Psychanalyse ou psychédélisme.

[ Aventure scellée/terminée ]

[ Hors timeline ]

Une forme ovale, timide, mal définie, qui tremblait. Voilà tout. Une vaguelette ? Sans doute la bise. Cette si terrible bise capable de balayer d’une onde aqueuse les contours de cette chose. De quoi en pleurer. Pouvait-on être si frêle que cela ? Du vent sur l’eau d’un lac puis plus rien ?

Une paire de sphères carmin se levèrent tel des soleils au milieu de l’ombre. Quelques petites vagues vinrent inexorablement déformer le dessin. Elle disparut. Puis revint. Une ridule argentée vint s’ouvrir en dessous des deux ronds cramoisis. Elle se contorsionnait au gré des ondes du bassin liquide. Elle se courbait. Vers le bas.

DarkLink quitta des yeux le reflet de son visage sur l’eau. Il se laissa choir sur son derrière puis s’appuya bras tendus vers l’arrière. Les doigts écartés se laissèrent câliner par la douceur de l’herbe hylienne. Il bascula sa tête vers la voûte céleste, presque aussi noire que lui. Celle-ci était toutefois teintée de bleu, la rendant plus vivante en quelque sorte. Contrairement à lui. Cela faisait des jours entiers qu’une mélancolie sans fin avait étreint l’Ombre du héros. Perclus dans un mutisme inquiétant, il passait ses heures à la contemplation de la vie, du monde en mouvement, des couleurs et de toutes ces choses tellement différentes de lui, maudite ombre. Il soupira. Cela ne faisait que la centième fois depuis le sommeil du Soleil. Son dos lâcha prise et il s’étala dans l’herbe, bras croisés derrière sa nuque. DarkLink ferma les yeux.

Que la mort vienne le prendre, il s’en fichait un peu. Il avait égaré son fourreau dans quelque buisson aux abords du lac, son bouclier d’acier ébène, aucune idée. Il était ainsi vulnérable comme jamais. Mais qui se donnerait la peine de distinguer une ombre dans la nuit ? Personne. Ou peut être seulement un fou. Toujours moins fou qu’une chose qui honore des Déesses répudiant son existence, toujours moins qu’un monstre impie qui loue des Divinités lumineuses. Lui, étrange abonimation de DarkLink qui priait une Trinité en principe ennemie. Parfois il se détestait. Ou plutôt, il haïssait ses sentiments désordonnés. Ils explosaient comme ça, sans logique et avec une puissante rage. Tristesse, colère, gentillesse et autres. Il n’avait pas envie d’énumérer plus en avant la liste de ses maladies émotives. Plus que cela, il était horripilé par l’imperfection de son Double. DarkLink était assez intelligent pour savoir qu’il avait été créé à partir de Link. Il était l’exact opposé de l’elfe. Ce damné si médiocre, si timoré, toujours dans le flegme. Jamais le Héros n’était bouleversé par les émotions, ça non. Il était toujours foutrement neutre. Lui était donc exalté, esclave de ses sentiments fulgurants. Si Link avait été mieux conçu, DarkLink serait moins en peine. Là encore, deviser de cela était encore un symptôme de son calvaire. Mélancolique, déçu de ce qu’il était.



« Peut-être devrai-je me baigner. Mais je risquerai de me dissoudre tel un morceau de savon noir quelconque. »


Il soupira à nouveau. Pour la cent et unième fois depuis que le Soleil s’était dissipé.

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[Je peux m'inviter?]

La nuit était fraiche ce soir.
La jeune femme avait voulu retourner près du lac Hylia, là ou tout ceux qu'elle avait connu lui avaient fait leurs adieux, avant son départ pour le Temple des Novices.
Tapotant le sol sablonneux des berges, Flora fit le tour du lac, une fois, puis une seconde fois. Au deuxième passage, sa canne effleura quelque chose.

Doucement la religieuse se baissa et posa la main sur une épaule.
Se reculant vivement elle bredouilla.

"Toutes mes excuses! Je ne voulais pas vous frapper."

Dans l'espoir de ne pas provoquer de conflit, la jeune fille continua de parler.

"Mon nom est Flora Del Carmen. Je peux faire quelque chose pour m'excuser? Je ne vous ais pas fait mal au moins?"

Anxieuse, la Pretresse de Nayru attendis la reaction de l'autre.

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Kuro


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[Bienvenue PDN ! ;) ]


Le jeune homme avait longuement hésité. Il n’était pas effrayé mais, ne pouvais s’empêcher d’avoir une sensation de malaise en pensant fouler à nouveaux le sol de ce lieu. Il revoyait la sombre nuit de ce jour où, guider sur cette scène par la curiosité, il avait été spectateur discret puis acteur improvisé. Or, sur scène, ou on se montre à la hauteur des circonstances, ou on s’écroule. Pour Kuro, un acte tragique avait été joué, et un exile impromptu provoqué. « Y retourner sera un moyen efficace de définir ce malaise ! »[/i] C’est avec cette pensée que le jeune Sheikah arriva au Lac.

La petite étendue bleue était en vue, attirant tout les regards, prenant toute la place et rendant presque inexistant, les végétaux aux alentours. Il avançait tout en repensant à tout ce qui c’était produit, à ce qu’il n’avait pas compris, à sa réaction cette nuit là, à ce court instant rempli d’émoi, à … . Le pied du jeune homme frappa alors quelques choses de solide. Ce dernier perdit l'équilibre mais se rattrapa tant bien que mal en prenant appuie sur un arbre. Il rechercha du regard ce qui avait provoqué se déséquilibre : un bouclier qui semblait être en acier noir était abandonné sur l'herbe. « Mais qui pouvais bien avoir laissé traîner pareil objet ! »[/i] Puis après un instant de silence, il finit par sourire, se rendant compte qu’un bouclier, objet inanimé de surcroît, l’avait emmené bien loin des questionnements le concernant qui pourtant n’étaient pas sans importance.

" Toutes mes excuses! Je ne voulais pas vous frapper. "[/i]

La voix qui retentit avait interrompu le jeune homme dans ses pensées. Ce dernier, en regardant dans la direction d’où provenait la voix, vit aux bords de l'eau, une jeune fille belle de figure, aux cheveux bleue clair. Elle tenait un bâton blanc dans les mains et semblait en pleine conversation avec un homme qui, de ce que l’on pouvait voir, avait la peau d’une couleur très sombre. Il se trouvait en présence de deux parfaits inconnus et finalement, il enfouit la pluie de questionnement qui le tiraillait au profit des nouvelles rencontres qu’il allait faire. Il ramassa le bouclier et se dirigea vers ces deux inconnus. Nouvelles rencontres, nouvelles personnalités, nouveaux sentiments…

" Mon nom est Flora Del Carmen. Je peux faire quelque chose pour m'excuser ? Je ne vous ais pas fait mal au moins ? "[/i]

La jeune fille s’adressait à l’homme couché sur l’herbe mais ne lui laissant pas le temps de répondre il se joint à la conversation tout en se rapprochant :

« Enchanté Demoiselle Flora Del Carmen ! Pour ma part, je me nomme Kuro et vous souhaite bien le bonsoir à vous et à ce messire qui s’il le veut bien, me ferait un grand plaisir en nous révélant son nom ! »[/i] Finit – il avec un fin sourire.


Il dansait à l’instar d’un équilibriste sur le mince, si mince, fil suspendu qui séparait les deux mondes. Tomber à gauche et les songes iraient l’accueillir dans ses moelleuses contrées féériques. A droite, par contre, il heurterait le sol dur et gelé de la réalité, fade et grise comme une journée de pluie. Il riait à se faire peur, à se balancer, flirtant avec le vide cruel. La décision lui était entière et le pouvoir lui appartenait : dormir, continuer à divaguer entre deux eaux ou se réveiller ? Délicieuse situation.

A vrai dire, au moment de trancher dans ce dilemme savoureux, un bâton vint tâter ses hanches. Il reprit possession de son corps, puis de ses oreilles pointues surtout. On lui avait dit bonsoir semblait-il, son esprit était encore trop débile du sommeil pour savoir tout à fait. Il bailla de sa voix si particulière, caverneuse, métallique, multiple et tout et tout. Une grande Dame cachait la clarté lunaire, couverte comme un bonbon d’un tas de froufrous colorés. Sa bronzette nocturne était donc terminée, il ne dormait plus et la Lune était occultée.

DarkLink retira son sombre bonnet et le déposa sur l’herbe sombre. Il ébouriffa sa chevelure d’argent, l’œil humide et palpitant. Avant de pouvoir accuser réception de la courtoisie de la femme, une conversation était entamée entre un gaillard à peine visible à travers la brume et la nuit. L’Elfe entendit un nom à rallonge impossible à retenir dans son état de réveil, puis un autre, plus simple, plus frappant. Il soupira encore. La foutue mélancolie faisait toujours pleurer ses tripes et la venue de gens, au beau milieu de la nuit, n’était pas pour lui plaire à priori.

Un de ses sourcils charbonneux se dressa. « Kuro … » Sa mémoire ne mit pas beaucoup de temps à l’écrire mentalement et à le resituer : un Kuro était sur la liste des nombreux fils de Ganondorf. Tout jeune marié qu’il était, la virilité de son Créateur semblait prouvée et prompte à s’illustrer ! Il avait pleins d’enfants le bougre Gérudo.

Il déclina son identité par respect pour ce Kuro apparemment Dragmire.



« Mon nom est Link, Chevalier du Roi. » Et non de la Reine, pensa-t-il avec malice.

Les deux individus plantés dans l’herbe n’étaient pas des bêtes communes, des habitants lambda du tout Hyrule. Distinguer une Ombre parmi les ombres n’était pas chose aisée.


« Qui êtes-vous donc tout deux pour troubler la Mélancolie d’un Dragmire ? Un autre Dragmire, peut-être ? Et Dame … ? Quel est le Seigneur votre Epoux ? »

Il cherchait dans ses poches curieusement pleines de surprises, avec à sa disposition un armada complet de flèches et autres poudres explosives, mais nulle lanterne. Il aurait tant aimé voir le visage des étranges touristes. Le stand de pêche était fermé, les lobos étaient de sorties, ces individus n’étaient clairement pas des paysans. Un Dragmire et une noble, sans aucun doute, mais ennemie ou amie ?

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La Prêtresse tourne les oreilles vers une voix, proche d'elle.

"Enchanté Demoiselle Flora Del Carmen ! Pour ma part, je me nomme Kuro"


"S'il vous plait, appelez moi Flora, tout simplement."


Un autre bruit, une voix ténébreuse, s’élève a son tour, celle ci bien plus proche que "Kuro" :

« Mon nom est Link, Chevalier du Roi. »

La religieuse fronce les sourcils. L'homme ne voulait il pas dire de la Reine? C'est peut être une erreur, ou bien Zelda s'est remariée? Ce qui en soit l’étonnait. A moins que ...

« Qui êtes-vous donc tout deux pour troubler la Mélancolie d’un Dragmire ? Un autre Dragmire, peut-être ? Et Dame … ? Quelle est le Seigneur votre Epoux ? »

A ces mots la religieuse réponds par un sourire.

"Je ne suis pas mariée. Du moins pas a une âme mortelle."


Tout en parlant Flora s'accroupit pour tâter le sol de la main, avant de s'y assoir. L'air est frais et surement plus tard elle aura froid, mais pour le moment peu lui importe.

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Kuro


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(vide)

[ PDN > J'ai amené la combi moulante rose et le lasso au cas où xD / Non blague à part, dsl pour le post bizarre j'avais zéro inspiration donc si il y un truc qui pose problème MP n'hésitez pas ;) ]


Les yeux de Kuro qui était parfaitement habitué à l’obscurité pouvait distinguer assez clairement l’homme qui avait accéder favorablement à la demande indirect :


« Mon nom est Link, Chevalier du Roi. »


Ce nom ne semblait pas étranger à l’oreille du jeune homme mais impossible pour lui de se souvenir en quels circonstances il l’avait entendu. Son titre, « chevalier du Roi » avait lui aussi quelques chose d’étrange, surtout lorsque l’on savait Hyrule gouverné par une femme et que le seul pouvant prétendre à ce titre à l’époque, arborait désormais fièrement les couleurs des Dragmire en tant que Folie incarnée. Kuro remarqua d’ailleurs un silence inattendu de la part de la jeune femme. Il s’attendait à une réplique de l’ordre de « Vous vouliez dire la reine ? » mais elle ne fit rien de tel. N’avait – elle pas entendu les propos de l’homme à la chevelure claire ou bien, ce silence faisait –il preuve d’un esprit avisé qui attendait une avancé dans la conversation et l’arrivé de quelques éléments permettant l’éclaircissement des propos de ce dernier.


« Qui êtes-vous donc tout deux pour troubler la Mélancolie d’un Dragmire ? Un autre Dragmire, peut-être ? Et Dame … ? Quelle est le Seigneur votre Epoux ? »


Alors que Link avait vu juste à son propos, le jeune homme lui se lamentait sur son manque de discernement ; il avait une fois encore oublié deux choses essentielles. La première étant qu’il n’était pas le seul Dragmire sur ces terres et la seconde, qu’il était le derniers « né » du clan et que par conséquent il y a avait encore nombre de Dragmire dont il ignorait l’existence. Les mots de Link prenaient tout leur sens et Kuro savait dorénavant quoi et comment répondre à ce frère qui pour un Dragmire était fortement étrange.


« Mélancolie d’un Dragmire ? » pensa – t –il.


C’était bien la première fois qu’il voyait un membre du clan exposer si ouvertement des sentiments qui relevaient de l’intimité devant des spectateurs dont il ignorait tout. Certes, Kuro était un Dragmire mais en ce qui concerne cette jeune femme…


" Se pourrait –il que …"

"Je ne suis pas mariée. Du moins pas à une âme mortelle."

"…elle aussi ? " se dit-il en son fort intérieur.


Cet âme non mortelle, serait – ce une façon détourné de nommé Le Patriarche ? Ce « mariage » symboliserait donc son engagement pour ce dernier. Cela semblait plausible : si elle était elle aussi du clan, il aurait été inutile de réagir aux dires de Link. Mais quelques choses n’allaient pas. Link et Flora ne semblait pas se connaitre, d’autant plus que ce dernier semblait émettre l’hypothèse que Kuro soit un Dragmire. Alors, pourquoi n’en avait-il pas fais autant pour elle ? Flora aurait pu d’ailleurs affirmer haut et fort, son appartenance au clan après le discours du chevalier, si c’était le cas. Pourquoi ne l’aurait-elle pas fait ? C’est à ce moment précis que le jeune sheikah se rappela qu’il était exactement dans la même situation. Il savait pertinemment qu’il suffisait de demander pour être fixer. Mais la situation l’amusait fortement, il opta alors pour un comportement plus subtile :

Kuro regardait la jeune femme tout en réfléchissant. Cette dernière, après un rituelle des plus original s’assit sur l’herbe froide. La nuit était fraiche et la jeune femme avait les épaules légèrement vêtu. Il sourit, déposa le bouclier qu'il avait dans les mains sur le sol, et tout en ce dirigeant vers cette dernière, retira son pardessus :


« Je ne sais pas qui est cette âme non mortelle mais, elle doit avoir une confiance inébranlable dans sa capacité à pouvoir vous venir aide si elle vous laisse vous aventurez seule en ce lieu et de nuits qui plus est ! Permettez ? » Finit – il en posant le pardessus sur les épaules de Flora.


Il se retourna ensuite vers Link tout en sachant que les mots qu’il allait prononcer lui permettraient d’être plus ou moins fixer concernant l’alignement de la jeune femme :


« En ce qui me concerne, Si vous êtes chevalier, je suis enfant ! » dit-il tout en s’inclinant légèrement.


La mort du Soleil est un moment difficile pour toutes les ombres. Les corps physiques des êtres mortels et faibles, qu’ils soient Dragmirois, Hyruliens ou Phénixiens, ne souffrent pas de ceci. Seule la fatigue voile leur conscience et les drapes de songes. Mais point de rêve pour les ombres, jamais. Jamais. Quand la noirceur grignote le monde et le peint d’ébène, tout est différent. La sensation est difficilement descriptible. D’emblée d’aucun dira qu’une ombre dans le noir, c’est le rendre infini, il croit et finit par être partout, passant du stade de simple projection noirâtre sur le sol à un univers entier. C’est probablement vrai. Mais demandez-leur, à ces humains, de regarder attentivement un morceau de sucre dans une coupe d’eau. Il se répand, oui. Mais il perd ses frontières, il perd son être, son individualité. Il meurt en quelque sorte, il se dissout et devient un tout. L’ombre singulière devient finalement multiple, impersonnelle. Enième vacherie, énième fardeau pour la Face Cachée du Héros.

Or, il faisait nuit noir. La Lune elle-même grelottait, solitaire dans ce miasme obscur qu’était devenu le ciel, ce damné enfer mono-couleur. Lui aussi, n’était que d’une seule teinte, il incarnait le Contraste et ici, la Nuit. Voilà à quoi pensait ce pauvre Chevalier sans terre ni Suzerain légitime. Il reposait à demi couché sur l’herbe qui s’imbibait de rosée glacée, la nuque enlacée dans … rien. Ses mains n’étaient plus que vapeur ténébreuse, à peine physiques, tout juste palpables, irréelles même. La nuit jouissait de ses droits sur le corps étrange et énigmatique de DarkLink. Sentant cela, cette désagréable sensation d’avoir la tête reposée sur un nuage givré, il bondit sur ses … Ses pieds. Eux aussi n’étaient plus qu’ectoplasme fumeux.

Cette Flora était une sorte de nonne, une paroissienne ou une quelconque religieuse, fiancée aux Déesses. Bandits et autres animaux devaient déjà attendre que cette pieuse brebis s’éloigne du couple ternaire pour la dépecer et la dévorer. Hommes et bêtes joindront leurs fourbes forces pour démembrer la femme. La Chevalerie incarnée de Ganondorf oublia en cet instant ses problèmes intimes.



« Un têtard, pas plus. Un œuf dont notre Père reconnait à peine la paternité. Alors apprend, fœtus, que Père te reconnaisse peut être un jour. Tu vaux moins qu’un bâtard aujourd’hui, Kuro. »


DarkLink marcha, ou plutôt glissa, mais dans la nuit, personne au monde ne pouvait le remarquer, vers les rives calmes du Lac. Il trempa dans l’eau ses membres vaporeux avec lenteur et cérémonie. Baigner son corps gazeux dans un liquide était une sensation très agréable, on sentait ses molécules se maintenir, liées par le solvant. On ne se sentait plus se répandre au vent.

Une fois l’étrange bénédiction des eaux faites, DarkLink trouva enfin courage pour affronter ses interlocuteurs face à face. Il sentait avec dégout que sa peau s’évaporer dans l’air, mais sa tunique, un peu plus solide que sa chair, retenait un peu mais tant bien que mal la structure de son être. C’était dans ces moments-là que le Chevalier ressentait vertiges et nausées. Mais qu’importe, l’honneur prévalait sur ses soucis de santé.



« Madame, votre divin mari ne semble pas sur terre pour vous protéger. Laissez-moi l’honneur de vous accompagner dans quelque refuge. Il ne fait pas bon d’être ici à cette heure. »


Ceci fut entre autre la première leçon que DarkLink voulait enseigner à Kuro le Fœtus. Apprendre l’honneur ferait peut être de lui une larve, voire un bébé s’il suivait avec assiduité les conseils du Chevalier. Cependant il semblait que ce demi-Dragmire n’avait pas besoin de cours de bonnes mœurs, DarkLink n’avait trouvé que ce moyen pour se lier d’amitié avec lui. Il était même plus que probable que ce soit Kuro qui lui enseignât quelque chose.

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Flora soupire et réprime un frisson.
Le dénommé Kuro a du le remarqué car il pose alors un vêtement plus chaud sur les épaules de la prêtresse.


"Merci" murmura-t-elle.

Resserrant les pans de la veste la jeune fille écoute avec attention les deux hommes discuter. Pour le coup, c'est "Kuro" qui est plus chevaleresque que "Link". Étrange de la part de celui qui s'est surnommé Chevalier.

Puis celui qui se dénomme "Link" et qui a une voix sombre s'adresse a la jeune femme.


"Madame, votre divin mari ne semble pas sur terre pour vous protéger. Laissez-moi l’honneur de vous accompagner dans quelque refuge. Il ne fait pas bon d’être ici à cette heure."

Décidant de jouer franc jeu, Flora redresse le visage, qu'elle tenait baissé. A ce moment la, la Lune, qui semblait noyée dans les profondeur de la nuit, émit un rayon plus fort que les précédents. Celui ci frappa le visage de la jeune fille, révélant son regard mort.

"Je vous remercie Chevalier. Votre offre est généreuse. Cependant n'ayez crainte pour moi. L'avenir ne peut nous priver des jours qui nous restent... sauf si nous nous soumettons à lui. Nayru n'abandonnera pas sa représentante."


Se levant, pour rejoindre le Chevalier, Flora eu un moment d'hésitation.

"Par contre pourriez vous m'aider? Je ne sais pas où vous vous trouvez."

[Nota Bene : Grande Sœur Lenneth est pas loin pour dézinguer tous ceux qui voudrons du mal a Flora.]

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Kuro


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(vide)

Il n’aurait probablement pas cru cette histoire si elle lui avait été contée. Mais le problème était autre pour cet étudiant de la vie, des sentiments, de la nature et des lois qui régissent ce monde : cela se déroulait devant ces yeux. Il le voyait, le corps de cette homme semblait vouloir de par sa propre volonté, s’échappé de cette enveloppe charnelle, comme si on l’y avait enfermé contre sa volonté, enveloppe charnelle qui paraissait si fragile qu’elle pourrait être emportée à jamais dans le néant par une simple brise. On l’entendait presque soupirer quelques mots « tout est vanité et poursuite du vent ». Link ne semblait pourtant prêter que peu d’attention à l’état de son corps. Pourquoi ce comportement ? Kuro ne savait comment interpréter l’indifférence de… l’homme ? Une résolution découlant d’un destin immuable ? Etais-ce une maladie ? Mais, qui tiraillait son corps ou sont esprit ? Les deux probablement… . Les questions affluaient à une vitesse folle dans la tête de l’ignorant qu’il était devant ce spectacle. Des mots raisonnèrent alors à l’oreille du « nouveau né des Dragmire » :


« Un têtard, pas plus. Un œuf dont notre Père reconnait à peine la paternité. Alors apprend, fœtus, que Père te reconnaisse peut être un jour. Tu vaux moins qu’un bâtard aujourd’hui, Kuro. »


Les mots avait été paradoxalement cinglants lorsque l’on voyait l’état du corps d’où ils s’étaient échappés mais ils avaient, sans trop de peine remit les idées du jeune homme en place : il était face à une incarnation, cela il en était désormais persuadé. Néanmoins le but de la réplique était encore flou :
Il lui reprochait très certainement sa fourberie quand à sa façon de décliner son appartenance au clan. Mais il y avait probablement autre chose… un état de sa personne auquel il devait remédier pour se faire « reconnaître ». Quelque chose qui à priori manquait au jeune homme. Cependant, la méthode d’apprentissage restait un peu rude pour ce dernier :


« Peu d’homme ici bas savent mettre la bouche dans la poussière tout en gardant la tête haute… . Pour le bien du clan, – il sourit à la pensée de ces mots - c’est peut être l’occasion d’apprendre mon jeune ami ! » pensa –t-il.


C’est alors qu’avec humilité, il s’inclina devant Le chevalier qui entreprenait alors un "rite" nocturne dans l’étendue d’eau :


« Soyez sûr que vos mots ont trouvé auditeur attentif ! »


Le "rite" finit, Link s’adressa alors à la jeune femme :


« Madame, votre divin mari ne semble pas sur terre pour vous protéger. Laissez-moi l’honneur de vous accompagner dans quelque refuge. Il ne fait pas bon d’être ici à cette heure. »


La surprise était de mise. Link, pour la première fois dans la discussion, accordait de l’importance à autre chose que le clan et semblait s’inquiéter de l’état actuel de « l’invitée ».
La jeune femme répondit alors, et comme si le ciel voulait prendre forme humaine en la personne de Flora, la lune illumina cette dernière :


"Je vous remercie Chevalier. Votre offre est généreuse. Cependant n'ayez crainte pour moi. L'avenir ne peut nous priver des jours qui nous restent... sauf si nous nous soumettons à lui. Nayru n'abandonnera pas sa représentante."


Kuro avait été comme foudroyé par ce qu’il vit. Les yeux de Flora avaient sans aucune retenu, rendu sa lumière à l’astre nocturne. Ils étaient aussi blanc qu’un éclat de diamant, la chevelure bleu clair de la jeune femme ne faisant qu’amplifier l’effet mystique de la scène où cette dernière, bien qu'ayant placé son visage dans la direction de Link, avait le regard vide comme perdu dans un rêve :


« Su… sublime ! » avait –il cru dire mais aucun son n’était sortit de sa bouche.

"Par contre pourriez vous m'aider? Je ne sais pas où vous vous trouvez."


La voix de la jeune femme en difficulté sortit le jeune homme de sa fascination. Aveugle, elle l’était et cela, il n’en doutait plus en présentant son bras à la jeune femme :


« Je vous en prie ! »


« La Justice du Roi … »


Bredouilla l’être qui n’était qu’impulsion et illusion. Ce bleu azur, cette candeur, cette pureté innocente cachant une force farouche ; autant de qualifications qui laissèrent Link coi. Les pièces du puzzle se mirent cependant rapidement en place, automatiquement. L’évidence était aussi frappante qu’une Pleine Lune dans un ciel immaculé. La Réincarnation de la Sagesse sur Terre était là, devant lui. L’ange tombé des cieux posa une frêle main blanchâtre sur le bras sûr et protecteur de Kuro, ce damné brave homme. Le sang de l’Ombre héroïque n’était certes plus liquide à cette heure de la nuit, mais il givra malgré tout, bloqué dans ses artères imaginaires.

La Chevalerie n’hésita qu’un cours instant avant de se prosterner humblement, juste le temps de quitter ce regard de fer blanc. Inflexibles pupilles dans un océan de perle nacré, deux îlots ronds au milieu d’un lac de crème. Son genou trembla avant de se planter dans la glaise à moitié molle des rives de l’Hylia. Les épaules voutées et la nuque basse, L’Ombre fugace, tantôt physique tantôt illusoire, savourait la présence de la Prêtresse. D’une main moite et peureuse, DarkLink déposa la paume de Flora sur ses propres épaules, indiquant sa présence et sa posture révérencieuse. Ce dernier n’en croyait pas la chance qu’il possédait de rencontrer une Déesse de chair et de sang, car c’en était une ! Beaucoup s’étaient brillamment succédées sous l’écharpe sacrée de la Prêtrise de la Sagesse, mais aucune ne l’incarnait corps et âme de cette manière si … parfaite. Elle, petite chose brisée si fragile, était une bénédiction. Il appuya la main du divin Avatar, comme pour se persuader qu’il ne rêvait pas.



« Je suis là, Nayru. Nous vous attendions, Hyrule vous attendait et vous priait. Bontés Divines, coquin de Kuro, tu sers de canne à une Déesse, t’en rends-tu compte ? »


La cécité n’était pas un hasard malheureux d’une vie hyrulienne trop mouvementée, c’était un cadeau. Un don même. Toute notion subjective s’effaçait devant ce regard d’acier froid et pourtant tendre. Elle était la sèche Justice, implacable envers le vilain, miséricordieuse envers le faible. Elle était la voix du Bien, alors que Force et Courage n’en étaient que les Bras et l’Estomac.


« Notre rencontre n’est pas fortuite, je gage. Que dis-je, je le prie ainsi, faites qu’elle ne soit pas fortuite !

Kuro Dragmire, petit frère, nous devons être les témoins de la Parole de la Prêtresse. Ecoutons et apprenons d’elle. Père n’a aucun avenir sans elle.

Dites-nous, Flora. Dites-nous comment Père doit diriger ce peuple et lui éviter la ruine. »



Sa voix déformée au naturel par la sombre magie qui le maintenait dans ce monde déliquescent se brisa tout net, en proie à une attente insupportable. Cette fillette en robe de flanelle saphir pouvait l’aider lui, maudit extrait du Héros, pâle copie d’une prétendue perfection que tout le monde encensait.


« Aidez-nous à vivre, Sagesse. Aidez-moi à vivre, moi qui ne suit que l’Ombre de Link. »

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L’air se fait de plus en plus froid.
Pendant que Kuro l’aide à se diriger la Prêtresse ressert autour de ses épaules le pardessus que le jeune homme y a déposé. Un frisson la parcourt.

Une main autre que celle de Kuro attrape la sienne, doucement, puis la pose sur … une épaule ? Oui ca doit être ca. Flora ne peut retenir un autre frisson. Qui est ce ? Surement Link, le genou a terre. Sa main s’attarde sur celle de la jeune fille, la presse, comme si l’homme a peur de rêver et de se réveiller.
Flora perçoit l’émotion qui baigne la scène. Elle ressent l’adoration que lui porte les deux hommes et se demande bien ce qui a pût se passer.
Puis Link parle, d’une voix douce qui fait battre le cœur de la Prêtresse :


« Je suis là, Nayru. Nous vous attendions, Hyrule vous attendait et vous priait. Bontés Divines, coquin de Kuro, tu sers de canne à une Déesse, t’en rends-tu compte ? »

A ces mots, Flora a un sourire gêné et baisse les yeux. Elle voudrait protester, dire que non, elle n’est pas une Sainte. Mais tout au fond elle, la jeune fille savait que Link et Kuro avaient raison.

« Je vous en prie messieurs. » Murmura-t-elle.
Ce furent les paroles suivantes qui frappèrent Flora :

« Notre rencontre n’est pas fortuite, je gage. Que dis-je, je le prie ainsi, faites qu’elle ne soit pas fortuite !
Kuro Dragmire, petit frère, nous devons être les témoins de la Parole de la Prêtresse. Ecoutons et apprenons d’elle. Père n’a aucun avenir sans elle.
Dites-nous, Flora. Dites-nous comment Père doit diriger ce peuple et lui éviter la ruine. Aidez-nous à vivre, Sagesse. Aidez-moi à vivre, moi qui ne suis que l’Ombre de Link. »


En un instant, tout fut clair et limpide. Le Père dont parlait Link, son Roi il ne pouvait s’agir que de Ganondorf. La jeune fille trembla, son cœur s’emballa et son premier geste aurais été de retirer sa main de l’épaule de Link, si celle-ci n’était pas prise dans l’étau de la propre main du Chevalier. Ces deux hommes … étaient les ennemis de sa reine.
Ses doigts se crispèrent très légèrement sur les tissus du vêtement de Link. La Prêtresse eu un hoquet.
Puis le corps tremblant comme une feuille secouée par le vent, Flora remit de l’ordre dans ses pensées. Elle était la prêtresse de Nayru, elle devait se mettre bien cela en tête. Et surtout, se dit elle, de quel droit pouvait-elle réserver la Sagesse aux seuls royalistes ?
Alors la jeune fille fit basculer sa tête en arrière et offrit son visage à la Lune. Etait ce son imagination, ou bien elle « ressentait » une caresse, comme si Nayru lui prenait les joues entre ses mains de lumière ?
Avec un soupir, Flora ramena son visage en avant, yeux clos et lorsqu’elle les ouvrit elle avait les réponses.

« La question n’est pas l’ombre de qui vous êtes, mais plutôt qui vous souhaitez être. Si vous choisissez de n’être qu’une ombre, vous le resterez. Créez-vous votre vie. Si vous avez peur des souvenirs d’un autre, renseignez vous auprès des mages de l’Esprit. Je suis certaine qu’ils peuvent vous aider. »

La Prêtresse marqua une pause, le temps de mesurer ses mots. Elle les voulait juste et sincères.


« Quant à votre Père, je ne sais quoi vous dire, sauf qu’il doit continuer à croire … Tout est possible avec la foi. Je suis convaincue qu’il est appelé a faire de grandes choses. Terribles, certes -pour certains- mais stupéfiantes…..»

La jeune fille se demandait si les deux hommes attendaient autre chose d’elle. Une chose la turlupinait … mais était ce correct sans demander la permission ? Et puis pourquoi pas au fond ?
Sans faire attention a sa tenue de religieuse, Flora s’agenouilla face a Link. De sa main libre, elle effleura doucement les arrêtes du visage de l’homme d’ombre, d’abord les sourcils, puis le nez, le long de la mâchoire … et ainsi de suite jusqu'à ce qu’elle s’excuse …

« Navrée Chevalier, je ne voulais pas me montrer indiscrète … »

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Kuro


Inventaire

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(vide)

Kuro se reprenait tout juste de « l’illumination » de la prêtresse lorsque Link entra dans un état qui était, à nouveau différent de ce qu’il avait laissé entrevoir de sa personnalité jusqu'à présent. Le jeune homme avait conduit Flora auprès du chevalier qui avait mit genou à terre et, à nue toutes ses pensées :

« Je suis là, Nayru. Nous vous attendions, Hyrule vous attendait et vous priait. Bontés Divines, coquin de Kuro, tu sers de canne à une Déesse, t’en rends-tu compte ? »

Kuro n’avait de cesse de se rassasier du spectacle que cet homme lui offrait. Tantôt froid et distant à tel point qu'il pouvait ignorer jusqu'à l’existence de certain, tantôt d’une chaleur et d’une piété qui pourrait faire briller les yeux des Grandes elles-mêmes. Il était uniquement et entièrement multiple. Un jeu ? avait alors pensé le jeune homme. Mais bientôt Kuro eut réponse à cette question :

« Notre rencontre n’est pas fortuite, je gage. Que dis-je, je le prie ainsi, faites qu’elle ne soit pas fortuite !

Kuro Dragmire, petit frère, nous devons être les témoins de la Parole de la Prêtresse. Ecoutons et apprenons d’elle. Père n’a aucun avenir sans elle.

Dites-nous, Flora. Dites-nous comment Père doit diriger ce peuple et lui éviter la ruine. »
« Aidez-nous à vivre, Sagesse. Aidez-moi à vivre, moi qui ne suis que l’Ombre de Link. »


« Ombre de Link ? » Kuro croyait avoir mal compris les propos de son frère. Il n’y avait cependant aucune présence d’ironie lorsque, dans un geste de la main, le chevalier invita son frère à s’incliner lui aussi. L’incarnation s’étant incliné, l’enfant fit de même. Il lâcha la main de la jeune femme pour mettre genou et poing au sol tandis que sa tête s’inclinait. Mais quelque chose attira son attention : malgré l’absence totale d’une quelconque brise, le vêtement de la prêtresse semblait parcouru par un léger tremblement. Il leva alors les yeux pour voir ce qu’il en était. Flora regardait le ciel, sa main posé sur l’épaule du « croyant » demandant bénédiction, comme si elle invoquait les déesses, leur priant d’intervenir en la faveur de cette âme. Puis elle baissa la tête et à sa grande surprise, Kuro fit de même. Ce n’est qu’après avoir agis ainsi que le jeune homme se questionna sur la raison de son geste. Fuyait –il le regard de la religieuse ? Il n’y avait aucune raison, bien au contraire, d'ailleurs le jeune homme n’avait jamais détourné le regard devant quelque chose qui le fascinait alors, pourquoi ? la voix de Flora se fit soudain entendre :

« La question n’est pas l’ombre de qui vous êtes, mais plutôt qui vous souhaitez être. Si vous choisissez de n’être qu’une ombre, vous le resterez. Créez-vous votre vie. Si vous avez peur des souvenirs d’un autre, renseignez vous auprès des mages de l’Esprit. Je suis certaine qu’ils peuvent vous aider. »

« Quant à votre Père, je ne sais quoi vous dire, sauf qu’il doit continuer à croire … Tout est possible avec la foi. Je suis convaincue qu’il est appelé a faire de grandes choses. Terribles, certes -pour certains- mais stupéfiantes…..»


Bien qu’elles étaient à propos de celui dont on disait être le mal incarné et de l’un de ses fils, des paroles absentes de toute animosité sortirent de la bouche de l’oracle, . Naïveté ? Non, les propos de la jeune femme étaient certes simples mais justes et très certainement, appropriés aux maux qui tourmentaient le cénobite de l’instant. Ignorance ? Non plus, elle avait très clairement fait entendre qu’elle savait de qui les deux hommes étaient. Sagesse, oui simple et envoûtante sagesse, voilà ce qu’il en était.

Flora s’agenouilla brusquement sur le sol pour se retrouver face à face avec Link et, la tête légèrement penchée sur le coté, elle se mit à toucher le visage de ce dernier, redessinant du bout des doigts les traits de son visage. La scène était certes étrange mais curieusement ensorcelante. Aucun regard ne pouvait être échangé : il n'y avait qu'un simple contact qui était probablement bien plus porteur de sens pour Flora que pour quiconque.

Le jeune homme était heureux d'avoir rencontré ces deux personnes. Plus il les côtoyait, plus la saveur de leurs échanges se faisait de plus en plus prononcé. Il voulait demeuré là encore et encore pour apprendre, voir, comprendre, ressentir...
Alors que Kuro se laissait aller à admirer le rite de la jeune femme, son cœur, lui, pulsait de plus en plus fort. Lorsqu’il s’en rendit compte les pulsations étaient telles qu’il croyait que leur son raisonnait hors de sa poitrine. Le jeune homme ressentait quelque chose d’inconnu jusque là, à mille lieux de la fascination. Il ne savait pourquoi mais la scène perdait de sa saveur puis un ressentiment commença à naître.

« Navrée Chevalier, je ne voulais pas me montrer indiscrète … »

La sensation étant fort désagréable il devait y mettre fin en s'occupant l'esprit par autre chose. Il s’adressa alors à son frère :

« Chevalier, je ne veux en aucune façon gâcher cette troublante joie qui vous habite mais, la santé et la sécurité de l’oracle sont choses que nous ne pouvons négliger ! Ne tardons pas ! »


« Chevalier, je ne veux en aucune façon gâcher cette troublante joie qui vous habite mais, la santé et la sécurité de l’oracle sont choses que nous ne pouvons négliger ! Ne tardons pas ! »

Il y avait une ombre d’inquiétude dans la voix de Kuro Dragmire. Pourquoi? Cela troublait la Prêtresse, qui, encore a genoux, ne pouvait ôter ses doigts glacés des joues du dis chevalier.
Quelque chose chez cet homme la fascinait. Peut être le mélange de sentiments : sécurité et danger qui émanait de lui.

"Que comptez vous faire?"

La voix de Flora était tremblante. Maudissant la peur qui la saisit a ce moment, la jeune fille prit appui sur l'épaule de Link pour se relever ... Enfin sur l'Ombre de Link, puisque il en était ainsi.
Une fois bien droite, la prêtresse sentit l'ourlet de sa robe, froid et mouillé coller a ses chevilles.
Au final il serait bien agréable d’être en sécurité quelque part ... Mais sa maison était si loin, et la plaine envahie par les monstres a cette heure ... Et elle n'avait pas de protecteur avec elle ce soir.

Poussant un soupir, Flora retira sa main de l'épaule du Chevalier.

"Votre "santé et sécurité" sont elles loin? Je vous avoue avoir marché et officié une bonne partie de la journée et je suis épuisée ... "

En suivant ces hommes Flora se plaçait au centre d'une balance. Offrant la Sagesse aux deux clans ennemis, elle avait choisi d’être neutre dans ce conflit.
Mais son cœur était léger, car elle était sur que Nayru le voulait.


"Je vous suivrais messieurs."

Le choix était fait.

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Faire le brillant chevalier était une chose, mais lorsqu’on était une Incarnation du plus filou des monarques, il fallait du panache, de la grandeur ! Etre le symbole de la chevalerie n’était certainement pas de tout repos et de nombreux écrits relatent la bravoure et la folie de ces stupides héros suicidaires sur le champ de bataille. DarkLink rechignait d’un jour finir de la sorte, lui qui n’avait jamais pu gouter aux délices du monde réel et physique. Le guerrier ne devrait avoir qu’une seule vocation : la mort au combat, en principe. Les pédants dignitaires, fleuret au poing, ne sont que des danseurs à charmer la minette. L’Ombre quant à elle, désirait charmer les minettes, danser fine lame à la main devant une cour qu’il fascinerait. Mais ceci, cela serait pour plus tard et sa mission du moment n’était que d’escorter une Prêtresse fraichement ointe par la Trinité dans un endroit qu’il ne connaissait même pas.

Le Lac était immobile derrière eux, aucun vent ne venait perturber avec beauté sa surface transparente. Quitter cet endroit qu’il était venu chercher plus tôt ne lui plaisait pas. Toutefois la perspective d’une lanterne pour assurer la matérialité de son corps n’était point chose à dénigrer, bien au contraire. Le chevalier de suie laissa son frère accompagner la donzelle, devant. Ils devaient tout trois gravir une pente faiblement nivelée vers la Plaine d’Hyrule et ses dangers. Le Double héroïque s’arrêta et regarda le couple se démener pour ne pas glisser sur une motte de taupe. Le spectacle aurait pu le faire rire s’il ne faisait pas nuit. Il angoissait et un odieux pressentiment tordait ses boyaux. Il ne fut pas long pour comprendre et voir sa prophétie se réaliser. Des nuages d’encres, plus sombre encores que la toile nocturne vinrent tâcher les cieux. Un vent quasi hivernal se leva tristement, faisant balloter son bonnet noir. DarkLink resserra sa tunique au niveau du col, irrité par la fraicheur subite.

Une ombre glauque se dessina soudain sur l’herbe. L’Incarnation de Ganondorf s’arrêta net. Il fixait avec panique cette absence de lumière lunaire. Il se décrocha la nuque pour s’assurer que l’astre de la nuit était toujours accroché dans le ciel derrière lui. Nulle trace. Il paniquait et se mit à courir, comme si son Maitre, à ses trousses, cherchait à le renvoyer dans les Limbes. La peur détruisait son esprit.

« Je n’y retournerai pas, je n’y retournerai pas. Jamais, jamais, jamais. »

Assenait-il à lui-même pour se convaincre d’un semblant de sécurité.

« Le Roi a trop besoin de moi. Il va me protéger pour que je le protège quand il sera Roi d’Hyrule. Je le sais. »

Mais il courrait quand même, cet illustre Jumeau de Link, froussard. Irraisonnable et irraisonné, il rattrapa Kuro et sa protégée, les dépassa dans sa course en bousculant l’érudite. A quelques pas d’eux, le Sombre Héros comprit que cela était trop tard. Le mauvais temps avait entièrement teint de sa noirceur les environs. Aucune source de lumière n’était présente et il se sentait déjà se répandre dans l’espace. Sa voix étrange et déformée par la magie s’égosilla à demander de l’aide à qui en avait le pouvoir. Il ne réussit cependant qu’à s’attirer la curiosité et l’inquiétude peut être de ses comparses.

« C’est fini, je le sais. Mais Ganondorf me refera renaitre s’il est fier de moi ! Je le sais ! Je dois lui prouver ma servitude ! Il sera fier. Regarde, Gérudo, sois fier de ton fils. Regarde-moi. Regarde ce que je t’offre ! »

Burina-t-il à son esprit à présent soumis à une folie furieuse et désespérée. Il cria enfin, ne sachant plus si cela était à haute voix ou non :



« Sauve-moi, Père ! PRENDS-LES, JE T’OFFRE UN FILS ET UNE DEESSE !


Il relâcha son effort de se maintenir. Une rafale de vent emporta le corps démembré et en fumée de DarkLink. Il n’était plus que brume opaque et glauque. Le semblant de conscience qu’il lui restait servit à diriger cette vapeur épaisse vers Kuro et Flora. Elle s’enveloppa autours des deux pauvres âmes, étouffés par ce corps réduit à rien et emporta leur esprit si ce n’est leur corps dans un ailleurs. Et nul ne sut où.

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