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Be savage

[ Hors timeline ]

Swann

Cygne Noir

Inventaire

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(vide)

La nuit était déjà bien avancée. Noire, obscure, le ciel scintillant d'un million de soleils dans le ciel. Une nuit comme Swann savait les apprécier pour s'imprégner de cette atmosphère particulièrement agréable. C'était comme sa maison, son « chez elle », là où elle se sentait le plus à l'aise. L'obscurité avait su l'apaiser rapidement après l'échec au Temple de l'Ombre, elle qui en était sortie presque énervée, frustrée de ne pas avoir fait le poids dans cet endroit étrange et indescriptible. Si elle avait été seule, elle aurait piquée une crise ; mais elle était en compagnie de sa famille, sa Soeur de Feu. Et vu que cette dernière en était sortie inquiète, elle se devait d'être là, confiante, réconfortante envers cette femme qu'elle aimait tant.

Les deux jeunes femmes avaient parcouru un petit bout de chemin depuis Cocorico jusqu'à la Rivière Zora, où elles avaient finalement décidés de s'arrêter pour profiter de ces rares moments où elles pouvaient se retrouver seules ensemble. Swann voyageait tellement à droite, à gauche, que ce genre d'instants privilégiés devenaient trop rares. Avec la Guerre qui faisait éclater le royaume en mille morceaux, elle avait de quoi s'occuper. Et elle ne trouvait pas le temps pour Cécilia. Diable qu'elle aurait envie de rester seule avec elle, des jours durant. C'était comme un fantasme, et le mot était faible quand on savait déchiffrer le regard qu'elle portait sur la gérudo aux vingt-et-un printemps.

Elles parlaient peu toutes deux, finalement. Elles se cachaient des choses et ne parvenaient pas à se montrer tout à fait sincères l'une envers l'autre. Swann devait pourtant absolument lui parler ; les dragmires, par exemple, rien que cela, par simple respect. Mais elle ne trouvait jamais le moment pour tout lui dire. « Tu te rappelles, cette nuit là ? », dit l'assassin pour rompre le silence qui s'était installé. Sa phrase était sortit d'un coup, alors qu'elle se remémorait l'épisode du Lac Hylia, un fin sourire aux lèvres. Assises au bord de la rivière, les pieds trempés dans l'eau - et c'était sans doute cette sensation qui lui avait rappelé ce souvenir avant les autres -, Cécilia pensait la blessure qu'elle avait reçu lors de leur courte escapade au temple. « J'étais complètement saoule », reprit-elle. « C'était drôle », dit-elle sur un drôle de ton, mi-amusé, mi-blasé. C'était un souffle, comme à chaque fois, qui ne ressemblait à aucun autre en Hyrule, son accent hispanique lui donnant une sonorité inhabituelle dans cette contrée.

Elle ne voyait pas bien quoi ajouter, d'autant que ses pensées se tournèrent alors vers cette fin de soirée confuse. Elle y avait frôler les lèvres de la danseuse, sans trop comprendre sur l'instant pourquoi un tel geste était venu à un tel moment. Depuis, elle avait accepté... à moitié. « Cécilia. Iole. Mentina ! », lança-t-elle dans un murmure. Les mots se dispercèrent dans les airs, sans raison apparente. Et la Belle de Villarreal avait le sourire aux lèvres, toujours contenu, toujours difficile, mais toujours aussi sincère. « Un joli nom pour une jolie fille, comme une sorte d'évidence. Non ? », lui dit-elle en posant ses yeux sur elle ; d'abord sur le corps, ensuite sur son visage. Le sourire fondit dès lors qu'elle rencontra son regard. Gênée, possiblement. Elle n'en savait trop rien elle-même.

Le sourire volatilisé, ses yeux se perdirent dans la Rivière, et de nouveau elle se perdit dans ses pensées. Et ce, sans comprendre pourquoi.


Cecilia Iole Mentina


Inventaire

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(vide)

Le temps était passé bien plus vite que prévu. Après avoir affronté les ténèbres du temple de l’ombre, c’était ceux de la nuit que les deux jeunes femmes devaient subir. Cecilia n’avait pas dit grand-chose une fois qu’elle avait retrouvé la lumière de la lune, déçue de ne pas avoir pu venir à bout de cet endroit. Et pourtant, ces hommes à l’auberge l’avaient prévenue, il ne fallait pas sous-estimer ce temple car il laissait une marque indélébile sur ceux qui osaient y pénétrer. Même si elles se trouvaient maintenant dans le village Cocorico, la danseuse avait toujours l’impression d’être entourée de ces ténèbres et qu’ils n’allaient pas la lâcher de ci-tôt. Et puis qu’était devenue son amie Amandile ? Était-elle vraiment dans ce temple ou était-ce un énième piège pour tenter d’attirer les voyageurs ? Ce n’était pas maintenant qu’elle le saurait en tout cas car elle n’était pas prête d’y retourner, il fallait déjà qu’elle devienne plus forte physiquement et moralement.

Elle suivait sa sœur de feu à travers la nuit, sans dire un seul mot. Elle venait seulement de remarquer qu’elles venaient de quitter le village lorsqu’elle vit la rivière Zora à proximité. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’elles décidèrent de faire une petite halte, et c’était aussi l’occasion de passer un moment tranquille entre sœurs. Elle regarda le ciel, elle n’avait eu aucun instant paisible avec Swann, et celui qu’elle était sur le point d’avoir avec elle au lac Hylia s’est soldé par une partie de buverie avec Judith, qui était venue les rejoindre. Elles se parlaient et voyaient très peu et pourtant, le lien qui les unissait était toujours aussi fort. Et en parlant de cela, pendant qu’elle soignait la blessure de sa sœur, cette dernière se remémora ce qui s’était passé au lac tout en essayant de trouver des excuses pour le comportement qu’elle avait eu. Cecilia se contenta de baisser la tête et de murmurer quelques mots.


"Oui… C’était une drôle de soirée…"

Elle se mit à soupirer alors qu’elle terminait de panser la blessure de sa sœur. Ses pensées étaient toujours focalisées sur Amandile et sur cette aventure rapide au temple de l’ombre. Sur le coup, elle se mit à frissonner avant de poser les poings au sol et de respirer doucement pour tenter de se calmer. Elle entendit quelqu’un prononcer son nom, et elle détourna le regard vers sa sœur avant de constater qu’elle était en train de sourire, un sourire certes qui ne semblait pas naturel, mais qui était sincère. Un joli nom ? La danseuse ne put s’empêcher de sourire avant de regarder l’eau de la rivière.


"Cecilia… Mes parents adoraient ce prénom et ils avaient déjà prédit que s’ils avaient une fille, ils la nommeraient ainsi… Et Mentina était le nom de ma mère, lorsque mon beau-père m’a…"

Elle venait de parler spontanément, comme si elle souhaitait tout évacuer d’un coup. Mais lorsqu’elle arriva sur le sujet sensible dont elle n’aimait pas parler, la gerudo se tut et détourna le regard. On disait souvent qu’affronter ses souvenirs permettaient de devenir plus fort et pourtant, à chaque fois qu’elle se remémorait ces instants, elle ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver de la honte. Elle leva les mains pour les observer, des mains rosées qui semblaient si innocentes et pourtant, personne ne pouvait imaginer la quantité de sang qu’elles avaient versées.

Tout en serrant les poings, elle regarda à nouveau sa sœur de feu tout en gardant le silence. Elle avait tellement envie de tout lui dire, d’arrêter enfin de cacher toutes ces choses et qu’elle puisse voir réellement qui elle était. Il y avait toujours ce gouffre au milieu, chacune gardait toujours ses problèmes pour elle-même tout en évitant que l’autre soit en danger. Dans le cas de Cecilia, c’était son passé qui la faisait souffrir, un passé où elle ne vivait que par le sang et la manipulation. Certes, tout était fini mais garder cette ancienne facette d’elle-même enfouie dans son cœur la mettait mal à l’aise. Elle prit une grande inspiration et regarda Swann qui semblait également perdue dans ses pensées.


"Swann…"Elle marqua une pause avant de continuer. "Je sais que le lien qui nous unit est très fort, au point de se renforcer même si nous sommes éloignées. Et pourtant, j’ai l’impression qu’il y a encore une grande distance entre toi et moi, car nous avons chacune nos secrets que nous ne souhaitons pas divulguer à l’autre… A cause du mien, nous nous sommes lancées dans une quête absurde qui a failli nous couter la vie, et je ne veux pas te perdre, car tu es vraiment la personne en qui j’ai une totale confiance à Hyrule…"

Elle commençait à se dévoiler petit à petit, et même si elle semblait confiante lorsqu'elle parlait à sa sœur, elle avait une boule au ventre car elle commençait déjà à appréhender la fin de tous les mystères qu'elle lui cachait. Elle avait peur, peur de ce que Swann dirait lorsqu'elle découvrirait sa vraie nature, et surtout ce passé qu'elle tentait de cacher à tout prix. Mais elle lui avait dit au cimetière, avant qu'elles entrent dans le temple, elles devaient parler sérieusement, pour que tous les secrets qui planaient autour d'elles disparaissent et qu'elles montrent enfin qu'elles ont chacune confiance en l'autre. Et cette confiance, Cecilia en avait vraiment besoin.

"Puisque nous sommes seules, et que nous pouvons enfin profiter de cet instant pour nous reposer, est-ce que tu veux bien que je t’en dise plus sur cette fameuse "Cecilia Iole Mentina" ?" Elle se mit à sourire mais elle ne put s’empêcher de rire un peu avant de continuer. "Des sœurs sont censées tout se dire et c’est le moment idéal pour te raconter mon histoire. Et puis comme ça… je ne me sentirais plus obligée de te cacher des choses, et cela m’enlèvera ce fardeau que je transporte depuis si longtemps… "

Elle passa une main dans ses cheveux, un peu gênée de dire tout ça alors qu'elles venaient tout juste de frôler la mort. Certes elle aurait pu attendre un autre jour pour tout dévoiler à sa sœur mais le souvenir de Amandile ne cessait pas de la tourmenter, et elle se sentait obliger de parler d'elle, et de tout son passé à l'assassin. Enfin... si elle le souhaitait.

"Enfin… C’est comme tu veux, ne te sens pas obligée de répondre à la positive pour me faire plaisir hein ?"

Elle se laissa tomber sur l'herbe avant de regarder les étoiles, son cœur battant de plus en plus fort alors qu'elle attendait impatiemment la réponse de Swann.


Swann

Cygne Noir

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(vide)

L'air était plutôt frais pour une nuit d'été, tant que ses poils s'hérissaient lors de chaque coup de vent. Ca ne la dérangeait pas plus que ça pourtant, puisqu'elle retrouvait un climat auquel elle était plus habitué quand au désert elle creuvait sous la chaleur. On pouvait donc dire que ça lui faisait du bien, et partager ce cadre scintillant d'étoiles avec Cécilia avait un côté idéal pour elle. Ses pieds barbottaient dans l'eau tandis que la gérudo reprenait la discussion, avant de taire la fin de sa phrase. Elle semblait gênée de quelque chose dont Swann ignorait toute la teneur, car elles n'en avaient jamais parlé ensemble. L'assassin observa sa mine se décomposer, puis le désir la rattrapa et elle attarda son regard davantage sur le jeune corps de sa soeur. Il s'y perdit quelque part entre ses courbes, dans ce décolté presque provocateur sur lequel trônait un collier tout à fait somptueux.

Mais dès qu'elle sentit le regard de la danseuse revenir sur elle, le Cygne Noir releva le sien pour qu'ils se croisent et se plongent l'un dans l'autre. Et elle l'écouta parler de chose qu'elle saisissait à moitié puisque c'était bien la première fois qu'elle abordait ce genre de sujet. Et c'était bien qu'elle se décide à le faire, enfin, car peut-être que l'hylienne n'en aurait jamais eu le courage d'elle-même. Ces petits secrets qui gâchaient leur relation, qui l'empêchaient d'atteindre un seuil de confiance supérieure - sauf peut-être l'un d'eux, à double-tranchant. La Belle ne sut que répondre, mais elle était entièrement d'accord avec son amie et ne pouvait qu'aprouver son initiative. Ce n'est qu'au moment où l'alchimiste se sentit gênée que Swann réagit de nouveau, de nouveau parce qu'elle ne comprit pas tout à fait pourquoi elle faisait cette tête d'un coup, d'un seul. Son fardeau, comme elle l'avait appelé, était-il si lourd que cela ?

" Tu sais... " commença Swann, un sourire emplis de malice peint sur ses lèvres, " moi, qui que tu ai été par le passé, ça ne changera rien. Je crois. "

La Belle enjamba d'un coup Cécilia. Les pieds hors de l'eau, elle posa ses genoux de chaque côté de son corps allongé dans l'herbe ; ses yeux brûlant de désir remontèrent doucement le long du tronc, s'attardèrent sur la poitrine, puis revinrent se plonger lentement dans ceux de sa Soeur de Feu. A moitié assise sur son ventre, elle se remit intérieurement en place, puis déclara de son habituel ton doux, maternel : « Cette nuit, on va la jouer carte sur table. » Ses mains posées sur les hanches de la gérudo se retirèrent délicatement, remontèrent par l'extérieur des côtes, attrapèrent les bras puis allèrent se loger dans chacune de celles de Cécilia.

" Et puisque tu te proposes en première, je t'écoute ", dit-elle en se couchant à moitié sur la belle brune, ses sens tous en éveil, comme un prédateur coinçant sa proie à se merci. " Mais fais vite, j'en ai aussi, des choses à te dire ", conclut-elle dans un murmure.

Elle eut un mal de chien pour se redresser. Non pas qu'elle avait mal au dos, mais elle était venue si proche de son amie qu'elle avait pu s'ennivrer de son parfum, comme lors de la nuit au Lac Hylia. En silence, elle était de nouveau droite pourtant, comme si rien ne lui était passé par la tête, et elle attendit que Cécilia lui déballe tout ce qu'elle avait sur le coeur, pour qu'enfin elle se sente en entière confiance avec elle. De toute évidence, elle pouvait tout lui révéler que la Belle n'utiliserait rien à son encontre ; elle sentait même que c'était un peu l'inverse. Qu'en lui révélant certaines choses délicates, elle pourrait le prendre d'une certaine manière et que ça la blesserait... mais au fond, elle ne pouvait pas savoir. Et il fallait attendre son tour pour qu'elle soit fixée définitivement.


Cecilia Iole Mentina


Inventaire

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(vide)

Elle avait l'impression de retrouver la Swann qu'elle avait connu lorsqu'elle venait d'arriver à Hyrule, cela faisait depuis bien longtemps qu'elle n'avait plus un tel sourire sur le visage de sa sœur et cela lui arracha un petit sourire qu'elle perdit rapidement avant de détourner le regard. Vint ensuite une scène assez inhabituelle qui surpris la danseuse : l'assassin venait de l'enjamber pour s'asseoir quasiment sur son ventre. Sur le coup, elle se sentait prisonnière et l'envie de savoir ce que Swann allait faire ne cessait pas de la perturber. Ce n'était pas la première fois qu'elles étaient aussi proches l'une de l'autre et lorsqu'elle avait senti le corps de la jeune femme se poser sur le sien, elle avait juste envie de l'enlacer et de la forcer à rester avec elle. Mais ses mains bloquaient les siennes et elle ne pouvait plus se mouvoir comme elle le voulait. Elle avait l'impression de voir cette facette de sa sœur qu'elle avait brièvement vu au lac Hylia, et elle aurait aimé la voir plus souvent aussi décontractée et souriante.

Finalement, l'assassin décida de la lâcher et elle se releva, permettant ainsi à Cecilia de se lever légèrement et de s'appuyer sur ses coudes qui étaient posés sur le sol pour croiser le regard de sa sœur tout en se demandant ce qu'elle avait de si important à lui dire. Elle allait le savoir bientôt... Lorsque ce serait à son tour de déballer tout ce qu'elle avait sur le cœur. La gerudo baissa la tête, elle ne savait pas par où commencer ni même comment tout lui expliquer. Elle ferma les yeux pendant un bref instant puis après avoir soupiré, elle les rouvrit pour fixer le vide comme elle ne souhaitait pas affronter le regard de sa sœur pour le moment.


"Comme je te l’ai dit au cimetière, ma mère a quitté la forteresse gerudo et s’est aventurée dans le désert hanté. Elle y a rencontré mon père qui l’a sauvé d’une mort certaine et l’a amené chez lui. Ma mère travaillait dans une auberge en tant que serveuse et danseuse, elle m’a appris son art en espérant que je ne me laisse pas tenter par les expériences de mon père, mais l’alchimie avait déjà attiré mon attention."

A nouveau, Cecilia se laissa tomber sur l’herbe tout en regardant le ciel étoilé. La nuit semblait passer rapidement, et même si le danger était davantage présent en soirée qu’en journée, la rivière zora était l’un des lieux épargné par les monstres. En parlant de cela, c’était la première fois qu’elle venait dans cet endroit, et elle regrettait de ne pas être venue ici plus tôt. Le bruit de l’eau l’apaisait malgré l’histoire qu’elle racontait, elle se sentait comme transportée et elle continua rapidement la suite de son récit.

"Mais un jour, l’une des expériences tourna mal et il fut gravement blessé. Malgré toute la médecine à notre disposition, personne n’a pu le sauver et ma mère a commencé à multiplier les petits boulots pour subvenir à nos besoins jusqu’au jour où elle rencontra un noble. Même si elle n’avait pas de sentiments pour lui, elle a accepté de vivre avec lui pour que nous ne manquions plus de rien mais cet homme m’a toujours méprisé."

Sur ces derniers mots, elle se mit à soupirer. Elle n’était pas de nature violente mais une chose était certaine, elle lui planterait sa dague au cœur pour tout ce que cet homme avait fait. L’argent n’apporte que des problèmes et rend les hommes avares. Elle se souvint de ce sourire que sa mère avait très vite perdu dès les premiers jours où elles avaient vécu avec lui. Le bonheur semblait l’avoir abandonné et même si elle n’avait plus besoin de travailler pour satisfaire ses besoins et celle de sa fille, elle  avait perdu le goût pour la vie et pour la danse. Que ce soit pour elle ou pour Cecilia, elles avaient tous les deux perdues quelque chose qui leur était cher, un mari et un père.

La gerudo marqua une pause, le doute commença à s’installer au moment où elle allait aborder le sujet sensible. Elle avait déjà dévoilé une bonne partie de son passé, ce qui était déjà assez exceptionnel pour quelqu’un comme elle qui ne supportait pas parler de son enfance. Mais ce qu’elle s’apprêtait à révéler était la partie la plus sombre de son passé, cette épine qui s’était logée dans son cœur et qui continuait de la faire souffrir. Après avoir repris son calme et s’être enfin décidé à continuer son histoire, elle reprit la parole.


"Et le cauchemar a commencé un soir, lorsqu’un groupe connu de voleurs a mis la ville à feu et à sang. Pour protéger ses économies, mon beau-père m’a renié et m’a vendu à ces hommes, il disait que j’avais un don spécial et ils l’ont cru. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de reprendre le nom Mentina, qui est le nom de jeune fille de ma mère, et Iole est le nom que ces voleurs m’ont donné. Leur chef m’a élevé dans un seul but, pour faire de moi une arme. Il m’a enseigné le combat, la magie, et si je n’écoutais pas ses ordres, il me battait. J’ai tenté une fois d’échapper à cet enfer mais il m’a rattrapé et pour me punir, il a…" L’émotion la gagna et sur le coup, la danseuse ferma les yeux et tourna la tête, cherchant un peu de solitude. Elle avait toujours évité de se remémorer cet instant qui avait tout fait basculer dans sa vie mais elle s’était promis de tout raconter à sa sœur. Elle prit une grande inspiration avant de terminer sa phrase. "Il avait assassiné sous mes yeux la personne que j’aimais…"

Quelques larmes coulèrent de ses yeux et tombèrent dans l’herbe. Elle se sentait à la fois blessée et soulagée d’avoir abordée ce sujet. Plusieurs fois elle avait souhaité sa propre mort car elle pensait que c’était le seul moyen de rédemption qu’elle avait pour toutes ces morts qu’elle avait causé, mais aussi pour retrouver son ancienne âme sœur. D’ailleurs depuis ce jour, elle pensait qu’elle ne serait plus capable d’aimer quelqu’un de nouveau, jusqu’à ce qu’elle rencontre Endë. Mais au final, elle avait préféré fuir par égoïsme et pour ne pas souffrir à nouveau si elle venait à le perdre, et elle regrettait amèrement son geste.

"Et lorsque je suis devenue majeure, j’ai commencé à participer à leurs plans. Nous avons pillé et tué des dizaines de villages. Je les ai tous manipulés vers une mort certaine, et j’ai le sang de milliers de personnes sur les mains… Je vis tous les jours avec toutes ces morts sur ma conscience, et j’avoue qu’à force de garder tout ça pour moi, je commençais à devenir folle."

Elle se redressa légèrement pour croiser le regard de sa sœur. Elle venait de tout lui dire, et elle se sentait plus légère sur le coup. Elle avait une confiance aveugle en elle et elle savait qu’elle avait fait le bon choix en lui révélant tout. Bien sûr, elle redoutait sa réaction car elle avait peur de la perdre même si elle savait déjà au fond d’elle que cela n’affecterait pas Swann puisqu’elles avaient au final un passé assez commun.

"Voilà, tu sais tout de cette fameuse Cecilia Iole Mentina, qui n’est au final qu’une manipulatrice et une assassin, et que tous ceux qui s’approche trop d’elle finisse par perdre la vie."

Elle fit un sourire forcé à Swann et ne la quitta pas des yeux. Son cœur était encore lourd suite aux révélations qu’elle venait de faire à sa sœur, même si elle n’avait pas encore tout raconté comme Rédemption d’Ambre. Mais pour le moment, elle préférait garder cette chose secrète, car c’était les principes du groupe.


Swann

Championne d'Aegis

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(vide)

Swann crut sentir son coeur fondre lorsqu'elle vit les larmes perlées sur les joues de la jeune Mentina. Elle rata un batement, et écouta la fin de son histoire le temps de s'en remettre ; à dire vrai, elle ne s'attendait pas à ça. Toutes ces péripéties, cette souffrance accumulée. Prise d'une folle envie de la prendre dans ses bras à cette instant précis, elle préféra néanmoins se contenir pou entendre ses derniers mots. Jusqu'à ce qu'elle la fixe de son regard d'émeraude, rougis par les quelques gouttes qu'elle avait laissé échapper. La main de Swann se déporta jusqu'à sa joue, après un cour silence qui sembla pourtant durer une éternité, puis se servis de son pouce pour sécher ce qui tombait dans l'herbe quelques instants auparavant. « " Une manipulatrice et un assassin... " », reprit-elle, peinée d'entendre ces mots pour décrire sa plus proche amie. « Pour toi, je perdrais la vie volontiers pourtant, sans remords. Je dois être un peu fêlée, j'imagine », conclut-elle alors que son regard était reparti dans le vide, dans l'herbe.

L'ancien Numéro XII se décala avec agilité pour laisser Cécilia hors de son emprise. Elle s'assit, croisant les jambes, puis se mit à réfléchir quelques secondes. Elle n'avait pas grand-chose à dire de plus quant à l'histoire de la gérudo. Après tout, était-elle obligé de dire quoique ce soit ? Leur relation allait au-delà des mots, du moins c'est ce que la Belle croyait. Du coup, c'était à elle de se dévoiler, de révéler ce qui devait l'être. Elle lui devait bien ça, maintenant, et elle savait que ça la soulagerait tout autant. Depuis le temps qu'elle y pensait...

" Il y a quelques jours, j'ai rencontré une femme. Elle s'appelait Kelya... ", commença-t-elle, le ton monotone, inhabituel pour cette personne à l'accent si prononcé et vivant. Elle mettait de l'ordre dans son esprit, de façon à ce qu'elle se montre assez claire avec Cécilia. " Cette femme... c'était moi. Belle, majestueuse, sombre et inquiétante ; c'était la reine d'un lointain pays. Et j'ignore encore ce qu'il s'est passé dans ma vie, et sans doute ne le découvrirai-je jamais. Elle aurait pu me le dire, mais je l'ai tué. "

Elle se tue quelques secondes, en repensant à ce terrible dilemme qui s'était présenté à elle lors de son affrontement dans le monde de l'illusion de Kelya Netil. L'assassin se revoyait encore dans cette grande salle, en train de douter ; devait-elle tuer Astrid, la marchande, pour prendre son corps et découvrir enfin son passé avec l'aide de la Reine déchue de Villarreal ? Ou au contraire devait-elle abandonner toute chance de savoir ce qu'elle avait été, fut un temps, et ainsi sauver la vie de son amie ? Encore cette nuit, elle se demandait si elle avait le bon choix...

" Je ne sais pas trop quoi te dire... Je ne sais rien de mon passé. J'ai bien des images en tête, mais la Sorcière de Cocorico m'avait dis que ce n'était que factice, que c'était des souvenirs qui en remplaçait d'autres. C'était ma malédiction, matérialisée sur mon corps par tatouage dessinant le nombre douze. Je ne l'ai découvert que récemment, il y a un mois, peut-être deux. Tellement de chose ont changé en si peu de temps. "

Elle faisait là allusion notamment aux dragmires, prochain point qu'elle se devait d'aborder. Il y vait aussi le sortilège de la Sorcière, l'attaque de la forteresse gérudo, ses sentiments pour la belle danseuse. Tout avait évolué très vite, trop vite même, pour elle. Car à l'heure de faire un court bilan, Swann se sentait comme bousculée entre tout un tas d'évènements divers. C'était presque désagréable.

" Tu sais déjà que je tue, sans remords, par intérêt personnel. Comme toi, j'ai beaucoup tué. Mes nuits sont courtes. Combien de famille ai-je détruite à ce jour... ? " souffla-t-elle tout bas, pour elle-même. " Peut-être... peut-être que j'étais jalouse de ne pas en avoir tout à fait. Entre mon frère disparu, ma mère inconnue, et le reste, je n'ai jamais eu d'accroche, je devait sans arrêt me débrouiller seule. Jusqu'à ces derniers mois. " Sa tête tourna, et ses yeux se posèrent enfin sur Cécilia après un long moment sans la voir. Un léger sourire aux lèvres, presque caché mais débordant d'amour, elle reprit : " D'abord, y'a eu toi. Mon amie, puis ma soeur, puis mon... " Elle se tue. Perdant son sourire, elle se gratta la tête sous son épaisse chevelure, par gêne sans doute. " Puis il y a eu eux... "

L'ambre et le gris plongèrent dans le regard émeraude. Swann abordait un point extrêmement délicat, et c'était avec tout son sérieux - ainsi qu'une prudence légitime - qu'elle allait enfin pouvoir le lui dire.

" Ils ont été les seuls à vouloir de moi ", commença-t-elle, se justifiant d'entrée. " J'ai un Père maintenant. Des frères, des soeurs. On me respecte, et ils partagent la même vision que moi. Hyrule est tombé bien bas et je persiste à croire que la petite-princesse-à-sa-maman n'a pas les épaules assez larges pour traverser cette guerre. Je t'avais dis avoir essayer de la tuer. Je le veux toujours ", elle marqua un instant de pause, puis le regard assombri, elle déclara : " et je veux aider Ganondorf à s'asseoir sur le Trône. Donc, tu l'auras compris, je suis Dragmire. Swann Dragmire. "


Cecilia Iole Mentina


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(vide)

Les paroles de Swann ne la rassuraient pas du tout. Savoir que sa sœur pouvait faire n'importe pour la protéger, au point même de risquer sa vie, lui laissait un goût amer. Elle préférait largement mourir plutôt qu'une énième personne meurt en tenant de l'aider. Cecilia était maintenant libre de ses mouvements, l'assassin s'était décalée et semblait perdue dans ses pensées, elle était sûrement en train de se demander comment elle allait tout lui raconter. La gerudo en attendait beaucoup de ces révélations car elle espérait connaitre ce déclencheur qui a totalement changé sa sœur. Elle était certes impatiente d'en savoir plus, mais d'un autre côté elle avait peur de ce qu'elle allait découvrir.

Elle écoutait Swann avec attention. Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit exactement l'inverse d'elle. Même si son passé était noir et qu'il lui était impossible de l'oublier, elle avait toujours des souvenirs, chose que sa sœur n'avait même pas. Au final, elle ne savait pas ce qui était préférable, mais si elle ne se souvenait plus de son passé, cela pouvait être du à un mécanisme de défense pour oublier un événement vraiment marquant. Cela l'intriguait encore plus et elle aurait bien aimé en savoir plus sur l'assassin. Mais la suite de son histoire commençait à l'inquiéter de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle entende ce qu'elle craignait : Swann faisait partie des dragmires.


"Swann Dragmire..."

Encore abasourdie par ce qu'elle venait d'entendre, la danseuse se mit assise et dirigea son regard vers l'eau de la rivière. En y repensant, cela expliquait tous les récents événements et le changement soudain de Swann. Au final, elle se sentait coupable car elle n'avait rien pu faire pour l'aider et la dissuader de rejoindre les dragmires. Sa sœur s'était renfermée dès leur première escapade au temple du feu, peu de temps après cette étrange attaque qu'elles avaient subie au cimetière du village Cocorico. Déjà à ce moment-là, l'assassin semblait en pleine confusion et même si la danseuse avait tout tenté pour lui remonter le moral, cela n'avait rien changé. Si seulement elle avait insisté davantage ce jour-là, si seulement elle n'avait pas laissé sa sœur seule, rien de tout cela ne serait arrivé.

"A part une nouvelle famille et des personnes qui ont le même point de vue que toi, qu'est-ce que les dragmires t'apportent ? En tout cas, cela ne t'a pas aidé à retrouver la mémoire."

Elle détestait encore plus les dragmires pour lui avoir en partie enlevé sa sœur. Et dire qu’il y a plusieurs semaines auparavant, elles combattaient toutes les deux le mal dans le temple du temps. C’était d’ailleurs elles deux qui avaient vu la prêtresse de Din rendre son dernier souffle. D’ailleurs en pensant à cela, est-ce que Ganondorf était au courant de cela ? Un frisson la parcourut et elle se recroquevilla sur elle-même pendant un instant. L’idée que cet homme fasse du mal à l’assassin en apprenant la vérité la rendait malade, et elle espérait vraiment que cela n’arrive jamais.

Elle ne savait plus quoi dire, elle avait peur que ses paroles finissent par la blesser et elle ne souhaitait pas la perdre. Cette relation était certes très forte, mais la pression dans chacun des deux camps pouvait être énorme si jamais quelqu’un apprenait l’importance de ce lien qui unissait les deux sœurs de feu. Cecilia regarda tout autour d’elle pour s’assurer qu’il n’y avait personne qui pouvait les voir avant de reposer son regard sur la rivière. Il fallait qu’elle se décide à dire quelque chose, le silence ne pouvait pas continuer de s’installer entre elles.


"Je ne vais pas te cacher que je suis triste d'apprendre cela, je n'ai pas envie de te mentir. Cela signifie que sur les champs de bataille, nous serons toujours des ennemies, mais..." Cecilia marqua une pause et posa sa main gauche sur le bracelet en or entourant son poignet droit. Ce bijou était une preuve de ce lien qui les unissait, mais elle pouvait également savoir si sa sœur était toujours en vie, même si elle ne pouvait pas malheureusement connaitre son état. Son regard se dirigea cette fois-ci vers le ciel étoilé avant qu’elle continue. "Je sais que malgré tout, je peux quand même te faire confiance et que notre relation est bien plus forte que les problèmes que rencontre Hyrule actuellement."

Elle aurait pu douter de la sincérité des paroles de Swann car durant les deux batailles contre les dragmires, elle n’avait jamais pu voir de ses propres yeux sa sœur. Mais elle avait une confiance aveugle en elle car elles avaient affronté bien des dangers pour arriver là où elles étaient. D’un coup, les souvenirs de cette sombre nuit lui revinrent en mémoire : toutes ces gerudos tombées au combat, cette sorcière qu’elle avait affrontée, et puis cette femme en armure qui l’avait secouru. Et en parlant de cela…

"Ganondorf avait lancé une première attaque sur la forteresse Gerudo en pleine nuit, il avait réussi à s'emparer de cet endroit... J'étais là-bas lorsque c'est arrivé, et étrangement, j'ai pu fuir la forteresse car un de ses sbires m'a aidé à m'en sortir..." Elle posa son regard sur Swann puis continua. "Cette personne en armure... Je n'ai jamais cessé de repenser à son geste, et surtout à la raison pour laquelle elle m'avait aidé mais maintenant, tout est logique... C'était toi ce jour-là n'est-ce pas ?"

Elle avait quand même souhaité poser la question mais elle était sûre au fond d’elle de ce qu’elle avançait. Elle ne connaissait personne chez les dragmires à part Swann, et cette femme en armure avait un peu le même air qu’elle. Elle était à la fois soulagée et inquiète car ce jour-là, elle était un peu amochée, et la guerre qui a suivi n’avait pas du arranger les choses. Mais elle était à côté d’elle et elle ne semblait pas avoir trop de blessures, et du moment qu’elle était en vie, c’était le principal.

"Même si nous ne sommes plus dans le même camp, cela me réchauffe le cœur de savoir que notre relation est beaucoup plus importante que cette guerre. Quoi qu’il arrive, je serai toujours là pour te soutenir et t’aider." Elle prit une grande inspiration avant de continuer. "Mais sache que je ferais tout ce que je peux pour te libérer et te faire revoir la lumière..." Elle ne put s’empêcher de rire un peu en pensant à ce qu’elle allait dire puis elle regarda Swann dans les yeux avant de se lancer. "Car la Swann qui respirait la joie de vivre me manque beaucoup. Son sourire me rassurait toujours."

Elle se mit à sourire, ses paroles étaient vraiment sincères et une personne comme Swann n’avait pas à se préoccuper de cette guerre et de la mort de la princesse. Il y avait des choses qui semblaient plus importante pour l’alchimiste et même si sa sœur était contre cette décision, elle n’allait pas abandonner, persuadée qu’un jour, elle reviendrait dans le droit chemin.


Swann

Championne d'Aegis

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Les premiers mots de sa sœur furent secs, comme Swann pouvait s'y attendre. Elle y voyait tout la haine et la colère qui l'échaudaient ; elle ne pouvait que la comprendre. Après tout, elle avait aussi été dans cet état d'esprit lorsqu'elle avait rejoint Rédemption d'Ambre, et elle voyait les dragmires comme une menace, une épidémie qui pullulaient en Hyrule et qu'il fallait éradiquer. Comme sa vision avait changé... et pourtant, elle ne voulait pas changer celle de la jeune Mentina. Il fallait qu'elle reste telle qu'elle était, joyeuse et souriante, car c'était ça qui lui plaisait chez elle. Quelque chose que la Belle de Villarreal avait perdu quelques mois avant tout ce bazar.
Le mot "ennemies" résonna dans sa tête, ses nerfs se tendirent d'un coup et son poing gauche se serra. S'il y avait bien une chose qu'elle était dans l'incapacité de faire, c'était de considérer Cécilia ainsi, et peut-être même préférait-elle se laisser mourir que de l'affronter et risquer de la blesser. Cela la rendrait malade, peut-être même complètement folle. Elle croisa les doigts pour qu'un tel événement ne se produise jamais. Mais en y repensant, si ce n'était pas elle qu'elle affrontait, ce serait un autre membre du Trône. Dans tous les cas, la situation la mettait mal à l'aise, plus que lorsqu'elle y avait pensé d'autres fois.

L'assassin hocha la tête lorsque la gérudo lui parla de la femme en armure qui l'avait aidé à fuir la Forteresse du Désert lors de la prise de cette dernière par Ganondorf. Ça ne pouvait qu'être elle, de toute évidence : quel autre dragmire pouvait se trouver en bon terme avec elle, voir même en excellent terme, pour risquer sa place et sa vie à sauver une ennemie ? Sans doute aucun. Il n'y avait que le Cygne Noir pour être aussi fêlé, et elle savait qu'elle l'était. A l'époque, elle avait hésité, et surtout elle était rester froide et n'avait pas paniqué. Quelque chose avait changé depuis... et si la même scène devait être rejoué, elle aurait une peur bleue de perdre Cécilia. Surtout que son Seigneur n'était pas un tendre avec ses ennemis... et encore moins avec celles qu'il considérait comme des traîtresses.

Ce qu'avait dis Swann un peu plus tôt, comme quoi elle serait prête à mourir pour la danseuse, n'était pas du vent. La femme du désert avait donc entièrement raison lorsqu'elle disait que leur relation allait au-delà de cette guerre, et probablement ne se rendait-elle pas compte que l'ex-Numéro XII plaçait ce lien en priorité avant sa propre vie. Son rire et ses mots venaient de réchauffer le sombre cœur de l'hylienne ; alors qu'elle avait passé le temps à l'écouter en observant la rivière, sa tête se retourna à la fin pour rencontrer le regard de son amie. Légèrement, elle sourit, cherchant ses mots quelque part, bousculés entre mille pensées qui se bagarraient gentiment dans son esprit. Quelques frissons plus tard, elle sourit bêtement, peut-être même niaisement, et ses yeux ambre et gris revinrent rencontrer l'émeraude.

" La joie de vivre... ", soupira-t-elle, faiblement. " Je préfère te la laisser. Elle te va si bien. "

Swann n'avait pas envie de répondre à Cécilia quant à sa vision des dragmires, et du reste. Et comme elle l'avait dis, il y avait quelque chose de plus important... et c'était là-dessus qu'elle avait besoin d'insister. Car elle ne lui avait pas encore tout dit : il restait un point essentiel à aborder. Et selon a façon dont la gérudo la prendrait, ça pourrait faire très mal. « Tu sais... » Ses mots se suspendirent dans les airs. Était-elle prête à le lui dire ? Et ensuite en subir les répercussions, positives comme négatives ? Le sujet était si sensible, si difficilement abordable pour elle...

" Quand tu n'es pas là, je ne me sens pas bien. J'ai peur, à chaque minute, parce que dans un royaume en guerre tout peut arriver. Ne pas savoir si tu es en sécurité ou non, c'est insupportable ", dit-elle, trébuchant sur le dernier mot. Sa voix avait changé, et toute la sérénité et le calme habituel avait disparu. Plus cassée, imparfaite, sa langue fourchant par instant, on eut presque dit qu'elle allait pleurer. Mais non, c'était juste que le sujet était terriblement important à ses yeux. " J'aimerais te voir. Tout le temps. Pour être sûre que tu vas bien, et que je n'ai pas à m'inquiéter. "

Elle détourna le regard et prit une grande inspiration. Elle se voyait peu assurée, et ça la dérangeait car elle ne s'était jamais sentie comme ça, aussi démunie. Elle était sans armes et sans moyen de se défendre face à cela, car tout reposait sur la réaction de sa Sœur de Feu. L'assassin se dit alors qu'elle n'avait rien à perdre, et elle posa un regard plus assuré et plus détendu sur la belle Mentina après quelques instants de silence. « Quand je suis loin de toi, j'ai froid. Je sens que mon coeur se gèle, j'ai l'impression de ne plus trop exister. Mais... » Elle se tourna, s'asseyant à genoux juste à la gauche de Cécilia. Elle lui prit une main, délicatement, et l'engouffra entre les siennes. « Dès que je te vois, je me sens déjà plus heureuse, plus tranquille. parce que je vois dans ton regard que je représente quelque chose pour toi. Je me sens tellement bien alors... », souffla-t-elle finalement.

Son cœur battait comme un fou contre sa poitrine. C'était différent de tout ce qu'elle avait connu auparavant, et forcément elle ne sentait pas très à son aise. Mais elle arrivait à garder un semblant de sérénité nécessaire pour arriver à la fin. Elle lâcha la main de la belle brune et passa à trois quart dans son dos. Là, ses mains, toujours belles et douces malgré les combats qu'elles avaient supportées et les armes qu'elles avaient dégainées, se posèrent chacune sur une épaule, tout proche du cou de la demoiselle.

" Je crois que c'est depuis cette nuit au Lac Hylia que quelque chose a changé... ", soupira-t-elle. La voix était redevenue ce qu'elle avait toujours été ; douce et sensuel. " Mon regard sur toi a changé. Je te trouve belle, rayonnante. Et ça m'attire ", conclut-elle en murmurant de la même façon qu'elle l'avait fais quelques minutes plus tôt. Elle prit enfin une grande inspiration, et déclara : " Depuis cette nuit, je t'aime follement et amoureusement. Et du coup, pour toi, je serai prête à n'importe quoi. "


Cecilia Iole Mentina


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L'alchimiste se mit à soupirer lorsque sa sœur lui annonça que cette joie de vivre était mieux pour Cecilia, comme si elle se refusait d'être heureuse désormais. Elle s'apprêtait à répondre à ces paroles mais Swann ne lui en laissa pas le temps et continua. Au début, elle écoutait sa sœur avec attention, se demandant bien ce qui lui tenait à nouveau sur le cœur. Mais plus elle suivait son discours, plus elle commençait à réaliser ce qu'elle voulait dire. Ces dernières paroles la laissèrent bouche bée, elle ne s'était jamais rendue compte des sentiments de Swann à son égard. Sur le coup, elle ne savait pas vraiment quoi lui dire, il était important de mesurer ses mots avant de lui répondre pour éviter de la blesser.

Elle garda le silence pendant un moment et détourna le regard. Elle savait qu'elle était dans une situation délicate et si elle le pouvait, elle aurait trouvé un prétexte pour s'éclipser et ainsi éviter de prononcer quelque chose. Mais reculer encore et encore cette réponse qu'attendait sa sœur ne servirait à rien, juste à la blesser davantage.


"Swann..." L'alchimiste baissa la tête et se recroquevilla légèrement. Ses pensées étaient confuses, elle tenait à elle certes mais elle n'avait jamais essayé de voir au-delà de cette relation contrairement à l'assassin. Néanmoins, un souvenir lui revint en mémoire, appuyant la décision qu'elle venait de prendre. "J'aimerai que tu saches que je tiens énormément à toi, mais je ne suis pas prête pour recommencer quelque chose de nouveau."

Ce n’était pas vraiment une réponse négative. Cecilia avait toujours vu Swann comme sa sœur, et elle n’avait jamais cherché à voir si cette relation pouvait évoluer vers quelque chose d’encore plus fort. Elle se souvint de cette fille qu’elle avait rencontré un beau jour dans la place du marché, qu’elle trouvait un peu niaise au début mais avec qui elle avait combattu plusieurs fois. Elle avait appris à la connaitre, et avant qu’elle ne s’en rende compte, un lien très fort unissait ces deux jeunes femmes.

La gerudo se leva puis s’approcha davantage de la rivière. Elle ferma les yeux pendant un instant et écouta le bruit de l’eau pour tenter de se rappeler de tout ce qui s’était passé au lac Hylia. L’assassin lui avait dit que ses sentiments avaient commencé à apparaitre à partir de cette soirée mais la jeune femme ne savait plus vraiment ce qui s’était passé cette nuit-là. La seule chose dont elle se souvenait, c’était le contact de l’eau froide du lac avec sa peau, et tout l’alcool qu’elle avait bu pour éviter que ce ne soit sa sœur qui noie à nouveau ses soucis avec ces breuvages. Elle ne put s’empêcher de rire un peu, honteuse d’en être arrivée à faire cela pour protéger Swann, surtout qu’elle avait oublié une bonne partie de la soirée étant donné qu’elle ne tenait pas l’alcool. Mais d’après ce que l’assassin avait dit, il s’était passé quelque chose cette nuit-là et elle n’allait sûrement jamais savoir ce que c’était ce déclencheur.

La danseuse regarda le ciel étoilé. Le jour où son père avait disparu, sa mère lui avait dit qu’il veillerait toujours sur elles car il avait rejoint les étoiles. Elle ne pouvait pas dire si cette théorie était juste, car personne n’était revenu d’entre les morts pour dire ce qu’il y avait après la vie, mais elle avait décidé de continuer à croire à cette hypothèse, et elle espérait vraiment qu’il se trouve aussi dans le ciel et qu'il ait trouvé la paix. Elle croisa les bras et se prépara à expliquer son raisonnement à sa sœur, en espérant qu’elle la comprenne.


"Peu de temps après l'attaque des Dragmires dans le temple du temps, j'ai rencontré une personne, et j'ai eu des sentiments pour lui. Mais..." Cecilia se mit à soupirer avant de continuer. "Il a perdu la vie dans la forteresse Gerudo, alors qu’il tentait d’aider l’armée royale à reprendre le lieu aux dragmires."

Elle avait besoin d’expliquer son point de vue actuellement. Tout lui tombait dessus entre la mort d’un compagnon et les révélations de sa sœur, puis ce gros changement dans la compagnie ocre. Elle ne savait pas si ses sentiments vis-à-vis de Swann allaient changer ou évoluer puisqu’elle la voyait vraiment comme une sœur, mais elle avait vraiment besoin de temps pour faire le point.

"Tu vas trouver cela stupide mais j'ai besoin de temps pour savoir où j'en suis et ce que je veux réellement. Et cette guerre ne m'aide pas du tout car elle emporte avec elle beaucoup d'innocents, et beaucoup de personnes auxquelles je tenais beaucoup. Et sache que je tiens vraiment à toi et que je préférerais mourir plutôt que de perdre à nouveau quelqu’un qui m’est proche, et surtout toi."

Ce n’était pas du tout contre Swann mais elle se devait de prendre en compte ce qui s’était passé ces derniers jours. Elle avait toujours un secret assez important qu’elle dissimulait à sa sœur, mais elle ne pouvait pas le lui dire, car cela pouvait mettre en danger beaucoup plus de personnes. Tant que cette relation entre elles deux serait secrète, elles ne craignaient rien, mais le jour où quelqu’un de la royauté ou de Rédemption d’Ambre apprend qu’elle était la sœur d’une dragmire, les choses pourraient s’envenimer très vite. Et puis, avec ses nouvelles responsabilités, elle se devait de faire attention, même si Swann était tout pour elle.

Une idée lui traversa la tête et pendant un instant, elle oublia Hyrule et tout ce qui s’était passé depuis qu’elle y résidait. Elle s’était promise de sortir Swann de cette galère dans laquelle elle s’était mise, et elle souhaitait vraiment la libérer de ces ténèbres qui avaient envahi son cœur. Elle était vraiment prête à tout pour y arriver, et quitte à se servir des sentiments que l’assassin avait pour elle, autant tout tenter. Elle ne cessait pas de se dire que c’était pour son bien, histoire de se rassurer, mais son cœur n’était pas du même avis et continuait de battre rapidement.

L’alchimiste s’approcha de sa sœur avant de s’asseoir à nouveau devant elle. Elle ne savait pas comment s’y prendre pour lui demander cela mais après une grande inspiration, elle se lança.


"Swann... Et si nous partons loin de Hyrule ? Tu n'aurais plus besoin de t'inquiéter pour moi car je resterais à tes côtés, et tu ne serais plus entourée par ces ténèbres..." Elle regarda sa sœur droit dans les yeux avant de pencher légèrement la tête vers la droite tout en souriant. "Et puis j'espère vraiment retrouver cette Swann douce et chaleureuse que j'ai connu à mon arrivée à Hyrule, une Swann prête à tout pour défendre les autres, et une Swann heureuse."

Cette question était risquée, elle avait beaucoup de responsabilités à Hyrule et elle le savait pertinemment, mais Swann était sa sœur de feu et elle était beaucoup plus importante. Elle serait prête à partir si elle le souhaitait, car au final tout ce qu'elle voulait, c'était libérer l'assassin de ces ténèbres qui l'empoisonnaient, et la voir enfin heureuse.


Swann

Cygne Noir

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Autant qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours tiré une grimace lorsqu'une lame, une griffe ou une flèche trouvait le moyen de taillader, trancher ou transpercer sa peau. La douleur en avait toujours été vive, et la vue de son propre sang l'avait parfois horrifier, d'autres fois amusée. Swann enviait presque cette sensation lorsque sa sœur eut fini sa première phrase ; elle n'avait jamais reçu pareille blessure. Celle-ci était bien plus perçante et massacrante qu'aucune douleur physique aurait pu l'être. Son cœur, battant comme un tambour dans sa poitrine quelques secondes avant, venait de se figer tel un bloc de glace. Car jamais elle n'avait envisagé une réponse de cette sorte. Peut-être s'était-elle faite trop d'illusions ?

Elle n'en revenait toujours pas malgré les secondes qui s'étaient écoulées, et dans son état elle ne remarqua pas avoir laisser la jolie Mentina s'extraire à elle. Ses mots quant à une relation avec un autre homme ne trouvèrent pas plus écho chez la dragmire, sonnée, l'air béat et le regard vide. Dans toute autre situation, elle se serait réveillée et se serait battue pour que sa volonté soit faite. Mais pas cette fois... elle ne l'envisagea pas une seule seconde. Contenir cette déception ne fut pas une chose facile pour elle, mais elle fit en sorte de ne pas trahir son malaise naissant. Une main passa dans ses cheveux, tandis qu'elle mouillait ses lèvres, son regard tombé sur le sol dans l'espoir d'y trouver une réponse, un élément qui puisse l'aider à savoir quelle conduite était la meilleure à tenir en pareille circonstance.

Et voila que Cécilia revenait comme un taureau lancé à pleine vitesse. Oh ! elle ne s'en rendit pas compte, mais ce qu'elle finit de lui dire fut comme un coup de corne embrochant la Belle de Villarreal. Elle finit de la piétiner, pour l'humilier, s'assurer de sa mort ; elle aurait bien aimé l'être à ce moment là. C'était en cela que cette blessure était plus redoutable que toutes celles qu'elle avait reçu jusqu'alors : elle n'était pas mortelle.

Son regard empli de sensualité et de désir venait de faire place au plus froid qu'il lui était possible d'afficher en compagnie d'une expression d'incompréhension. Fermé, la bouche entrouverte comme pour dire quelque chose qui ne voulait décemment pas sortir, son visage n'avait plus rien d'amoureux. « Pourquoi tu souris ? » Demanda-t-elle, ne sachant que dire. Les idées n'étaient plus très claires, et pourtant... ce sourire qui l'avait fais fondre d'envie l'énervait presque, tout d'un coup. « Tu te fous de ma gueule, c'est ça ? » Dit-elle, ferme. Le ton avait suivi le reste de son être pour devenir plus tendu et sec. L'atmosphère, carrément légère et fortement amicale - et même plus du point de vue de l'assassin - venait de s'alourdir soudainement. L'ambre et le gris restèrent fixer dans les deux merveilles d'émeraudes de l'ambrée. Elle ne devait pas comprendre à ce moment ce qui piquait la dragmire de lui parler sur un tel ton. Si elle pouvait le comprendre, elle en aurait été moitié moins étonnée.

Le regard noirci ne put supporter davantage les resplendissant émeraude de la gérudo, et ils dégagèrent donc. Le Cygne Noir déglutit, se passa une main dans les cheveux et se releva promptement pour faire dos à l'être aimé. Elle y croyait dur comme fer ; la danseuse avait tout balayé d'un revers de la main : l'espoir, l'amour, le réconfort et le reste. Et elle ne devait même pas s'en être rendue compte. Les deux mains de Swann allèrent trouver refuge dans l'ébène de sa chevelure, tandis qu'elle soufflait de plus en plus fort. Puis après quelques secondes, devant ce silence inacceptable...

" J'ai pas l'habitude d'être comme ça. Mais là... ", commença-t-elle, se gardant quelques instants pour rassembler ses idées. Elle trouva bien quelque chose à dire, mais dix autres choses pouvaient l'être également, à ce moment. Mais elle ne voulait pas s'étaler là-dessus. " Je croyais qu'on se comprenait. Je croyais qu'on n'avait pas besoin de mots pour se comprendre. Et là - mais putain de merde - qu'est-ce que tu me sors ?! " Elle se retourna vivement, rougie de colère due à cette profonde désillusion. " Je viens de tout t'avouer. Je pens... " Sa voix s'éteignit, sous l'émotion. Elle reprit : " Je pensais que ça n'aurait pas d'importance pour toi, que malgré tout, ça ne changerait rien. J'imaginais que tu puisse comprendre que, seule depuis toujours, le fait de trouver une famille qui veuille bien de moi soit quelque chose d'important. J'ai besoin de ça ! " Elle perdait son sang froid ; elle parlait d'un ton si haut qu'on eut dit une autre personne tant c'était différent de ses habitudes. " Et tu me demande de les quitter ? De m'enfuir de cette terre, de laisser le peuple crever à petits feux pendant que Mademoiselle-la-princesse-de-mon-cul les envoi les uns après les autres à la guerre ? Elle sera bientôt tellement en manque d'hommes qu'elle enverra les femmes et les enfants au front. " Puis son visage ferme et colérique se décomposa, comme s'il fondait. Elle engouffra les mains dedans, essuyant les larmes naissantes. Aussitôt qu'elle lu pu, elle finit, d'un ton nettement plus calme sans que la tension ne baisse pour autant : " Et tu veux que je parte avec toi ? Quelqu'un qui... n'éprouve pas ce que j'éprouve... Comment pourrais-je le supporter, hein ? " Elle conclut alors. Si elle avait pu se voir pour assister à ce qu'elle allait lui dire, probablement ce serait-elle tranchée la gorge. Mais elle n'avait pas la chance d'avoir ce recul ; elle était au première loge, et elle ne pu se retenir : " Là, tu passes juste pour une putain d'égoïste. "

Swann ne regretta ces derniers mots que quelques jours plus tard ; sur le moment elle crut avoir été juste, comme si elle avait touché le fond du problème. Mais elle n'avait fais que vivre cette discussion de son point de vue sans envisager une seule seconde ce que son amie pouvait bien réellement penser de tout cela. Elle soupira, longuement, après avoir vidé son sac de façon soudaine et probablement inattendue.
Elle resta pourtant planter là, debout et tendue, pour voir la réaction de la danseuse. Si le Cygne Noir savait qu'elle n'allait en rien arranger la situation - elle pouvait même l'aggraver -, il tenait néanmoins à savoir, au fond de lui, ce qu'elle pensait de tout cela. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait de s'en aller.


[sorry pour le temps de rep!]


Cecilia Iole Mentina


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Elle avait l'impression que le monde tout entier se retournait contre elle. Elle avait perdu beaucoup d'amis suite aux deux batailles qu'elle avait vécu dans la vallée gerudo, sa meilleure amie était sûrement morte elle aussi, et voilà que maintenant c'était Swann qu'elle était sur le point de perdre. Pourtant, ce n'était pas de la tristesse qu'elle ressentait, mais un mélange de colère et de déception. Elle trouvait la réaction de sa sœur exagérée et égoïste, même si d'après elle, c'était l'alchimiste qui l'était. Elle écoutait sans rien dire son discours et elle ne comptait plus le nombre de fois où elle aurait voulu la frapper pour la faire taire. Voir que cette famille était même plus importante que elle la rendait malade. Ces dragmires lui avaient vraiment retourné le cerveau et sur le coup, elle pensait avoir perdu définitivement la seule amie sur qui elle comptait le plus.

Néanmoins, la gerudo ne s'attendait pas que Swann reste immobile après qu'elle eut fini de tout dire. Vu la façon dont elle était blessée, elle aurait plutôt pensé que l'assassin allait s'enfuir et qu'elle n'entendrait plus parler d'elle et pourtant, elle était toujours à ses côtés, comme si elle attendait que Cecilia réponde à ses provocations. Et pourtant, c'était la dernière chose qu'elle souhaitait faire car elle ne voulait pas que les choses dégénèrent, même si elle savait que le mal était déjà fait.


"Je regrette..." Elle se recroquevilla sur elle-même et baissa la tête avant de continuer. "Je regrette d'avoir été aussi faible, d'avoir été obligée de tuer un bon nombre de personnes sans remords, je regrette d'avoir emporter beaucoup d'innocents dans mes problèmes, je regrette d'avoir eu des sentiments pour un imbécile qui s'inquiète pour un stupide mouchoir et qui meurt d'une simple flèche dans le cœur, je regrette de ne pas être assez forte pour protéger toutes les personnes que j'aime, je regrette de ne pas avoir été là au moment où ma soeur avait besoin de moi, je regrette de ne pas avoir tout fait pour l'empêcher de se détourner du droit chemin. Je regrette énormément de choses depuis que je suis née, depuis que je suis arrivée à Hyrule, depuis que j'ai décidé de défendre la royauté et je me suis souvent demandée ce qu'il se serait passé si je n'avais pas été tuée dès le début lorsque j'ai été arrachée à ma mère. Il y aurait eu beaucoup de vies qui auraient été sauvé si j'étais morte et j'en suis consciente, tu ne peux pas imaginer à quel point j'ai souhaité que la faucheuse vienne me chercher."

Elle ne réfléchissait pas, tous ces mots sortaient tout seul de la bouche de la jeune femme. Elle avait beau peser le pour et le contre des choses, c'était toujours la mauvaise solution qu'elle prenait au final. Si seulement cette faucheuse était venue la chercher elle au lieu de son ami, les choses ne se seraient jamais déroulées ainsi et il aurait sûrement été préférable pour Swann qu'elle ne rencontre pas Cecilia. De toute façon, elle n'a jamais rien fait pour secourir sa sœur, sa présence était totalement inutile et elle ne faisait qu'aggraver les choses.

L'alchimiste ne put s'empêcher de laisser s'échapper un petit rire gêné, jamais elle n'avait autant souhaité mourir pour le bien des autres. Ces autres, ces autres, c'était devenu comme une obligation de penser à eux plutôt qu'à elle et même si elle pensait avoir fait le bon choix et que l'assassin avait réagit excessivement, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir quand même. Ce lien qui les unissait malgré la situation ne s'était jamais brisé et pourtant, elle avait l'impression que tout pouvait s'effondrer dans les minutes qui allaient suivre. Elle ne pourrait rien réparer, elle le savait car elle ne pouvait pas se permettre d'inventer des sentiments pour combler ce mal qui s'était emparé de sa soeur, et même si elle en avait l'envie, savoir qu'elle s'accrochait autant aux dragmires lui laissait un goût amer. Si seulement ils pouvaient disparaitre définitivement, si seulement elle pouvait voir à nouveau le droit chemin...

L'alchimiste releva la tête et regarda à nouveau l'eau de la rivière. Elle ne savait pas si elle devait continuer de parler car ses précédents mots avaient blessé la personne qu'elle respectait le plus dans ce monde. Elle avait l'impression qu'elle n'avait plus le droit de regarder sa sœur droit dans les yeux, ni même de l'appeler comme cela. Elles allaient sûrement redevenir de parfaites inconnues et faire comme si rien ne s'était passé entre elles et sur cette pensée, elle ne put s'empêcher de se mordre la lèvre pour remplacer la tristesse qui l'envahissait par la douleur. Elle ne pouvait pas se permettre de montrer un quelconque moment de faiblesse dans cette situation, surtout pas. Et ce fut après une grande inspiration que la jeune femme décida de continuer.


"Et pourtant, il y a bien une chose que je ne regrette pas, c'est de t'avoir rencontré ce jour-là à la place du marché. Je me souviens que Jayt ne cessait pas de te complimenter et que tu n'étais pas insensible à ses charmes. Au début, ton comportement laissait à désirer et pourtant, j'ai fini par mieux te connaitre et à t'apprécier pour ce que tu étais. Tu es la première amie que j'ai eu à Hyrule et la seule en qui j'ai confiance."

Elle se répétait encore et encore et pourtant, elle avait l'impression que personne ne l'écoutait. Elle avait toujours tout fait pour la protéger, au point de mentir à la royauté ou même aux rédempteurs. Ce lien qui l'unissait à Swann était précieux pour elle et elle tenait à ce qu'il reste secret pour qu'elles ne souffrent pas. Et pourtant, cette sincérité vis-à-vis de l'assassin se retournait contre elle. Au final, le fait de garder son appartenance au groupe des rédempteurs secret était une chose positive. Et dire qu'au départ, c'était pour comprendre le soudain changement de Swann qu'elle les avait rejoint... Mais de toute façon, vu la situation dans laquelle elle se trouvait en ce moment était délicate, l'assassin en aurait sûrement rien à faire.

L'alchimiste se leva finalement mais baissa à nouveau la tête tout en continuant de fuir le regard de sa sœur. Elle ne souhaitait pas voir ce regard froid qui l'observait et qui espérait sûrement de la voire morte. Si c'était vraiment ce qu'elle souhaitait, Cecilia aurait pu lui fournir elle-même l'arme qui lui ôterait la vie si cela pouvait la soulager. Tout était confus et elle ne savait plus quoi faire et pourtant, son cœur continuait de la guider et de dire les choses qui lui semblaient être justes.


"Tu peux me haïr autant que tu veux, cela m'est égal car je continuerais à m'inquiéter pour toi, tu es ma sœur de feu après tout. Je préfère être sincère avec toi plutôt que de te mentir car c'est souvent le mensonge qui est plus blessant que la vérité. Est-ce que tu aurais préféré que je te mente sur mes sentiments, que je fasse semblant de t'aimer alors que ce n'est pas le cas ? Qu'aurais-tu fait le jour où tu aurais appris la vérité, est-ce que tu m'aurais tué à cause de cette colère qui aurait pris possession de toi ? J'ai pris la décision que je jugeais être la meilleure et la moins blessante pour toi, pas pour moi et saches que je ne me moque pas de tes sentiments et je ne l'ai jamais fait."

L'amour et l'amitié étaient deux choses différentes et souvent incompatibles et c'est ce que la danseuse voyait. Elle avait réagi calmement face aux déclarations de sa sœur et pourtant, cette dernière était devenue une vraie furie lorsque Cecilia avait exprimé son refus. L'amour était aveugle au point de briser une amitié, ce n'était qu'un sentiment ignoble. Et elle pouvait tenter de dire n'importe quoi, cet amour allait ruiner une relation qu'elle chérissait. Si seulement "il" pouvait disparaitre et laisser les choses telles qu'elles étaient...

Pourtant, elle continuait de parler et de s'expliquer pour tenter d’apaiser les choses. C'était la seule chose sur laquelle elle pouvait encore s'accrocher.


"J'aurais préféré te rencontrer et apprendre à te connaitre bien avant. Qui sait, j'aurais peut-être eu de vrais sentiments pour toi mais le destin m'a fait rencontré quelqu'un d'autre qui ne méritait pas que je m'inquiète pour lui et qui ne faisait que jouer avec les sentiments. J'aurais sûrement été plus heureuse avec toi mais c'est une chose que nous ne saurons jamais."

Cecilia ne pouvait s'empêcher de pester contre son ancien compagnon, cet incapable en bandages moulants dont on avait retrouvé le masque brisé et le cœur percé d'une flèche. Un pauvre abruti qui n'avait jamais eu la carrure d'un guerrier. Elle aurait pu mourir pour lui au désert et malgré ce beau discours qui lui avait prononcé, elle avait juste l'impression d'avoir été un pion lambda dans sa misérable vie. D'ailleurs le jour où elle avait appris sa mort, elle n'avait pas pu s'empêcher de détruire ce mouchoir auquel il s'était tellement inquiété, à croire que les objets étaient plus importants que les humains.

Elle passa sa main droite derrière sa nuque, elle se sentait ignoble et pourtant, elle n'avait aucun remord. En y repensant, cet homme ne lui avait fait que du mal et elle s'était toujours inquiétée pour lui au point de se ruiner la santé alors qu'il en avait rien à faire. Sa main bougea doucement pour se poser au-dessus de son cœur. L'envie de se l'arracher était tellement tentante et elle n'aurait plus à souffrir et s'inquiéter pour des personnes qui n'en valent pas la peine. Mais elle ne pouvait pas, car elle s'endormirait éternellement dans les bras de Morphée si cela arrivait.


"Un cœur brisé ne met pas une journée à se réparer, et je ne sais même pas si un jour, je pourrais aimer de nouveau car je me sens juste abandonnée. Quand tu sais qu'un homme a volé ton cœur et qu'il s'en est servi à son aise pour au final mourir comme le plus minable des guerriers sans même penser à ceux qu'il abandonne derrière lui, c'est juste écœurant. Je ne fais plus confiance à grand monde ici, et je pensais que tu serais la seule personne à qui je pouvais me confier."

Personne ne pouvait imaginer à quel point elle se trouvait faible. Voilà que maintenant elle maudissait un mort, et la folie semblait s'emparer progressivement d'elle au fur et à mesure qu'elle pensait à lui. Néanmoins, elle reprit vite son calme lorsqu'elle eut le malheur de tourner son regard sur Swann. Comment avaient-elles pu en arriver là alors que tout les liait ? Pourtant, elle refusait de s'excuser même si cela pouvait apaiser les choses, ou non. Elle n'était plus une fille facile et à force de recevoir encore et encore des coups de poignard dans le dos, elle ne voulait plus se laisser faire, même si c'était sa sœur qui se trouvait devant elle. Et c'est pour cela qu'elle pensait que c'était nécessaire de mettre fin à cette soirée pour éviter de compliquer encore plus cette relation.

"Je n'ai été animée que par un désir, celui de te protéger .Je n'ai jamais souhaité te faire du mal et je n'ai pas envie de te perdre, ni de m'emporter et d'envenimer les choses, même si j'ai l'impression que tout est déjà fini." Ses yeux commençaient à briller et pourtant, elle continuait de se montrer forte et elle se mit à sourire pour cacher cet immense malaise qui s'emparait d'elle. "Je ne sais pas si nous nous reverrons autre part que sur le champ de bataille, mais prends soin de toi."

Et sur ses mots, l'alchimiste lui tourna le dos et commença à partir. Son cœur était bien lourd et elle retenait tant bien que mal les larmes qui tentaient de s'échapper. Elle haïssait tout et même elle pour avoir perdu l'une des choses qu'elle chérissait le plus dans ce monde mais elle récoltait ce qu'elle avait semer. Au final, elle ne pouvait compter que sur elle-même et il ne fallait plus qu'elle s'attache aux autres pour ne plus souffrir et pour ne plus avoir d'obstacles sur son chemin.


Swann

Cygne Noir

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Cécilia ne s'énerva pas le moins du monde. Au contraire, elle prit le temps de réfléchir ; ses mots apaisèrent la dragmire, en partie. Mieux que cela, ils la touchèrent profondément. Ses nerfs se relâchèrent d'eux-mêmes au fur et à mesure que la jeune femme poursuivait son long monologue. Et pourtant... il y avait toujours cette part en elle en colère, cette part qui refusait l'atroce vérité qu'elle se devait d'affronter. Et bien qu'elle savait que ce n'était pas en explosant devant sa sœur que tout s'arrangerait, elle ne pouvait s'empêcher de bouillir intérieurement. Swann avait beau être une personne froide en apparence, ce n'était qu'un air qu'elle se donnait : en fait, elle n'était essentiellement guidée que par ses émotions, et son instinct la rattrapait le plus souvent sans qu'elle ne se donne le temps de réfléchir à la portée de ses actes. Sa fougue prenait toujours le dessus sur son envie de se montrer raisonnable. En fait, à bien y regarder elle ne l'était jamais.

La Fille de Ganondorf sentit alors le palpitant s'accélérer davantage que lorsqu'elle avait déclarer son amour à Cécilia. La tête jusque là basse, comme un enfant à qui l'on faisait la leçon, se redressa à ces mots : « ... j'ai l'impression que tout est déjà fini. » Son regard remonta rencontrer celui scintillant de l'être aimé instantanément. C'est là qu'elle compris ; si la situation était déjà atrocement difficile à avaler pour elle, le malaise qui habitait la gérudo était autrement moins supportable. Les yeux ne sauraient mentir, et elle avait appris leur langage. Si elle ne savait pas exactement dans quel état d'esprit se trouvait son amie jusque là, ce simple croisement de regard avait suffit à tout lui faire comprendre. Son cœur en rata un battement et son estomac se noua comme jamais auparavant. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'être aussi sévère avec la seule personne qu'elle estimait digne de confiance en ce bas monde ? Comment avait-elle pu dire de telles choses à celle qui la connaissait le mieux en Hyrule ?

La danseuse tourna les talons et commença à partir. Dans de telles conditions, Swann se devait de faire profil bas. En faisant preuve de bon sens, elle pouvait la laisser partir, réfléchir à ce qu'elle avait fais et tenter de reprendre contact un peu plus tard. C'était la meilleure chose à faire en de pareilles conditions... mais ce n'était pas le genre de la Belle de Villarreal. Son instinct lui ordonnait d'agir, qu'elles ne pouvaient pas en rester sur ces mots. Alors comme d'habitude, elle se laissa emporter par ses émotions. Comment aurait-elle pu les retenir pour ce qu'elle chérissait le plus au monde ? « Attends ! » Un appel avec une pointe de désespoir dans la voix. Elle semblait cassée, submergée de divers sentiments extrêmement difficiles à déterminer, néanmoins elle se trouvait de nouveau calme.

Après quelques foulées, elle était revenue à son niveau, et ses bras l'avaient attrapée par la taille. Et elle semblait ne plus vouloir la lâcher. Ce n'est en fait qu'à ce moment que son cerveau se mit en marche et qu'elle réalisa dans quelle situation elle se trouvait. Tout un tas de pensées lui envahirent l'esprit, l'embrumant et l'empêchant de voir tout à fait clair. Que devait-elle faire maintenant ? La tête enfouie dans la chevelure de Cécilia, ses bras resserrèrent délicatement l'étreinte ; elle ne voulait pas la lâcher, comme si tout cela signifiait un adieu. « S'il-te-plait... », commença-t-elle, la voix étouffée dans les cheveux bruns de la gérudo. Pourtant, on la sentait encore déstabilisée et elle ne faisait pas du tout preuve de son assurance habituelle. Et pour cause, elle sentait la situation lui échapper, hors de tout contrôle. Les derniers mots de Cécilia l'avaient totalement ébranlée.

" J... Je ne regrette pas grand-chose dans ma vie. J'assume une grande part des choses que j'ai faites ou dites. Mais là, j'ai eu tort. Je me suis laissée emporter et je te demande pardon. Je ne voulais pas te parler comme ça, sur ce ton. Je ne l'ai jamais voulu. "

Elle ne voyait pas bien quoi ajouter après ces excuses. Elle en avait tellement peu eu à faire qu'elle se demandait si ce qu'elle avait dis pouvait suffire. Mais elle n'allait pas le lui demander, alors il valait mieux poursuivre. De ce qu'elle avait appris de sa propre expérience, il valait mieux en faire trop que pas assez... quitte à paraître lourde, c'était le seul moyen de se montrer sincère et d'éviter de se cacher des choses, encore. Et ça lui éviterait de regretter par la suite. Elle voulait mettre tout en œuvre pour que l'alchimiste ne l'abandonne pas ainsi, sur cette dispute. Elles ne pouvaient pas se quitter ainsi.

" J'ai tellement besoin de toi. Et je ne veux pas que... mes sentiments ne se mettent en travers de notre relation. Je les refoulerai, je les oublierai. Tu es dix fois plus importante qu'eux. Je ne veux pas que tu m'en veuilles... " Sa voix venait comme de rompre. Cachés dans la chevelure de la guerrière du désert, ses yeux lâchèrent nerveusement des larmes. C'en était d'autant plus difficile pour elle de trouver quoi dire pour calmer la situation ; en fait, elle ne réfléchissait même plus. Elle disait simplement ce qui lui passait par la tête. " Tu es la seule qui me connaît comme je suis vraiment, la seule pour qui je donnerais ma vie car je sais... je sais que tu es une meilleure personne que moi. C'est pour ça que je t'aimes ! Tu... tu es tout ce que je ne suis pas. J'aimerais être toi... mais je ne peux pas. Le passé me rattrapera toujours quoiqu'il arrive. Et je sais aussi que malgré nos différences, on arrive à se parler, et à se comprendre. "

Les larmes continuaient de couler. Et elle avait finis de dire tout ce qu'elle pouvait ; ses forces venaient de la quitter d'un seul coup et elle avait lâcher la jeune femme, ses bras retombant le long du corps. Ses jambes ne bougèrent pas en revanche, et elle finit par dire ce qu'elle pensait depuis tout à l'heure : " Je ne peux pas te haïr. C'est trop difficile, même si je le devrais, je n'y arrive pas. "


Cecilia Iole Mentina


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(vide)

La voix déchirante de Swann venait de la traverser, une voix qui lui demandait d'attendre et c'est ce que l'alchimiste fit sans réfléchir. Et pourtant, elle était là et n'avait pas fait un seul mouvement, le regard de sa sœur de feu était la dernière chose qu'elle souhaitait croiser à ce moment-là. Elle avait peur de sa réaction, et vu ce qu'elle venait de lui dire, elle ne savait pas du tout à quoi s'attendre. Est-ce qu'elle allait mettre fin à cette relation exceptionnelle ? Le cœur de la danseuse battait de plus en plus rapidement au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, elle aurait pu fuir mais son corps refusait de se mouvoir. Au fond d'elle, elle voulait savoir ce que Swann pensait de tout cela, même si elle n'avait fait que se plaindre depuis tout à l'heure. L'alchimiste avait réussi à rester calme depuis tout à l'heure mais elle sentait qu'elle était à deux doigts de fondre en larmes.

Elle lutta encore plus contre elle-même lorsqu'elle sentit une étreinte autour de sa taille. Sa sœur s'était blottit contre elle et elle semblait s'être apaisée. La gerudo était restée calme et cela avait payé car la tension entre les deux jeunes femmes avait rapidement disparu, comme s'il n'y avait jamais eu de disputes entre elles. Cecilia ne bougeait pas et écoutait avec attention les paroles de sa sœur, et elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Elle aurait tellement voulu lui donner ce qu'elle voulait et pourtant, c'était au-dessus de ses forces. Il était hors de question de jouer avec les sentiments et de lui mentir. Qui sait, peut-être qu'un jour elle pourrait réellement lui offrir de l'amour mais seul le temps lui dira.

Les derniers mots de l'assassin la brisèrent complétement et elle ne put s'empêcher de retenir davantage ses larmes. Et lorsqu'elle sentit l'étreinte de sa sœur se retirer progressivement, l'alchimiste se retourna sans hésitation et prit à son tour la jeune femme dans ses bras tout en ayant prit soin de ne pas montrer qu'elle pleurait.


"Je ne pourrais jamais t'en vouloir Swann... Tu es la seule personne en qui j'ai confiance et tu comptes beaucoup pour moi..."

Son étreinte était de plus en plus forte, elle se devait de rassurer sa sœur le plus possible car elle se trouvait dans un moment de faiblesse où elle n'était guidée que par ses émotions. Il fallait mesurer ses mots car à n'importe quel écart, les choses pouvaient s'envenimer à nouveau pour finir sur de mauvaises conclusions. C'est pour cela que Cecilia marqua une pause, il était préférable de ne pas précipiter les choses.

"Je te l'ai déjà dit, je serais toujours là pour toi quoi qu'il arrive. Nous sommes des sœurs de feu et ce n'est pas cette guerre qui va rompre ce lien solide qui nous unit."

L'alchimiste desserra doucement son étreinte avant de poser ses mains sur les épaules de sa sœur pour pouvoir la regarder droit dans les yeux. Son visage avait prit des teintures rosées à cause des larmes qui avaient coulées sur ses joues. Pourtant, elle affichait toujours le même sourire pour essayer de rassurer l'assassin. Même si elle affirmait qu'elle ne tiendrait pas compte de ses sentiments, Cecilia savait que les jours prochains seraient très durs pour Swann et elle se sentait coupable de ce qu'elle allait endurer.

La main droite de la danseuse vint rencontrer le visage de l'assassin pour retirer les larmes qui coulaient de ses joues. La jeune femme avait repris son calme mais depuis tout à l'heure, elle n'avait pas détaché son regard de l'hylienne.


"Au fait... Excuses moi pour tout à l'heure... Je ne pensais pas que mes paroles te blesseraient à ce point, j'ai été assez maladroite sur ce coup je l'avoue." Son regard commençait à être fuyant. Elle regardait un peu partout autour d'elle avant de finalement reposer son regard sur sa soeur. "Mais comme on dit, les disputes sont nécessaires pour qu'une relation dure, même si je n'ai pas envie que cela arrive de nouveau."

La gerudo se mit à rire mais retrouva son calme rapidement avant de détourner le regard. Cette dispute aurait pu aller très loin et elles avaient frôlées la catastrophe. Même si cette fois-ci elle avait pu maitriser la situation, cela ne serait pas tout le temps le cas. Elle avait compris qu'aborder les dragmires n'étaient pas une bonne idée car sa soeur s'était vraiment attachée à eux malheureusement, mais puisque c'était son choix, elle devait le respecter.


Swann

Cygne Noir

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(vide)

Tout était très confus chez l'assassin, si bien qu'elle ne parvenait pas à réfléchir à ses réactions, ou même aux mots prononcés par la jeune Mentina. La seule chose qu'elle sentit fut son immense soulagement lorsqu'elle la prit dans ses bras peu après qu'elle l'ait lâché. Sur l'instant, c'était d'un réconfort sans pareil, et plus tard en y réfléchissant, ça signifiait plus : l'une comme l'autre était terriblement affectée par ce qu'elles pensaient, ce qu'elles disaient ou faisaient. Là, La Belle se rendit compte de son erreur et s'en voulut vraiment d'avoir vu les problèmes de cette relation de son seul point de vue ; et bien qu'elle ne s'enlèverait pas de la tête que ce qu'elle allait vivre était plus pénible pour elle, le fait que Cécilia puisse aussi en souffrir lui permit de mieux la comprendre. Et, possiblement, de l'aimer davantage.

Elle avait commencer à cesser de trembloter lorsque la danseuse l'avait prise dans ses bras. Elle avait cesser de pleurer ensuite à ses mots, puis se surprit même à sourire nerveusement, de façon légère, lorsque les doigts de son amie vinrent se poser sur ses joues pour en essuyer les larmes. Elle ne dit pourtant rien, car bien que soulagée elle se sentait encore faillible, alors elle se contenta de soutenir le regard de sa sœur posé sur elle. Consciente d'avoir totalement craqué l'espace de quelques minutes, elle préférait tenter de reprendre ses esprits.

Un sourire accompagna les toutes dernières paroles de la gérudo, qui ne se retînt d'émettre un léger rire qu'elle éteignit aussi vite qu'elle le pu. Comme elle, la dragmire détourna le regard alors et croisa les bras, se les frottant sans s'en rendre compte avec ses mains comme si elle avait froid. Elle fit un demi-pas en arrière, puis chercha un moyen de relancer la conversation, histoire d'avoir le dernier mot. Mais rien ne lui vint en tête, peut-être parce qu'il n'y avait rien à dire. Swann n'en savait rien, elle qui vivait ce genre de relation pour la première fois après de longues années de solitude. C'était trop nouveau pour qu'elle sache comment se tenir en telles circonstances, pour dire vrai.

Les Larmes du Clan venaient de retrouver tout leur calme, ou presque ; maintenant, elle se trouvait presque gênée de cette situation. C'était comme si elle était... nue, sans rien pour la couvrir, sans défense. Elle se rendait petit à petit compte de la portée de ses mots, et ce qu'elle avait dis sous le coup du stress et de la tristesse à Cécilia était tout à fait personnel. Même si le fait d'avoir tout dis lui fasse un bien fou, ça lui laissait une étrange impression d'imparfait, comme si elle eut préféré le dire autrement. Mais ce qui était fait...

" Tu sais... " Elle suspendit sa phrase. D'entrée, on remarquait qu'elle avait retrouvé son ton habituel, et même si elle parlait plus bas encore que d'habitude et qu'on sentait encore une gêne dans sa voix, on retrouvait toute sa douceur et une forme de sensualité qui s'associaient parfaitement. Un doux sourire s'était installé sur ses lèvres, alors qu'elle repensant à certains des précédents mots de l'alchimiste. " Je ne suis probablement pas celle que tu as connu lors de notre première rencontre, et j'ai peut-être bien perdu cette envie de défendre tout le monde quitte à y laisser ma peau... Mais, ce soir, je suis heureuse. "

Elle ne savait pas vraiment ce qui lui avait pris de dire ça maintenant ; mais ce soir une barrière avait céder chez Swann. Et sans que personne ne puisse s'en rendre compte qu'au travers de longues discussions et de nouvelles aventures éprouvantes, la relation entre les deux jeunes femmes venait de franchir un pallier là où elle aurait pu chuter définitivement. Comme Cécilia l'avait dis, parfois les dispute avaient du bon ; et la Fille de Ganondorf en souriait d'un bonheur presque débordant, plus que jamais confiante en sa Sœur de Feu.

" Dis, je... Je sais pas ce que tu fais cette nuit pour dormir. Moi, je reste là... " Elle détourna le regard, le sourire l'avait quitté et elle se trouvait un peu gênée de proposer ça à Cécilia ce soir après tout ce qui venait de se passer. Mais elle ne voyait pas quoi dire d'autre. " J'me demandais si tu voulais bien rester là, juste cette nuit. 'fin, j'ai pas trop sommeil, mais... j'veux dire, c't'à toi de voir, on peut parler aussi. "


Cecilia Iole Mentina


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Un long silence s'était installé entre les deux jeunes femmes. Suite à ce qui venait de se passer, Cecilia ne pouvait pas s'empêcher de mesurer ses paroles pour éviter de froisser à nouveau sa sœur, et il semblerait que ce soit aussi le cas chez l'assassin. Au final, ce fut cette dernière qui se décida à briser le silence, et cela fit frissonner la danseuse. Elle dirigea rapidement son regard sur Swann et vit son doux sourire. Ses mots semblaient plus vivants comme si elle était redevenue celle qu'elle était auparavant et pourtant, la gerudo savait que cela ne durerait pas, du moins tant qu'elle continuait de considérer que les dragmires étaient sa famille. Elle n'abandonnerait pas, elle aller la sauver un jour de ses ténèbres, quitte à y laisser la vie.

Swann continua de parler et proposa à l'alchimiste de rester la nuit là avec elle. La gêne était visible sur son visage et c'était bien normal vu tout ce qui s'était passé cette soirée. Elle avait également perdu ce sourire qu'il était si rare de voir sur son visage, et elle allait tout faire pour le lui redonner le plus rapidement possible.


"Votre proposition est très alléchante ma chère..." Elle s'amusait à imiter sa soeur avec la même sensualité avant de continuer. Ses yeux ne la quittaient toujours pas et un petit sourire se voyait sur son visage. "Mais il faut faire attention car les nuits sont froides de nos jours."

Elle prit la même fiole que cette soirée au lac Hylia et la brisa à nouveau pour faire apparaitre cette même flamme. Elle flottait dans les airs, et la chaleur qui en émanait était très intense. Elles n'auraient pas à craindre la fraicheur de la nuit et cela pouvait repousser les monstres. Si jamais les choses ne se passaient pas comme prévu, il y aurait toujours Esperanza ou Papillon d'Hiver qui seraient là pour protéger ou avertir leurs maitresses de toute façon, Cecilia ne s'inquiétait pas à ce niveau là.

La danseuse s'étira un petit peu avant de regarder autour d'elle. Tout était calme et pourtant, lorsque son regard se dirigea dans la direction du village Cocorico, elle ne put s'empêcher d'éprouver encore de l'amertume avec ce qu'il s'était passé dans le temple de l'ombre. Une bonne nuit de sommeil lui changerait sûrement les idées et elle passerait facilement à autre chose, comme d'habitude... Elle regarda brièvement Swann tout en se demandant ce qu'elle allait lui dire avant de reprendre la parole.


"Avec tout ce qui s'est passé aujourd'hui, il serait plus sage de se reposer je pense." L'alchimiste s'assit sur l'herbe à proximité du feu avant de reposer son regard sur sa soeur. "Bonne nuit Swann..."

Et sur ces mots, la gerudo se laissa emporter par la fatigue et commença à s'endormir.



[Rp terminé ]


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