Posté le 09/05/2012 18:35
Le cheval était essoufflé, le Gérudo pouvait le sentir. Après avoir chevauché jours et nuits sans s'arrêter, ils étaient enfin arrivés à destination et il s'admirait d'avoir su choisir une si bonne monture. Son départ de sa citadelle s'était fait dans la rapidité et la discrétion, comme il l'avait voulu. Et à présent, il avait retrouvé deux amis à leur point de rendez vous.
Depuis l'étrange sphère de cristal confiée par ses mères spirituelles, Ganondorf assista à nouveau avec un sourire à la mort de son Spectre. Aussi minable qu'il ait pu être, cette fois il n'avait pas échoué. Le gérudo avait du mal à le croire mais son plan se déroulait exactement de la manière prévue...Le prince enlevé, la Princesse se dégarnissant de toutes ses défenses en se privant même de son héros du temps...Il avait craint un instant qu'envoyer le spectre lui guider dans le désert ne mette la puce à l'oreille du gamin mais visiblement ce dernier laissant sa rage l'aveugler et il avait suivit le mouvement sans se poser de questions. Ensuite, tout n'avait été que combats, pas nécessairement pour tuer mais pour affaiblir. A présent, de tous les combattants dans la citadelle, qui serait encore en état de venir sauver leur princesse?
La situation lui arracha un rire cynique. Rares étaient les jours aussi splendides que celui ci à ses yeux ! Monté sur son destrier de l'enfer dans la plaine d'hyrule, il s'était caché par les ombres aux combattants qui croyaient pouvoir l'affronter. Bande d'insolents, comme si le Seigneur du Malin s'abaissait à de tels insectes ! Seules deux hyliens au monde l'intéressaient et il allait en retrouver une sur l'heure. Peut être le poursuivaient ils mais ils ne changeraient rien. Pour se rapprocher de Zelda, Ganondorf ne comptait pas sur ses seules forces. Car s'introduire dans le château ne serait pas simple. Il allait devoir agir avec précaution...Et avec de l'aide. Il regarda tour à tour les deux assistants de ces mères, Kou et Ko. Les deux liches étaient incapables de prononcer plus d'une syllabes chacun et on les avait nommé d'après ce détail. Néanmoins, elles se révélaient très à l'aise avec des arcanes pourtant complexes. Ganondorf aurait besoin d'eux, il le savait. Invoquer tant de monstres ne se faisait pas aussi facilement.
"Kou? Ko? Notre ami en a fini. Nous pouvons commencer."
Deux liches acquiescèrent et s'avancèrent dans une démarche boiteuse et dégénérée, due à leur corps déformés. Anciennement, les deux serviteurs étaient un seul homme, un sorcier noir. Après avoir trop joué avec les humains, il avait été capturé et soumis au supplice de la roue puis son cadavre découpé et envoyé aux quatre coins du pays. Son fils, fou de tristesse avait passé sa vie à récupérer les morceaux...pour mourir finalement de froid sur une route en plein hiver. Cette route, Ganondorf l'avait emprunté et il avait demandé à K et K d'user des deux cadavres pour relever le sorcier. Elles avaient été dans l'incapacité de recréer le sorcier dans sa puissance mais avaient crée deux formes de vie se partageant le même pouvoir. Petit, décharnés, déformés, doté de barbes grises jaunies, l'aspect des deux révulsait Ganondorf. Mais leur pouvoir lui servait beaucoup.
Au même instant, ils se stoppèrent et, fixant le sol de leur yeux, étendirent les bras vers le rempart d'hyrule et son pont levis. Le gérudo percevait leurs murmures incessant et morbides.
"Né de la chair. Mort dans la chair. Haine dans les os. Colère dans l'esprit.
Né de la chair. Mort dans la chair. Haine dans les os. Colère dans l'esprit.
Relèves toi. Ton maître appel. Relèves toi. Et prend la vie.
Prends et régale toi. Puis repars. Et rendors toi."
Un instant, le sol trembla. Puis il sembla à Ganondorf qu'il entendait comme un bruit sourd, comme un grognement mais bien plus grave que chez n'importe quel animal. Un instant, sa monture s'agita mais il la tint calme...Et le tremblement se déplaça. Il savait ce qui allait apparaître et il en souriait d'avance. Un des serviteurs qu'il appréciait le plus...Mais rare très rare. En former un nécessitait beaucoup de mort, de haine, de rancoeur et terriblement de temps.
Ganondorf observa le rempart. Un homme y faisait sa ronde, tranquillement. C'est alors qu'une main blanche immonde et décharnée, au bout d'un long bras blanc, l'agrippa et qu'il sortit de la pierre. Le Poigneur. En un instant, la vie quitta le soldat. Le monstre se dirigea alors vers le pont levis et l'abaissa. Zelda avait été sage d'interdire les entrées libres dans sa cité mais cette étape était à présent passée.
Toujours masqués par les ombres, Ganondorf et ses liches avancèrent puis entrèrent dans les murs blancs du bourg d'Hyrule. Jour de marché et pourtant la place était bien vide...Il devina en passant non loin qu'une messe était donnée au temple du temps pour les hommes envoyés au désert le combattre. Il retint son rire, cette fois. La discrétion passait avant tout. Ils quittèrent le bourg et prirent le chemin qui menait au château. Là, une grille leur barrait le passage ainsi qu'un garde. Les deux liches recommencèrent une invocation.
"Feu ravageur, destructeur et divin.
Feu ravageur, destructeur et divin.
Prend la vie. Celle des plantes, celle des fleurs.
Brule ces jardins et n'en laisse rien."
Un Anubis apparut dans un torrent de feu et flotta jusqu'aux jardins extérieurs pour y mettre le feu. Aussitôt Ganondorf entendit les cris des gardes et vit le garde devant la grille s'affoler. Dans un claquement de sa lance, il ouvrit l'accès et alla aider ses camarades à tuer le monstre. Profitant de cette occasion, le trio maléfique s'engagea dans l'ouverture. Pendant que les gardes s'acharnaient sur la créature qui allait rendre l'âme ou s'enfuir, Ganondorf parvint devant le dernier pont levis, levé lui aussi. Une dernière fois, les liches invoquèrent.
"Main noire et calcinée. Main d'ombre et de liberté.
Main noire et calcinée. Main d'ombre et de liberté.
Emmènes nous dans ce bâtiment. Fais nous franchir ses murs.
Emmènes nous dans son entrée puis disparais !"
Un clapoir massif tomba alors sur eux et les enveloppa de son ombres. En un instant, il réapparurent dans le château. Là, Ganondorf partit d'un rire franc et rompit le charme des ombres. Au diable la discrétion maintenant qu'il était là ! Sans plus attendre, il se rendit vers un point du château ou il pensait la trouver : la salle du trône.
Et tandis que les portes s'ouvraient en grand sur lui, il déclara :
"Et bien, on ne m'attendais pas ?"
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