Douce Enfance de Rêves

[Privé ; Negai & Laurent]

[ Hors timeline ]

Laurent


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Les oiseaux gazouillaient gaiement, perchés sur des arbres çà et là, parsemant les contours des champs. Allongé sur le ventre sur l'herbe boueuse devant sa maison, le petit roux avait comme un air de déjà vu, tout en se sentant perdu. Comme un souvenir d'une enfance douce, douze ans en arrière. Ses gambettes à peine potelées battaient l'air dans un rythme lent et régulier. Et ses yeux parcouraient un bouquin vieux et usé, tout autant que ses vêtements ne l'étaient. Les lignes étaient parfois brouillées par les incessants bavardages du voisinage. Toutes les maisons - quatre ou cinq entassées les unes près des autres -, faites de bois légèrement abîmé au fil du temps, formaient un bouclier face aux terres cultivables, dans lesquelles travaillaient certains parents. Les autres papotaient, observant leur progéniture courir dans les champs et devant les habitations.

"- Regarde maman ! Regaaarde !"

Une petite fille s'agitait devant lui, courant après un papillon. Le rouquin soupira. Jamais tranquille dans ce patelin paumé, hein. Pas comme s'il avait le choix d'y rester. Du haut de ses dix ans, il ne pouvait pas partir si loin qu'il ne l'aurait voulu, au moins pour échapper au bruit. Mais de toute manière, il n'avait jamais vraiment voulu s'en aller. Ce n'était pas l'un de ses rêves que de découvrir le monde. Tant mieux s'il le pouvait, mais jamais il ne ferait de grandes choses pour ça. Non.

Soufflant de nouveau, il se releva, époussetant son pantalon déjà tout tâché, comme si le simple fait de le tapoter en retirerait la crasse, puis ramassa son livre, s'éloignant de quelques nombreux mètres, loin de la foule et de l'agitation provoquée par celle-ci. Une scène à la fois si étrange et pourtant si banale...


Negaï


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Malgré le soleil, l'air était toujours frais à la campagne. Le manque de vêtements et la faim ne faisaient qu'amplifier le phénomène, donnant à la pauvre petite silhouette à la chevelure violette des allures d'épouvantail dévoré par le vent.

Treize ans, un âge où les responsabilités arrivent. Mais pourtant son regard bleuté suivait sans répit la course effrénée d'une petite fille derrière son papillon. Personne ne voulait jouer en sa compagnie, et personne ne l'avait jamais voulu. Sa maman faisait trop peur à tout le monde, à hurler toute la journée, puisque déjà enivrée au lever du soleil, sans qu'on sache si c'était le fruit de l'alcool du matin ou les restes de celui de la veille au soir. La jeune femme aux allures de vieillarde avait déjà agressé physiquement des enfants et verbalement leurs parents. Le mari n'était que rarement là, et quand il l'était, sa surdité le préservait, mais l'empêchait aussi d'intervenir.

L'ouverture d'esprit n'étant pas ce qu'on recherchait le plus, Negaï était automatiquement mis dans le même panier. Pourtant, même avec cet homme qui ne le regardait pas et cette femme qui le frappait plus qu'elle ne l'embrassait, ses yeux débordaient toujours d'un amour infini. Un rien captivait son intérêt, et il avait eu ce don de trouver la beauté là où personne ne prenait la peine de la chercher.

Alors oui, le petit épouvantail était malheureux. Mais sans son intervention, la petite fille offrait au monde la beauté de ses mouvements, de sa joie, de ses rires. Sans son intervention, elle gardait les yeux rivés sur autre chose que la misère que sa mine représentait. A cet âge, l'innocence est le plus beau des cadeaux, et Negaï préservait au mieux ce présent. On grandissais suffisamment vite, et il refusait d'accélérer le processus.

Mais un petit éclair rouge-orangé attira son attention. Un petit garçon, plus jeune que lui, et tout aussi maigre. Ses vêtements semblaient en piteux état, vue de loin. La chose violette ne put s'empêcher de s'identifier à lui. Il ressentait sûrement plus que tous les "quelqu'un" du coin, mais il n'était "personne". Sans réfléchir, il se lança à sa poursuite, ses pieds nus se prenant dans sa robe rapiécée et trop grande pour son corps qui prenait tout son temps pour grandir.


"Attends ! Attends !"


Enfin les deux enfants furent à la même hauteur. Negaï dominait le petit roux d'une tête, mais ça ne valait pas la peine d'être relevé. Un grand sourire plein de promesses et d'espoir illumina sa bouille pleine de crasse.


"Tu veux jouer avec moi ?"


Laurent


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Alors qu'il s'approchait finalement de la petite barrière légèrement cassée où il comptait s'appuyer pour continuer de bouquiner, le petit roux entendit une voix, derrière lui. Une voix d'enfant. Ouf, ce n'étaient pas des adultes pour le disputer... Parfois, les grands étaient incompréhensibles, à exiger un silence de leurs cadets en hurlant eux-mêmes. Il se retourna, se demandant qui osait lui parler. Car il fallait avouer que jamais - ou presque - on ne s'autorisait à lui adresser la parole. Bien sûr, il était déjà trop mature pour son âge malgré ses quelques réactions de petit garçon d'à peine dix ans, et les autres de sa génération le trouvaient barbant assez rapidement. Et lorsqu'il posa ses yeux verts sur la personne en face de lui...

*Elle est belle.*

De longs cheveux violets, une robe blanche immaculée - enfin, plutôt toute tâchée, mais il avait tellement l'habitude de voir des vêtements sales que cela lui était égal maintenant -, et des yeux bleus... Si bleus... D'un bleu profond. Elle ressemblait à une princesse.

*Oh, ce qu'elle est belle.*

Ses joues prirent aussitôt la teinte de ses cheveux, alors que sa petite main - la seule libre qui ne tenait pas le bouquin - remontait timidement ses lunettes sur son nez, comme si cela allait suffire à le cacher. Pourquoi est-ce qu'elle l'avait approché...? Il n'avait rien pour lui, pourtant. Alors pourquoi cette petite princesse-là avait décidé de lui demander de jouer avec elle ?

"- Euh, je, euh..." bafouilla-t-il un petit moment.

Elle voulait être son ami, alors ? C'était si rare qu'il en perdait ses moyens. Surtout qu'elle était belle, cette petite dame.

"- ... D...D'accord...! Tu veux jouer à quoi...?"

Sa voix, tremblante, démontrait son manque d'habitude. Pourtant, il voulait vraiment savoir ce qu'elle faisait ici. Même si la voir dans un état tout aussi piteux que le sien lui donnait mal au coeur.


Negaï


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Un petit rire s'échappa de ses lèvres gercées. Il portait encore le côté communicatif d'un rire d'enfant, tout en se brisant sous les inspirations à cause de sa voix qui menaçait de muer, même si elle était toujours relativement cristalline. Negaï osa un pas en direction du garçon, sans en abuser. C'était terrifiant d'être si près de quelqu'un sans qu'on ne lui crie dessus, de prendre le risque de casser son monde en essayant d'y entrer.

"...Je ne sais pas... Je ne joue pas souvent. Pas avec les autres, du moins."


Même si ses mots étaient plus assurés que ceux de son interlocuteur, le petit épouvantail n'en menait pas large. Comment lui dire qu'ils avaient tous deux l'air aussi seul, et qu'ils pourraient être seuls à deux ? Cela sonnerait comme un choix pas défaut, et ça n'était pas le cas. Cet étrange petit bonhomme avait l'air gentil. Renfermé, mais gentil. Si Negaï était venu à lui, c'était de son plein gré, et pas par dépit.

Sa petite bouche se fit encore plus fine tandis que son regard se perdait sur les ouvrages du rouquin. Wouah, il savait lire... Soudain, c'est la honte plus que l'embarras qui vint peser sur ses maigres épaules dont les os ressortaient, visibles à travers les trous de ses vêtements.


"...Enfin... Si tu préfères lire, je peux te laisser tranquille. Je n'avais pas vu que tu venais t'isoler..."

Nouveau grand sourire révélant des dents encore maladroitement poussées et qui se battaient les unes contre les autres pour fonder un semblant d'équilibre dans cette fine mâchoire. Ses yeux étaient plissés. Un véritable numéro de charme inconscient pour s'assurer de ne pas dire ça dans le seul but de se faire retenir.

La véritable bonté incarnée avant l'orage, avant la tempête qui avait tout inondé, laissant pourrir par la suite ce qui avait été miraculeusement épargné.


Laurent


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Il levait la tête pour la regarder. Ce qui le gênait un peu. Ses petites joues se gonflèrent, alors qu'il imaginait l'air ridicule qu'il devait avoir d'en haut... Les paysans les plus sexistes s'amusaient à dire qu'une femme devait toujours être plus petite et plus jeune qu'un homme, pour qu'il puisse la protéger. Mais là, Laurent avait plutôt l'impression que ce serait l'inverse. Même la gamine avait l'air plus imposante que lui...

Soudainement, il tourna les yeux vers son livre, puis les releva sur la jeune violette.

"- Euh, non... Je l'ai déjà fini trois fois, en fait, alors...!"

Elle était trop belle. Trop belle pour lui refuser sa compagnie. Même trop belle pour qu'il n'ose s'afficher à ses côtés ! Malgré ses vêtements plus proches des haillons que d'une tenue admirable, le rouquin était convaincu qu'elle était au moins de sang royal... Comme les princesses dans les livres de contes... Mais lui, il n'avait rien d'un prince charmant ! Il se couperait plutôt lui-même avec la lame de son épée, dans ce cas.

"- Tu, euh... Tu aimes bien lire ?"

Il désigna doucement le bouquin qu'il tenait. C'était des contes de fées basiques pour enfants, mais malgré tout, on sentait que c'était déjà plus destiné aux parents voulant faire la lecture à leur progéniture. Beaucoup de texte, peu d'images, ou alors de petits dessins entre deux paragraphes ou en fin d'histoire. Quelque chose d'étrangement mature pour son jeune âge.


Negaï


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Un petit soupir. Finalement ils n'étaient peut-être pas si égaux que ça. Sa main aux articulations presque énormes en comparaison avec la maigreur du reste fit un geste de bas en haut pour inciter son nouveau compagnon à le regarder. Pas très glorieux tout ça ! Mais un petit sourire, vestige du plus grand qui avait précédé, était toujours là, en coin, sur sa frimousse encore bien enfantine malgré ses treize ans.

"Personne ne m'a jamais appris."

Entre son père souvent absent et sa mère trop ivre pour tenir un parchemin à l'endroit... Son bras défia l'air pour s'arrêter à quelques centimètres de la couverture. Il affichait un air fasciné, presque apeuré, comme si le livre allait disparaître s'il entrait en contact avec ses doigts.


"Je... Je peux le regarder avec toi ?"


Bien sûr, il lui aurait été impossible de déchiffrer les symboles, mais il était curieux de savoir quelle belle histoire renfermait cette jolie couverture. Malgré le vieux proverbe, évidemment. Son petit regard innocent aurait forcé n'importe qui à dire oui. Mais il n'en avait même pas conscience, ignorant la beauté dont la nature lui avait fait cadeau. Il scruta plus en détail le petit garçon. Il lui donnait une petite dizaine d'années. Il était chou comme tout, avec sa maladresse et son air gêné. Negaï avait envie de le toucher, lui aussi. Mais ces choses-là ne se faisaient pas.

"...S'il-te-plait ?"


Laurent


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Elle ne savait pas lire ? La pauvre ! C'était horrible ! Bien sûr, dans son petit simulacre de village, rares étaient ceux qui, comme lui, avaient appris à déchiffrer les différentes lettres sur des ouvrages tous plus longs les uns que les autres. Mais que cette princesse-là ne sache pas lui semblait juste catastrophique !

Avisant la barrière usée d'un regard, il releva les yeux vers la jeune fille.

"- Viens."

Puis, lui faisait signe de le suivre, il s'assit contre l'objet, ses jambes repliées contre son buste, et son livre posées sur elles. Une fois que la violette fut assise à ses côtés, il ouvrit une page vers le milieu du bouquin, et commença à lui faire la lecture, sa petite voix mignonne ne butant sur absolument aucun mot, même les plus compliqués. Ses voisins lui en voulaient en général pour ça ; il était l'un des plus jeunes et l'un des plus pauvres, et il lisait et parlait pourtant à la perfection.

Le paragraphe racontait l'histoire d'une dame, qui était grande, belle, intelligente, mais pauvre aussi. La description, détaillée mais pas trop pour ne pas bloquer la créativité des enfants, ramena aussitôt le rouquin à sa compagne de jeu. Il se tourna vers elle après avoir fini de lui lire les traits de la princesse de l'histoire, rougissant comme jamais.

"- Tu...Tu lui ressembles un peu..." osa-t-il à peine dire. "Tu es b... B... Belle...!"

Aussitôt, après avoir émit un léger son, digne de son sursaut, il plongea presque son nez dans son livre, remontant ses lunettes. Il avait l'air d'un absolu crétin, maintenant ! Mais elle était trop belle ! Alors zut !


Negaï


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C'était fascinant de d'entendre les mots sortir de sa petite bouche comme s'il les inventait alors qu'il ne faisait que déchiffrer cette immense suite de caractères tous plus abstraits les uns que les autres aux yeux de Negaï. Après l'avoir suivi près de la barrière et s'être assis tout près de lui, il n'avait pas remarqué ses bouche entrouverte et son regard insistant. Le pauvre, il devait se sentir gêné d'être ainsi épié.

"Tu...Tu lui ressembles un peu...Tu es b... B... Belle...!"

Là, la petite poupée de chiffon qu'il évoquait se mit à rire comme si le rouquin lui avait raconté la plaisanterie du siècle. S'il se doutait qu'il parlait à un garçon, se rouleraient-ils dans la boue comme tous leurs pairs de leur âge ? Voyant que l'autre été tout gêné, il porta la main à sa bouche, comprenant qu'en fait, non, il ne s'agissait pas d'une plaisanterie. Pourquoi réagissait-il de la sorte ? Avait-il mal quelque part ?

"Hé, ne te cache pas ! C'est gentil... Papa me dit toujours que j'ai la mâchoire trop carrée..."

Petite mine boudeuse. Il osa un contact physique en relevant la tête de son nouveau compagnon de jeu. Son sourire engageant était revenu aussi vite qu'il était apparu. Il se voulait rassurant, trop heureux d'entendre une voix qui ne lui hurlait pas dessus.

"Continue, je t'en prie ! J'adore t'entendre lire ! Tu fais ça mieux que la vieille voisine qui m'accueille quand maman est trop... Enfin qu'elle ne peut pas s'occuper de moi."


Laurent


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Trop carrée ?! Mais non ! Elle était parfaite, enfin ! Et en plus, intelligente... Elle voulait lire, comme lui... Ahh, elle était géniale, cette fille-là.

"- A...Attends...!"

Ses joues devenues brûlantes lorsque la jeune demoiselle l'avait touché, le rouquin posa doucement son livre sur les jambes de cette dernière.

"- Je vais t'apprendre !"

Il adorait jouer les professeurs avec les gens. Bizarre, puisqu'en général, on accueillait très mal cette part de lui. Trop jeune pour apprendre à des adultes, enfin ! Et trop pauvre pour approcher des autres enfants, surtout... Trop frêle pour jouer avec eux... Trop... Trop tout...

"- Alors, ça, tu vois, ça se dit "é", et ça, c'est le mot "thé" !"

Ainsi, d'une façon étonnamment pédagogique pour son âge, il commença à dicter chaque son, formant des phrases, enseignant à la demoiselle l'art qu'était la lecture. Puis, après de nombreuses minutes passées à jouer les maîtres d'école, il se tourna vers elle. C'était étrange, son coeur battait tout vite... Cela ne lui arrivait qu'avec certains autres garçons de son "village"...

"- ... Dis. C'est quoi ton prénom...? Moi... C'est Laurent...!"


Negaï


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C'était fascinant ! Partagé entre la concentration et des rires qu'il ne contenait pas tant il était heureux, le petit Negaï  était exalté. Il n'aurait pas cru qu'un si bon professeur se cachait derrière les lunettes de ce petit bout d'homme qui voulait bien de lui à ses côtés. Les yeux grands ouverts, il répétait après le petit roux comme si ça vie en dépendait, et riait quand il se trompait.

Il ne savait pas combien de temps ils avaient passé sur cette brave page de livre, le temps avait filé vraiment rapidement, tant il s'amusait. Sa vieille amie qui s'était donné le rôle de nourrice lui disait souvent qu'il était navrant de voir comment aucune chance ne lui était donnée alors que son désir d'apprendre et sa motivation étaient des dizaines de fois plus prononcés que chez les riches prétentieux qui venaient assouvir leur curiosité en venant les voir, de temps à autres. Mais le rouquin marqua une pause pour lui demander quel était son nom.


"C'est joli comme nom, Laurent. Ça te va bien !"

A nouveau il plissa les yeux d'un air complice, tout en le regardant. Mais il avait peur de lui donner son nom à lui. Peut-être l'avait-il entendu et allait-il se rendre compte qu'il était le fils des bandits du coin, connus pour leur mauvais exemple et leur violence tant verbale que physique. Mais il l'aimait bien, ce Laurent. Aussi, il se jeta à l'eau. Qui sait, peut-être pouvait-il avoir confiance en lui ?


"Le plus souvent, on m'appelle "le gosse" ou même "la chose", mais je crois qu'on m'a appelé Negaï à ma naissance !"


Il n'avait pas perdu son sourire. Il n'avait pas dit ça pour se plaindre. Juste une simple constatation naïve d'un enfant qui pensait qu'il s'agissait plus d'humour que de mépris de la part de son étrange famille. Quant au mépris des autres, il glissait sur lui. Il avait trouvé ses défenses mentales en leur trouvant des excuses et en se rêvant prince - ou princesse... - d'un royaume où la haine n'existerait pas. On finirait par le retrouver et le ramener sur son trône !

Il tendit le cou pour poser le menton sur l'épaule de son nouvel ami. Malgré la puberté qui menaçait - retardée par la sous-nutrition et camouflée par ses vêtements trop larges - ce geste était sans aucune arrière-pensée. Juste l'expression d'une affection naissante et qu'il ne voulait pas garder pour lui. Les belles choses devaient être partagées, autrement elles n'étaient plus si belles que ça.


"Tu es vraiment gentil, Laurent. J'aimerais pouvoir te remercier comme il se doit..."


Laurent


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Il crut devenir fou intérieurement. Son petit coeur de petit gars binoclard commençait à défaillir. Elle était tellement gentille, en plus...! Les Déesses étaient-elles de son côté ? Oui, il n'était pas très croyant, mais si cette jeune fille était aussi pure et juste là avec lui, il allait le devenir !

"- C...Ce n'est pas la peine, enfin...! Je... Je n'ai pas besoin que tu me remercies...!"

Il resta de longues minutes à l'observer parler. Cependant, à boire ses paroles, un détail le chiffonnait. Sa voix, elle était bizarre. Et puis en plus, quelques uns des paysans la regardaient suspicieusement. L'une des agricultrices, une femme à la forme de "O" parfait avec une toute petite tête ridée par le temps à son sommet, s'approcha, les mains sur les hanches, et parla de sa voix forte et terrifiante.

"- Pourquoi tu traînes avec lui, Laurent ?
- ... Ah...?"

Il écarquilla les yeux, un peu perturbé. Là, il ne comprenait plus rien, et la véritable barbare venait de cracher un glaviot qui amplifiait... Sa peur.


Negaï


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Cela faisait tellement longtemps que Negaï n'avait pas parlé à quelqu'un pour autre chose que se justifier ou s'excuser, qu'il ne s'arrêtait plus, à lui raconter toutes sortes d'anecdotes. Parfois, il marquait de longues pauses pour profiter du regard empli de douceur de son nouveau petit compagnon. Il était trop chou, à le regarder comme ça. Il se sentait des envies de grands frères, en voyant qu'une complicité était possible.

Mais la douceur fut rapidement entachée par la personnification même du mauvais goût. La vieille mégère qui prenait un malin plaisir à jeter ses détritus dans leur caniveau arrivait de son pas, aussi gracieux que celui d'un Dodongo. Voilà. L'illusion touchait à sa fin, et la réalité venait lui administrer la pair de claques qu'il méritait pour avoir cru une seule seconde qu'il avait droit à un peu d'affection sans violence en contrepartie.


"C'est... C'est moi, je suis venu l'embêter."

Il s'était déjà relevé, submergé par la honte. Il jeta un dernier regard en direction de celui qu'il aurait pu aimer comme son frère si on ne l'avait pas arraché à lui. Déjà, le pépère était tragique. Mais le petit roux semblait aussi choqué par la révélation de la vieille que par la vieille elle-même. Avait-il peur d'elle ? Devait-il l'éloigner elle ou le rassurer-lui ? Comment savoir ?...

"Je suis désolé, Laurent."

Des petites larmes venaient rougir ses yeux et faire ressortir ses iris à la limite de la transparence. Pourquoi s'attachait-il si facilement alors que tous ici semblaient d'accord pour affirmer qu'il ne méritait pas qu'on lui rende quoi que ce soit, à moins que ce ne soit sous forme de coups ?


Laurent


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"- N... Non, non...! Non, non, non !"

Il se leva vivement, manquant de tomber au passage. Ses petites jambes n'étaient pas assez solides pour pouvoir le supporter aussi rapidement. Mais là, il paniquait. Complètement. Alors cette belle princesse, si pure et innocente, était en réalité un homme...? Un jeune garçon comme lui...? ... Mais oui ! C'était évident ! L'évidence même ! Le rouquin serra son livre dans sa main, et se jeta aussitôt sur le violet, le câlinant de toutes ses forces.

"- Si c'est un garçon, alors il est encore plus parfait que je ne le croyais !"

La vieille écarquilla les yeux, complètement surprise par cela.

"- Mais enfin... C'est un sale môme bandit et toi tu l'trouves parfait !? T'es vraiment pas net, p'tit gars !
- M... M'en fiche ! ..."

Il ne lâchait pas sa prise sur Negai, le serrant par la taille, son visage caché entre le ventre et la poitrine de sa perfection incarnée. Non, ce garçon là était vraiment trop magnifique... Peu importe d'où il venait, qui il était, ce qu'il était, et caetera... Il voulait juste... L'avoir. C'est tout.


Negaï


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"Qu...Quoi ?"

Son corps tout entier tremblait, ses chevilles craquant en tentant de préserver l'équilibre très fragile qui le maintenait debout. Pourquoi ? Qu'était-ce ? Une technique d'une forme qu'il ne connaissait pas ? Ces bras autour de son sa taille, que voulaient-ils ? L'immobiliser ? Le garder ?... Le garder...

"Si c'est un garçon, alors il est encore plus parfait que je ne le croyais !"

Parfait... Le qualificatif utilisé par le petit roux résonnait encore dans ses oreilles, bien que dissimulé par les battements de son petit cœur qui, il en était certain, faisait palpiter jusqu'à la peau de son torse. La sueur perlait sous son nez et sur son front. Il lançait un regard terrorisé à la petite tête rousse qui se blottissait fort contre lui.


"Laurent ?"

Instinctivement, il avait passé ses bras autour de ses épaules. Il essuya son nez d'un revers de manche avant de se concentrer à nouveau sur son ami. Ses yeux brillaient de larmes plus douces, cette fois. Le retenait-il vraiment ? Un sourire rayonnant fit à nouveau son apparition sur son visage tout taché.

"Si tu veux que je reste avec toi, alors je ne partirai pas. Je n'ai pas envie que tu aies peur. Tu n'as pas le droit, tu es trop gentil pour connaître de si méchantes choses !"

Sa voix était repartie dans les aigus de l'enfance. Sa candeur était miraculeuse avec tous les ivrognes qui composaient son entourage. Mais il s'en moquait. Lui, il était heureux, son ami pouvait l'être, et puis voilà.


Laurent


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Il le serrait comme si toute sa vie en dépendait. Il se fichait bien d'où il venait, qui il était, ou ce qu'il était... Il avait été gentil avec lui, et ça, ça valait tout l'or du monde. Et pour un gamin d'un village pauvre - si un amas de trois ou quatre maisons remplies d'ignares sans compter sa propre famille pouvait être qualifiée de village -, c'était beaucoup de choses, tout l'or du monde !

"- Tu vas rester avec moi... Et... Et puis moi, je vais rester avec toi...!" souffla-t-il de sa petite voix tout adorable.

Cependant, s'il y en avait bien une qui était loin d'avoir une toute petite voix adorable, c'était la vieille mégère démoniaque qui les fixait avec un lourd reproche dans les yeux.

"- Eh bien tant pis pour toi, sale gamin ! S'il t'arrives des emmerdes, ce sera TA famille qui paiera !!" aboya-t-elle.

Laurent avait crié tout bas contre le ventre de Negai, tremblant. En fait, lorsque la paysanne s'était enfin décidée à aller voir ailleurs, le rouquin constata avec peine qu'il s'était carrément fait pipi dessus.

"- Oh, m... Mince...!"

Il devint aussi rouge que ses cheveux. La honte... Parce que maintenant, le joli prince - puisque ce n'était plus une princesse mais bien un prince, oui - allait le trouver bébé et ridicule. Lui qui essayait de faire bonne impression... Ca ne pouvait pas être pipire ! (C'était nul.)


Negaï


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A cet âge peu avancé, le regard méprisant de Negaï n'était pas si courant qu'à l'heure où certains le connaissent. Et pourtant, il existait déjà, à en juger par les lames imaginaires que ses yeux lançaient dans le dos de la grosse en espérant qu'elle en tomberait raide morte. Non mais et puis quoi encore ? Ça n'était pas ses affaires, bon sang !

"Oh, m... Mince...!"

Un peu de douceur vint redonner un peu de vie aux prunelles décolorées du petit violet. Douceur vite assassinée par une surprise non dissimulée. Instinctivement, il se recula vivement et détailla le petit roux de la tête aux pieds. C'était une réaction blessante, il s'en rendit compte après coup. Mais bon, ça allait plus loin qu'une maladresse telle que marcher sur son pied où il ne savait quoi.

"Oh, oui... Mince..."

Il ré-avança d'un pas, mais pas plus. En soi, sa mère avait eu le problèmes tant de fois que le dégoût n'était plus de mise dans ce genre de situation. Mais il avait eu peur pour sa robe, l'une des seules qui lui allait encore. il n'osa pas trop parler, ne sachant pas si l'autre avait besoin d'être rassuré ou consolé ou s'il préférait affronter sa honte tout seul.

"T-Tu... Tu ne peux pas rester comme ça. Tu as de quoi te changer ?"


Pour le coup, lui aussi se sentait honteux. En pleine proie à l'empathie, il ressentait tout au même titre que son nouvel ami. Il s'était voulu le plus gentil possible pour lui montrer qu'il n'allait pas s'enfuir malgré son écart un peu trop précipité d'il y avait quelques secondes.


Laurent


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Il espérait que sa mère avait pu lui laver un autre pantalon... Parce que là, c'était horrible que d'être comme ça face au Prince... C'était la honte.

"- P...Pardon...!"

De petites larmes perlèrent au coin de ses grands yeux verts, ses iris brillants se baissant, et ses petites jambes toutes tremblantes. Il faisait une vraie crise de panique. C'était un cauchemar... Il allait se moquer de lui... Et partir...!

"- Mais qu'est-ce qui se passe ici ?
- Ah ?!"

Le rouquin se redressa vivement. Face à eux, dépassant Negai d'une bonne tête, Alma les observait, surprise de voir son petit frangin parler à quelqu'un et s'être pissé dessus rien que pour ça. Elle avait deux couettes basses posées sur ses épaules, et portait une robe brune à bretelles toute tâchée au dessus d'une chemise à manches courtes blanche. Ses bottes étaient usées, mais tenaient étonnamment bien à ses jambes, résistant à la boue qui les encrassait.

"- Ca t'es encore arrivé ?!
- Mh..."

Elle avait vendu la mèche, maintenant. Le violet allait croire qu'il était un véritable ruisseau à lui tout seul, alors que cela ne lui arrivait que lorsqu'il était trop stressé ou effrayé.

"- J'vais te chercher un autre pantalon ! Tu veux peut-être d'autres fringues, toi aussi ?"

La gamine, qui parlait avec un accent fort prononcé qu'elle essayait désespérément de vaincre afin d'entrer dans l'armée, se tournait vers l'ami de son frère en prononçant ces mots.

"- Une robe, c'pas très approprié pour un p'tit gars comme toi, et puis elle est dégueulasse ! J'vais vous chercher ça !"

Elle courut et revint bien vite avec deux pantalons de taille différente, et une chemise un peu froissée mais en bon état. Le duo d'habits finit dans les bras de celui en robe, tandis que le pantalon simple fut jeté nonchalamment au visage de son cadet.

"- T'nez ! Vous avez qu'à aller vous changer derrière la maison ! Ou à l'intérieur, c'est comme vous voulez !"

Déjà, elle repartait, sans doute à son entraînement. Laurent, lui, n'osait plus bouger. Si déjà Negai en imposait par rapport à lui, Alma venait de lui faire perdre toute crédibilité en tant qu'homme. Aussi petit l'homme en question soit-il.

"- V...Viens... Enfin, si tu veux...! Je veux pas te forcer à... Rentrer chez moi...!"

Peut-être qu'il préférait partir que de traîner avec la honte personnifiée en petit bout de chou roux ?


Negaï


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Les deux yeux bleus de Negaï fixaient les scènes, exorbités. Premièrement, qui était cette montagne rousse ? Allait-elle le violenter, à en juger par l’œil féroce qu'elle lui lançait ? Ou regardait-elle tout le monde de cette manière ? Il se figea, l'air horrifié quand elle lui adressa la parole. Des vêtements ? Mais elle était très bien, sa robe, pourquoi vouloir changer ? Et comment avait-elle su que c'était un garçon quand tout le monde se trompait ? D'autant que même elle était plus masculine que lui !

Toutes ces interrogations se bousculaient, tant et si bien que le violet s'imaginait de la vapeur sortant de ses oreilles pointues. La voix du petit Laurent le ramena à la réalité, et il se rendit compte qu'on avait déposé des vêtements dans ses bras. Quoi ? Mais, à nouveau, pourquoi ?


"V...Viens... Enfin, si tu veux...! Je veux pas te forcer à... Rentrer chez moi...!"

Il cligna plusieurs fois des yeux, abasourdi. C'était bien la première fois qu'on l'invitait à entrer. Il ne pouvait pas se le permettre, si les parents du rouquin venaient à l'apprendre... Tout le monde le pensait porteur des maladies les plus innommables. Il ne réagissait plus, à force, trop occupé à faire ressortir les points positifs de cette situation précaire. Mais maintenant qu'on essayait de le faire entrer dans une vie... Devait-il sauter dedans les bras ouverts ou éviter tant d'égoïsme ?


"C'est que... Enfin... Je ne veux pas t'attirer d'ennuis... Je ne suis pas très bien vu tu sais."

Et puis, ces vêtements, il n'en avait pas besoin. Sa mère les déchirerait à la seconde où elle le verrait dedans. Elle, c'était une fille, qu'elle avait toujours voulue et qu'elle aurait, peu importe ce qu'on pouvait lui apporter comme preuves de sa masculinité. Elle avait elle-même choisi d'ignorer ce qu'elle vit le jour de son accouchement.

"Non, je vais rester ici. Mais dépêche-toi !"

Le joli sourire faisait à nouveau son grand retour. Il voulait que le petit rouquin revienne. C'était le compromis entre le grand saut et l'altruisme. Et il se sentait plus léger d'avoir décidé.


Laurent


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(vide)

Le pauvre Prince... Il devait avoir eu la peur de sa vie avec l'apparition de son buffle de soeur... Il fallait dire qu'Alma, malgré toute la gentillesse qu'on pouvait lui trouver lorsqu'on la connaissait mieux, n'avait rien de très avenant lorsqu'on la voyait pour la première fois. Au contraire, elle donnait plutôt envie de perdre foi en l'humanité, ou au contraire, de s'engager dans des actions, voire de devenir nonne. Hommes et femmes confondus.

"- A...Ah... Mais... Je voulais que tu viennes, moi...!"

Il s'en fichait bien de savoir qu'il était mal vu ou quoi. De toute façon, sa famille n'avait pas de préjugés. Les enfants, c'étaient des enfants, peu importe ceux de qui. Ou d'où. Il adorait ses parents pour ça, leur capacité à réellement se préoccuper des gens l'épatait.

"- Tu nous attireras pas d'ennuis ! De toute façon, on en a déjà..."

Ses petites joues roses se gonflèrent comme celles d'un gamin boudeur. C'était un peu ce qu'il était, au final. Mais de toute façon, il ne voulait pas forcer Negai. S'il voulait rester là, tant pis...

"- Enfin, tu fais comme tu veux... Mais si jamais tu veux monter, tu peux...!"

Sa chambre semblait ne pas être très souvent visitée. Il y avait un petit lit dans lequel il rentrait tout juste, une fenêtre à la vitre pleine de crasse qu'il essayait désespérément chaque jour de nettoyer. Il avait la chance d'avoir une chambre pour lui tout seul, de même que Alma. Les deux plus jeunes, qui n'étaient encore que des bébés, dormaient avec leurs parents dans la plus grande chambre de l'étage.

Dès que le petit roux fut descendu pour retrouver son ami, un éclair de génie illumina son visage.

"- Je veux te montrer quelque chose ! Viens !"

Il l'attrapa par la main, et le traîna finalement dans la maison. Bien sûr, c'était une maison tenant plus d'une ferme que d'un réel domicile, mais c'était bien suffisant pour eux. Le bas de la bâtisse semblait plus petit que tout le reste, mais c'était une question d'agencement. La porte d'entrée donnait dans une cuisine rudimentaire, elle-même communiquant avec le "salon" par un semblant de couloir tout serré où se trouvait l'escalier aux marches bancales menant à l'étage. Celui-ci contenait trois portes : la première menait à la chambre parentale, et les deux autres aux chambres d'enfants des deux aînés de la famille. Il fallait tourner juste à la sortie de l'escalier pour en emprunter un autre, qui devenait de plus en plus raide à mesure qu'on le gravissait. Finalement, les deux enfants arrivèrent sous les combles. Ils était pleins de paille et de brindilles, et était éclairé par une petite fenêtre en forme de hublot qui permettait d'avoir une vue imprenable sur les champs. Le plafond, plutôt bas, parvenait à peine à faire tenir les deux petits, grâce à leur taille réduite. Et le plus important, il y avait, posé sur le sol, une bougie froide et éteinte, à côté d'une espèce de petit nid fait de paille où se dessinait parfaitement la carrure de Laurent.

Ce dernier eut un adorable rougissement, alors qu'il se rendait compte qu'il venait d'emmener le Prince dans sa cachette secrète. C'était le faire pénétrer dans son intimité. Jamais personne ne l'avait accompagné, pas même Alma.

"- C...C'est... L'endroit où je viens lire mes livres...!"

Ici, on n'entendait plus les paysans hurler ou bêcher à en perdre leurs bras sous le coup de l'effort. Juste le silence, et tout juste le bruit de sa génitrice qui s'affairait déjà en cuisines avec les légumes à peine récoltés. Le calme à l'état pur.


Negaï


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(vide)

Le petit Laurent était vite revenu, et Negaï eut tout juste le temps de lui offrir à nouveau son grand sourire jovial. En effet, son nouvel ami l'avait déjà attrapé et, sans lui demander son avis, l'avait entrainé il ne savait vraiment où. Une profonde angoisse lui fit mal au ventre l'espace d'un instant. Pourquoi l'emmenait-il ? Il n'avait jamais partagé quoi que ce soit avec qui que ce soit. Était-ce une vilaine farce ?

Ses pensées parasitaient tellement tout son être que ses jambes le suivaient à peine. Il manqua de justesse et ruiner ses dents sur un coin de mur tant le virage dans les escaliers fut serré.


"Eeeh, doucement, attends !"

Enfin, essoufflés, et les jambes lourdes de son côté, ils arrivèrent dans un genre de grenier. La paille partout sur le sol lui donnait un air encore plus rustique. Ses grands yeux bleus brillèrent d'émerveillement. C'était mignon comme tout !

"Oh, Laurent, c'est vraiment beau ! Tout ! Les couleurs, la lumière, les odeurs ! Même toi, tu as l'air tellement parfait, ici, c'est ton endroit à toi !"


Il tourna sur lui-même, les bras en l'air, un grand sourire sur son visage crasseux, dans une danse presque victorieuse. Des rires émerveillés s'échappaient de sa bouche grande ouverte alors qu'il s'agitait. Il courut d'un endroit à l'autre, en s'attardant sur la vue. Il devait donner le tournis au petit roux, mais il n'y pensait même pas. L'enthousiasme le possédait tout entier. Enfin, il vint se stabiliser de nouveau près de lui, et son regard se perdit sur le bougie et le petit nid.

"Tu dois passer beaucoup de temps ici. Je te comprends, c'est vraiment fantastique !"


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