Deux ombres que tout oppose

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Withered


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Son souffle se cala sur le rythme de ses mouvements : lent mais précis, calculé au millimètre près. La gerudo glissa avec précautions du toit, profitant des ombres de la nuit pour s’y fondre comme un esprit. Ses yeux vifs repérèrent le circuit des gardes, et en un instant elle dessina son prochain itinéraire vers la sortie. Sa tunique vola légèrement quand elle commença à courir, loin des yeux des mortels.


La Sombre Vipère avait choisi de venir au bourg quelques heures plus tôt pour en savoir plus sur la situation actuelle du royaume. Ganondorf avait-il fait un nouveau coup d’éclat ? Link était-il toujours porté disparu ? La Princesse était-elle toujours à sa place ? Elle avait besoin de savoir ses choses, et si elle aurait pu les obtenir en envoyant à sa place un informateur qu’elle aurait grassement payé, elle préférait toujours entendre les nouvelles de ses propres oreilles.

Encapuchonnée comme elle l’était, elle ne favorisa pas l’ouverture des conversations autour d’elle, au contraire. Les regards à la fois inquiets et curieux fusaient, et la méfiance était au rendez-vous. La gerudo n’avait pas pu s’empêcher de sourire : si la plèbe était méfiante, s’était déjà une réponse en soi sur l’état du royaume. Elle se rendit dans une des tavernes du bourg, attendant que les gardes en fin de service viennent délier leur langue après quelques cervoises. Si la situation était difficile, il ne manquerait pas d’y avoir des mots déplacés.

Lorsqu’elle sortit, elle eut confirmation que le royaume n’était pas aussi paisible qu’autrefois : de nombreux gardes effectuaient des tours de ronde, rendant presque impossible toute sortie une fois le pont levis fermé. Et ils étaient trop nombreux pour engager un combat seul, surtout si elle voulait rester discrète pour l’instant. Alors, elle était revenue à ses bonnes vieilles habitudes de dame-esprit : laisser les ombres se charger de la couvrir, et faire confiance à son instinct.


Elle roula pour rejoindre une des ruelles mal éclairées, restant un instant agenouillée pour observer la rue principale. Elle n’était qu’à quelques pas de la maison la plus proche de l’enceinte, ce qui lui permettrait de fuir vers la plaine. Mais soudain, Liudia remua dans son corset et Withered se retourna en même temps. Une femme se dressait elle aussi dans les ombres, et la gerudo fut surprise de ne l’entendre que si tard. D’un mouvement souple et toujours silencieux, elle fit tomber une de ses dagues dans sa main et se releva, prête à en découdre s’il le fallait. Son regard noir chercha les pupilles de son possible adversaire, à l'affût du premier signe agressif.


Eorah Vif-Argent


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Un bond, une ombre qui se déplaçait d'obscurité en obscurité. Les yeux a la fois rouges et bleus qui scrutaient la foule, repèrent les gardes, se baissèrent quand leur regard se posaient sur elle. L'épée bâtarde se faisait lourde entre ses omoplates. Elle sentit qu'il est l'heure de rentrer. Elle savait que le pont était fermé. Qu'il lui faudra faire comme le jour ou elle est sortie de la ville en portant Arkhams sur son dos : Par les toits.

Elle se résignait tout doucement a emprunter le chemin céleste. Son pied vint chercher un appui quand elle se figea. Un souffle d'air lui avait caressé le visage. Devant elle, une forme sombre était en boule au sol. Projetant son Esprit, Lenneth se trouva confrontée a une personne inconnue mais que tout déclarait comme terriblement dangereuse.

Aussitôt les dagues furent dans ses points. Son corps avait beau être, comme celui de sa vis a vis, entièrement camouflé par un manteau long, large et équipé d'une profonde capuche. La métisse serra les dents, ses yeux cherchant a déchiffrer l'attitude de l'autre. Ce fut un long moment qui s’écoula doucement, un moment dangereux, car la première qui faisait un geste risquait de déclencher une attaque de la part de la seconde. Pas besoin d'Esprit ou de magie pour comprendre que l'autre était elle aussi en posture d'attaque. Une simple paire d'yeux suffisait.

Une goutte de sueur et de tension lui roula le long de la tempe.

Un cri résonna dans la nuit. Un enfant. Elle battit des cils. Elle porta le regard sur le paquet qu'elle portait avec elle, accroché a son corps comme un koala. Ses mains lâchèrent les armes qui tombèrent au sol dans un cliquetis métallique.
« chut, chut » chuchota la métisse au bébé qu'elle portait. Mince elle n'aurait peut être pas du l'emporter. Mais sa fille lui avait semblé tellement heureuse durant leur voyage, Lenneth ne regrettait pas d'avoir put contempler la joie sur son visage.

Les prunelles se relevèrent, bien plus rouge qu'avant ...
Restait l'autre ombre.


[Len' a tendance a faire virer ses yeux au rouge quand elle use de magie. C'est inconscient ... Ca lui vient de Syphille et de sa rencontre avec la Chose.]


Withered


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La tension régnait. L'autre avait eu les mêmes réflexes qu'elle, aussi vive et précise dans ses gestes. Le temps sembla suspendre son cours tandis qu'elles s'étudièrent, véritables félines dansant sur une corde raide. C'étaient deux femmes de la nuit, c'était certain. Le même instinct de survie les animait, et les poussait à éviter les gardes. La même méfiance les avait poussé à saisir les armes avant d'ouvrir la bouche. La situation était gênant pour Withered. Les personnes qu'elle rencontrait était plus souvent des hommes, et elle avait toujours sous-estimé les femmes, exceptée Tsubaki.

Un cri presque inconnu la tira de son analyse. L'autre femme sembla changer en un éclair, et l'objet du délit apparu sous les yeux de la Sombre Vipère. Une enfant. Withered montra des dents et son regard se durcit encore plus. Pour une femme de la nuit, quelle idée était passée par la tête de son adversaire ?! Le cliquetis n'avait pas éveillé la garde, mais si l'enfant continuait à pleurer, elles étaient foutues toutes les deux. Le changement de prunelle n'échappa pas à la gerudo : si un combat s'engageait entres elles, elles avaient toutes deux de nombreuses cartes en main.


"Il faut qu'il se taise." cracha-t-elle dans un murmure.

Elle s'approcha du bout de la ruelle, étudiant la situation. Deux gardes regardaient dans leur direction, et semblaient discuter du fait de s'approcher ou non. Withered se retourna vers Lenneth, les mâchoires serrées. Ici, elles étaient dans un cul de sac, et le seul moyen de sortir était de remonter sur les toits. Elles n'avaient pas le temps de se battre, et si l'autre restait stoïque, la Sombre Vipère prendrait sur elle et n'attaquerait pas non plus. Elle montra le mur le plus proche, puis pointa le sommet de la maison.


"Ils arrivent."

Il n'y avait rien à dire de plus. Soit l'accord était accepté sans un mot, soit elles se battraient, et leurs escapades respectives perdraient toute discrétion, dans le meilleur des cas. Sans attendre, la gerudo escalada la façade, s'accrochant à la corniche. Sa dague reglissa dans sa manche, et sa main se tendit vers la mère. Si elle la prenait, elle pourrait l'aider à se propulser plus haut.


Eorah Vif-Argent


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Les yeux de Lenneth avaient convergé vers l'entrée de la ruelle. En effet on pouvait entendre des gardes arriver. Elle haussa les sourcils et se campa sur ses pieds, prête a bondir et a se battre. En apparence on pouvait deviner que la Sheikah aller égorger le premier venu qui oserait ne serait ce que la regarder. A nouveau l'acier brillait entre ses doigts. Eorah s’était tue, attentive a la tension et au sort que sa mère tressait dans le noir. L'enfant scrutait le visage de la métisse, apprenant déjà de façon inconsciente.

Pourtant un personne qui connaissait Lenneth aurait deviné dans l'obscurité, le léger mouvement de ses lèvres. Elle ne bougeait pas les bras, comme le font les autres mages, elle restait simplement la, a tisser une toile qui n'existe pas. « Il n'y a personne. » Elle ne vit pas la main tendue de l'autre, trop concentrée sur le sort. L'invisibilité est une illusion, un reflet dans un miroir. En effacer une silhouette est un jeu d'enfant. Étouffer les sons, une broutille. Cependant Lenneth, aussi puissante qu'elle fut ne pouvait pas faire les deux en même temps. Aussi elle porta une main sur les lèvres de sa fille, légère, pour lui intimer de se taire, alors que les gardes passaient le coin de la maison.


« T'es sur d'avoir entendu un truc ?
Ouaiii j'ai entendu un gamin pleurer !
Tu sais, c'est un quartier d'habitation, c'est normal que les gosses chialent.
Ouai mais pas comme ça.
 »

Les yeux de la métisse suivaient les mouvement, alors qu'elle déployait la toile, le tissage qu'elle avait élaboré. Est ce qu'elle jeta son ouvrage directement sur les yeux des hommes en armure ou simplement devant elle et l'autre femme, elle ne sut pas trop, elle oublia cette partie de l'instant.

Une perle de sueur lui roula le long de la tempe. Un battement de cœur, un instant ou le temps sembla s’arrêter, s'alanguir, comme une prostituée dans les bras de son amant.

« 'Tin t'es trop con ! Y'a personne ici ! »

Le premier garde mit une torgnole au second avant de tourner des talons et de s'en aller en ronchonnant.Quand tout les deux furent partit, la métisse relâcha son sort. Et soupira les bras ballants. « J'ai passé l'age de ces conneries. » Tiens voilà qu'elle jacassait comme une vieille. Astre lui aurait mis une taloche pour ces paroles. Lenneth leva les yeux vers l'inconnue. « T'peux descendre ils ne reviendront plus. »


Withered


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Ses sourcils se froncèrent quand la femme ne bougea pas, alors que les gardes approchaient. Son ego fut également piqué à vif quand elle sembla ignorer sa main tendue. Withered n’était pas du genre à offrir son aide souvent, voilà une nouvelle occasion qui lui ferait agir égoïstement. Elle s’apprêtait à décoller quand l’air sembla plus lourd, presque tordu par une quelconque magie. La gerudo arrêta son geste, attentive. Il lui sembla que l’enfant disparu, avant de réapparaitre quelques secondes plus tard. Les gardes ne les virent pas, continuant leur monotone routine.

D’un saut, la Sinistre Vipère se plaça dans le dos de l’étrange femme. C’était une aptitude étonnante et intéressante dont elle venait de faire preuve, même si Withered ne la comprenait pas. Elle ne rangea pas sa dague pour autant –pas tant que l’autre n’aurait pas amorcé un mouvement de rangement-.


« Impressionnant. » se contenta-t-elle de dire. « Bien qu’emporter un enfant aurait pu te faire tuer s’il n’y en avait pas eu que deux. »

Si elle ne considérait pas son interlocutrice comme une débutante, elle ne comprenait pas ce geste d’avoir un bambin dans une escapade nocturne, et cela attisait sa colère. S’il y avait eu plus de monde, elle l’aurait laissé là et serait partie, profitant de la diversion. Le monde de la nuit était cruel, et il fallait l’être deux fois plus pour survivre.

D’un signe de tête, elle montra la corniche où elle était précédemment accrochée avant de s’élancer. Rapidement, elle grimpa sur le toit, et se dirigea vers la sortie qu’elle attendait. Elle ne lança qu’un regard en arrière, pour voir si la femme à l’enfant la suivait et surtout, comment elle se déplaçait. Il y avait tout à apprendre, à chaque instant.

D’un pas souple, la gerudo finit par atterrir dans l’herbe, profitant de l’air frais de la plaine.


Eorah Vif-Argent


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"Bien qu’emporter un enfant aurait pu te faire tuer s’il n’y en avait pas eu que deux."

Elle répondit par un simple hochement de la tete et un haussement des épaules. A quoi bon essayer d'expliquer? En plus a une femme du désert? Lenneth reconnaissait les intonations particulières. Elle les avait souvent entendues aux marchés de Cocorico et a celui du Bourg. Les Exilées de Nabooru ne savaient pas camoufler leur accent un peu abrupte. Mais un coup d’œil, même dans le noir, lui indiquait que cette sombre femme n’était pas une des filles de la rousse en asile politique.

Et pour preuve la façon dont elle se déplaçait, furtive, et discrète. Enfin non, on est pas discret quand on cours ainsi sur les toits.
Toutefois, l'Argentée sourit, et savoura la course folle entre les cheminées et les crevaisons dans les charpentes des taudis. Ce fut un plaisir simple mais jouissif de pouvoir bouger a la fois comme une femme de l'Ombre et une enfant de la Foret. Se mouvoir avec rapidité et souplesse, sans faire de bruit ou presque.
Mais cela se fini bien trop vite au gout ne notre métisse qui bondit par dessus les murailles hautes de la citadelle.

Une roulade amortit sa chute, un peu comme un maître dans les arts martiaux le ferais pour se relever du dernier coup qui la fait tomber. Lenneth soupira, et contempla la nuit. Elle avait depuis longtemps remis ses lames au fourreau, mais n'en restait pas moins sur ses gardes.

Entres tueuses, on ne peut pas toujours se faire confiance. Voire, jamais ...

"Bon, et maintenant ..."
Elle se tourna d'un bloc : "Qui es tu?"


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