Entouré d’arbres mojo, le chemin présentait moins d’empreintes que l’entrée de la forêt kokiri. Les préparatifs ne manquaient pas. Clem jeta un coup d’oeil à sa pochette et poussa Trèfle d’un côté. Elle regarda l’entrée de la forêt au loin. Elle vérifia ses bottines et s'étira. D’un pas assurée, elle se dirigea vers la forêt-où-personne-ne-veut-aller et accrocha une feuille morte. Crounch. Elle grimaça. Trèfle la suivait malgré elle, pas dans son assiette. Elle trouvait sa protégée littéralement stupide, téméraire, ignorante, garce et naïve. Elle vola au dessus de sa tête en maugréant.
T’es débile! La forêt perdue… tu vas te faire dévorer par un loup ou pire un serpent… ou pire c’est moi qui va se faire dévorer.
La lumière de la luciole se baissa. Ses yeux grossissaient de peur. Oui, discerner son regard reste une tâche délicate... Elle s'éteint. Ses ailes s'arrêtèrent. La conviction de Clem ne laissait aucune place à la déviation. Celle-ci déjà quelques pas plus loin, déterminée, soupira larme à l'oeil. Cette aventure pour une étoile perdue avait longtemps hantée la kokiri, mais les dangers trop grands s'alliaient à tous les habitants de la forêt. Sa seule motivation, une amitié perdue, enflammait la petite telle la fournaise dans la forêt d'autrefois. Cette étincelle même créa sa passion pour l'épée. Escalibur, un grand mythe que racontait l'arbre Mojo, resta gravé dans sa mémoire. Tant qu'à la Jiminy avec un jugement qui laisse à désirer... je vous offre une loyauté «avec» précédent. Cette fois encore, elle a échoué son devoir de la garder en sécurité. Son destin qu'elle avait prédit auparavant, elle le faisait face. Mais voici une forêt qui la faisait face et elle seule pouvait briser la perdition qui fréquentera sa protégé. Mais... la mort, cette ordonnance naturelle ne lui donnait pas le goût amer de la convoiter. En pleine effusion mentale, elle cadavéra sur une feuille. Son décret l'alarma.
«Tu dois suivre Clem partout, il faut que tu la guide, c'est à toi seule le rôle de fée.» Les paroles du Grand Arbre Mojo lui revient.
«Si le danger te suis, une fée doit l'affronter aussi grand que c'est... mais attention... si tu tombes dans les mauvaises mains... tu risques de bien pire...» - une-fée-très-connue
«Tu verras avec la persévérance qu'elle a, je suis sûr qu'elle pourra même affronter Link, ricana un vieil ami.» Clem s'immobilisa et se retourna. Les larmes aux yeux. Sans vraiment sans rendre compte, leurs pensées étaient syncronisées. Trèfle regarda les yeux de Clem (aussi loin qu'elle était). Trèfle retrouva sa lumière et partit en vol vers Clem.
Réalises-tu… Non, évidemment pas ça fait depuis t’a l’heure que j’énumère les dangers… Clem, t’es vraiment ridiculeusement intrépide et que je dois affronter quelque chose que je ne veux jamais, JAMAIS affronter de toute ma vie! Et une deuxième fois, tout au plus...
La fée remarqua les pleurs. Les membres de Clem grelottèrent, la peur était là, mais elle ferma le poing tout de même. Trèfle arrêta sur l'épaule de la kokiri pendant que la dernière sècha ses yeux avec sa manche; leurs esprits troublés, mais hardis. La grande mit son regard vers le tournant à la fin du chemin.
Je ne peux plus faire pas à l'arrière... c'est maintenant ou jamais... je n'en peux plus, mes préparations sont faites, c'est sûrement pas assez, mais... sinon je vais en devenir folle... pas comme si je le suis déjà...
Clem sentit sa voix s’agiter malgré elle. Trèfle ne le remarqua, mais elle tappa sur son cou. Elles étaient à l’entrée. Une pancarte leur communica: «
Bienvenue à la forêt perdue». Le «bienvenue» couvert d'une croix rouge. Trèfle avala sa salive sur une seule pensée:
«soit du sang ou des baies... j'espère que c'est des baies...» Aucune mouche à l'horizon. Les oreilles de la kokiri dévoila les rumeurs végétales. Divers sons résonnaient. Évidemment, la forêt perdue grouillait de population. Des morsures. Des cris. Des pas. Le prochain pas sera le début. Le début d'une fin ou simplement, le début. Il faut qu’elle trouve les Skull kids. Voilà sa quête. Seul espoir de retrouver, l'âme perdue. La kokiri ajusta son chapeau et marcha sur d'autres feuilles mortes et des petites branches mortes. Ce chemin en était garni. Elles entrèrent dans la noirceur. Après quelques pas dans la pénombre des arbres de la forêt «maudite», Trèfle commença à virevolter autour de Clem. Pas dans son assiette pour une raison qu'on sait déjà trop bien.
Tu sais bien que je déteste cet endroit!
Trèfle criait et un peu fort. Pas assez, mais pour sa protégée sa voix résonnait partout. Clem fronça les sourcils. Elle mit son doigt sur sa bouche. Trèfle se dirigea à l’oreille de la kokiri.
Désolé, j’ai presque oublié…
La fée chuchota. La kokiri leva les yeux et retourna son regard sur le petit chemin qui restait. Son écoute en alerte scannait dans tous les sens. Beaucoup de mouvements se produisaient dans cette forêt bien qu'elle était en quelque sorte corrompu dû à la malédiction. Celle-là même peuplait l’environnement damné des Skull kids. Néanmoins, d'autres populations y vivaient autant pacifiques que sanguinaires. Quelques oiseaux partaient au vol. Des loups dévoraient une bête ne serait-ce un lapin, un chevreuil ou… un Skull kid. La kokiri avala sa salive à cette idée.
Si ça aurait été un serpent, ça tombe mieux, pensait-elle pour tenter de se calmer. Un mélodie résonna. La forêt semblait chanter. Un écho similaire à un instrument, peut-être un ocarina. Trèfle n'entendait qu'un vent lugubre et semblait avoir des cauchemars quand elle volait, alors elle se collait à Clem.
Pourquoi moi? Pourquoi moi? Pleurait la fée. Clem entendit tout à coup un loup dans les parages. Elle arrêta et tenta de déterminer avec les arbres la direction du risque. Son regard sur le sol pour les branches, son ouïe l'entourant, Clem prévenait le plus qu'elle pu. Si la forêt n'était pas déjà un labyrinthe pour Clem, c'était un labyrinthe vivant et non seulement ça, il fallait garder son compas intérieur, car rare était les compas qui marchaient dans ces bois. Trèfle n'en avait pas ce qui est contre sa nature. Seul sa présence suffisait pour combattre la magie reconnue de cette forêt. L'entourage humide et très muet n'aidait guère les émotions de la fée et la sueur perlant le front de Clem risquait fort d'attirer des ennuis.
[...]
Après tant d'angoisses, Trèfle s'était endormie sous le chapeau de Clem pour s'échapper à son sort. La nourriture à sec depuis peu, Clem cherchait maintenant des plantes comestibles. Elle grimaça. Un cadavre se tenait devant un tronc d'arbre et était couvert de bestioles. Elle vit un champignon, se baissa pour bien voir, prit son épée et vérifia en dessous. C'était bon. Une fois dans sa pochette, elle s'assit à terre pour réfléchir. Elle jeta un autre coup d'oeil au cadavre, remercia Farore de la garder en vie et se demanda si la bête avait eu une belle vie malgré l'entourage maléfique. Elle plaça son épée par terre. Elle reforma ses idées.
Si je dois trouver un Skull kid, je vais rester pour un bon bout de temps, c'est ce que je m'était pensé... que faire quand je n'ai pas de point de contrôle... La forêt résonnait maintenant une différente mélodie. Elle y prit attention.
Je vais aller voir... je vais peut-être bien être en aide... ou en danger... elle soupira...
c'est pas chez moi... Elle se releva et s'approcha d'un feu qu'elle vit entre les arbres, quelques Hyliens étaient en train de converser. Elle ne put saisir leurs paroles, car un sifflement guêtait son revers. Le bouclier sur le dos, l'épée en main, elle sentit quelque chose la pousser. Cherchant à garder son équilibre, elle prit le pas en avant vers les inconnus. Un pincement au dos la fit grimacer de terreur, ensuite son visage se déforma avec sévérité. Elle se pencha cherchant un bon appui. Les deux mains derrière son bouclier, elle poussa le plus qu'elle pouvait. Elle sentit une lame très fine et petite pas plus gros qu'un rubis ressortir de son dos. L'adrenaline fit crier sa poitrine. Trèfle se réveilla et sortit. Elle vit une longue queue écailleuse. Elle vola vers le feu.
Serpent! Sur ton... ton bouclier!
Le serpent, la machoire grande ouverte avait été freinée par le bouclier et celui-ci allait bientôt se fendre. Par instinct, Clem repoussa son morceau d'écorce à moins de 3 mètres d'elle. Elle mit ses deux mains sur son épée. Elle grimaça. Les yeux rivés vers le serpent, mais certaine qu'ils pourront entendre, elle râla.
Argh... Et voilà un magnifique chef d'oeuvre qui va disparaitre. Et dire que j'allais avoir une belle journée. Mon dos... Ma taille m'a menti. Désolé les amoureux... euh non désolé... que dis-je. Si vous pouvez m'aider n'hésitez pas!
Ses pensées s'accélérèrent.
«Une chance que j'ai appris l'hylien, ouf, c'est ça de coché» pensa-t-elle malgré les secondes vitales qu'elle avait besoin... Sa blessure n'étant pas le seul des GRANDS soucis. Le bouclier se brisa en milles miettes dans la gueule du prédateur qui les cracha aussitôt. Le temps de penser à une manoeuvre pour ne pas devenir la proie. Du sang tachait déjà sa tunique et tombait vers ses bottes. Malgré sa blessure, elle resta debout. La perte de sang ne faisait pas encore effet, mais elle devenait de plus en plus dévastatrice. Elle prit l'épée d'un main et tentait de mettre de la pression sur sa blessure. Seul le bout de son pouce pouvait sentir le trou, mais pas le couvrir. Elle mordit la lèvre inférieure. Le serpent siffla et se prépara à sauter. Elle recula d'un pas et prit rapidement l'épée de l'autre main. Ensuite, comme en étirement de bras, elle couvra le trou de sa main, le coude appuyé sur sa tête. Elle sentit un autre trou et mit un de ses doigts.
Ça va prendre du temps ça. Elle grinça les dents. Maintenant, avec une allure très incommode, elle se para pour prévoir le prochain coup du serpent. Mais le sang affluait.
J'aurais besoin d'un plus de magie du Vent, pensait-elle le genou à terre.
[je voulais mettre «oxygène», mais dû au contexte...]
[Désolée, j'ai fait quelques petites modifications... ^^' Je trouve très précipité comment je les ai introduit, mais j'espère que cela ne vous dérange pas... Désolé pour la longueur... (oh boy...) A vous de jouer!]