Dans l'abysse des rêves et des souhaits

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Withered


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[ Mon deuxième RP au lac, je squatte la zone u___u RP onirique qui précède de quelques jours la scène et qui influencera son déroulement : Dans tes bras j'en oublierais que la Mort nous a pris ]


Les affaires allaient on ne peut mieux. Après sa visite chez le fils du forgeron avec Thesus, il avait accepté son partenariat. Mais Bran avait quand même besoin d'un dernier geste de confiance avant de lui vendre ses armes, ses créations comme il les appelait. Elle avait fermé sa boutique pour la journée, ravie de la perspective de ce marché avec l'excentrique maitre de la forge. Avoir quelques armes de qualité à son étal ne ferait qu'agrandir sa clientèle, car même s'il lui arrivait de faire de lourdes journées pour ses fleurs et ses potions, les lieux n'étaient pas surs, et tout le monde cherchait de quoi se défendre.
Elle avait été chercher la remorque du fils de maitre Gamlin, et il lui prêta gracieusement un cheval, visiblement enjoué de voir la marchande faire ce travail. La brune n'en perdit pas son sourire, et grimpa sur l'étalon noir suie. A elle l'étendue de la plaine pour rejoindre la frontière gérudo ! Néanmoins, on lui avait conseillé de prendre la route qui longeait la vallée, afin d'éviter de rencontrer certaines femmes du désert peu enclines à voir des étranger(e)s sur leur terre.

La traversée fut assez tranquille. Elle était seule, sans l'être. Son arc sur le dos, ses pensées vagabondaient, encore et toujours. Elle était fidèle à sa réputation de rêveuse après tout ! Ses yeux fixant l'anneau d'or, elle pensa d'abord à Will. Puis, ses pensées dérivèrent à l'épisode de l'illusion qui l'avait rapprochée de Swann -quel terrible secret cachait d'ailleurs cette jeune femme ? Elle semblait si serviable, si pédagogue...-, et elle enchaina sur son aventure avec Thesus. Ah ça, ça avait été une première rencontre tout à fait unique, et mouvementée ! Elle arriva au lac, et l'air se rafraichit. Elle accéléra le pas, pressée d'arriver. La charrette contenait certaines armes de valeurs, et de grandes factures. Le village isolé serait ravi, et l'une des grosses têtes devaient lui fournir un objet emblématique que seule le forgeron comprendrait.

Mais brusquement, sa monture s'excita, ruant avec force. Elle était déjà bien avancée dans la vallée, et tout cela ne lui présageait rien de bon. Elle tenta de la calmer, mais la bête continua son rodéo, et elle préféra quitter les étriers et sauter avant de finir trop malmenée. La charrette se détacha, et l'étalon parti à tout allure en sens inverse. L'air se refroidit soudainement, se chargeant en électricité. Et elle doutait que ça soit une simple tempête...


"Qu'est-ce que...?"


C'était une belle journée. Le soleil haut et chaud dans des cieux d'un azur parfait tandis que l'été s'installait sur Hyrule, un vent doux venant de l'Est empêchant un air tiède de s'alourdir. Une belle journée pour un seigneur se rendant sur ses terres. Car c'était bien dans cet état d'esprit que Ganondorf avait quitté sa Forteresse fraîchement conquise aux portes du désert. L'esprit tranquille, il savait que la riposte de Zelda serait tardive, du fait de la distance entre les territoires des deux camps. Et le gérudo s'était senti une forte envie d'aller fouler l'herbe de son royaume du pied et du sabot de son cheval. Alors qu'il se trouvait là, à la frontière entre la vallée de pierre rouge et la plaine verdoyante, il n'envisageait pas une seconde que ce paysage qu'il embrassait du regard devant lui ne lui appartienne pas. Tout ce qu'il désirait devenait aussitôt un dû dans son esprit, qu'il s'agisse de terres, de biens ou de personnes. Et en cette journée, les désirs de Ganondorf devenaient nombreux et étendus.

C'est alors qu'il aperçu au loin, en direction du lac hylia, une forme mouvante sur la route. Sa curiosité piquée au vif et désireux de se laisser aller à un galop défoulant, le seigneur des ombres et de la flamme lança sa monture à la poursuite de ce qui l'intriguait, aussitôt suivit par quatre cavalières soeurs qu'il avait prit avec lui moins pour le protéger qu'afin d'impressionner quiconque il aurait croisé. Après les combats et le sexe, rien ne stimulait plus le roi que la chevauchée, que ce fut lors d'une chasse ou d'une course. Bien que massif par sa taille, Ganondorf surpassait largement l'allure de ses gardes, tant sa monture semblait capable d'efforts hors du commun...Et pour cause, ce cheval n'avait rien d'habituel. Slalomant entre les quelques arbres poussant péniblement sur un sol pauvre, car proche de la vallée rocheuse, le gérudo gagna rapidement du terrain sur sa proie, jusqu'à pouvoir la discerner. Une charrette, tirée par un cheval, monté par une femme. Mais l'aura du seigneur devait être parvenue à la bête qui, terrifiée par le prédateur approchant, rua et parvint à s'enfuir vers le lac. Seule resta sa cavalière, seule avec le fléau du royaume.
Dés qu'il fut proche, Ganondorf ralentit l'allure. Il fut ainsi rapidement rattrapée par ses gardes, qui se flanquèrent aussitôt autour de lui, en retrait. Sûr de lui, parfaitement confiant mais curieux néanmoins, le gérudo ne descendit pas de sa monture et s'approcha de la femme, comme un loup rôde autour d'un agneau. Un loup à la voix feutrée et chargée d'un charme dangereux,


"Il faut être bien téméraire pour s'aventurer ainsi sur des terres aussi peu sures, ma dame. Quel nom possède donc celle qui a eu ce courage insensé ?"

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Withered


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[ Alors pour t'éclaircir, Osfrid Stingand n'est pas le nom d'Astrid mais celui d'un garde, dont elle était amoureuse :) ]


Si elle vit d'abord le cavalier, elle reconnut en premier les femmes qui l'accompagnaient. Pour les avoir côtoyées quelques temps, Astrid replaça vite leur appartenance au peuple gérudo. Certes, elle ne connaissait pas tout de ses femmes, mais une chose était sure et l'avait profondément marqué : il n'y avait pas d'homme parmi elle.
Aussi, quand le cavalier fut à sa hauteur, sa réputation l'avait précédé. Ce sombre sir ne pouvait être personne d'autre sinon Ganondorf. Son esprit lui criait de fuir, mais sa peur lui coupait es jambes. Et au final, maintenant qu'elle était dans cette situation, elle préférait faire face au Seigneur Gérudo plutôt que de le savoir dans son dos. Les gérudos restaient en retrait, et ce n'était pas pour rassurer l'hylienne. Elle aurait presque préféré que ses femmes l'agressent plutôt que l'homme ne vienne directement à elle, de toute la hauteur de son cheval.
Il lui posa une question, et il lui fallut un instant pour répondre. Comme pour tenter de calmer sa peur, l'image de son rêve lui revenait sans cesse en tête. Eïvinnd venait à elle, avant de mourir devant ses yeux. Avait-il périt dans une mission contre le gérudo ? Etait-il mort en offrant la sécurité à d'autres innocents ? Son esprit divaguait trop, et elle eut peur que son silence soit trop grand, et que de fait il soit vu comme une offense au Seigneur de ces terres. Elle se mit à genoux, pour implorer le Seigneur du Malin.



 « Astrid. Astrid Osfrid Stigand. J'ignorais que je foulais vos terres, et je ne désirais pas me montrer offensante. Pardonnez ma méprise Messire, je vais de ce pas quitter ces terres qui sont les votres. »


Toujours au sol, elle esquissa un regard vers la charrette remplie d'armes. Et elle ne sut que faire. Le cheval parti, la charrette resterait immobile jusqu'à ce qu'elle trouve un destrier. Mais si elle la laissait là, elle serait vide en revenant, et son marché avec Bran serait rompu. Mais pouvait-elle risquer sa vie pour une poignée d'armes ? Certainement pas.


Son cœur battait la chamade, et elle se força à penser à Eïvinnd pour ne pas être révulsée par ce qu'elle s’apprêtait à faire. Se trouver face à Ganondorf et quatre femmes avides de le défendre sans moyen de fuite rapide était trop dangereux. Il fallait qu'elle assure sa propre sécurité, quitte à ce que son contrat avec le forgeron ne voit jamais le jour.



« Sir, j'ai conscience de l'affront que j'ai pu vous faire en m'introduisant sur vos terres. Je devais effectuer une livraison, et je ne savais pas où passer. Alors je vous prie de prendre ces armes d'une facture unique, en échange de laisser ma vie sauve. Je quitterais les lieux aussitôt. »


Elle crut voir une des femmes esquisser un geste, comme furieuse qu'Astrid se permette de négocier avec le gérudo. Mais l'hylienne n'était pas folle, implorer sa pitié sans rien n'offrir ne la sauverait pas, à ce qu'elle avait entendu au sujet du Seigneur du Désert. Aussi elle resta aussi calme que possible, toujours à genoux pour montrer son humilité. Il fallait être fou pour se croire capable d'affronter Ganondorf, surtout une femme comme elle sans éducation dans le combat et les armes.


Ganondorf vit avec amusement la pâleur envahir le visage aux traits fins de la jeune femme. Il y avait chez lui quelque chose de l'acteur qui connaît tant son rôle qu'il connaît à l'avance les réactions qu'il provoquera. Non pas qu'il eut à jouer la maîtrise de soi et la fierté ! Mais le gérudo savait, en bon sorcier, jouer des esprits et des peurs qu'il inspirait. Il venait de se faire loup et il voyait devant lui cette femme se faire agneau ; évidemment cela lui plaisait. Néanmoins, elle lui faisait face et soutenait son regard. Une nouvelle preuve d'inconscience ? Ganondorf ne le pensait pas. Elle semblait surprise et ne devait pas avoir prévu de se retrouver face à lui. Il était plus probable qu'elle envisageât simplement avoir plus de chances de s'en tirer en ne lui présentait pas son dos. Comme si le seigneur des ombres et de la flamme s'abaissait à attaquer des cibles aussi dérisoires par derrière, en lâche !
Le silence pesait sur eux depuis quelques instants quand elle finit par tomber à genoux en l'implorant. Elle portait un nom qui ne lui disait rien mais qui se grava dans sa mémoire, comme tout ce qui pouvait s'avérer utile en temps de guerre. Elle lui présenta des excuses dignes de son rang, qui le firent sourire de satisfaction. Même sous la contrainte et la peur, de telles paroles flattèrent efficacement son égo. Toutefois, un détail le fit tiquer lorsqu'elle parla de quitter ses terres. A présent qu'elle se trouvait là, dans une attitude de soumission, la chasse était achevée et Ganondorf n'allait pas retrouver une cible de sitôt. C'était décidément un grand malheur que les sensations les plus grisantes fussent les plus fugaces ! Mais il y avait d'autres distractions qui amusaient le seigneur du désert...


« Sir, j'ai conscience de l'affront que j'ai pu vous faire en m'introduisant sur vos terres. Je devais effectuer une livraison, et je ne savais pas où passer. Alors je vous prie de prendre ces armes d'une facture unique, en échange de laisser ma vie sauve. Je quitterais les lieux aussitôt. »

Le gérudo s'amusa d'une telle offre. En fait, celle ci était vide puisque Ganondorf pouvait bien s'emparer des armes et la tuer à la suite. Pour autant, ça n'était pas une attitude de Roi et il rejeta l'idée même de commettre un tel acte qui n'aurait rien de grand ni de glorieux. Au lieu de ça, il retint d'un geste celle de ses gardes qui avait commencé à approcher de l'Hylienne avec l'intention de la punir de la témérité de ses propos. Il descendit de sa sombre monture, vint jusqu'à elle et, prenant sa main dans la sienne, la releva avec une douceur de noble. Sa voix fut alors de miel,

« Vous n'avez rien à craindre, jeune fille. Ma fureur est réservée à mes ennemis et à eux seuls. Farah ! Donne lui ton cheval et harnache le à sa charrette ! »

Ganondorf souriait, avec une bienveillance qu'il n'avait pas besoin de feinter. Très bon acteur, il commençait néanmoins à se prendre au jeu de la noblesse d'âme dévolue aux monarques. Mais tandis que ses gardes remettait le véhicule en état d'avancer, Farah ayant obéit sans discuter, il perçu quelque chose d'étrange chez Astrid. Comme une détresse, un chagrin mais d'une ampleur infinie. A présent proche d'elle physiquement, il sentait cette émotion s'échapper par des fissures sous son masque. Alors, il lui demanda, son regard perçant la fixant dans les yeux,

« Quel est ce malheur qui t'habite, Astrid ? »

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Withered


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« Quel est ce malheur qui t'habite, Astrid ? »

La question tomba, blessante, tranchant dans le vif de ses certitudes et de ses acquis. Elle ne put cacher sa surprise, alors qu'elle avait masqué tout sentiment de doute quand il avait ordonné à une de ses gerudos d'atteler la charrette. Etait-il si facile de lire en elle ? Ou cherchait-il seulement à l'intimider, à la bluffer ? Ses yeux la transperçant,  l'image du tyran et monstre qu'elle avait de lui vacilla. Il était royal, charismatique, et quelque part  elle l'avait tenu pour responsable de la mort d'Eïvinnd, comme pour ne pas se poser plus de question. Il était celui qu'on adorait détester, qui servait d'excuse à tous les malheurs. Qu'en était-il avec cette seule question ? Jouait-il la comédie ? Les doutes qu’il réveilla néanmoins s’exprimèrent en une seule phrase.

« Sir, vous est-il arrivé, dans vos nombreux combats, de prendre la vie d’un garde royal ? »

Elle ne l’avait pas demandé au garde qui lui avait appris la mort d’Eïvinnd. Elle n’avait pas cherché plus loin et avait toujours préféré ne pas savoir comment cela était arrivé. Mais aujourd’hui, elle le devait. Elle comprenait que la Princesse ne puisse se montrer accessible à tous, mais elle avait surtout peur de comprendre que c’était à cause d’elle que l’hylienne avait perdu l’homme qui lui avait redonné goût à la vie. Elle portait si haut dans son estime la Princesse qu'il se pourrait qu'elle ne puisse plus jamais la considérer comme une reine bienveillante. Elle baissa les yeux, ne supportant plus les yeux trop perçants. Elle avait peur. Pas peur de lui –bien que son cœur continuait de battre la chamade-, mais peur de sa réponse qui lui exposerait son erreur, et la submergerait de craintes.

« Je… J’ai perdu un être cher, comme beaucoup dans cette guerre, voilà tout. Je ne voulais point vous offenser de ma question, Sir. »

Elle se surprit à dire enfin tout haut ce qui la rongeait depuis tout ce temps. Elle ne se rappela même plus si elle en avait fait autant avec Link, elle oublia un instant que son ami l’avait déjà réconforté pour cette peine. Le réconfort et la compassion ne lui suffisaient plus à présent. Dans l’océan de chagrin que représentait son âme, la petite graine du doute venait de germer, enrichie à l’engrais de la peur. (super métaphore ultra clichée powa 8D)


« Sir, vous est-il arrivé, dans vos nombreux combats, de prendre la vie d’un garde royal ? »

Elle avait baissé les yeux et rajouté d'un ton humble mais apeuré,

« Je… J’ai perdu un être cher, comme beaucoup dans cette guerre, voilà tout. Je ne voulais point vous offenser de ma question, Sir. »

La question le prit au dépourvu. Ganondorf se doutait néanmoins qu'elle avait un rapport avec ce qu'il avait lui même demandé à la jeune femme. Etait donc cela qui attristait tant ce regard ? Une mort tragique, le manque d'un être cher ? Le gérudo resta interdit un long instant. Il ne se sentait pas offensé, puisque cette question répondait en partie à la sienne. Les yeux se perdant dans l'azur claire du ciel au dessus de lui, il lui sembla entendre soudain une voix, comme portée par le vent. Claire, légère, douce... Une voix qu'il connaissait bien, qui seule parvenait à l'apaiser, lorsqu'elle se résonnait prés de lui. L'instant d'après, elle avait disparue. Comme celle à qui elle appartenait avait disparue de sa vie. Soudainement, sans prévenir, et en laissant derrière elle un silence douloureux. Sa femme... Le Roi se souvint alors de la question d'Astrid et décida d'être franc. Il cherchait lui aussi une réponse, il pouvait bien en accorder une à cette femme si triste.

"J'ai tué bien des hommes. Certains étaient des gardes royaux. Il laissa le silence s'installer pendant un long instant. Une telle déclaration n'était pas simple à digérer. Puis, il poursuivit, plus gravement encore. J'ignore leurs noms, je ne me souviens plus de leurs visages. Leur seule erreur fut de s'opposer à moi."

Nul larme pour le Seigneur des ombres et de la flamme. Mais il comprenait ce qu'éprouvait cette inconnue et aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour elle. Seulement, en tant qu'Homme, Ganondorf ne pouvait surpasser la mort elle même. Ce privilège, jalousement gardé, restait celui des Dieux depuis la création. Se lamenter sur ses actes passés ne servait à rien non plus. Le temps est un fleuve dont on ne peut remonter aisément le courant et ce qui est fait ne saurait être changé. Cependant, il restait une dernière solution. Si fragile, si dérisoire, si insensée que quiconque aurait du mal à la prendre au sérieux. Mais qui, dans l'esprit de Ganondorf, persistait.
Un espoir de fou.


"Si la mort est un gouffre sombre où tout être qui y tombe cesse d'être, alors il nous faut l'accepter... Mais si la mort n'est qu'un nouveau chemin, une porte vers un au delà, un ailleurs... Il sourit, nerveusement. Parce qu'il parlait autant à Astrid qu'à lui même. Alors l'espoir lui résiste. Je connais ta peine, jeune fille. Mais je pense que le destin n'est pas immuable. Si ma femme est morte, j'irais la chercher jusqu'au fond du royaume des morts... Lorsque j'aurais ce que je suis venu réclamer à Hyrule. Mon dû. Le pouvoir d'être un dieu."

Ganondorf se tourna vers elle, et leva ce beau visage vers lui.

"Alors, il n'existera plus de gouffre dans lequel je ne saurais plonger ou de porte que je ne saurais ouvrir. La guerre est absurde, Astrid. Mon but, lui, ne l'est pas."

Considérant qu'il en avait déjà beaucoup dit et s'était trop attardé en ce lieu, le gérudo appela son cheval et monta prestement en selle. Souriant toujours à la jeune femme, il déclara d'une manière théâtrale,

"Puisse le vent d'Hyrule te mener à bon port. Et souviens toi qu'un espoir n'est jamais perdu tant qu'il te reste assez de forces pour le porter."

Il ne partit pas aussitôt. Il voulait une réponse.

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"J'ai tué bien des hommes. Certains étaient des gardes royaux. " Elle accusa le choc, la déclaration finissant de fendre son cœur, et il y eut un silence. "J'ignore leurs noms, je ne me souviens plus de leurs visages. Leur seule erreur fut de s'opposer à moi. "

Étrangement, elle fut soulagée qu’il avoue après coup. Il n’essayait pas de l’embobiner, de la charmer avec milles paroles. C’était un seigneur qui savait ce qu’il avait fait, et qui ne l’oublierait probablement pas. Il n’y avait nulle joie mesquine dans sa voix en avouant son crime, ni jouissance de la mort qu’il avait provoqué. C’était un aveu qui ne faisait que répondre à la question qu’elle avait osé poser. Et elle n’eut qu’une pensée en réponse à cela.

*Ils se sont opposés, car on les y a envoyés. Elle leur a demandé de le faire, comme elle a demandé au peuple de prendre les armes pour son époux.*

Ceci, elle ne l’avait pas vécu elle-même. Elle avait juste recueilli le témoignage d’une veuve, qui pleurait son mari mort dans le désert, avant même d’arriver à la Citadelle. Il était parti car leur Princesse lui avait demandé, comme elle leur avait demandé à tous. Son cœur se serra. Était-elle réellement la princesse au grand cœur qu’Astrid avait toujours voulu voir ?


"Si la mort est un gouffre sombre où tout être qui y tombe cesse d'être, alors il nous faut l'accepter... Mais si la mort n'est qu'un nouveau chemin, une porte vers un au delà, un ailleurs...  Alors l'espoir lui résiste. Je connais ta peine, jeune fille. Mais je pense que le destin n'est pas immuable. Si ma femme est morte, j'irais la chercher jusqu'au fond du royaume des morts... Lorsque j'aurais ce que je suis venu réclamer à Hyrule. Mon dû. Le pouvoir d'être un dieu.
Alors, il n'existera plus de gouffre dans lequel je ne saurais plonger ou de porte que je ne saurais ouvrir. La guerre est absurde, Astrid. Mon but, lui, ne l'est pas."


Sa dernière phrase fit écho tout entier à son être. Voilà que celui qu’elle pensait l’ennemi de toute vie lui offrait un espoir qu’elle n’avait trouvé nulle part ailleurs. Il ne lui paraissait pas fou non, mais juste aussi malheureux qu’elle, bien qu’elle soit un livre ouvert et lui non. Dans la bataille, il avait perdu comme elle, mais il se montrait plus fort. Il semblait prêt à récupérer ce qu’il lui revenait de droit. Elle était à la fois perdue comme elle venait de se retrouver. Il avait entrouvert une porte qu’elle n’avait jamais envisagée, mais qui lui faisait terriblement plus envie que toutes les autres. Pourquoi se reconstruire, tenter de tout oublier pour repartir de l’avant ? Pourquoi s’évertuer à défendre des valeurs qui ne lui apportaient que malheur et peine ?

"Puisse le vent d'Hyrule te mener à bon port. Et souviens toi qu'un espoir n'est jamais perdu tant qu'il te reste assez de forces pour le porter."

« Je dois finir cette course, il en va de mon honneur de commerçante, mais si je décide que votre but vaut mieux que tous les espoirs que je ne pourrais jamais porter, où puis-je vous trouver Seigneur du Désert ? »

Sa propre phrase était tombée, mais son cœur ne se serra point. Il lui apparaissait que c’était la meilleure décision qu’elle n’aurait jamais prise. Et malgré son affection pour Link et son amitié, il était à des milles de ses pensées, de ses envies et de ses souhaits. Quelque part dans les méandres de son esprits, Will hurla.


« Je dois finir cette course, il en va de mon honneur de commerçante, mais si je décide que votre but vaut mieux que tous les espoirs que je ne pourrais jamais porter, où puis-je vous trouver Seigneur du Désert ? »

Ganondorf venait d'ordonner d'un signe de la main agacé à ses gardes de prendre de l'avance sur lui, quand il entendit les mots de la jeune femme. Il se tourna alors vers elle, une expression interdite sur son visage, la considérant sous un jour tout à fait neuf. Elle ne lui avait reconnu que la souveraineté du désert, et le gérudo aurait pu en prendre ombrage, si elle n'avait pas prononcé les mêmes mots auparavant. Ainsi, il n'avait pas rêvé en pensant capter de la rancune envers Zelda lorsqu'elle avait évoqué l'expédition envoyée par la princesse sur la citadelle. Sous ses airs innocents et sans histoire, Astrid se révélait sujette aux mêmes maux que tous les mortels : le doute, le ressentiment, le manque de celui qui a trop compté pour être oublié...
Un autre Ganondorf, celui qu'il était autrefois, lui aurait rit au nez. Il aurait souligné la faiblesse apparente de la jeune fille, le peu de services qu'elle pourrait lui rendre, et aurait plaisanté de manière graveleuse sur un possible usage dans son lit. Mais ce Ganondorf était mort et un autre se dressait alors sur son cheval, dominant une jeune femme qui ne tremblait plus devant lui. Le Seigneur du désert avait trop connu de traîtrise, trop d'échecs pour cracher ainsi sur une possible aide, si discrète fut elle. Pour autant, il ne pouvait prendre le risque de trop en dire et ainsi mettre en danger le trône. Après un instant de réflexion, il se saisit d'une bague en onix qu'il portait à la main droite et la lança à Astrid. Dés que celle ci l'eut en sa possession, il lui déclara, d'une voix où perçait la sympathie qu'il commençait à avoir pour elle,


"Le jour où tu te décideras, sers ce bijou contre toi, pleure celui qui t'a quitté...Et appelle moi. Je viendrais te trouver, où que tu sois. Ne tarde pas à ouvrir les yeux. Mon heure de gloire arrive, et je ne t'attendrais pas infiniment ! Le choix t'appartient, à toi seule. Au revoir, Astrid."

A mesure qu'il parlait, la bague frissonnait d'une énergie que certains qualifiaient de maléfique mais que Ganondorf savait aussi naturelle que le feu ou l'eau. Une main dirigée vers le bijou, il l'imprégnait de ses ombres, et se liait par elles à la jeune femme.
Enfin, dés qu'il eut fini de parler, il lança sa monture au galop, sans un dernier regard. Encore une fois, Ganondorf venait d'imprimer sa marque au destin d'une âme mortelle. Il ne restait plus qu'à elle de faire son choix.


[hrp]Horriblement désolé du retard ! é_è
Ce fut un réel plaisir de rp avec toi ! (pour changer :p)[/hrp]

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Withered


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Elle attrapa le bijou –un de plus, et une nouvelle fois, lourds de signification-, et écouta attentivement. Elle ne s’en doutait pas, mais son destin prenait un tournant qu’elle n’oublierait jamais.

"Le jour où tu te décideras, sers ce bijou contre toi, pleure celui qui t'a quitté...Et appelle moi. Je viendrais te trouver, où que tu sois. Ne tarde pas à ouvrir les yeux. Mon heure de gloire arrive, et je ne t'attendrais pas infiniment ! Le choix t'appartient, à toi seule. Au revoir, Astrid."

Il partit comme il était venu, terrifiant et imposant. Son cœur eut quelques ratés quand elle serra la bague dans ses fins doigts. Allait-elle le faire ? Il ne lui avait rien imposé, rien prit, il lui avait même donné un espoir inespéré. Les larmes lui revinrent aux yeux quand elle songea à son rêve, et elle sut qu’à cet instant, elle le ferait. Profitant du cheval que lui avait laissé le Seigneur du désert, elle rejoignit sa cible sans grand entrain. Son voyage lui parut durer une éternité tandis que les doutes assaillaient son esprit, que leur échange lui revenait sans cesse en tête. Elle amena la marchandise au village isolé, et on l’accueillit dans la joie et l’allégresse. Mais les yeux de la jeune femme s’étaient déjà éteints de sa joie naturelle. Elle sourit poliment, et lorsque le chef du hameau lui fournit la pièce de cuivre, symbole que comprendrait Bran, elle se remit en route.

« Ne fais pas ça Astrid. » lui chuchota-t-il, inquiet et terrifié devant la nouvelle résolution de son amie.
« Je n’ai pas le choix Will. Je le dois. » souffla-t-elle, avant qu’une vive douleur lui coupe la respiration, la faisant se courber sur son cheval.

L’anneau se mit à la brûler. Ses nerfs s’embrassèrent d’une magie purgative, et l’onde parcourut son bras à une vitesse folle. Son encéphale subit la même vague de chaleur, et elle porta les mains à son crâne, hurlant sa douleur. Une autre voix l’accompagnait, et leurs cris brisèrent le calme qui était tombé avec la nuit. La magie continua son œuvre, mais il l’empêcha de prendre la vie de l’hylienne. L’esprit de Will se dressa, puissant, face à cette magie gérudo, et sauva une dernière fois son amie. Les stigmates de sa trahison étaient déjà présents, mais Astrid eut la vie sauve. Elle s’effondra.

Elle ne reprit conscience que tard, lorsque les étoiles brillaient pleinement. La douleur parcourait encore ses membres, mais le pire se situait dans son crâne. Elle arriva au bourg, toquant à la porte de la forge. Bran lui ouvrit, et ne put cacher sa surprise devant ses cheveux et sa peau devenus blancs. Mais il reconnut ses yeux, et lorsqu’elle lui tendit le trophée, il ne dit rien. L’accord était scellé, comme les lèvres de l’hylienne.
Quelques jours plus tard, elle l’appela. Et elle disparut avec lui, pour ne plus jamais être la même.



[ Pas de soucis, et merci, le plaisir était partagé :D j'ai épilogué un peu, pour pouvoir enchaîner les RPs suivants sans trop de soucis, mais du coup ça nous permet d'officialiser sa venue dans le trône si ça te dérange pas :3
Encore merci ! X3 ]


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