Questions écailleuses

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Perla


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(vide)

La jeune Zora promena sa main palmée à la surface de l’eau, admirant les ondes balayant la rivière jusqu’à mourir près de quelques nénuphars flottant de l’autre côté. Le monde faisait bien des choses jolies, somme toute, parmi tant d’autres biens moins attrayantes. Elle hésita un moment : l’envie ne lui manquait pas de fondre à travers ces flots ondoyant et profiter à nouveau de son univers à elle, si calme si paisible et si beau quand à la surface les nuages devenaient lourds, le temps mauvais et les malheurs d’Hyrule beaucoup trop grands pour une petite Zora, aussi adulte soit-elle. Les quelques instant qu’elle passait dans l’Eau lui était vitaux, et un bien plus précieux que n’importe quel rubis, chose dont elle ne voyait que rarement la couleur, d’ailleurs. Mais malheureusement ses échappées de la réalité sombre n’étaient jamais assez longues pour profiter pleinement de la merveilleuse impression de quitter complètement l’attraction terrestre et d’évoluer comme nul autre ne peut le faire. En quelques mois, l’aquatique était devenue bien plus terrestre que jamais auparavant. L’envie ne lui manquait certes pas d’aujourd’hui plonger dans ces magnifiques flots bleus, mais elle ne pouvait pas décemment s’y abandonner alors qu’elle avait encore tant à faire. Alors, elle fit simplement couler l’eau dans ses mains et s’aspergea le visage. Des perles ruisselèrent le long de ses joues, pour se perdre le long de son cou ; bien que le temps soit frai et non chaud, cela lui fit beaucoup de bien et elle était maintenant prête à repartir. Perla releva et, remontant sur ses épaules la cape censée la protéger du froid, entama la montée jusque dans les hauteurs, vers l’amont de la rivière : là où était son domaine et la maison de tous les enfants de la rivière.  

Le temps est clair comme de l’eau de roche, frais : l’eau n’avait d’apparence que sa quiétude, sa température chutant dangereusement ses derniers jours. L’hiver arrivait. Perla frissonna et resserra le lourd tissu autour d’elle ; rien n’y fit. Elle entendait maintenant un murmure lointain, se rapprocher à chacun de ses pas, devenant grondement sourd à mesure que ses pas la ramenait chez elle. Chez elle. La maison qu’elle n’avait presque plus vue depuis un an. Etait-elle encore la même ? La sérénité sauvegardée ?  Et toujours les questions écailleuses, celle qui faisait mal : pouvait-elle encore considérée comme sienne la maison qu’elle avait brusquement quittée sans jamais la connaitre vraiment, bien qu’elle y ait vécu toute sa vie ? Serait-elle encore la bienvenue maintenant ? Autant d’écailles qu’elle s’enfonçait elle-même au creux des paumes. Elle ne pouvait plus le supporter.

Avant elle ne prêtait aucune attention à son entourage, vivant la même chose tous les jours, comme un mécanisme encré en elle qui la faisait avancer. Et puis, les rouages s’étaient détraqués et tout son monde avait été chamboulé. Elle en avait vu des choses. Mais peut à peut qu’elle découvrait de nouvelles parcelles de vérité, la jeune Zora se rendait compte que Ce monde était beaucoup plus grands que ce qu’elle croyait découvrir en laissant derrière elle les eaux douces du Domaine.

Sous ses pieds se formait les arabesques d’une gravure vieille comme le Grand arbre : le dessin d’un emblème toujours reconnaissable, bien qu’il s’effrite quelques peu par endroits. Devant elle, la colère du torrent coupait toute route. La Zora avança une main timide. Les portes s’ouvriraient-elles pour la laisser passer ?

Jamais elle n’avait retrouvé autre part la Sérénité qui animait ce lieu de sagesse et d’amour. Jamais elle n’avait aperçue au-dehors un seul représentant de son espèce non plus. C’en était presque ironique. Seule et isolée, Perla s’était retrouvée l’unique d’une race dont l’existence était déjà discutée, ramenant les Zoras au stade de conte pour bonne femme ! C’était une dure épreuve que d’être contemplée comme quelques chose d’un peu étrange qui ne devrait pas pouvoir parler ni exister ; elle en avait souffert maintes fois. Et avec l’inquiétude était venu d’autres questions écailleuses, ainsi que ce cruel mot : Pourquoi ? Pourquoi sa majesté avait-elle fermée hermétiquement son Domaine, à quelques exceptions près ? Pourquoi en interdire l’accès ? Elle pouvait imaginer bien des réponses, mais au-delà de simples questions, l’aquatique craignait pour ce précieux trésor : tout pouvait disparaitre si facilement et alors, personne ne se souviendrait que des Zora qui avaient un jour vécus là !

La jeune adulte avança sa main : elle était responsable de ses actes maintenant. Les questions la hantaient. Elle devait trouver des réponses, pardi ! Allez, avance. Ne reste pas plantée la comme une cruche… elle recula d’un pas. Pris son élan… et sauta. Miracle !, elle réussi à traverser le mur d’eau d’un coup et se retrouva projetée à terre, une forme surprise penchée au dessus d’elle. Perla leva les yeux et admira le lagon turquoise, étincelant de beauté. Tellement serein.

« Vous … vous allez bien ? » une main se tendit pour la relever, et elle se retrouva face à un visage connu. « Perla ?! »

C’était le troisième fils d’une famille qui l’avait aidée petite. Quel était son nom déjà ? Impossible de s’en souvenir. Elle sourit. Il avait drôlement grandis, une écaille dorée brillant sur son épaule : la réalisation de son rêve.

« Salut. Je vois que tu as réussi à devenir un gardien… félicitations. » Il la regarda en face, surpris. « Hum, oui en effet. Merci. Et toi… que fais-tu là ? » Elle ne savait exactement comment interpréter cette question. Répulsion, curiosité, surprise ? Que devait-elle dire ? Oui, elle cherchait des réponses mais… mais. Que dire pour ne pas paraitre comme une triple idiote ? Perla prit une inspiration puis demanda : « Je… je suis inquiète. Je voudrai demander une audience à sa Majesté la princesse Ruto qui règne avec sagesse sur nous. S’il vous plait. » Elle s’inclina, scellant ainsi la formule rituelle que, comme tous, elle avait apprise petite. Ne restait plus qu’a attendre.

[ un jour faut que j’apprenne à faire des posts courts. Un jour. ]


Un long soupir vint desceller les lèvres de la Zora, à défaut d'une parole. Depuis tout ce temps, on se demandait si l'autoritaire petite Princesse n'avait pas perdu ses cordes vocales au profit de ses ouïes, compte tenu du temps qu'elle passait au fond de la rivière, ou du lac quand l'envie - de plus en plus rare - lui prenait.

Pour une fois, elle était à l'air libre, assise aux côtés de son père qui la regardait à intervalle régulier, toujours cette lueur d'inquiétude dans le regard.
"Ruto, que t'arrive-t-il ?" revenait régulièrement, au début. Ensuite, ce fut "Ruto, quand cesseras-tu ?", et, plus dernièrement "Ruto, quand parleras-tu ?". Ce genre de phrases, elle les connaissait depuis toute petite. Elle avait souvent boudé, exagérant la protubérance de sa lèvre inférieure pour se donner un air vraiment triste.

Ca marchait à tous les coups. Son père et les pauvres Zoras qui avaient eu affaire à elle lors de son éducation en avaient bavé. Mais aujourd'hui, il ne s'agissait pas d'un caprice : ce qu'elle voulait, on ne lui donnerait pas. C'était impossible. C'était pour cela que le phénomène s'éternisait ainsi. Et plus personne ne lui posait de question. Cela faisait aussi longtemps que personne n'avait demandé une audience avec elle. De toute manière, elle n'écoutait que d'une oreille, diminuée à la fois par ses humeurs sombres et par son refus catégorique de s'alimenter normalement.


Et pourtant... "Je… je suis inquiète. Je voudrai demander une audience à sa Majesté la princesse Ruto qui règne avec sagesse sur nous. S’il vous plait." Tiens donc ? Même si les paroles avaient été un peu floues du fait de la distance et des parasites sonores dus à l'eau du domaine, la curiosité de la Princesse avait été attirée hors de la salle. Elle prenait son rôle très à cœur, et se refusait à se fermer à son peuple sous prétexte qu'elle se sentait mal. Elle en avait envie, mais luttait néanmoins.

De plus, elle avait reconnu une empreinte plus que féminine dans la voix qu'elle avait entendue. Aucun risque qu'il ne s'agisse d'une nouvelle ruse du Roi pour tenter de la fiancer à un nouveau prétendant, plus bleu et nageur que le précédent. Elle se laissa glisser de la petite cascade sur laquelle elle avait pris place et avança vers le couloir, sur la pointe de ses pieds palmés.

La silhouette qu'elle aperçut la surprit quelque peu. Non pas qu'elle l'a reconnut exactement, mais il lui semblait l'avoir croisée, longtemps auparavant, mais très peu récemment. A croire que c'était vraiment moche, ce qui se passait en dehors du domaine, si même ceux qui étaient partis revenaient ?

"C'est louable de ta part, mais tu sais, tous ceux qui lui parlent repartent bredouille. Elle est aussi expressive qu'un projectile d'Octorock depuis quelques temps." Elle sourit à la remarque, trop admirative de l'imagination mise à l'oeuvre ici pour s'en offusquer. Ce petit frisson de vie vint raviver un peu les émotions qu'elle avait essayé de noyer. Aussi, elle prit place au sommet de l'escalier, cambra le dos, une main sur sa hanche, et la tête haute. C'était une Princesse, tout de même, autant avoir la classe.

"L'avantage d'un projectile est qu'il sait rebondir. Que veux-tu, ma Sœur ? Viens, et parle."

Le ton avait été ferme, autoritaire, mais pas brutal. Stéréotypée jusqu'au bout des écailles, elle avait toujours travaillé sa voix claire et chantante. Et le violet de ses yeux brillaient toujours de la curiosité que la jeune-femme avait réveillée pour s'en retrouver imposants. Elle attendit, un petit sourire, vraiment léger, défroissait son visage depuis longtemps figé dans la même moue indifférente.

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Perla


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Perla tremblait quelques peu. Elle avait dit les mots rituels, il n'y avait pas de marche arrière. Elle devait assumer maintenant. Assume, bon sang! Ce qu'elle voulait... ses questions... quelles étaient-elles déjà? Perla secoua la tête, en deux sens. Elle... elle...

"C'est louable de ta part, mais tu sais, tous ceux qui lui parlent repartent bredouille. Elle est aussi expressive qu'un projectile d'Octorock depuis quelques temps."

La jeune Zora ouvrit de grands yeux et se redressa tout d'un coup. De... de quoi? Elle ne s'était pas du tout attendue à une telle réponse, une expression aussi libre d'une personne aussi haut placée, d'autant plus d'une personne aux ordres du ledit projectile, heu, princesse. Elle faillit rire. Oui, vraiment. Pourquoi ne se souvenait-elle que d'une part trop rude de son Domaine alors que rire y était encore possible ?

"L'avantage d'un projectile est qu'il sait rebondir. Que veux-tu, ma Sœur ? Viens, et parle."

Non, impossible ! Perla leva les yeux et, oui, c'était Elle. Droite, fière, dans une posture digne, assurément d'une reine quelques peu provocatrice. La Zora regardait bouche bée Ruto en face d'elle, sans qu'aucun mot ne sorte de sa bouche pendant un bon moment, jusqu'à ce qu'elle assimile vraiment les paroles prononcés par la princesse. Viens et parle, soeur. Là, Perla ne sut vraiment plus quoi dire. Elle essaya bien d'au moins remercier quelqu'un, mais tout ce qui sortit fut un grommellement inaudible. Soeur, vraiment ? Si c'était vrai alors elle... Secoue toi, secoue toi, secoue toi!

Elle se redressa soudain et, toute droite, avança vers celle qui l'interpellait. Le gardien fit tout de suite un pas de coté en s'inclinant. Perla se planta comme un piqué devant Ruto et, les mains tout raide le long du corps, elle s'inclina une nouvelle fois. Puis, avant de prendre la parole, elle détailla sans se gêner trop la face de la fière dame en face d'elle. Grande, belle peau lisse, formes généreuse, yeux vifs d'un violet plus terne sans doute qu'il ne devrait l'être. Il y avait manque de quelques choses dans ces yeux là.

La jeune Zora se mordit la lèvre et reporta vite fait son attention sur les pieds majestueux de la princesse. Qu'est ce qui l'avait pris à détailler comme ça son Altesse? Elle l'avait aperçue de loin autre fois, mais jamais d'aussi près. Et maintenant, alors qu'elle revenait juste, elle détaillait comme ça sans gêne une princesse. Par les écailles de Nayru, quelle idiote. Elle avait croisé le regard de la princesse et, en lisant dans ces miroirs une part de son âme, avait-elle également aperçue la sienne? Ce serrait un échange équivalent. Voyons, elle devait réparer cette horrible bévue, et vite fait. Comment ne pas paraitre trop officieuse et tout de même poser ses questions? Voyons... commencer proprement. Elle prit enfin la parole d'une voix très timide et un peu tremblante:

"Je suis... heu, honorablement animée que vous.... vous m'accordiez une faveur telle que la.. la... hum... "

Raté, ma ptite ! Ah bah oui. Zut, voilà qu'elle perdait ses mots en plus de ses manières. Voyons, elle devait avoir l'air bien misérable maintenant. La jeune adulte, en dernier secours se tapa plusieurs fois sur la tête pour en faire tomber une phrase correcte. Sans plus de succès. Elle bafouilla encore une bêtise. Mais! Elle était tellement mal à l'aise face à une telle personne. Perla pris une grande inspiration, et lâcha enfin:

"Je revins juste d'Hyrule. La situation là n'est pas très bonne, la guerre a commencée et je m'inquiète pour ce Domaine et ceux qui y vivent. De plus, pendant tout le temps où j'ai parcourut le monde extérieur, je n'ai jamais vu un seul membre de ma propre espèce, bien que sortit du Domaine ne soit pas foncièrement impossible, et je voudrais en connaitre la raison. Enfin, je voudrais savoir pourquoi exactement tout accès au Domaine est interdit aux étrangers et comment c'est possible, car je m'inquiète vraiment pour la sécurité des miens."

Avoir prononcé tout cela d'une traite laissa la jeune Zora réellement épuisée. Elle ne prononçait que rarement autant de mot dans un laps de temps aussi réduit, c'était tout de même une prouesse pour une muette comme elle! Comme un mot de plus ou de moins ne changeait pas grand chose, elle se permit même à ajouter:

"Et je me rends compte que ceci était vraiment très prétentieux de ma part. Veuillez excuser mon audace, votre Altesse, mais ces questions étaient très... démangeant pour moi."

Un sourire se dessina sur les lèvres de la fille-eau. Etre libérée de ces questions écailleuses était vraiment, vraiment agréable. Puis elle redevint tout de suite sérieuse. Les réponses risquaient, s'il y en avait, d'être tout aussi rugueuse que les questions.

[ oups, désolée de la qualité mon dieux tellement basse! C'est pas cher aujourd'hui, c'est les soldes! ]


C’est la lèvre légèrement sous tension, pas vraiment relâchée, mais pas encore souriante, que la Princesse des Eaux regarda s’avancer la jeune Zora vers elle. Elle n’avait de toute évidence par l’air fier, ce qui vint allumer la crainte au fond du « projectile d’Octorock ». Etait-elle simplement intimidée ou les nouvelles qu’elle venait lui apporter étaient-elles si dramatiques qu’elle le craignait ?

Ruto changea  sa jambe d’appui en attendant que son interlocutrice arrive jusqu’à elle, et lorsque ce fut le cas, elle n’ajouta rien, et écouta, l’air grave malgré son demi-sourire toujours plaqué sur le visage.  Se passa ensuite une chose à laquelle elle n’était plus habituée. Elle croisa son regard. Pas le simple accident quand on se croise le long d’un cours d’eau, non. Un véritable échange, que le protocole aurait pu lui faire sanctionner. Mais avoir une interaction de ce genre, si futile mais pourtant si concrète, avec quelqu’un qui avait l’air si vivant, n’était-ce pas le signe qu’elle vivait, elle aussi ? Elle ne releva alors pas, et fut renvoyée dans son isolement lorsque leur contact stoppa net. Les choses redevenaient telles qu’elles devaient être. Mais c’est la crainte qu’elle avait lue dans ces deux iris salvateurs juste avant de les perdre de vue, et cela ne faisait que l’inquiéter davantage.

Première tentative ratée, et une nouvelle fois, le protocole fut renvoyé au fond du lac Hylia, puisque le sourire de la souveraine se fit plus sincère, plus spontané. C’était mignon, en fait. Cette jeune Zora était de son peuple, malgré son absence. Sa Sœur.

La deuxième intervention fut plus directe. Et Ruto dut se concentrer réellement pour tout saisir tant elle parlait vite et d’une traite. Comme depuis le commencement, elle était restée muette. C’était si horripilant de se faire couper la parole. Y avait-il du reproche dans toute cette tirade ? A en juger par les excuses qui ne tardèrent pas à suivre, oui. Mais c’était fondé. Enfin, certainement.

« Ne t’excuse pas, ma Sœur, j’imagine qu’il est de mon devoir d’apaiser les démangeaisons des miens. Tu as le droit d’exprimer tes peurs, et je te suis reconnaissante de l’avoir fait. »

Elle marqua une pause, inspira un instant, avala sa salive, et expira lentement. Il fallait rester calme et organiser toutes ces phrases qui se cognaient dans les recoins de sa tête. Rester si longtemps emmurée dans le silence avait fini par lui faire perdre toute son assurance à l’oral. Et pourtant sa répartie faisait partie de ses plus grandes fiertés. Parce que, oui, elle en avait beaucoup. C’était la Princesse après tout !

« Ainsi la guerre fait de nouveau rage ? La réponse se trouve dans ta question, alors. Nous avons trop donné, sans jamais recevoir. Qu’on nous appelle, et nous ne refuserons rien. Mais trop longtemps notre Peuple a été rabaissé au rang de clowns. Oui, nous n’avons pas les étoffes de la Citadelle ni leur peau laiteuse. Mais nous avons notre fierté, fierté que je ne laisserai pas piétiner encore. »

Poissons. Anomalies. Gentils nageurs un peu bêtes. Elle avait eu droit à presque tout. Désormais le monde devait comprendre. On ne se rendait compte de la valeur de quelque chose que lorsqu’on en avait besoin. Il semblait que la situation fût propice à cela.

« Mon camp est tout choisi. Si notre chère Princesse Zelda n’est pas parfaite, ce qui se dresse devant elle l’est encore moins. Mais je ne risquerai pas de vies à moins qu’on ne me le demande. Les Hyliens nous ont trop déçus par le passé, est c’est pour cette raison que nous préférons rester entre nous. Mais qu’ils cherchent à venir, notre hospitalité est toujours la même. C’est simplement le protocole qui s’est durci pour éviter les profiteurs. »

Elle ne savait pas si elle avait su se faire comprendre. Mais au moins, les arguments étaient sortis. Elle fixa son regard avec un peu plus d’insistance sur la jeune femme. Ses traits s’adoucirent légèrement, pour rompre avec le ton sec qu’elle avait utilisé juste avant. D’un geste rapide, sa main tenta de capter son attention. La soumission n’était pas de mise, elle voulait être regardée.

« Quel est ton nom, brave petit bout de femme ? »

[Mon Dieu, Perla, je suis tellement désolée d'avoir tant tardé, je n'ai pas d'excuse, tu as le droit de me couper toi-même la tête... ;_;]

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Perla


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Perla était très intriguée par la princesse: elle avait une façon de se tenir très spéciale. Élégante, ferme, puissante et royale, mais aussi avec rébellion. Comment peut-on dégager autant de majesté et être à la fois aussi provocante? C'était de toute petite chose, une position des mains, une jambe tendue, mais c'était véritablement déroutant pour elle. Après tout, Perla n'avait vue Ruto que de loin auparavant, elle n'en savait que ce qu'elle entendait à mesure de journée. Pas toujours très élogieux d'ailleurs; la Zora avait souvenir que dans une discussion à propos de la princesse, c'était le mot "bornée" qui remportait la victoire haut la main.

 La fille poisson baissa la tête après avoir dit ces mots, timide. En fait, elle aurait fait pareil avec n'importe qui, royal ou pas. Le malaise que faisait peser l'identité de son interlocutrice sur les épaules de la Zora s'était déjà un peu soulagé, elle commençait à se calmer. Commencer, ça veut dire qu'elle pouvait maintenant parler sans trembler comme une feuille et prononcer une phrase qui ait du sens. C'était déjà pas mal.

 La Zora écouta sa consoeur parler, modeste, en hochant la tête. Oui, oui, bien sûr, elle y avait pensé, en se posant mille question de plus. Sortit, c'était s'exposer aux yeux du monde et recevoir sa haine. Combien de fois avait-elle, malgré elle, attiré l'attention ? Et même l'intérêt poli des Hyliens faisait mal quand il vous demandait si vous pouviez parler 'civilisé'... juste pour ne pas citer ceux, pire, qui se lançait dans le trafique d'écailles!

 Et cependant... cependant, Perla ne pouvait s'empêcher de penser que rester cloitré ici n'était pas la bonne solution. En se cachant, ne donnaient-ils pas raison à tous ceux qui ne voulaient pas des Zoras? Mais surtout, le Domaine était-il vraiment en sécurité. Après avoir vu les Dragmires arriver même jusqu'à l'opposé du Désert, au village Cocorico, Perla en doutait très sérieusement. Et c'était là toute l'origine de sa visite.

 Elle leva les yeux vers la princesse. Bleus, inquiets et déterminés. Et cette fois, elle ne se déroba pas. Comment? Ne s'était-elle pas promise de protéger toute forme de vie? Bien ambitieux, mais elle le voulait vraiment. Alors, ça suffit la timidité! Enfin, intérieurement elle pensait quand même aïe, je suis bonne pour la prison là!!! Oh Nayru... Mais bon, on va pas brûler des étapes non plus.

"Majesté...commença-t-elle, Je comprends et reconnait toute vos raisons et je vous remercie de vous confier ainsi à moi. Elle sourit, et haussa légèrement les épaules. Mauvaise manie! "Mais, malgré tout mon inquiétude perdure. J'ai vu ce dont été capable les ennemis de la Couronne et je crains que... notre sécurité ne soit pas assurée, même ici. Grande est leurs fourberie et je crains qu'en restant ainsi cloitré, nous ne nous coupions de tout secours..."

Elle soupira. Peut-être en avait-elle dit trop? Certainement, elle aurait du brider sa langue qui, pour une fois, se déliait un peu trop. Quelle impolitesse, pour qui se prenait-elle donc? Rapidement, l'aquatique s'inclina, bien bas.

"Je... on me nomme Perla, votre altesse. C'est le nom que m'ont donné ceux qui m'ont élevée. Je... navrée de vous faire perdre votre précieux, temps, princesse ruto." Elle sourit d'un air qui voulait dire Bon, je crois que je vais y aller là, avant de faire une autre grosse bêtise...

[ Qu'on lui coupe la tête o/ ! ]


Elle la faisait sourire, cette petite Zora. Même si les formes n’étaient peut-être pas au rendez-vous, la gamine était visiblement très perturbée de lui parler. S’il s’agissait de son rang ou du simple cœur qui battait dans sa poitrine, Ruto l’ignorait, mais elle se rendait bien compte du gros travail de Perla pour lui parler, comme ça, d’une traite, et de plus sur un sujet qui la taraudait.

« Majesté... Je comprends et reconnait toute vos raisons et je vous remercie de vous confier ainsi à moi. Mais, malgré tout mon inquiétude perdure. J'ai vu ce dont été capable les ennemis de la Couronne et je crains que... notre sécurité ne soit pas assurée, même ici. Grande est leurs fourberie et je crains qu'en restant ainsi cloitré, nous ne nous coupions de tout secours... »

Elle n’avait pas tort, Ruto n’avais pas cessé de retourner toutes les éventualités dans sa tête de poisson. Elle en avait entendu parler, de Cocorico, de tous ses monstres, de tous ses morts. La souveraine bleutée cligna plusieurs fois des paupières, retenant fermement ses pensées par le bras pour ne pas qu’elles s’éloignent trop loin et brûlent ses yeux un peu trop secs. Elle inspira, expira, rouvrit les yeux et fixa à nouveau son regard sur la fameuse Perla.

Les décisions, elle les redoutait. Malgré tout l’amour qu’elle portait à son père, il lui avait surtout appris à être exécrable plutôt qu’une bonne meneuse. Au bout d’un moment, il fallait choisir : être Zora ou être membre d’un peuple de tout Hyrule ?

« Du temps, Perla, nous n’avons guère que cela, et apporter mon aide à l’une des miennes n’est certainement pas une perte. » la rassura-t-elle dans un premier temps. Elle se remémora tout ce qu’elle venait d’entendre, une main sur le front comme la diva en elle qu’elle adorait montrer. « J’ai conscience de ce qui se dresse devant le Royaume, et de ce qu’il lui a déjà pris. »

Nouvelle pause, tandis qu’elle laissa retomber son bras le long de sa hanche, pas jusqu’en bas, juste appuyé  sur cette dernière, pour exhiber sa fierté.

« Il nous a pris des frères, et il m’a pris mon fiancé. Plus jamais Link ne repassera cette cascade… » Elle désigna l’entrée du domaine d’un vaste geste de son bras libre. « A mon sens, l’espoir du Bien en Hyrule est condamné. Autrement, c’est Nohansen qui serait venue me trouver, et pas toi, ma Sœur. »

Cette fois-ci, elle baissa les yeux, et garda les paupières closes un peu plus longtemps.

[Un peu bref, j'attends les réponses de Perla pour aller un peu plus loin <3]

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Perla


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Perla baissait les yeux. Enfin non, elle les levait un peu, mais regardait partout, sur la droite la gauche, en haut et en bas, sauf sur les améthystes de sa Majesté. Ses mains noués dans son dos, entortillée l'une sur l'autre ; la tension baissait peu à peu, mais elle restait anxieuse. C'est seulement que, voyez-vous, elle n'avait que peut d'envie de se voir envoyer croupir en prison. C'était moyen pour la santé, parait-il.

La jeune Zora regarda fixement les nageoires de Ruto bouger avec grâce en harmonie avec elle, tandis qu'elle parlait. Oui, ça avait du sens. Bien sûr qu'elle ne doutait pas de la princesse, mais... pourtant... pourtant elle ne pouvait, oui elle ne pouvait s'empêcher de craindre pour l'avenir.

Et surtout, elle craignait car son peuple, pacifique, s'il savait se défendre, n'avait pas la force guerrière des Hyliens, et bien loin de la maitrise des Sheikahs. Elle le savait, de propre expérience: bien qu'elle se le soit juré, elle était incapable, complètement incapable, de défendre quelqu'un face à un danger réel, une épée tendue vers une gorge innocente, par exemple. A ce propos, il fallait y faire quelques chose... elle devait appendre à se battre, bon sang!

Soudain, la voix de la princesse saphir la ramena à la réalité:

« Il nous a pris des frères, et il m’a pris mon fiancé. Plus jamais Link ne repassera cette cascade…  A mon sens, l’espoir du Bien en Hyrule est condamné. Autrement, c’est Nohansen qui serait venue me trouver, et pas toi, ma Sœur. »

La Zora leva des yeux ébahis. Et cette fois, de surprise, elle en oublia tous les protocoles, ses yeux plongeants directement dans ceux de Ruto. Comment ça? Plus de fiancé? Plus de Link? Plus d'espoir? Allons bon, sur quelle foutu pierre elle était tombée, celle là, pour rouler autant au fond du trou? Que la princesse de son peuple ait perdu tout espoir révolta tellement Perla qu'elle ne pensait même plus, maintenant, à une quelconque forme de protocole, de royauté ou quoi que ce soit. Quelle bourde, si même ceux qui sont notre plus grande force ne broie que du noir !

La jeune Zora se redressa de toute sa taille, les mains posés sur les hanches: elle était plus un garçon manqué qu'une diva comme la princesse, et ça se voyait, dans cette posture révoltée. D'une voix qu'elle sut tout de même modérer -heureusement, manquerai pus qu'elle commence à cirer- Perla s'exclame :

" Princesse, sauf votre respect, je ne peux décemment vous écouter renoncer à tout espoir sans me sentir profondément, en mon fort intérieur, révoltée contre ce défaitisme. Sachez qu'il n'est jamais, non, jamais trop tard. Et le "bien" perdure tant qu'il y a du "mal", vous devriez le savoir, pourtant !" La jeune Zora inspira très, fort, relâcha la tension puis ajouta : "Et je ne sais moi, de quel fiancé vous parlez, mais Link, lui, est un solide gaillard bien de chair et d'os. Foi de Nayru: je l'ai moi même vu plusieurs fois, le Héros du Temps comme on l'appelle couramment... " Oh oui, elle s'en souvenait. C'est que, très étrangement, elle n'avait pas été extrêmement impressionnée par lui, malgré son statut. Sans doute car il ressemblait plus à un vagabond qu'à un Héros : non sans lui déplaire. Elle ne doutait pas que ce gars là ne laisserait pas l'espoir s'éteindre.

Perla croisa ses bras sur sa poitrine, faisant toujours face à Ruto. Immédiatement après avoir dit ces mots et bravé pour une enième fois sa majesté, elle se mordit la lèvre très fort. Si elle l'avait pas, là, la prison, c'est qu'elle avait franchement un ange gardien. Bon, autant assumer jusqu'au bout, voilà pourqoi elle ne tombait pas à genoux, attendant simplement la réponse de Ruto, qui ne tarda à venir.


Décidément, cette Perla était pleine de surprises. Depuis le début, elle oscillait entre des instants de mutisme incroyable à des pics d’impertinence que la Princesse reconnaissait comme les siens. Le gène qui vous rendait insupportable, chez les Zoras, devait résider dans la féminité. Ruto ne voyait que cela comme explication.

C’était fatigant, de devoir attendre la fin des explications de l’autre avant de reprendre ses propres explications, le tout à tour de rôle. En quelques mois, elle avait perdu l’habitude de la conversation et de tout son petit cortège de subtilités. Et si la solitude et le repli pesait sur l’humeur, il en allait de même pour l’intellect, ou tout du moins l’attention.

Portant une main à son large front, et prenant appui sur le mur près d’elle, ce qui lui conféra encore davantage des airs de diva, elle força un demi-sourire à venir illuminer un peu sa voix alors qu’elle répondait :


« Allons, n’agis pas comme ça, tu me donnes l’impression d’être un de ces Hyliens qui a la main lourde sur ses enfants. » Elle réprima une envie de poser sa main sur l’épaule de la jeune femme, mais la regarder de haut renforçait un peu sa fierté, et même quand on en avait trop, de la fierté, ça faisait toujours du bien. « Sache que pour empêcher les vagabonds de venir envahir notre domaine, nos soldats – et même les autres ! – travaillent leur corps et leurs armes. Comme on dit, ça n’est pas parce que la surface de l’eau a l’air lisse que la vie en-dessous a cessé. »

Ce fut le moment de faire une petite pause, la main qu’elle avait retiré de son front y revenant aussi vite. La migraine la guettait, couplée à ce petit fond d’angoisses qui lui tordait le ventre à chaque fois qu’elle devait user de sa langue pour des choses plus diplomatiques que ses petits caprices de Princesse.

« Pour ce fameux Héros dont tu parles, je suis assez perplexe quant aux mots que tu emploies pour en parler. » D’ailleurs le bruit qu’elle fit en déglutissant alla dans le sent de la perplexité qu’elle évoquait. Le sujet était déjà assez difficile à évoquer, mais si alors l’incertitude venait semer sa zizanie, la pauvre bleutée royale allait finir par exploser en un nuage de bulles. Ne pas y penser ! Rire dans une telle situation, ça n’était franchement pas… Rire ? Bah ça alors ! « J’ai moi-même connu Link, comme tu l’as compris. Mais la dernière fois que j’ai eu vent de lui, c’était pour apprendre que le rouquin et ses chiennes du Désert l’avaient brisé. Tu comprendras donc le deuil que je porte, et que nos frères m’aident à porter. »

Nouvelle pause. Elle s’agenouilla pour mettre son regard à niveau de celui de Perla. Ca aussi, c’était une première. Puis, à voix basse : « Et toi, tu parles au présent. M’autorises-tu à espérer et à te demander si les entrevues dont tu parles sont… Récentes ? »

La fierté était toujours là dans le regard de la Zora. Mais le vide que l’autre avait décelé un peu plus tôt avait diminué pour laisser la place à un poison beaucoup plus insidieux : l’espoir. *Dis-moi qu’il est vivant, je t’en supplie…* lui criaient ses pupilles tremblantes au milieu de leurs iris.

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Perla


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Il faudrait se décider, à la fin! C'est l'adolescence, c'est ça? Je vois pas d'autre explications à tes sauts d'humeurs, ma p'tite... Perla devint brûlante, on aurait presque dit que ces joues venaient de s'enflammer. Et de partir en cendre quand Ruto dit :

« Allons, n’agis pas comme ça, tu me donnes l’impression d’être un de ces Hyliens qui a la main lourde sur ses enfants. »
La Zora soupira, soulagée: ça signifiait sans doute que la prison, ce n'était pas pour tout de suite! Elle sourit: Il y avait un fond de vérité à ce que disait la princesse. A force de vivre parmi "ces Hyliens", ne commençait-elle pas à leur ressembler... un peu trop? C'était vrai, elle s'en rendait compte. Certains gestes, paroles ou actes n'étaient plus ceux d'une Zora. Ou alors, elle grandissait, tout simplement ?

La bleutée écouta ensuite attentivement, hochant la tête. Elle pouvait très clairement admettre et comprendre ce que lui racontait la princesse et il faut avouer que, bien qu'elle soit encore inquiète, ces paroles l'apaisaient d'une façon incomparable et merveilleuse. C'est de savoir qu'elle n'aurait plus à se faire autant de soucis qui lui prenait un énorme poids du cœur: quel soulagement !

Puis, après que la princesse eut démontrer une nouvelle fois toute sa grâce féminine -ce qui amena Perla à penser que les prétendants devaient tomber devant cette femme-là comme les feuilles en automne. Personnellement, elle trouvait qu'elle avait vraiment toute les conditions pour être une princesse merveilleuse... enfin, si effectivement elle savait guider et diriger justement son peuple, ce dont on ne pouvait être sur pour l'instant. Mais elle, Perla, avait très envie de soutenir cette personne-là qui se tenait devant elle.

Vint ensuite le temps des questions pour elle et la jeune Zora baissa les yeux quand Ruto parla. Elle se souvenait, en fermant les yeux, de ces étranges instant où la réalité pour elle semblait se distordre. Le village, les reconstructions, ces drôle de gens, des mercenaires, des tombes et un garçon vert sous la pluie. Ces souvenirs ressemblaient presque à la vie de quelqu'un d'autre pour elle, Perla, la sert-à-rien. Mais elle en était sur, elle l'avait vue à ce moment là et plus tard aussi. Aucun doute.

Perla leva la tête et croisa à nouveau le regard, tremblant, de la princesse Ruto. L'espoir fou qu'elle y vit lui coupa la langue un instant, et alors qu'elle s'apprêtait à parler, la Zora ferma brusquement la bouche et baissa aussitôt la tête. Comment dire tout cela sans faire de tord à personne? Elle jeta un coup d'oeil derrière elle, au Zora -garde- qui l'avait mené jusqu'ici. Il regardait une fissure dans la roche d'un air très intéresser; c'était comme si Perla pouvait voir les oreilles du Zora grandir pour écouter ce que disait la princesse et elle. Perla ne savait pas si l'information qu'elle détenait était vraiment secrète ni si le "garçon" en question tenait à laisser le secret, mais elle se devait de le dire à la princesse. Mais seulement à elle.

Alors l'orpheline s'approcha de Ruto et s'agenouilla devant elle. Les yeux dans les yeux. La Zora hocha la tête :Oui, elle l'avait vue récemment! Puis elle posa la tête par terre afin d'être complètement inclinée. Ainsi parla-t-elle :
"Majesté, j'étais il y a quelques lunées à peine au Village Cocorico afin d'aider les habitants qui avaient subis de graves pertes. Là bas, j'ai vu, avec une certitude absolue, la personne dont vous me parlez. C'était un homme de voyage vêtu de vert... "

Lentement, sa voix se tue. Elle resta prostrée encore quelques instants car Perla se devait de réfléchir à ce qu'elle allait devoir faire maintenant. Puis elle se releva et, beaucoup plus joyeuse que quand elle était venue, sourit à la princesse Ruto.


« Majesté, j'étais il y a quelques lunées à peine au Village Cocorico afin d'aider les habitants qui avaient subis de graves pertes. Là bas, j'ai vu, avec une certitude absolue, la personne dont vous me parlez. C'était un homme de voyage vêtu de vert... »

Depuis des mois, tout le fonctionnement de la Zora se résumait à une série d’automatismes, tant dans sa physiologie que dans ses actions. Les quelques écarts qu’elle avait réussi à faire depuis la funeste nouvelle qu’on lui avait apportée suivaient le protocole à la perfection, et finalement elle s’était bien gardée de prendre des initiatives, jusqu’à son entrevue avec la jeune Perla.

Mais la phrase que la petite venait de lui balancer comme un boulet de canon eut le même effet que ces bruits de verre brisé au milieu de la torpeur d’une calme maison. De cette manière, Ruto se réveillait en sursaut comme lorsque l’on rêve que l’on tombe. Et alors qu’elle se relevait en même temps que sa Sœur, et scrutait son sourire d’un air interdit, elle réfléchissait à ce qu’elle aurait pu répondre de politiquement correct à ça.

« Le salaud ! » se contenta-t-elle de vociférer alors que ses arcades se rejoignaient dans un air dont on ne savait pas s’il était plus soucieux ou en coléreux. Ah, cet Hylien ! Il avait une belle gueule, beaucoup en convenaient, mais alors est-ce qu’un jour quelqu’un aurait la preuve qu’il y avait quelque chose dedans ? Était-ce trop demander que d'espérer des nouvelles positives ?!

Ses poings s’étaient refermés tandis que toute une série d’idées se succédaient dans son esprit, qui lui, était bien plus développé. Mais l’autre attendait une réponse, et les gardes étaient venus les regarder d’un air soupçonneux suite à sa réplique incontrôlée.


« Je… Me suis emportée, j’imagine. Pardon. Comprends bien, Perla, que l’énergumène dont nous parlons n’a pas eu la décence de me donner signe de vie. Je conçois qu’il est occupé, mais il est rarement plaisant de se voir ignorée de la sorte par celui qu’on doit épouser. »

Puis cette petite enflure, s’était-elle au moins questionnée sur l’absence des Zoras ? Noooon, certainement trop occupé à sauver Hyrule et jouer les chiens pour Zelda. Un frisson de colère vint à nouveau la faire trembler. Pour le coup, elle n’allait pas se rendormir de sitôt.

« Mais merci, ma Sœur, grâce à toi nous allons prendre les bonnes dispositions. Si une menace a déjà frappé Cocorico, j’imagine que sa faiblesse est plus qu’alarmante. Puis-je te charger d’une mission ? »

Déjà la fierté avait retendu sa posture, et son regard ne trahissait rien d’autre qu’une ferme détermination. Elle avait toujours fonctionné à la frustration et à la motivation d’avoir ce qu’elle voulait. Et en l’occurrence, il lui fallait attendre pour expliquer à ce Link comment elle allait le découper en morceaux pour l’avoir fait poireauter aussi longtemps. Aussi fallait-il patienter avec ses devoirs de dirigeante.

Son regard violet ne quittait pas le visage de Perla. La question qu’elle lui avait posé était purement rhétorique : Ruto avait toujours ce qu’elle voulait, et quand elle demandait, lui dire oui était le seul moyen d’éviter une tempête sur la Rivière, voire jusque sur le Lac.

« Va trouver la Souveraine, et dis-lui que notre Peuple aidera comme il pourra si jamais Sa Majesté en a besoin. » Le ton était un peu dédaigneux. La Zora avait du mal à ravaler cette espèce de rivalité qu’elle avait toujours vue entre elles, même si en soi Zelda ne lui avait rien fait de mal ou de déplacé. Elle ne l’aimait pas, point. Alors évidemment, la rancœur devait restée tapie, ce qui n’empêchait pas un petit débordement de temps en temps. « Dis-lui également que je m’en vais trouver Darunia pour voir ce qu’il en est du côté des Gorons. Je vais t’écrire une lettre à son attention, et deux de nos Frères t'escorteront. »

Sans prendre le temps d’ajouter quoi que ce soit, Ruto fit demi-tour dans une pirouette élégante, et avança d’un pas aussi fier et déterminé que le regard qu’elle avait jeté à son interlocutrice quelques secondes auparavant. Elle bouillonnait et ne tenait pas en place. Au moins l’ascension du Mont calmerait quelque peu ses ardeurs.

« Suis-moi. » conclut-elle sans autre forme de procès, ni même un autre regard dans la direction de Perla. Il s’agissait de ne pas perdre une minute.

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Perla


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(vide)

Décidément. Elle avait beau être la princesse du Sage peuple Zora, les pacifiques êtres de l'eau qui dérivaient au fil du courant, cette fille lui donnait l'impression d'avoir un volcan à l'intérieur. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences ! une chose qu'elle pouvait d'ailleurs aussi très bien dire à propos d'elle-même.

Perla était contente: la princesse semblait soudain s'être réveillée. Toute ombre avait disparue de ces yeux qui étaient revenus les bouillantes iris violettes qu'elle avait déjà croisé une fois, très petite. Elle ne s'en souvenait sûrement pas, mais Perla elle avait très bon souvenir de ce jour-là. Ruto l'avait tellement impressionnée par sa joie simple et pure et sa force d'esprit. Une admiration qui perpétuait aujourd'hui encore, d'ailleurs. Et qui ne se trouvait que renouvelée par le soudain regain d'énergie de la princesse. Elle avait, indéniablement, la force d'une régente. Qui pouvait ne pas admirer la force de ceux qui savent commander?

Cependant, cette histoire de fiancé avait aussi comme résultat d'intriguer Perla. Les circonstances dans lequel elle l'avait vue pour la dernière fois et aussi de tout ce qui se disait en rumeurs, elle se doutait que "l'énergumène" en question ne devait pas être très doué en sentiments. Cet homme avait déjà l'air très compliqué sans qu'on ne le connaisse... enfin peut importe. C'était pas ses affaires, après tout. Voilà pourquoi Perla ne dit rien à propos de la réaction de la princesse. Elle se contenta de lui sourire, confiante en hochant la tête. Puis...

"Une mission? Eh bien... bien sur que oui, vous pouvez. " Ne pouvait-elle pas tout faire? Certainement que si. En fait, Perla n'avait pas vraiment le choix. De fait, la mission l'intimidait un peu. Après avoir écouté de quoi il s'agissait vraiment, elle se dit qu'elle n'était peut être pas la meilleur personne pour cette mission. Où peut être que si? Après tout, elle était quasiment la seule de son peuple à être sortie du Domaine. C'est elle qui connaissait encore le mieux l'extérieur.

Oui. Elle pouvait faire cela. Ca n'avait pas l'air trop compliqué. Avec le soutien de la princesse, elle arriverai certainement jusqu'à au moins un des conseillers de Zelda. La jeune Zora était heureuse en suivant Ruto. Elle était arrivée ici pour vérifier l'état de son Domaine, inquiète, et repartait avec un but précis, un moyen de se montrer utile. Que rêver de mieux ?!

[fin du rp, je suppose ?]