Audience d'encre

Bibliothèque

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Même si Zelda l'avait informée qu'elle avait déjà étudié la bibliothèque, la Sheikah avait désiré revenir dans la bibliothèque royale. Cela faisait un moment que ses doigts n'avaient pas glissé sur les reliures, dans quelle bibliothèque que ce soit. Et pourtant, elle en avait passé du temps ici, jadis. Pour trouver des informations sur le bestiaire hylien, pour trouver quelques conseils pour éclairer au mieux sa protégée, ou encore pour chercher toujours plus loin les racines de son peuple. Elle voulait être une digne représentante, tout en gardant l'esprit ouvert sur son propre passé et présent.
Aujourd'hui, c'est le coeur plein de nostalgie qu'elle rejoignait la pièce. Elle était calme, propice à l'étude et à la réflexion personnelle. Le cas de Link l'intriguait, mais le sort qui attendait peut-être la princesse la préoccupait plus. Certes, si une solution était trouvée, elle serait favorable au blond, mais elle savait qu'il ne lui fallait pas qu'un fragment pour briller de son talent. Elle erra dans les allées, tachant de se souvenir de ce qu'aurait pu lui glisser le Roi bien des années auparavant. Mais rien n'y fit, rien ne lui revenait subitement. Elle saisit toutefois un manuscrit sur les arts sombres, et alla s'installer sur l'un des fauteuils.

Elle ne vit pas le temps défiler, plongée dans sa lecture. Elle appuya son index sur sa tempe, les yeux dans les courbes sèches de l'écriture de l'occulte manuscrit. Elle émergea lorsque quelqu'un toqua doucement à la porte, avant d'entrouvrir légèrement la porte.


"Dame Impa ?"

La dame aux cheveux blancs sourit.

"Entre Fran, que se passe-t-il ?"

A croire que le garde était tout désigné pour communiquer avec elle. Peut-être que son mutisme habituel en effrayait certains, ou du moins les mettait mal à l'aise, toujours est-il que le jeune Francis était toujours cordial et souriant avec elle. Il entra, l'air plus sérieux qu'à l'ordinaire. Ses cheveux blonds étaient coiffés correctement, et son équipement incroyablement impeccable. Avant qu'il parle, elle sut de quoi il s'agissait.

"J'ai réussi à faire remonter votre demande au général Dame Impa. Il est disponible dans l'immédiat, aussi je lui ai dit que vous étiez là vous aussi. Comme ça, vous ne le raterez pas."

"C'est parfait, merci beaucoup. Faut-il que je le rejoigne ?"

"Non ne vous inquiétez pas, je lui ai dit que vous étiez là, et il doit déjà être en route. De fait, je vais me retirer, bonne entrevue."

"Merci Francis, je te suis redevable. N'hésite pas à venir me chercher pour une passe d'arme un jour."

Il a remercia et se retira, la laissant seule. Elle avait en effet attendu pour pouvoir discuter avec Rusadir. Elle n'avait eu que quelques échos de lui suite à l'attaque de la citadelle, et pourtant Zelda lui avait confié une place de premier choix. Elle ne pouvait s'empêcher d'être un peu inquiète, même si elle savait que cette décision n'avait pas été prise à la légère. De plus, elle voulait aussi lui soumettre son idée de retourner dans les probables ruines de la citadelle du gérudo. D'ailleurs, en parlant du loup, cela faisait curieusement longtemps qu'on n'avait pas eu de nouvelles de lui et ses troupes.

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Llanistar van Rusadir


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Cerscastel s'amusait de la situation, Llanistar le savait et il le lui pardonnait d'autant moins. Ce qui arrivait au général n'était que la conséquence d'un des pans de sa politique récente, et il n'avait pas à s'en plaindre. Son rôle à la cour de Rheinnor l'avait déjà amené à côtoyer ceux qui venait de l'accabler de courriers incendiaires, suppliants ou menaçants. Tous riches, tous pingres. Au lendemain du décret royal instaurant des taxes sur les terres et les biens, et ce en vue de la protection du royaume, les pigeonniers du château avaient vu déferler des nuées de messagers aillés annonçant l'indignation de leurs propriétaires. Comme prévus, les avares ne voulaient pas participer à l'effort. Llanistar aurait bien ignoré ces lettres et tout ce qu'elle contenait. Il connaissait déjà par coeur leurs contenus et méprisait déjà leurs auteurs. En outre, l'armée avait un besoin vital de l'argent de ces taxes et il préférait serrer la ceinture des obèses que des affamés. La pénurie due au raid sur le ranch Lonlon restait vive et douloureuse pour le bas peuple, tandis que les possédants n'en avaient pas souffert.
Mais son devoir était aussi de répondre à chaque lettre, personnellement. Et si Cerscastel surveillait les réponses afin que le nordique ne se laisse pas aller à des mots crus, il s'amusait de la corvée que subissait son surveillé, comme l'aurait fait un enfant. Au final, sous son blanc manteau, le vieux était bien fait de chair, d'os et d'une âme de gamin bien enfouie, comme chez tous les hommes que Llanistar avait connu. Donc, ce fut comme un cadeau du ciel que le général vit un jeune garde franchir la porte. Francis, selon ses souvenirs. Peu bavard, à l'écart des autres mais plutôt motivé. En tout cas, malgré sa jeunesse, il ne faisait pas partie des nouvelles recrues et était garde avant que le nordique ne fut général d'Hyrule. Après un bref salut et s'être assuré qu'il pouvait parler, il déclara,


"Ser Rusadir, dame Impa souhaiterait vous rencontrer prestement, ainsi que vous l'avait demandé sa majesté la princesse Zelda."

Trop beau pour être vrai. Llanistar se souvint du message transmit par la souveraine, et le malaise qui s'était emparé de lui à sa lecture. Impa n'était pas n'importe qui, surtout au sein de la cour. La nourrice de l'héritière du trône...Une telle responsabilité n'existait même pas à Artensir où les nourricières de l'enfant se comptaient par dizaines et où aucune ne prévalait sur les autres. Que cette femme fut en sus la fondatrice du village Cocorico rajoutait à son influence. Le général ne doutait pas qu'ils se rencontreraient un jour... Mais cette demande de Zelda avait quelque chose de dérangeant. Comme si il s'était agit d'une inspection. Et en la matière, le vieux chevalier suffisait largement à Llanistar. Il n'avait nul besoin d'une nounou... aux deux sens du terme ! Mais dans la situation d'alors, où il devait choisir entre ces messages geignards et une femme puissante à rencontrer, le choix fut vite fait. Avant même que Cerscastel ne put l'en empêcher et remettre la confrontation à plus tard, le nordique répondit vivement,

"J'y suis disposé immédiatement. Où puis je la trouver ?"

"Dans la bibliothèque royale, ser. Elle vous y attendra."

"Je viens dés lors que cette lettre sera achevée."

Le garde s'inclina et repartit, en courant presque. Il semblait d'un zèle inhabituel. Se pouvait il qu'il fut un privilégié de cette dame Impa ? Au moins n'était il pas un sheikah ! Il n'avait pas ce regard carmin inquiétant, qui semblait refléter le sang qu'avait fait couler cette tribu au nom de la famille royale. Si il ignorait leur existence avant d'entrer lui même dans la cour, on l'avait rapidement mit au courant et expliqué en quoi ils différaient des Hyliens. Rien de bien rassurant et Llanistar s'était toujours arrangé pour s'en tenir loin mais puisqu'ils défendaient la même personne... Une coopération s'imposait sûrement.
Il s'empressa d'achever la réponse, apposa sa signature et, après avoir roulé le parchemin, posa le sceau de la chancellerie sur la lettre. L'instant d'après, il s'était levé et se dirigeait vers la porte. Avant qu'il ne la passe, le vieux lui demanda,


"Qu'en est il de votre devoir de réponse, Général ?"

Le ton était froid et l'expression de Cerscastel contrariée mais Llanistar lui répondit avec un sourire espiègle à son tour, la main sur la poignée de la porte,

"Je suis certain que votre amour du royaume vous aidera à me remplacer !"

Et il sortir de la pièce.
Celle ci, qu'il utilisait pour toutes les tâches de l'administration, se trouvait dans les étages supérieurs et il dût descendre deux escaliers successifs et franchir plusieurs couloirs avant d'enfin se retrouver au premier niveau, où se trouvait la bibliothèque. Bien sur, des archives se trouvaient bien plus bas dans les sous sols mais puisque le garde n'avait pas précisé qu'il s'agissait de celle ci, Llanistar supposait le contraire et se dirigea vers le lieu de savoir. A y réfléchir, il ne s'y était pratiquement jamais attardé. Cela ne ressemblait pas vraiment à l'enfant qu'il avait été, bien plus jeune, lorsque lire lui faisait oublier les coups donnés par son père et les insultes lancées par ses frères. Une naissance noble mais traité comme un bâtard... Le premier de ses malheurs, et non le dernier. Mais il avait su dépassé cela et s'était ainsi éloigné de ces compagnons d'infortunes ; les livres. Peut être avait il cherché à oublier ces souffrances en ne s'y plongeant plus. Ou peut être l'atmosphère poussiéreuse et ancestrale de cet endroit l'impressionnait elle à chaque fois. Sans doute un peu des deux.

Ainsi, rendu mal à l'aise par ces rangées d'étagères immenses garnies d'ouvrages anciens, il avança dans la bibliothèque jusqu'à la trouver. Une femme grande, mince, vêtue d'une armure légère et de vêtements mauves. Elle portait les cheveux assez courts et fermement maintenus en place derrière la tête. Llanistar ne put s'empêcher de remarquer en elle une beauté sage et mure, très différence de celle d'une jeune fille. Il y avait en elle une assurance que le nordique captait, sans même avoir à user de son empathie. Mais lorsqu'il approcha, il put voir son regard rouge, et en fut d'autant plus mal à l'aise. Néanmoins, il n'avait pas l'intention d'afficher son malaise et déclara d'une voix qu'il voulut assurée,


"Dame Impa ? Ser van Rusadir. Vous avez demandé à me rencontrer."

Cela pouvait paraître froid mais l'ambiance du lieu ne se prêtait pas la familiarité...Ni même ce que Llanistar percevait de la femme en face de lui. Sans être apeuré par elle, il lui reconnaissait une aura. Cela, il le respectait autant qu'il s'en méfiait.


Ses oreilles pivotèrent lorsqu'elle entendit de nouveau le bruit de la porte, mais elle ne bougea pas outre mesure de son fauteuil. Néanmoins, quand elle se rendit compte qu'i s'approchait, elle se releva, fermant le livre. Elle le détailla quand il fut enfin visible.
Les yeux gris du personnage était en contraste avec sa peau pâle, presque blafarde. Son visage était marqué, autant par le temps que par son devoir passé et présent. Il semblait s'être fait à la vie Hylienne, mais certains traits trahissaient son origine lointaine. Il avait l'air plus calme, plus mature et mais aussi plus fatigué que dans ses souvenirs à la citadelle. Son poste l'avait surement changé, il avait surement du s'adapter à la politique de Zelda.
Elle arrêta son inspection là, lui tendant une main amicale.


"Enchantée Général Rusadir. J'avais hâte de vous rencontrer enfin en personne pour me faire ma propre idée sur vous."

Ce n'était naturellement pas son genre d'être mielleuse, ou même juste évasive. Surtout que si cet homme était à cette place, il se devait d'avoir les qualités que cela impliquait. Alors elle avait joué la franchise directe, quitte à le mettre mal à l'aise, ce dont elle doutait. Il n'avait pas la carrure d'un berserk, mais ses yeux étaient le reflet de sa force intérieure.
Elle continua sur sa lancée franche.


"Je tiens énormément à Zelda, et je ne vous cacherais pas que je serais méfiante, malgré vos exploits à la citadelle. Ce n'est pas contre vous, ne le prenez pas comme une attaque, mais je dois avoir la certitude que je peux vous accorder ma confiance, et celle de la princesse."

Elle se dirigea vers l'étagère où elle avait pris l'ouvrage et le remit en place. Elle laissa un instant de silence, cherchant un angle d'attaque pour une conversation plus sérieuse, et plus importante. Elle avait milles idées en tête, mais il fallait faire un choix.

"J'imagine que vous n'êtes pas sans ignorer que Link a perdu son fragment. Plus que son sort à lui, il me parait important de trouver un moyen d'endiguer cet acte magique pour combler le déséquilibre, quitte à pouvoir mettre un jour Ganondorf hors d'état de nuire. J'ai pu en parler avec Zelda, mais elle n'a rien trouvé dans la bibliothèque royale.
J'ai besoin de votre avis, en tant que général. Je désire me rendre aux ruines de la citadelle pour fouiller la bibliothèque du gérudo.
"

Elle se retourna complètement vers lui, les bras croisés. Il aurait surement plus d'informations sur l'état des ruines, et sur les mouvements de Ganondorf et de ses troupes. Car c'était la grande inconnue de son équation pour ce plan. Prendre le risque de traverser le désert pour se trouver nez à nez avec les sbires du Malin, c'était trop hasardeux. Elle manquait de données, mais aussi de cet aspect stratégique qu'il avait déjà démontré plusieurs fois.

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"Enchantée Général Rusadir. J'avais hâte de vous rencontrer enfin en personne pour me faire ma propre idée sur vous."

Au moins ne tournait elle pas autour du pot, comme le faisaient les courtisans ordinaires. Llanistar avait beau ne pas apprécier l'idée d'une inspection en règle de la part d'une personne qu'il ne connaissait guère et qui avait le pouvoir de le faire renvoyer par la princesse, il reconnaissait chez la nourrice un pragmatisme appréciable en temps de guerre. Trop peu d'Hyliens avaient déjà prit conscience de la guerre et de ce qu'elle impliquait, à leur niveau personnel. Le nordique ne cessait de trouver des soldats fainéants ou des officiers buvant avec leurs hommes chaque soir. Ce peuple ne s'était pas encore fait à la guerre. Que cette Impa soit plus consciente que ses compatriotes rassurait Llanistar. Hyrule ne pouvait pas se reposer sur ses seules épaules. Il décida donc d'entrer dans son jeu, à savoir la franchise sans fioritures.

"Je tiens énormément à Zelda, et je ne vous cacherais pas que je serais méfiante, malgré vos exploits à la citadelle. Ce n'est pas contre vous, ne le prenez pas comme une attaque, mais je dois avoir la certitude que je peux vous accorder ma confiance, et celle de la princesse."

Ses "exploits" à la citadelle ? Avait elle prit part à l'assaut ou avait elle entendu parler de ces événements ? Llanistar ne parvenait plus à se souvenir clairement des visages rencontrés lors de cette journée, excepté celui de Link...et d'Orpheos, bien entendu. Le nordique n'avait alors agit que par instinct, retrouvant le rôle qu'il avait auparavant endossé : un général. Au mépris des lois Hyliennes, il avait prit le commandement des lignes de soldats et affronté les créatures de Ganondorf. Cela, il ne pourrait l'oublier. Mais tous les détails restaient flous et sa mémoire défaillait lorsqu'il tentait de se souvenir de ses compagnons de bataille, hormis ceux avec lesquels il avait rejoint le bourg...Et ceux qu'il avait enterré sur place.
Néanmoins, le visage de cette femme ne lui semblait pas entièrement inconnu. Et si elle ne semblait pas se fier à lui, il y avait dans sa voix quelque chose qui poussait Llanistar à ne pas l'affronter. Comment aurait il pu lui en vouloir, d'ailleurs ? Lui même n'accordait plus sa confiance facilement depuis la tentative d'assassinat sur la princesse. Au contraire, il se méfiait des mielleux à la langue trop agile. Alors qu'elle se dirigeait vers une étagère, il lui répondit.


"La méfiance n'entrave pas la coopération, ma dame. Et si la confiance de Zelda envers vous me suffit, étant donné l'ancienneté de votre relation, j'admettrais que ça ne soit pas réciproque. Un étranger qui se propose de protéger le royaume, cela peut soulever des questions. Mais vous finirez par vous rendre compte vous même qu'un étranger qui a parcouru la moitié du monde peut être le meilleur des remparts, dans la guerre qui s'annonce."

Impa enchaîna alors,

"J'imagine que vous n'êtes pas sans ignorer que Link a perdu son fragment. Plus que son sort à lui, il me parait important de trouver un moyen d'endiguer cet acte magique pour combler le déséquilibre, quitte à pouvoir mettre un jour Ganondorf hors d'état de nuire. J'ai pu en parler avec Zelda, mais elle n'a rien trouvé dans la bibliothèque royale.
J'ai besoin de votre avis, en tant que général. Je désire me rendre aux ruines de la citadelle pour fouiller la bibliothèque du gérudo.
"

Llanistar souleva un sourcil en une moue clairement dubitative, un léger sourire aux lèvres. Ces hyliens et leurs dieux... Il lui semblait que ce peuple n'avait que ce sujet de préoccupation en tête. Comment pouvaient ils s'inquiéter des dieux, en de pareils temps d'adversité ? Depuis sa rencontre avec Zelda, le nordique admettait l'existence de cette Triforce, dont tous semblaient s'inquiéter. Mais honnêtement, il s'en fichait. Son domaine n'avait jamais été les dieux. Des lances, des épées et des hommes pour les manier, voilà tout ce que le général pouvait espérer, non pas un éclair venu du ciel pour foudroyer l'envahisseur. Cela faisait longtemps qu'il ne croyait plus à ces bêtises et la force dans le bras de Link lui semblait une bien meilleure arme que ce pouvoir abstrait et qui n'avait pas fait la différence jusque là contre Ganondorf. Néanmoins, il avait conscience de pouvoir heurter la dame en face de lui si il affichait un mépris contre ses croyances.

"Dame Impa, je ne suis que vaguement au courant de ces affaires divines. Mon domaine concerne les remparts de cette cité, les hommes qui la défendent et la vaillance de leurs coeurs qui ne doit pas s'éteindre. Si ils pensent cette affaire aussi importante que vous, peut être y a t'il un intérêt à se pencher dessus mais...Il sortit une carte du royaume d'une poche intérieure de sa tunique. Il me semble que votre projet est périlleux. La forteresse était détruire et abandonnée lorsque j'en ai retiré les dernières troupes. Rien ne nous dit qu'elle l'est restée depuis. Rien ne nous assure non plus que la bibliothèque du gérudo est toujours accessible et son savoir intact. De plus, la route pour s'y rendre est longue, et toute la partie en plein désert est très risquée. S'y rendre, c'est faire preuve d'une audace que nous ne pouvons peut être pas nous permettre. Et puis... excepté pour le moral des troupes, en quoi es-ce vraiment important ?"

Llanistar n'avait pu s'empêcher de laisser transparaître un peu de dérision dans ses derniers mots. A dire vrai, il s'amusait de voir cette femme sérieuse et importante s'inquiéter d'affaires de curés et de prières. Si les dieux avaient un pouvoir dans cette guerre, ils l'auraient manifesté par la foudre, un séisme ou une armée céleste pour anéantir l'un des deux camps. Le nordique avait mené trop de guerres pour croire encore qu'il existait un camp blanc et un camp noir, ainsi que des arbitres dans les cieux. Souvent, le plus fort l'emportait, et ce au mépris de toute morale. Que pouvaient y faire des fragments d'un triangle d'or ?


"Dame Impa, je ne suis que vaguement au courant de ces affaires divines. Mon domaine concerne les remparts de cette cité, les hommes qui la défendent et la vaillance de leurs coeurs qui ne doit pas s'éteindre. Si ils pensent cette affaire aussi importante que vous, peut être y a t'il un intérêt à se pencher dessus mais... Il me semble que votre projet est périlleux. La forteresse était détruire et abandonnée lorsque j'en ai retiré les dernières troupes. Rien ne nous dit qu'elle l'est restée depuis. Rien ne nous assure non plus que la bibliothèque du gérudo est toujours accessible et son savoir intact. De plus, la route pour s'y rendre est longue, et toute la partie en plein désert est très risquée. S'y rendre, c'est faire preuve d'une audace que nous ne pouvons peut être pas nous permettre. Et puis... excepté pour le moral des troupes, en quoi es-ce vraiment important ?"

Elle soupira. Elle s'attendait à une remarque sèche, mais l'incompréhension la fit froncer les sourcils. Mais elle garda son calme : il était étranger à tout ça, alors il pouvait paraître normal qu'il ne voit que l'aspect religieux de l'emblème des triangles. Elle planta ses pupilles rouges dans les yeux gris du général.

"A vaincre dans risques, on triomphe sans gloire. Et si la réussite n'est pas au rendez-vous, je regretterais de ne pas exploiter cette voie, aussi mince soit-elle. Mais il faut voir plus loin que la religion Général. Les triangles qui s'illuminent sur la peau de Zelda ou de Ganondorf sont une source de magie non négligeable, voir puissante. S'il arrive à mettre la main sur le troisième, il pourra aisément vaincre le meilleur de nos troupes. Voilà pourquoi il me parait important de trouver un moyen pour retirer cette puissance au Gérudo, si nous en avons l'occasion un jour. Ou à défaut, contrecarrer ses plans."

Elle était restée neutre, parfaitement consciente du scepticisme du nordique. Elle ne cherchait pas à le convaincre, mais elle avait besoin de son expérience. Et il semblait tout aussi peu emballé par son idée.

"Je pensais qu'en y allant seule, j'attirerais moins l'attention. Je pourrais aisément éviter les zones à risque, et me déplacer dans le désert rapidement. Bien sur, il aurait fallut que je m'assure que la citadelle soit vide, mais même si elle n'est que gravats, il faut que je m'en assure."

En réalité, sa décision était presque déjà prise. Seul un événement capital la ferait changer d'avis. Et bien qu'elle devrait rendre visite au blond, elle commençait à prévoir son escapade aux pays des femmes du désert. Elle étudia la carte du Général, appréciant ses détails. Elle se dirigea vers le rayon des atlas, se saisissant d'une carte un peu plus vieille, moins détaillée. Elle pointa le désert du doigt, regardant à nouveau Rusadir.

"Savez-vous où se trouve exactement sa forteresse ? Il me semble que c'est Link qui nous y a mené la dernière fois..."

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La réaction d'Impa ne fut pas pour rassurer Llanistar, qui capta vite un changement d'émotion en elle. Elle semblait contrariée par sa réponse, comme si elle s'était attendue à un soutient de la part du général. Peut être avait elle comprit son désamour pour la religion. Le nordique savait d'expérience que les croyants pouvaient se sentir facilement offusqués voir outrés par un incroyant qui traiterait du sujet avec trop de légèreté, il en avait d'ailleurs fait les frais par le passé. La nourrice royale planta alors son regard de sang dans le sien et le général eut un mal fou à ne pas rompre ce lien. Cette couleur lui évoquait trop des blessures qu'il aurait souhaité oublier.

"A vaincre dans risques, on triomphe sans gloire. Et si la réussite n'est pas au rendez-vous, je regretterais de ne pas exploiter cette voie, aussi mince soit-elle. Mais il faut voir plus loin que la religion Général. Les triangles qui s'illuminent sur la peau de Zelda ou de Ganondorf sont une source de magie non négligeable, voir puissante. S'il arrive à mettre la main sur le troisième, il pourra aisément vaincre le meilleur de nos troupes. Voilà pourquoi il me parait important de trouver un moyen pour retirer cette puissance au Gérudo, si nous en avons l'occasion un jour. Ou à défaut, contrecarrer ses plans."

A vaincre dans risques, on triomphe sans gloire. Mais à trop se laisser distraire par des légendes, on en perd l'essentiel, voulu t'il répondre, avant de se raviser. Elle pouvait avoir raison sur le fait qu'ils devaient saisir toutes les chances possibles mais Llanistar ne la suivait pas sur l'importance de la Triforce. Ces triangles avaient il un tel pouvoir ? Llanistar se souvint de sa première rencontre avec Zelda, où elle l'avait pratiquement aveuglé par la puissance de son esprit. Sans doute était il mieux placé que le commun, de part son don d'empathie, pour se rendre compte de la force de l'aura de la souveraine. Mais cela ne lui avait pas fait considéré la Triforce comme une priorité. Il y avait tant à faire, tant à bâtir...Et il lui fallait envisager une expédition jusqu'à l'ancienne forteresse de l'ennemi ? Si il avait eu en face de lui un subordonné, il lui aurait conseillé d'arrêter le vin après le service. Mais il se trouvait en présence d'une des dames les plus influentes du royaume, aussi la laissa t'elle finir de s'expliquer,

"Je pensais qu'en y allant seule, j'attirerais moins l'attention. Je pourrais aisément éviter les zones à risque, et me déplacer dans le désert rapidement. Bien sur, il aurait fallut que je m'assure que la citadelle soit vide, mais même si elle n'est que gravats, il faut que je m'en assure."

Llanistar fut à peine soulagé de cette nouvelle. Il n'aurait pas aimé risquer la vie de ses hommes dans ce genre d'expédition superstitieuse mais Impa restait un symbole pour le peuple. Une nourrice qui protégeait la princesse mais aussi une femme forte, aux bras bâtisseurs et à la sagesse respectée, le genre de symbole qu'Hyrule ne pouvait pas perdre. Néanmoins, il lui suffit de plonger dans son regard pour saisir sa détermination et pour comprendre qu'il n'avait pas la moindre chance de la faire changer d'avis. Il la laissa donc s'emparer d'une vieille carte et pointer la destination redoutée. Elle fit allusion à Link, et Llanistar tenta de se remémorer toute la journée qui s'était déroulée, de leur départ de la forteresse gérudo à la mort du Spectre, dans le grand et sombre hall du seigneur du désert. Son doigt traça machinalement, à mesure que sa mémoire lui revenait, un chemin sinueux. Il se basait sur le peu d'informations que cette carte lui donnait et sur les réminiscences de son sens de l'orientation. Finalement, il pointa un rectangle noir dessiné à l'extrémité ouest du parchemin et déclara,

"Link ne fut capable de nous mener que jusque là. Le repos de l'esprit, plutôt aisément accessible au voyageur étranger, si mes souvenirs sont bons. Nous avons suivit des drapeaux plantés à des mâts et le désert ne nous a pas joué de coups bas. En revanche, pour ce qui est de la suite... Ce fut le spectre qui nous guida à travers une tempête que Ganondorf lui même avait dû provoqué. Le retour fut plus calme... Il fit glisser son doigt vers le nord, presque au coin supérieur gauche de la carte, Et je pense que nous sommes revenus par le nord jusqu'au repos de l'esprit. Logiquement, la forteresse doit se trouver dans cette région... Mais je me permet d'insister, ma dame. Ganondorf contrôle son royaume sans doute mieux que nous ne le percevons au simple regard. Si son repaire semblait abandonné au départ de nos dernières troupes, rien ne dit qu'il ne l'a pas réinvestit...Ou même que des abominations ne s'en sont pas emparées. S'y rendre seule serait folie !"

Llanistar ne cachait plus son inquiétude, d'autant plus qu'il ne croyait pas à la gravité de la situation sur le plan religieux. Que Ganondorf garde sa triforce, Hyrule ne peut se permettre de perdre pareille femme, pensait il. Mais il n'avait pas perçu d'infléchissement de la volonté d'Impa depuis qu'elle l'avait laissé paraître. Aussi doutait il de ses chances de la dissuader. Au fond de lui, une voix lui intimait de lui offrir de l'accompagner mais sa raison l'en empêchait. Partir discrètement pour le désert, c'était abandonner son armée et le royaume, au moment où il avait besoin d'un général. Le mieux eut été que la nourrice ne renonce à son projet, mais Llanistar ne se faisait pas trop d'illusions.


Elle grimaça. Elle avait oublié l'intervention du spectre, et regretta son propre entrain. Il semblait logique que la Citadelle reste inaccessible même si elle était inoccupée, afin de protéger les secrets du Gérudo. Elle soupira, agacée de se sentir aussi impuissante. Elle baissa la tête, fermant les yeux et se frottant les tempes. Bien sur que tout ceci était pure folie, elle le savait ! Mais sa propre inactivité la rendait folle, et le village Cocorico semblait assez calme en apparence ces temps-ci, ne demandant pas sa totale attention. Qui plus est, le sort de Zelda occupait ses pensées, et elle ne cessait de se faire tous les scénarios possibles : et si Ganondorf arrivait de nouveau à s'introduire au château, sans que d'autres sages soient présents pour soutenir la souveraine ? Et si un nouveau traitre agissait dans l'ombre, mais cette fois-ci en visant directement la tête de la monarchie ? Elle redressa la tête, regardant de nouveau la général.

"Je vous l'accorde, cette idée semble dénuée de bon sens. C'est malheureusement la seule qui m'est venue à l'esprit, alors que je vois chaque jour notre peuple souffrir encore et encore des conséquences de cette guerre qui dure depuis trop longtemps. Je ne peux pas rester sans rien faire alors que nous avons déjà perdu tant d'hommes. Mais je sais aussi reconnaître ma propre erreur. Si vous avez de meilleures idées je suis preneuse, mais si ce n'est pas le cas, il est fort probable que je me rende dans le désert dès que possible. Mon peuple pourra surement m'assurer le voyage le plus sur possible, si tant est que cela soit possible. D'ailleurs..."

Elle arrêta sa réflexion. Rusadir était étranger à Hyrule, il y avait donc fort à parier que la général ne soit pas renseigné sur les sheikahs, et encore plus sur leur étrange expansion. Impa savait qu'il fallait s'en méfier, mais elle devait surement être la seule. Elle reprit son assurance presque maternelle, loin de ses soucis d'inactivité.

"Il faut que je vous touche deux mots sur les sheikahs. Que savez-vous de nous ? Il faut que je sache s'il faut que je reprenne depuis le début ou bien si vous avez pu obtenir des renseignements sur mon peuple."

Peut-être qu'avec un peu de chance, le général avait lu quelques ouvrages -aussi rares soient-ils- sur eux. Cela permettrait à la nourrice de ne pas reprendre depuis le départ, mais si besoin, elle pourrait donner une version fidèle et plus objective que les ouvrages. De plus, l'intelligence qui éclairait les pupilles grises du nordique attisait la curiosité de la Sheikah. Il aurait surement un regard neuf sur la situation, et trouverait moins inquiétant qu'elle l'expansion des gens de l'ombre.

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"Je vous l'accorde, cette idée semble dénuée de bon sens. C'est malheureusement la seule qui m'est venue à l'esprit, alors que je vois chaque jour notre peuple souffrir encore et encore des conséquences de cette guerre qui dure depuis trop longtemps. Je ne peux pas rester sans rien faire alors que nous avons déjà perdu tant d'hommes. Mais je sais aussi reconnaître ma propre erreur. Si vous avez de meilleures idées je suis preneuse, mais si ce n'est pas le cas, il est fort probable que je me rende dans le désert dès que possible. Mon peuple pourra surement m'assurer le voyage le plus sur possible, si tant est que cela soit possible. D'ailleurs..."

Llanistar regretta aussitôt ses mots francs et son attitude légère. Il venait de prendre conscience que cette femme qu'il ne connaissait pas une heure auparavant lui ressemblait, et ressemblait à la princesse Zelda. Tous trois ne supportaient pas la souffrance d'autrui et la violence extrême dont Ganondorf s'était fait l'incarnation. Derrière la carapace d'Impa, le général vit dans ses yeux écarlates une force rare, celle tirée des attentes des autres et d'un amour qui tenait de celui d'une mère. Cette émotion mettait toujours le nordique mal à l'aise, tant il avait peu connu sa propre mère. L'empathie pouvait se comparer à un autre sens. Et comme pour le goût, ce que Llanistar n'avait que peu ressentit provoquait chaque fois un étonnement en lui. Il pensa que le peuple d'Hyrule avait bien de la chance d'avoir une telle femme pour le protéger, lui.
Puis, soudain conscient de son silence, il fixa quelques instants la carte devant lui avant de répondre, d'une voix presque sinistre, gêné par ses mots mais incapable d'en trouver d'autres,


"Non, ma dame. Je n'ai pas d'autre solution pour ce que vous désirez accomplir. Je n'aime simplement pas l'idée que vous alliez seule, et à l'aveugle. Si vous pouviez prendre quelques bons éléments parmi votre...peuple, j'en serais déjà un peu rassuré. Son regard évitait celui de la nourrice royale, trop peu à l'aise en cet instant. Sachez que je ne méprise pas vos croyances mais... la religion de ma terre natale est la cause de mon exil, et de ma venue en Hyrule. Prendre des risques pour des dieux qui se sont joués de moi ne me sied guère, tout comme l'idée que quelqu'un d'autre que moi y soit poussé.

Llanistar détestait se remémorer du Culte. Depuis sa première rencontre avec le prêtre de Waundel jusqu'à la tentative d'arrestation de l'inquisition, lorsqu'il fut trahit, jamais il n'avait un seul instant apprécié la religion, sous toute ses formes. Les Rusadirs ne croyaient qu'en eux même, et ce dés les temps anciens. La tradition était devenue fierté et lorsque Veren van Rusadir avait provoqué la révolution, il avait prit comme mots "Ni dieu, ni roi". Si Impa ne revenait jamais du désert, Llanistar le regretterait longtemps. Mais il ne pouvait donner des ordres à cette femme, pas même pour la protéger. C'est alors qu'elle lui demanda ce qu'il savait des Sheikah.
Le nordique tressaillit en entendant ce mot. Réaction puéril mais explicable par tout ce qu'il avait pu entendre sur eux, d'histoires sombres où sang et ténèbres s'entremêlaient. Prit au dépourvu et désireux de ne pas avouer la franche vérité à Impa, il tenta sur un ton faussement léger et maladroit,


"Oh, quelques histoires ! Je sais que vous êtes au service de la famille royale et que vous comptez parmi les meilleurs combattants d'Hyrule. J'ai entendu dire qu'un sheikah naît de l'ombre et y retourne en mourant.Puis, il ne put s'empêcher d'ajouter, plus gravement.Et j'ai entendu de sombres rumeurs, que je ne saurais croire."

Car trop sombres pour paraître véridique, aurait pu ajouter. Mais ses quelques mots suffisaient amplement à le sous entendre. Son regard retrouva celui d'Impa, et le malaise revint, malgré l'émotion plus douce qu'il ressentait en elle. L'ignorance faisait travailler son imagination et sa peur ne s'en trouvait que plus forte.


Elle médita longuement sur l'idée du général. Oui, y aller seule relèverait du suicide surtout si le gérudo n'était pas parti sans assurer ses arrières, ce qu'il y avait fort à parier. Mais elle garda cette idée en tête, car elle ne pouvait se résoudre à ne pas exploiter cette voix. Puis, elle répondit calmement à Rusadir.

"Je comprends que vous y soyez réticent ne vous en faites pas, mais malgré tout nous restons attaché à nos.. croyances comme vous dites. Elles sont à la base de notre société actuelle, et peu de gens nieront l'implication de divinités dans les triangles d'or qui ont brillé sur Zelda, Link et Ganondorf. Mais c'est surtout le fait que ce dernier ait réussi à s’octroyer l'un d'eux qui m'inquiète : il semble qu'il ait redoublé d'efforts pour atteindre encore plus de pouvoir, et il est temps pour nous d'esquisser un geste pour l'arrêter."

Elle le regarda ensuite profondément quand il parla des sheikahs. Elle était à la fois surprise et fière de voir que son peuple avait gardé toute son aura de mystère alors que des plumes de talents s'étaient réveillé parmi eux. Mais longtemps, les hommes et femmes de l'ombre avaient choisi la voix de la parole pour protéger leurs coutumes, en injectant des histoires hors du commun dans les bavardages du bourg pour éloigner les curieux. De fait, elle eut un petit sourire avant de prendre la parole.

"C'est vrai, nous aimons la fraîcheur et l'anonymat que nous procure l'ombre, et elle reste notre plus grande alliée toute notre vie. Mais prenez garde aux histoires, car si toutes n'ont pas un fond de vérité -les poètes nous prennent parfois pour des muses-, certaines apportent leur lot de craintes avec justification.
Si aujourd'hui nous servons la couronne pour la plupart, cela n'a pas toujours été le cas. Certains pensent que notre peuple a autrefois été massacré par la cour d'Hyrule, mais il n'y a pas de traces écrites d'un tel génocide. Pour beaucoup, la larme de notre symbole serait issu de ce crime. Mais une fois de plus, si massacre il y a eu, nous n'en avons pas trace. Seulement, la haine est présente dans bien des cœurs. Général, je dois vous avouer que mon peuple avait toujours été plus ou moins soudé sous une seule bannière, avec quelques éléments dispersés et indépendants. Aujourd'hui, je me rends compte que les clans Sheikahs sont de plus en plus nombreux, et que certains vouent une haine féroce à la famille royale et à son entourage. Méfiez-vous de ceux qui se présenteront à vous.
"

La Nourrice avait en effet peur que la nouvelle de la méconnaissance du général sur son peuple soit connue. Elle pourrait représenter une faille dans la forteresse de la cour par laquelle des clans choisiraient de s’infiltrer. Et Impa voulait protéger Rusadir de cela.

"Ne laissez jamais un sheikah que vous ne connaissez pas se présenter à vous seul. J'ai commencé à cartographier les différents alignements de chacun, mais on peut être encore sur de rien. E il en va de même pour les autres races, mais je ne voudrais pas que vous preniez pour acquis que chaque homme ou femme du peuple de l'ombre est dévoué à la couronne. Ils pourraient retourner ça contre vous.
Et actuellement, nous sommes beaucoup plus nombreux qu'il y a encore quelques années. Cette croissance me ravit autant qu'elle m'inquiète : je ne peux gérer ou du moins avoir connaissance de tous ceux de mon propre peuple, et encore moins cautionner leurs actes. Si certains me respectent et m'aident, je n'ignore pas que d'autres me haïssent autant que la famille royale.
Je peux me faire votre relation avec ceux qui nous sont fidèles toutefois. En tant que général, vous apprécierez leur rapidité d'action, leur discrétion et leur efficacité. J'espère même qu'avec le temps, certains se feront votre ombre pour vous protéger, vous et ceux que vous aimez.
"




[ Moua en retard ? Noooooon ! Désolée en tout cas x___x ]

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Llanistar ne fut pas rassuré par ce que la nourrice royale lui révéla au contraire. De savoir que certains des siens pouvaient avoir trahi gravement la famille au point que leurs descendants en gardent une haine féroce et que le symbole des Sheikah en soit modifié... Cela faisait penser au général que le danger était toujours là, comme un possible péril. Pour autant, il faisait au moins confiance à Impa. A son sens, si elle devait avoir voulu du mal à Zelda, elle aurait agit depuis longtemps. De là à se sentir apaisé en sa compagnie... Il y avait un gouffre. Le nordique avait conscience qu'il la regardait avec la même méfiance débile qui fait considérer avec méfiance un étranger, la même méfiance qu'il avait subit en arrivant à Hyrule. Mais c'était plus fort que lui. Le rouge sanguin de ses yeux le troublait, plus qu'il ne le souhaitait, et plus qu'il n'aurait sans doute dû l'être.
Ce qui inquiéta le plus Llanistar, au delà du sombre passé d'Hyrule, fut le peu de maîtrise qu'Impa semblait avoir sur son peuple et même le peu de savoir qu'elle possédait sur lui. A mesure qu'elle lui expliquait ne pas connaître un grand nombre de Sheikah, le général eut l'impression qu'elle en savait au final aussi peu que lui. Mais lorsque ces mots lui vinrent à la bouche, ils les ravala. Il ne servirait à rien de l'attaquer ainsi gratuitement. Qui pouvait sur cette terre se vanter de tout savoir de ses semblables ? Les fous, et les prophètes. Impa n'en était pas. Le nordique pensait percevoir en elle une volonté et une maîtrise de l'esprit qui n'avait rien d'irraisonné. Dans le peuple, on la disait sage. Visiblement, cette réputation n'avait rien d'usurpée.


"Je peux me faire votre relation avec ceux qui nous sont fidèles toutefois. En tant que général, vous apprécierez leur rapidité d'action, leur discrétion et leur efficacité. J'espère même qu'avec le temps, certains se feront votre ombre pour vous protéger, vous et ceux que vous aimez."

Llanistar comprit l'offre qu'elle lui faisait et s'empressa de hocher la tête, montrant son approbation. Ce qu'il n'avait pas pu obtenir avec le réseau clandestin de la "Rédemption d'Ambre", c'est à dire un lien de collaboration mais aussi de soumission commune à la couronne, il était agréablement surpris que la Sheikah le lui offre. La description qu'elle lui fit de ses soldats de l'ombre lui rappelait les hommes qu'il avait connu lorsqu'il travaillait pour Alvar de Maln aux divisions secrètes de l'empire. Des ombres, implacables et évanescentes, dont il avait rêvé d'égaler le talent avant de se résigner. La perspective d'avoir au service de la princesse de tels éléments l'intéressaient grandement. Avec un sourire, il tendit sa main unique vers la nourrice, en signe d'accord et déclara,

"J'accepterais avec plaisir d'oeuvrer à vos côtés, Dame Impa. Je vous fais confiance, à vous et à tous ceux que vous choisirez. Cependant, je pense que la première tâche de ces fidèles devra être la protection de celle qui nous est communément chère. Notre priorité est de la protéger."


"J'accepterais avec plaisir d'oeuvrer à vos côtés, Dame Impa. Je vous fais confiance, à vous et à tous ceux que vous choisirez. Cependant, je pense que la première tâche de ces fidèles devra être la protection de celle qui nous est communément chère. Notre priorité est de la protéger."

Elle ne put s'empêcher de sourire. A vrai dire, elle avait déjà une petite idée là dessus, et espérer bien la mettre en place. Elle lui prit la main et la serra fermement. L'accord était scellé pour les sheikahs, mais elle n'allait pas en rester là. Il était général et il fallait qu'elle lui parle de son projet.

"Général, ne soyez pas surpris dans les jours ou mois qui viennent. Dans cette pensée de protéger Zelda, j'espère monter pour elle une garde rapprochée et fidèle. Mon rêve le plus fou serait que cette élite devienne le bras armé de la Reine, et qu'elle puisse en disposer librement. Ce groupe n'aura aucun lien avec l'armée, et ne souffrira pas de votre autorité." fit-elle fermement. "J'espère aussi faire en sorte que cette garde soit fidèle jusqu'à la mort à Zelda, par quelques moyens que soit."

Ses yeux rouges se firent plus durs, ses projets déjà bien arrêtés. Elle faisait confiance à cet homme, puisque sa presque fille lui avait donné la sienne. Elle le scruta attentivement.

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Lorsque la nourrice de Zelda commença à exposer son plan, Llanistar ne masqua pas le plaisir que lui procurait la perspective de disposer d'une garde d'élite aux grandes capacités. Le général commençait à obtenir de bons résultats avec les soldats qu'il entraînait rudement et il avait déjà fait de certains fermiers ou garçons d'écuries des combattants qu'on pouvait redouter. Néanmoins, aucun d'entre eux n'égalait encore les unités spéciales qu'il avait commandé, par le passé, dans la guerre d'Elthin ou la répression de Markand. Le projet d'Impa, si il se trouvait réalisé, lui permettrait de protéger sa souveraine tout en lançant des attaques précises et trop risquées pour de simples soldats sur leur ennemi.

Mais sa gorge ne noua lorsqu'elle précisa que cette garde n'aurait aucun lien officiel avec l'armée... Et qu'il n'aurait donc aucune autorité sur elle. Le regard gris comme l'acier du nordique fixa celui, pourpre, de la dame, tentant de déceler son intention derrière cette manoeuvre. Une unité guerrière dont on lui refusait le commandement, alors qu'il était le seul général d'Hyrule ? Cela sentait la sournoiserie...Ou bien l'absence de confiance. Llanistar ne pouvait pas le lui reprocher après tout. Le prince lui même avait trahit et c'était heureux qu'il ne fut pas au courant de tous les secrets de la couronne. Mais ce qui pouvait apparaître comme une sage précaution ne gênait pas moins le Rusadir, qui eut l'impression d'être à nouveau à la cour de son ancien empereur, dans ce panier de crabes où on s'était servit de lui et où il s'était fait manipulé de bout en bout pendant des années. La tromperie n'était pas dans la nature de ce jeune militaire inspiré par de glorieuses histoires, et il lui avait fallu des mois d'expérience pour parvenir à la discerner et à ne plus en être victime.
Avait il donc traversé la mer, et accepté de faire don de lui même pour finir par subir à nouveau ces machinations sournoises ? Affronter une méfiance légitime à son égard était quelque chose, mais sentir à nouveau la caresse sournoise de la ruse et de la tromperie...

Le général se redressa. Il commença à ouvrir la bouche, préparant une réplique cinglante, mais se ravisa au dernier instant. Son regard croisait toujours celui de la nourrice de sa reine et il fut tenté de lire ses émotions, afin de se rendre compte de ses intentions véritables. Ignorant si l'esprit de la dame sheikah serait plus dangereux à effleurer, il n'hésita pourtant qu'un instant avant de se projeter vers elle. Mais Impa cachait bien ses émotions, autant physiquement que spirituellement, et Llanistar dut s'avouer vaincu. Obligé de s'en tenir à son instinct, il ravala sa fierté et lui demanda finalement, masquant au mieux le ressentiment dans sa voix,


"Et à qui pensiez vous pour intégrer cette garde, si je puis le savoir."


"Et à qui pensiez vous pour intégrer cette garde, si je puis le savoir."

Elle sentit ses émotions, très fortes et qui étaient presque prêtes à exploser par les mots. Elle le sentait. Plus que d'être offusquée d'une telle réaction -qu'elle comprenait largement, voilà pourquoi elle lui en avait touché mot aussi tôt et aussi directement-, elle ne peut s'empêcher de sourire. Le général montrait un nouveau visage. Il était loin, le calculateur parfaite machine de guerre. Il était loin, l'homme au grand coeur qui voulait le bien de Zelda. Il y avait l'homme fier, peut-être même un peu blessé dans son ego. Pour Impa, c'était loin d'être un vice. Cette fierté pouvait être la porte ouverte à la générosité et à la passion, et le poste de général ne semblait que plus lui coller. Elle s'adoucit.

"Je n'ai pas de nom en tête, juste un profil. Des hommes et femmes de tout horizon, de toute origine. Des guerrières comme des musiciens, des femmes de lettre comme des fins stratèges. Les qualités de coeur seront l'ultime argument pour rejoindre cette élite, rien de plus, rien de moins."

Elle le regarda plus intensément, malicieuse.

"Un général ayant déjà prouvé son envie de protéger la reine y aurait tout à fait sa place s'il le souhaitait."

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"Je n'ai pas de nom en tête, juste un profil. Des hommes et femmes de tout horizon, de toute origine. Des guerrières comme des musiciens, des femmes de lettre comme des fins stratèges. Les qualités de coeur seront l'ultime argument pour rejoindre cette élite, rien de plus, rien de moins."

Llanistar resta interdit après cette réponse surprenante, déjà parce qu'elle lui avait répondu le plus calmement du monde, sans montrer la même tension que lui, ce qui le fit se sentir idiot. Et surtout, parce que, influencé par ses souvenirs, il n'avait pas imaginé le projet d'Impa ainsi. Général de formation et de métier, il n'avait pas prévu qu'une garde puisse accueillir d'autres membres que des soldats. Et pourtant...
Le nordique eut un instant de réflexion où son regard s'égara sur une étagère, et soudain il comprit. La nourrice de Zelda voulait la défendre... Mais pas uniquement sa personne en elle même. Impa voulait également défendre le nom de la princesse, son image auprès du peuple, son autorité sur la noblesse. En engageant des talents de toutes sortes avec comme condition impérieuse d'être fidèle à Zelda, la Sheikah protégerait Zelda autant que son trône.

La mine basse, Llanistar dut s'avouer qu'il n'y avait jamais pensé.
Or, il savait bien que la légitimité et le pouvoir du Roi résidait dans le soutien du peuple. Hyrule ne faisait pas exception à la règle, et Ganondorf ne l'ignorait surement pas. Le gérudo allait certainement tenter de faire haïr son ennemie des petites gens et de leurs seigneurs. Car si le royaume était attaqué de l'intérieur, il n'en serait que plus vulnérable aux assauts extérieurs. Ainsi, non seulement le projet d'Impa était judicieux dans son principe même, mais dans le contexte d'alors, il devenait une priorité.
Ravalant son orgueil, décidé à ne pas faire obstacle à celle qu'il commençait à fortement estimer, Llanistar aller l'encourager à mettre en place son projet lorsqu'elle enchaîna, encore une fois plus rapide que lui, et avec une malice qui n'échappa pas au nordique,


"Un général ayant déjà prouvé son envie de protéger la reine y aurait tout à fait sa place s'il le souhaitait."

Leurs regards étaient plongés l'un dans l'autre, tandis que Llanistar pesait chaque mot qu'il venait d'entendre. Visiblement, Impa avait décidé de lui faire confiance, et le croyait sincère dans son combat. Cela ne pouvait manquer de le toucher mais il n'arrivait pas à accepter la proposition implicite qui lui était faite. Depuis sa sortie de l'école militaire et la fin de son apprentissage auprès d'Alvar de Maln, le Rusadir avait toujours été maître de ses décisions, comme un capitaine sur son navire. L'idée de se soumettre à une autorité supérieure le dérangeait, profondément en lui même. Il hésitait comme un animal sauvage qui doit accepter un collier pour que la chasse soit meilleure.
Finalement, il secoua la tête et déclara, gêné mais sur de lui,


"Votre projet me plaît, dame Impa, et je pense que le royaume a besoin que vous le mettiez en oeuvre... Il s'efforçait d'être le moins rude possible, craignant un mot trop sec, ou trop tranchant, Mais je pense, contrairement à vous, ne pas y avoir ma place. Je ne serais pas utile entouré de gens de lettres ou de musiciens. Mon domaine, mon art, est la guerre. Et je l'ai toujours pratiqué seul. Je ne saurais accepter...

Sa langue aurait pu s'en tenir là, mais il eut une étrange intuition. Comme un pressentiment plus fort que sa conscience qui lui interdisait de fermer totalement la porte qu'Impa lui avait ouverte.

...Pour le moment. J'espère ne pas vous décourager pour autant."

Un jeune officier entra dans la bibliothèque, assez bruyamment pour que Llanistar ne l'entende et se retourne, comprenant du même coup que la réunion des capitaine allait commencer. Encore une mesure à lui, qu'il avait prise pour être tenu au courant de tout au sein de sa propre armée. Le jeune homme trépignait mais n'osait s'approcher, hésitant sans doute entre sa volonté de rappeler au général l'imminence de la réunion et sa crainte d'interrompre une conversation importance.
Le nordique lui fit signe de la main qu'il avait comprit et qu'il pouvait aller prévenir les autres officiers de son arrivée. Llanistar ne put alors retenir un soupire de fatigue avant de demander à Impa sur un ton amusé,


"Je crains qu'il ne me faille m'en aller, dame Impa. Vous rencontrer fut...enrichissant, et j'espère pouvoir vous recroiser bientôt... Pour vous donner ma réponse."

Il resta quelques instants, au cas où elle aurait quelque chose à ajouter,


"Votre projet me plaît, dame Impa, et je pense que le royaume a besoin que vous le mettiez en oeuvre... Mais je pense, contrairement à vous, ne pas y avoir ma place. Je ne serais pas utile entouré de gens de lettres ou de musiciens. Mon domaine, mon art, est la guerre. Et je l'ai toujours pratiqué seul. Je ne saurais accepter... Pour le moment. J'espère ne pas vous décourager pour autant."

Elle eut un petit sourire. Il avait cette timide franchise qui l'avait poussé à lui proposer ceci sur un coup de tête, juste parce qu'il correspondait à l'idée qu'elle se faisait des proches de sa presque-fille. Des gens humbles, mais conscients de leur propres capacités. Parfois inconsciemment, mais la maturité finissait toujours par arriver.

"Ne vous en faites pas général, je ne force personne, pas plus que je n'en veux à ceux qui ne s'estiment pas à leur place dans ce rôle. C'est le cœur qui doit accepter, et non l'ego. Vous savez reconnaître votre position. Vous êtes le général dont nous avions besoin, alors je ne vous retiens pas plus." fit-elle en voyant l'officier derrière Rusadir "Néanmoins si votre cœur change d'avis, mes oreilles ne se ferment pas."

"Je crains qu'il ne me faille m'en aller, dame Impa. Vous rencontrer fut...enrichissant, et j'espère pouvoir vous recroiser bientôt... Pour vous donner ma réponse."

Elle n'avait pas perdu son sourire, et fit un signe de tête.

"C'était très agréable, vous êtes un homme complexe et intriguant général. J'espère que nous aurons d'autres occasions d'échanger, et n'hésitez pas." finit-elle, ne s'étendant pas plus.

Elle le regarda partir avec l'officier, et commença à penser au futur. Comment allait-il se dessiner ? Elle avait déjà quelques idées en tête, et notamment quelques rencontres à planifier. Elle referma son livre, le plaça dans la bibliothèque et sortit à son tour de la pièce, silencieuse comme une ombre. A la recherche d'une autre parcelle de ténèbres.

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