Guide touristique.

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John Doe


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Il avait décidé de parcourir le monde, à pieds. De redécouvrir les races et leurs logis et ce qu’il voyait ne lui plaisait guère. Bercées dans une culture trop forte et bannissant tout progrès, les peuplades hyliennes restaient chez elles à perpétrer inlassablement les même rites païens et sous-développés. L’envie d’Arkhams pour ce tour d’Hyrule prenait alors une tournure intéressante et surtout utile pour son cœur sec et râpeux. Visiter les contrées indigènes et observer leur face animait de non culture étaient autant d’arguments solides pour sa noble quête : Rebâtir un Hyrule potable où seuls de rares élus auraient droit d’enfanter des futurs princes ou au pis, de nobles chevaliers.


C’est ainsi que, après s’être déganté et avoir rafraichi ses fines mains amaigris par les privations de son exil, Arkhams décidait de longer ce ruisseau. Le cours d’eau, à présent anobli des saletés de son magnifique corps, prenait sa source dans une basse montagne curieuse, qui ressemblait plus à une colline qu’à autre chose. Le domaine Zora y était niché, empire minuscule d’un peuple animal et primitif. Dans leur grande originalité et intelligence, cette race avait nommé de leur nom la rivière qui découlait de leur capital. Arkhams se trouvait donc sur les rives du fleuve Zora. L’astre du jour frappait de ses dards sans pitié l’Illusion Dépravée qui le cuisaient telle une viande savoureuse sous sa cuirasse d’une blancheur étincelante. Son armure de fer subtilement forgée et teintée d’or et de couleur perle pesait sur ses frêles épaules. Il décida d’ôter sa carapace de Sire chevalier et de savourer l’après-midi, les pieds dans l’eau.


Nu de ses atours et seulement couvert de cuir bouilli, Arkhams posa son royal séant les bords de la rivière, pénates dans le liquide cristallin. Il admirait une scène coquasse qui faisait sourire son visage ruiné par les batailles. Un araknon, sorte de crabe arachnéen géant au dos d’un bleu cyan, sautait avec joie et faim vers un petit garçon chétif qui pleurait de trouille. Recroquevillé, il esquivât avec une chance de tous les diables l’assaut funeste de l’araignée d’eau. Trois fois plus énorme que le gamin, la bête enchaina les charges, sans succès. Moqueur Arkhams commenta la scène.



« Cent rubis que le monstre arrache la tête de ce messager dans les cinq minutes. »


Le Vil Larron, trop optimiste sans doute, se languissait de récupérer sur le futur cadavre de l’enfant les lettres qu’il transportait. Que pouvait dire un Zora aux autres races d’Hyrule ? Ce genre de courriers devait être rare.


Eckard Falskord


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Endë continuait toujours son long voyage en découverte de nouveautés. Hyrule le fascinait, sous doute car il s'agissait-là du tout premier pays qu'il voyait de ses yeux encore jeunes. Ses pas le menèrent jusqu'à la rivière Zora, petit cours d'eau paisible faisant une bonne partie du tour du royaume. Il désirait rencontrer le peuple amphibien qui vivait non loin d'ici, les Zoras. Le garçon avait lu quelques ouvrages à leur sujet dans la bibliothèque du laboratoire, au lac. Ces êtres étaient certainement doués de la plus grande sagesse parmi tous les peuples d'Hyrule. Aussi voulait-il faire leur connaissance pour découvrir leur culture de façon plus approfondie, ainsi que la magnificence de l'habitat de ces charmants hommes-poissons.

En cours de route, le jeune homme croisa une personne qu'il qualifia aussitôt de "non fréquentable". Un homme habillé de saleté, effectuant un immonde rictus digne des plus grands sadiques de ce monde. La personne en question se riait d'un pauvre enfant en proie à un sinistre araknon bleu. Quel triste destin allait-il subir si personne ne lui venait en aide ?


« Cent rubis que le monstre arrache la tête de ce messager dans les cinq minutes. »

Alors le blond sursauta, écarquillant ses yeux à l'écoute de cette remarque. Cet énergumène ne venait pas en aide au petit mais pariait sur les probabilités de sa survie ! Endë trouvait cela inadmissible et s'avança en courant vers la scène qui se déroulait devant ses yeux.

"Comment pouvez-vous avancer de tels propos ? Cet enfant est en danger de mort !"

Le jeune homme dégaina l'imposante arme logeant dans une sangle dorsale et tenta d'attaquer le monstre bleuté. Coup qui parvint à atteindre l'abdomen de la créature mais elle répliqua immédiatement en sautant sur son assaillant. Endë chuta à terre, écrasé sous le poids de l'énorme araignée. Cette dernière lui entailla profondément la joue droite avec l'une de ses pattes. Le blond lui rendit son attaque en faisant pénétrer la lame dans l'oeil de la bestiole. Elle était morte à présent.
Il se releva et frotta sa joue, laissant une longue trace rouge sur sa totalité, puis tendit sa main ouverte vers l'homme qui pariait de l'argent plus tôt. Affichant un sourire innocent, pouvant facilement passer pour du cynisme.


"Vous me devez des rubis, je crois ?"


John Doe


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Alors qu'Arkhams sentait déjà sa bourse de cuir grossir d'une centaine de rubis, un jeune homme pleins de fougue et de vertu, voire de bêtise encore bien niaise, troubla sa joie. De son étrange arme qu'il sortit de son fourreau d'or avec agilité et vitesse, l'inconnu trancha le ventre mou de l'araignée titanesque. Sans autre forme de procès, l'espèce de blondinet au corps d'éphèbe ôta la vie de la noble bête, qui n'avait eu que pour seul tort d'être en appétit devant un morceau de viande facile à capturer. Quelle injustice. Le voyageur fusilla du regard, avec incompréhension et haine, la triste Illusion Dépravée.


« Cet enfant, au même titre que l'Araknon, est un animal. S'il est trop faible pour survivre, qu'il trépasse au profit du fort. Vous avez été plus puissant que le monstre, sa mort fut noble et naturelle, Arkhams se leva et épousseta ses chausses de poussières, mais la survie de l'enfant, est-elle normale ? Non. »


Passablement irrité pour avoir perverti son divertissement tout à fait louable, le Vil Larron s'approcha de la bête morte, sur le dos et les pattes en l'air, ridicule. Le gamin brailla de plus belle puis détala avec la vigueur qu'il aurait due manifester pour combattre au lieu de pleurer. Arkhams fit glisser son épée zébrée de poudre d'or et trancha sèchement une jambe d'araignée. Velue et musclée, elle gigota un temps par terre par un réflexe sordide et son sang verdâtre se mit à nourrir les rives du fleuve. Ainsi leur fluide était de cette couleur ? L'étranger lui aura au moins permis de se cultiver un peu !


Les guenilles de cuir que l'Illusion portait n'étaient guère à son avantage et il se sentait étrangement vulnérable à côté du bretteur anonyme. Il décida par simple logique de protection et d'image, de remettre son armure de plaque blanche. De nouveau présentable, affublé d'acier d'une blancheur paradisiaque gravé de spirale d'or à divers endroit, Arkhams nettoya sa lame dans l'eau et la fit dormir à nouveau dans son fourreau de couleur prune. Ses récents larcins lui avaient donné la chance de se procurer enfin des apparats digne d'un seigneur. Afin de malmener son hôte, il mentit avec aplomb, par pure vengeance.



« Vous devez être un étranger, pour réagir ainsi. Il faudra vous habituer à nos coutumes un peu rudes. Ah ! Je manque à tous mes devoirs ... »


Au lieu de tirer de sa bourse sa dette, Arkhams jeta au pied du brave inconnu son heaume. Finement sculptée, l'armure de tête était aussi blanche que les nuages, étincelante au soleil, et il avait la curieuse forme de tête de monstre, sorte de crâne de lézard du Mont du Péril. Il tendit enfin la main, pour saluer le jeune homme, avec un sourire composé.

« Réald Nikolaus, garde royale, pour vous servir. »


Eckard Falskord


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Les paroles de l'inconnu le firent légèrement grimacer, d'un rictus d'imcompréhension mais aussi de curiosité. Des coutumes ? Des paris sur une éventuelle survie ? Trancher les pattes d'un animal mort ? Endë n'en croyait pas un mot. Certainement que cela était accentué par le visage de l'homme qui n'inspirait pas du tout la confiance au premier abord. Peut-être un peu plus au second abord d'ailleurs, car après avoir enfilé cette somptueuse armure de plates, le ressenti devenait tout autre.
Mais cela n'empêcha pas le blondinet de garder un oeil méfiant envers l'autre, encore trop différent des connaissances qu'il avait déjà pu faire dans le pays. Celui-ci dégageait une aura plus... glauque.
Et pourtant ! Il se présenta en tant que garde royal, une aubaine pour le garçon ! Lui-même souhaitait se rapprocher de la famille royale afin de devenir un garde également. C'était là son désir le plus précieux, une promesse faite à son défunt père.


"Garde Royale ? Enchanté. Je me nomme Endë, fils de Halatìr Menelmar et Fanyà Yana..."

La position qu'avait son interlocuteur l'intéressait particulièrement. Aussi aurait-il besoin des conseils avisés d'un garde pour pouvoir en devenir un, lui aussi. Mais c'est en cet instant qu'il hésita. Continuer de se débrouiller seul afin d'atteindre le rang qu'il désire sans rendre de comptes à personne, ou bien demander l'appui d'un chevalier tel que cet homme ? Le dilemme lui brûlait les lèvres dans l'attente d'un mot à prononcer. Le jeune garçon venait tout juste d'arriver dans ce royaume et il n'avait pas encore eu l'occasion d'en visiter un seul village. Il n'avait même pas pu voir le château de ses propres yeux !
Endë laissa un long silence s'installer dans la conversation. Un silence pesant, presque trop. Puis se décida à répondre.


"Dites... Comment êtes-vous parvenu à devenir membre de la garde, si ce n'est pas trop indiscret ?"


John Doe


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Il ne savait exactement s'il avait bien cerné le personnage. Mais forcé de constater pour Arkhams qu'Endë était amusant. De prime abord, il avait senti un regard hostile de l'inconnu, cette réticence légitime se transforma de suite en intérêt. Oui, ce gamin était pétri d'une certaine ambition professionnelle. Il semblait même doué d'une impatience manifeste. Endë ne put s’empêcher de balancer son pédigrée comme curriculum.


Arkhams n'en savourait que plus son mensonge, sorte de bonbon au miel succulent. Il espérait que la mascarade durerait car les membres saillants du jeune blondinet devaient être capables de bien des sévices une fois la supercherie découverte. Le Vil Larron joua avec plaisir sur la naïveté et l'ignorance du voyageur.



« Du calme mon garçon. Ta mère t'a engendré curieux. Cela pourrait t'attirer de fâcheux ennuis. »


Arkhams avait claironné ceci avec un timbre de voix bourru, caractéristique commune chez certains gardes lents d'esprit et vifs dans la bagarre et dans la chopine bière. Comme exemple à sa menace, l'Illusion Dépravée fit miroiter quelques centimètres de son épée hors du fourreau. Il acheva la provocation :


« Je pourrais te soulager d'une jambe et te trainer jusqu'aux geôles pour ton comportement. »


Arkhams s'en savait incapable, mais le titre qu'il s'était attribué avait un poids non négligeable. Endë ne se risquerait pas à jouer les jeunes fous devant un chevalier. Pour détendre ce dernier, il lui envoya un rictus moqueur mais complice, preuve que tout ceci n'était qu'une brimade de mauvais gout.


« Tu veux savoir ? Rien de brave. La Reine devait vider ses prisons. Le rat que je fus, assez solide pour survivre parmi les coupes-jarret, m'a enrôlé. C'est comme ça que ça marche. Elle voulait une police politique prête à tout. Et me voici affublé d'une armure digne du plus grand bourgeois d'Hyrule ! »


Arkhams enchaina, fier de lui.


« Veux - tu réellement en être ? Faire parti d'une milice grosse de manants et de voleurs ? M'est avis que tu aspires à plus noble distinction. La Garde, pas pour un brave garçon comme toi. Essaies plutôt les intrigues de la cour ! »


Eckard Falskord


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L'imposant homme que semblait être ce garde n'hésita pas une seconde avant de bifurquer sur une blague de mauvais goût qui effraya quelque peu le jeune homme. Néanmoins, il le détendit en lui souriant de façon presque forcée, forçant de dévoiler la supercherie. Le garde lui dévoila les secrets de son adoubement, si toutefois l'ont pouvait qualifier celui-ci d'honnête... Endë n'en savait que peu de choses, il avait de plus, quasiment oublié tout ce que son père lui avait enseigné sur la garde royale dans son pays. Chose qu'il regrettait amèrement.

Ce pays paraissait en proie au déclin. Les pillards et autres coupe-jarrets pullulent dans les geôles du royaume, au point de devoir les vider ? Chose inconcevable ! Cela ne manqua pas d'étonner le garçon, mais il n'en laissa rien transparaître. Et alors que la question de ce Réald Nikolaus semblait faire douter le blond, l'homme rétorqua sur une toute autre possibilité d'avenir envers son interlocuteur. Mais il ne savait rien non plus de cela, le sujet abordé était un gouffre inconnu empli de connaissances.


"Les intrigues de la cour, dites-vous... ? Je n'en ai guère connaissance. Toutefois, j'apprécierai que vous éclairiez ma lanterne à ce sujet. Je cherche à me cultiver, venant tout juste d'arriver à Hyrule. J'ai pu entreprendre la lecture du patrimoine hylien, de la religion et la politique du royaume, les différents peuples logeant ici-bas... Mais que sont-ce que les intrigues de la cour ?"

Le pauvre garçon allait assurément passer pour un idiot. Tout du moins, ses dires contrastaient d'un fort paradoxe avec seulement ses vêtements. Habillé d'apparats immaculés et d'armements dorés, le bougre ne passait pas inaperçu, et pouvait même être bizarrement observé par la peuplade. Certains manants à la plaine l'avaient qualifié de noble ou de "prince d'une autre contrée", ce qui était plus ou moins le cas... Ces remarques, il n'y prêtait pas la moindre attention.

Ayant soif de connaissances, Endë attendait impatiemment la réponse du garde, mais conservant malgré tout un oeil méfiant. La scène avec le petit garçon et l'araknon l'avait aussi intrigué, mais il ne souhaitait pas débattre plus longtemps là-dessus.


John Doe


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Jouer le rôle de chevalier campagnard commençait à lui peser, lui qui était si noble et si cultivé. Qu'importe ce tracas, Arkhams s'amusait à mentir et cela seul comptait. Bien qu'il se faisait l'effet d'un pitoyable lutin farceur, les occasions lui étaient désormais bien rares de rire, maintenant que son avenir était quelque peu ... bloqué par les évènements récents.


Le Larron s'assit sur la berge, l'épée toujours au poing. Ses sourcils étaient tordus par le reflet aveuglant du soleil sur l'eau. Il poussa un soupire de comédie, se laissant ainsi le temps de réfléchir à un futur mensonge. Arkhams aurait pu dévoiler la réalité sur la Cour, toutefois le voyageur semblait être assez sot pour apprécier ces bêtises. Il inventa donc quelques fadaises déshonorantes.



« Tu me forces à salir ma langue. Toutefois je ne puis te laisser dans l'ignorance. Si complot et perfidie sont des mots qui te parlent un peu, tu devrais comprendre alors. Les courtisans élèvent ceux-ci en dogme. Tout est bon pour gagner ne serait-ce qu'un rictus de la Reine. »


Il s’arrêta la dessus, mimant le dégout de continuer. Arkhams crut d'ailleurs bon de se racler le fond du gosier, d'en extirper un peu de mucus et de le projeter hors de sa bouche. L'impact puissant dans la rivière lui donna la preuve que son glaire était bien épais.


« J'suis peut être un coquin, mais ceux là sont de vrais monstres. Je déteste Hyrule et ses intrigues. Mais si tu cherches un titre de noblesse, cours y. En montrant ton séant ou en lécher les leurs, peut être que tu deviendras Vicomte. »


L'humour paysans, il ne supportait pas cela. La blague érafla sa fierté. L'effort à présent réalisé, Arkhams pouvait mener cet étranger naïf et inculte là où il le désirait.


« Mais ton bras est vif. Tourne toi vers des milices plutôt. Ici, y en a pléthore, gamin. Evite les étendards de la Reine, ces rats se félicitent de sauvegarder cette déchéance. Ca coulera le royaume, et beaucoup de sang aussi. Les rebelles ont le coeur bien plus noble et désirent que tout ça se termine. M'enfin, tu fais ce que tu veux. Je n'ai cure de tout cela, je veux juste des rubis pour manger mon pain, moi. »


Enfin Arkhams, le faux garde, se redressa dans une plainte. Il se tenait le dos comme un homme usé par les entrainements. Il pesta contre son armure trop lourde.


« Désolé petit, j'ai la langue bien pendue aujourd'hui. Sois tranquille, je te laisse ici. Le soleil va finir par me rôtir la carcasse si je reste. »


Eckard Falskord


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Il s'agissait là d'un individu bien étrange dont les paroles étaient emplies de mystères. Alors comme ça, le moindre péon chercherait à s'offrir les faveurs de la maîtresse du royaume ? Agissait-elle de manière tyrannique pour qu'ils pensent ainsi ? Ou bien serait-ce la crise économique qui ravage le moral des citoyens ?
Le garde disait détester Hyrule et ses intrigues. Comment pouvait-il, alors que son devoir est de protéger ce même royaume ? Il devrait pourtant l'aimer pour y consacrer sa vie, à moins que ce ne soit uniquement le salaire qui ne l'attire. Combien encore étaient-ils dans le même cas de figure que lui ? Certainement beaucoup. Le blondinet baissa la tête tout en se la grattant, admirant ses pieds immobiles et embourbés.
Le Sir s'apprêtait à prendre congé, et le garçon lui porta un regard des plus perplexes.


"Je vous remercie pour vos conseils avisés. Peut-être nos routes se croiseront-elles à nouveau. Pour ma part, je voudrais continuer mon tour d'Hyrule afin de prendre conscience de la situation, et me familiariser avec les lieux."

Endë regarda l'homme partir comme une ombre fuyant le soleil. Ce dernier n'allait plus tarder à faire de même pour rejoindre le prochain lieu où ses pas le guideront.


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