Une fraternité à fonder

[ Hors timeline ]

La salle de réunion était totalement vide. Il y avait bien quelques plantes décoratives, mais la sobriété des meubles rendait cette pièce encore plus déserte et froide. La table ne comptait aucun occupant, et son vernis brillait dans la lumière du jour qui déclinait. La nourrice fit glisser ses doigts fins sur le bois qui avait vu plus d'une décision se prendre. Et peut-être qu'aujourd'hui, il verrait se tourner une nouvelle page.

Impa n'était pas quelqu'un d'inquiet de nature. Son tempérament calme et réfléchi lui évitait les frayeurs inutiles et les débordements d'émotion. Mais, en cette soirée, elle était différente. Elle ressassait. En effet, la trahison du Prince n'avait pas touché que la Princesse et son peuple. Impa ressentait une culpabilité étrange, sans qu'elle ne puisse l'expliquer. Elle avait trop peu d'informations, mais ne pouvait s'empêcher de regretter d'avoir laisser trop de liberté à ce scélérat de Dun. Elle se sentait responsable du déchirement qu'avec du connaître sa protégée, et elle savait pourtant qu'il ne lui aurait rien coûté de mettre un sheikah sur le coup, pour la tenir informée des comportements du prince. Est-ce que cela aurait évité une telle catastrophe ? Elle n'en était elle-même pas certaine, mais si le Prince avait choisi de s'attaquer directement à la Régente plutôt qu'à son ami d'enfance, cela aurait pu lui sauver la vie. Elle secoua la tête, chassant ses pensées funestes.

Elle devait les retrouver tous les deux ce soir. Elle envisageait déjà les réactions de Zelda, sûrement peu enjouée à son idée. Elle comprendrait bien évidemment ses réticences, mais il lui semblait important de mettre enfin en place une faction sure, de confiance. Un groupe qui ne trahirait ni Zelda, ni la morale et la vertu -les chevaliers lui revenaient en tête, et elle grimaça-. Mais pour cela elle avait aussi besoin de celui qui, selon elle, représentait au mieux l'honneur et la vertu au sein du royaume. Son nom inspirait les jeunes garçons à devenir des héros, et les faiblesses qu'il avait pu avoir ne le rendait que plus fort. Oui, le blond lui serait du grande aide, et n'importe qui ne s'introduisait pas au château sans qu'un de ses multiples yeux ne le voit. Elle allait être heureuse de le voir et de constater par elle-même qu'il allait bien.

Elle se dirigea vers la fenêtre. Elle avait remis sa tenue qu'on lui connaissait bien, et ses yeux rouges sang se perdaient dans le vague paysage qu'offrait l'une des fenêtres. Les mains croisées dans le dos, elle eut un profond soupir. La chaîne de la trahison serait bientôt brisée, elle l'espérait de tout son cœur. Ses paupières se fermèrent un court instant, juste le temps de voir le visage de Francis, Mana et tant d'autres. Oui, Hyrule avait encore en son sein des gens d'une qualité rare qui lui redonnait l'espoir dont elle avait parfois aussi besoin.

La porte s'ouvrit derrière elle, mais elle ne bougea pas. Avait-elle le droit de demander une telle chose à sa presque-fille ? Pouvait-elle se permettre de immiscer de cette façon ? Certes on lui avait confié la jeune fille il y a des années de cela, mais la jeune fille était femme maintenant. Les règles n'étaient plus les mêmes, bien que l'amour maternel d'Impa reste inchangé avec le temps. Même, il lui semblait que chaque jour que les déesses faisaient apportait son lot de nouvelles qui venaient gonfler le cœur de la nourrice.

Elle attendit.

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Zelda Nohansen Hyrule

Princesse de la Destinée. ∫ Édile de Nayru.

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La main toujours glissée dans celle du jeune homme, elle ouvrit doucement la porte avant d’entrer dans la pièce en l’attirant derrière elle. Elle n’avait pas voulu écouter d’éventuelles protestations. Elle souhaitait sa présence avec elle, et surtout ne pas le laisser repartir trop vite, si égoïste que soit cette envie. Qui plus est, elle ignorait s’il avait revu sa nourrice récemment, mais dans le cas contraire c’était une occasion pour d’éventuelles retrouvailles.

« Impa … ? Tu voulais me voir ? »

Leur tournant le dos, la Sheikah se tenait droite devant la fenêtre, à la lueur déclinante du jour. Elle semblait plongée dans une profonde réflexion. Et même si la jeune femme aurait pu jurer qu’elle avait dû les entendre entrer, elle ne la vit pas esquisser un geste.

Elle était venue le cœur léger et l’esprit détendu à l’idée d’une simple discussion entre deux personnes dont elle était proche, et avec qui elle n’avait nul besoin de porter le masque de la royauté, mais cet air grave qu’arborait celle qu’elle considérait toujours comme sa mère commença à l’inquiéter. Elle aurait dû se douter qu’une convocation dans les règles et si formelle cachait une nouvelle importante. L’inquiétude la poussa à resserrer un peu sa prise sur la main de son ami, toujours présent à ses côtés.

« Est-ce que quelque chose de grave s’est produit !? »

Elle s’avança plus avant dans la pièce, se rapprochant encore de la silhouette toujours immobile face à la fenêtre. Elle avait rarement vu sa nourrice aussi soucieuse. Pourtant, elles avaient connu plusieurs drames toutes les deux, notamment lors de l’arrivée de Ganondorf à Hyrule. Impa était la première à l’avoir crue, et celle sur qui elle avait pu compter lors de l’attaque du Gerudo sur le château, puis lors des sept années qui avaient suivi en attendant le retour de Link. Elle avait toujours eu cette impression rassurante que la Sheikah était sereine, que malgré le danger elle était confiance et maîtrisait la situation. Mais jamais elle n’avait sentit autant d’angoisse torturer l’esprit de la femme derrière laquelle elle se tenait.

« Quelque chose te tourmente n’est-ce pas… ? N’aie pas peur, parles-en. »


Link

Héros du Temps

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Il n'avait rien dit quand elle avait glissé sa main dans la sienne, et s'était contenté de la suivre, aussi silencieux que ne l'aurait été une ombre. N'était-ce pas ce qu'il faisait, après tout ? Il avançait prudemment, dans les pas de la Princesse. La dernière fois qu'il l'avait perdue de vue, il avait failli se retrouver borgne — voir de ne pas se retrouver du tout. Et ça n'était pas la première fois que le Castel se faisait un danger pour lui : déjà lors de sa première visite il avait du jongler entre buissons et pan de murs pour éviter la Garde qui patrouillait. Ensuite à son retour – quelques heures avant la cérémonie qui unit l'Ombre et la Flamme à la suite de la sanglante prise de la Cathédrale du Temps – il avait été pris en chasse par Dun Loireag, à l'époque Prince. Il avait aussi failli côtoyer les geôles  mais une fois de plus s'était retrouvé sauvé par Zelda. Une fois de plus, car elle avait aussi su repousser le mal qui s'accaparait son être, la dernière fois qu'il était venu. Un frisson secoua son dos, puis sa nuque. Il ne préférait pas y penser.


Ses doigts se refermèrent un peu plus sur ceux de Belle, à mesure qu'elle ne le guidait à travers couloirs, avenus et salles suffisamment grandes pour accueillir chacun des Kokiris qu'il connaissait. Ils longèrent une armurerie dans laquelle brillaient des lames, des mailles et des plaques qu'il savait d'une qualité supérieure. Son amie le fit ensuite passer par une immense pièce, meublée aussi sobrement qu'utilement : des rangées de bibliothèques qui montaient si haut qu'il aurait fallu au moins quatre hommes pour accéder aux parchemins enfoui dans les tréfonds du dernier étage. Ils étaient entrés par le Nord, ils sortirent par l'Ouest avant d'arriver à de larges escaliers d'une pierre aussi grise que celle des remparts.


Les yeux de la Suzeraine se retournèrent sur les siens, et seulement il prit conscience qu'il ne pouvait pas se présenter dans un état pareil à travers l'ensemble des corridors qu'il leur resterait sûrement à parcourir. D'un geste timide et mal assuré, il ramena le bras sur la joue, pour en éponger le sang grace au tissu. Ca n'était ni la première fois, ni la dernière, que sa bonne vieille tenue Kokiri connaitrait une tâche pareille. Elle s'en remettrait. 
Ils s'enfoncèrent dans le gouffre que formaient les escaliers, toujours main dans la main. La scène lui évoquait un autre Château, pourtant tout aussi familier. Ou du moins... Une descente au plus profond des fondations, en dessous même des douves, accompagné d'une demoiselle vêtue d'un joli bleu clair, mais maculé de suie et de la même crasse qui orne les murs des cellules.


Le chemin qu'il suivirent tout du long des marches lui laissa loisir de fouiller dans les recoins de ses pensées à la recherche d'un mythe quelconque ou d'une légende qu'il ne parvenait pas à cerner. Ils descendirent deux étages durant ; du moins était-ce qui lui sembla. Plongé dans un tas de rêves, de souvenirs ou de simples créations de sa boite crânienne, il en avait perdu cet usuel sens de l'observation qui, pourtant, le définissait si bien. Toujours est-il qu'ils longèrent à nouveau une allée, au mur décorés de larges armures. Chacun de ces « Chevaliers », de fer et d'argent, soutenait une longue lame qui semblait au moins aussi massive que l'épée du Biggoron. Une question lui brûla les lèvres. « Princesse, as-tu besoin d'autant de chevaliers ? » Ses pommettes s'empourprèrent un instant et il fut heureux qu'elle ne se soit pas retournée. Il n'était de toute façon pas Ser ; et en aucun cas il ne souhaitait le devenir. 


Enfin, elle poussa une fine porte boisée, délivrant l'accès à une longue pièce qu'il connaissait pour y avoir déjà été emmené. Alors que Tali veillait sur lui pendant que les Sceaux de Pouvoir continuaient à lui échapper, ils avait échoués ici, après que Llanistar les ai retrouvés sur le chemin du Palais. La table, toujours aussi massive, qui avait intrigué la Gérudo n'avait pas bougé d'un iota. Au fond, devant l'une des rares meurtrières que comportait la salle, la Sheikah qu'il avait connu en premier restait tout aussi immuable. Une intuition s'imposa à lui : elle savait pertinemment qu'il était là. Il ignorait comment elle avait pu être au courant, mais elle savait. Ca n'avait rien de grave, cependant il resserra encore un peu sa main sur celle de l'Enfant-aux-cheveux-d'or.


L'Hylien ne tenait pourtant pas à s'annoncer, et tandis que Zelda commençait à poser ses questions, il s'éloigna doucement. Bien évidemment en alerte, le Garçon-à-la-Fée continuait d'écouter ce que les deux femmes pourraient bien échanger ; sans pour autant se soucier de l'absence de son amie ailée : il l'avait déjà chargée de veiller sur Flora et soupçonnait qu'elle soit restée avec elle. Ses yeux de givre pouvaient se reposer sur ce qui était à portée de sa vue. Une douce silhouette ; ou une plus austère et bardée d'acier, les murs froids de la Salle de Ban, ou le petit livre qui était resté ouvert sur l'angle de l'immense console qui trônait au centre des lieux. Sans un mot, et dans un silence qu'il avait eu à apprendre à chaque fois qu'il infiltrait une bâtisse ennemie, il se glissa auprès de l'ouvrage. Un de ces bouquins écrits dans un autre âge, par ce vénérable auteur dont on ne connaissait pratiquement plus rien. Un certain Mudora. 

Alors qu'une conversation (dont il s'était volontairement mis en marge) s'engageait, il se mit à fouiller entre les pages. Il était question de rituels, de cérémonies occultes – du moins, qui lui apparaissaient comme telles – de sortilèges violents et « extrêmement douloureux » sans qu'il ne soit précisé de quoi il s'agissait. Comme si le savant qui avait planché sur ses travaux n'avait jamais pu arriver à un résultat probant, théorique ou pratique, ou comme si il était autrement trop ignare et stupide pour en comprendre le sens. Mais en tous les cas, il avait cette impression toute particulière d'avoir déjà vécu ce genre d'expérimentations. Instinctivement, sa main droite vint couvrir le dos de la gauche, là où avait jadis brillé un Fragment divin.

"Je.. —" Commença-t-il, mal assuré tant parce qu'il craignait d'interrompre ce presque couple mère-fille que parce qu'il restait interdit devant les équations qu'il avait lu. Une intuition qui le poussait à la crainte plus qu'à la confiance, alors qu'il était pourtant entouré de gens qui avaient su se montrer dignes. « Qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce que ça signifie ? » Souffla-t-il, avec la même timidité qu'il avait eu, enfant, lorsqu'il avait pour la première fois rencontré la Princesse. Des temps joyeux, à l'époque, quand dorénavant l'ère n'était plus qu'à la nuit. Une heure de Loups et de boucliers fracassés.


« Impa … ? Tu voulais me voir ?
Est-ce que quelque chose de grave s’est produit !?
Quelque chose te tourmente n’est-ce pas… ? N’aie pas peur, parles-en. »


La Nourrice soupira. Si elle pensait bien connaitre sa protégée, la réciproque était aussi vraie. Elle avait lue en elle sans une ombre d’hésitations, déchiffrant mieux que personne ses pensées et ses états d’esprit, et ça sans même voir son visage toujours tournée vers la fenêtre. Elle se retourna doucement, lui –leur !- faisant face. Elle vit le jeune blond passer –elle ne les avait pas vu main dans la main-, apparemment bien remis de ses aventures, et elle sourit. Enfin une bonne nouvelle, une étincelle d’espoir dans son sombre univers.  Puis, elle se reconcentra sur sa presque fille, l’œil attiré par un changement vestimentaire.
Elle portait une robe couleur blanche, à la fois simple et sophistiquée. Fendue sur le côté, elle mettait en avant les formes et la silhouette fine de la blonde, appuyant encore sa gentillesse en la faisant briller de plus belle. Le châle qui recouvrait le haut de son corps rendait encore plus humble son allure comme une modeste none porte ses habits d’église. La blonde était tout à fait splendide. Cette tenue était souveraine sans l’être, et Impa comprit enfin. Zelda était une femme, et non plus l’enfant qu’elle devait protéger. La reine n’avait plus besoin d’une nourrice, mais d’une conseillère tout autant dévouée. La Sheikah réprima l’envie de se mettre  genou comme elle l’avait fait devant l’ancien souverain lorsqu’elle lui avait juré fidélité, dévotion et allégeance. Tout ceci viendrait plus tard et elle voulait profiter de cette intimité qui leur était propre.
Il fallait qu’elle en vienne au cœur du sujet. Elle ne réfléchit pas longtemps à comment amener la chose : précision et netteté, tels étaient ces mots d’ordres. Link s’écarta, les laissant parler ensemble, mais elle espérait qu’il n’en raterait pas une miette.


« Malheureusement, les choses graves se sont déjà produites, et sans que je ne puisse rien y faire. Bien que j’ai toujours préféré me tourner vers l'avant plutôt que ressasser, aujourd’hui la culpabilité me ronge en songeant à la tournure qu’aurait pu prendre les événements si tu en avais étais au centre. Dun… » Elle s’arrêta un instant, grimaçant. « aurait très bien pu trahir avant, et porter sa traîtrise directement sur toi. Je ne doute en rien de tes capacités, tu me les as prouvées mille fois mais… »

Elle s’arrêta là, sentant que l’hylien avait une question. Portant un livre qu’elle connaissait bien, elle sourit tendrement.

« Que cela soit ton instinct ou ta vue, tu as toujours su où chercher. Tu tiens entre tes mains un puissant ouvrage mon jeune ami, qui contient la sagesse d’un Sheikah. Du moins, c’est ce que l’on peut supposer à lire le recueil de Mudora. Il contient de nombreux sortilèges de toute puissance, pour qui sait les lire. Il pourrait même permettre d’éviter la trahison. »

Les déesses avaient été farceuses en glissant dans les mains de Link le Livre de Mudora, car c’est à Impa qu’il fit le plus d’échos. Alors que l’idée d’une unité d’élite avait déjà pleinement germée dans son esprit, la branche de la magie se greffa à la jeune pousse. Elle n’avait rien trouvé pour les fragments, et était persuadée que la réponse pouvait se trouver à la citadelle, mais elle ne devrait pas y aller seule. Et Mudora lui donnerait peut-être la sagesse dont elle avait besoin pour trouver les alliés fidèles dont ils avaient tant besoin. Elle regarda les deux amis (ou plus ?) d’enfance tour à tour, cherchant le soutien du blond.

« Zelda, je pense qu’il faudrait mettre à ta portée des gens de toute confiance. Leur seul but sera d’assurer ta sécurité, autant morale que physique. Les nobles n’hésitent pas à t’attaquer sur différents fronts quand ils le peuvent, et Ganon nous a prouvé maintes fois sa fourberie. Alors il faut que tu ais ta propre arme pour te défendre, là où tu le jugeras nécessaire. Je ne te parle pas d’une garde rapprochée étouffant tes moindres gestes par sa présence. J’envisage plus un petit groupe d’élite, constitué pour faire ta justice. Que cela soit par les armes pour soutenir ton général ou ailleurs, ou par les mots et la musique pour réconforter ton peuple quand d’autres devoirs t’appellent. » Elle inspira, laissant une courte pause. « Et il se pourrait que Mudora ou un autre sage nous assure que tu ne seras plus jamais trahie. »

Sa dernière phrase était lourde de sens, et elle savait que son message était clair malgré le fait qu’elle ne l’ait pas exprimé par des mots. La magie devrait opérer sur ce groupe élite, les unifiant pour leur princesse.

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Zelda Nohansen Hyrule

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(vide)

Il lui fut douloureux de repenser aux événements passés lorsque sa nourrice les lui évoqua. Certes, elle avait été trahie, et elle avait souffert. Elle s’en souvenait comme d’une période assez sombre, et si sa vie n’avait pas été mise en danger, elle avait failli perdre quelque chose qui semblait à ses yeux bien plus précieux.
Elle savait qu’elle avait fait de mauvais choix, et elle se sentait elle-même responsable. C’était ses décisions, qui avaient mené là tous ceux qui en avaient souffert… Son choix n’avait pas été totalement un échec : le repaire de Ganondorf avait été détruit, mais à quel prix… Et elle le pressentait, tout ça n’avait pu que ralentir sa progression, ils ne tarderaient pas à en entendre reparler…


Et pourtant, comme le précisait Impa ces événements étaient passés et elle-même s’était promis d’en tirer les leçons. Avait-elle tenu la promesse qu’elle s’était faite à elle-même ?

Elle se tourna en même temps que la Sheikah en entendant la question de son ami, laissant à sa nourrice le soin de lui répondre. Elle avait connaissance de ce livre, et elle l’avait feuilleté lors de ses passages à la bibliothèque mais le connaissait sans doute moins qu’Impa. Même si cette dernière avait su lui inculquer de bonnes notions de savoir Sheikah et malgré ses connaissances en magie, ce livre restait très complexe, et faute d’y trouver des indications assez concrètes à son goût sur la Triforce, elle ne lui avait pas donné la priorité, estimant avoir peu de temps pour une étude plus poussée qui risquait d’être vaine. Puisqu’elle était ressortie bredouille avec les autres livres aussi, elle pensa – sans doute un peu tard – que peut-être elle aurait dû accorder plus de temps à celui-là.

Lorsqu’Impa reprit son discours, elle ne put s’empêcher un nouveau coup d’œil en direction du jeune homme blond alors qu’il était question de s’entourer de gens de confiance. S’il y avait bien une personne à qui elle vouait une foi sans faille, alors même qu’il n’avait jamais prêté serment devant elle… Elle connaissait toutefois la réponse de son ami sans avoir posé la moindre question : il ne pourrait pas toujours être là. Il le lui avait fait comprendre lors de leur petit entraînement improvisé. Si elle avait pris ce dernier comme un jeu, elle savait Link sérieux et inquiet. Elle avait bien compris que tout comme la Sheikah, il voulait la préparer et s’assurer de sa protection. Impa cherchait à l’entourer, lui la préparait au jour où peut-être, elle se retrouverait seule.
Elle ne pouvait d’ailleurs nier les paroles de sa nourrice : elle accordait bien moins promptement sa confiance, alors qu’elle ne disposait déjà pas avant de beaucoup d’entourage réellement proche. Elle était plus isolée que jamais, entourée par les gens les plus fiables qui soient, mais qui ne pouvaient lui dédier entièrement leur temps. Elle devait reconnaître aussi le manque de temps qu’elle avait à réconforter son peuple, alors qu’il avait peut-être encore plus qu’elle besoin d’être écouté et encadré.


Mais qui… ? Et comment savoir si ces gens étaient réellement fiables ? La dernière phrase d’Impa semblait répondre à une partie de cette question.

« De la magie … ? Mudora enseigne de telles choses dans son ouvrage !? »

La proposition était tentante. Ne plus jamais craindre la trahison, et savoir qu’elle aurait moins de chances de se retrouver seule ou démunie face à la menace grandissante : autant pour elle-même que pour veiller sur son peuple. Toutefois la magie ne s’utilise pas à la légère. Il devait s’agir d’un sortilège très puissant pour accomplir une telle prouesse, et s’il semblait réalisable de la déployer le temps d’établir un lien, était-il vraiment nécessaire d’aller jusque là ? Elle soupira, connaissant la réponse.

« Je suppose que si l’on trouve des volontaires… C’est envisageable. Je n’aime pas mêler à cela la magie mais je dois l’admettre, l’armée a déjà son rôle à jouer et je serai vite limitée seule, pourtant si m’entourer signifie que la moindre erreur peut porter atteinte au royaume, je ne pourrai pas sans cette garantie. Mais ce lien… Combien de temps dure-t-il… ? Est-ce que tu le sais… ? Et dans le cas où l’une de ces personnes briserait cet engagement, que se passerait-t-il ? »


Link

Héros du Temps

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Ses lèvres se pincèrent un instant et son regard se perdait presque rageusement entre les lignes qu'il peinait à saisir. Silencieusement, mais dans un silence lourd de sens, il déposa le livre sur la table, et baissa les yeux. Pour un peu ses dents auraient grincé, mais au moins avait-il cette décence-là de s'abstenir. La vérité, tout aussi dure qu'elle puisse être à avaler, c'est Impa qui la détenait et la lui assénait aussi violemment qu'elle aurait pu le faire passer à tabac par l'ensemble des garnisons en faction au Castel. Il était plus que jamais incapable de défendre Zelda ; seul tout du moins. Ce constat lui restait sévèrement en travers de la gorge et bien qu'il se refuse à l'avouer, il jalousait déjà ceux et celles qui remplirait ce qu'il avait cru être son office à lui. Qui devait protéger Belle, sinon lui ? Il ne frappait pas du poing sur la table, mais c'était tout comme. Tiraillé entre jalousie, rancoeur et honte, le garçon courba un peu plus la nuque. De l'extérieur, on aurait sans doute dit qu'il se contentait de lire des formules aussi compréhensible qu'il était natif de la Forêt Kokiri.


Et pourtant... Il savait pertinemment que ce que disait la Sheikah relevait du simple bon sens. Par deux fois, au moins, il avait failli et par deux fois il avait fallu que d'autres protègent sa souveraine. Qu'il s'agisse de l'attaque du Château, de la nomination d'un Chevalier Servant – sur laquelle il n'avait jamais rien dit et ne dirait probablement jamais rien –, de la venue impromptue de Ganondorf alors qu'il affrontait son spectre au désert ou de toutes ces années qu'il avait passé à fuir ses propres démons alors que Loireag la protégeait... La raison avait beau sortir de la bouche de la Doyenne de Cocorico, il ne tenait qu'à tout balayer d'un poing colérique comme l'orage.


L'Hylien préféra taire ces émotions qui, s'il n'était pas aussi endurci et habitué à rester serein et stoïque, l'aurait sans doute fait rougir. Jalousie et rancoeur s'emparaient certes de son coeur, mais la honte brûlait ses joues. Là où il aurait du être heureux et se réjouir qu'il ne soit encore rien arrivé à son amie, il ne parvenait qu'à en vouloir aux autres ; comme pour mieux faire écho aux reproches qu'il se faisait lui même. Et malgré le compliment aimable que lui faisait la Sage de l'Ombre, chose rare, il ne desserra pas les mâchoires, laissant les femmes parler entre femmes de problème qu'il était bien incapable de résoudre. Quoique...


Lorsque la voix de la dernière Hyrule s'était élevée en réponse à celle de la Sheikah, il avait déjà relevé la tête, comme guidé par un pressentiment. Il ne s'était pas encore assis, mais sa main s'était installée un peu plus tôt sur la tête de la chaise. Il l'en retira, calmement alors que son être bouillonnait d'une rage qu'il ne saurait contenir parfaitement.

"La mort." Lâcha-t-il, sur un ton serein mais sans appel. « Et si ton sortilège ne saurait le faire, c'est moi qui te ramènerait leurs têtes. » Si son épée avait été à sa ceinture, indéniablement il aurait tôt fait de poser la main sur la fusée, comme pour accompagner cette déclaration. Non pas humilier la Reine en tirant l'acier au clair sous son toit, en ses murs ; mais bien un réflexe guerrier qui trancherait sûrement avec ce qu'elle connaissait de lui. Elle ignorait qu'une fois loin des remparts il avait plusieurs fois été amené à baigner ses mains dans des sens divers et variés. Parfois le sien, mais le plus souvent celui d'autrui. Cependant... Et même s'il n'aimait pas plus cueillir la vie qu'auparavant, il était indubitable qu'il s'était endurci. Son visage s'était fermé aussi promptement qu'il n'aurait été aisé de lui tiré un sourire quand il retrouvait celui de la fille de feu-Daphnès le Juste. Les évènements étaient tels qu'il avait été forcé de s'entourer de cette coquille, au fur et à mesure. Qu'il s'agisse de ce qui l'avait poursuivi jadis, des années noires que le Royaume avait vécu sous le joug du Gérudo ; ou des centaines d'Hyliens que le Prince déchu avait envoyé à la mort...


Sa main gagna l'épaule de la Princesse, balayant tout le dédain qu'il avait pu mettre dans sa voix, involontairement, quand il avait abordé l'idée de la magie. S'il n'avait toujours aucun affect pour tout ce qui avait attrait aux enchantements – primaires ou avancés –, il se devait de reconnaitre que si cela avait été le cas en d'autres occasions ; les choses auraient sans doute tourné différemment. L'enfant-venu-de-nulle-part laissa sa main glisser d'une épaule à l'autre, en suivant les omoplates, passant par la nuque, tandis que sur sa langue les mots se bousculaient. Déjà ses joues se teintaient de rouges.

"Zelda, je..." Commença-t-il, avant de retirer sa main. Son intonation n'avait plus rien de semblable à celle qu'il avait pu avoir auparavant. Toujours dans le dos de son amie, il chercha un instant le regard d'Impa, comme pour savoir si elle pouvait le sauver de ce qu'il s'apprêtait à faire.

"Je crois que..." Il inspira, comme pour évacuer tout ce stress qui montait en lui. Le bout de ses oreilles avait déjà commencé à s'empourprer. « Je crois qu'il est temps de rattraper le temps perdu. » Son regard avait quitté celui de la Gardienne de Cocorico un peu plus tôt, deux voiles vinrent désormais l'aveugler, tandis qu'il fermait les yeux. Link expira ensuite, s'apprêtant à faire ce que jamais, ô grand jamais, il n'avait fait par le passé. Dans un silence profond, il s'avança jusqu'au niveau d'Impa, côte à côte. Puis, après une seconde d'immobilité, il osa affronter le regard de Belle. 

Maladroit, il avança d'un pas vers, elle, avant de ployer le genoux. Son poing gauche vint renforcer sa stabilité en s'appuyant sur le sol, alors que son autre main venait se jucher sur sa jambe.
« Je sais que... » Débuta-t-il, avant de courber la nuque, avouant une vérité qu'il lui était difficile de reconnaitre. « Je sais que je n'ai pas toujours été là, et rarement au bon moment. Cela dit... Il n'est jamais trop tard pour corriger ses erreurs, n'est-ce pas ? » Le Sans-Lignage ne releva pas la tête, le regard encore ardemment posé sur le sol froid. Cependant, il était bien des erreurs auxquelles il souhaitait remédier. Et si son coeur lui était déjà loyal, à elle et son royaume ; il était sans doute temps de formuler clairement cette allégeance qui était toujours resté tacite. Oh, il n'irait sans doute pas plus loin que ce qu'il venait de faire, mais personne n'en aurait vu autant. 

C'était bien la première fois qu'il se faisait vassal ainsi. Et quand bien même il conserverait cette liberté qui lui était propre, il estimait que témoigner son indicible soutien à sa Princesse valait bien tout cela.


« Je suppose que si l’on trouve des volontaires… C’est envisageable. Je n’aime pas mêler à cela la magie mais je dois l’admettre, l’armée a déjà son rôle à jouer et je serai vite limitée seule, pourtant si m’entourer signifie que la moindre erreur peut porter atteinte au royaume, je ne pourrai pas sans cette garantie. Mais ce lien… Combien de temps dure-t-il… ? Est-ce que tu le sais… ? Et dans le cas où l’une de ces personnes briserait cet engagement, que se passerait-t-il ? »

La nourrice n'eut pas le temps de répondre, que déjà le blond le faisait à sa place.

« La mort.Et si ton sortilège ne saurait le faire, c'est moi qui te ramènerait leurs têtes. »

"Il est vrai que, si les volontaires qui se proposent -nous ne forcerons personne, et ça même une fois que nous expliquerons les implications d'un tel engagement-, on ne peut pas prendre le risque que la malveillance nous poignarde dans le dos. Qu'il s'agisse d'informations confidentielles, ou bien de profiter d'une position proche de toi ou d'une personne importante, la trahison sera puni d'un acte simple. Ce lien devra durer toute une vie, un tel sortilège ne peut se défaire facilement... Mais lorsque cette Fraternité verra un de ses membres vieillir, nous pourrons envisager, selon son désir, de lui offrir un lieu de retraite, soit de lui fournir des tâches moindres. C'est un engagement à vie qu'ils prendront, et nous ferons tout pour qu'ils en soient conscients avant de se décider."

Puis, le jeune héros fit quelque chose d'étonnant. Comme si, comme elle, il avait pris conscience qu'aux yeux du monde, ils ne pouvaient rester ami et nourrice de la régente. Il fallait légitimer l'autorité de Zelda, et enfin faire comprendre aux nobles que la Reine avait des vassaux fidèles et influents. Elle sourit en direction du héros, mais ne dit rien de plus. Son tour viendrait aussi de ployer le genou devant sa presque fille, mais elle préférait attendre que le jeune homme exprime le fond de sa pensée. Elle le trouvait changé, grandi, comme si les épreuves qu'il avait eu à subir lui avait ouvert les yeux sur le monde cruel de la cour, et de l'influence de ses actes. Certes, il n'avait jamais rien fait de mal, mais elle ne doutait pas que certains nobles voyaient d'un très mauvais oeil ses escapades et ses entrevues privilégiés avec la Princesse alors qu'il n'avait aucun statut.


[ Du coup je m'avance pas trop pour pouvoir laisser finir Linkounet ! u_u ]

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Un frisson la parcourut à l'annonce de la sentence par son ami. Ce n'était pas tant le contenu de ses paroles que le ton dur qu'elle ne lui avait jamais connu qui la perturba. Il avait toujours été doux et gentil auprès d'elle. Bien entendu elle l'avait déjà vu combattre, et elle n'était pas naïve au point de croire qu'il n'y avait pas de violence dans ces voyages qu'il avait toujours refusé de lui conter, mais elle restait peu habituée à cette part de lui. Elle avait toujours préféré s'imaginer qu'il souriait toujours autant que quand elle le voyait, qu’il était toujours aussi doux et tendre.

Si elle ne pouvait pas elle-même imaginer prononcer cette même sentence, même après une trahison, elle se savait bien loin de pouvoir le juger et se sentait plutôt responsable de la façon dont il avait dû s'endurcir pour faire face aux obstacles qui avaient jalonné sa vie depuis qu'il l'avait rencontrée. Ce n'était pas spécialement un mal en soi, elle restait persuadée qu'au fond, il restait toujours celui qu'elle connaissait, et se sentait rassurée s'il était capable de se défendre, mais ça signifiait aussi qu’il avait souffert, et souffrait peut-être encore. Ce qu'elle regrettait, c'était qu'il ait besoin d'être prêt à se défendre justement, et ce qu'il avait dû subir par sa faute.

Impa lui répondit elle aussi, de façon plus posée mais tout aussi ferme. Même si elle avait du mal à l'idée de disposer ainsi de la vie de gens à son service, même avec leur accord, elle devait reconnaître que sans cette garantie elle n'aurait sans doute plus osé s'entourer, ou confier même partiellement l'avenir du royaume à d'autre. Trahie, avec bien peu de gens à qui elle osait encore se fier, et encore moins à qui elle se serait confiée sans réserve, elle n'aurait pu se fier à la seule parole d'inconnus. Au delà d'elle-même pourtant, le Royaume avait besoin de ce soutien, elle ne pourrait pas tout faire seule, son entourage proche restait peu nombreux et déjà pleinement occupé, et l'armée n'était qu'une part de l'aide qui pouvait être apportée. À titre égoïste, elle se demanda un instant si, ainsi, elle se sentirait moins seule.

« Je comprends… Il faudra qu’ils soient vraiment bien informés, et s’ils acceptent malgré tout, ce sera leur choix… En un sens, j’apprécierais de savoir qu’il existe encore de telles personnes, prêtes à tout sacrifier pour le royaume, que je ne connais pas encore… »

Elle savait qu’elle se serait offerte corps et âme pour le royaume, c’était donc possible, ceci dit elle avait du mal à imaginer de telles personnes qui ne se seraient pas déjà montrées. Mais après tout… Pourquoi pas ? Si ce sort permettait de leur offrir leur chance là où elle aurait eu du mal à la leur accorder dans l’état actuel des choses…
Elle se détendit légèrement en sentant les doigts de son ami glisser dans son dos. Sa présence et son contact l'apaisaient. Ce n’était plus le même genre de frisson qu’elle ressentit en sentant ses doigts glisser sur les courbes de son dos… Si seulement il pouvait être toujours là. Mais Hyrule avait besoin de lui aussi...


« Link… ? »

Il venait de retirer sa main, l’air gêné, semblait souhaiter lui parler de quelque chose de particulier. Si son attitude tranchait avec le ton dur qu’il avait eu un peu plus tôt, elle était soulagée de retrouver le jeune homme doux qu’elle connaissait, mais aussi intriguée…

Elle écouta, attentive, ce qu’il semblait peiner à lui dire. Elle remarqua son air gêné lorsqu’il eut rejoint Impa face à elle. Ses propres joues virèrent au rouge lorsque le ton hésitant du jeune homme évoqua le fait de « rattraper le temps perdu ». Que voulait-il dire par là … ? Est-ce que … ? À son tour intimidée elle le vit s’avancer et ployer le genou devant elle. Était-ce … ? Elle sentit son cœur battre dans sa poitrine, prêt à exploser, incapable de réfléchir… Elle n’arrivait pas à croire ce qui était en train d’arriver, et n’arrivait pas à remettre ses pensées en place, se concentrant sur les paroles de Link à défaut de pouvoir en articuler dans sa tête.

Puis soudain elle comprit et eut un instant d’arrêt. Il ne releva pas la tête vers elle, il n’attrapa pas sa main et aucune demande ne suivit. Elle se sentit bête d’avoir pu imaginer que… Mais ce qu’elle avait pu penser ne retirait rien au geste du jeune homme, et elle se sentit touchée. Jamais elle n’aurait pensé le voir effectuer une telle démonstration pour lui prouver sa fidélité envers elle, lui qui n’avait jamais aimé les manières de la Cour. Il n’avait pas besoin d’en dire plus pour qu’elle comprenne. Elle ignorait si c’était son geste seul ou si son imagination y était aussi pour quelque chose mais émue, elle sentit des larmes monter à ses yeux.

Lentement, elle rejoignit son ami avant de s’agenouiller devant lui, pour l’attirer contre elle et resserrer ses bras autour de lui. Elle n’avait jamais voulu se tenir plus haut que lui, et même si elle savait combien ce qu’il venait de faire était symbolique, et combien ça comptait pour elle qu’il soit prêt à le faire pour elle, elle ne voulait pas non plus perdre cette proximité. Au-delà du langage de la Cour, il n’avait pas besoin de mots ou d’actions pour qu’elle sache qu’elle pouvait s’en remettre entièrement à lui.

« Je l’ai toujours su Link, toujours… Depuis que je t’ai rencontré, j’ai su que je pouvais avoir confiance en toi et tu ne m’as jamais donné tort. Je… Je sais bien que tu ne peux pas toujours être là… C’est aussi ma faute quand tu es ailleurs… Mais si tu reviens toujours ça sera parfait, moi je tâcherai d’être toujours là pour t’accueillir… Je n’ai pas peur si je sais que tu seras là… »

Elle le serra fort. Elle aurait préféré lui demander de ne plus partir, mais elle savait que c’était impossible. Et pourtant, elle savait que quoiqu’il arrive, elle pourrait compter sur lui.


[ Désolée pour le gros retard ;__; J’avais oublié que c’était mon tour ]


Link

Héros du Temps

Inventaire

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(vide)

Elle s'était agenouillée devant lui de la même façon qu'il l'avait fait devant elle. Quand bien même il n'avait jamais eu le moindre attrait pour tout ce protocole qui l'embrouillait plus qu'autre chose, il se sentit soudainement investi par une fierté qui ne le gagnait que bien rarement. Un instant, il eut presque l'impression d'être en train de tutoyer les étoiles. Et puis les bras de Zelda le ramenèrent contre elle, sans qu'il n'oppose la moindre résistance. 


La voix d'Impa s'était élevée derrière lui, et il avait tiqué sur un mot — un seul. Fraternité. Encore une fois, il imposa le silence à la bile qui envenimait ses émotions. S'il n'aimait guère l'idée de voir la Princesse se parer d'une cour, il savait qu'ils ne pourraient l'éviter. La situation lui serra le coeur autant qu'elle ne lui rappelait l'ensemble de ses échecs ; ceux qui la mettait en danger.
Bientôt, ce fut au tour de la Souveraine de confirmer ce en quoi la nourrice croyait. Et même s'il lui était couteux et difficile de l'admettre, il ne pourrait pas tout changer seul. Il avait déjà tenté, et en retour il avait férocement mangé la poussière. La légende devait s'inscrire dans le sang, il en était conscient. Sans doute s'écrirait-elle dans le sien mais...

"Je te promet que jamais elle ne s'écrira dans le tien." Murmura-t-il à l'oreille de l'Élue de Nayru. « Cette histoire qu'ils s'enorgueillissent d'écrire dans le sang... Jamais ils ne pourront... — » L'Hylien ne prit pas la peine de terminer sa phrase, tant tout paraissait clair à ses yeux. Ses doigts vinrent chercher ceux de Belle, et il la releva avec lui, alors qu'il se hissait à nouveau dans cette attitude libre et insaisissable qu'étaient la sienne. « Je te le promet. » Souffla-t-il à nouveau, ses yeux de givres plongés dans ceux de sang d'Impa, dans un regard entendu.

Cette Fraternité verrait le jour, dut-il l'aider à naitre. Et s'il ne serait sans doute jamais un frère tout à fait comme les autres, à proprement parler, et pourtant sa lame était au service de Zelda et ce pour l'éternité. Elle l'avait toujours été.