lanre


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(vide)

Il renifla, un peu après que le couteau soit passé à quelques centimètres de sa tempe. Dans les faits, quand bien même il pouvait avoir l'air détendu et loin de penser à sa sécurité, l'Étranger avait pu voir l'acier s'élever. Sans pouvoir distinguer la nature exacte de la menace, il s'était déplacé sur le côté. Son regard demeura fixé sur la lame qui venait de clouer l'animal sur l'écorce. Le Vert-de-Gris remonta le long des écailles de la bête, suivant les courbes et les ondulations d'un corps qu'il ne parvenait pas à ne pas détester. Décidément, s'il n'avait jamais aimé les corbeaux, il haïssait plus encore les serpents. Sans véritablement écouter la jeune femme – Hylienne sans doute, à en croire Aedelrik –, il laissa sa main gagner la hampe du coutelas, ses doigts en épouser les usures et les retouches. Toujours en silence, il tira un coup sec, arrachant la pointe à la chair de l'orvet. De l'autre main, le Ceald attrapa ce qui faisait office de gorge, incapable de ne pas repenser au visage de Vaal'an et à son oriflamme, vivace et acéré sous la griffe du vent. Le Neìdr semblait se mouvoir comme s'il était plus q'une broderie sur un drapeau, avant d'incendier la moitié des steppes et d'observer les hommes brûler vifs, hurlant de douleur et de peine.

Il tira sur la bête, laissant l'os de son crâne minuscule appuyer sur la tranche de sa main. Tant pour tester de vieux réflexes que pour rendre son arme à l'albinos, le paria jeta la lame à son tour. L'estoc traversa brièvement les flammes avant de se ficher près du pied de sa compagne d'infortune, perçant l'humus et la terre meuble. Récupérant le corps de la grosse couleuvre qui lui tombait dessus, le maraudeur le balança également au pied du feu. « Il y en a beaucoup dans son genre ? », s'enquit-il, tirant une petite tige de bois. Sans attendre la réponse, il posa un genou à terre et écarta la gueule du reptile à l'aide du bâton qu'il venait de ramasser. Précautionneux, il souleva juste assez les babines de l'animal pour pouvoir distinguer les crocs. « Et ça endors, tu dis ? » Lança-t-il, les yeux toujours rivés sur l'animal. Sans vraiment en demander la permission, il attrapa une petite flasque, vide, tout en ramenant le cadavre sur la cuisse qu'il avait gardée parallèle au sol. Concentré sur sa tâche, le vagabond força le cadavre à ouvrir la bouche. Les marécages autour de son village accueillaient bien des bêtes de la sorte, pour la plus part plus imposantes et probablement plus dangereuse. La guivre cendrée qui sommeillait quelque part au Nord des marais avait déjà ravagé des chasseurs par dizaines et coulé plusieurs des embarcations qui empruntaient le fleuve. L'ancien la prétendait vieille. Plus que la Forêt elle même, peut être plus que les Esprits qui avaient vécu sur leurs terres avant qu'ils ne les en chassent.

Les crochets de la vipère accrochés au rebord de la flasque, il pressa son pouce à la naissance de la tête de la bête. Sa mort complexifiait partiellement la besogne – au moins ne risquait-il pas de se faire mordre.. ! – mais il parvint peu à peu à extraire une partie du venin. Certains jugeraient sans doute la tâche trop dangereuse pour être véritablement rentable quand d'autres sauraient surement que le venin n'est dangereux qu'au contact du sang. « Merci pour la bouteille. » Glissa-t-il à l'adresse de celle qui l'accueillait auprès de son feu. Scellant le contenant, il le jeta sans vrai ménagement dans la besace qui pendait dans son dos. Du pied il éloigna la bête qu'il venait de dépouiller, puis s'approcha de l'inconnue jusqu'à s'asseoir à ses côtés, sur la place qu'elle venait de lui céder. La faim ne lui rongeait pas encore les sangs, mais il n'était pas sans ignorer que tôt ou tard (et moins tard que tôt), elle deviendrait une des préoccupations des plus primordiales. Le feu et le lapin à sa ceinture ne manquaient pas de lui rappeler avec toute l'insistance dont ils étaient capables. « Je ne suis pas Hylien. », grommela-t-il simplement en réponse à l'interrogation de la jeune femme. « Et je ne crains pas les malédictions. Je n'ai pas de "chez moi", de toute façon. » Reprit-il, après un temps passé à observer les flammes. Les mêmes qui avaient rongé chacune des demeures qu'il avait côtoyé.

Il ne questionna pas son hôte, quand bien même la curiosité le démangeait par moments. Lui même ne tenait pas à se dévoiler plus que ce qu'il ne venait de faire. Il n'y avait pas besoin d'être particulièrement observateur pour constater que les terres d'Hyrule regorgeaient de vagabonds autant que d'étrangers : le peu d'histoire qu'il avait daigné offrir en évoquait probablement des dizaines d'autres ; et c'était bien mieux ainsi. Le Ceald avait toujours été de ceux qui portaient les fardeaux seuls. Non pas par volonté de rester secret, loin de là, mais sans doute plus par fierté autant que par habitude de vie. Seul, il l'avait toujours été, même quand il avait plus de frères et d'alliés qu'il n'avait d'ennemis. Ainsi vivaient les gens de son peuple. Et puisqu'il ne comptait pas répondre a davantage de questions, il garda les siennes pour lui.

Il n'aurait de toute façon pas eu l'occasion de poser les questions qui lui venait à l'esprit. Plus importante que toutes les autres, l'apatride aurait apprécié de savoir si la jeune femme – il peinait toujours à lui donner un âge, tant elle semblait adulte par certains aspects et enfantine par d'autres – connaissait la forêt. Les cris qui s'élevaient coupèrent toute occasion qu'il aurait pu trouver dans le froid mutisme qui avait envahi les lieux. Se hissant sur ses deux jambes, les genoux toujours suffisamment fléchis pour bondir. Entre ses deux doigts pendouillait une fine lanière de cuir. Fronçant les sourcils, Lanre scruta l'obscurité, pestant en silence contre son manque de préparation. Quelques pétales d'hellébore, d'aconit et d'aloès auraient suffit, pour peu qu'il ai pris le temps de les écraser et de les mélanger auparavant. Seulement, il avait vécu sur ses réserves jusqu'à présent, et c'était bien la première raison de sa venue. Tendant l'oreille autant qu'il ne plissait les yeux, il distingua bientôt des ombres sans formes véritables, projetées par une source de lumière volante. 

Se jetant sur l'occasion, le trappeur fit trois tours de poignets avant de lâcher l'un des bords de sa fronde. Le petit os fila vite, bien moins qu'une flèche mais bien assez pour surprendre le serpent qui assaillait l'autre silhouette. Percutant l'arcade de l'animal sans parvenir à l'ouvrir, il poussa cependant la bête à battre en retraite l'espace d'une seconde. De quoi ménager une fuite à la gamine, perdue dans les bois. Enjambant la souche sur laquelle ils avaient trouvé refuge, l'Étranger s'avança vers l'enfant. Il peinait à comprendre les mots qui sortaient de sa bouche – l'Hylien restait une langue qu'il ne maîtrisait que peu et l'accent de la petite ne l'aidait pas – mais saisissait sans mal ses appels à l'aide. L'intonation parlait plus que les mots. Grinçant des dents, il jeta un regard à la gosse, avant de jurer. « D'raal. — », siffla-t-il, profondément agacé. « La gamine est blessée. Mordue au bras. », lança-t-il à l'attention de l'Hylienne qui devait sans doute être sur ses talons. Conscient qu'il prenait un risque probablement inconsidéré, le Ceald envoya ses deux mains sur la bête, cherchant à l'immobiliser plutôt qu'à le tuer. La mâchoire du reptile claqua une fois, puis deux. Il ne faiblissait pas, en dépit de la poigne du rouquin. Arquant les bras, il finit par envoyer l'orvet sur le tapis de feuille qui couvrait la boue et les racines. « Pehmea, pehmea.. — », souffla-t-il, presque rassurant, tandis que la lourde semelle cloutée venait maintenir le crâne du serpent contre le sol.

La menace écartée, pour un instant, le Ceald prit le temps de détailler l'assaillant. De la même espèce que le précédent, à l'évidence, l'animal sifflait sa colère et son mépris. Lanre s'agenouilla alors, sans bouger le pied d'un pouce : sa survie dépendait de l'incapacité de la bête à se libérer. Récupérant doucement la flasque de l'Hylienne (à qui il laissait le soin de s'occuper de l'enfant), il força l'animal à ouvrir la bouche et réitéra l'expérience. Bientôt, les crocs secs du serpent claquèrent une troisième fois, alors qu'il lui laissait fermer la bouche en scellant à nouveau le petit réservoir d'acier. Tirant ensuite sa dague, il transperça le crâne de l'animal d'un coup d'estoc. Avant que la lame ne tue la bête, ses yeux s'étaient recouverts d'une fine pellicule de givre, à l'image de son rostre tout entier. Autour de sa gueule, la végétation gelait, doucement mais certainement. Le coutelas avait pénétré la terre, et les plantes connaissaient à nouveau les supplices de l'Hiver.


Eorah Vif-Argent


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Lenneth bondit presque en même temps que Lanre alors que le cri de Clémence résonne entre les feuilles. La métisse n'a pas pensé a établir ses défenses mentales, a poser ses barrières pour prévenir de l'intrusion d'une autre âme. La présence d'une Kokiri la bloque une seconde seulement. Elle a peur de se retrouver face a Saria, a qui elle a caché sa résurrection. C'est pas le genre de chose qu'on fait a une amie. La Sheikah avait suivit d'un œil attentif les gestes et faits de l’étranger. Il n’était pas d'ici et elle s’inquiétait pour lui. Il fallait le sortir de la foret au plus vite sinon il risquait de mourir et de devenir Stalfos. Et au vu de la carrure de l'homme, ça en ferait un redoutable ennemi. « Je ne suis pas Hylien. Et je ne crains pas les malédictions. Je n'ai pas de "chez moi", de toute façon. » En voilà une chose bien triste.

« Je suis apatride moi aussi » murmura Lenneth. A trop voguer entre les races voilà ce qui arrive. Ils n’eurent pas a courir bien loin et heureusement pour eux. Un autre serpent, de la même espèce que Lenneth venait de tuer venait de s'en prendre a une jeune brunette. La morsure, au bras, de la gamine, saignait fortement. Tout cela, l'Argentée le vit d'un seul coup d’œil. Une fée voletait dans tout les sens autour de la petite. « Et merde ! » siffla la demi enfant de la foret en levant les yeux sur la bête que Lanre venait d’assommer. Elle le regarda une minute pendant qu'il volait le venin du rampant. La chose était fascinante, les gestes du Ceald presque doux. La jeune femme avait du mal a détacher ses yeux ambigus des doigts et de la mâchoire du reptile. « Ou as tu appris a faire cela ? » murmura-t-elle.

Cependant il la surprit d'avantage en plantant son couteau dans le crane de l'animal. Lenneth sursauta, alors que la cervelle du serpent gelait lentement. Elle vit la mince pellicule de glace se former sur les yeux, le sol et l'herbe. Murmurant une nouvelle insulte en Sheikah la demoiselle reporta son attention sur Clem. « Bon au moins elle ne fera que dormir pendant plusieurs heures. Vu que tu as tué le serpent, elle ne risque plus grand chose. » Un poison pour un serpent. Ca evite les conflit et les affrontements entre les reptiles pour la nourriture. Toute fois , la métisse déchira un morceau de sa tunique pour en faire un bandage bien serré au niveau de la plaie. « Ton poignard a besoin d’être planté pour geler ce qu'il touche ? Ou un simple contact suffit ? » lança la jeune femme. « Ça nous serait pratique pour arrêter l'hémorragie, de geler sa plaie. » Un silence passa … « Enfin si tu es d'accord. »

Sans vraiment attendre de réponse, Lenneth s'empara du corps de Clem. "De toutes façons nous serrons plus en securité au feu de camps." Elle fronca les sourcils a l'adresse de la petite fée. "Et comme ca, toi tu pourra nous raconter ce qui est arrivé! On dirait que tu n'as pas joué ton rôle." Et d'un autre coté ca rassurait Lenneth, car une fois la petite mieux, elle pourrait racompagner Lanre a l'orée des bois. Le Temple de la foret n'etait pas loin, la métisse pouvait le sentir.


Lanre


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Les épaisses feuilles du Gunnera lui poissèrent les doigts de rosée claire et fraîche autant que les pelisses d'un cerf abattu ne lui tâchaient les mains de sang. La plante accrochait sa paume, comme pour mieux tenter de la griffer. Sans y prêter attention, le Ceald assura sa prise sur l'enfant qu'il avait chargé sur son dos, avant d'abattre le voile de verdure qui bloquaient leur progression. Le bruissement des ramures fut rapidement étouffé par l'eau boueuse qui lui montait jusqu'aux genoux. Aussi soudainement qu'ils s'étaient remis en marche, et de plus en plus fort à mesure qu'ils ne s'enfonçaient dans la Forêt, la pluie tombait drue. Il grogna, cherchant à avancer dans les marais, alimentés par les trombes d'eau. Non pas qu'il n'aimait pas la pluie – elle avait le bel avantage de masquer les traces des errants et des fuyards dont il avait fait parti – mais dans l'immédiat, elle l'agaçait. La vase ralentissait leur avancée ; les trombes lui bloquaient la vue. A sa droite, la jeune femme peinait également à s'arracher à la nappe croupie, tantôt verte, tantôt noire. Sa comparse était noyée jusqu'à plus de la moitié des cuisses. L'arc dans son dos baignait également dans les marécages, se prenant sans cesse dans des branches et d'autres restes charriés par les eaux. Il fronça le sourcil, soucieux. Chez lui, ce genre d'endroits étaient à fuir comme la peste et les dangers nombreux. De la fléchette soufflée par un pisteur au prédateur camouflé, sous l'eau comme dans les feuillages, les tourbières avaient toujours été hostiles... et c'était rarement l'endroit où il préférait batailler, sauf à s'y être préparé.

Le souvenir des nombreuses embuscades qu'ils avaient mené fut rapidement chassé par un étrange rayon de lumière, perçant à travers les cimes et scintillant sur l'eau noire. « Verheven.. ! — » Siffla-t-il, revenant naturellement à sa langue natale, tandis que ses yeux accrochaient l'immense monument qui se dessinait devant eux. La lune accrochait les pierres blanches de l'édifice, quand la mousse et le lierre ne s'y attaquaient pas déjà. Entouré d'un muret de pierre bas qu'épais, le Fanum siégeait au centre d'imposants jardins tantôt luxuriants, à en croire les saules qu'il apercevait plus à l'ouest, tantôt sombres comme le trahissaient les pins à l'est. « Quel est cet endroit ? » S'enquit-il simplement, se retournant sur la compagne d'infortune qui le suivait. Son regard chercha, d'instinct, le sien. Sans qu'elle n'ai eu besoin de le dire, il avait compris que la jeune femme connaissait assez la Forêt pour le renseigner. A la recherche d'une réponse dans le bleu de ses yeux, un instant, il ramena cependant les siens sur le monument. Sans un mot de plus, le Ceald réassura sa prise sur l'Enfant-des-Bois, s'assurant qu'elle ne risquait pas de chuter. Son autre main épousa l'écorce d'un des arbres les plus proches. Les Wyrms savaient que, par ici, ils ne manquaient pas.

S'arrachant au large ormeau contre lequel il s'appuyait, le maraudeur reprit la route, comme attiré par la basilique toute conquise par la nature qu'elle pouvait être. Le bâtiment tombait en ruine, mais piquait immanquablement sa curiosité à vif ; et avant que l'inconnue ne puisse répondre, il balaya d'un grand geste de la main les branchages, les poissons morts et les ronces qui encombraient les marécages, se ménageant tant bien que mal un passage suffisant pour avancer. Peu à peu, ralentit par la boue, la vase et la crue, le va-nu-pieds parvint à gagner les premières pierres. Constatant que les fondations du mur avaient été posées à une époque ancienne, visiblement avant que les marais ne prennent le dessus sur les sous-bois. Conscient qu'il lui serait compliqué de se hisser jusqu'au sommet du rempart – qui le dépassaient de plus de deux têtes – avec une petite sur le dos, il la déposa enfin, essayant aussi bien que faire se peut de lui trouver un endroit sec. « Veille sur elle, je reviens. » Lança-t-il à l'adresse de sa partenaire, avant de jeter une jambe à l'assaut de la muraille. En parallèle, ses bras partirent aussi haut que possible, accrochant avec peine le sommet de l'enceinte. Tirant sur les épaules autant qu'il ne poussait sur les cuisses, Lanre finit par gravir le glacis, trop fin pour qu'il ne puisse se tenir debout, ou même en équilibre. Sans trop de choix et partiellement emporté par son élan, le malandrin se laissa chuter de l'autre côté. En l'espace d'une seconde, seulement, ses genoux s'enfoncèrent dans un limon crasseux. Ses mains s'écharpèrent contre les ronces, avant de plonger également tandis qu'il s'affalait douloureusement.

La fange qui lui maculait la gueule avait comme un arrière goût de pisse. A quatre pattes, il s'essuya brièvement sur sa manche d'un petit coup d'épaule. L'Ours se releva ensuite, non sans laisser filer un grognement agacé. Les épines avait entamé la fourrure çà et là et griffé ses doigts, ses paumes. S'assurant qu'il avait toujours sa dague et sa fronde, il laissa vite le vert-de-gris dériver sur la bâtisse, rongée par les eaux et les racines. Frottant rapidement ses mains sur le cuir qui bardait ses cuisses en s'approchant des murs, le Skaald ne pouvait cacher son étonnement — son admiration même. Caressant ce qu'il pensait être du grès, du bout des doigts, c'est à peine si le vagabond avait remarqué que la pluie avait cessé. « Suuri... » Souffla-t-il simplement, se reculant assez pour avoir une vue globale du Temple de la Forêt dont il ignorait tout. Une petite porte, toute de bois rouge et brun, attira son attention. Une épaisse branche enfonçait le passage, dévoilant partiellement un long couloir, qu'il devinait plus qu'il ne voyait réellement. Naviguant à vue, il finit par enfoncer sa dague dans la serrure, frappant d'un coup sec et parvint à dégonder la vieille planche de bois rance. Le bruit sourd et cassant masqua son râle, alors qu'il contractait ses muscles, arrachant le peu de porte qu'il restait avant de la jeter un peu plus loin. Dague toujours en main, il écarta les branches et se baissa pour entrer.

Sitôt entré, un étrange malaise s'empara de lui. Ramenant la main gauche sur sa poitrine, le Ceald se rendit compte qu'il haletait ; comme s'il venait de mener un combat particulièrement éreintant. La sueur poissait son franc, ses tempes et son cœur le brûlait, un peu de la même façon que ne l'avait déjà fait le fer chauffé jusqu'à ce qu'il ne devienne blanc. Plié en deux, le maraudeur commença à chercher l'air. Ses poumons  lui semblait se consumer sous l'injonction d'il ne savait trop quoi. Bien vite ; avant même qu'il ne s'en rende vraiment compte, un poids vint l'écraser. Sa main – celle qui ne tenait pas le coutelas de Blanche – percuta les dalles d'un marron jauni, mais toujours sombre. Il suffoquait, rattrapé par le mal de la Forêt, incapable de voir l'araignée difforme tapie dans l'ombre d'une toiture malmenée par les âges. Lentement mais sûrement, la bête descendait sur son fil ; avant de laisser chuter tout son poids.

Le menton du vagabond embrassa le sol, douloureusement. Il n'eut pas le temps de grogner que déjà les mandibules claquaient, dans son dos. « Ungh ! — » Maugréa-t-il, se retournant juste à temps pour apercevoir la créature qui se jetait sur lui. Une seconde fois les maxillaires sectionnèrent l'air, à moins d'un pouce de son nez. Soufflant comme un bœuf, le rouquin frappa brusquement du genou dans l'abdomen de l'arachnide. Ses mains grimpèrent rapidement jusqu'aux énormes crochets, dans l'espoir de s'éviter un nouvel assaut. Ses bras tremblaient sous l'effort, mais il sentait peu à peu sa prise glisser. D'une patte, l'animal chercha à le frapper, mais ne réussit qu'à se déséquilibrer. Le sang coulait sur les mandibules de la bête depuis un moment déjà, et son souffle lui manquait depuis plus longtemps encore, quand il réussit enfin à retourner l'araignée. Roulant avec elle, comme deux amants maudits, le Ceald se retrouva bien vite dans une situation tangente, en équilibre précaire sur la panse du monstre. Les pattes s'agitèrent à nouveau, percutant son épaule, sa joue. Il grogna de douleur, mais leva le poing néanmoins. Le sang qui coulait de son nez irriguait une barbe déjà hirsute et rougeoyante, gouttait sur les fourrures d'Aaricia. Son épaule fracturée lui arracha un nouveau gémissement, quand l'araignée arrêta une première fois son bras. Sans sa main brillait toujours le coutelas de givre.


Eorah Vif-Argent


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« Il n’a pas de fée. »

Lenneth sursauta. Elle avait cru entendre quelque chose. Un murmure. Les yeux ambigus de la jeune femme plongèrent dans les ténèbres de la forêt, scrutant encore et encore les environs. « Qui est là ? » Lança la belle pas vraiment rassurée. Il faut dire que nombre de fantômes rodant autour du temple de la Foret était effrayant. Et voilà que son imagination lui jouait des tours. « Allons Vif Argent ce n’est que le vent ! » Nargua la jeune femme en croisant les bras pour cacher ses tremblements.

Apres avoir soupiré, la métisse jeta un œil à la muraille. Punaise, il en met du temps le rouquin à revenir. En même temps un mauvais pressentiment commençait à s’insinuer en Lenneth. Le genre qui vous colle a la peau comme la mélasse. « Il n’a pas de fée. » LE murmure insistant se fit à nouveau entendre, et à ce moment la métisse la vit … Cheveux argentés comme les siens, cours et bouclés, taille fine, petite, yeux rouges … Le fantôme lui ressemblait étrangement. Lenneth ne put réprimer le frisson glacé qui lui remonta le long de l’échine.

Quant à Eorah elle observait sa mère d’un œil vide. Elle se tenait là, debout, son bras cassé replié contre son torse, la bouteille qui contenait Navi au niveau de son cœur et vide. La petite fée bleue dormait paisiblement contre son cœur physique, brillant doucement à travers la toile qui entourait le corps empoisonné d’Eorah. La jeune femme sentait la vie s’échapper, fuir vers un autre monde. Elle projetait son Esprit de toutes ses forces, à la recherche d’aide. Et n’avait pas pu entrer en contact avec le rouquin. Lanre étant maintenant en mauvaise posture, elle essayait de trouver de l’aide pour ce dernier. Ses prunelles si semblables à celles de son père luisaient alors qu’elle tentait de faire passer son message, hurlant, alors que le seul son qu’elle produisait n’était plus fort qu’un murmure : « Il n’a pas de fée !!! »

Lenneth comprit alors. Merde !! Le rouquin !! Aussitôt elle se lança à l’ascension de la muraille, tirant sur les lianes et sur ses bras, ses bottes glissant sur les pierres humides. Elle savait que son sang Kokiri pourrait protéger l’étranger. Ce serait idiot de le perdre et qu’il meure là. Il ferait un Stalfos des plus redoutables. Lenneth frissonna d’angoisse à cette idée et parvint au sommet. Elle scrutait les environs avec un sentiment d’urgence, tout en balançant ses jambes de l’autre côté de la muraille. Tout comme le Ceald quelques minutes plus tôt, elle se laissa tomber dans la fange et y atterrit accroupie. Elle aussi fut mordue par les ronces. Grinçant des dents, Lenneth avança, dans la boue jusqu’aux genoux, a la recherche de ce compagnon d’infortune. Le fantôme apparut à la limite de son champ de vision et la métisse se dirigea vers la forme vaguement argentée. « Attends moi j’arrive » marmonna la jeune femme entre ses mâchoires serrées. A son tour, elle passa la petite porte défoncée. A son tour Lenneth scruta les ombres pesantes du Temple sylvestre. « Quel endroit glauque ! » Lança la jeune femme aux pierres mortes, comme pour se donner du courage.

Et puis elle les vit. Enlacés, comme deux amoureux. Monstre et homme. Sans hésiter, Lenneth empoigna son arc et le banda, une flèche à la pointe de fer encochée. Elle inspira une fois, deux fois, en s’approchant à petits pas. Si l’exploit d’un tir éloigné était tentant, elle ne voulait pas risquer la vie du rouquin. Quand elle fut sûre d’elle, Lenneth laissa filer le projectile. Ce dernier alla se ficher dans le minuscule interstice entre la carapace du monstre et l’articulation de sa patte. L’araignée rugit, si cela était possible pour elle, et la métisse courut vers le couple improbable. Dans un formidable saut, Lenneth décochât deux coups de pieds a la bête qui l’envoyèrent valser plus loin.

Sur ses gardes et fixant l’animal blessé, la jeune femme recula vers le Ceald et s’empara de son bras pour le secouer en s’exclamant : « Un Hylien perdu dans les bois est un Hylien de moins ! Je te l’avais dit !! » Maudits soient ses hommes qui n’écoutent jamais rien. Que ce soit Nerezzo ou Astre, ou encore Conan, elle avait suffisamment d’expérience pour savoir qu’un homme qui n’écoute pas, c’est un futur cadavre.


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